Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

La louve avait fait un rêve étrange, elle ne savait trop d'où il sortait, mais elle s'était trouvée derrière les yeux de quelqu'un d'autre, à une autre période. Le rêve lui avait semblait si plein de couleurs et d'odeur. Le sol de feuilles mortes embaumant les fragrances d'humus si caractéristique de l'automne. Les couleurs riches de cette saison parant les arbres alentour, ainsi que les contours flous d'un tout jeune louveteau.

Ces images étaient à un autre et elles évoquaient un écho chez la louve, une impression de déjà vue qui finit par la réveiller. Son regard se posa sur le louveteau près d'elle, aucun signe qu'elle l'ait réveillé ; tout semblait aller bien. Néanmoins les images trop vives dans l'esprit d'Urang l'empêchèrent de trouver à nouveau le sommeil. L'énergie bouillonnait en elle au point où elle finit par quitter la grotte. Sur le seuil, son regard parti à droite pour se fixer au bout de la plage, à hauteur de la falaise et de la grotte qui renfermait la source de son pouvoir. Ses sens ne lui rapportèrent rien, comme les jours précédent. Qu'attendait-elle au juste ? Et que signifiait ce songe étrange ? Une image de baie fit surface dans sa mémoire avec une soudaineté étrange.

Bloquant quelques instants sur cette image, la louve finit par se dire qu'il serait aussi bien de marcher un peut et de trouver en endroit semblable à cette suite d'images. Rien ne pourrait ennuyer le jeune Koishi ce soir et la lune éclairée de ses rayons argentés l'obscurité.

La louve avait donc entreprit de s'enfoncer parmi les grottes vers le tunnel découvert quelques jours auparavant avec le petit. Ils ne l'avaient pas exploré jusque-là mais ce soir, Urang se sentait d'humeur curieuse. La fatigue la gagnerait plus tard espérait-elle, et qui sait, elle aurait peut-être quelque chose à rapporter au jeune louveteau.

Le trajet le long des boyaux de roche lui parut durer plus d'une heure alors qu'il ne s'écoula qu'une dizaine de minutes, un courant d'air aidant la louve à avancer. Elle déboucha à l'air libre sous la caresse de l'herbe, au pied d'un imposant rocher. Il y avait quelque chose de mystérieux à atterrir comme cela en un lieu que l'on n'avait pas encore foulé de ses pattes. La magie de l'instant laissa place à un moment de crainte. La peur, pour la première fois, se présentait dans le cœur de la louve. Elle se trouvait à découvert, au centre même de la clairière. La louve fila ventre à terre entre les quelques buissons et arbuste poussant au sein de cet espace. Le cœur battant la chamade, elle atteignit la lisière de la forêt, s'y arrêtant en freinant des quatre pattes.

Urang se sentit idiote, avant que ne lui reviennent en tête des événements de son passé. Si elle faisait une mauvaise rencontre qui savait comment les choses tourneraient. Pour se calmer la louve observa les alentours, allant de l'amas pierreux par lequel elle était arrivée jusqu'à la clairière en elle-même. Rien. Tout semblait calme et la jeune louve ne détectait rien d'alarmant, il lui manquait encore beaucoup d'expérience et de patience, c'est pourquoi elle n'attendit pas plus longtemps sous le couvert des arbres.

Il lui semblait avoir repéré des buissons épineux familiers, identiques à ceux de ce rêve étrange, de ce souvenir. Urang quitta donc la protection des arbres pour retourner au milieu de la zone dégagée, de plus en plus proche des rochers. Intérieurement, la louve se dit qu'à cet endroit au moins elle serait moins visible, et c'est là que se trouvait les buissons qui l'intéressaient. C'est donc accroupit, le ventre frôlant l'herbe, qu'elle vit avec frayeur une ombre tomber devant elle depuis les hauteurs.

Urang fit un écart si brusque qu'elle crut que son cœur allait l'abandonner sur place. La queue entre les pattes et plaquée au ventre elle sut avec une certitude absolue qu'elle ne pouvait pas se battre si on l'attaquait. Pour quelle raison ? Elle n'en savait rien, elle le percevait juste, elle ne pourrait blesser quiconque volontairement ! La louve était donc paralysée sur place en une attitude d'agressivité craintive. Du moins jusqu'à ce que l'astre lunaire éclaire l'individu qui l'avait ainsi abordé.

« Bonsoir ! »

De soulagement, les babines revinrent sur les crocs, son corps se détendit d'un coup, l'adrénaline disparaissant pour la laisser choir sur l'herbe légèrement humide. La louve qu'elle avait sous les yeux lui était totalement inconnue. Une louve ? Pas exactement, une métisse plutôt. Cela relança une petite et bien frêle flamme de curiosité chez la pauvre Urang qui, couchée dans l'herbe, reprenait son souffle.

-Tu... Tenta-t-elle dans un premier temps avant d'avaler sa salive. Tu m'as fichu la trouille de ma vie, tu sais ?

Alors, seulement, elle se demanda si elle devait se trouver ici, si elle n'avait pas dérangé la louve. Pourquoi avait-elle tant voulu marcher et courir après de simples souvenirs ? Alors la réponse vint à son esprit sous forme d'un museau brun. Oui, pour un certain louveteau, et pour quelques réponses. Se redressant en position assise, elle demanda avec hésitation, peu sûr d'elle.

-Je croyais qu'il n'y avait personne ici, je ne suis pas très doué pour détecter quoi que ce soit pour l'instant. Je suis désolé si ma présence t'a dérangé, me pardonneras-tu mon intrusion ? Mais... au fait, que faisais-tu là-haut ?

Car oui, la jeune lupine se demandait bien ce qui avait pu amener la métisse à monter jusque-là. Était-elle du genre à effrayer ainsi chaque individu qui passait à proximité ?