Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

De tous les chocs et perturbations qu'avaient pu apporter la catastrophe de l'Archipel, il demeurait une chose à laquelle le fameux loup albâtre, qu'on n'a plus nécessité à présenter, ne parvenait pas à s'habituer : la sensation lancinante de faim qui travaillait ses entrailles. Cela paraîtra futile à certains mais pour lui, c'était le signe principal de la difficulté de la situation que vivaient les survivants : manger à sa faim était devenu un luxe, un privilège lointain. Nul ne l'aurait cru, connaissant sa vraie nature, mais Viehrs avait vécu depuis son arrivée sur Four Seasons des situations si périlleuses, qu'il était bien rôdé à l'exercice de la survie et s'accommodait silencieusement de choses qui faisaient pourtant se hérisser son être tout entier. Il était loin d'être devenu famélique, et il ne montrait pas des signes de malnutrition, mais se coucher l'estomac vide ou peu rassasié était lentement devenu une habitude, pour lui comme pour le reste du clan des survivants.

Il s'y était attardé ce matin lorsque, réveillé avant l'aurore par le rituel matinal de passage en revue des troupes d'Herrade, la première réaction de son corps fut d'émettre un gargouillis risible. Il pouvait s'y attarder, mais pas pour autant y remédier. Rien de plus qu'une constatation morne et qui n'amenait à aucun débat. L'hermaphrodite se pliait au rythme quasi militaire du camp, qui fourmillait d'activité dès que le jour pointait le bout de son nez, bien loin d'avoir le temps de se prélasser. Il arpentait le camp encore majoritairement plongé dans l'obscurité, le pelage lustré et son apparence parfaitement soignée. Affamé peut être, mais il serait plutôt mort que d'être prit à se négliger. De sa démarche féline et lascive, Viehrs se dirigeait vers l'entrée du camp des survivants, où il devait venir relever les veilleurs de nuit qui attendaient impatiemment un repos bien mérité. D'un geste souple, il sauta sur un morceau de roche calcaire où les loups se tenaient, et comme un subtil ballet de danse, l'albinos les congédia poliment d'un geste de la tête accompagné de son éternel sourire, ( il était bien trop tôt pour les grands discours) et les veilleurs quittèrent leur place, disparaissants dans le camp tandis que Viehrs venait s'asseoir là où ils se tenaient quelques instants auparavant. Quelques loups restaient réticents et méfiants vis-à-vis de la présence de Viehrs parmi les rangs du clan, surtout lorsqu'il était chargé de faire le lien entre les décisions des Alphas et leurs applications effectives au sein du clan, mais la plupart avaient trop à faire pour pouvoir se permettre de se préoccuper du diplomate.

Le rôle des Betas du clan des survivants n'était pas seulement de gérer les querelles et broutilles des membres du clan entre eux tout en se prélassant tranquillement à l'abri du danger, tandis que les autres bravaient la faune et la flore inconnue de l'île; loin de là, leur travail consistait aussi à s'assurer que le rythme mis en place par le Conseil, se déroulait sans accrocs. Assis sur le rocher presque aussi blanc que son pelage, sa queue entourant soigneusement ses pattes, Viehrs guettait l'entrée du camp. Les patrouilles d'explorateurs et de surveillance du territoire n'attendaient pas le soleil pour se mettre au travail, aussi fallait-il s'assurer que les différents groupes rentraient sain et sauf au bercail. Hors, le danger n'était pas seulement que les créatures inconnues qui les entouraient ne les croisent, il fallait aussi s'assurer qu'ils ne s'écharpent pas entre eux. Aussitôt qu'il vit la première patrouille de la journée passer sous ses yeux, tous ses membres au complet, les rouages de l'esprit du diplomate se mirent en route et il oublia un instant la faim, pour plonger ses pensées ailleurs. Les loups qui passèrent près de lui, lui accordèrent un simple regard entendu, ils semblaient pris dans un houleux débat que le diplomate écoutait d'une oreille.

L'attention de l'hermaphrodite fut dérangée par le bruit presque imperceptible d'une démarche maîtrisée et imperturbable, qui s'approchait de lui. Le regard rubescent de Viehrs se tourna lentement, apercevant premièrement une mèche de cheveux dorés qui firent manquer un battement à son coeur. Pendant quelques secondes, les yeux en amande de l'albinos s'écarquillèrent, aussi subitement et irationnellement que s'il avait aperçu un spectre que lui seul pouvait identifier. Le temps que la propriétaire de cette chevelure n'atteigne son niveau fut assez pour que son esprit s'éclaircisse de nouveau et que son regard retrouve son habituel air fier et désabusé. Sa langue se délia assez pour laisser entendre sa voix mélodieuse :



Il ne la regarda qu'un instant, toujours souriant, et sembla se concentrer de nouveau sur le groupe de loup en contrebas, qui discutaient toujours de vive voix; et ajouta d'un ton égal :

Viehrs parvenait assez aisément à dissimuler qu'il ne parvenait presque jamais à soutenir le regard bleu profond de la jeune Titania. Elle était toute aussi extravertie et charismatique que l'albinos, mais contrairement à lui, elle ne se mettait pas les membres de son clan à dos. L'albinos avait longtemps eu peur qu'elle ait des soupçons, des doutes ou des théories sur son ascendance; le fait qu'ils soient tous les deux relayés au même rang avait forcé une proximité entre le père et la fille, qui restait inconnue à cette dernière. Viehrs ne l'avait pas vue grandir, il ne l'avait pas cotoyée au sein de son clan, alors leur relation était neuve, malgré les secrets qui la soutenaient. Pour autant, l'hermaphrodite était prit de malaise lorsqu'il regardait la louve trop longtemps. Au delà de sa propre personne, le regard et la chevelure blonde de Titania, ne faisaient que lui rappeler avec un fatalisme brusque, que Seira n'était plus de ce monde. Il écoutait ses paroles d'une oreille attentive, acquiesçant ses inquiétudes sans chercher à les diminuer. Rien ne servait de s'enfermer dans un quelconque déni, surtout dans la période qu'ils vivaient. L'île, pourtant recouverte d'une végétation dense, mais les proies y étaient tellement rares que de tous les groupes de patrouilles et d'exploration de la journée, peu rentraient avec autre chose que des fruits, des baies ou des racines, pour remplir la réserve du camp. Heureusement, les loups de Four Seasons étaient assez civilisés, et surtout assez bien encadrés, pour qu'il n'y ait ni émeute, ni dérapage, lorsque par miracle, une patrouille rentrait avec un morceau de viande fraîche pour le clan des survivants. Mais combien de temps encore cette maigre paix allait-elle pouvoir durer ? Nul ne sait ce que deviendrait l'harmonie fragile du clan, si la famine venait à durer trop longtemps et à s'empirer.

Le grondement d'estomac de Titania surprit le Beta et le sortit de ses pensées. La jeune louve était si fière et propre sur elle-même, que le fait qu'un tel bruit lui échappe ne pouvait que provoquer un discret gloussement de la part de Viehrs, qui ne la railla pas pour autant. Ils avaient tous faims, si bien que le temps n'était plus aux moqueries depuis longtemps. Il se doutait qu'elle n'avait pas pu se nourrir correctement depuis un moment; souvent, la réserve du camp était vide toute la journée et ne se remplissait que le soir, maigrement. Il rétorqua à son tour, avec une dureté dans ses paroles que sa voix douce ne parvenait guère à dissimuler :



Viehrs poussa un long soupir las, mais n'ajouta rien. Il avait parlé sur le ton de l'érudit donneur de leçon mais en vérité, ça n'était rien de plus que sa pensée la plus crue et véritable. Pour une fois, il était honnête. L'albinos leva la tête vers le ciel s'éclaircissant de plus en plus; le camp n'était pas totalement couvert et par endroits, ce qui permettait de toujours savoir à quel moment de la journée on se trouvait. Il baissa ensuite de nouveau le regard vers l'entrée du camp et observa en contrebas une nouvelle patrouille qui se formait, tandis que la première patrouille rentrée se dispersait enfin. Le beta hocha la tête pour lui-même, satisfait de voir que les groupes qu'il avait fait former la veille, se succédaient correctement. Il regarda Titania du coin de l'oeil et ajouta :



Viehrs préférait, dans la majorité des situations, déléguer le travail le plus possible aux autres; bien qu'il ait apprit, à ses dépends, qu'on est souvent pas mieux servi que par soi-même et qu'il était parfois plus bénéfique de prendre les choses en main soi-même. D'autre part, il fallait à tout prix éviter que des loups s'aventurent seuls sur l'île. Il hésita un instant, puis proposa :

Il remarquait malgré lui, lors de ses interactions avec Titania, que par une sorte de complicité du sang qu'il ne contrôlait pas du tout, qu'il y avait certains sujets sur lesquels il pouvait s'exprimer avec elle de manière simple et entendue, sans qu'elle s'en offusque ou n'ouvre le débat. Il n'avait que peu connu cette sensation dans sa vie et le fait qu'il la partage avec sa seule fille restante, qu'il avait si longtemps cherché à rejeter et oublier, ne cessait de le troubler. Chaque fois qu'il sentait la louve chercher son regard, Viehrs se détournait un peu plus, trouvant chaque fois un nouveau prétexte pour ne pas avoir à soutenir le regard de sa fille. L'albinos s'était d'ores et déjà préparé mentalement à sortir le plus promptement possible, pensant que sa proposition serait acceptée par la jeune louve blonde, sans se douter une seconde que si lui n'avait rien à faire, c'était loin d'être le cas de Titania. Il fut ainsi prit de court lorsqu'elle lui rappela ses propres tâches de la matinée. Leur escapade dans la jungle ne serait pas pour ce matin, bien que cela leur aurait évité la chaleur humide et écrasante de l'après-midi. Viehrs toisa un instant Titania en opinant lentement du chef. Il y avait, dans le comportement de sa collègue, un zèle strict et ordonné, dont l'albinos ne parvenait à déceler s'il était sincère ou s'il servait une ambition plus profonde. Ce comportement organisé et sérieux relevait-il de la loyauté courageuse et sans bornes de Seira ? Ou bien était-il une mascarade savamment orchestrée comme Viehrs en avait le secret ? A simplement observer la femelle blonde, il était impossible de le deviner.

Il constata cependant que la louve n'avait aucun problème pour se présenter sur le devant de la scène, là où Viehrs préférait qu'on ne le voit pas monter sur un promontoire. L'hermaphrodite répondit, toujours avec politesse et distance :



Néanmoins, il n'allait pas rester là à veiller le camp toute la matinée et il savait que s'il restait planté là trop longtemps, soit des loups viendraient bassiner ses oreilles de leurs craintes et de leurs tracas, et Viehrs se plaisait à faire dans le social mais il n'était pas soudainement devenu un bon samaritain non plus, soit Herrade le trouverait et l'enverrait probablement chercher les loups qui s'étaient égarés sur l'île. Bien que cela ne soit pas clairement prohibé, la hiérarchie toute entière désapprouvait que des loups sortent seuls du camp pour explorer l'île, risquant de s'y perdre, de s'y blesser ou même de s'y faire tuer. Pourtant, cela n'en arrêtait pas certains, qui trouvaient judicieux de s'en aller des heures durant, seuls, le plus loin possible dans le territoire et alors, c'était parfois à Viehrs de s'en aller les chercher comme s'il était leur mère, et de les ramener au bercail sans se perdre lui-même. Lorsque cela arrivait, l'albinos était forcé de concentrer toute sa sagesse pour ne pas déverser son agacement sur les "brebis égarées", ou de les abandonner à leur sort. Ainsi, il préférait ne pas trop rester immobile, pour ne pas donner l'impression qu'il avait déjà achevé et organisé son travail. Il se tourna vers Titania pour proposer de nouveau, se dressant sur ses pattes en ébrouant sa fourrure immaculée, comme si la réponse était d'ores et déjà entendue :



Assuré et fier, il était déjà droit sur ses pattes et prêt à s'exécuter. L'albinos n'était pas toujours ouvertement dominant avec ses congénères, mais avec le temps et l'expérience, il était facile de déceler lorsque son attitude était telle qu'il n'était pas prêt à entendre d'objection. Il ajouta, avec un sourire radieux :

Tout compte fait, peut être que Viehrs aurait tout bonnement mieux fait de se taire, de ravaler sa vanité et de rester perché sur son rocher. Si la remarque aussi mielleuse qu'acerbe de la jeune Titania lui avait arraché un sourire plein d'amusement, il ne rigola plus tant lorsqu'il dut la suivre jusqu'au garde-manger où de nombreux loups attendaient aussi patiemment que possible, dans l'espoir de manger un morceau avant de commencer la journée. L'endroit était sûrement le pire de tout le camp, aux yeux de l'albinos, car d'une part il réveillait chez les survivants les pires instincts de survie, rendant certains si peu courtois envers leurs congénères tant ils étaient rongés par la faim, que Viehrs les pensaient parfois dépourvus de tout intellect. Et d'autre part, parce l'endroit était concrètement...Miteux. Il ne fallait surtout pas y laisser traîner de la nourriture trop longtemps, sous peine d'attirer d'affreux rongeurs qui pillaient leurs maigres rations. Les Gamma avaient ordre de tuer ces rongeurs ( et de les croquer, par la même occasion), dès qu'ils en voyaient, mais ces nuisibles ne se laissaient pas attraper aisément. Tout ce qui concernait ce garde-manger, Viehrs s'en tenait soigneusement éloigné. C'était une basse besogne que de distribuer les rations de la journée, à laquelle le Beta ne touchait jamais. D'ailleurs, on ne l'avait jamais vu faire la queue parmi le petit peuple pour se nourrir ( aussi peu qu'il se nourrissait).

Il suivit la louve avec un sourire figé et raide, saluant avec fierté et distance leurs congénères affamés. Quelque part, il était surprit que sa propre fille se cantonne à ce rôle si particulier, mais il supposa que quelqu'un devait bien s'en occuper. Ayant poussé un petit soupir dramatique, comme si on en demandait beaucoup à sa personne, Viehrs entreprit d'écarter ses longs cheveux hors de son visage et pour qu'ils ne traînent pas dans la poussière. Il passa à côté de Titania pour s'engouffrer dans le garde-manger, prêtant attention au petit discours que la louve blonde tenait à l'extérieur. Les protestations étaient futiles, bien que cela n'empêchait pas les affamés de grommeler contre les indications de Titania. De toute façon, au vu des maigres denrées présentes à l'intérieur du garde-manger, c'était un fait : il n'y en aurait jamais pour tout le monde. Il préféra laisser la femelle annoncer la couleur de la journée. Il lui répondit :



Lui qui pensait simplement la regarder faire, se trouva à effectuer plusieurs allers-retours en trottinant entre le fond et l'entrée du garde-manger, avec chaque fois de nouvelles denrées coincées entre ses crocs. S'il était agacé, il n'en montra rien. Aucun de ses gestes n'était précipité ou bâclé, et il sorti du garde-manger toute la nourriture qu'il pu trouver. Ayant sorti une bonne partie des rations de la journée, le beta s'arrêta aux côtés de sa fille, la tête haute et la queue dressée, scrutant la file de loup devant eux. Il annonça à son tour d'un ton plus doux et diplomate, même s'il détestait s'adresser à la plèbe, c'était un exercice qu'il savait faire :



Il s'assit gracieusement et enroula sa queue autour de ses pattes, d'un geste équivoque. Redressant son regard rubescent sur le visage de Titania, sans pour autant la regarder dans les yeux. Il inclina lentement la tête, un sourire radieux sur les babines, et ajouta, plus bas, à son intention :

Il fallait reconnaître quelque chose à propos de Titania, c'était qu'elle avait hérité de sa mère, une poigne de fer qui, Viehrs n'en doutait pas une seule seconde, pouvait très certainement se révéler féroce. Devant les belliqueux et les mal réveillés du matin, elle ne perdait ni sa patience, ni son apparat de charme qui parvenait à convaincre même les plus pénibles par le pouvoir de son sourire. Viehrs, bien qu'il ne la plaçait pas sur un piédestal, car il n'admirait vraiment personne d'autre que lui-même, admettait avec respect que ce tempérament avait de la superbe. Lorsqu'elle lui proposa de revenir l'accompagner chaque jour dans sa tâche, l'albinos devina immédiatement qu'elle ne pensait pas un mot de ce qu'elle disait, et s'épargna une réponse hypocrite qu'elle n'aurait sans doute pas crue non plus. S'ils travaillaient bien ensemble, il y avait des barrières qu'il ne fallait tout de même pas abattre. L'hermaphrodite s'était déjà abaissé à bien trop de basse besogne, alors que le soleil n'était même pas haut dans le ciel et qu'il ne pouvait pas faire tomber son masque de contrôle et d'assurance, pour râler un bon coup d'avoir à se fatiguer les pattes et à traîner ses griffes dans la poussière pour les autres. Viehrs maintint son large sourire tandis qu'il suivait "docilement" sa fille jusqu'au Promontoire où elle déclama son discours matinal, avec conviction et charisme, galvanisant les troupes sous ses yeux. Il songea sans amertume mais avec pure objectivité, restant assis à ses côtés, que dans une autre temporalité, il aurait probablement été fort fier de sa fille.

Il s'était quelque peu perdu dans ses pensées lorsqu'elle le rejoignit. Viehrs jeta un oeil au maigre panier que Titania tenait fermement entre ses crocs, et songea que rendre visite aux jeunes mères n'était certainement pas aussi terrible que de traîner dans le garde-manger poussiéreux. Il hocha lentement la tête et, comme un ballet parfaitement orchestré, fit volte-face pour se diriger vers l'alcôve où les jeunes mères se reposaient aux côtés de leurs petits.  

L'albinos marcha en tête et avec l'allure d'un prince, comme si cette matinée n'était qu'un exercice de routine; alors qu'en réalité, s'il savait où elles se reposaient, il ne rendait jamais visite aux mères avec leurs petits. La vue des petits corps faméliques des enfants ne lui était en rien agréable, et les mères qui étaient déjà assez sous pressions et exténuées, n'étaient pas bien réceptives aux belles paroles de Viehrs et se tendaient à sa vue. De sorte qu'il évitait soigneusement de se mêler de cette affaire. Aussi, une fois que les deux loups arrivèrent devant le petit espace privé où une nurserie de fortune était installée derrière un rideau de lierre, Viehrs s'arrêta de nouveau et, dessinant une petite révérence amusée, s'écarta du chemin pour laisser passer Titania. Il se plaça sur le côté de l'abri, telle une vigie; et intima à la louve blonde, sur le ton de la confession, mais sans perdre la moindre vanité dans sa voix suave :



Le grand loup albâtre songea un instant qu'il avait un brin l'impression d'accompagner sa fille sans lui être d'une grande aide; mais à vrai dire, il n'avait que faire de l'ampleur de sa contribution, et savourait une matinée un peu plus tranquille, où il n'avait pas à parcourir le camp d'un bout à l'autre incessamment. Il s'étira longuement et ajouta, à l'attention de Titania, avec un mince sourire nonchalant :