Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

HRP:

Le Marais de la Désolation. Quel nom flippant. Je dois dire que l'endroit rend hommage avec perfection à ce que l'on pourrait appeler son éponyme. Hmm.
Je frissonnai, jetant des coups d'oeil derrière moi, sur les côtés, partout autour de moi, et même au sol pour ne pas trébucher et tomber dans l'eau sale et visqueuse du lieu immonde. Enfin immonde, j'exagère, ce n'est pas exactement le bon terme pour désigner cette place. L'ambiance qui y plane est..... vraiment malaisante. Eurg.
Je glissai un rapide regard sur la surface d'une flaque à côté de moi. On n'en voit même pas le fond. URG.
Le poil dressé, j'accélérai le pas, évitant de fixer ces miroirs d'eau opaques.
N'importe quoi Faïryna, t'as vu plus flippant. Ne sois pas ridicule. Tu es en mission ici. Reprend-toi!
Je secouai la tête, et me calmai.
De toute façon, s'il y a une sale bête, je saurai m'en débarrasser aisément. C'est pas pour rien que je suis tueuse. Je sais me défendre.
J'avançai avec tranquillité, mais d'un pas toutefois hâté, car ma cible pourrait se déplacer, et alors je perdrai sa position, et plouf à l'eau le plan.
Plouf. Ca me rappelle quelque chose. Comme une odeur de printemps...
En effet, une odeur fleurie s'ajoutait à toutes celles que mes narines avaient détectées précédemment. Je regardai autour de moi. Des couleurs. Des fleurs. Un air pur. Le Marais Arlequin. Ainsi j'étais enfin arrivée. Cela fait un sacré changement d'atmosphère. Je me détendis un peu, même si je restai toujours sur mes gardes. Pas le temps d'observer le panorama ni de sniffer chacune des plantes du sol. J'ai une mission qui teintera bientôt l'air d'une odeur métallique de sang. Mes crocs claquèrent une fois, en réaction à l'imagination de la scène de leur rencontre avec une chair pleine de vie. Je déglutis. Je me sens parfois coupable de ressentir à l'avance ce genre de plaisirs. Il est tout de même question d'une vie; une vie lupine d'autant plus. Gloups.

Alors que j'étais perdue dans mes complexes, un chuchotement parvint à mes oreilles, mais plus un cri chuchoté qu'un vrai chuchotement.

-Faïryna ?! Qu’est c’tu fous là ?!!

Je tournai la tête, et quelle fut ma surprise lorsque mes yeux s'écarquillèrent en tombant sur Agathe, une autre automnale. Je restai un moment à la fixer, une expression stoïque collée sur la face, évaluant la situation. Je m'approchai un peu d'elle, mais sans être trop près non plus. Je m'assis calmement.

-Et toi?      , fis-je en détournant la réponse.

Hors de question de fournir des informations gratuitement lors d'une mission, même à quelqu'un du même Clan. Je dois rester prudente, même au risque de sembler méfiante ou paranoïaque. Si ça se trouve ce loup peut prendre l'apparence d'autres loups. Et il n'est pas impossible qu'il ait croisé Agathe lors de sa fuite, par le fruit du hasard, et qu'il ait enregistré sa morphologie. Je scrutais chaque coins de son être, cherchant une erreur, une faute m'indiquant ce que je dois croire, tentant en même temps de me rappeler le plus précisément possible à quoi la jeune espionne ressemble en temps réel.
Hmm. Tout en faisant cela, je grattai le sol du bout des griffes, mon regard plongé dans les prunelles dorées de ma "camarade" si c'est vraiment elle. Je restais calme. Il n'y a pas de quoi faire tout un foin. S'il se trouve que j'ai raison et que cette apparence familière est bien ma cible, couic le petit lapinou. Coup de croc à la jugulaire ou à la carotide, c'est au choix, et on n'en parle plus. Je me léchai les babines et baillai un coup, la mine revigorée par cet étirement des muscles faciaux. Une lueur d'analyse brillait au fond de mes globes oculaires et j'assemblais dans ma tête une sorte de puzzle avec comme bouts toutes les informations que je sais sur Agathe. Qui ne sont pas énormes. Okay elle est espionne. Peut-être en mission aussi. Euh... je ne vois pas d'autres trucs que je puisse connaître sur elle en fait. C'est tout. Dommage. Peut-être qu'on pourrait bien s'entendre. Peut-être oui. On verra ça après qu'elle m'ait prouvé son identité inconsciemment.