Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Barnabé trainait sa carcasse d'un pas lourd et aussi grincheux que sa personne. Il passa un tigre en train de rentrer de chasse, et le grand félin lui adressa un regard circonspect lorsqu'il sentit les yeux d'or de son supérieur posés sur lui. Le mastodonte, dans l'ombre du grand arbre qui veillait sur son clan autant que l'ours lui-même, grogna à son attention :

-Zam Sha, tu as vu Zhu Jiao ?

Zam Sha secoua la tête, posant à ses pieds le lapin ensanglanté qui trainait dans sa gueule.

-La dernière fois que je l'ai croisée, elle allait sur la l'Île aux Myosotis. Tu veux qu-...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Barnabé, hochant la tête en guise de bref remerciement, était déjà reparti. Il avait un long chemin à faire pour atteindre l'Ile aux Myosotis, pourquoi fallait-il toujours que cette smilodon s'aventure à Perpète-lès-Oies, comme si elle ignorait que son travail était de superviser les siens et non pas de participer à leurs actions ? Bon, d'accord, Barnabé accompagnait lui-même souvent les Gardiens en mission, mais ce n'était pas pareil : en ce moment, tout semblait foutre le camp avec ces parasites venus s'imposer sur l'Île Hypogéenne. Barnabé grommela dans sa barbe, et accéléra le pas. Il était bien plus lent qu'un félin en vadrouille, mais il ne comptait pas se laisser faire.

Il suivit le grand fleuve qui déchirait son île en deux et rejoignit le passage menant à l'Île Hypogéenne. Il fallait pour cela s'engouffrer dans les catacombes, sous le Temple, et Barnabé avait horreur de ce passage. S'il avait su nager, il aurait préféré cette perspective mais en l'occurrence il ne savait pas et ne comptait pas apprendre aujourd'hui en s'épuisant à la tâche. Le mastodonte se résigna donc à pénétrer l'obscurité humide des catacombes, suivant les marquages que les Insulaires avaient inscrit au cours du temps pour ne pas avoir à croiser la dangereuse Scalamandre. Ses griffes épaisses raclaient le sol, et leur bruit sec ricochait contre les parois de pierre et d'ossements où le sang de créatures anciennes avait été versé. C'était les reliques d'un temps ancien qui n'avait jamais vraiment intéressé Barnabé. Le plus important, c'était le présent, et son envie épidermique de quitter cette obscurité poisseuse et humide. Au moins, ce passage avait l'avantage de la discrétion, le grand ours ne craignait pas d'y être aperçu par un des loups envahisseurs. De toute manière, même si cela avait été le cas, cela n'aurait pas retenu Barnabé : il avait à causer de choses importantes avec Zhu Jiao, et il n'avait pas la patience d'attendre son retour. Et puis il ne craignait pas de croiser quelques loups de pacotille. Ils avaient beau s'y être installés, ce n'était pas leur île et cela ne le serait jamais. Il était peut-être temps que quelqu'un leur dise, Barnabé en parlerait à la prochaine réunion du Parlement. Pour une fois, il allait l'ouvrir.

Au loin, Barnabé entendit l'écho caractéristiques d'une créature squelettique en mouvement. Il n'était pas du genre froussard, mais il fut bien content en apercevant la lumière du soleil, à la sortie des catacombes.

Ainsi, malgré ses marmonnements, l'ours sombre s'ébroua joyeusement une fois à l'air libre, heureux de pouvoir respirer un air dénué d'humidité. Son soulagement fut pourtant de courte durée : il sentit une forte odeur de loups lui flotter aux narines. Il fronça le museau et grogna, remuant son imposante mâchoire avec contrariété. Il se dressa sur ses postérieurs pour mieux observer les alentours, caressant du regard la roche humide de cette île parasitée.

Il aperçut alors une silhouette.

Barnabé jura et se remit à quatre pattes, gonflant déjà son poil pour paraitre encore plus grand qu'il ne l'était déjà. Mais quand le vent vint porter l'odeur du félin, il se détendit.

-Zhu Jiao, grogna-t-il, bourru. Content de voir que tu n'es pas déjà sur l'île aux Myosotis à faire Grande-Ourse-sait-quoi ! Je devais te parler, et tu sais que je déteste emprunter ces putains de catacombes pour rien.

Toujours un rayon de soleil, ce bon vieux Barnabé.

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- Par le Grand Cristal, Barnabé ! Chut ! Tu vas nous faire repérer.

Mouché par les paroles de Zhu Jiao, Barnabé rabattit les oreilles en arrière et grommela pour dissimuler son embarras, légèrement vexé d'être houspillé comme un gamin de trois piges. Lorsqu'elle lui indiqua un emplacement, il rouspéta avant d'obtempérer de mauvais gré, intrigué malgré tout par ce qu'elle observait.

Il vit alors les loups qui déambulaient en contrebas.

Barnabé écarquilla les yeux, stupéfait, sa grosse tête dépassant des buissons tant il n'avait pas le réflexe de se cacher. Ce n'était pas vraiment son truc le camouflage. Il était un peu trop imposant et renfrogné pour ça.

- Que voulais-tu me dire mon ami ? Cela ne pouvait donc pas attendre que je revienne ? s'enquit alors  Zhu Jiao en tournant le doux mauve de ses yeux vers son ours d'ami.

Ce dernier, en plongeant son regard dans le sien, manqua d'oublier d'être bougon. Il ne pouvait pas s'en empêcher : il trouvait cette smilodon belle même si elle n'était pas un ours, avec sa douceur et force mêlées. Et on pouvait dire ce qu'on voulait de Barnabé, le trouver impressionnant, terrifiant, dangereux même, il n'en restait pas moins facilement muet face aux jolies gonzesses.

Heureusement, face à Zhu Jiao, il avait l'habitude, et son tempérament bourru reprit le dessus.

-C'est quoi ce bordel ?? grogna-t-il en tentant de garder la voix basse sans vraiment y parvenir. Les loups parasites sont venus s'établir près des catacombes ? C'est une catastrophe !

Il balaya les questions du félin en secouant sa grosse tête, fronçant ses épais sourcils en une moue mécontente qui le rendait encore plus prognathe qu'il ne l'était déjà.

-Je v'nais te trouver à cause d'Ophrys qui aurait aperçu justement ces fameux envahisseurs, mais ÇA, c'est pire !!

Avec autant de proximité avec les catacombes, ce n'était pas étonnant que l'odeur de ces loups soit aussi forte. La seule chose qui les retenait désormais de pénétrer les terres principales des Insulaires - et par la Grande-Ourse, leur campement ! - était la Scalamandre. Quelle ironie, cette créature infernale avait enfin une utilité autre que celle de terrifier les poltrons. Et de les tuer, parfois.

Silencieusement, retenant quelques jurons hauts en couleur qui lui picotaient la langue, Barnabé observa les loups, essayant de comprendre ce qu'ils faisaient. Les arbres et la large silhouette du château en ruine les dissimulaient bien, les bougres, mais le mastodonte pouvait tout de même en apercevoir quelques uns vaquer à leurs occupations. Leurs couleurs étaient vives, leurs allures étaient insolemment déterminées dans l'ombre de leur repère. Ils semblaient même faire des rondes autour de leurs toutes nouvelles tanières : ils avaient donc eu le temps de s'organiser.

Barnabé jura, incapable de s'en empêcher.

Bordel de cul...

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Les deux grands Insulaires continuaient d'observer la meute de loups tandis que Barnabé digérait la nouvelle - non, les nouvelles. D'abord que les parasites s'étaient installés extrêmement proche d'eux. Ensuite que Zhu Jiao était déjà au courant pour Orphys. Etait-il le dernier au courant de ce genre d'informations ?

- Je pensais que les espions te feraient leurs rapports ou qu’Arthur te transmettrait l’information, ajouta le smilodon à voix basse. J’en suis navrée que tu découvres leurs campements que maintenant mon ami.

Barnabé tourna brusquement la tête vers elle, stupéfait. Attends, elle était déjà au courant de tout ça depuis le début ?? Il grogna avec grande contrariété.

-Il y a un gros problème de communication on dirait, pourquoi je suis le dernier au courant ? maugréa-t-il en rentrant la tête dans ses énormes épaules en signe de bougonnerie.

L'ours marmonna dans sa barbe, furieux, mais ses yeux d'or ne quittaient pas les petites silhouettes en contrebas. Il s'énerverait plus tard, ce n'était pas le moment. Barnabé était trop inquiet par la situation pour réfléchir aux baffes qu'il allait distribuer à son retour.

Zhu Jiao continua, tout à son observation :

- Les martres m’ont rapporté que cela fait environ un mois qu’ils se sont installer. Ils auraient commencé à former des troupes de chasses plus ou moins efficaces, mais l’île leur est inconnue et elles rentrent rarement fructueuses. Ils semblent agités. Il semblerait que les chasseurs ne restent jamais bien longtemps après être revenu. Je me demande ce qu’il se passe là-bas.

Barnabé risqua un regard dans sa direction, il la découvrit en train de froncer les sourcils d'un air contrarié. Involontairement, il imita sa moue, ou plutôt il retrouva cette expression qui lui était extrêmement coutumière. Avec d'aussi épais sourcils que les siens, il est facile de perdre ses yeux dans leur ombre.

-On s'en fout du pourquoi et du comment ils sont agités ! rétorqua-t-il en un grognement sourd. Tout ce qui importe, c'est de protéger les Catacombes et de tenir au courant le reste du Parlement. On risque d'entrer en guerre avec ces conneries !

Son ton bourru trahissait son début d'angoisse. Il était en colère parce qu'il s'inquiétait pour les siens et pour leur avenir, il voyait en ces envahisseurs une menace qu'il ne fallait pas négliger, et il ne voulait pas prendre de risque. Barnabé gronda sourdement. Il envisagea de les attaquer, là, tout de suite, mais cette idée ne tenait pas debout. Rien n'indiquait que cette meute connaissait leur existence, et aucun conflit n'était officiel entre les deux clans. Aussi chauvin et borné Barnabé était-il, il ne voulait pas démarrer une guerre par pure méfiance. Quoique. Ils étaient peu nombreux, probablement mal nourris...Les Insulaires avaient toutes leurs chances s'ils avaient à s'affronter, avec ou sans les mystérieux pouvoirs de ces canidés.

Mais Barnabé songea que cette pensée convenait davantage à un Griffes-Rouges qu'à un Griffes-Noires. Alors il la repoussa avec embarras.

-Que devrions-nous faire ? demanda-t-il alors à sa vieille amie.

Encore une fois, sa voix grave était bien moins silencieuse qu'il ne l'aurait souhaité, mais Barnabé n'avait toujours pas appris à être discret. Enfin si, il pouvait l'être grâce à ce merveilleux Grand Crystal - que la Grande-Ourse le veille - mais il devenait aussi rose. Très rose. Alors non merci.


[LANCER DE DE
-1 ou 2 : Ils sont CLAIREMENT repérés par un Survivant. C'est quoi cette tête d'ours qui dépasse du buisson...? [Intervention d'un joueur]
-3 ou 4 : Les Survivants entendent des bruits étranges sans les distinguer. Peut-être est-ce le vent ? Leur méfiance s'accroit.
-5 ou 6 : Curieusement, les deux Insulaires restent invisibles aux yeux des Survivants. Peut-être ne sont-ils pas si repérables finalement.]

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Alors que Barnabé fronçait ses gros sourcils avec toute l'intensité de sa réflexion, une grosse patte vint s'abattre sur son museau pour le faire taire. Il louche dessus, trop stupéfait pour réagir.

- Déjà, te taire, répondit Zhu Jiao, concentrée.

Trop abasourdi par cette patte qui le muselait, Barnabé suivit docilement son regard et avisa alors un loup, proche. Il s'aplatit légèrement sur lui-même pour se faire plus petit, sans grand succès, et avec une de ses grosses pattes saisit délicatement celle de Zhu Jiao pour lui faire lâcher prise. Il grommela :

-Je suis pas un gosse, bordel...

Tout le monde voyait Barnabé comme un ours menaçant, mais Zhu Jiao se comportait toujours avec lui comme s'il n'était qu'un ourson boudeur. C'était ce qu'il détestait et préférait le plus à son sujet : cette franchise non impressionnée.

– Éloignons nous d’ici et rentrons au campement, ajouta-t-elle alors sans se préoccuper de ses marmonnements.

De mauvaise grâce, Barnabé la suivit, tentant tant bien que mal de se faire discret. La smilodon avait raison : ils n'avaient plus rien à faire ici. Ils risquaient de se faire repérer, ou pire : de dévoiler sans le vouloir la localisation des Catacombes. Ce serait une catastrophe que Barnabé ne tolérerait pas. Alors malgré sa grande taille et son pas lourd, il tenta de se faire silencieux, et cela sembla marcher car nul ne vint s'interposer alors qu'ils pénétraient un couvert végétal en guise de camouflage. Barnabé vit alors Zhu Jiao se détendre, ses muscles roulant sous sa peau fine. Le mastodonte songea que même s'il s'était lui-même détendu, personne n'aurait vu ses propres muscles rouler sous son épaisse fourrure. Ou sa graisse rouler, d'ailleurs.

Pourquoi est-ce qu'il pensait à ça d'un coup ?

Le smilodon le sortit de ses pensées :

- Il faut que nous prenions une décision et vite. Je craignais l’arrivée d’un nouveau conseil aussi rapidement après le Tsunami, mais s’ils arrivent à remonter la tête hors de l’eau j’ai peur que nous n’arrivions plus à faire le poids si leurs intentions sont mauvaises.

Alors que Barnabé grognait avec approbation, elle ajouta :

- Je pense inviter Sekhmet à ce conseil, un avis aussi éclairé que le sien nous serait d’un grand secours, mais il nous faudrait aussi attribuer des gardiens à la garde du clan. J’arriverai à convaincre les grands félins de patrouiller autour du campement, mais beaucoup refuseront de passer près du temple du Grand Cristal. Sa présence est très sacrée pour nous.


Le grand ours soupira, marchant toujours à ses côtés malgré son allure plus soutenue que la sienne.

-Ouais, on n'a pas le choix. Tant qu'on ne connait pas leurs intentions, il faut les considérer comme des ennemis. J'pourrais demander à quelques ours de patrouiller près du Grand Cristal, on est souvent moins sensible à lui avec la Grande-Ourse qui veille sur nous.

Il gronda entre ses crocs épais.

-Sekhmet peut être de bons conseils, c'est vrai...Enfin j'te jure, si je vois un de ces parasites près de notre camp...Enfin pour ça il faudrait déjà qu'ils arrivent à passer la surveillance de la Scalamandre, et à mon avis elle va bien leur défoncer le cuuuuuuuuu...ticule. Ouais, c'est ce que je voulais dire, "cuticule".

Barnabé toussa d'un air exagérément bourru, dissimulant son embarras. Zhu Jiao devait être habitué à son ton cru depuis le temps, mais il savait qu'elle ne l'appréciait pas vraiment. Aussi salace pouvait-il être avec ses amis, il faisait des efforts avec le smilodon.

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Barnabé fut soulagé de voir que sa bêtise arracha un sourire amusé à son amie. Il grogna, son expression un peu moins bourrue qu'à l'ordinaire.

- Je suis persuadé que leurs « cuticules » ne ressortirons pas intacts s’ils croissaient notre chère amie, lui fit-elle malicieusement remarquer. M'est avis que c’est grâce à elle qu’ils ne sont toujours pas arrivés à nos portes.

Embarassé qu'elle rebondisse sur son mauvais rattrapage, Barnabé grommela dans sa barbe quelques mots d'assentiments. Zhu Jiao continua :

-Enfin, j’espère qui n’auront pas la témérité d’aller l’affronter. Elle est toujours de très mauvaise humeur après avoir été détruite. De plus, avec un peu de chance ils tomberont sur les créatures les moins sympathiques de l’île ce qui diminuera leurs forces et nous donnera l’avantage.

Barnabé hocha la tête tout en marchant.

-Ouais. Entre la Scalamandre, les Racleurs et autres saletés, ils seront gâtés. Cela dit, cela ne les a pas dissuadé la première fois qu'ils sont venus sur nos terres...

Les deux carnivores arrivaient aux Catacombes. Barnabé s'étonnait de la facilité de leur expédition : peut-être les Survivants n'étaient-ils pas aux aguets, après tout. Ou peut-être qu'ils étaient plus discrets que prévus. Nan : Barnabé ne parierait pas sur cette solution. Mais il était presque déçu de ne pas avoir pu mettre la main sur quelques loups à terrifier. C'était pour le mieux, au moins les Insulaires conservaient le secret de leur existence pour le moment.

Zhu Jiao indiqua les Catacombes de sa grosse patte griffue. L'ours sombre suivit du regard ce qu'elle indiquait.

-En revenant sur le sujet du conseil, je pense que nous devrions invités les ministres à donner leurs avis. Je trouve le sujet trop important et inédit pour qu’on se passe de leurs conseils. Qu’est-ce qu’en penses ?

Barnabé plissa les yeux, perplexe, ses gros sourcils diminuant presque l'or de son regard.

-Tu veux qu'ils donnent leur avis au conseil ? Ce n'est pas leur rôle. On ne va pas bouleverser la hiérarchie juste pour quelques loups de pacotille, bougonna-t-il.

Il hésita, puis admit en un grognement :

-...même si j'avoue que je serai soulagé de ne pas avoir à parler. J'aime pas ça.

Ses derniers mots s'étaient faits cyniques tandis qu'ils s'engageaient dans les escalier, vers les profondeurs. Rien qu'en affrontant du regard cette noirceur poisseuse, Barnabé n'avait aucune envie de franchir ce seuil. Il marqua un arrêt, ses énormes griffes raclant le sol.

-Euh...Je vais rester encore un peu ici, juste quelques minutes, le temps d'être sûr qu'on n'est pas suivi. Pars devant, tu connais le chemin, Zhu Jiao.

Il évita son regard pour ne pas qu'elle perçoive la lueur de déplaisir qui y brillait à l'idée de reprendre si tôt le chemin des Catacombes, mais sa gueule prognathe avait pris une moue mécontente qui le trahissait de toute manière.

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