Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

La Confrontation Finale

Event

Ses yeux dépareillés, étrange assemblage de glace implacable et de feu crépitant, étaient rivés sur le loup au masque de bois violacé. Aucun bruit ne s'échappait de sa gorge, ses crocs d'ivoire n'étaient même pas dévoilés. Elle se contentait de l'observer, son pelage charbonné volant furieusement sous les assauts de sa tempête, les flocons se mêlant furtivement à cette obscurité qui la définissait. Elle ne voulait pas le tuer. Il lui suffisait de l'arrêter, de le retenir jusqu'à son jugement. Elle avait prévenu ses soldats, le but de la manœuvre n'était pas de tuer, et l'avenir de ce loup, qui n'appartenait sans aucun doute pas à son clan, ne devait pas reposer entre ses pattes, elle en était certaine.
L'inconnu au masque ne tarda pas à ouvrir la gueule, grondant et déversant ses menaces contre la jeune Alpha. Ainsi, il était au courant pour son fils... soit. Glycenne aurait sûrement réagit au quart de tour si elle avait considéré ces menaces comme sérieuses, si la voix du loup blanc, comme en écho à son manque d'assurance passée, ne tremblait pas à l'évocation de ces simples mots. Il n'avait aucune intention de porter atteinte à la vie du prince hivernal, et elle en était parfaitement consciente. Sa voix était calme, bien que particulièrement froide et implacable lorsqu'elle lui répondit.


La petite louve noire fondit sur sa cible, les longs poils sous ses pattes l'empêchant de s'enfoncer dans la neige. Elle volait presque au dessus du sol, rapace nocturne prêt à immobiliser sa proie. Quelque chose cependant la stoppa dans son élan. Un cri... une masse de poils bariolés placée sur son chemin... Enfonçant ses griffe de métal froid dans la neige, elle arrêta net sa course, envoyant voler de la neige sur les deux loups qui lui faisaient face. La clanique qui l'avait sortie de sa léthargie quelques instants plus tôt se tenait à présent entre elle et le NuitTerne, l'empêchant d'atteindre son but. L'incompréhension teinta rapidement le visage de l'Alpha. Pourquoi ?
Mais, devant la détresse qui émanait de la louve colorée, elle compris. C'était lui. Ce loup qui lui était cher mais avait choisit le camp adverse. Elle comprenait, certainement mieux que personne, ce que devait ressentir son alliée en ce moment, ce tiraillement qui devaits'effectuer au plus profond de son être. Mais ce n'était ni le lieux, ni le moment et, alors qu'elle s'exprimait, l'ennemi s'était éclipsé.
Les joues de l'Alpha chauffèrent rapidement, alors que la colère montait en elle. Elle souffla, baissant la tête avant de s'adresser à l'autre clanique.


La noireaude serra les dents, cherchant à se calmer en cherchant du regard le loup blanc qui lui avait échappé. Elle s'apprêtait à reprendre la parole lorsqu'un bruit d'effondrement la fit se retourner vivement. Nachtgewalt avait avancé, presque atteint son objectif et, de ce qu'elle voyait il avait commencé son attaque contre les LibresLunes. Elle commença à avancer, reprenant.


Son ton avait été dur, peut-être plus que nécessaire, mais il fallait qu'elle comprenne. Si elle voulait rester aux côtés du loup masqué, elle devrait faire un choix. Et ce ne serait pas facile...
S'élançant dans la poudreuse, dirigeant cette fois son vol silencieux vers une autre cible, la dirigeante hivernale fusa vers le Corbeau noir, origine de tous les maux qui les touchaient en ce jour. Elle aurait l'effet de surprise, le monstre qui n'était plus un loup concentré sur l'antre des LibresLunes ne l'observant pas. Elle sauta sur lui, griffes en avant, crocs dévoilés, comptant mettre tout son poids et son élan dans cette attaque. Silence était le mot d'ordre, et, dans cet univers figé de glace et de givre dont elle était reine, elle le maîtrisait parfaitement.

Code by Eressëa

Les Règles du Jeu ?

Le Monde Rouge d'Asha. Comment Nachtgewalt avait-il pu l'oublier ? Il avait pourtant contribué à sa compréhension par Asha, la guidant sur les routes abruptes du mystique et du secret. Mais il avait toujours évité de s'y confronté, conscient, même quand il était LibreLune, qu'il n'était pas un saint, qu'il n'en serait jamais un. Et que le Monde Rouge le savait.

Quand son regard se plongea dans celui d'Asha, il se sentit absorbé par ses propres ténèbres. Il avait fait tant de mal, il avait laissé tant de souffrances derrière lui, la sienne comme celle des autres. Ses regrets l'étouffèrent autant que les ronces qui s'accumulèrent autour de lui et que les spectres du passé qui vinrent s'enrouler autour de son corps. Leurs voix murmurèrent des promesses d'autrefois, des menaces d'antan, et Nacht, déjà rongé par la douleur, entendit presque un claquement sec dans son esprit tandis qu'il perdait toute notion de la réalité pendant quelques instants. Lorsqu'il déchaina son pouvoir contre l'antre des LibresLunes et ceux qui l'entouraient, il s'entendit rire comme s'il était extérieur à lui-même. Cette sensation était terrifiante et absolument excitante : c'était de la folie pure, la sensation d'échapper à soi-même, de se perdre soi-même.

Mais Nachtgewalt s'était déjà perdu depuis bien longtemps.

Il retrouva ses esprits quand Asha eut détourné les yeux suffisamment longtemps pour que le Monde Rouge s'efface de son regard. Le corbeau frissona, essouflé devant sa propre démonstration de puissance, au bord de l'évanouissement. Un énorme rocher manqua de l'écraser, mais il eut assez de force pour se décaler sur le côté, titubant fortement. Malheureusement, son attention étant dirigée vers le cataclysme qu'il avait crée, il ne vit pas Samarithin qui fondait sur lui, le masque à découvert, lâchant quelques paroles provocatrices à son attention tandis qu'il balançait ses lianes contre son corps meurtri. Avec le peu de force qu'il lui restait, Nacht se jeta sur le côté et esquiva l'attaque, les lianes lui raflant simplement les côtes et entamant légèrement la peau. Il retomba lourdement sur le sol avec un bruit sourd, aveuglé par le sang qui coulait le long de son museau. C'était une très vilaine plaie, qui lui avait déchirée la joue et l'arcade sourcilière assez profondément, manquant de le rendre aveugle. Nacht hoqueta sous la douleur et jeta un dernier regard à Drei-Augen, une expression d'extrême lassitude mêlée à la haine dans le regard. Il était trop faible pour contre-attaquer. Il ne lui restait qu'un voeu, il devait l'utiliser prudemment.

Et s'enfuir tant qu'il le pouvait.

Ses ennemis étaient trop nombreux, débordant ses NuitsTernes restés fidèles - sans compter ceux qui, comme Samarithin, le trahissaient sans raison apparente. Mais peu importait : la vengeance viendrait plus tard. Nacht n'avait pas réussi à annihiler les LibresLunes, mais il avait mis à mal leur existence et leur antre. C'était déjà pas mal.

Quoique insuffisant face aux désirs de vengeance du corbeau noir.

Sentant son esprit hurler sous le coup de l'impuissance, Nacht entreprit de se concentrer sur sa fuite. Il entrevit Gauner plus loin, et Glühwurmchen plus loin encore, trop loin pour qu'il puisse s'approcher d'elle. Tant pis : il se contenterait de l'insolent albinos, qui était probablement le moins fidèle de ses suiveurs et pourtant le plus loyal en ce moment. Le simple fait de penser à fuir donna la nausée à Nacht. Il leva les yeux vers l'antre des LibresLunes, constata son immense dégradation, mais également qu'elle tenait toujours debout. Pourquoi les LibresLunes auraient-ils plus le droit de vaincre et de survivre que lui ? Il n'était pas plus mauvais qu'eux. Il avait juste l'honnêteté de ne pas se cacher derrière de faux prétextes.

La haine gronda en lui, si forte qu'il crut que sa poitrine allait exploser.

S'il devait mourir ici, il voulait emporter un maximum de ces imbéciles avec lui. Alphas, saints, démons, la mort n'épargnerait personne, et l'enfer dans lequel Nacht serait précipité sera mille fois plus beau que le monde qu'il leur laisserait.

S'il devait mourir, il voulait que ce lieu soit son tombeau autant que celui des LibresLunes.
Il n'allait pas fuir.

Il allait vaincre. Pour une fois dans sa vie, il allait faire preuve de courage : le courage de celui qui avait déjà tout perdu.

Il parcourut des yeux les lieux, et son regard tomba sur Laïka, assez proche pour qu'il puisse lui sauter dans le dos. Son sourire dément s'agrandit, rougi par son propre sang. Même sans ses vœux, il pouvait faire mal, et...

Des griffes lui pénétrèrent le dos au moment où il songeait cela. Nacht tomba vers l'avant, son jarret déchiqueté par Damoclès se dérobant sous lui. Cette chute lui permit de rouler sur le côté, éjectant de justesse Seira avant que ses crocs ne rencontrent sa gorge plumeuse. Encore au sol, il tenta de se relever, mais la douleur à son épaule le cloua au sol, le souffle coupé. Du coin de l'oeil, il aperçut alors l'alpha hivernale, qui profitant de sa faiblesse, venait dans son dos venger son fils bafoué. Nacht tenta de se relever et de se tourner vers elle, mais le choc de Seira l'avait sonné en plus de réveiller ses blessures. Horrifié par son impuissance, il ne put qu'attendre le coup, et celui-ci ne se fit pas attendre : Glycenne lui rentra dedans avec violence, le foulant au sol du même coup. Néanmoins, malgré le craquement peu rassurant provenant d'une de ses griffes, cela donna au démon noir assez d'élan pour saisir l'alpha hivernale et la projeter plus loin avec la force des derniers instants. Il évita du même coup l'attaque d'une louve bariolée qui se souvint avoir déjà rencontré par le passé. Mais sans attendre son reste, il se mit à courir, boitant si lourdement que cela s'apparentait plus à une danse disgracieuse qu'à une véritable course. Finalement, sa blessure à l'épaule eut raison de lui, et il s'effondra lourdement au sol, terriblement affaibli. Un grand frisson le parcourut.

Il avait terriblement froid.

Les clameurs de la bataille se firent distantes autour de lui. Nacht frissonna à nouveau, glacé jusqu'aux os. Du sang coula le long de l'excroissance qui lui servait de bec et vint emplir sa gueule d'un goût métallique. Son regard parcourut le champs de bataille quelques instants, légèrement voilé. Il vit Laïka, qui aidait Damoclès. Il vit Lathraios, qui obéissait à son ordre et attaquait Kérès. Il vit Viehrs, au prise avec un autre loup.I l vit Asha, qui semblait pleurer, auprès de l'alpha automnal, accompagnée d'un immense loup coloré. Comme si elle avait senti son regard, elle releva le sien et le regarda. Les yeux lunaires de Nacht se voilèrent. Sa respiration devint rachitique.

Il ignorait si c'était du sang, ou autre chose, qui coulait de ses yeux.

Il avait tant donné pour se venger. Il en avait même perdu son apparence et son esprit. Il vivait pour sa haine, et pour sa vengeance.

Wald. Hoffnung.

En un sens, il avait vaincu, cette nuit-là.

En un sens, il était vaincu lui-aussi.


Nachtgewalt avait arrêté de respiré, une immense tâche de sang sous lui. Son regard s'était plongé dans celui des cieux, se perdant dans leur immensité.

Quand il prit une profonde inspiration.

"Betrug. Betrug. Betrug."

Tuer un démon ? Allons donc ! Un démon ne joue pas avec les règles du jeu ! Le destin pourra bien lui jeter ses dés à la figure, il se contenterait de lui rire au nez. Si tout le monde voulait tant qu'il meure, alors il allait vivre.

C'était son dernier souhait. Sa dernière volonté. Ses derniers moments.

Quelles pensées traversent l'esprit d'un démon noir quand il meurt ?

"Nacht !" cria Asha, suivie de près par Daeron, soutenu par Quetzalcoatl. "Attendez ! Ne le tuez pas !"

C'est simple.

Une dernière pensée égoïstement vivante.

"Je souhaite survivre."

Il y eut un vent violent, tandis qu'une vaste fumée noire entourait Nacht. Il s'évapora en une fraction de secondes, abandonnant tout le monde derrière lui.

Tout le monde ?

Deux silhouettes blanches semblaient manquer à l'appel.

Et ainsi le Roi de l'Obscurité laissa son royaume, dans un état de désolation et de chagrin d'une grandeur surnaturelle.

Dans un ultime acte de lâcheté.

Dans un ultime lever de lune.

Code FieryAmaryllis

La Confrontation Finale

Event

Il était à terre, impuissant, son plumage affreux à la merci des griffes de l’hivernale. Il s le tenaient, allaient enfin pouvoir mettre un terme à cette guerre futile en abattant la tête du monstre qui les avaient attaqués. Les griffes de la louve noire pénétrèrent le corps visqueux du Corbeau. De sans ou d’autre chose, elle préférait ne par savoir. Tout ce qui lui importait à présent était l’être de ténèbres, celui qui avait asservi le cœur de son fils, monté des frères les uns contre les autres. Il allait enfin payer pour ce qu’il avait osé faire.
Certaine de la faiblesse de Nachtgewalt, l’Alpha hivernale ne s’était pas préparée à une quelconque réplique de sa part, certaine de son avantage et de sa puissance d’attaque. Elle fut surprise de la puissance qu’il restait à la bête, certainement sursaut de ses instincts bestiaux. Ejectée subitement du dos de la créature aux sombres desseins, elle tenta de se rattraper sur ses pattes mais atterrit lourdement sur le flanc, une douleur vive dans son épaule lui faisant serrer les crocs.
Elle se redressa sur le flanc, se préparant à repartir, mais ce qu’elle vit la laissa sans voir, hésitant entre la surprise et la frustation. L’horrible monstre noir, car il ne s’agissait plus là d’un loup, avait disparu, ne laissant derrière lui que son sang poisseux maculant la neige et quelques plumes noires éparses. Evanoui... La tempête se calma alors aussi vite qu’elle était apparue, disparaissant en une volée d’ultimes flocons furieux, dévoilant le champ de bataille et laissant à quiconque le voulait découvrir l’étendue des dégâts. La petite louve serra les crocs. Avaient-ils vraiment remporté la bataille ? Nacht avait fuit, ils étaient vainqueurs, elle aurait dû s’en réjouir ! Mais un goût amer persistait dans sa gueule alors que son regard se portait sur les arbres où son fils était caché.
Adoptant un visage neutre de toute émotion, l’Alpha hivernale se releva, redressant la tête pour observer les NuitsTernes restants. Le loup au masque vert qui sauvait un printanier brun des griffes de l’ex proie de l’hivernale et le chargeait sur son dos, ceux qui étaient restés fidèles à Nachtgewalt qui partaient en déroute. Elle redressa la tête, s’adressant autant à ses soldats qu’aux combattants présents sur les neiges rougies de l’hiver.


C’était la seule solution qu’elle voyait. Elle ne pouvait pas les laisser ainsi à la merci du premier venu et son instinct de protection lui hurlait d’aider ces loups même s’il ne s’agissait pas de son peuple. Le regard dépareillé de Glycenne se porta sur les guerriers qui se trouvaient à ses côtés et finit par se poser sur l’Alpha du printemps. S’approchant d’elle, la louve noire inclina respectueusement la tête avant de reprendre la parole, à son attention cette fois.


Elle se détourna de la louve aux cheveux dorés. Elle n’hésiterait pas à garder un œil sur les agissements du printemps, restant tout de même consciente des relations qu’ils entretenaient et préférant éviter toute échauffourée. Mais, pour le moment, ce n’était pas le sujet. La petite louve noire, malgré son boitement et sa taille peu conséquente, comptait bien à présent aider les blessés qui avaient été fait chez elle.

Code by Eressëa