Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

L'Automnale continuait sa marche silencieuse sans se retourner. Les loups qu'elle aurait très bien pu voir sur sa route pourraient penser qu'elle était en deuil, à la vue de sa triste figure. Loin de là. Léynéa marchait à pas réguliers, ignorant tout autour d'elle, ne songeant qu'à une chose, la seule chose qui l'importait vraiment à cet instant : les louveteaux. Elle avait vu Meiko sortir aussitôt les deux heures d'éducation quotidiennes de Zayt terminées, sans pour autant l'en dissuader ; il devait devenir autonome et indépendant, après tout. Seulement, peu de temps après, Mélodie elle aussi s'était échappé hors de la tanière, une habitude prise très tôt également. Mais quand elle avait remarqué que Ita s'était faufilée à l'extérieur, elle s'était inquiètée sérieusement. Trois louveteaux automnaux lâchés dans la nature, ça pouvait être n'importe où, et elle le savait bien, par expérience, et surtout par connaissance des louveteaux en question. Ita ne sortait jamais, elle avait du s'égarer dans un coin perdu, Meiko devait embêter des gens, une fois de plus, et Mélodie était certainement en train de suivre quelqu'un ou de fouiller une tanière inconnue. Ils étaient différents, et pourtant, les risques restaient égaux.

Et tout en baladant ses pattes, la Bêta fut obligée de constater que sans les petits, c'était tout de suite plus calme. Ainsi régnait un grand silence, au beau milieu de l'été. Pourtant, elle aurait pu jurer qu'il y avait beaucoup d'animations, de bruits divers et autres dérangements incessants. On pouvait dire qu'elle se méprenait depuis bien longtemps. Elle savait ce qu'elle cherchait, point final. Mais elle appréciait particulièrement ce fameux silence, et se surprit à penser que l'été n'était pas si mal. Dans tous les cas, c'était son opinion à ce moment. Dans une forêt de palmiers, il ne devait pas se promener grand-monde. Et il fallut qu'elle tombe sur la mauvaise personne. Son coeur manqua un battement lorsqu'elle vit sa silhouette. Plusieurs quand les détails se dessinèrent. Elle arrêta totalement de respirer en la voyant entière et bien vivante, tenue droite devant elle.

-Bebop..., murmura-t-elle comme pour se rappeler son nom.

Elle ignorait ce que sa soeur pouvait penser. Peut-être la détestait-elle, peut-être lui en voulait-elle à mort, peut-être ne lui parlerait-elle plus jamais. Léynéa, qui s'était jusqu'à lors laissée subjuguée par la surprise, recouvra vite ses esprits. Un voile sombre passa dans son regard émeraude, ses yeux se plissèrent comme de force et elle détourna les yeux. Ypso ne voulait plus qu'elle revoit Bebop. Elle laissa ses pas l'éloigner un peu, d'un petit mètre, et elle se mit en position pour montrer qu'elle était prête à repartir. Avant toutefois de le faire, elle ajouta à l'intention de sa soeur estivale :

-Je ne m'attendais pas à te voir, dit-elle d'un ton froid et sec.

Contrairement à l'effet que pouvait produire cette scène, l'Automnale aimait beaucoup sa soeur. Malencontreusement, elle ne devait pas le montrer et retenait avec mélancolie toute preuve d'affection. C'était dur, mais il fallait s'y tenir, sans quoi Ypso leur interdirait même de s'apercevoir à cinquante mètres.

Je réfléchissais. Encore. A quoi bon vivre quand rien ne se passe ? Oui, à quoi bon ..
Rien de particulier, mise à part que j'avais un nièce que je connaissais à peine, des collègues estivaux banals, une soeur qui n'en avait rien à faire de moi, et j'étais toujours à la recherche de nos frères ou soeurs disparut. J'avais exploré tellement de territoires .. pratiquement toutes les terres solitaires, et toutes celles des estivaux. J'avais juste à peine vue un lieu sur le territoire automnal... je n'avais plus beaucoup d'espoirs. J'avançais alors, traînant des pattes sans destination spéciale.
Tout cela jusqu'à ce que louve brune apparut à l'horizon. Quand je la reconnus, j'avais l'intuition qu'elle n'avait pas l'air de s'intéresser à moi. Moi, sa petite soeur disparut, qu'elle avait abandonné depuis des mois, et qui ne m'avait donné aucun nouvelle d'elle, si bien que c'était finalement sa fille qui m'avait rencontrer du genre " salut, ma maman, c'est Léynéa ! " super..!
Et maintenant elle arrivait là. Sur mon territoire, sans prévenir, et sans même avoir fait exprès d'être tomber sur moi. Je l'avais cherché pendant longtemps, j'étais même aller sur le territoire automnal alors que leurs Alpha allait me tuer si il me trouvait là bas.

Et maintenant, elle arrivait comme ça, d'un coup .. coincidence ? je n'y croyais pas.
D'ailleurs elle fit mine de m'ignorer et reculait.

"-Je ne m'attendais pas à te voir"

Elle vait dit cela d'une voix sèche et froide. Et puis quoi encore ? On aurait dire que je la gênait. Ben si madame n'est pas contente, madame va faire coucouche-panier !
- Moi non plus.

Je lui avait répondu sur le même ton. Froid et dur. Je finis par m'approcher d'elle, en sachant pertinemment qu'elle allait reculer. Bizarre, elle ne le fit pas.

- Alors comme ça, j'ai une nièce maintenant ?

L'estivale, visiblement courroucée, répondit sur le même ton qu'elle non plus ne s'y attendait pas. Léynéa fut fâchée de voir que Bebop était comme... Vexée, alors qu'elle aurait du savoir qu'elle n'avait normalement plus le droit de la voir. Si elle ne comprenait pas, tant pis, après tout. C'est plus facile de se quitter lorsque l'on est en conflit que lorsque l'on est attachés. L'Automnale se sentait très mal d'avoir à parler, non pas méchamment, mais avec autant d'agressivité à sa petite soeur. En parlant de petit, Bebop, qui s'était approchée et que Léynéa n'avait pas la force ni l'envie de repousser ou d'éviter, lui en dit quelques mots :

"- Alors comme ça, j'ai une nièce maintenant ? ", demanda-t-elle.

Léynéa cacha sa surprise. Non, en fait, elle ne l'était même pas, ça devait arriver, les petits étaient si... turbulents et du genre à voyager partout qu'ils devaient forcément rencontrer leur tante un jour ou l'autre.

°En fait, trois... Plus deux neveux...°, pensa la louve brune en se mordant les lèvres.

Bebop lui avait terriblement manqué, et jamais elle n'avait trouvé d'occasion propice pour > venir en territoire estival et surtout > annoncer la naissance des louveteaux à l'estivale. Celle-ci, d'ailleurs, avait beaucoup grandi en quelques mois seulement et elle possèdait maintenant un air sérieux, toujours un peu dissimulé par son air rieur. La Bêta se demanda si on lui avait attribué un rang, si elle avait des louveteaux, elle aussi, et toutes ces choses qu'on se demande quand on retrouve quelqu'un de cher. La louve ne voyait pas comment annoncer ça à sa soeur, aussi directement.

-En fait...

Elle hésita quelques secondes. Une envie folle de se balancer d'une patte sur l'autre lui prit, bien qu'elle se retint.

-En fait, oui. Mais j'imagine que tu es au courant, puisqu'apparemment... Tu l'as rencontrée.

Léynéa se questionna elle-même : Quel louveteau avait pu croiser Bebop ? Ita ? Non, Ita se serait éloignée de la chaleur, même perdue. Mélodie alors ? Encore moins, elle, détestait le chaud et les fleurs, alors le soleil et les coquillages... Melda ... ? Sans doute. Seule sa fille adoptive avait pu rencontrer l'estivale.

-D'ailleurs, puisqu'on en parle, il y en a aussi deux autres..., dit l'Automnale. Accompagnées de leurs deux frères.

Après cette annonce sûrement peu attendue de la part de Bebop, Léynéa laissa celle-ci se remettre de ce qu'elle venait de dire.

La louve resta impassible. Ça m'agaçai de voir quelqu'un toujours aussi sérieux, ne dévoilant que très rarement ses sentiments. Alors que moi même j'éssayais de les cachers, et que je n'y parvenais pas.


-En fait, oui. Mais j'imagine que tu es au courant, puisqu'apparemment... Tu l'as rencontrée.

oui, c'est ça .. Melda qu'elle s'apellait. Je sentais aussi de la jalousie me monter à la gorge. Elle avait réussit toute sa vie. Avait un fille, un compagnon et vivait tranquillement dans le territoire automnal. Une vie qui me faisait rêver quoi.

-D'ailleurs, puisqu'on en parle, il y en a aussi deux autres...Accompagnées de leurs deux frères.

Je ne bougeais pas, encore sous le choc. Maintenant j'étais encore plus énervé. Elle avait 5 louveteau, et menait une vie merveilleuse. grr.
Baissant les oreilles, maintenant je remarquais à quelle point ma vie était piteuse. Je vivais seule, j'étais impulsive et incapable de me contenir, et je restais dans mon clan où personne ne me parlait où sinon rien dutout. Ras le bol.
Je dis, d'un air ironique.

- Félicitation.

Après avoir dit tout cela, je m'assis, tranquillement, essayant de camoufler cette jalousie qui me rongeais.

- Si tu veux savoir, rien de nouveaux chez moi. Mais ... dit-moi, n'y aurait-il pas des phénomène étranges dans ton territoire ?

L'Automnale s'était attendue à une réaction plus impulsive. Mais sa soeur se contenta de la 'féliciter' avec un certain cynisme bien appuyé et en baissant les oreilles. L'estivale ajouta :

"- Si tu veux savoir, rien de nouveau chez moi. Mais ... dis-moi, n'y aurait-il pas des phénomènes étranges dans ton territoire ?" , demanda-t-elle.

Léynéa se sentit assez perplexe. Ainsi elle ne voulait pas en savoir plus ? Les rencontrer ? Au moins connaitre leurs prénoms ? En tant que tante, elle aurait pu s'y intéresser davantage. Mais le coeur a ses raisons que la raison ignore, et la Bêta ne pouvait pas savoir à quoi songeait la louve en face, sa propre petite soeur. Celle-ci semblant à la fois se ficher de la vie de Léynéa, à la fois la détester, cette vie. Bebop, qui paraissait très très agacée et colérique, se tenait désormais assise. L'Automnale hocha la tête comme seule réponse à la dernière interrogation de l'estivale, et préféra revenir sur les petits. Certes, elle savait qu'il se produisait des choses assez singulières, et ce dans tous les territoires, donc dans le sien, et elle en savait d'autant plus qu'en tant que Bêta on lui avait livré des informations complémentaires. Mais elle s'en contrefichait au plus haut point.

-Tu n'as pas le droit passer dessus comme ça, lâcha-t-elle à Bebop sur un ton de reproche. Je t'ai peut-être blessée, involontairement cela-dit, puisqu'au cas où tu n'ais pas remarqué nous sommes interdites de visite l'une envers l'autre, mais tu n'as pas à être aussi injuste envers les petits.

Léynéa était lâchée. Soit, elle s'était montrée distante durant les derniers mois, mais cet éloignement servait à ne pas énerver les Alphas et à garder le peu de droit de visite qu'elles avaient, et la louve brune estimait qu'en tenir rigueur aux louveteaux était injustifié et que Bebop n'accomplissait pas au mieux son devoir de tante. Si elle le souhaitait, elles ne se reverraient plus jamais -bien que Léynéa ne voulut au grand jamais vouloir ça-, mais elle devait au minimum tâcher d'en apprendre sur les petits. Juste ça, c'était la moindre des choses.

-Avant d'être mes petits ils sont avant tout du même sang que toi, ajouta-t-elle.

En voyant, ou plutôt contemplant la mine qu'arborait depuis de longues minutes sa soeur, elle continua :

-Et je ne comprends pas ta réaction. C'est assez fort, en vérité, que tu renies tes neveux et nièces juste pour me faire payer mon absence. Ton inscouciance pour mes louveteaux me blesse, forcément, et même si je sais qu'au fond ce n'est pas ton but tu en fais exprès. Je t'en prie Bebop, tu ne peux pas faire ça, tu ne peux pas te ficher impunément d'eux. Surtout lorsqu'ils viendront me voir, une fois que Melda leur aura parlé de toi, et que je devrais répondre en ton nom que tu refuses catégoriquement de les rencontrer.

La louve se posait bien des questions quant au comportement étrange de sa soeur d'habitude si souriante. Elle ferait une superbe tante, pourtant, le genre de tante avec qui on peut rigoler sans modération. Léynéa se consternait d'avoir été si peu présente pour Bebop, et malgré tout elle ne comprenait pas que Melda, Elessar, Ita, Mélodie et Meiko doivent en pâtir à sa place. C'était injuste.

-Tu n'as pas le droit passer dessus comme ça, Je t'ai peut-être blessée, involontairement cela-dit, puisqu'au cas où tu n'ais pas remarqué nous sommes interdites de visite l'une envers l'autre, mais tu n'as pas à être aussi injuste envers les petits.


Et moi je m'en contre-fichais des règles !!! Au diable les interdictions !! j'en avais mar d'être leur esclave !!J'avais tanté plus d'une fois de la retrouver et je savais pertinemment que pendant ce temps là elle vivait sa petite vie tranquille avec ses petits, j'étais sûr qu'elle n'avait pas pensé une seule seconde à moi. J'avais souffert et je voulais la faire souffrir, de m'avoir laisser lâchement de cette façon. Je m'en contre fichait à présent de l'avoir fâcher, et de ces petits, j'en avait que faire.

-Avant d'être mes petits ils sont avant tout du même sang que toi

° oui et mes parents ainsi que ma soeur du même sang que moi mon abandonner aussi° Du même sang que moi ? laisse moi rire, tout les gens qui faisait partie de ma famille me laissai tomber, pourquoi m’intéresserais-je à leurs
histoires ? Non mais franchement, elle me laissait sans nouvelles pendant des mois et elle revenait d'un coup en disant " salut, j'ai des louveteaux, la vie est meeeeeeerveilleuse !! intéresses-toi à euuuuuuux" c'est piteux.

-Et je ne comprends pas ta réaction. C'est assez fort, en vérité, que tu renies tes neveux et nièces juste pour me faire payer mon absence. Ton inscouciance pour mes louveteaux me blesse, forcément, et même si je sais qu'au fond ce n'est pas ton but tu en fais exprès. Je t'en prie Bebop, tu ne peux pas faire ça, tu ne peux pas te ficher impunément d'eux. Surtout lorsqu'ils viendront me voir, une fois que Melda leur aura parlé de toi, et que je devrais répondre en ton nom que tu refuses catégoriquement de les rencontrer.

Non mais je rêve là ? que JE refuse de les rencontrer ? je croyais que madame se pliait aux règles ! je croyais que nous n'avons pas le droit de trainer sur le territoire de l'autre ?! c'était ce foutre du monde là !

- Pourquoi devrais-je m'intéresser à des louveteaux que je ne verrais jamais ? tu la dit toi même " nous sommes interdites de visite l'une envers l'autre" !

Bebop était maintenant dans une colère noire. Elle répondit en haussant la voix, ce qui fit baisser les oreilles de sa soeur d'automne.

"- Pourquoi devrais-je m'intéresser à des louveteaux que je ne verrais jamais ? tu l'as dit toi même : ' nous sommes interdites de visite l'une envers l'autre' !"

Léynéa pensa qu'elle exagérait. Qu'elle pourrait venir juste une fois. Elle était sa soeur. Cela avait si peu d'importance à ses yeux ? Oui, elle respectait les règles, elle, parce qu'elle était devenue Bêta depuis assez longtemps pour que l'Alpha lui fasse confiance, parce que c'était l'ordre de celui qui accepta, un beau jour, de la reccueillir dans son clan, malgré qu'elle ait été abandonnée lâchement et qu'elle vienne de l'Eté. Pourquoi Bebop ne parvenait pas à comprendre ? Pourquoi elle rendait les choses si difficiles ? La louve brune laissa échapper quelques larmes de ses yeux, qu'elle sécha au plus vite, avant de recommencer, lasse.

-Tu ne comprends pas.

Bebop refusait tout simplement de l'écouter, ou plutôt de comprendre ce qu'elle lui disait, se bornant à suivre les paroles exactes de Léynéa sans rien chercher à creuser ou à éclaircir. C'était trop dur pour elle. Elle avait pu être éloignée, et faire, sans que ce soit exprès, du mal à l'estivale, mais qu'elle réagisse comme ça, était vraiment disproportionné. Elle n'avait pas seulement idée du nombre de fois auxquelles elle pensait à sa soeur, sans obtenir pour autant le droit d'aller la voir, redoutant des problèmes pour son rang etc. Elle sanglotait tout doucement, ne voulant pas pleurer complétement, pour ne pas inquièter les petits quand elle irait les chercher.

-Tu ne peux pas comprendre ! Tu n'as aucun rang à tenir, ton Alpha te connait à peine ! Tu n'as pas de compagnon, pas de louveteaux, pas de responsabilités, pas à te retenir de manger quand il y a à peine assez l'hiver pour nourrir les petits ! Tu es libre, tu n'as rien d'autre à... Foutre de ton existence que de te laisser aller tranquillement par la vie !

L'Automnale criait. Tout bonnement, Léynéa, qui n'avait jamais haussé le ton même pour les pires bêtises de ses louveteaux, hurlait après sa soeur, après son ignorance, après tout ce qu'elle pouvait penser de fourbe ou de son côté.

-Si je viens te voir exprès et que l'on me voit, on me retirera mon rang, que j'ai mis longtemps à acquérir à force de patience ! Peut-être qu'on me fera partir de force, laissant mes petits, mais c'est vrai tu t'en fiches, ou alors pire, on nous chasserait tous vers les terres neutres, mais ça, mais ça, ça te passe au-dessus de la tête, à toi, ça, tu t'en contrefous royalement, égoïste que tu es ! Tu veux m'empêcher de vivre ma vie, peut-être ? T'aurais sûrement préféré qu'entre deux allaitements je me ramène avec toi sur la plage, priorité à Bebop bien sûr ! Je n'aurais pas du te croiser, je n'aurais jamais du te croiser, maintenant, si tu m'excuses, je serai bien restée là à me morfondre sur mon passé mais j'ai des petits à aller chercher, sauf bien sûr si tu préfères que je les laisse se faire bouffer par les bêtes qui rodent !, continua-t-elle, toujours sur le même ton.

Suite à cet excès de colère refoulée, Léynéa haleta, resta immobile quelques instants, et tourna les talons en soufflant bruyamment. Décidemment, elle était bien surmenée en ce moment... Elle rentrerait, tranquillement, et tâcherait de ne pas repenser à ça pendant longtemps, et la prochaine fois, elle prendrait garde de détourner Bebop, puisqu'elle lui était si peu empathique.

-Tu ne comprends pas.

Elle se mit à sanglotter.


-Tu ne peux pas comprendre ! Tu n'as aucun rang à tenir, ton Alpha te connait à peine ! Tu n'as pas de compagnon, pas de louveteaux, pas de responsabilités, pas à te retenir de manger quand il y a à peine assez l'hiver pour nourrir les petits ! Tu es libre, tu n'as rien d'autre à... Foutre de ton existence que de te laisser aller tranquillement par la vie !

Et tu crois que ça m'amuse ??!!! j'aurais bien voulu être à sa place moi ! Elle l'avait dit clairement, je n'avais rien à foutre de ma vie. Et c'était ça qui était triste. Je voulais au moins qu'il se passe quelque chose t'intéressant.
Elle me hurlait à présent dessus.

-Si je viens te voir exprès et que l'on me voit, on me retirera mon rang, que j'ai mis longtemps à acquérir à force de patience ! Peut-être qu'on me fera partir de force, laissant mes petits, mais c'est vrai tu t'en fiches, ou alors pire, on nous chasserait tous vers les terres neutres, mais ça, mais ça, ça te passe au-dessus de la tête, à toi, ça, tu t'en contrefous royalement, égoïste que tu es ! Tu veux m'empêcher de vivre ma vie, peut-être ? T'aurais sûrement préféré qu'entre deux allaitements je me ramène avec toi sur la plage, priorité à Bebop bien sûr ! Je n'aurais pas du te croiser, je n'aurais jamais du te croiser, maintenant, si tu m'excuses, je serai bien restée là à me morfondre sur mon passé mais j'ai des petits à aller chercher, sauf bien sûr si tu préfères que je les laisse se faire bouffer par les bêtes qui rodent !

Sur ce, elle s'en alla. ° bon débarras ° pensais-je alors. Je fus pris d'une culpabilité soudaine. je n'avais pas revus ma soeur depuis des mois, et voilà que je me disputais avec elle, c'était surement la dernière fois que je la voyais.

Oh et puis ... de toute façon, ça ne change rien.