Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Ç’aurait dû être une journée anodine pour Four Seasons, mais pas pour autant ennuyante. Ce que beaucoup voyaient comme une période sans intérêt, faite de paix et sans remous diplomatiques, Orion le voyait comme une bénédiction. Non pas car cela allégeait son travail d’ambassadeur – il aimait son rôle de tout son cœur et se soumettait avec plaisir aux lourdes obligations qui allaient de pair avec – mais plutôt car il avait vu les effets de la guerre, et savait les répercussions des conflits claniques. La rumeur qui avait embrasé les cœurs avant que le soleil ne soit complètement levé avait fait frémir le cornu : l’urgence apparente de la situation aurait tôt fait de faire se précipiter tout un chacun dans une conquête aveugle, toute raison et réflexion laissée de côté de crainte que le voisin ne soit premier. De fait, Seira n’avait pas consulté son ambassadeur avait de sommer son clan de la suivre dans une expédition sommairement préparée. Orion ne s’en était pas vexé, en revanche il s’en était inquiété : il savait son Alpha intelligente mais aussi impulsive et avait été le seul à s’élever contre elle lorsqu’il avait été question de la guerre avec l’Automne. Ces nouveaux horizons ne seraient que synonymes de concurrence et une étincelle ferait flamber le tout. Orion ne voyait pas leur découverte d’un bon œil, il aurait grandement préféré que ce chemin de glace ne s’ouvre jamais ; il avait même refusé de se joindre à l’équipe menée par Seira.

Il avait erré pendant quelques heures dans le clan vidé de la plupart de ses âmes ; seuls restaient les plus jeunes et ceux qui, comme lui mais probablement pour des raisons plus terre à terre, ne se sentaient pas concernés. Il s’était rongé le frein à se demander comment diable se déroulait l’expédition printanière. Constatant finalement que tourner seul en rond ne le mènerait à rien, et s’étant fait à l’idée qu’aller voir de quoi il retournait ne signifiait pas trahir ses principes les plus fondamentaux, il s’était finalement mis en route. Il n’était pas parvenu à rattraper l’équipe de son Alpha, mais avait en revanche eu le plaisir d’apercevoir au loin, proche de la ligne des flots et de ce qui semblait être un de ces fameux chemins de glace, des silhouettes qui lui étaient familières. Il distingua finalement une haute silhouette caractéristique des Solstiens, et pas n’importe lequel : Keid’il’An, qu’il avait déjà rencontré au cours d’une opération diplomatique. En dehors du respect qu’il éprouvait pour ce loup suite à leur rencontre, il le tenait personnellement en haute estime, et se souvenait d’ailleurs avoir espéré que l’occasion d’une nouvelle entrevue se présente. Il s’était donc présenté avec un sourire sincère aux lèvres à Keid’il’An, qui était accompagné de deux de ses comparses, reconnaissables à leurs tatouages, et d’un loup à l’apparence décharnée qui devait être un solitaire. À défaut d’apaiser les relations claniques, ces chemins de glace lui permettraient au moins de discuter avec son homologue Solstien, perspective plus agréable que devoir se joindre au reste du clan dans une mission empreinte de déférence pour l’Alpha et d’impérialisme absurde et aveugle.