Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !
A très bientôt !
Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !
Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
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A très bientôt !
Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !
La susnommée se retourna, adressant un sourire radieux à la veilleuse qui la surplombait, émergeant à peine du tunnel. L'émotion remplissait ses yeux de larmes, mais pour une fois, elle était contente de les voir couler pour une bonne cause.
« Regarde comme c'est beau !! »
La guérisseuse manquait presque de souffle tant le spectacle était prenant. Bien sûr, dans sa vie, elle avait déjà contemplé de belles plages estivales ou le fjord saisissant, mais pas avec de tels enjeux. Trouver cet endroit, c'était garantir un nouveau terrain de chasse pour les survivants ! C'était même, peut-être, espérer trouver un chemin vers une autre île ? Le rocher qui surplombait l'île immergée semblait si proche...
« Oui, c'est si beau... »
Elle se retourna et fit quelques pas vers la veilleuse. Dire qu'elle n'avait plus qu'un petit sac pour mettre coquillages, cailloux colorés et algues ! Elle regretta presque d'avoir laissé les autres à l'entrée du tunnel, mais l'idée de pouvoir revenir ici quasiment quand elle le voulait rendait ce constat moins grave. La blonde jeta un œil vers le ciel ; parties le matin-même, il leur avait fallu plusieurs heures pour atteindre la clairière, et le temps que la soigneuse fasse sa cueillette puis qu'elles parviennent jusqu'ici, la moitié de la journée était largement dépassée. En comptant le temps qu'il leur faudrait pour rentrer, elles ne pouvaient se permettre de rester trop longtemps ici... autant optimiser leur passage ! L'estomac de la soigneuse se montra d'ailleurs assez emballé à l'idée de recueillir de quoi se sustenter.
« Et si nous jetions un œil aux environs avant d'aller prévenir les autres ? »
Keridwen & Aranwë
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Aranwë
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Sam 9 Mai 2020 - 18:45
«Hello my old heart. How have you been? How is it, being locked away? Well don't you worry, in there, you're safe. And it's true, you'll never beat, but you'll never break. Nothing lasts forever : some things aren't meant to be. But you'll never find the answer until you set your old heart free»
Les cadeaux du vent
Les seules larmes qu’Aranwë avaient eu l’occasion de voir versées étaient les siennes; et elle n’avait certainement pas pleuré pour les mêmes raison que la petite Keridwen. Cette vision lui mit du baume au coeur. Elle sentait, imperceptiblement, son angoisse se relâcher. Ses muscles frémissaient, tremblotaient à l’idée que la simple vue de la plage puisse tant ébranler les sentiments. Elle comprenait en partie cette fascination; Akasan, de son vivant, avait été un excellent tuteur en terme de contemplation. Le grand loup bleu était un merveilleux peintre qui transformait chaque détail insignifiant, chaque retouche accessoire en une incroyable tableau. Le plus terne des fjord devenait un royaume somptueux, la plus obscure des forêts apparaissait en repaire étrange de créatures mystiques. Il agençait à sa guise les paysages, les reconstruisait, les rebâtissait. Les mots qui s’échappaient de son sourire sympathique dessinaient de nouveaux ornements, teintaient les monts et vallées de coloris flamboyants. Un triste rictus orna les babines de la Veilleuse : elle n’avait pas ce don là. A ses yeux, une plage n’était qu’une simple plage; un océan n’était qu’un océan. Elle peinait à s’adonner à ces pratiques, tentant de faire revivre dans ses prunelles les décors merveilleux que lui dressait son père. Mais le résultat n’était pas le même, loin de là. Le paysage était magistral, il fallait se l’avouer, mais la survivante ne parvenait pas à retrouver les outils adéquats, la toile qu’il serait judicieuse de plaindre; s’ajoutait à ça sa claire absence de virtuosité. Un tendre sourire étira néanmoins ses lèvres, et elle se dégagea du tunnel. Ses doigts neigeux foulèrent le sable avec une certaine hésitation; elle n’en avait jamais vraiment vu, et encore moins touché. Le contact était étrange et surprenant. Les petits grains s’effritaient entre ses pattes en cascades chatoyantes. Certains se logeaient contre ses coussinets et la bleue était obligée de les ôter un à un à l’aide de ses crocs. Son enthousiasme aurait pu s’en voir terni, mais il ne l’était en aucun cas : l’excitation de Keridwen était visiblement contagieuse. Celle-ci s’était d’ailleurs rapprochée de la survivante; elle semblait bien plus à l’aise, parcourant la plage sans réelle difficulté. Son expression radieuse arracha un véritable sourire à la Veilleuse. Il était rare qu’elle se permette un tel changement d’expression, mais l’ampleur de leur découverte s’y prêtait parfaitement. Le décor était formidable, impressionnant, et il semblait bien plus propice au calme que le reste de l’île. La tranquillité de l’écume, léchant les flancs sablé de la berge, apparaissait désormais comme apaisante à la bleue. Il régnait en ces lieux une harmonie dont la jungle ne se voyait pas dotée. C’était un véritable miracle, en définitive; la conscience que ce lieu puisse exister rassurait quelque peu la Veilleuse. Ils n’étaient peut-être pas destinés à une précarité certaine et éternelle, au final. La jeune louve pivota vers sa partenaire, inclinant légèrement le crâne vers la plage. - Je pense que je vais aller jeter un coup d’oeil au bord de l’eau. Pars de ton côté ou accompagne moi, mais ne t’éloignes pas trop. Ses directives ainsi données - Aranwë jugeait nécessaire d’affirmer un minimum d’autorité envers la soigneuse. Elle semblait véritablement docile, mais la survivante ne tenait pas à perdre Keridwen de vue et à prendre le risque de la ramener en petits morceaux; l’enthousiasme suscité par leur découverte ne devait pas la décharger de ses responsabilités premières. S’accordant une large inspiration, elle s’avança vers la berge à pas mesurés. Aranwë faisait encore preuve d’une certaine méfiance. L’apparence idyllique des lieux n’était peut-être qu’un costume, qu’un déguisement; elle ignorait encore si le calme n’était ici qu’une simulation, ou bien réel. Elle longea l’eau quelques instants, se mirant dans les vagues qui venaient s’échouer à ses pattes. Le reflet déformé qui lui était renvoyé la surprenait un peu : elle s’était crue moins abîmée par la famine : c’était un corps mince, presque trop étroit, qu’elle pouvait observer. Son visage creusé s’encadrait de petites mèches froissées par le vent et chargées de sel, qui retombaient alors sur deux yeux largement plus ternes qu’auparavant. Ce constat, s’il l’étonnait, ne l’attristait cependant pas; Aranwë avait mieux à faire que se soucier de son apparence. Tant qu’elle pouvait se tenir debout, alors rien n’avait véritablement d’importance. Ses iris dorés s’arrachèrent à leur contemplation; elle les reporta sur les quelques rochers qui s’amoncelaient sur un bord de la plage, barrage rocailleux à l’eau turquoise qui les léchait. La Veilleuse ne remarqua pas immédiatement le petit animal qui fusait entre ses pattes, mais le déplacement d’air le lui indiqua rapidement. Réagissant avec vivacité, elle referma ses mâchoires sur la bête dans un claquement sec; elle fut cependant surprise de ne pas rencontrer une chair molle et tendre, mais une carapace croustillante, qui s’éventra brutalement sous la violence de son coup. La survivante relâcha promptement sa prise, perturbée par le craquement. La petite chose agita vaguement deux pinces hagardes dans le sable trempé, avant de s’immobiliser définitivement. La Veilleuse se pourlécha les babines, tentant d’identifier le goût inconnu qui envahissait ses babines; la chose était comestible, c’était certain. La jeune louve fit alors volte-face, plutôt satisfaite de sa découverte. - Je crois que j’ai trouvé quelque chose !
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Dim 10 Mai 2020 - 11:53
Les promesses du sel
Keridwen essuya rapidement ses larmes, ne souhaitant pas non plus passer pour une pleurnicheuse, et acquiesça aux directives de son aînée. Ses babines souriaient naturellement, et cette tension nouvelle et légère dans les muscles de sa mâchoire lui rappelait depuis combien de temps elle n'avait pas eu un faciès aussi réjoui, ni ressentit joie aussi sincère. Encouragée par le soulagement d'Aranwë, elle emboîta son pas, la suivant sur quelques foulées en regardant tout autour d'elles. Mais tandis que la veilleuse se dirigeait vers le rivage, l'attention de la jeune louve fut attirée par les trésors que recelaient les rochers, et elle dévia sa route en tâchant bien de rester à proximité de son ange gardien.
Malgré son enthousiasme enfantin, la guérisseuse se faisait violence pour ne pas oublier que sous un décor aussi beau se cachait peut-être le danger. La perspective de ce nouveau territoire pour dénicher de la nourriture était certes réjouissante, mais il ne fallait pas oublier que l'île avait sa dose de secrets - il n'y avait qu'à voir les difficultés rencontrées jusque-là, ne serait-ce que pour atteindre la mer...
Aussi s'imposa-t-elle la prudence, étudiant avec soin les rochers et leurs environs avant d'y poser les pattes, progressant minutieusement autour des petites piscines naturelles abandonnées par la marée. L'eau y était si lisse et claire, à peine ridée par le souffle du vent, qu'on avait l'impression d'assister à un spectacle marin et coloré au travers d'une sorte de fenêtre magique... de quoi rester là à rêvasser un moment ! Mais le temps était compté, il ne fallait pas l'oublier.
« Je crois que j’ai trouvé quelque chose ! »
Keridwen se redressa, et porta son regard fuchsia vers la veilleuse un peu plus loin. Cette dernière avait a priori fait une heureuse trouvaille, et la soigneuse s'en réjouit ! Mais avant qu'elle ait pu faire un pas, du mouvement dans son champ de vision la stoppa dans son élan, et elle se retourna lentement, sourcils froncés.
À moins de deux mètres devant elle, quelque chose de monstrueux, de hideux était en train d'allonger ses immenses pattes sur les rochers, agitant deux pinces furieuses dans sa direction. Et pour parachever la vision cauchemardesque, la jeune louve aperçut un deuxième spécimen juste derrière le premier. Si un estival s'était trouvé là, il aurait pensé à une version exotique des araignées de mer, mais l'ancienne automnale ne possédait pas cette entrée dans son répertoire ; pour elle, c'étaient deux créatures de l'enfer qui venait d'apparaître sous son museau... Sa voix s'étrangla au fond de sa gorge lorsqu'elle vit les affreuses choses avancer vers elle à petits pas, menaçantes.
« Je- moi aussi..! »
Si elle avait été incapable de trop élever le ton, effrayée d'attirer encore plus l'ennemi à elle, la panique avait cependant transpercé dans ces quelques mots. Soudain, Keridwen regretta presque d'avoir trouvé cette plage...
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Dim 10 Mai 2020 - 17:52
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Les cadeaux du vent
Le ton brusquement paniqué de sa comparse avait immédiatement alerté la Veilleuse. Les oreilles plaquées sur le crâne, elle avait rapidement localisé Keridwen. La petite guérisseuse s’était à peine éloignée, allant fureter à proximité des rochers; on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas respecter les ordres. Quelques mètres à peine séparaient les deux louves, mais Aranwë fut suffisamment perspicace pour se douter qu’un mouvement trop brusque risquerait d’aggraver la situation de sa protégée. La survivante ne parvenait pas encore à distinguer ce qui l’effrayait tant, mais elle ne doutait pas de l’allure menaçante de la chose; bien que la soigneuse paraissait intimidée par nombre de détails insignifiants, elle n’avait jusque lors pas paru aussi apeurée. Le corps raide, la Veilleuse esquissa quelques pas vers sa comparse, tentant de demeurer dans son dos pour ne pas apparaître clairement aux supposés ennemis. Elle avait mesuré son pas, posant chaque doigt avec précaution sur la surface meuble de la plage. A chaque roulement de sable, elle grimaçait; l’imprécis murmure des grains qui s’écoulaient sous ses coussinets l’angoissait au plus haut point. La lenteur de son geste lui avait laissé tout le temps nécessaire pour fabriquer un visage à la créature : elle peinait à imaginer ce qui pouvait terrifier Keridwen alors qu’à cette distance même, Aranwë ne distinguait rien. La bestiole devait donc se voir dotée d’une apparence des plus… improbables. Quelques pas supplémentaires, et la Veilleuse se retrouva à hauteur de sa protégée. Les créatures étaient effectivement exotiques. Les connaissances de la Veilleuse en terme de faune étaient relativement restreintes : une enfance vécue entre les congères et les monts enneigés n’offrent pas un paysage très diversifié; Aranwë avait pu, à quelques rares occasions, apercevoir des troupeaux de rennes, des familles d’hermines ou des colonies d’oies. Croiser un ours était exceptionnel; rencontrer un caribou ou confronter un renard relevait de l’improbable. Mais la bleue réalisait progressivement que tout ce qu’elle avait songé acquis ne l’était en fait pas. Rien, absolument rien - et elle avait fouillé les moindres recoins de sa mémoire - n’égalait pareille créature. Il n’y avait en premier lieu pas de visage : c’est ce qui troubla d’abord la Veilleuse. La chose était ronde, plus ou moins informe, hissée sur huit pattes - la survivante aurait juré qu’elle en voyait davantage, mais elle tentait de se rassurer - élancées et piquetées de crochets. Une carapace épaisse et hérissée enveloppait ce qu’Aranwë devinait être un corps; deux petits yeux vicieux la dévisageaient sous un front proéminent, offrant à la créature une expression purement horrifiante. La jeune louve fut tentée de s’avancer, mais elle retint son geste : les deux pinces qui cliquetaient vers elle, comme pour l’avertir, ne lui inspiraient absolument pas confiance. Elle étouffa de plus le grondement qui enflait sa gorge; il n’était peut-être pas nécessaire d’irriter davantage les créatures. Un instant, Aranwë avait été tentée de tourner les talons, épargnant ainsi à sa protégée la possibilité de se voir mise en danger. Mais un nouveau coup d’oeil sur les deux monstres l’avait convaincue : ils étaient assez gros pour nourrir les petits affamés dont la troupe s’était vue affubler; ils pouvaient très bien offrir aux survivants un repas consistant. Et l’état de famine dans lequel ils avaient étés tous précipités ne lui permettait pas de négliger un tel apport de nourriture. Jetant un bref coup d’oeil à Keridwen, elle se rapprocha au maximum et lui murmura dans un souffle : - Je pense que nous pouvons nous en occuper. Elle s’enquerra de l’avis de la soigneuse, supposant que celle-ci ne serait pas encline à l’idée de combattre. Mais je vais avoir besoin de ton aide. Ses prunelles se reportèrent sur leurs adversaires. A juger de leur apparence, la bleue supposait qu’il serait inenvisageable de les attaquer de front. Leurs simples crocs ne pourraient pénétrer l’épaisse carapace qui les enveloppait et la menace des larges pinces l’inquiétait trop; de plus, la présence de petits épines sur le dos des monstres semblait suggérer un danger supplémentaire. Aranwë était devenue une experte en terme de venins; le babouin lui avait paradoxalement beaucoup appris, et elle ne regrettait pas, à cet instant, d’avoir fait sa rencontre. A mesure qu’un portrait complexe des créatures se constituait dans son esprit, une idée germa : elle la cueillit immédiatement. - Ecoute, je pense que quelques rochers sur leur… Carapace ? devraient les blesser sévèrement. Il faudrait… Elle s’accorda un instant de réflexion; il faudrait que tu les attires vers toi pendant que je les attaque. Si elles se retournent vers moi, tu pourras renchérir et… On pourrait s’en sortir avec un bon repas. Le sourire qu’elle accorda à la petite se voulait rassurant, mais Aranwë n’en menait elle-même pas larger; son coeur se serra à l’idée que sa comparse puisse être blessée, mais elle l’étouffa rapidement. Keridwen s’en sortirait probablement très bien. La bleue bandit ses muscles, visant les quelques rochers qui bordaient la plage, juste derrière les créatures. Un bref coup d’oeil à la soigneuse, et elle inspira; brusquement, elle lui lança : - Vas y !
[LANCER DE DÉS - CHANCE : - De 1 à 3 : seules deux araignées apparaissent. Il n'est pas nécessaire de les fuir et elles peuvent permettre aux survivants de bénéficier d'un bon repas si elles sont éliminées. - De 4 à 6 : quelques araignées supplémentaires viennent épauler leurs comparses. Il est peut-être plus judicieux de s'enfuir rapidement.]
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'Chance' : Résultat :
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Dim 10 Mai 2020 - 19:21
Les promesses du sel
Un nouveau pas franchi par le monstre, et les pattes tremblantes, Keri put distinctement entendre le petit bruit de sa pointe sur la roche - un petit son mat qu'elle n'apprécia pas du tout. Alors qu'elle ne pouvait décrocher son regard des hideuses apparitions, Aranwë apparut à ses côtés, maîtresse d'elle-même, et son assurance redonna un peu de courage à la guérisseuse. Son idée d'affronter les choses, cependant, n'était pas tout à fait de son goût, et elle lui jeta un regard apeuré, avant d'écouter la suite de son plan.
Écarquillant d'abord les yeux d'horreur à l'idée de jouer les appâts, elle réalisa bien vite que ce serait sûrement leur meilleure option ; et puis, si la veilleuse disait vrai, ramener deux portions de chair au camp serait une bénédiction pour les jeunes malades. Expirant longuement, elle finit par hocher doucement la tête, capitulant au programme. Adieu vat, au pire, elle n'aurait qu'à détaler hors de portée des petites pinces...
Elle rendit un sourire crispé à sa comparse, priant les dieux pour la réussite de leur entreprise. Mais après un nouveau coup d’œil aux créatures, elle ne put retenir un conseil ; peut-être la bleue l'avait déjà remarqué, mais elle préférait jouer la carte de la prudence. Elle souffla aussi discrètement que possible, sa voix virant quelque peu dans les aigus sous l'effet du stress.
« Surtout ne les touche pas ! Avec des couleurs pareilles, elles sont sûrement venimeuses ! »
La soigneuse déglutit, et fit de nouveau face aux araignées cauchemardesques. Bien, il était temps de montrer qu'elle avait des ressources, elle aussi... ô dieux, comme elle regrettait l'obscurité réconfortante de son petit recoin de guérisseuse !
Au signal de la gamma, elle était prête ; à peine la bleue lança-t-elle son cri que la jeune louve se mit à gronder vers les abominations, faisant onduler ses cheveux autour de sa tête pour les exciter un peu plus et s'assurer de dégager le terrain. Leur réaction ne se fit pas attendre : leur attitude préventive devint agressive et menaçante et c'est à peine s'ils sautèrent en direction de la blonde.
Avec un jappement de surprise, celle-ci recula d'un bond pour rester hors de porter des pinces et des pattes hérissées de pointes. Elle n'avait aucune envie de s'y frotter, mais tâchait de ne pas trop bouger pour inciter les araignées à faire de même, qu'Aranwë puisse les viser plus facilement. Le face à face avec pareilles mochetés était difficilement soutenable, et la soigneuse priait plus fort que jamais que ce combat s'achève rapidement. Mais alors que la bleue lançait l'offensive, l'une des araignées nota sa présence et tendit vers elle ses pinces crochues.
« Attention !! » ne put s'empêcher de piailler Keri, mais elle dut rapidement remettre de la distance pour échapper à la velléité de l'autre adversaire, bien décidé à l'attaquer de son côté.
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Dim 10 Mai 2020 - 19:55
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#1 'Attaque' : #1 Résultat :
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#2 'Attaque' : #2 Résultat :
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#3 'Défense' : #3 Résultat :
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Dim 10 Mai 2020 - 21:25
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Les cadeaux du vent
Ses pattes la propulsèrent brutalement; Keridwen avait réagi promptement et la Veilleuse ne pouvait que s’en réjouir. Elle se précipita vers l’amas de rochers qui longeait la plage. Ses pupilles avaient immédiatement repéré quelques cailloux. Ils feraient largement l’affaire contre la carapace des petits montres : il ne s’agissait plus que de faire preuve de précision. La Veilleuse se réceptionna avec souplesse. Elle ne pouvait pas véritablement s’accorder une seconde de réflexion. Son choix devait être rapide et efficace : Keridwen ne devait prendre aucun risque et la survivante ne se permettait pas la moindre erreur. Ses yeux se portèrent sur un large galet vaguement effilé. Celui-ci conviendrait parfaitement. Sa forme pourrait peut-être même perforer le dos d’une des ignobles bestioles et l’empaler, assurant ainsi sa mort immédiate. Aranwë doutait néanmoins de sa capacité à effectuer une telle action d’éclat; abimer la cuirasse des créatures serait déjà un bon début. Elle se pencha vers l’élu rocailleux. Ses mâchoires s’étaient entrouvertes lorsque le cri de la soigneuse vrilla ses oreilles. Claquant des crocs dans le vide, la gamma fit brusquement volte-face. Si son geste premier avait échoué, celui de la bête aussi. L’une des créatures avait pivoté vers elle et, dressée sur ses quatre pattes velues, venait de faire cliqueter ses larges pinces à quelques centimètres de son visage. La Veilleuse étouffa un souffle; les points avaient vibré trop près de ses yeux pour qu’elle n’en mène parfaitement large. Cependant, l’erreur n’était de nouveau pas permise, et la bleue le savait parfaitement. Le sang bouillonnait contre ses tempes tandis qu’elle cherchait un échappatoire, une faille, une ouverture. La précipitation l’emporta néanmoins sur la réflexion, et son visage se rua sur la pierre qui avait roulé quelques centimètres plus bas. Les mâchoires fermement serrées sur la surface rocailleuse, elle se propulsa en arrière; visant à peine, elle précipita son projectile sur la créature. Le rocher s’abattit dans un craquement sec sur le dos de la bestiole. Celle-ci réagit brutalement, haussant des pinces furibondes vers son adversaire. La violence de l’impact semblait néanmoins l’avoir paralysée, et une petite fissure à peine visible avait perforé son épaisse armure. Elle recula précipitamment, renonçant à affronter l’ennemie - pour l’instant. Aranwë suivit attentivement sa victime des yeux, avant de souffler; elle l’avait vaguement repoussée, mais elle ne doutait pas que la bestiole serait rapidement en mesure de contre-attaquer. Elle ne s’autorisa donc aucun repos et s’enfonça lestement entre les rochers, cherchant des yeux une nouvelle arme. Son choix se porta sur un caillou plus petit et légèrement plus ronde; celui-là ne produirait pas un effet aussi brutal que son prédécesseur. La Veilleuse émergea vivement des rocailles, bondissant par dessus les pics et retombant lestement sur le sable. Ses crocs creusaient de petits sillons dans la pierre lisse, tant l’adrénaline, engendrée par la rapidité de l’action, vrillait ses muscles. Elle contourna vivement les bêtes et, s’assurant de ne pouvoir atteindre Keridwen en aucun cas, visa. L’élan fut bref et efficace; le rocher percuta la seconde créature de plein fouet. Sa réaction paniquée et presque douloureuse étira un large sourire sur les babines de la gamma : les choses s’annonçaient plus faciles que prévues. Les deux araignées avaient pivoté vers Aranwë; cette dernière intégra la situation avec rapidité, tentant de réagir au mieux et le plus efficacement possible. Bien; elle était désormais la cible de leurs nouvelles amies. Une oeillade vive, et la Veilleuse indiquait à sa protégée la marche à suivre. Les rôles s’inversaient, désormais, et elle comptait rendre à la soigneuse la monnaie de sa pièce. D’un hochement de tête, elle signifia à la soigneuse la présence de rochers, à quelques mètres de cette dernière. Ceci fait, et presque certaine que la petite avait compris, la gamma émit un petit sifflement à l’attention des monstres. Ces derniers s’avancèrent précipitamment vers elle, dardant leurs pinces cliquetantes en signe menaçant. La Veilleuse échappa à leurs assauts en se hissant sur un petit monticule de rochers; ainsi, elle les tiendrait occupés et relativement immobiles, permettant à Keridwen de viser le plus efficacement possible. Le petit signe qu’elle adressa d’ailleurs à cette dernière se voulut convaincant - c’était tout ce dont elle était capable dans l’instant présent.
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Dim 10 Mai 2020 - 22:31
Les promesses du sel
Bien qu'elle tâchât de garder toute son attention sur son adversaire le plus proche, Keri ne put s'empêcher de jeter des coups d’œil vers Aranwë, enchaînant les pas de côté pour contrer la ronde belliqueuse de l'araignée. La bleue esquiva un vilain coup de pince à la dernière minute, mais son jeter de pierre fit mouche ! Même de loin, le craquement du galet sur la carapace laissait entendre que celle-ci devait être salement amochée. Tant mieux ! Ce résultat procura une bouffée d'énergie à la guérisseuse, qui reprit sa danse de plus belle.
Elle n'eut cependant pas à s'agiter bien longtemps ; la veilleuse avait attaqué son ennemie à la suite d'une belle cabriole, et à présent les deux stupides crustacés retournaient leur colère contre elle. Parfait ! Rassurée par l'intelligence primitive et a priori facilement prévisible de leurs adversaires, Keridwen intercepta le signe de sa comparse, et se mit rapidement à l’œuvre après un hochement de tête. C'était son tour d'attaquer !
Vive et décidée, la blonde avisa rapidement son premier projectile, et se penchant vers lui, le saisit directement avec les deux mèches de cheveux qui encadraient son visage. Les pointes brunes agrippèrent solidement le morceau de roche, et la soigneuse puisa dans l'énergie de son pouvoir pour le soulever et le lancer avec force en direction de la première araignée - celle à la carapace bien abîmée. Utiliser sa chevelure était devenue une habitude pour la jeune louve, à tel point que son maniement était naturel, comme une extension de ses propres membres ; elle était donc à même de viser pour atteindre sa cible, et le bruit écœurant qui accueillit l'impact, à la fois sec et humide, lui indiqua que cette bestiole là ne leur poserait plus de problèmes longtemps. Affaiblie par la douleur de sa carapace fissurée, elle se contentait pour l'instant d'agiter vainement ses longues pattes en l'air, sans se déplacer.
D'abord réjouie de son lancer fulgurant, la guérisseuse ne se laissa pas déconcentrer trop vite. La deuxième araignée, ayant repéré l'origine de l'attaque, fondait déjà sur elle. Keridwen était prête ; un leste bond de côté lui permit de remettre de la distance avec l'animal, se rapprochant ainsi de son prochain projectile - une chance de combattre sur une plage où la roche foisonnait. À nouveau, ses longueurs s'enroulèrent autour d'un galet - plus petit cette fois - et firent feu rapidement, avec la précision d'une gamine habituée à décrocher les fruits et feuilles hors de portée avec des cailloux. L'arme était moins grosse, mais toucha quand même sa cible, qui chancela, avant de reprendre sa course. Cette fois, la blonde esquiva l'assaut avant que la bête ne soit trop près ; elle avait beau être dopée par l'adrénaline, la fatigue et le manque de vitamines de son alimentation pesaient dans la balance. Retournant dans la zone d'Aranwë, elle lui passa le relais, essoufflée.
« On en a presque fini avec elles ! »
Il était encore trop tôt pour crier victoire, cependant ; il suffisait d'un contact avec ces choses et la partie allait devenir beaucoup moins drôle.
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Identité du personnage Spécialité: Veilleuse Total des PNs: 12 PN
Lun 11 Mai 2020 - 13:22
«Hello my old heart. How have you been? How is it, being locked away? Well don't you worry, in there, you're safe. And it's true, you'll never beat, but you'll never break. Nothing lasts forever : some things aren't meant to be. But you'll never find the answer until you set your old heart free»
Les cadeaux du vent
L’enthousiasme avait achevé de la gagner : les créatures s’agitaient en tout sens, laissant traînasser leurs pinces hagardes. L’une des deux bestioles chancelait désormais distinctement. Ses multiples pattes velues s’enfonçaient dans le sale avec lourdeur. Sa carapace éventrée laissait entrevoir une chair blanche et vaguement visqueuse; la Veilleuse, bien que rebutée par l’apparence légèrement cauchemardesque de leurs adversaires, ne rêvait plus que de laisser plonger ses crocs dans cette surface glutineuse. Et cela n’aurait su tarder : d’un geste du museau, elle remercia Keridwen et s’élança à son tour, reprenant son rôle premier. Elle retournait à la chasse, et ses yeux mordorés fouillaient le décor pour repérer l’arme adéquate. La bleue s’enfonça avec vivacité entre les rochers, consciente que les deux petits monstres ne resteraient pas longtemps occupés par la guérisseuse. Cette dernière avait parfaitement suscité leur attention, mais l’instinct des bestioles - quoiqu’il semblât bien limité - les pousseraient rapidement à trouver une cible plus accessible, et c’était exactement ce qu’incarnait Aranwë. Elle se précipita sur une plateforme voisine; ayant repéré une pierre aiguisée, elle entreprit de la dégager de l’interstice dans lequel elle s’était piégée. Usant d’abord ses crocs, raclant la surface rocailleuse jusqu’à s’en abimer les mâchoires, elle se décida finalement à user ses pattes. Ses griffes crochetèrent difficilement le galet; il semblait presque se déloger lorsqu’un cliquetis cinglant obligea la survivante à se retourner. Ses iris eurent à peine le temps de croiser les deux minuscules orbites de l’araignée qu’elle l’esquivait, ne laissant le monstre happer qu’une mince filet de poil. Ce fut l’instant décisif; la gamma délogea brutalement la pierre, faisant preuve d’une force qu’elle n’utilisait qu’à de rares occasions. Empoignant son projectile, elle recula en un bond leste et, s’accordant un minimum d’élan, précipita l’arme sur la créature. Il n’y eut pas de craquement, cette fois, mais un bruit mas de chair enfoncée, écrasée. La bête s’était précipitamment reculée, les pinces ramassées, ses innombrables pattes recroquevillées autour de son corps transpercé. Aranwë avait visé juste : le rocher s’était abattu sur le dos de la bestiole, mâchant sa viande tendre et désormais dénudée. Ce que la Veilleuse supposait être un filet de sang avait entaché l’arme, répandant autour de sa victime un petit sillon vert-bleu - la couleur était surprenante, certes, mais il était évident qu’il s’agissait de sang. La survivante aurait souhaité émettre un son, un petit cri de victoire, mais la créature se releva et se recula promptement, se rangeant aux côtés de sa comparse. Celle-ci, encore entière bien que la cuirasse perforée, semblait s’être ragaillardie et paraissait désireuse de venger sa soeur. Déjà, elle se ruait vers la bleue, toutes pinces claquant dans le vide. La survivante se déplaça lestement sur un autre rocher et s’empressa de sélectionner un nouveau rocher; elle espérait qu’il s’agirait du dernier, mais l’attitude belliqueuse de son adversaire laissait supposer qu’un nouvel impact ne suffirait pas à l’achever. La Veilleuse tâcha néanmoins de trouver une pierre et se révéla plutôt satisfaite de sa forme. Légèrement allongée, elle présentait une pointe qui, si Aranwë réussissait son coup, pourrait parfaitement débarrasser l’ennemie de sa carapace. Relevant le crâne, la gamma enserra le pseudo coutelas entre ses crocs. Il lui fallait l’angle parfait, la posture adéquate. Elle tenta de se placer correctement, les pattes solidement arquées sur la pierre glissante. Quelques secondes, et elle inclina la tête, ayant choisi la trajectoire idéale. La pierre alla se ficher dans l’armure de la bête; cet ultime craquement arracha un sourire à la bleue qui s’extirpa rapidement de son promontoire, tentant de rejoindre sa comparse. La bestiole s’agitait frénétiquement, sa carapace entrouverte laissant suinter un petit filet bleu. Elle était désarmée, tout autant que sa soeur; il ne restait plus qu’à les achever. Le manque d’attention d’Aranwë l’empêcha cependant de repérer l’autre créature, qui s’était glissée vers elle. Elle l’esquiva au dernier instant, relevant le buste pour éviter la morsure de ses pinces. Un bond leste, et elle tâcha d’éloigner l’armada de Keridwen, lui laissant l’opportunité d’achever enfin les deux petits monstres.
Dé d'attaque 1 : Aranwë contre Araignée #1 Dé d'attaque 2 : Aranwë contre Araignée #2 Dé d'attaque 3 : Araignée#1 contre Aranwë (j'ai interchangé les dés histoire de finir ce RP au plus vite - je changerai si besoin ;w;) Dé de défense : Esquive d'Aranwë contre Araignée
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#1 'Attaque' : #1 Résultat :
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#2 'Attaque' : #2 Résultat :
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#3 'Attaque' : #3 Résultat :
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#4 'Défense' : #4 Résultat :
Keridwen
Oméga
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Lun 11 Mai 2020 - 14:20
Les promesses du sel
Le combat touchait à sa fin, et curieusement, Keridwen en ressentait moins de joie qu'au summum de l'action. Aranwë n'avait pas ménagé ses efforts pour lacérer les araignées à coup de pierres, ce qui avait permis à la guérisseuse de récupérer un peu de souffle - et de forces. Mais l'idée de porter le coup fatal à ces monstres suintant déjà leur chair et leur sang retournait l'estomac de la blonde, pourtant bien creux. Elle était peut-être trop gentille ; elle n'avait aucune pitié pour ces créatures dégoûtantes, mais les voir en proie à la douleur la mettait malgré tout mal à l'aise.
Autant en finir rapidement, alors ! Déterminée, Keri rassembla toute sa force mentale pour repartir au combat, et terminer ce qu'elles avaient commencé. D'un pas élastique et rapide, elle se rapprocha de l'araignée la plus endommagée, avec la ferme intention de mettre fin à sa souffrance. La douce louve récupéra une pierre massive sur son passage, et la souleva au-dessus du corps abîmé, détournant quelque peu le regard, le cœur au bord des lèvres.
Elle n'avait pas du tout prévu que la saleté tende vers elle ses pattes dans un ultime assaut, presque un sursaut en réaction à la menace qui apparaissait au-dessus de sa tête. Tandis que les horribles crochets et les pinces déchiraient la peau fine de son cou, la soigneuse, surprise et terrifiée, lâcha la pierre ; après le bruit mat et mouillé, les membres de l'araignée tressautèrent quelques instants contre le sable, puis s'immobilisèrent.
La brûlure était insupportable, et fit monter les larmes aux yeux de la jeune louve, qui posa une patte sur les blessures. Son visage se figea en un masque de douleur ; elle avait vu juste, ces crustacés étaient venimeux. Elle n'avait plus qu'à espérer que ce ne soit pas un venin mortel... Mais alors qu'elle se repliait sur elle-même, la congénère survint, pinces dressées, elle aussi décidée à donner tout ce qu'elle avait pour chasser les intruses et venger la mort de sa compagne.
Cette vision était de trop pour Keri, qui n'avait guère le temps de s'enfuir loin de la menace. Avec un cri de peur et de colère, elle fit un pas vers la créature qui venait droit sur elle, et évitant les pinces, propulsa le crabe contre un rocher sans toucher ses dangereuses épines, seulement le ventre blanchâtre qui était tendu vers elle.
L'adversaire s'écrasa contre la paroi dure, produisant le même son qu'un fruit trop mûr chutant au sol à la fin de l'automne. Et après quelques brèves agitations de ses longues pattes, elle s'immobilisa aussi.
La blonde n'en menait pas large ; un petit filet du sang des bestioles avait coulé sur sa patte, qu'elle n'osait plus approcher de son corps. Assise et tremblante, elle ne put retenir les sanglots étouffés dus au choc de cette bataille finale. Sa gorge la brûlait, mais elle ne sentait pas à l'article de la mort - pas encore ? Finalement, elle aurait peut-être mieux fait d'emmener ses sacoches pleines de plantes avec elle... Heureusement elles n'étaient pas trop loin non plus. Elle laissa le sang sourdre de ses plaies, emportant avec lui les éventuels restes de venin.
« Aranwë... c'est... c'est fini ? Il n'y-n'y en a plus ? »
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'Attaque' : Résultat :
Aranwë
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Identité du personnage Spécialité: Veilleuse Total des PNs: 12 PN
Lun 11 Mai 2020 - 21:44
«Hello my old heart. How have you been? How is it, being locked away? Well don't you worry, in there, you're safe. And it's true, you'll never beat, but you'll never break. Nothing lasts forever : some things aren't meant to be. But you'll never find the answer until you set your old heart free»
Les cadeaux du vent
Elle aurait du se réjouir face aux corps vacillants des deux immondes créatures, mais son attention avait été absorbée ailleurs. Les yeux tremblants, elle s’était paralysée face à la petite soigneuse, dont le cou déversait quelques larmes écarlates. L’une des créatures avait entaillé le poitrail de la guérisseuse, et Aranwë sentit l’angoisse monter en elle à cette vision. Non, non, non ! Pas maintenant, certainement pas maintenant ! Tout s’était parfaitement déroulé jusque lors; personne n’avait été blessé et elles avait écrasé les monstres sans difficulté. Comment avait-elle pu alors laisser passer ça ? Son poil se hérissa et elle s’élança vers sa comparse, suivant vaguement du regard la bête que cette dernière venait d’envoyer voler contre un rocher. La survivante n’excellait absolument pas dans l’art du relationnel : si elle pouvait se targuer d’avoir reçu une éducation enviable en terme de philosophie, ce n’était certainement pas ses géniteurs qui auraient su lui enseigner l’extraversion. La Veilleuse s’était tentée à la sociabilité, bien sûr, mais les résultats avaient été peu fructueux. D’une certaine façon, la bleue regrettait aujourd’hui de n’avoir pas su travailler cet aspect d’elle-même qui lui faisait tant défaut. La pratique de l’empathie lui était encore peu familière : elle n’avait, jusqu’à aujourd’hui, jamais vraiment saisi l’intérêt de souffrir pour un autre. Lutter avec ses propres émotions avait toujours été suffisamment compliqué pour qu’elle ne s’embarrasse pas d’autres démons; elle comprenait, désormais, cette attitude saugrenue qui avait poussé ses comparses à s’épauler dans les larmes. Et Aranwë se reprochait ses reproches : comment avait-elle pu mépriser leurs sanglots partagés quand elle-même, face à cette petite âme troublée, peinait à trouver les mots ? Il lui était difficile de se positionner à la place de Keridwen; la Veilleuse ne se souciait plus véritablement de ses plaies, et elle s’efforçait d’ignorer ses douleurs. La souffrance - physique, essentiellement - n’était plus véritablement son ennemie; elle l’utilisait en bouclier, considérant cet afflux de détresse comme une dope, une injection d’adrénaline dont elle devait à tout prix bénéficier. Certaines blessures étaient certes douloureuses, mais elle avait tout simplement et bonnement appris à les oublier. Cependant, à dévisager sa protégée, elle prenait conscience qu’elle-même n’avait pas toujours été ainsi. L’Aranwë qui se campait sur ces quatre pattes solides, les yeux froids et le port sévère, n’était pas celle qui errait, enfant, entre les congères. La Veilleuse avait certes toujours eu cette tendance à l’isolation, fuyant murmures et regards, préférant la compagnie du vent froid à la chaleur des conversations, mais tant avait changé, depuis peu. Il lui semblait avoir grandi - non, le terme adéquat était vieilli - trop vite, bien trop vite, plus vite qu’elle ne l’aurait jamais du. Et elle prenait conscience, seulement maintenant, beaucoup trop tard, que le coeur craquelé qui battait sa poitrine avait autrefois été tendre. Il avait enflé trop rapidement, et la violence de cette croissance précipitée l’avait fissuré. Il s’était fendu, vomissant par cette entaille béante ses entrailles palpitantes : avec elles s’étaient déversés d’innombrables sentiments en devenir. Les quelques résidus d’émotions qu’un organe éventré était parvenu à retenir s’étaient solidifiés, fossilisés, jusqu’à ne plus avoir de forme. La tentative de les conserver avait été vaine : il n’en demeurait qu’un roche abîmée, friable sous les doigts, qu’un rien pouvait souffler. Nombre de ces sensations avaient déjà été éradiquées; et comment Aranwë aurait-elle pu les regretter ? Elle n’avait jamais eu l’occasion de les connaître. Mais la vision de ce petit corps tremblotant, qui voyait couler son sang pour, probablement, l’une des premières fois, lui inspirait un sentiment qu’elle ne se connaissait pas. Ce n’était pas de la pitié; la Veilleuse était bien trop sévère pour cela. Elle ne comprenait pas véritablement, mais son coeur se serrait à l’idée que l’enfant soit aussi effrayée : elle lui avait promis, de l’instant où elle avait salué Viehrs à la découverte de la grotte, de la vision des créatures à leur mort, de la protéger. Et la simple perspective d’avoir échoué la tenaillait; ce n’était cette fois pas l’idée d’avoir failli à son devoir qui la terrifiait, mais la simple conscience que Keridwen avait payé le prix de son inattention. Délicatement, la bleue se glissa aux côtés de la soigneuse. Baissant vaguement les yeux, elle évalua de la gravité de la blessure : à vue d’oeil, elle pouvait prétendre que celle-ci n’était pas mortelle, mais la victime était après tout bien plus guérisseuse qu’elle ne l’était elle-même. Se rabrouant donc intérieurement, la Veilleuse s’intéressa à la tirade de la petite, et les seuls mots qui lui vinrent furent les plus chaleureux qu’elle fut en mesure de lui offrir : - Plus aucune. Et le compliment était, de sa part, plus que valorisant. Grâce à toi. Elle voulut lui offrir un sourire, pour la rassurer - ou pour se rassurer ? - mais ses lèvres ne parvinrent pas à former le rictus adéquat. La survivante se secoua, tentant d’étouffer sa piètre tentative; et ses yeux mordorés scrutaient ce regard aux rubis larmoyants. - Tu as… Le ton était indécis; Aranwë était une pure incapable en terme de communication. Tu peux être vraiment fière de toi, Keridwen. Ces choses devraient se tenir à carreaux, désormais. La bleue se souleva d’ailleurs lestement, portant ses prunelles sur l’un des cadavres. Elle s’en approcha prudemment et, évitant les glandes étranges - oh, elle avait appris à reconnaître ce genre d’attributs - qui tapissait le dos de la bête, la saisit par l’une de ses pattes charnues. La créature pesait peu, il serait donc aisé de transporter leur butin jusqu’au camp sans trop peiner. Si elle évitait le sang qui en suintait, Aranwë pourrait probablement porter leurs proies seule. - D’ailleurs, je… Tout va bien ? La blessure ne te fais pas trop mal ? Elle aurait voulu lui exprimer son désarroi, à quel point elle était désolée de n’avoir su tenir promesse, mais il était désormais probablement trop tard pour s’excuser. Les mâchoires tordues sur un demi-rictus, elle s’approcha de nouveau. - Nous devrions rentrer rapidement et rapporter tout ça - elle désigna les deux cadavres ainsi que les sacoches de plantes - au camp. Ils seront ravis de recevoir un bon repas, et je suis certaine que tu pourras nous concocter les meilleures remèdes qui soient… A commencer pour toi. Sur ces mots - le discours paru trop long à la Veilleuse, et elle se maudissait elle-même à l’idée de bavasser autant -, la survivante empoigna l’une des bêtes et tâcha de la hisser sur son dos, prenant garde à ne pas s’entacher de son sang. - Tu peux t’appuyer sur moi si tu en as besoin; fais moi signe si quelque chose ne va pas, surtout. Aranwë attendit que la petite rescapée parvienne à sa hauteur; d’une certaine manière, elle s’était vraiment prise d’attachement pour l’enfant, et ce constat achevait de la surprendre. Elle se retrouvait vaguement dans ce personnage doux et paisible que la nature effrayait; mais jamais elle n’aurait su se montrer aussi brave, et une sorte de reconnaissance candide la poussa à admirer sa protégée. - Tu sais, tu as été… Vraiment courageuse. Je ne m’en serais certainement pas sortie aussi bien sans toi. Et un dernier sourire, un dernier échange; c’était cela, le nouveau sentiment : l’attachement. La reconnaissance. - Merci beaucoup.
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Lun 11 Mai 2020 - 22:19
Les promesses du sel
Keridwen sentit rapidement la présence d'Aranwë à ses côtés, et se sentit honteuse d'être à nouveau en larmes face à cette combattante intrépide. Elle tâcha maladroitement d'essuyer ses joues poisseuses de sable et de sel - avec sa patte propre, évidemment, quoi que propre était un bien grand mot - et renifla, expirant doucement pour chasser l'angoisse.
Les premiers mots de la bleue achevèrent de la rassurer, et ses épaules commencèrent à se décontracter. La guérisseuse esquissa un sourire usé, mais sa gorge la lancinait, et elle déglutit avec difficulté. Sa patte s'y porta à nouveau, et revient tachée de sang, mais bien moins que ce à quoi elle s'attendait. Si le poison avait été foudroyant, elle ne serait déjà plus là ; elle doutait même, à son ressenti général, qu'il soit mortel. Pas à si petite dose, en tout cas. Ce nouveau constat enleva un nouveau poids à la blonde, qui s'affaissa un peu plus de soulagement, membres tremblants. Levant ses jolis yeux brillants vers Aranwë, elle accueillit ses paroles bredouillantes avec surprise et joie.
« Oh, eh bien tant mieux, je n'ai pas envie d'en revoir une seule de plus ! »
Elle espérait d'ailleurs que leur chair serait goûteuse, tant qu'à faire. Tandis que la veilleuse allait inspecter leurs prises, la jeune louve se redressa, étirant un peu son dos, sa nuque, ses épaules, et fit jouer les articulations de ses pattes. Bien plus de peur que de mal, toutes les deux s'en sortaient avec une sacrée chance. Comme si elle avait lu dans ses pensées, ou interprété ses mouvements, Aranwë s'enquerra de son état, et la guérisseuse hocha la tête pour la rassurer.
« C'est désagréable, mais supportable. Ça aurait pu être bien pire. »
Elle eut un petit sourire, mais ne put empêcher un long frisson de remonter son échine. Oui, si la Nature avait vraiment voulu leur couper tout espoir, elles auraient pu finir très mal. Mais bon, ce n'était pas le moment de laisser filer son imagination débordante !
Opinant aux directives de son aînée, Keri se remit debout et poussa un petit soupir, se préparant mentalement au trajet du retour. Elle devinait déjà l'inconfort que lui procurerait sa plaie, conjugué à sa fatigue et aux heures de marche qui les attendaient ; elle n'était même pas certaine de pouvoir se mettre au travail en arrivant, ça attendrait peut-être le matin s'il n'y avait pas d'autres urgences... Mais la confiance de la gamma faisait plaisir à entendre, et sa protégée en était touchée.
Elle regarda la louve bleue chargée de son paquetage, lui proposant son aide si elle en avait besoin. Une étincelle d'admiration brilla au fond de ses prunelles fuchsia, pour cette louve qui l'avait accompagnée jusqu'ici, l'avait secourue quand elle avait déniché les viles créatures, et se montrait infatigable même après tout ça ! Alors qu'elle ne la connaissait même pas... Ce magnifique dévouement fit réfléchir l'ancienne automnale à son comportement idiot envers les printaniers ou anciens ennemis de sa saison, et elle se promit de prendre exemple sur la veilleuse à l'avenir. Pour l'heure, elle la rejoignit sans trop de mal, souriant avec reconnaissance.
« Ne t'en fais pas, ça devrait aller ! »
Elle ferait tout pour que ça aille, et jusqu'au bout ! Même si Aranwë ne la considérait pas ainsi, elle refusait d'être un poids pour elle ou pour le clan. Il était temps de puiser dans ses réserves, et de s'investir pour retrouver sa forme d'antan. Comme si elle avait déjà l'âge d'être décatie... Certes, la vie sur l'île n'aidait pas, mais elle n'avait décidément fait aucun effort. Il était temps que ça change !
Les derniers mots de la louve bleue manquèrent de la clouer sur place, et elle la regarda avec des yeux ronds. Elle inversait les rôles ! La blonde avait fait de son mieux pour être à la hauteur, mais la gamma avait assuré la stratégie, les attaques, elle était bien plus responsable de leur survie que Keri ! Cette dernière fut malgré tout immensément touchée du compliment, mais se refusa à verser encore des pleurs ; dieux, il fallait décidément qu'elle se renforce là-dessus aussi.
« J'ai l'impression de te devoir bien plus... Tu as non seulement réveillé mon courage, mais aussi beaucoup d'autres choses. Alors merci à toi, Aranwë ! Je suis heureuse d'avoir été accompagné par une équipière aussi compétente. »
Les mots lui manquaient pour exprimer sa reconnaissance telle qu'elle la ressentait, mais elle espérait que le message serait suffisamment clair sur son visage, illuminé par un sourire doux et radieux. Alors qu'elles parvenaient à l'entrée du tunnel et que le voyage du retour commençait pour de bon, elle eut un petit rire.
« J'espère qu'un jour on pourra quand même travailler ensemble sans forcément finir avec des onguents... »
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