Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

a petite loupiote sautillait sous la lune éclatante Ses petites pattes rebondissaient avec grâce à chaque fois qu'elle touchait le sol. Pourquoi avoir choisit ce lieu pour s'amuser ? En pleine nuit, qui plus est ! Mais Kileen n'était pas complètement folle, et elle appréciait grandement le désert, principalement pour la pureté du sable qu'on y trouvait. Elle avait fuit la chaleur du jour pour retrouver la fraicheur du soir. Les tempêtes de sable ravageuses ne se dresseraient pas, ce soir, elle le savait. La jeune estivale se jeta brutalement au sol, le poil du dos hérissé. Elle se ramassa sur elle-même, et, poussant un petit jappement, se jeta sur un papillon de nuit voletant dans le ciel d'ébène. L'enfant avait sauté si haut qu'elle se rétablit avec difficulté sur le sol, l'insecte dans la gueule. Elle laissa tomber sa proie au sol, refermant ses pattes dessus. Si bien sûr, la loupiote restait enfant, elle n'en était pas moins Tueuse. Le sadisme qu'elle employait habituellement l'envahissait en chaque instant, sans qu'elle en soit consciente. Kileen laissa le papillon s'échapper, juste avant de saisir une de ses blanches ailes entre ses crocs et de l'arracher sans aucun scrupule. Violemment, elle dressa une de ses pattes en l'air et percuta de plein fouet le pauvre être.
Lorsque le papillon s'écrasa au sol et ne bougea plus, la petite crème esquissa un sourire macabre qui l'aurait sûrement effrayée si elle avait put le voir. Elle se leva alors, reprenant sa marche dans la nuit. Ses pas sur le sol clair se faisait de plus en plus lourds, tandis que la fatigue engourdissait ses membres. La louve n'était encore qu'une enfant, et même si elle restait endurante, Morphée la poursuivait.
Kileen ne voyait plus rien, désormais, et la solitude commençait à lui peser. Elle avait besoin de lumière dans cet univers si sombre, d'un brin de soleil. Après tout, n'était-ce pas la nature des estivaux ? Le soleil, la chaleur... Kileen regrettait maintenant de s'être aventurée dans ce désert si glacial et noir. Lentement, elle ébouriffa son court pelage pour affronter le froid nocturne. Avant de faire un pas suppplémentaire, elle rajusta son écharpe et invoqua ses lucioles de feu. Les insectes enflammés illuminèrent la nuit d'un puissant éclat. La petite loupiote s'élança alors, son excitation ravivée par cette lueur qui la guidait.
Elle gambada longtemps, avant de finir par s'asseoir et de se laisser tomber sur le sable gelé. Que pouvait-elle bein faire, seule dans la nuit ? Personne ne voudrait jouer avec elle, ils dormaient tous ! La loupiote battit de la queue à cette idée. Personne... Elle était toute seule.
Bien sûr, elle ne pensa pas que, lorsqu'elle dormirait le lendemain, pour rattraper cette nuit blanche, ils seraient tous éveillés, mais pas elle. Mais la petite ne se préoccupait pas de ça. Elle était si insousciente, si innocente, que ses pensées n'auraient put être malsaines.
Pourtant, lorsqu'un murmure, à peine inaudible, ou tout simplement un frolement, titlla ses oreilles, elle ne put s'empêcher de gronder. C'était incontrôlable, mais elle se sentait vulnérable, dans cette étendue de sable. Quelle idée stupide elle avait eut !
Mais là n'était pas la question. Il y avait quelques chose là-bas. Kileen plissa les yeux, sceptique, avant de réaliser que c'était un être vivant. Elle ne pouvait l'identifier, mais ce dont elle était sûre, c'est que ce n'était pas un loup.

 

a petite loupiote fut prise de court quelques instants, mais elle se ressaisit rapidement. Un grand sourire illumina son visage. Quelqu'un était là, elle n'était plus seule ! Mais brusquement, l'être difforme disparut, et la loupiote abaissa ses oreilles.
-Gutenacht, jeune estivale !
Elle sursauta presque, mais son rang l'avait formée à surprendre, et non à se laisser surprendre. La petite louve se tourna alors vers l'inconnu, sa gueule etirée en un joyeux sourire. Elle esquissa un murmure excité. Le solitaire ne ressemblait à aucun être connu, mais sa voix était douce, et Kileen ne se méfiait pas.
-Tu m'as l'air bien seule. Ne t'ennuies-tu pas à jouer toute seule ?
L'estivale se leva, reculant en un bond léger, et agita la queue, joueuse. Ses yeux brillaient à nouveau sous la paleur de la lune, et ses petits crocs étincelaient. Crocs qui n'étaient d'ailleurs pas à sous-estimer, tant ils avaient déchiré la chair et ôté la vie. La loupiote se plaqua au sol, en position de combat, comme si elle s'apprétait à commencer une bataille féroce. Pourtant, ses grands yeux verts semblait si heureux qu'elle n'aurait put être dangereuse. Du moins... en apparence. L'estivale crème toisa un instant le damné, avant de répondre.
- Oh oui... C'est pas drôle, toute seule ! Personne veut jouer avec moi !  Et puis je m'ennuie, môa...
Elle marqua une pause, laissant échapper un soupir.
- Mais tôa, tu veux bien jouer avec moi, hein ?
L'estivale se dressa sur ses petites pattes, effectuant un salto léger. Ses lucioles frolèrent l'étranger, révélant son visage. Kileen le toisa de ce regard presque choqué. L'être possédait un long bec en guise de museau, et deux orbites blanches pour yeux. Son corps était terriblement maigre, voire squelettique. La pauvre loupiote resta un instant perplexe. Jamais elle n'avait eut l'occasion de croiser tel animal.
Mais elle même était un être étrange. Loupiote insousciente, et pourtant, elle était plus cruelle que certains adultes eux-même. Sous sa coquille affectueuse et attachante, elle voilait un terrible monstre, peut-être même pire encore que ce loup. Mais pouvait-elle seulement le comprendre ? Elle était si jeune, et la notion de cruauté et sadisme lui était inconnue. Pourtant, elle employait régulièrement ces traits et ils représentaient partie incluante de ce qu'elle était.
Kileen poussa un jappement, heureuse à l'idée de se faire un nouvel ami. Lentement, elle tourna autour du solitaire, comme en traque d'une proie juteuse. Et brusquement, elle fit un écart et se rua sur le damné, lui mordillant l'oreille.
- Alleeeeez, joue avec moi !
Ses yeux luisaient de cette ardeur qui animait les louveteaux.
- S'il-te-plaîîîît !
 

l l'envoya bouler, comme un vulgaire jouet. La petite ne s'en vexa pas, toujours aussi enjouée.
-Oh...Mais bien sûr ! Comment pourrais-je te refuser cette joie ? Personne ne devrait avoir à jouer seul !
Un sourire des plus radieux éclaira le visage de Kileen, ravivant l'éclat de ses lucioles. Ses yeux verts pouvaient presque percer le voile de la nuit, tant ils rayonnaient.
-Que dirais-tu d'un petit jeu de chasse-attrape ? Tu dois courir et je dois t'attraper. Si je parviens à te mettre au sol, tu as perdu ! Qu'en penses-tu ? Tous les coups sont permis...
Cette dernière phrase résonna dans la tête de l'estivale. Jamais, même lorsqu'il lui arrivait de jouer avec d'autres louveteaux, les règles n'avaient étés ignorées. Pourtant, cette fois-ci, elle était libre de tout. Ce qu'elle ne pouvait faire lorsqu'elle s'amusait avec d'autrs. Elle pourrait mordre de ses crocs aiguisés, frapper de l'immense force qu'elle possédait.
A cette idée, son sourire s'étira en un rictus presque mauvais. Ses yeux s'illuminèrent d'un nouvel éclat, terrifiant pour un si petit être. Elle dévoila ses crocs en ce sourire macabre qui entaillait désormais son visage enfantin. Il ne restait désormais plus rien de cette jeune loupiote. Le monstre avait refait surface, laissant son instant meurtrier prendre le contrôle. La faible chandelle avait été consummée par les ténèbres en elle.
Et puis le damné commença le jeu. La petite loupiote s'assit sur son arrière train, comme si cette occupation ne l'intéressait nullement. Mais lorsque le corbeau disparut dans les profondeurs de la nuit, Kileen se leva. Elle fit un pas, effleurant à peine le sol de ses coussinets veloutés. Ses yeux ardents étaient devenus féroces. Elle avait l'air dangereuse, et les lucioles autour d'elle luisaient d'un éclat flamboyant, comme pour consummer les désert.
L'estivale s'arrêta là, face à l'immensité du désert. Elle prit une inspiration, et comme pour se lier au geste, son écharpe se dressa. Lorsqu'elle souffla, le foulard se tendit vers l'avant et les lucioles dévorèrent les ténèbres de leur feu. Le loup noir apparut alors, aussi effrayant que lorsque la loupiote avait vu son visage. Mais elle ne le craignait pas. Ils jouaient à un jeu. Et elle voulait gagner.
Kileen resta là, toisant le solitaire de ce regard de braise. Et puis elle leva une patte.
Brutalement, elle s'élança vers le loup. Eclair crème dans la nuit noire. Il ne pouvait fuir. Le monstre était là. Un monstre véritable, sans regrets ni passé. Un monstre immortel. Elle saisit son épaule entre ses crocs, les implantant dans sa chair. La loupiote recula ensuite en un saut gracieux, les crocs luisant sous la pâleur de la lune.
 

es yeux de la Tueuse flamboyait. Lorsque le damné saisit la luciole entre ses crocs et l'écrasa sans aucune pitié, le coeur de Kileen se serra. Ses lucioles, ses chères lucioles ! Un grondement glissa dans sa gorge pour s'échapper en un bref rictus de ses lèvres. Le cou de la loupiote saignait légèrement, mais sa rage était-elle qu'elle ne pouvait s'attarder sur de si minces détails. Une seule pensée maintenait encore l'esprit de l'estivale. Gagner, gagner même si elle devait donner la mort. Sa détermination était telle que ses lucioles flamboyaient plus que jamais.
Mais elle allait triompher, elle le savait. Elle le devait. Alors, elle vit enfin la posture qu'arborait le solitaire. Elle comprit rapidement que sa chance de le vaincre se tenait là. En effet, sa défense était brisée par une de ses pattes. Kileen eut un mauvais sourire, juste avant de s'élancer à nouveau, éclair fulgurant au sein de la nuit noire. Ses crocs rencontrèrent bientôt le chair du damné, avant d'arracher le morceau de l'épaule qu'ils maintenaient. La loupiote sauta en arrière, repoussant violemment le solitaire. Mais dès qu'elle fut sur ses pattes, la loupiote se jeta à nouveau sur le solitaire et le percuta si violemment qu'elle l'expulsa contre le sol.
L'enfant eut un méchant sourire quand elle écrasa l'étranger de ses petites pattes. Son regard était triomphant, voire fière. Mais au fond de ses prunelles pommes régnait une flamme que le damné avait réussi à raviver. Une flamme qui brûlait en Kileen tel un brasier, prêt à enflammer tout sur son passage. Les lucioles se dressèrent, prêt à assouvir leur vengeance quand à celle qu’elles avaient perdue. Leur rage était parfaitement perceptible, pour de si petits êtres.
Mais la loupiote retrouva bientôt sa candeur, un sourire plus innocent illuminant alors son visage. D’un mouvement de la queue, elle stoppa la fureur de ses lucioles. Elle paraissait soudain si douce, si… jeune. Mais le sang qui maculait son museau n’était qu’une preuve supplémentaire du démon qui résidait en elle. Le petit Ange cachait bien le monstre qu’il était. Un monstre qu’elle même ignorait. Kileen souriait, mais sous ce sourire, il y avait une âme rongée par les ténèbres, un être plus terrible que le damné. Un être sans aucune pitié, un être terrifiant, prêt à tuer tout ce qui entraverait son ascension. Mais l’estivale ne possédait pas deux entités différentes. Ce démon, s’était elle même.
Mais elle ignorait son existence, alors comment le chasser ? Kileen n’était pas ce genre de personne triste et se laissant étouffer par les ténèbres, tout en sachant pertinemment qu’elle était déjà perdue.  La loupiote ne se doutait pas du monstre qu’il l’entraînait peu à peu dans sa chute, de l’être qui pervertissait ce qu’elle était peu à peu. Et cela, le damné face à elle le savait. Mais la petite était trop jeune pour le comprendre, voire même me deviner.
Elle était déjà un monstre, mais que serait l’ampleur des dégâts lorsque Nachtgewalt aurait accompli son oeuvre ? Un mot empli de sens s’échappa alors de la gueule de Kileen.
- J’ai gagné.