Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Haru s'était mis en route pour le territoire estival. Il tenait à remercier Toboe pour son soutien lors de leur première rencontre. Grace à lui, Haru avait fini par rentrer chez lui, retrouver sa mère adoptive et son ami. Son retour s'était déroulé tout à fait banalement, comme s'il n'était jamais parti, comme s'il ne s'était rien passé. Et c'était ce qui avait redonné au printannier toute sa joie de vivre ... qu'il voulait maintenant partager avec son nouvel ami. Haru était un peu honteux de s'être montré aussi défaitiste la dernière fois. Il voulait montrer à Toboe le vrai lui.

C'est donc plein d'entrain et sans crainte qu'il s'engagea vers le territoire estival. Dorénavant, il n'avait plus peur de s'engager en territoire inconnu. Il savait que cela se faisait tout le temps sans qu'il n'y ai de problème particulier, parfois même des loups changeaient des clans pour rejoindre l'être aimé.

Pendant que le printannier déambulait dans le labyrinthe de mangrove sans perdre de son enthousiasme, la mer s'était mise à monté. A présent, il nageait pour avancer et c'était un peu fatigant. Haru savait nager et n'avait pas peur de l'eau, il savait comme faire pour se reposer sans couler et en plus, il y avait plein de branches partout s'il voulait grimper se mettre en hauteur. Mais pour le moment, le contact de l'eau chaude du territoire de l'été lui procurait un certain bien être et il comptait bien en profiter.

Toboe faisait sa ronde, la routine quoi. Il n'y avait pas grand chose à faire pendant qu'il faisait ça. Mais il lui arrivait de croiser des loups, là c'était un peu plus intéressant mais ça n'arrivait tout de même pas tous les jours. Et aujourd'hui, il n'avait encore croisé personne. Il s'ennuyait un peu. Heureusement, il avait les énergies pour l'occuper et pour surveiller tout autour de lui lorsque son attention flanchait. Mais il tentait de faire attention, de faire convenablement le travail qu'on lui avait confié.

Alors qu'il passait sur la frontière il sentit une odeur qui lui était familière. Familière mais pas estivale pour autant. Il fronça les sourcils. Qui venait par ici ? Quelqu'un qu'il connaissait, il en était certain. Mais qui pouvait-ce bien être ? Il huma l'air une fois de plus. Non, vraiment il ne savait pas. Alors il s'avança pas à pas vers l'origine de cette odeur qui venait chatouiller sa mémoire en plus de son museau. Le loup rouge ne tarda pas à se trouver dans le dos de l'inconnu connu qui s'était engagé chez lui. Et, en effet, il reconnu le pelage vert même alors qu'ils était mouillé par l'eau salée de la mer. Il sourit, Haru. Il espérait que le printanier avait repris un peu de poil de la bête depuis la dernière fois. Il espérait de pas lui faire peur en prenant la parole :

- Coucou Haru ! Est-ce que tu vas mieux depuis la dernière fois ?

Le loup écarlate souriait toujours. Voyant le loup qui nageait il plongea à son tour. Après quelques vigoureux coups de pattes donnés sous l'eau il sortit la tête de l'eau juste à côté de Haru. L'estival se sentait parfaitement bien dans l'eau. Il n'était pas estival pour rien après tout.

- L'eau est à bonne température ? demanda-t-il avec amusement.

De nombreux loups venaient jusque sur leurs plages pour faire trempette. Il savait bien qu'il n'aurait pas du ainsi rejoindre le printanier. Il aurait plutôt du le chasser mais il ne s'en sentait pas le courage. Leur rencontre avait été assez agréable sur les terres neutres alors pourquoi ne pas poursuivre ce bon contact ici ? Tant que personne ne les voyait tout se passerait bien.

"Coucou Haru ! Est-ce que tu vas mieux depuis la dernière fois ?"

Le printannier fit un demi tour sur lui même plus ou moins gracieusement. Il avait reconnu la voix de Toboe, mais au lieu de découvrir le loup au pelage rouge, il fit face à une gerbe d'éclaboussure qui termina de tremper les derniers poils secs qu'il lui restait sur le crâne. L'estival émergea, tout sourire.

"L'eau est à bonne température ?"

Haru éclata de rire, conscient qu'il offrait là un spectacle inconnu à son ami. Le printannier respirait la joie de vivre et le bonheur d'être là. Le loup vert riait juste parce qu'il était content et il aimait ça.

-Comparé au cours d'eau printanniers et neutres, la température ici est bien chaude.

En revanche, l'eau était bien plus profonde et il commençait à peiner, faire du sur-place était plus fatigant que d'avancer.
Il finit par se rapprocher des racines et entreprit d'escalader. Pour s'aider, il se transforma et fit pousser une espèce de bras au milieu de son poitrail muni de deux pinces, un peu comme celles d'un insecte. Arrivé en haut, sa pince se détacha de son corps et tomba à l'eau comme la simple branche qu'elle était devenue. A l'intar de la saison actuelle qu'était le printemps, l'écorce d'Haru s'était tintée d'un vert jeune, il pouvait même faire pousser des fleurs sur son corps si l'envie le prenait. Mais finalement, il recouvrit son pelage soyeux et s'ébroua. A présent, il avait l'air d'un loup normal, mouillé et au poil ébourrifé par son ébrouage, mais normal. Avec le soleil il ne tarderait pas à sêcher, mais tout ce qu'il voulait pour le moment, c'était détendre ses muscles endoloris. Il s'allongea donc comme il put sur les racines et se détendit en regardant Toboe encore dans l'eau.

- Je vais mieux, grave à toi. Je suis rentré chez moi et tout s'est bien passé.

-Comparé au cours d'eau printaniers et neutres, la température ici est bien chaude.

Toboe sourit en entendant le rire du printanier. Il semblait aller bien mieux que la dernière fois qu'ils s'étaient croisés. Ca avait du bien se passer avec son ami et avec son Alpha pour qu'il semble de si bonne humeur. Et il était vrai que l'eau était bonne à cette période de l'année et surtout ici, les mangroves contenaient la chaleur du soleil à merveille. L'estival observa Haru remonter vaille que vaille le long d'une racine. Grâce à son pouvoir il s'agrippa aux racines. L'écorce qui le recouvrait n'était pas la même que la dernière fois. Elle était un peu plus verte, de la même couleur que les bourgeons. Le loup écarlate se demanda si cela avait un rapport avec le printemps qui était arrivé il n'y avait pas longtemps. Il lui poserait la question après. Le loup reprit son poil vert qui semblait si soyeux. Toboe aurait bien aimé pouvoir le toucher mais il n'en fit rien. Ca ne se faisait pas. Il regarda le printanier s'installer comme il pouvait sur les racines tandis que lui restait encore un peu dans l'eau. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas fait trempette.

- Je vais mieux, grace à toi. Je suis rentré chez moi et tout s'est bien passé.

Toboe recommença à sourire tandis que ses pattes battait l'eau en de puissant coups de pattes. Nager il savait quand même faire puisqu'il était estival et vivait donc au bord de l'océan toute l'année.

- Je suis content pour toi. Tu vois, je te l'avais dit tout se passerait bien que ce soit avec ton ami ou avec ton Alpha. C'était une bonne idée de venir par ici, même si tu aurai peut-être été un peu mal si tu avais croisé quelqu'un d'autre.

Quoique, tout dépendait du loup que ça aurait été. Il y en avait d'autres des loups aussi gentils que lui. Enfin, il pensait. Il se hissa à son tour sur les racines afin d'être plus proche de Haru et de faciliter leur discution. Il eut moins de mal que lui à grimper sur les racines. Il était plus habitué après tout c'était son territoire pas celui de l'estival.

- Sinon, quoi de nouveau sur le territoire printanier ?

Il s'ébroua le temps que Haru réponde. Il s'étendit de tout son long sur les racines, son corps parsemé des tâches de lumière passant à travers le feuillage.

"Je suis content pour toi. Tu vois, je te l'avais dit tout se passerait bien que ce soit avec ton ami ou avec ton Alpha. C'était une bonne idée de venir par ici, même si tu aurai peut-être été un peu mal si tu avais croisé quelqu'un d'autre."

Bah, il se serait débrouiller. Et puis de toute façon, ce n'était même pas arrivé. la bonne humeur d'Haru le rendait aussi imprudent que le louveteau qu'il avait été.
Toboe escalada à son tour les racines avec la grace et l'agilité de l'habitude. Il s'installa à son tour à côté de lui.

"Sinon, quoi de nouveau sur le territoire printanier ?"

Haru n'avait aucun soupçon. Il faisait confiance à l'estival malgré qu'il ne le connaissait qu'un peu.

-Avec notre saison qui est arrivée, l'alpha est d'excellente humeur, elle a très envie de venir faire pousser des fleurs sur les autres territoires rien que pour les énerver. J'avoue que l'effervescence du printemps gagne tous les printannier, moi y compris. Tu as remarqué que mon écorce était plus belle lors du printemps ? Elle évolue en même temps que les saisons.

Haru était content de parler de sa saison adorée. Il recouvrit sa patte avant d'écorce et y fit pousser une fleur de chevrefeuille, son arbre fétiche. Il adorait ces fleurs aux senteurs prononcées et sucrées. La fleur tomba dans l'eau et glissa le long du courant. Mauvaise idée, il risquait de se faire repérer. A moins que les estivaux ne connaissent rien aux fleurs, mais mieux valait ne pas prendre de risque.
Le printannier sauta donc de son perchoir pour piquer une tête dans l'eau et ramena plus ou moins facilement la fleur dont il ne sut plus que faire. Il la posa sur une racine, s'arrangant pour qu'elle ne tombe pas.

-Je me laisse un peu trop aller, s'excusa-t-il auprès de Toboe.

-Avec notre saison qui est arrivée, l'alpha est d'excellente humeur, elle a très envie de venir faire pousser des fleurs sur les autres territoires rien que pour les énerver. J'avoue que l'effervescence du printemps gagne tous les printaniers, moi y compris. Tu as remarqué que mon écorce était plus belle lors du printemps ? Elle évolue en même temps que les saisons.

Toboe sourit donc non, il n'avait pas rêvé. L'écorce du printanier avait bien été différente de la dernière fois, plus verte, comme si elle avait une nouvelle vie. Il hocha donc vigoureusement la tête en signe d'assentiment. Oui, il avait bien remarqué. Il n'était pas un espèce d'estival qui ne faisait attention à rien. Il en aurait bombé le torse s'il avait été debout. Mais, comme il était couché au soleil, il bailla finalement comme une grosse faignasse.
Le loup écarlate regarda le printanier mettre de nouveau sa carapace d'écorce mais seulement sur sa patte avant. Quelle ne fut pas sa surprise de le voir produire un petite fleur à la senteur prononcée. Il ne savait même pas ce que c'était. La fleur tomba à l'eau, bientôt suivie par Haru qui partit la chercher. Le loup écarlate se demanda bien pourquoi mais il ne posa pas la question. Il ne voulait pas avoir l'air encore plus bête qu'il ne l'était. Alors il resta sagement étalé sur ses racines en attendant le retour de son ami printanier. Normalement, ici, personne du clan ne viendrait les déranger. Pas avec la marée haute en tout cas. Haru ne tarda pas à revenir se mettre près de lui accompagné de sa fleur miraculeusement repêchée.

-Je me laisse un peu trop aller.

Le loup écarlate rit un peu. Non pas qu'il voulut se moquer de lui mais bon, il avait nagé après une fleur quand même. Il ferma doucement les yeux, profitant du soleil. Il avait interrompu sa ronde mais il ne se passait jamais rien alors personne n'en saurait rien. Il ne craignait rien du printanier. C'était aussi pour ça qu'il se laissait aller à être aussi détendu avec lui. Non pas qu'il veuille sous entendre qu'il était faible, non, plutôt qu'il lui faisait confiance même s'il ne le connaissait pas très bien. Il entrouvrit un oeil.

- Il a l'air fin le veilleur estival hein ? Je suis sûr que j'ai l'air vachement dangereux dans cette position.

Il aimait bien l’auto dérision. Il avait appris à rire de tout et de rien, alors pourquoi pas de lui même ? Il pensait que la bon humeur était contagieuse alors il riait toujours pour transmettre ça aux autres. Haru ne semblait pas aussi à l'aise que lui sur les racines. Peut-être voulait-il se déplacer.

- Tu veux qu'on aille autre part ? Qu'on puisse s'installer plus confortablement ? Par contre, sur la plage ou ailleurs, il y aura plus de risques qu'on se fasse remarquer. Surtout qu'on ressortira bien sur le sable blanc. Entre tes poils verts et les miens qui sont rouges on a pas la palme de la discrétion.

Toboe espérait que le printanier ne prendrait pas mal ce qu'il disait. Parce que ce n'était pas méchant. Ce n'était qu'une constatation. En même temps, sur le blanc du sable il n'y avait pas beaucoup de couleurs qui arrivaient à se fondre.

Toboe rit un peu en voyant Haru s'excuser. Ce dernier ne lui en voulut pas, il avait conscience d'avoir eu l'air ridicule et puis si ça se trouve, l'estival aussi rit juste par bonne humeur et non parce qu'il y a quelque chose de drôle.

Les deux loups se détendirent, le soleil filtrait doucement à travers les feuilles naissantes de la mangrove, ils n'étaient pas trop exposé, ni trop à l'ombre.

"Il a l'air fin le veilleur estival hein ? Je suis sûr que j'ai l'air vachement dangereux dans cette position."

Haru pouffa, il ne se souvenait pas de l'humour du loup rouge. Sans doute parce que leur dernière rencontre n'avait pas été très amusante.

"Tu veux qu'on aille autre part ? Qu'on puisse s'installer plus confortablement ? Par contre, sur la plage ou ailleurs, il y aura plus de risques qu'on se fasse remarquer. Surtout qu'on ressortira bien sur le sable blanc. Entre tes poils verts et les miens qui sont rouges on a pas la palme de la discrétion."

Haru rit de nouveau.

-En effet. Mais je suis d'accord pour bouger. Je te fais confiance pour nous trouver un coin tranquille.

Le loup vert se leva. Il attendit que Toboe l'imite pour le suivre. Devraient-ils encore nager ? Peu importe, l'eau était bonne et Haru n'était pas fatigué.