Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Je dormais paisiblement, le corps tout allongé se reposant. L'esprit légé. Comme si tout mes soucis s'évaporaient, disparaissaient complètement de ma vie. Plus de monstre en vue, du moins, pour le moment. J'avais l'impression qu'il disparaissait peu à peu de ma vie. Comme si celle-ci était trop génial pour qu'il se permette de la gâcher. Ah non, pas question, de toute façon, maintenant que nous avions conclut se pacte, il ne pouvait plus venir me troubler... Sauf une fois par saison. Heureusement, en général, il me prévenait. Alors pour l'instant je n'avais pas à m'en préoccuper. Il n'y avait aucun trouble dans le clan estival pour l'instant. Mais je ne savais pas pourquoi, un drôle de sentiment me serrait le ventre, comme si quelque chose allait se passer, quelque chose grave. J'ouvris les yeux lentement. Nous étions en plein milieu de la nuit. Je ne savais pas pourquoi, je n'avais pas sommeil, alors j'en profitais pour admirer le belle estival en face de moi qui dormait profondément. Soudain, quelque chose remua dans mon ventre. Je sursautais, reculant d'un seul coup, ne faisant pas trop attention au bruit que je déclenchais. Aerin allait surement se réveillé. Mais pour l'instant je n'avais pas la tête à cela. J'étais bien trop occupée à me poser des questions. Quelque chose... Avait bougé dans mon ventre ? Peut-être était-ce mon imagination ? C'était surement Le loup beige qui avait gargouillé durant son sommeil. Pourtant, je savais bien que ce n'était pas cela, alors comme poussée par un doute, une micro-peur m'envahit, j'hésitais une seconde à toucher mon ventre. Pourquoi ? Je n'avais rien à craindre, mon ventre n'allait pas me sauter dessus voyons. Pourtant j'hésitais quand même. Je finis par me dire «  rooh allez Sheen, tu deviens folle, arrête de te poser des questions inutiles et touches ce ventre ! » Je le posais donc délicatement – je ne sus pas vraiment pourquoi je le fis si doucement, c'était que mon ventre après tout- Et une fois de plus, je sursautais. Je n'avais pas rêver, il avait bougé dès que j'y avais posé ma patte. Mon coeur s'arrêta, et tout sembla tourner autour de moi, le temps s'arrêtait. Je refusais de me l'admettre, même si tout les conditions portaient à dire le contraire. Le temps que la connexion se fit à mon cerveau, c'était trop tard ; j'avais poussé un cris de frayeur. Je reculais contre la parois de la tanière. Je n'entendis pas Aerin se reveiller. A vrai dire je m'en foutais. J'avais l'impression que j'allais mourir. Comme si ma vie allait se terminer là, maintenant, tout de suite. Non c'était pas possible... pas ça.... Je me recroquevillais sur moi même. Mais oui, les faits étaient bien là. Mon ventre s'arrondissait depuis quelques jours. J'avais des sautes d'humeurs parfois... Des larmes coulaient sur mes joues, ruisselant sur mon pelage, tout mon corps avant de rejoindre la terre. C'était la fin du monde. J'étais enceinte.


Et Aerin ? Lui qui n'aimait pas les enfants, qui en faisait même parfois des cauchemars. Comment allait-il réagir fasse à cela ? Il détestait les louveteaux... Cela signifiait qu'il ne voudrait plus de moi ? Alors ça se finirait comme cela ? Moi, avait des enfants, toute seule.... Non, j'allais en mourir de anéantissement, de tristesse. Je ne saurais même pas capable de m'occuper de moi-même... Trop accabler. Tout était finis ! TOUT ! Raaah si ont s'étaient contenue ! Et si... si c'était pas les chaleurs... Mais ça ne l'était pas pourtant, je le savais, elle n'était tout de même pas apparue comme ça ? Pas en une soirée ? J'attendais des petits c'est bien ça ? Je sentis Aerin s'approcher, je passais mes deux pattes par dessu ma tête. Nonnnnn......
Bon... allez, arrête de paniquer... susurrait une voix dans ma tête. Ca y est, je deviens folle, c'est des hallucinations, c'est tout ça qui me rend aussi perturbée ! Mais c'est pas vrai ! J'allais devenir complétement cinglée ??!! Alors ce.. ce virus me rendrait dingue, folle comme ça ? Et le démon ? OH MON DIEU !!! Il était génétique ! C'était pour cela que je ne le sentais plus.... Il était entrain de … de rentré dans un des .. des êtres dans mon ventre. J'avais osé, je me l'étais promis, de ne jamais faire souffrir comme cela.. j'en avais voulue à ma mère de s'être donner le droit de me faire naître, en sachant bien que comme cela elle serait débarassée de la malédiction... Et voilà que je reproduisais la même chose.... Horrible, monstrueuse... J'étais un monstre.

Je devais... Le cacher, cacher cette grossesse. Ne le dire à personne, surtout à personne... Car si Aerin l’apprenait... Je serais seule.. Mais comment j'allais faire ? lui cacher ses enfants une fois nés ? Comment j'allais faire pour surmonter une situation pareil ?! Je tremblais maintenant de tout mon corps... De l'aide. Mon frère, mes amis, n'importe qui sauf Aerin..

La vie était belle. Ma vie était parfaite, superbe, magnifique. Je me savais toujours à côté de mon estivale bleutée. J'en rêvais même. J'étais dans un désert, aux dunes insurmontables ; je cherchais l'horizon, mais quand je le trouvais il était interminable et ma traversée s'éternisait. Puis elle arrivait. Elle se tenait devant cette limite de paysage, fière, un air sauveur peint sur le visage, son sourire malicieux est irrésistible aux lèvres... Elle venait me sortir de là, ou apaiser ma peine, comme du coulis de chocolat sur un gâteau trop sec, ou une gorgée d'eau dans la même situation. Elle venait, comme un ange, comme ma protectrice, m'apportant toute l'ombre qui m'était nécessaire avec ses élégantes ailes déployées. Elle s'approchait alors de moi, me prenait dans ses douces pattes et... Un cri retentit. Me réveillant, je levai brusquement la tête, la secouai vivement et me mis à observer tout autour de moi pour connaître la provenance de ce hurlement d'horreur. Evidemment mon regard ne put se poser que sur la seule personne présente, à savoir Sheen. Elle se tenait complètement courbée, un peu plus loin derrière moi, deux lueurs d'effroi dans ses beaux yeux dorés. Je me levai précipitamment -avant de me rétamer la figure contre le sable, ayant oublié mon réveil soudain- pour rejoindre la jolie louve apparemment très paniquée.

-Tu as fait un cauchemar ?

Ses deux pattes posées sur la tête comme pour faire taire ses pensées -ce qui confirma mon idée de mauvais rêve-, elle restait immobile, des larmes coulant sur ses joues. Les sanglots la secouaient encore, et arrivant derrière elle, je la saisis et la pris entre mes pattes en lui disant de se calmer. Songeant à mon rêve écourté, qui lui n'était pas si désagréable, je la plaignais intérieurement d'avoir eu un sommeil si agité. Le silence fit place sur la plage déserte, tandis que nous étions tous deux au milieu, accrochés l'un à l'autre. Les étoiles estivales nous donnaient un minimum d'éclairage, et le halo blanc et lumineux de la Lune se dessinait en leur centre. Je sentais des frissons et de forts tremblements traverser le corps de ma compagne, alors que quelques oiseaux sans abris pour la nuit passaient non loin. Des chouettes, des corbeaux, des alouettes repeuplaient ce silence pesant. Au fur et à mesure des minutes, je relâchais mon étreinte pour laisser Sheen se remettre de ses émotions. Je vins m'asseoir juste en face, la tête toute proche de la sienne, sans un mot, en attendant. Je me demandai ce qui avait bien pu la secouer à ce point. Quel genre de cauchemar avait pas bien pu se former dans sa tête, qui soit assez horrible pour provoquer ça. Ou peut-être était-ce le monstre dans le collier ? En jetant un oeil, je vis qu'il n'avait pas changé depuis que nous nous étions endormis. Peut-être que le jour dit "du Pacte" était arrivé ? Dans ce cas-là, mon petit Aerin, tu ferais mieux de courir. Non, il devait bel et bien s'agir d'un terrible cauchemar. Je déposai un tendre baiser sur les lèvres de la belle louve, et repris ma place.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

J'avais soufflé ces quelques mots tout doucement, dans l'espoir qu'ils finissent par calmer définitivement la louve, ou au moins qu'elle puisse me dire ce qui lui avait pris. Je ne pus retenir un bâillement perdu, à cause de ma période de sommeil plus courte que prévu. De toute façon je ne pouvais pas dormir avec Sheen dans cet état.

Je continuais de pleurer. Je n'y croyais toujours pas. Moi attendre des louveteaux. C'était vraiment le monde à l'envers. J'étais encore si jeune ! Hier encore j'étais cette petite loupiote qui avait rencontrer le meilleur de ses amis au nom d'Aerin, et qui ignorait le monstre qui l'habitait. Hier encore.. mes parents étaient encore en vie et me chérissaient, me serrant contre eux étant leur seule fille unique. Oh non, voilà que je me rappelais le passer. Cela ne fit qu'empirer mes sanglots. Mes parents étaient mort à cause du monstre, monstre dont je me débarrassais en le refilant à mes enfants. Ils n'étaient pas encore nés, et voilà que j'étais déjà une affreuse mère. Dans mes pleures, je réussis à discerner les paroles du loup beige.

"-Tu as fait un cauchemar ?"

Non, c'était pire qu'un cauchemar, c'était un cauchemar réel... Je restais immobile, continuant de m’apitoyer sur mon sort. Le contacte des pattes d'Aerin me saisissant, je hurlais en paniquant. Comme pour rattraper le vide, comme pour échapper au plus terrible des monstres. Comme si j'étais la proie de la pire créature de ce monde. Mais ces pattes protectrices me tenaient fermement. Et je ne pus retenir ce sentiment de bien être qui m'engloutissait chaque fois qu'il me touchait. Je me collais contre lui instinctivement, comme un louveteau ayant reconnue sa mère. Je continuais de pleurer, mais mes hokets commençaient à diminuer... Tout d'un coup, j'eu envie lui dire et redire à quel point je l'aimais, et je fus à deux dois de lui révéler ce secret que je venais de découvrir. Heureusement je sue arrêter ma langue avant de cracher le morceau. Et voilà, il suffisait d'un moment d’attention et de distraction pour tout révéler, et de terminer notre histoire rien qu'à cause d'un faux pas. Je me détendis tout de même, et me remis de mes émotions... Bon, il suffisait que je ne dise rien, que je garde cela pour moi. Ne pas faillir et rester forte. Mon compagnon finit par me relâcher et se plaça face à moi, sa tête toute proche de la mienne. Je n'aurais sue dire quoique ce soit, comme si rien que le fait de prononcer un seul mots pouvait me faire tout avouer. Comme si ma torture n'était pas terminer, le loup m'embrassa, baiser que je lui rendis timidement, à croire qu'il faisait tout pour me forcer à tout lui raconter.

"- Qu'est-ce qui s'est passé ? "

La question qui tue. J'allais pas lui dire la vérité tout de même... Je ne lui répondis pas. c'est alors que Je me découvris une assurance. Assurance que je n'avais jamais prise auparavant, je n'en avais pas eu besoin en même temps. Je réussi à canaliser ma respiration d'une manière régulière. Aerin Bailla. Apparemment, il était parfaitement détendu.
Je me recouchais auprès de lui. Tout comme je l'avais fait avant de m'endormir. Je ne trouvais malheureusement pas le sommeil. Bien trop prise par mes pensées. Parce qu'il venait de se passer. Je reposais une patte sur mon ventre légèrement arrondis. Il bougea encore une fois. je sursautais, bien sûr beaucoup moins violemment que la première fois. Je souris. Mon instinct maternelle faisait son apparition. Et j'eu soudain l'envie de ne pas rejeter ces, ou cet être(s) dans mon ventre, D'ailleurs, combien étaient-ils ? 1? 2 ? 3? La rumeur disait qu'il arrivait d'avoir 4 louveteaux, mais que c'était très rare. Et.. cela faisant un bout de temps que Aerin et moi avions réaliser notre ... bétise. Si ils étaient quatre, mon ventre aurait été beaucoup plus gros. N'arrivant pas a dormir, je laissais échapper une question qui me trottait dans la tête.

- Dit, Aerin, que dirais-tu si tu apprenais que j'attendais des... des louveteaux ?

LA FRANCHEMENT SHEEN BRAVO ! discret tu sais ce que ça veut dire ?!! et bien là c'était tout sauf discret ! J'avais encore réfléchis sur un coup de tête. Mais cette question allait sans nul doute éveiller les soupçon de l'estival.

La belle louve bleutée se recoucha près de moi. Je la suivis, bien que troublé par ce qui s'était passé et surtout par le fait qu'elle ne m'ait pas répondu. Tant pis, je devrais me contenter de la voir apaisée jusqu'au lendemain. J'espérais néanmoins obtenir une dose suffisante d'explications alors. Son souffle ne se calmait pas plus, je compris vite qu'elle ne trouvait pas le sommeil. Je n'eus quant à moi aucune difficulté, et sombrai rapidement dans les bras de Morphée. Dans un dernier bâillement je m'assoupis, serein malgré moi, d'un sommeil agité, sentant régulièrement des mouvements de l'autre côté. A ces moments des soupirs las s'échappaient du mien.

« - Dis, Aerin, que dirais-tu si tu apprenais que j'attendais des... des louveteaux ? »

Cette question plus qu'inattendue non seulement finit de me réveiller mais me secoua grandement. Pourquoi cette soudaine interrogation ? En plus elle devait bien connaître mon opinion sur "les bestioles". Et il n'y avait aucun risque que cela arrive, vu que je stoppais toute envie masculine ou féminine lors des chaleurs. En ce moment, nous étions en plein dedans et il ne se passait rien. Sans doute venait-elle de me révéler la nature de son mauvais rêve. Ou peut-être tout à coup ses instincts maternels faisaient surface ?! Si c'était ça, eh ben mon vieux dans quoi tu t'es emballé ! Il faudrait que je la coupe de tous ses désirs de louveteaux. La réponse ne se fit pas tarder :

- Je sauterais d'une falaise.

Je me retournais vers elle. Lui souriant, je me penchais et lui fis un bisou sur le front. Nan mais où elle allait chercher ses questions si étranges ? J'espérais au moins que ma réponse lui rafraîchirait un peu les idées. On ne pouvait pas avoir de louveteaux, et on en aurait pas. Ces mini-trucs me répugnaient tellement ! Louveteau j'avais été terriblement mal. Mes deux frères hyperactifs m'avaient fait la misère et j'avais passé mon enfance seul, isolé dans la tanière ou seulement avec Canaan, la seule louve qui ne m'ait jamais traité correctement. Hormis Sheen. Pas question que ma compagne -en plus nous étions bien trop jeunes- ponde des petits monstres sans scrupules. Déglutissant, je rabaissai ma tête contre le sable que je n'avais pourtant jamais supporté.

- De toute façon ça n'arrivera pas. Oublie ce cauchemar et rendors-toi, pas la peine de r'en faire.

A ces mots je me re-blottis contre elle et me préparai à me rendormir, cette fois pour de bon.

J'entendis Aerin faire un bon, comme si mes propos l'eut choqué, il soupira. Ma question l'avait énervé, sans doute... Mais j'étais bien trop curieuse de connaître sa réaction, enfin, de surtout savoir comment il réagirait une fois qu'il découvrirait... la vérité. Je me sentais coupable de lui cacher une tell chose, de plus, il était quand même... père. D'un coté, il pouvait aussi s'imaginer que comme nous étions normalement nous les louves, en période de chaleur, bah, instinct maternelle quoi. La plus part des louves à ce moment là rêvait d'être mère, et je me faisais surement passer pour l'une d'elle aux yeux de mon compagnon.. Mais avant que je ne m'évade plus sur les suggestions de la probable réaction d'Aerin, celui-ci me facilita bien la tâche en répondant d'une manière sèche, semblable à un grommellement.

-" Je sauterais d'une falaise."

OH LE CHAMEAU !!! Sa réponse eu l'effet d'un choc : qui ne le serait pas ? Alors ... c'était tout ce qu'il avait à dire ? Sauter. Abandonner si facilement ? C'était si... si EGOISTE ! Il serait capable de m'abandonner à mon sort, me laisser me débrouiller toute seule avec SES gosses dans le bide ?!! Raah non, lui non, c'était pas lui qu'allait se taper les contractions et tout le tralalah : oh que NON !! non, lui mOsiieur le n'égoiste, lui préfère sauter d'une falaise ! ohh comme c'était bien plus facile pour lui ! au moins en sautant il n'aurait pas d'autres morts sur la conscience ! ET puis de toute façon, quand on est mort on a PLUS de conscience ! Si les oreillers existaient, je vous jure que je le lui en aurait balancé un en pleine poire de toutes mes forces avant de lui hurler dans les oreilles : RAAAAH MONSTRE, BOUDIN, SCROGNEUGNEU !!!
Mais bien sûr, je ne pouvais pas faire cela. Non pas parce que les oreillers d'existaient pas, mais parce qu'il connaîtrait alors mon secret. J'étais tellement énervée que je ne fis même pas attention à ses gestes, et mes joues qu'en à elle, était d'un rouge cramoisie, non pas à cause du gène, mais de l'envie de tout exploser et lui balancer à la gueule ce que j'en pensais, moi de ces actes et de ses horribles idées de suicide en cas de louveteaux.


"- De toute façon ça n'arrivera pas. Oublie ce cauchemar et rendors-toi, pas la peine de r'en faire."

Oui, c'est ce qu'il disait. Non, ça n'arriverait pas puisque c'était déjà le cas. Lui quand à lui, se remit à bailler- compter le nombre de fois où il baille dans ce rp-. Avant de se blottir contre moi. Comme si il allait s'endormir. Je m'apprêtais moi aussi à fermer le yeux mais impossible : une petite douleur me picotait tout le ventre. Aerin était blotti contre moi, mais disons un peu trop contre mon ventre. J'en avait même mal. J'étais si grosse que j'avais mal lorsque l'on appuyait sur mon ventre. Je serrai les dents. Dans tout ça ce ne fut pas la douleur qui me faisait le plus peur, mais plutôt si mes louveteaux trouvaient la merveilleuse idée de bouger quand Aerin était coller contre eux. Une petite voix dans ma tête suppliait : "- pitier les enfants, bougez pas par pitiiiié ! " L'inévitable arriva. Mon ventre remua, les petits avaient surement sentit une autre présence... Je priais encore plus pour qu'Aerin ne se réveille pas à cause de ce ventre remuant....

Je commençai à m'endormir, fin prêt à terminer ma nuit. Sheen avait décidé de ne pas me répondre, et je ne sus pas quoi en penser exactement, à part le "VENT" qui s'affichait dans ma tête. J'eus peur de l'avoir vexée, même si elle devait sûrement s'attendre fermement à ma réponse. Tant pis, la nuit portant conseil, elle prendrait conscience de l'honnêteté de cette réponse le lendemain. Je n'allais pas sauter de joie, non plus... Et puis, elle ne faisait visiblement pas la tête, puisqu'elle ne bougea pas d'un poil de sa place alors même que je me blottis contre elle. Et donc, mon sommeil reprit son cours, tranquille et serein. JUSQU'À CE QUE.

JUSQU'A CE QUE QUELQUE CHOSE BOUGE DANS SON VENTRE. Une sorte de gargouillis retentit à l'intérieur même de sa panse, et fut accompagné d'un coup. Qui, peut-être bien m'était destiné... Hmm... Qu'est-ce que c'était bordel de bordel ?!! Le "Monstre" ? La malédiction, et tout ça ? Le pacte dont elle m'avait parlé, qui sait, ce soir était-ce peut-être son tour d'honorer ce contrat malheureux ? Si c'était le cas, je me préparai à mourir. Pour de bon. Torturer par une énorme bestiole qui aurait le contrôle total de la louve que j'aimais. Attendez, si ce monstre reste toujours tapi en elle à chaque moment, alors il nous a vu.... Tais-toi mon petit Aerin. Tu vas mourir. Mes pensées initiales revinrent au triple galop. Je ne pouvais pas la planter là... Mais en restant je prenais un risque. A moins que ce coup n'ait aucun rapport avec la Bête. Qu'est-ce que ça pourrait être d'autre, d'un côté... Une mauvaise digestion ? Je ferais mieux de partir tout de suite dormir ailleurs, dans ce cas -huhu-. A moins que... Noon... Maaaaais... nooon... noon.. NOOOON ....?!

Je bondis en arrière, me retrouvant debout devant l'estivale, en gardant une certaine distance tout de même. Ma vie était finie... Foutue, à la corbeille, la-petite-croix-en-rouge-accidentelle-en-haut-à-droite... Si je n'avais pas tenu à conserver mon amour-propre, j'aurais éclaté en sanglots. Je ne cillai pas, plus, incapable de tenir sur une même réflexion pendant plus longtemps qu'un millième de seconde. Secouant lentement la tête de gauche à droite, ma vie-corbeille défila dans mon esprit. Je me mis à faire les cent pas, dix pas à gauche, dix pas à droite, on s'arrête au milieu en secouant la tête, on recommence, on secoue la tête, on imagine l'horreur d'une existence passée avec des sales bestioles inutiles et dépendantes, parce qu'on ne peut pas sauter de la falaise, en fait, puisqu'on est responsable des mini-machins, puisqu'on a pas su dire noooon à une louve, puisque les mini-machins viennent directement de vous, alors on est coincés, madre miaaa, sortez-moi de là, on marche, on accélère, on s'arrête à gauche, mais on recommence, on ne sait pas quoi faire. On ne peut pas trépigner d'impatience, puisqu'on trépigne déjà pour s'en débarrasser, on ne peut pas se réjouir, vu qu'on déteste ça, mais on ne peut pas pleurer, puisque ça vexerait l'autre, on marche, on marche, on réfléchit, quoiqu'on essaye vainement, un afflux de pensées bloquant l'accès au bon sens. On marche, on marche, on marche, on marche, on s'arrête devant la louve, on veut à la fois se pendre, la pendre, et tuer son petit monde, on veut revenir en arrière, on veut crier, on veut pleurer, on veut gueuler après tout, mais comme on ne peut pas, on tombe. On tombe nez dans le sable et fesses en l'air dans les pommes, on laisse tomber, on va attendre dans les vapes que l'horreur se dissipe, comme si les vapes pouvaient dissiper quelque chose, et zut on s'en fiche, on a plus de vie, on est fini.

Sa tête toujours sur mon ventre, je n'éspérais maintenant plus rien. De tout façon il allait bien finir par le savoir. Comment on pouvait cacher des gosses hun ? non. Pas possible, surtout à leur père. En plus j'allais devoir les nourrir et risquer leur mort en cachette ? C'était surement une pratique qui pourrait plaire au loup beige, mais je ne voulais pas avoir la mort de mes louveteaux sur la conscience . Bien que j'observais attentivement sa réaction, je ne pu m'empêcher de faire un bon sur place au moment ou lui en fit un comparable à celui d'une gazelle à reculons.

J'observais ses traits. Surement très semblables à ceux que j'avais adoptés un instant plus tôt lorsque moi même j'avais réalisée. Mais il paraissait s'en remettre vite ou alors n'acceptait-il pas cette hypothèse. Ça aurait été plus simple si j'avais été dans ça tête, j'aurais bien voulue gagner un pouvoir de télépathe en échange de mon monstre. Sauf qu'on ne choisit pas. Tout comme le petit ou la petite qui héritera de la malédiction une fois né. Bon aller, c'était peut-être pas si terrible, il y avait des loups plus jeunes que nous à qui ça pouvait arrivé, et de plus, aucun de nous n'allait en mourir, enfin, normalement non, enfin j’espère. C'était juste... énormément de responsabilités et une éducation qui nous demande de prendre une bonne moitier de vie. Aerin ne sauterait peut-être pas de la falaise...
Il secouait la tête de droite à gauche d'une tel vitesse que je craignais qu'il ne se rompe le cou. Maintenant il marchait - courait ? - partout dans des sens complètement incohérent. Il manquait plusieurs fois de se prendre un palmier. A voir sa tête, c'était à se demander si four seasons n'allait pas exploser d'une minute à l'autre. Bouah, et puis merde, j'en est ma claque moi aussi !!! Moi aussi j'aurais bien voulue me laisser emporter et courir partout comme une, gueuler au monde mes pensées en plus ! Mais je pouvais pas, de une parce que ça allait rendre encore plus maboule l'espèce de larve remuante qui avait remplacé Aerin, et de deux parce que les petites vies dans mon ventre me prenaient beaucoup de force.

D'un seul coup sans prévenir, l'estival tomba nez dans le sable. En temps normal, je serais accourue vers lui et j'aurais paniquer en criant : " AHHH IL EST MORT !!! FAITES QUELQUE CHOSE !!! " J'aurais sentie cette angoisse me tordre le ventre et aurait penser que c'était ma faute si il était mort. Sauf qu'étrangement ma.. euh... grossesse.... me rendait plus lucide. En effet, je sentais qu'il était encore en vie et que le choque l'avait sans doute assommé et que l'on pouvait rien faire si ce n'ai attendre qu'il se réveille de lui même. Je décidais de me rendormir, comme si de rien n'étais, après avoir frotté mon compagnon d'un coup de tête affin de voir si il n'allait pas se remettre maintenant, mais apparemment non, il faudrait sans doute plus de temps. Je me laissais emportée par une nuit sans rêve...

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Rp finit ou en fait la naissance ? °.°