Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Aujourd’hui était un jour d’entraînement. Comme le conseil l’avait décrété, il fallait que les survivants améliorent leurs aptitudes à grimper aux arbres pour mieux pouvoir explorer la canopée et ses hauteurs pour se donner plus de chance de survie. Sa dernière exploration avec Damoclès avait permis de mettre ses lacunes en lumière. Il fallait qu’elle s’améliore et qu’elle soit plus à l’aise dans les grands feuillus pour être plus efficace lors de futures explorations.

Forte de cette nouvelle résolution, Artémis se leva plein de détermination. Elle se dirigea prestement hors du camp pour fuir l’agitation qui y régnait et trouver un terrain calme, propice à son entraînement. La belle brune souhaitait se recentrer un peu en ce jour, pour mieux se concentrer et s’activer. S’éloigner du camp était alors la meilleure façon de retrouver la quiétude, pesante, mais quelques fois agréable de cette île de malheur.

Depuis quelques jours, les explorateurs ramenaient les rumeurs de la présence de traces de prédateurs et parmi eux des objets étranges aussi. On rapportait la présence d’empreintes de pas, des bruits étranges et la sensation d’être observé. Mais manifestement, il semblait y avoir d’autre prédateur que des loups dans les parages.

La chasseuse songeait à tout cela, tout en approchant d’un lieu où de grands arbres noueux édifiaient leurs branchages. Elle décida de s’arrêter là, balaya ses différentes pensés parasites d’un profond soupir et souffla hors de ses poumons tout l’air qu’ils contenaient. Inspirant ensuite profondément, l’ex-printanière leva les yeux vers les branchages entremêlés et observa les branches avec attentions. Mentalement, elle préparait son parcours pour grimper et atteindre les hauteurs des arbres, tout en se remémorant les conseils que lui avait donné Damoclès.

Hésitant quelque peu sur ses débuts, la brune finie par se lancer, agrippa une première prise et bondit sur un autre tronc avant de s’emparer de la deuxième. Continuant de progresser, elle manqua par plusieurs fois de louper une prise et de dégringoler, mais à chaque fois elle se rattrapait de justesse. Elle était à mis chemin de la hauteur qu’elle voulait atteindre lorsque son ventre peu rempli manifesta son mécontentement face à cette activité physique à grand renfort de grognement. Lui intimant silencieusement de se calmer d’un regard, elle étudia la suite de son chemin un cours instant avant de reprendre la grimpette. Elle ne prendrait sa boulette énergétique qu’une fois arrivée en haut. Ce serait sa récompense.

Après de nombreuses minutes, la chasseresse atteignit enfin la branche escomptée un peu essoufflée. Elle reprit tranquillement sont souffle et jeta un regard satisfait vers le sol. Sa capacité à grimpée n’était pas encore très fluide, mais c’était déjà mieux que la dernière fois et c’était déjà ça de pris.
La belle pencha légèrement la tête tandis que son souffle finissait de se stabiliser. Elle en profita pour sortir de sa sacoche un des nombreux encas énergétiques, et l’engloutit avec une avidité compréhensible sans remarquer tout de suite la présence d’un de ses pairs.

En effet, non loin de son point arrivée une silhouette blanche se découpait entre les branches.

La voix qui s’éleva, derrière elle, lui arracha un léger sursaut avant qu’elle ne la reconnaisse et se retourne un peu plus rassurée. Elle détailla l’élégant loup blanc un court instant et opina doucement pour répondre à son salut. Elle ne savait pas trop quoi penser de lui. Elle adopta son air neutre avec lui comme avec les autres, et bien qu’elle ne portait aucun jugement envers ses compagnons d’infortune, toutes les histoires autour de cette figure de l’albinos la rendait plus prudente que d’ordinaire avec son camarade.

Silencieuse comme à son habitude dans un premier temps, elle le laissa approcher avant de s’installer, elle aussi, un peu plus confortablement. Elle connaissait les histoires, mais aimait à garder l’esprit ouvert, et puis leur situation l’exigeait, non ? De ce qu’elle avait pu observer de lui au camp, le blanc savait se montrer utile aux survivants et faisait sa part de travail comme chacun, il n’y avait pas de raison de tenir tant de rigueur aux événements passés. Elle prit alors la peine de lui répondre succinctement.

« Oui, j’aimerais améliorer ma technique pour être plus efficace. Il vaut mieux avoir un petit challenge pour progresser. »

Elle remua la queue et fit pivoter ses oreilles à l’affût d’autres bruits. Le silence habituel accueillit ses observations. Le regard tourné vers l’horizon, elle reporta son attention sur l’albinos et commença à répondre doucement à sa dernière question :

« Oh non… Je prenais une petite pau… Chutt ! »

Alors qu’elle parlait ainsi, un bruit inattendu s’était fait entendre. C’était un bruissement assez vif suivit de drôle de coassement ressemblant à des mots parfois. Glissant un regard brillant à Viehrs, elle lui fit signe de garder le silence. Tout doucement elle prit une posture de chasse et se déplaça le plus légèrement possible pour faire le moins de bruit. Avançant vers l’origine de ce vacarme pour le moins inhabituel, elle découvrit entre les feuilles la présence de deux perroquets qui faisaient la conversation.

Un sourire carnassier étira alors ses babines devant ses nouvelles proies potentielles. Elle chercha du regard son camarade et d’un mouvement de tête lui indiqua les deux oiseaux aux couleurs chatoyantes. Herrade avait eut raison de les envoyer explorer la canopée, entre les fruits à pain qu’elle avait trouvée avec Damoclès et ces nouvelles proies, cela laissait présager des repas un peu plus consistants.

Calculatrice, elle fit comprendre à son acolyte à l’aide de geste qu’elle visait celui de gauche et lui laissait celui de droite. Elle se prépara à attaquer et s’assura que le bêta était lui aussi en position avant de bondir avec précision et de choper le perroquet de gauche à la gorge, le tuant presque instantanément. Elle retourna sur la route de branche et observa comment son sortait son comparse déposant l’oiseau à ses pattes avec un sourire satisfait elle s’exclama :

« Ah ! Ça va nous faire du bien de rapporter ça au camp ! Il doit y en avoir d’autres »

Trouver de la nourriture la mettait toujours de bonne humeur, elle était au taquet avec ça maintenant.