Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !


Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

 :: RPG :: Île Hypogéenne Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Les liens du sang • Liam
Aranwë
Gamma
Aranwë
Espèce : Loup/louve
PUF * : Aka/Kasan, Kasaight
Féminin
Messages : 62
Date d'inscription : 05/07/2017
Âge : 20
Ta localisation réelle : Quelque part o/

Identité du personnage
Spécialité: Veilleuse
Total des PNs: 12 PN
Mer 22 Avr 2020 - 18:16

«I had a thought, dear, however scary, about that night; Why were you digging ? What did you bury before those hands pulled me from the earth ?But I will not ask you where you came from; I will not ask and neither should you. Honey just put your sweet lips on my lips, we should just kiss like real people do.»
Dearest Brother
Elle s’était levée à l’aube. Tôt; très tôt. Beaucoup trop tôt pour son poste de Veilleuse.
Aranwë avait à peine sommeillé; elle n’avait que partiellement assuré la surveillance du camp, la veille, mais ses heures de répit n’avaient pas été bénéfiques. Encore une fois, elle avait tourné en rond - et le manque de repos n’avait pas aidé ses cellules grises. Cette nuit là, les pensées avaient tourbillonné. Assaillie, la survivante n’avait pas fermé l’oeil, omnibulée par ses réflexions, offerte en pâture aux démons et autres angoisses.
En définitive, le réveil n’avait donc pas été aussi terrible qu’elle l’avait prévu : elle s’était contentée de passer d’un état somnolant à un état vaguement attentif.  Le pas légèrement trainant, les yeux chargés de fatigue, comme enveloppés dans un bulle de brouillard, elle s’était extirpée de la forteresse. C’est avec une certaine satisfaction qu’elle avait goûté à l’air léger du petit matin, cheminant tranquillement jusqu’à l’extérieur de la forteresse. Perchée sur des débris d’un potentiel plafond - ou peut-être un vieux pan de mur -, elle avait apprécié la douceur du vent. Pouvoir bénéficier d’une telle sérénité lui avait longtemps semblé impossible; du moins ces derniers temps. Ayant accédé à cette bulle de silence et de calme, elle ne comptait désormais plus s’en séparer. Il lui suffisait de quelques minutes, peut-être une petite heure, toute entière livrée à sa solitude et à l’absence de responsabilités, pour se relâcher. Pour évacuer l’angoisse, l’appréhension, le regret et l’amertume. Tant de sentiments qu’elle commençait à mépriser, trop hantée par toutes ces chimères pour vraiment se reconstruire, réapprendre à vivre. La jeune louve renifla vaguement. Elle se laissait encore aller.
Elle s’ébroua vaguement, chassant de son épaisse fourrure les quelques bribes de poussière qui s’y étaient piégées. L’ancienne hivernale supportait mal la chaleur - ce constat était l’évidence même, mais elle n’avait pas pensé en souffrir autant. Il était encore tôt; c’était l’une des heures qu’elle appréciait le plus, lorsqu’elle ne savourait pas la tranquillité de ses nuits de veille. Le soleil se dessinait à peine sur l’horizon, chassant progressivement les étoiles du ciel marin. D’ici, juchée sur son petit promontoire de pierres et de ruines, elle pouvait nettement distinguer la ligne rigide de l’océan. L’astre rougeoyant s’élevait progressivement, se teintant rapidement de teintes flamboyantes. Ses rayons ne tarderaient pas à percuter la forteresse. Aranwë se décida enfin; cette fois-ci, elle allait occuper sa journée.
Les vivres se faisaient désormais rares, et bien que l’amertume ait suffit à rompre son propre appétit, elle savait que le petit groupe souffrait déjà de la famine; de plus, la présence de louveteaux en bas âge constituait un facteur préoccupant. Si elle n’excellait pas à la chasse - la jeune louve doutait d’exceller dans quelque domaine, l’ancienne hivernale avait décidé de se rendre utile. Quittant son perchoir d’un bond leste, elle se hâta vers le repaire des Survivants. Sous ses pas, le soleil caressait enfin les lézardes de la pierre.
A mesure qu’elle progressait, cependant, une idée germa dans son esprit. Bien que première enthousiaste de la solitude et de l’indépendance, Aranwë ne rechignait cette fois pas à partir accompagnée. Et elle avait trouvé le partenaire idéal.
Elle hésita quelques instants, avant de se plonger dans le dédale des ruines. Elle ignorait où le trouver; c’était pourtant pour lui qu’elle était là aujourd’hui. Qu’elle vivait encore.
Son coeur se serra à cette idée. Elle l’avait perdu; longtemps, à plusieurs reprises, mais c’était toujours lui. Quelques choix qu’ils fassent, qu’ils se séparent ou tentent de se rapprocher, il avait toujours s’agit d’eux. Peut-être les liens du sang les unissaient-ils trop intimement, mais Aranwë avait cessé de croire à la famille; la généalogie ne lui avait pas ramené ses parents. Il y avait entre eux quelque chose de plus personnel, de plus profond; une chose qu’elle ne comprenait pas et devant laquelle elle ne parvenait pas à reculer. Il l’avait trahie, il l’avait abandonnée. Il l’avait peut-être même fui. Mais encore aujourd’hui, elle était derrière lui. Elle l’avait surveillé, elle l’avait protégé, elle l’avait pardonné; lui lui avait sauvé la vie. D’une certaine manière, ils ne pouvaient être séparés; Nachtgewalt lui-même n’était parvenu à les diviser définitivement. Et en ce jour, enfin, elle le retrouvait. Après tant d’années à le pourchasser, sans jamais avoir réussi à le contacter, il était là, livré à lui-même et aussi seule qu’elle l’était actuellement - mais peut-être était-ce le cas pour lui depuis bien plus longtemps.
Il ne fut pas très difficile à repérer; Aranwë se glissa lestement dans l’embrasure d’un mur effondré. Elle ne lui fit pas directement face mais se contenta de rester à distance. Pour la première fois depuis… Probablement une éternité, elle osa l’appeler.
- Liam ?

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia
Revenir en haut Aller en bas
Liam
Gamma
Liam
Espèce : Loup/louve
Féminin
Messages : 54
Date d'inscription : 14/07/2017
Âge : 23

Identité du personnage
Spécialité:
Total des PNs: 0 PN
Jeu 23 Avr 2020 - 1:20





Feels like there's oceans Between me and you once again
Dearest
Sister
⋆⋆⋆

Il venait à peine de terminer son tour de garde, la nuit avait été particulièrement calme, du moins aussi calme que puisse être une nuit passée sur un îlot hostile dans un archipel inconnu. Enfin bon, pour cette fois, aucun danger ne s’était présenté au veilleur. Mais il se devait tout de même de faire son rapport, visiblement. Ce maudit rapport, Liam s’en serait bien passé, il semblait pourtant évident que si qui quelque chose s’était passé il serait venu en informer les bêtas ? dans le cas contraire inutile de se déplacer inutilement. Enfin, au vu du contexte actuel le prince déchu prenait son mal en patience afin de se plier aux stupides règles de la meute, conscient le contexte actuel ne nécessitait certainement pas de créer des tensions et conflits inutiles. Certains anciens membres de clans rivaux menaçaient déjà se sauter à la gorge au moindre accro. Inutile de jeter de l’huile sur le feu donc.

C’est donc las et sans grand enthousiasme qu’il rapporta les non-évènements de la nuit passée au premier bêta qui croisa son chemin, avant de s’enfoncer en trainant les pattes dans les profondeurs du château encore plongé dans l’obscurité. Son tour de garde était terminé, mais ayant passé la majeure partie de l’après midi de la veille à dormir, en prévision de la nuit qui s’annonçait, il n’avait aucunement l’envie de se reposer maintenant. Bien qu’il affectionne particulièrement de dormir le jour, à l’écart dans une partie reculée du château, lui permettant ainsi en général d’échapper à l’agitation ambiante. En effet, si l’ancien apprenti LibreLune remplissait sa mission avec sérieux, il ne  souhaitait  guère se mêler aux autres survivants qu’il regardait s’agiter avec un agacement certain.

Ainsi, errant sans but dans les sombres couloirs du château en ruine, le lupin aux prunelle améthyste promena son regard le long des murs en ruine, humides et inhospitaliers. En proie à un sentiment nouveau, la lassitude. Ses terres natales avaient disparu emportant avec elles son passé, ses ambitions. Pendant longtemps, animé de rancœur le traître avait d’abord brûlé de rage et de haine, d’un désir ardent de faire ses preuves, puis confié à la garde de Kuma, il aspirait alors à autre chose. Apaisé ? il ne l’était certainement pas, il s’était contenté d’enterrer son passé, et tout ce qui y était rattaché, sa famille y compris. Son heure viendrait, ils verraient bien un jour à quel pointsils avaient eut tort. Mais alors, parmi les LibrLunes il n'aspirait qu’à observer le monde et ses évènements tels un spectateur invisible qui se contente de traverser habilement tous les obstacles que l’univers place sur son chemin.
Oui, mais voilà, tout avait disparu, de ses ambitions passées il ne restait que des cendres, ou plutôt des morceaux de rochers perçants à la surface de l’immensité de l’océan.
Plissant les yeux alors que le soleil illuminait peu à peu les couloirs, Liam leva la tête vers l’astre rougeâtre, donnée invariable de ce monde. Ici, ou sur les terres immergées, il était bon de voir que certaines choses étaient éternelles. Temps que ces choses demeureraient, le loup bleu continuerait à avancer. Bien décidé à prendre les choses en mains,  Liam se redressa et sa démarche se fit plus ferme. Il était temps d’agir, s’il voulait pouvoir mener sa vie comme il l’entendait, il devait commencer par se débarrasser des problèmes actuels. La famine, tout d’abord. Essayer de chasser pourrait s’avérer utile, et c’est alors qu’il s’apprêtait  à revenir sur ses pas pour quitter la forteresse de pierre, qu’il remarqua une présence derrière lui, il n’eut pas besoin de se retourner pour en déterminer la nature, il ne la connaissait que trop bien, du moins, il l’avait connu.
- Liam ?
Il s’immobilisa à l’évocation de son nom, par une voix sortie tout droit des ténèbres de   son passé, une voix qu’il s’était employé à oublier, peut être même à haïr ?  du moins il avait travaillé très dur pour s’en convaincre et aujourd’hui bien qu’il ne soit pas sûr que cette haine soit toujours présente, il répondit sèchement sans se retourner :

- Aranwë… qu’est-ce que tu veux ?

Probablement allait il regretter ses paroles amères de rancunes mais aussi de douleur dans les quelques instants qui allaient suivre. S’il redoutait autant qu’il espérait cet instant, il ne s’y était pas préparé. Pourtant il finit par se retourner, croisant ainsi le regard doré de sa sœur, et par le même coup celui de sa mère. Sa mère qui avait reclus son propre fils.
CSS (c) S.Remaud
Revenir en haut Aller en bas
Aranwë
Gamma
Aranwë
Espèce : Loup/louve
PUF * : Aka/Kasan, Kasaight
Féminin
Messages : 62
Date d'inscription : 05/07/2017
Âge : 20
Ta localisation réelle : Quelque part o/

Identité du personnage
Spécialité: Veilleuse
Total des PNs: 12 PN
Jeu 23 Avr 2020 - 18:30

«I had a thought, dear, however scary, about that night; Why were you digging ? What did you bury before those hands pulled me from the earth ?But I will not ask you where you came from; I will not ask and neither should you. Honey just put your sweet lips on my lips, we should just kiss like real people do.»
Dearest Brother
Elle s’était attendu à ce ton sec. A vrai dire, elle avait même prévu l’accueil glacial qui lui serait réservé; la question était alors : pourquoi était-elle aussi surprise ? Pourquoi était-elle aussi affligée ? Elle sentit sa langue s’assécher lorsque son regard croisa celui du bleu : il y avait dans ces yeux quelque chose qu’elle n’avait que trop rencontré, trop souvent perçu; un soupçon d’amertume mêlé à une rancoeur qu’elle ne trouvait alors plus véritablement justifiée. Elle avait tant souhaité se jeter entre ses pattes, ressentir la chaleur de ce corps, de ce sang qui lui étaient si intimement liés. Elle avait prié pour retrouver son parfum, pour percevoir à nouveau cette essence de vent et de neige, ces éclats de flocons piégés dans une fourrure épaisse et rassurante.
Il n’y avait rien de tout ça pour eux.
Elle aurait presque eu envie de le rabrouer. Une pousse de colère avait germé dans sa tête, dans son coeur; elle se sentait fulminer au plus profond d’elle même, sans pouvoir se l’expliquer. Peut-être ne l’avait-elle jamais affirmé; peut-être le fait de le retrouver enfin réveillait-il ce germe endormi, mais elle frémissait désormais. Elle avait toujours aimé son frère. Par vents et marées - l’expression se révélait de plus en plus appropriée -, elle s’était efforcée de rester à ses côtés, de le soutenir au mieux. Dans la tempête, dans l’averse, elle était restée là. Elle n’avait jamais cessé de le chercher, de le poursuivre. Il les avait trahi - mais jamais elle n’avait rejeté la faute sur ses épaules de louveteau. Il les avait quitté, il les avait détesté.
Elle en prenait conscience, à présent. Il y avait une chose dans ce comportement qu’elle n’avait jamais comprise.
D’où venait la haine ?
Qui lui avait donné naissance ? Bien sûr, il y avait Nachtgewalt, mais sa source était plus profonde, plus enfouie dans la coeur de Liam. Elle le savait pertinemment. Et ce constat, cet unique constat, la mettait terriblement en colère. Jusqu’à leur mort, il n’avait pardonné à ses parents. Avait-il seulement eu conscience des dégâts que sa déchéance avaient causés ? Il avait brisé une mère, brisé un père, brisé un foyer entier. Et cet ensemble allait au delà des liens du sang : Aranwë se savait chanceuse. Elle avait eu la meilleure famille que la terre, qu’Outa-Ranos ait pu lui offrir. Akasan et Glycenne avaient probablement aimé leur fils jusqu’à la mort; en dépit de sa trahison, en dépit de sa haine. Liam avait-il seulement eu conscience de cette bénédiction ? La réponse semblait évidente.
Non.
Et il ne leur restait désormais plus rien. La jeune louve coucha vaguement les oreilles, sentant la colère monter en elle. Elle devait se maîtriser. Elle mourrait d’envie de le rabrouer, de lui signifier son mépris, mais il aurait été inutile de creuser davantage le fossé qui les séparait déjà. Soufflant lentement, elle se focalisa sur ses propres pattes et prit le temps de réfléchir à sa réplique. Elle devait être prudente; leur relation était encore trop fragile, trop incertaine. Elle ne pouvait pas se permettre de lui donner une raison supplémentaire de le détester. Pas encore. Pas cette fois. Il lui avait promis - non, il leur avait tous promis - qu’il serait meilleur. Le meilleur d’entre eux. Mais Aranwë savait pertinemment qu’il ne lui serait pas nécessaire de faire preuve de supériorité; il l’avait déjà vaincue depuis longtemps. Et c’était pour cette raison qu’elle avait décidé de se ressaisir : la haine avait assez duré.
Aujourd’hui, c’était à elle d’être meilleure. La meilleure d’entre tous; la meilleure pour lui, juste pour lui.
- Je voulais me rendre utile en allant chasser; son ton était tout aussi sec que celui de son frère. Mais je crois qu’il serait plus judicieux de sortir accompagnée.
Elle s’avança légèrement, suffisamment du moins pour sentir le souffle de son frère froisser ses propres poils. Bien que le déchu ait aussi perdu ses facultés, sa respiration semblait toujours aussi glaciale, comme s’il lui suffisait d’expirer pour frigorifier la jeune louve.
- C’est à toi que j’ai pensé… Bien sûr, - et elle ajouta ces mots avec amertume, les babines crispées - je ne t’oblige pas à venir.
Elle espérait pourtant, et de tout coeur, qu’il accepterait. Peut-être n’avait-il pas besoin d’elle, mais à cet instant précis, la jeune louve avait désespérément besoin de lui. Il était tout ce qu’il lui restait. Il était le seul, l’unique. Celui qu’elle avait cherché, celui qu’elle avait toujours voulu le retrouver. Il était le frère. Le frère de sang, bien évidemment, mais plus encore. Il était le frère de coeur.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia
Revenir en haut Aller en bas
Liam
Gamma
Liam
Espèce : Loup/louve
Féminin
Messages : 54
Date d'inscription : 14/07/2017
Âge : 23

Identité du personnage
Spécialité:
Total des PNs: 0 PN
Sam 25 Avr 2020 - 1:58





Feels like there's oceans Between me and you once again
Dearest
Sister
⋆⋆⋆

C’est en s’efforçant de soutenir le regard doré et  brûlant de la violette qu’il y plongea tout entier,  sa goge se serra, comme s’il venait d’avaler de l’or en fusion.  Il se revoyait, face au même regard sévère se Shorkan, le regard tendre de sa mère, et le sien, bien sûr, le seul qu’il pouvait encore admirer. Le seul qu’il restait.
Mais instantanément, à l’évocation de ces brefs et heureux souvenirs, tout disparu chassé par le regard dur, glacial, et indifférent de sa génitrice alors même qu’elle reniait son propre fils devant le clan tout entier. Il se revoyait parmi eux, frêle, étouffé par la rage et un sentiment d’injustice qui depuis ne l’avait jamais vraiment quitté. Ce jour là quelque chose s’était brisé. Pas un seul loup n’avait bougé, personne n’avait pris sa défense, ce jour-là personne ne l’avait protégé, mais plus important encore, personne ne l’avait compris où n’avait même essayé de comprendre. C’est là qu’il à compris, que seul sa réalité importait. Peut importe les autres, peut importe le monde, il s’efforcerait toujours de suivre ses propres règles.
Liam resta de marbre alors que sa mâchoire se crispait de rage et que sa respiration se faisait plus lourde. Et pour la première fois depuis ce qui lui semblait une éternité il détailla celle qui lui faisait face. Elle aussi avait grandi, et il n'avait à première vue, pas l'air de rester grand chose de ce qu'elle avait été, et il n’eut pas besoin de pousser son analyse pour être immédiatement frappé par sa ressemblance avec son père. Sa colère ne diminua pas à l’évocation de ce dernier, le lâche. Celui qui n’était pas intervenu, celui qui n’avait osé défier sa compagne. Peut-être à ses yeux son fils n’en valait-il pas la peine ? Si ce dernier avait tout de même vainement tenter de rester proche du prince déchu, ce dernier ne lui avait jamais pardonné. Et il ne le ferait sans doute jamais. Mais à la soudaine apparition de ces fantômes du passé qu’il avait tant haï, il se détendit un peu, soudain confus, bien qu’il n’en laissa rien paraître. Ils étaient morts. Ce simple constat, pourtant évident ne prenait sens à ses yeux que maintenant. Jamais il ne pourrait leur faire regretter, jamais il ne pourrait leur hurler à quel point il les haïssait, jamais il ne leur prouverait. Il allait passer le restant de ses jours à maudire les fantômes d’un passé révolu. Mais malgré ce constat, il savait que sa rancœur ne disparaîtrait jamais, qu'elle faisait partie intégrante de lui.
- Je voulais me rendre utile en allant chasser. Mais je crois qu’il serait plus judicieux de sortir accompagnée.
Son ton était sec, son regard, toujours brûlant, bien que son attitude n’ait étonnamment rien d’hostile. Il était pourtant le traître, le déserteur. Elle s’avança pourtant, tout près, et poursuivit amèrement
- C’est à toi que j’ai pensé… Bien sûr, je ne t’oblige pas à venir.
Le bleu plissa les yeux, sondant ceux de sa sœur, bien qu’elle demeure calme et relativement cordiale, il lui avait semblé percevoir une infime étincelle de colère qui amusa grandement le loup à la crinière d’ébène. Ainsi s’efforçait elle de réprimer ce sentiment ? Pour quelles raisons ? il lui tardait de le découvrir. L’amertume était toujours présente, en vérité elle ne le quittait jamais vraiment. Mais à cette instant, ce qu’il  s’attacha à considérer comme de la curiosité pris le dessus. Il esquissa brièvement un rictus semblable à un sourire moqueur avant de lâcher d’un ton désinvolte :

- Ah bon ? tu m’en vois ravi ! en même temps c’est pas comme si tu pouvais m’obliger à quoi que ce soit.

Il la toisa une dernière fois esquissant un rictus moqueur avant de lui passer devant en commençant à marcher énergiquement en direction de la sortie, il lâcha par-dessus son épaule sans même se retourner :
- Bon tu viens où tu restes planté là ? j’allais sortir de toutes façons,  et je vais pas t’attendre 107 ans.

Il n’osa pas se retourner, en  vérité, l’ancien apprenti LibreLune ne savait comment réagir. Dès lors qu’il posait ses prunelle améthyste sur elle il sentait son cœur se serrer de rancœur, mais elle était sa sœur, le dernier membre de sa famille toujours en vie. Pouvait-il réellement la laisser partir ?  Lui qui était si seul. Mais, il ne pouvait lui avouer, ou se l’avouer à lui-même. Pouvait il pardonner à une enfant de n’avoir pas défendu son traitre de frère devant un clan tout entier ? sa Fierté le lui interdisait pourtant. Il essayait tant bien que mal d’étouffer cette lueur qu’Aranwë avait allumé, de faire taire cette voix qui lui laissait croire que peut être … il pourrai renouer avec le dernier membre de sa famille. Mais l’espoir est une chimère à laquelle Liam a cessé de croire il y a bien longtemps.

CSS (c) S.Remaud
Revenir en haut Aller en bas
Aranwë
Gamma
Aranwë
Espèce : Loup/louve
PUF * : Aka/Kasan, Kasaight
Féminin
Messages : 62
Date d'inscription : 05/07/2017
Âge : 20
Ta localisation réelle : Quelque part o/

Identité du personnage
Spécialité: Veilleuse
Total des PNs: 12 PN
Lun 27 Avr 2020 - 22:11

«I had a thought, dear, however scary, about that night; Why were you digging ? What did you bury before those hands pulled me from the earth ?But I will not ask you where you came from; I will not ask and neither should you. Honey just put your sweet lips on my lips, we should just kiss like real people do.»
Dearest Brother
En définitive, tout ne s’était pas aussi mal passé qu’Aranwë l’avait prévu. Elle blâmait le fatalisme, mais cette fois, il lui avait semblé nécessaire d’en faire preuve. Au cours du temps, rétablir le contact avec son jeune frère était devenu une utopie; pendant des années, cet élément avait été le principal rêve, le principal objectif de l’ancienne hivernale, mais elle n’avait pas véritablement espéré pouvoir y parvenir. Bien sûr, la tension était toujours terriblement palpable; elle avait cependant prévu tellement pire. Il aurait pu l’éjecter, l’accuser de tous ses maux, lui faire tous les reproches qu’il ne pouvait désormais plus adresser à ses parents. La veilleuse l’aurait même cru capable de lui sauter à la gorge.
Elle était surprise, en vérité. Liam n’avait probablement pas changé; comment aurait-il pu ? Il la haïssait sûrement toujours autant - et elle doutait même qu’il ne puisse l’aimer un jour - mais le fossé semblait alors tellement plus étroit. Il n’y avait qu’un pas, qu’à bond à faire, et ils seraient sur le même pan de falaise. Mais il restait à savoir s’il s’agissait du bon; s’il s’agissait du mauvais, ils tomberaient tous les deux. Aranwë se révélait prudente. Elle ne pouvait plus le perdre, combien même il laissait ressurgir dans son esprit toutes les sources de ses insomnies. Peut-être l’empêcherait-il de dormir pendant quelques temps; ses yeux d’améthyste ne lui évoquaient plus qu’une colère tremblante, qui lui nouait les tripes, lui vrillait la gorge. Plus elle l’observait, plus le souvenir impérissable de ses parents se gravait dans sa mémoire. Il lui rappelait à quel point elle aurait du le mépriser, à quelle point elle aurait du lui en vouloir. Nos parents sont morts, mais elle ne désirait plus vraiment l’affirmer; nos parents sont morts et tu n’as pas cessé de les haïr. Nos parents sont morts et si tu avais su à quel point ils t’aimaient, à quel point il, elle auraient voulu te retrouver, tu saurais que tu as été le meilleur fils qu’ils n’ont jamais eu. Aranwë eut un petit rictus tordu; Liam avait accompli sa promesse. Il ne le saurait probablement jamais, mais au plus profond d’elle-même, l’ancienne hivernale le savait : lorsque Liam avait prononcé ses mots; lorsqu’il avait souhaité prouver à tous qu’il serait bon, qu’il les surpasserait tous, il l’avait en quelque sorte déjà fait. Et qui était-il, aujourd’hui, pour penser encore qu’il n’avait jamais été pardonné ? Qui, de ses deux géniteurs, auraient considéré leur fils comme félon ? En définitive, ce que reprochait son frère à ses parents s’adressait davantage à lui-même : personne ne l’avait plus détesté qu’il ne l’avait fait.
Le brimade du bleu arracha un sourire à la veilleuse. Ses yeux se plissèrent, tandis qu’elle arquait un sourcil narquois. Son ton moqueur ne l’irritait pas; au contraire. Elle aurait tant souhaité entendre cette intonation piquante, agressive, indicateur d’un sens de l’humour plus que douteux. L’amertume de son frère la soulageait presque. Elle appréciait les reproches sans ciller. Tout était plus agréable que les répliques courtes et glaciales de son frère. Elle se redressa fermement, solidement campée sur ses fines pattes. Au passage de son comparse, elle eut un petit rire bref, sec et presque acerbe. La jeune louve patienta un instant avant de lui emboîter le pas, désireuse de le faire attendre encore. Lorsqu’il eut atteint l’angle du petit couloir, seule sa silhouette cyan se découpait dans la lumière du petit matin. Son ton fut cinglant, comme une brimade lâchée à la va vite, sans importance - et c’est parce qu’elle n’y paraissait pas qu’elle était fondamentale.
- Oh, tu sais… Pour le nombre d’années où je t’ai attendu, 107 ans feront largement l’affaire.
Elle s’élança sans brutalité, ses muscles encore jeunes et vigoureux roulant sous une fourrure vaguement épaisse. La survivante parvint à sa hauteur en un bond puissant et le dépassa au petit trot, cinglant le sol pavé de petits tapotements répétés, à mesure qu’elle progressait vers l’entrée de la forteresse. Aux premiers pas, elle ne se soucia pas vraiment de son frère. S’il décidait de ne pas la suivre, elle le respectait. Elle craignait qu’il ne puisse réellement justifier ce choix, mais elle admettait elle-même que sa propre compagnie n’était pas des plus agréables. Cependant, elle avait tenté de rétablir le contact, de briser la glace - le terme était ironique; d’une certaine manière, elle ne pouvait complètement accepter que son fraternel ne considère pas l’effort qu’elle avait du faire. Aranwë n’était pas égocentrique; mais elle savait reconnaître la valeur de ses actes. Et celui-là faisait preuve d’une bravoure particulière. Elle s’arrêta aux marches de la forteresse, plissant vaguement les yeux pour apercevoir son frère. Le poids qui pesait sur son coeur s’allégeait progressivement; elle se permit même une nouvelle moquerie :
- Alors ? L’entraînement Librelune t’a ramolli, on dirait… Tu étais leur limace de compagnie ?
La violette eut un sourire - et ce n’était pas de ceux qu’elle avait jusque lors arboré par pure moquerie. Elle était véritablement heureuse. Bien sûr, si son frère n’appréciait pas la brimade, elle s’excuserait. Mais la possibilité de renouer, de plaisanter, lui était si agréable qu’elle ne pouvait s’y refuser. Après tout, il y avait peut-être une chance.
Elle descendit lentement les marches, jouant du bout des coussinets pour arborer le pas le plus léger qui soit. La veilleuse se retourna une nouvelle fois, plongeant cette fois-ci son regard doré dans les yeux de son frère. Il fuyait ses prunelles; et elle savait exactement pourquoi.
- Où allons-nous ?

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Revenir en haut Aller en bas
Sauter vers: