Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Ah, quelle douce amertume. Eh oui, même Rage pouvait s'sentir amer. Plus particulièr'ment depuis qu'il avait découvert le territoire automnal et qu'il allait s'y prom'ner d'temps en temps... C't'endroit lui plaisait, bien plus qu'les terres du Printemps, qui au contraire avaient tendance à lui sortir par les trous d'nez. Vraiment, dans une aut' vie, s'il avait eu le choix, c't'ici qu'il s'rait v'nu s'perdre. Plus l'temps passait, plus y regrettait d'être enchaîné aux fleurs, même si suivre les ordres de Moune c'tait quand même assez rigolo. Et puis y avait la guerre aussi, qui s'rait plutôt rythmée ! Quand elle s'rait là en tout cas...

Le grand loup vert s'arrêta et poussa un soupir. Il jeta un coup d'oeil autour de lui, regardant où ses pas l'avaient mené. Aller, il était dans un coin sympa, pas la peine de faire grise mine, autant en profiter ! Un coin sympa... Géantissime ouais ! Un labyrinthe quoi, y z'avaient pas ça au printemps, quelle guigne ! Laissant échapper un sifflement admiratif, Rage s'aventura un peu à l'intérieur du dédale, nullement impressionné. Au pire, il aurait qu'à foncer dans les haies si y s'perdait. Ou suivre les traces de pourri qu'il semait, au choix.

Après quelques pas, le soldat tendit l'oreille, et s'arrêta p'tit à p'tit. Des bruits d'mouv'ment ? On l'suivait ? Ou bien c'tait dans une autre allée ? Bonne question... Et la meilleure pour la fin : c'tait qui ? Bien décidé à profiter d'sa présence ici pour s'amuser, Rage trottina droit d'vant lui, regardant à droite et à gauche aux intersections pour découvrir qui donc jouait avec lui dans le labyrinthe... Sa voix rauque, dangereusement chantante - signe qu'il avait très envie de jouer -, ne tarda pas à s'élever dans le silence épais pour appâter son éventuel ennemi...

- Hého, qui va là, montre-toi...

Après plusieurs intersections, Rage décida d'arrêter de trottiner. Visiblement, y'avait personne dans l'coin, ou bien y s'cachait. Tsss, c'tait pas sympa, il voulait seulement jouer lui... Le printanier allait poursuivre sa route, lorsque le vent se leva, et vint droit sur lui. Oh, un courant d'air ? Perplexe, le loup vert regardait autour de lui. Il avait une belle rafale qui lui balayait le poil, et lui amenait en même temps des tas d'odeurs différentes. C'tait quoi ce bazar, une particularité du labyrinthe ? Étrange, mais plutôt drôle. Comme si on avait pas du tout envie qu'il soit là, hé hé hé... Eh ben justement, il allait rester là ! Reprenant sa marche, toujours balayé par le souffle du courant d'air, Rage avançait en affichant un grand sourire. Cet endroit était vraiment rigolo, il allait y passer toute la journée !

Le soldat continuait d'avancer, tout en cogitant. Ce vent dans la tête, c'tait drôle, quoi qu'un peu casse-pattes à force, mais c'qu'était sûr, c'est qu'c'était p'tête pas très naturel. Y'avait forcément un automnal caché dans l'coin, qui voulait l'faire tourner en bourrique. Soit, il jouerait aussi ! Mais espérait bien tomber sur le p'tit malin à un moment quand même... Après quelques instants, il repartit d'un nouvel éclat de voix caverneux.

- Je sais qu't'es pas loin... Le grand méchant loup va te trouver...

Le grand loup vert continuait à avancer tranquill'ment dans le labyrinthe, regardant à chaque carrefour dans toutes les directions pour apercevoir c'lui qu'essayait de s'jouer de lui. S'il comptait le faire partir avec seul'ment une p'tite brisounette, il était loin du compte ! Rage était de plus en plus déterminé à lui mettre la patte d'ssus et à rigoler à son tour. 'Fin, il avait pas non plus envie de passer le reste d'la journée et les trois suivantes dans c't'endroit, donc s'il trouvait pas vite son jouet, il allait perdre patience...

Le soldat s'arrêta au milieu d'un crois'ment, et poussa un soupir de mécontent'ment. Fichtre, y s'dissimulait bien le p'tit rigolo ! Mais il le sentait, il allait finir par l'trouver. Valait juste mieux pour lui qu'il le trouve rapid'ment ! Le grand loup se tourna, et à c'moment précis, que'qu'chose vint le heurter d'plein fouet. Lui ne broncha pas, c'tait pas une situation courante mais il en fallait plus pour le renverser... En r'vanche, la boule de poils bruns qui s'aplatissait sur le sol avait dû être un peu sonnée !

- Je suis désolé ! Désolé ! Désolé ! Je ne vous avez pas vu ! Tout mes excuses.... !

Wohoho, tout ça pour lui ?? C'tait trop voyons ! Alors, était-ce là le fameux p'tit malin qui lui avait envoyé du vent dans la tronche ? P'tête bien, en tout cas il fleurait bon l'Automne maint'nant qu'il l'avait sous l'nez. Un grand sourire rev'nant étirer ses babines, le printanier baissa la tête, la mettant au niveau de l'avorton devant lui.

- Ben alors, faut r'garder d'vant soi quand on court comme ça ! Tu fuyais quelqu'un p'tête ? ...

Avec un rire caverneux, le vert se redressa, r'gardant le nabot de toute sa hauteur. Qu'allait-il pouvoir lui faire subir ?? Le tourmenter un peu s'rait bien sympa... Quoi qu'ça pourrait nuir à ses plans futurs, donc faudrait qu'il bride un peu son enthousiasme. Rage s'assit avec un bruit sourd et posa ses yeux dorés sur sa proie du jour, un sourire mauvais sur les babines.

- Puisque nous voilà réunis, si tu m'disais comment tu t'appelles, p'tit gars ?

- Seijii...

... Quoi ?? Rage attendait patiemment, ses yeux rivés sur le p'tit automnal en face d'lui, et il avait l'impression qu'il avait baragouiné son nom... Mais rien à faire, il avait juste perçu un léger charabia d'syllabes, alors autant dire qu'il était pas trop avancé. Bien bien, que d'vait-il faire, le brusquer pour qu'il parle plus fort, ou bien passer à aut' chose ? Y savait pas trop, qu'est-ce qu'y serait l'plus drôle ? Bah, il allait faire au feeling, comme d'hab.

- Articule, p'tit gars, j'veux bien avoir d'grandes oreilles mais elles peuvent pas faire de miracles...

Un sourire malfaisant toujours sur les babines, y s'pencha vers le loup brun, dardant ses prunelles dorées sur lui. Comment qu'y pourrait l'appeler sinon ? Mauviette ? Chiffe molle ? Blondie ? C'tait des noms rigolos, mais qui collaient pas encore assez. Fallait un truc qui soit vraiment percutant ! Voyons... Gringalette, c'tait plutôt marrant tiens. Et vu qu'il était pas très haut sur pattes, l'automnal... Ouais, ça pourrait l'faire.

- Sinon, j'peux toujours te rebaptiser... Quoi qu'tu penses de "Gringalette" ? C't'y pas mignon, hein ?

Le loup vert partit d'un rire caverneux, puis s'étira, s'remettant debout. Son regard acéré se prom'na dans les environs, et pendant un instant il oublia le p'tit blond, n'estimant pas à grand-chose sa valeur au combat. Est-ce qu'y avait des endroits sympas à voir dans c'labyrinthe ? Si oui, il avait maint'nant un guide, donc ce s'rait intéressant d'continuer à marcher... Reposant son attention et ses yeux jaunes sur l'automnal, Rage plissa les yeux, une idée trottant derrière sa caboche.

- Bon alors, Gringalette, et si tu m'faisais découvrir un peu c'qu'y a à voir dans le labyrinthe, hein ?

- D'accord... sui...suis moi.

C'tait pire que c'qu'il avait pu penser, ce loup était vraiment un trouillard. Décidément, les deux seuls automnaux qu'il avait rencontré jusque là, c'tait un grand mou et un p'tit terrorisé. Pas très reluisant si l'automne comptait ça dans ses membres, mais bon, y devait sûrement y'avoir mieux. Après tout, dans le clan du printemps aussi y'avait des avortons inutiles ; Myosotis, par exemple. Il pouvait pas prétendre connaître tout l'monde, mais de vue, certains avaient l'air de faiblards. Donc ça d'vait être partout pareil.

Rage s'mit en route derrière Gringalette, qui avançait la tête basse, presque replié sur lui-même. Dingue, il arrivait quand même à trotter à bonne allure dans c'te position... Il tâchait d'faire quoi, le semer ? C'tait pas vraiment un souci d'aller vite pour lui, ses grands pas l'portaient facilement derrière son guide, et il avait pas b'soin de forcer pour lui coller au train. Au pire, il n'avait qu'à suivre l'odeur de peur qui traînait derrière lui...

Ils avancèrent à bonne allure pendant un moment, tournant sans cesse dans tous les sens, le p'tit trottinant devant, le soldat regardant autour d'lui, le nez en l'air, les yeux dans l'vague. C'est vrai qu'y f'sait pas vraiment attention, mais au fond d'sa tête, sa méfiance clignotait douc'ment. Garder la Gringalette à l'oeil, prendre garde à lui ; c'tait sûr'ment une quiche au combat, mais il était p'tête malin.

Final'ment, ils arrivèrent dans un cul d'sac, et l'automnal s'arrêta. Rage fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'y mijotait, c't'avorton ? Qu'y s'méfie, le printanier était pas né d'la dernière pluie, il allait pas s'laisser rouler dans la farine facil'ment. Et si jamais Gringalette tentait quoi qu'ce soit, il le paierait très cher.

- Cela vous a t-il plu Chef ?

A présent, la méfiance clignotait plus fort, et un p'tit signal d'alarme commençait à sonner ; le demi-sourire, le ton un brin plus assuré et moqueur, et v'là qu'il s'inclinait... Lui, il avait une idée derrière sa p'tite caboche. Et du vent ? Le vent s'remettait à souffler... C'tait donc bien lui qui lui avait envoyé une rafale dans la tronche tout à l'heure, le fichu p'tit merdeux ! Le grand vert trouvait ça moins drôle maint'nant, parce que le blondinet en face de lui avait l'air de croire qu'y pouvait s'ficher d'lui.

- C'tait... divertissant...

Les yeux plissés, il regardait Gringalette. Il n'aimait pas son attitude. Et foi de pourri, il allait lui faire passer l'envie de péter plus haut qu'ses fesses... Faisant tout à coup un grand pas en avant, Rage plongea presque sur l'automnal, mettant sa tête à la hauteur d'la sienne, ses yeux dorés le dardant de mépris, ses crocs à peine dévoilés par un rictus.

- Mais méfie-toi, p'tit gars, si tu t'mets à rêver d'entourloupes contre moi, tu risques de l'regretter amèrement...

Le soldat espérait bien qu'la demi-portion s'rait impressionnée, mais au final, si y se rebellait, ça pouvait être drôle aussi. Dans un sens, il aimerait bien voir comment y s'débrouillait pour se battre, et ça lui f'rait un divertissement de plus...

Au fond, Seijii se maudissait lui même, qu'il avait été stupide de vouloir jouer le grand soldat face à un autre soldat Printanier. En faite, peut être que sa pensée de pensée qu'il avait été stupide était tout aussi stupide ?

- C'tait... divertissant...

Seijii perçu de l'ironie dans sa voix, ses oreilles se rabattaient sur son crâne à mesure qu'il s'enfonçait sur le sol. Faisant tout à coup un grand pas en avant, Rage plongea presque sur l'automnal, mettant sa tête à la hauteur de la sienne, ses yeux dorés le dardant de mépris, ses crocs à peine dévoilés par un rictus.

- Mais méfie-toi, p'tit gars, si tu t'mets à rêver d'entourloupes contre moi, tu risques de l'regretter amèrement...

Le message était clairement passer dans la tête de Seijii, seulement, les paroles et les gestes de son interlocuteur lui rappelèrent tant l'attitude de son Meilleur Ami, hautain, sûr de lui et agressif. Le Soldat Automnal éprouva alors de suite une pointe de sympathie pour lui, ce qui était totalement débile. N'importe quel loup l'aurait déjà défié au combat, ou encore l'aurait détester à vie pour avoir salit son honneur.

Le frêle loup chocolat après avoir ré avaler bruyamment sa salive pour la centième fois de la journée, se retrouva aux pattes de Rage, pas pour le supplier d'arrêter ou de le laisser tranquille, mais pour lui apporter un certain geste d'affection. Tout en se collant contre son flanc il murmura :

- D'accord, je ne recommencerais plus promis.

C'était énorme de voir que la second d'avant il ne pouvait guère le voir dans son champ de vision et que maintenant, il était devenu un loup attachant pour lui. Il se surpris même à lui lécher l'épaule dans un geste d'affection, comme si les deux animaux étaient de vieux amis. Bien que Seijii s'attendait à être repoussé - ce que la plupart des autres loups font - il était déterminé à offrir toute son affection au Printanier. Et puis, autant se l'avouer à lui même, le loup vert avait un charme fou monté d'un corps protecteur et d'un sourire angélique, tout ce que l'Automnal apprécier chez la gente masculine.

Aux oreilles de Rage, y’avait rien de plus jouissif que d’entendre quelqu’un déglutir bruyamment sous la pression. Sauf p’tête un couinement terrifié, c’tait assez agréable aussi. Mais bon, l’espèce de chiffe molle en face de lui – ah non pardon, en dessous de lui – s’était contentée d’avaler sa salive. C’était plutôt satisfaisant pour le moment, et le grand vert envisagea de se redresser, un large sourire victorieux et malsain sur les babines. Si ça s’trouve, il aurait l’occasion, un peu plus tard, de faire trembler sa victime, le faire pleurer, hurler, couiner misérablement, tout comme le faiblard qu’il était. Cette perspective était bien agréable, et en plus, c’tait pas comme si le soldat avait besoin d’un prétexte pour s’livrer à ce genre de pratiques.

Mais à c’moment-là… ces idées alléchantes de torture se brouillèrent et laissèrent leur place à la perplexité. Une profonde et intense perplexité. Qui elle aussi fit un peu d’place au dégoût, et, grondant dans les tréfonds d’ses entrailles pourries, une colère noire. Voilà qu’était assez inhabituel… Gringalette avait une fois de plus changé d’expression, mais à choisir, Rage aurait préféré qu’il tente une nouvelle bravade, plutôt que…

Bordel de merde qu’est-ce que c’tait que c’t’espèce de regard emmouraché qu’y lui sortait là ?? Et de quel droit y v’nait se coller contre lui, ‘tain, il avait sniffé des feuilles mortes et était sous hallus, pas possible ! S’il croyait à c’t’instant se serrer contre un gros nounours – un nounours oublié sous un banc depuis quinze jours sous la pluie – il allait être foutrement déçu… Mais ‘tendez un peu là… Est-ce que cet inutile avorton lui jouait vraiment le coup d’la séduction là ?

- D'accord, je ne recommencerai plus promis.

Perplexe, ouais, y savait pas trop comment définir cet instant autrement. Non, en fait, on pourrait dire sous l’choc sans exagérer. Pourquoi ? Hahaha… Merde ce taré débile venait d’lui lécher l’épaule, il avait carrément pété un plomb, et un gros ! Un énorme ! C’tait p’tête même tout son cerveau qui v’nait de fondre et allait lui sortir par la truffe ! Bordel de merde ! Il était entièr'ment hérissé de dégoût par le ton et l'agissement de ce dégénéré !

Du calme. Du caaalme. En un instant, le vide se fit dans l’esprit d’Rage, tandis qu’extérieurement, ses yeux dorés restaient imperturbablement dardés sur Gringalette, dans une expression de choc furieux, ses babines affichant un rictus tordu et écœuré. Bien. Qu’est-ce qu’il allait faire de lui, est-ce qu’il l’éviscérait maint’nant, ou il attendait un peu ? A moins qu’il ne l’écrabouille, lent’ment, jusqu’à c’que les os craquent et qu’y meure étouffé, percé de toutes parts ? Perspectives alléchantes. Mais y’avait sûr’ment plus drôle que ça… Oh oui, bien plus drôle, et les dieux savaient si le printanier aimait se divertir…

Lentement, un sourire des plus malsains se glissa à la place de la grimace, et les pupilles du soldat se rétrécirent, son regard se faisant plus perçant sur le blondinet. Il avait envie d’un câlin ? Il allait être servi, le p’tit tordu… Tout aussi lentement, Rage baissa la tête vers l’automnal, ne le quittant pas du regard. J’vais t’en donner, du câlin, jusqu’à c’que t’en crèves, taré. Il lui apparaissait à présent comme une évidence l’orientation sexuelle d’sa victime ; ç’aurait été trop facile de faire le lien avec son caractère de chiffe molle, et le grand vert n’était pas partisan d’la facilité. Il aimait les challenges, les défis… Et celui qu’il s’posait à présent, c’était de rendre fou ce merdeux.

- Tu recommenceras plus ? C’est bien, je suis fier de toi, tu apprends vite…

Un ricanement sourd et rauque échappa au pourri, qui ne lâchait pas son jouet du regard, sans ciller. La colère, l’humiliation qu’il avait ressenties un peu plus tôt s’étaient apaisées, mais exigeaient maint’nant réparation, est Rage sentit une formidable vague de cruauté faire flamber ses tripes ; il avait plus que jamais envie de faire souffrir cette folle de Gringalette, pour lui faire payer son audace. Et il paierait très cher, avec les intérêts.

- Te sentirais-tu d’humeur cajoleuse, à présent, Blondie ?

La grimace souriante s’étira, affichant clairement la méchanceté et la cruauté du grand vert, jouissant par avance de sa délectable idée. Son pouvoir répondit dès qu’il l’appela, et il accueillit le frisson le long de son échine avec une joie féroce… la Pourriture était réveillée, et elle allait sévir. Et dommage, ce s’rait précisément là où s’trouvait le microbe… pour que ce soit efficace rapidement, y devrait en pâtir lui aussi, mais qu’importe, la perspective était trop alléchante ; la souffrance de sentir ses propres organes pourrir valait bien la punition qui serait infligée au taré.

Rage sacrifia sa dignité et se pencha vers l’automnal, cherchant un contact plus rapproché ; le dégoût le rendrait presque fou, s’il l’était pas déjà, mais il tâchait de se contenir en s’disant que le jeu en valait la chandelle… Il sentait la Pourriture palpiter sous sa peau, et se serra encore plus contre Gringalette, l’enserrant contre son flanc, ses pattes. A présent, déguste, saloperie.

Une douleur sourde au creux de ses entrailles lui fit comprendre que le processus était enclenché ; tout c’qui était maint’nant en contact avec lui sur son flanc allait se mettre à pourrir, et assez méchamment si le contact se maintenait assez longtemps. Si la chiffe molle automnale restait là encore quelques minutes, il souffrirait lentement du désagrégement de ses tissus épidermiques, de plus en plus profondément… Rage s’mit à rêver de lui faire pourrir jusqu’à ses os pour qu’y retienne la leçon, et força son pouvoir à agir plus vite, serrant les mâchoires face au supplément de douleur.

Alors, microbe, il te plaît le câlin ?

Spoiler:

D'ordinaire, Seijii n'était pas un loup très perspicace, mais cette fois-ci, il remarquait bien les rictus malsain de Rage, comme ci ce dernier avait une idée malsaine en tête, mais, peu importe pour le moment, rester blottit aux pattes du Printanier lui procurer une incroyable sensation de bonheur. Si il était un chat il aurait ronronner jusqu'à ce que sa poitrine explose.

Seijii ne put se résigner à penser que les gros dur comme Rage avait besoin d'amour, et cette amour, Seijii savait leur en donner. Même si pour le moment le Printanier n'était pas très réceptif aux élans d'affections de l'Automnal. Le loup brun fourra ensuite sa truffe dans l'épais poitrail du loup vert et se mit à renifler la délicieuse effluve de son être. OUAH ! Quel puissance. Quel virilité ! Seijii retourna ensuite se blottir dans les pattes de son bourreau. Ce dernier avait l'air hésitant. Le soldat brun-gris ne savait pas ce qu'il s'apprêtait à faire.

- Tu recommenceras plus ? C’est bien, je suis fier de toi, tu apprends vite…

Flatté, Seijii remua doucement la queue et câlinant de plus belle les pattes de Rage. Ce dernier ricana, son rire rauque et sourd n'effraya pas pour autant le mâle brun-gris qui était désormais certain de vouloir satisfaire son nouvel ami. L'odeur de Rage n'était pas très agréable, mais peu importe. Il avait donner son affection à Seijii, il se devait de lui en donner en retour.

- Te sentirais-tu d’humeur cajoleuse, à présent, Blondie ?

Seijii hocha timidement la tête. Rage était vraiment adorable finalement, pourvu qu'il ne lui en veuille pas pour la petite aventure dans le labyrinthe. Si il fallait, le loup brun-gris s'excusera jusqu'à ce que son bourreau soit comblé. Lorsque Rage se pencha vers lui, sa truffe toucha son flanc, il semblait chercher un meilleur contact, alors, il se serra encore plus contre Seijii l'amenant à son flanc, ce dernier, se laissa faire et en fut euphorique. Finalement, son interlocuteur avait l'air de l'apprécier, et son geste d'affection toucha profondément Seijii. De plus le regard qu'il lui avait accordé était la cerise sur le gâteau. Maintenant, le soldat Automnal s'était attaché pour toujours à lui, prêt à se mettre à son service. Il rigola doucement, peut être que les deux loups pouvaient tenter quelque chose à deux ? Rage lui paraissait consentant, et puis même si il le nierai, le soldat Automnal ferait de son possible pour lui convenir et faire en sorte qu'il ne craigne rien.

Soudain, Seijii sentit une terrible douleur à l'endroit au Rage l'avait toucher. Ses organes lui donnait l'impression de pourrir. Leur odeur était semblable à l'odeur corporelle de Rage. Pris par des puissantes convulsions, l'Automnal s'écarta brusquement de son interlocuteur, qui le rattrapa en serrant ses mâchoires. Seijii respira fortement. Il avait compris. Rage avait une malédiction ! Ce qui l'empêchait de pouvoir câliner les autres sans leur faire de mal. Seijii pensait qu'il n'avait pas oser le lui dire.

Alors, microbe, il te plaît le câlin ?

L'instinct lui obligea à se débattre, et c'est ce qu'il fit. Rage avait-il volontairement utiliser son pouvoir contre lui ? Ou était-ce juste par maladresse comme il l'avait supposé tout à l'heure ? Non, non, Rage ne pouvait pas être méchant, c'était son ami maintenant.

Seijii hocha vivement la tête en guise de réponse avant de se tordre dans tout les sens pour trouver une position qui ne lui ferait pas mal. Incrédule, le soldat du Clan de l'Automne demanda avec effroi :

- Qu'est ce qui se passe ? C'est toi qui m'as fait ça ?

Non, il ne pouvait pas y croire. Même si c'était le cas, il ne restera pas en colère après lui, au contraire, il irait même jusqu'à lui pardonner.

[HORS RP: Ton rp m'as fait trop rire xD par contre Seijii pète un câble en pensant que Rage est son pote x'D]

Actuellement, il n'y avait rien de plus jouissif aux yeux de Rage que de voir cet abruti d'avorton d'automnal se débattre de douleur. Lui-même ressentait un vague chatouillis piquant dans ses flancs, mais n'y prêtait aucune attention. Il était prêt à souffrir cent fois plus ne serait-ce que pour faire payer au microbe son hideux câlin.

- Qu'est ce qui se passe ? C'est toi qui m'as fait ça ?

Un rire brutal et guttural émergea de la poitrine du grand vert ; un rire caverneux et de mauvais augure, un rire moqueur et cruel. Quelle tristesse d'être aussi innocent et naïf... Complètement stupide, ouais ! Le soldat allait lui apprendre la vie, à ce nain ridicule... et le premier décret, c'est que les faibles s'aplatissent devant les forts. Y viennent pas leur faire un câlin. Les forts n'ont pas de faibles en amis, ils n'ont que des larbins.

- Un peu qu'c'est moi qui t'ai fait ça...

Quelque chose dans l'attitude du blondinet l'horripilait. Il venait de lui lancer une attaque de pourriture, y devait en chier et être surpris... Malgré ça, les prunelles dorées, dardées sur le moucheron, le voyaient presque prêt à pardonner... Merde alors, c'est quoi ce putain de nounours à la guimauve ?? J'vais vomir bordel... Il l'avait clairement agressé, mais non, dans le monde des bisounours c'était pas grave, la vie était toujours belle. Sérieusement ?? Rage avait envie de lui cracher dessus tellement ce comportement l’écœurait. Il commençait à sérieusement perdre patience, et ce p'tit merdeux allait bientôt en faire les frais...

- Et r'garde, j'peux même faire ça.

D'un mouvement brusque, le soldat se dégagea violemment de l'étreinte, espérant envoyer voler loin l'automnal, se plaçant à deux bons pas de lui. Pas question qu'il vienne se refourrer dans ses pattes, il en avait soupé des câlineries... Les prochains contacts ne transmettraient pas d'amour et de joie, seulement de la pourriture, de la corrosion.

- Tu m'dégoûtes, pauv' tâche. Rien que te voir maint'nant, ça m'énerve. Et je hais les câlins.

Son regard se fit sombre, glacial. Il n'avait plus qu'une envie, mordre dans l'tas, décapiter le misérable brun, le piétiner, l'écrabouiller, arracher cette stupide touffe blonde. De la violence, du sang, tout ce qu'il aimait et pouvait à la fois le détendre et le divertir. Cette rencontre prenait enfin un tour intéressant...

- Fini de jouer, j'espère que tu sais t'battre, moustique...

Les règles du jeu changeaient. Fini la visite, maintenant fallait entrer dans la danse et se remuer un peu. De l'action, bordel ! Que le nain essaie de venir encore se coller à lui, et cette fois, pour sûr, il le boufferait tout cru...

HRP :

Un rire brutal et guttural émergea de la poitrine du grand vert. Un rire qui lui semblait moqueur. Mais le petit brun n'y apprêta aucune importante. Seijii se tordit dans tout les sens pour retrouver une position confortable afin de plus souffrir. Rage répondit

- Un peu qu'c'est moi qui t'ai fait ça...

Oh le pauvre. Il n'avait surement pas fait exprès, Seijii se devait de lui pardonner. Ce puissant mâle vert manquait cruellement d'amour, et l'Automnal sera là pour lui apporter joie et bonheur au quotidien. Peu importe si Rage se montrait insupportable, arrogant, narcissique, dominateur. Seijii serait être là pour lui. Lorsqu'il commençait tout juste à aller un peu mieux, le canidé à la mèche blond se releva et regarda le flanc de Rage et s'y replongea en jappant de bonheur.

- Et r'garde, j'peux même faire ça.

Dit-il en l'envoyant de les airs. Ouiiiii Seijii pouvait voler ! Rage était si adorableeee. Même s'il s'écrasa la truffe au sol à atterrissage, il ne lui en voulait pas pour autant. Le Printanier ne savait pas maîtriser son trop plein de force, pas la peine d'en faire toute une histoire. Il se releva doucement et regarda le beau Rage.

- Tu m'dégoûtes, pauv' tâche. Rien que te voir maint'nant, ça m'énerve. Et je hais les câlins.

Seijii baissa les oreilles et prit une mine abattu. Puis, il relativisa presque aussi vite. Rage ne pensait pas ce qu'il disait, il était surement en colère parce que Seijii avait dû dire ou faire quelque chose qui ne lui plaisait pas. Il devait s'en excuser même s'il n'en connaissait pas l'origine. Le Soldat Printanier ne pouvait pas détester les câlins parce qu'il lui en avait fait un. La versatilité de son ami le laissa perplexe, mais il devait faire avec. Le regard sombre de se dernier l'insista à s'aplatir au sol et à ramper à ses pattes. Il s’efforça à ne pas le toucher pour le moment.

- Fini de jouer, j'espère que tu sais t'battre, moustique...

Se battre avec lui ? Oh non surtout pas ! Rage avait surement besoin de se calmer, mais pas de cette façon. Seijii réfléchit à toute allure pour trouver quelque chose susceptible de plaire à son bourreau. Son ancien tortionnaire aimait par dessus tout les flatteries et les massages. Mais comme chaque loup est différent, Rage devait surement apprécier autre chose non ? Sauf que l'Automnal ne le connaissait pas assez pour anticiper ses désirs à l'avance, et la culpabilité qu'il en découlait n'arranger pas les choses pour lui. Le petit loup s'avança encore un peu et, de sa truffe frôla les pattes de Rage. D'un ton suppliant et plaintif il répondu :

- Nooon je ne veux pas me battre avec toi Rage, on sait déjà que c'est toi le plus fort, tu m'écrasas sans aucun problème. Je ne fais pas le poids. Je t'en pris laisse moi, ne te fatigue pas pour rien.

Il aurait bien voulu rajouter "mon beau" ou bien "on ne se bat pas avec ses amis" derrière, mais le grand loup vert n'aurait guère apprécier. Seijii resta à sa place sans n'oser se relever. C'était à Rage seul de lui en donner l'ordre. Docile, le loup brun à la mèche blonde laissa la parole à son interlocuteur.

Hors RP:

Là, voilà c'qu'il attendait, une mine abattue, de la déception, de la trist... mais ?! Bordel, voilà qu'la tronche décomposée de Blondie disparaissait et qu'il retrouvait presque son sourire ! Merde alors, qu'est-ce que Rage pouvait bien faire de plus pour détruire c't'espèce d'âne ?! P'tête lui faire un beau sourire lui-même en lui découpant les joues... Ou en le butant, tout simplement, qu'il ait plus jamais à supporter la face de niais du minable asticot...

D'ailleurs, le v'là qui se trémoussait au sol, aplati autant qu'il pouvait, et il vint ramper jusqu'aux pattes de Rage, que celui-ci recula avec une moue de dégoût non dissimulé sur le visage. Horreur, il avait pas l'intention de revenir se coller à lui, là, hein ?! Sinon, il jetterait sa grande carcasse sur le nabot, l'écraserait sous son poids, et le ferait pourrir jusqu'à c'qu'il ne reste que des os rongés.

- Nooon je ne veux pas me battre avec toi Rage, on sait déjà que c'est toi le plus fort, tu m'écrasas sans aucun problème. Je ne fais pas le poids. Je t'en pris laisse moi, ne te fatigue pas pour rien.

Immobile, le loup vert darda ses prunelles d'or sur le stupide automnal. Il resta pensif, à le regarder un moment, décidant en son for intérieur quel comportement adopter. D'un côté, il était en colère et franchement débecté par l'attitude câline du blond, mais d'un autre, cette attitude de parfaite soumission lui plaisait assez, et son ego s'en trouvait peu à peu raccommodé.

- Hmm, rassure-moi, t'essaies pas de me flatter, là ?

Le soldat resta immobile un instant, droit comme un i, ses yeux acérés toujours fixés sur le déchet brun. Puis il leva une patte, lentement, l'avança vers son nouvel esclave... Et l'abattit brusquement sur sa tête, la maintenant au sol, mettant un peu de son poids dessus. Un fin sourire cruel apparut sur ses babines.

- Sinon, je te fais manger ces foutues feuilles mortes jusqu'à c'que t'en meures étouffé.

Le sourire s'élargit un peu, et se penchant légèrement, il appuya un peu plus fort. La tournure que prenait la situation lui plaisait plus, et il se trouvait de nouveau enclin à s'amuser un peu ; que pouvait-il faire à présent pour se divertir ?

- Dis-moi, Blondie, y'a des choses intéressantes à voir en Automne ?

Le sourire se fit carnassier ; après tout, il avait déjà recruté le microbe comme guide tout à l'heure, il pouvait bien continuer à l'exploiter. Et puis, il avait envie de découvrir quelques petits secrets du territoire automnal, alors ça tombait bigrement bien, non ?

- Hmm, rassure-moi, t'essaies pas de me flatter, là ?

Pourquoi tant de méfiance ? Seijii voulait juste faire plaisir à son ami et non pas ce montrer ironique ou sarcastique avec lui. L'automnal ne bougea pas regardant Rage se dresser, droit comme un i, qu'il avait fier allure dans cette posture là, le loup brun-gris ne pouvait détacher ses prunelles de cette belle créature. Ses yeux semblèrent jeter des éclairs, mais Seijii n'en tenu pas compte aimant presque la dureté de son regard. Puis, dans un excès de colère, son un interlocuteur leva une patte, lentement.

Le loup à la mèche jaune en déduit qu'il devait être contraint à toiser le sol et ce qu'il fit sans brocher. Sentant la magnifique patte de Rage s'abattre sur sa tête, il poussa un petit cri de surprise qui se fallait tout aussi plaintif et ne bougea pas un muscle pour ne pas l'énerver davantage. Le Printanier fit en sorte de passer tout son poids dessus pour pas qu'il puisse se débattre -ce qui n'était pas son intention- Ne regardant pas autre chose que le sol et les pattes de Rage, Seijii ne put voir l'expression de son beau visage.

- Sinon, je te fais manger ces foutues feuilles mortes jusqu'à c'que t'en meures étouffé.

Au fur et à mesure de que ces paroles étaient prononcer, son appuie prit lui aussi de l'ampleur. Seijii devait le calmer en le flattent encore plus. Cependant il ne savait pas quoi dire de plus, de peur de le vexer ou dire une parole de travers, alors il passa sa frêle patte sur celle de Rage et se mit à le masser doucement, comme lorsqu'une mère veut rassurer ses petits, espérant que ça le canalise un peu, et que ça lui fasse surtout plaisir.

- Dis-moi, Blondie, y'a des choses intéressantes à voir en Automne ?

Seijii sourit, il aimait bien le nom que Rage avait prit la peine de trouver pour lui, cette marque d'affection le toucha profondément. Il resta donc au sol -pour lui faire plaisir- et ne répondit pas de toute suite cherchant les meilleurs endroits susceptible d'intéresser son ami. Il y avait tant de belle chose à voir en Automne. Déjà il y avait la Forêt Orientale, un immense endroit qui compté un magnifique étang, un mystérieux Temple, une Rivière belle et fougueuse, ainsi qu'un champ coloré, et des tanières... Oh non pas les tanières pensa t-il. Je dois l’amener le plus loin possible de mes camarades tout en le satisfaisant. Bien que Rage soit maintenant un de ses Meilleur ami, il ne pouvait pas risquer de trahir son Clan.

Seijii fit "balader" son esprit près de la Plaine Volcanique, un lieu imprévisible qui pourrait bien plaire au grand loup vert. Cependant, le petit Automnal se rappela que la Tanière d'Ypso y siéger, et son Chef ne serait pas content s'il apprenait que Seijii avait fait visiter son territoire à un ennemi. Il restait donc la Frontière de l'Automne, mais son ami risquait être vexé en pensant que l'Automnal voulait le faire partir, et Seijii ne voulait pas vexer son ami. Il songea donc à la Vallée de l'Orient qui ne présenter aucun danger, ni pour lui, ni pour Rage.

- Oui, Chef, je connais un endroit qui pourrait te plaire. Tu préfères que je t'appelle Chef ou Maître ?

demanda t-il à la fin -d'un ton plus docile que la dernière fois- , pour donner un surnom correcte à son ami.

Tout avait été parfait. L'attitude parfaitement soumise, le petit cri de pucelle lorsque la patte griffue s'était abattue sur sa tête... Jusqu'à ça. Le contact de cette patte écœurante sur la sienne, une dérisoire tentative du microbe pour l'amadouer. Retroussant les babines de dégoût, le grand vert laissa un grondement menaçant s'échapper de sa gorge, appuyant un peu plus au passage sur la caboche blonde.

- Ne me touche pas, vermisseau.

Le ton était glacial, sombre, menaçant, la voix basse et rocailleuse à souhait. Il était révulsé du simple mouvement de l'autre, de cette envie qui l'avait prise d'apaiser la colère du soldat en le papouillant. En réalité, il atteignait un point d'exaspération assez faramineux avec cette misérable larve qui persistait à rester dans son monde enchanté et futile, un monde dans lequel Rage n'avait pas le rôle du grand méchant qu'il escomptait. Quoi qu'il soit dans l'imagination du brun, le fait que celui-ci ne soit pas effrayé le mettait presque hors de lui. Il n'avait jamais vu quelqu'un pouvant se tromper sur la réalité avec autant de persévérance, reniant tout de la vérité pour se figurer des extravagances et rester positif et optimiste. Il l'en aurait presque abattu maintenant dans un excès de rage, mais décida qu'avant il voulait le forcer à admettre qu'ils n'étaient pas amis, et voir la peur dans ses yeux.

Le vert relâcha un peu la pression qu'il exerçait sur la tête de l'automnal - ce serait drôle qu'elle explose comme une pastèque, mais il avait d'autres plans pour lui dans l'immédiat. Ses prunelles dorées dardées sur sa crinière blonde, il attendait que celui-ci propose quelque chose pour la suite de leur escapade. Et il avait intérêt à ce que ce soit quelque chose de bien...

- Oui, Chef, je connais un endroit qui pourrait te plaire. Tu préfères que je t'appelle Chef ou Maître ?

Hm. Rage resta pensif un petit instant, resserrant un court instant ses griffes sur la petite tête blonde aplatie au sol. Chef ou Maître ? Ma foi les deux n'étaient pas trop mal, mais manquaient quand même de charme et d'originalité, à son sens. Sa voix était moins lourde de menace lorsqu'il reprit la parole, mais demeurait glaciale, et le timbre était rauque comme à son habitude.

- Ce s'ra "Excellence" pour toi, et t'as intérêt à m'donner du "vous", pigé microbe ?

Puis il le libéra de son étreinte et fit quelques pas, royalement dressé, portant ses prunelles acérées autour de lui. Il était p'tête temps de mettre les choses au clair histoire de garder son calme en toutes circonstances pour la suite des opérations...

- Et t'as intérêt à contenir tes élans cajoleurs, sinon je t'écrase la tête sur le sol jusqu'à c'que ta cervelle soit réduite à du jus.

Il valait mieux pour l'automnal qu'il suive les directives à la lettre, sinon il ne perdrait plus son temps à le supporter, et ferait en sorte de l'écrabouiller une bonne fois pour toutes. Le soldat darda son regard tranchant sur la petite créature brune, n'affichant que mépris et impatience.

- Aller, en route maint'nant, et en vitesse.

Seijii laissa sa tête écrasée contre le sol n'ayant d'autre choix que de laisser le loup vert appuyer impulsivement dessus. L'Automnal le laissa volontairement prendre le monopole sur lui. Après tout, il n'avait aucune chance de triompher face à Rage même si sa volonté n'était pas de se battre au contraire. Quel genre d'ami ferait-il s'il pensait ainsi ? Le grand loup vert répondit à sa question d'un ton glacial et d'un timbre rauque :

- Ce s'ra "Excellence" pour toi, et t'as intérêt à m'donner du "vous", pigé microbe ?

Ses paroles furent suivi d'un geste brusque. Il le libéra de son étreinte et s'assit royalement, fier, comme s'il avait été flatté par ses paroles. Seijii sourit, ravit d'avoir loué Rage. Le petit loup gris-brun ouvra la bouche pour parler mais le Printanier l'interrompu :

- Et t'as intérêt à contenir tes élans cajoleurs, sinon je t'écrase la tête sur le sol jusqu'à c'que ta cervelle soit réduite à du jus.

A contre coeur le soldat acquisa d'un vif mouvement de tête. Puis, d'un geste plus lent, il baissa ses oreilles, puis sa tête, courba son cou et son corps pour finir par l'allonger complètement au sol en geignant docilement :

- Compris, je suis à vos ordres votre Excellence.

Seijii attendit patiemment son accord pour se relever. Son interlocuteur quant à lui, ne semblait pas disposé à se montrer aussi tolérant que lui :

- Aller, en route maint'nant, et en vitesse.

L'Automnal se leva sur-le-champ et trotta en direction de la Vallée de l'Orient, un bel endroit contenant d'immenses plaines où l'herbe haute danse sous la caresse du vent. Ces plaines sont assez venteuses et le vent qui y souffle apporte des odeurs méconnues. Sur la route, l'Automnal jeta quelques coups d'oeil derrière son épaule afin d'observer le loup vert. Il porte une attention plus particulière sur les cicatrices qui couraient sur le dos de l'imposant soldat printanier Seijii ne put s'empêcher d'éprouver une sincère empathie à son égard, et son instinct de protection lui donner envie de lécher tendrement les cicatrices de Rage et de lui rester fidèle jusqu'à la fin des temps !

Le loup brun-gris traversa une longue rangée d'arbre aux multiples feuilles colorées. Un petit écureuil sortit d'un buisson pour ce poster aux pattes de Seijii qui fourra sa truffe sur son dos et le petit rongeur bondit sur ses épaules. Un dialogue muet s'installa entre les deux animaux. Le petit animal réclamait quelques glands à l'Automnal qui lui promit d'aller lui en chercher après sa petite visite touristique.

Lorsqu'il arriva dans la vallée le rongeur disparu dans un bond prodigieux dans l'un des arbres voisins et Seijii tourna les talons vers Rage. Il baissa sa tête au niveau de son poitrail et se fit violence pour ne pas lui donner quelques coups de langues affectifs.

- Nous y sommes votre Excellence. Nous sommes à la Vallée de l'Orient. Que voulez-vous faire ?

Contenir ses élans affectifs lui demander un effort surnaturelle. Cependant, le seul motif qui le forca à dominer ses émotions était la peur que Rage ne le brutalise à mort. Il s'approcha doucement et tenta :

- Puis-je avoir l'honneur de faire votre toilette votre Excellence ?

Pour ne pas que sa question paraisse déplacer Seijii s'inclina une nouvelle fois devant Rage en laissant son regard rivé sur le sol. Il espérait que son ami ne le prenne pas trop mal et qu'il accepte de se faire dorloter.

Un air de souverain mépris plaqué au visage, Rage toisait le microbe automnal de toute la hauteur de son imposante stature. Il guettait sa réaction, jouissant par avance de le voir ramper à ses pattes, ou bien excité à l'idée de recourir à une belle correction s'il récidivait. Ce petit jeu commençait à prendre un peu de saveur, mais le plus goûteux était incontestablement qu'il en restait le maître.

- Compris, je suis à vos ordres votre Excellence.

Un sourire mauvais naquis sur les babines du grand vert, et ses yeux brillèrent de malveillance face à l'avorton étalé en contrebas. Parfait, il commençait enfin à se conduire comme il fallait. Avec un peu de patience, tout détraqué pouvait revenir dans le droit chemin ! Il suffisait d'opter pour les bons mots et les bons gestes, et on pouvait venir à bout de tout comportement s'éloignant des bonnes mœurs. Regardez ce résultat, un mot et le voilà qui filait dare-dare pour s'exécuter !

Emboîtant le pas à sa proie, Rage n'eut aucun mal à tenir le rythme des petites foulées de l'automnal, puisqu'elles étaient largement compensées par ses pas de géant. En posant les yeux sur sa silhouette malingre, avançant la tête basse, il se réjouissait de voir Blondie soumise à sa volonté. En revanche, les coups d'oeil qui lui étaient adressés et dans lesquels il devinait une espèce de débordement amoureux et tendre lui donnaient la nausée, ainsi qu'une forte envie de tailler dans le lard, histoire d'effacer ce visage de sa mémoire et de la surface de la planète. Grinçant des dents, le printanier lui jeta des regards noirs chaque fois qu'il le surprenait à se retourner, histoire de le dissuader.

Au moment où un écureuil fit son apparition et qu'il vit le microbe tailler une bavette avec, le soldat crut qu'il allait exploser et les écraser tous les deux, laissant leurs restes fumants et pourris aux charognards. Mais avant qu'il ait pu envisager de laisser éclater sa fureur, la balade reprit, et il suivit la marche, son humeur se dégradant un peu plus à chaque pas.

Ils arrivèrent enfin... quelque part, et Rage s'arrêta pour regarder tout autour de lui, ses yeux dorés inspectant avec minutie les environs, en quête d'un éventuel autre ennemi ou potentiel jouet. Son odorat fut subitement agressé par une rafale de vent lui apportant un bon paquet d'odeurs en même temps, et il fronça le museau. Sur ses gardes, il en aurait presque oublié le morveux jusqu'au moment où celui-ci ouvrit le bec pour causer.

- Nous y sommes votre Excellence. Nous sommes à la Vallée de l'Orient. Que voulez-vous faire ?

Lentement, le grand vert baissa son regard empli de mépris vers la petite créature brune, son visage n'affichant plus aucune trace de sourire. Que faire, à présent ? Quelle drôle de suite pourrait-il trouver à son jeu ? Quelques propositions alléchantes se présentaient à son esprit lorsque le microbe prit une initiative malheureuse, osant s'approcher de lui.

- Puis-je avoir l'honneur de faire votre toilette votre Excellence ?

Le voilà qui s'écrasait à nouveau comme l'esclave soumis qu'il était. Il avait compris la méthode. Mais sa proposition hérissait de dégoût le poil du printanier, qui sentait chaque fibre de son être frissonner d'horreur. La seule idée de se voir toucher, lécher par ce petit monstre amoureux lui retournait l'estomac, et ses mâchoires se crispèrent dans sa colère croissante. Un filet de voix s'échappa de ses dents serrées, bas, glacial, menaçant.

- Qu'est-ce que je t'ai dit tout à l'heure ? Le ton prit de l'ampleur au fur et à mesure qu'il se laissait gagner par la rage. Je t'ai dit... de ne pas... jamais... me TOUCHER !

Les derniers mots furent jetés sur l'automnal avec force, hurlés du timbre rocailleux fidèle au soldat. A présent presque hors de lui, il se redressa et assena un violent coup de patte en direction de l'automnal, bien décidé à l'envoyer voler au loin, avec une griffure empoisonnée en prime. Aveuglé par sa colère, il continuait de hurler, faisant toujours de grands gestes et finit par faire les cent pas avec d'amples mouvements.

- Tu me RÉPUGNES, franch'ment tu m’écœures, je suis dégoûté, révulsé, MERDE j'connais même pas assez de mot pour te dire à quel point tu m'débectes !!

Un rire nerveux lui échappa, ricanement mesquin qui se transforma en rire presque hystérique, suintant la malveillance et les mauvaises intentions de son propriétaire. C'en était fini, au feu la patience, maint'nant il avait plus qu'une envie, écarteler ce petit monstre et détruire son monde de fleurs et de guimauves !!

- J'vais t'étriper... Te piétiner... Déchiqueter ton misérable petit cadavre de monstre répugnant... Dis adieu à ta vie de microbe merdique, Blondie !!

Les yeux dorés écarquillés, fous, se rivèrent sur leur cible, tandis que le printanier s'élançait pour son ballet mortel, une valse morbide dans laquelle il comptait bien éparpiller la chair de l'automnal. La fin du jeu approchait, voilà le dernier tour qui se jouait.

C'était la proposition de trop, Seijii ne s'entendait pas à une telle réaction de la part de son ami. Rage n'aimait donc pas qu'on prenne soin de lui ?

- Qu'est-ce que je t'ai dit tout à l'heure ?

L'automnal sursauta et se crispa en baissant lentement sa tête à mesure qu'il sentait le souffle chaud de son interlocuteur qui ne contenait pas son exacerbation.

Je t'ai dit... de ne pas... jamais... me TOUCHER !

A mesure que son ton prit de l'ampleur, Seijii s'abaissa au sol pour au final, finir la tête complètement à terre comme s'il cherchait à disparaître dans les entrailles de la terre. Les derniers mots du loup vert étaient vociférer avec tellement d’intensité que Seijii dû se couvrir le visage afin de se protéger d’éventuelle coups. Le soldat blond se redressa un instant, ce qui lui était fatal puisque Rage l'envoya volé plus loin avec un impressionnant coup de patte. En prime de cela, Seijii ressentit comme un petit picotement sur le flanc qui s'intensifia au fur et à mesure qu'il essayait de se redresser. Rage tournait en rond devant lui. Ses gestes étaient vifs, rageur, et interminable.

- Tu me RÉPUGNES, franch'ment tu m’écœures, je suis dégoûté, révulsé, MERDE j'connais même pas assez de mot pour te dire à quel point tu m'débectes !!

Un rire excessif s'échappa des cordes vocales de son interlocuteur, d'abord ce fut un raille, puis un gloussement hystérique, comme si Rage se laissait gagner progressivement par la folie. Seijii s'approcha d'un pas puis se ravisa. Son ami n'était pas tactile il devait faire avec. Le soldat blond haleta lorsqu'il essaya de à nouveau de se redresser. Ce simple geste était presque devenu impossible pour lui.

- J'vais t'étriper... Te piétiner... Déchiqueter ton misérable petit cadavre de monstre répugnant... Dis adieu à ta vie de microbe merdique, Blondie !!

De suite, Seijii comprit qu'il ne s'en sortirait pas en n'allant pas dans le sens de son nouvel ami. Avec de tels excès de colère le printanier pouvait vite se montrer dangereux. Les yeux désaxés de ce dernier se rivèrent sur lui. Seijii comprit qu'il en était la cible. Il devait réagir rapidement avant que Rage décide de s'élancer et de mettre ses menaces à exécution.

- Votre Excellence, pardonnez l'être irréfléchi que je suis. Je ne...Tout ce que je voulais c'était me plié à vos ordres et... je...je pensais que...enfin j'ai cru que si je me montrais plus... si je prenais plus initiative, vous, vous voudrez bien de moi comme faire-valoir...

Seijii reprit sa respiration et reprit plus calmement après avoir géré son stress :

- Votre Excellence, tout le monde rêverait de vos servir. Vous êtes si impressionnant, si robuste et hautement puissant. Je vous en supplie, j'implore votre pardon. Je jure solennellement que je recommencerais plus votre Excellence. Je serai aussi docile que vous le demanderez.

Seijii ignora la douleur pendant le laps de temps où il avait sollicité le pardon son ami. L'envie de lui lécher les pattes pour appuyer ses excuses était omniprésente dans son esprit, mais comme il avait compris que le soldat printanier n'aimait pas qu'on le touche, il dût s'y résigner. L'automnal était resté la tête enfoncée dans le sol à la place. Il avait recourber sa queue entre ses pattes en signe de soumission total et avait laissé ses oreilles plaquées contre son crâne.

Dans son trou, Seijii grinçait des dents à cause de la griffure empoissonnée que lui avait infligé son interlocuteur lorsqu'il l'avait éjecté du sol. Mais il n'y avait pas que ça. L'automnal était retombé sur une de ses épaules et il ne parvenait plus à l'utiliser sans pleurer. D'ailleurs, des larmes perlaient actuellement le long de ses joues, aussi discrète que le soleil levant ou le bruit d'un flocon de neige tombant au sol. Le soldat automnal n'avait pas ressenti une telle souffrance depuis longtemps. De nombreux loups profitaient de sa personnalité dépende et de sa complaisance. Seijii avait toujours ce besoin de se faire accepter par chaque loup qu'il croisait, même s'ils ne lui correspondent pas vraiment, voire ne lui conviennent pas du tout. Mais bizarrement, il commençait à apprécier cette sensation. Que Rage décide de le faire souffrir ou non, il accepterait sa décision, puisque de toute évidence, elle serait meilleure que la sienne.

Presque écumant de fureur, Rage se ruait vers l'automnal recroquevillé au sol, implorant son pardon. Son énorme patte armée d'imposantes griffes s'immobilisa in extremis à proximité de la touffe blonde du vermisseau. Il respirait par saccades, bruyamment, et dardait un regard haineux et méprisant sur sa victime. Quoi, il était même pas capable de s'défendre ? Même lorsqu'on menaçait de l'tuer, tout c'qu'il savait faire, c'était s'aplatir et bafouiller dans sa morve ? Pitoyable. PI-TOY-ABLE. Et tellement décevant, tellement frustrant.

Malgré son envie profonde de le dépecer sur place, le soldat laissa retomber sa patte sur le sol avec un soupir exaspéré. Il n'écoutait même plus les jérémiades du brun. A quoi bon ? Il n'y avait aucun moyen de s'amuser avec ça, tout était trop facile. Au moindre risque, il ne savait que pleurnicher et se tortiller sur le sol pour gagner les faveurs du printanier. Il était pire qu'un lâche, un trouillard de la plus sombre espèce. Un moins que rien. Même pas un vrai loup.

Faisant soudain volte-face le grand vert s'éloigna de quelques pas, avant de s'assoir face au nabot. Il put admirer l'estafilade causée par sa griffure sur le flanc du maigrelet, et pour le plaisir, envoya une petite salve de pourriture le faire souffrir un peu. Il patienta un moment, observant ce moins que rien étalé au sol, s'étouffant sûrement dans les feuilles tellement il avait enfoncé sa tête dedans. Puis il prit la parole, d'un ton glacial, rauque, grave.

- Puisque tu te montreras docile à l'avenir, voilà c'que tu vas faire.

Le grand vert prit une longue inspiration, un fin sourire carnassier naissant sur ses babines. La crise étant passé, il avait envie d'explorer une nouvelle perspective de jeu.

- Frappe-toi. Sur la tête. Avec tes pattes, le sol ou un tronc, j'm'en fous, mais frappe-toi, et ne t'arrête pas tant que j'l'aurai pas ordonné.

Si cet avorton ne s'était pas montré aussi lâche, il aurait pu échapper à ça. S'il avait un tant soit peu tenté de résister, de se défendre, il s'rait sûr'ment mort à l'heure qu'il est, mais ça aurait été plus rapide et moins douloureux que c'qui l'attendait. Tant pis pour lui, Rage allait lui faire payer sa couardise.

Rage se rua vers lui. Il retient sa respiration un instant. L'énorme patte du printanier armée d'imposantes griffes s'abattit sur son crâne. Seijii ne broncha pas et laissa soin à son interlocuteur de calmer ses ardeurs sur l'être misérable qu'il était. Le soldat vert respira bruyamment, signe de son agacement. L'automnal s'enfonça un peu plus dans le sol, tremblant. Finalement, son bourreau abandonna et laissa retomber lourdement sa patte sur le sol dans un soupire exaspéré. Seijii eu une lueur d'espoir, Rage ne le détestait pas finalement. Le soldat brun se retient de l'enlacer. Ses bourreaux étaient tous adorables dans le fond, comment éprouver de la haine à leur égard ?

Le silence s'installa. Rage devait sans doute essayer de se calmer. Pourtant, le mâle à la mèche blonde n'entendait pas le bruit de ses pas, donc, il devait sûrement... être assis en face de lui par exemple. Seijii gratta le sol du bout de ses griffes, impatient de savoir ce que l'imposant soldat lui avait réservé. Passer un peu plus de temps en sa compagnie lui procurer davantage de plaisir que lorsqu'il mangeait une de ses proies, enfin une des racines préférer, car ne l'oublions pas, Seijii est végétarien, il ne s'alimentait que de racine qu'il associait bien souvent à quelques herbes comestible. Bien sûr comme son système immunitaire réclamer de la viande et qu'il ne pourrait pas être en bonne santé sans, il se voyait contraint d'en avaler un peu.

Son interlocuteur décida enfin de briser le silence :

- Puisque tu te montreras docile à l'avenir, voilà c'que tu vas faire.

Seijii se redressa lentement et s'avança un peu, près à obéir. Quel genre d'ordre le grand printanier pourrait bien lui donner ? Dans tous les cas, l'automnal était bien déterminé à s'inféoder aux ordres de son nouvel ami. Rage esquissa un sourire malsain. Un sourire qui se valait charmeur aux yeux de l'automnal. Décidément son interlocuteur avait un lot de qualité.

- Frappe-toi. Sur la tête. Avec tes pattes, le sol ou un tronc, j'm'en fous, mais frappe-toi, et ne t'arrête pas tant que j'l'aurai pas ordonné.

Seijii se leva et s'inclina une nouvelle fois. Il n'avait jamais essayé de se frapper lui-même, il préférait de loin que ce soit les autres qui le brutalisent. Ses bourreaux étaient plus de fort que lui et rien que de sentir leurs corps contre le sien, lui procurer une sensation d'une telle intensité qu'il ne serait l'expliquer.

Très vite, le loup brun commença, de ses pattes molles à se donner de petits coups sur la tête, rien de bien méchant. Toutefois, il ne voulait pas échouer au test de Rage. S'il se permettait la moindre erreur, le grand loup vert ne voudra jamais le pardonner et finirait par se lasser de sa présence. Seijii ne souhaitait pas que son ami l'abandonne. Il continua donc à se mutiler de coup en gémissant pour faire plaisir à son Maître sans se plaindre pour autant. Son Excellence n'accepterait surement pas d'entendre des jérémiades de sa divine oreille.

Quelqu'une de ses mèches s'emmêlèrent autour de sa patte pendant qu'il s’efforçait à se frapper. Il cessa un court instant l'exercice pour remettre en place sa frange, qu'il avait mis des heures à coiffer.

Sa tête lui faisait affreusement mal et ses pattes avaient des fourmis et étaient totalement engourdis. Pourtant, l'automnal ne cessa pas, il avait reçu un ordre et il devait obéir. Plus par volonté de ne pas faire fuir son interlocuteur en qui, il éprouvait admiration que par peur que le printanier fasse naître la pourriture dans son corps.