Four seasons
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Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
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An advocate for adversity | ft. Arthur
Abasi
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Abasi
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Dim 3 Mai 2020 - 15:12


featuring.
Abasi & Arthur


Because of his youth and inexperience, he made the perfect advocate for adversity.



Haut dans le ciel, le soleil de midi réchauffait les roches saillantes qui recouvraient l'entièreté ou presque de l'île du Châtiment. Sur les bords de cette île, presque aucune végétation, si ce n'était quelques buissons desséchés et bordés d'épines, desquels nul n'osait s'approcher. Majoritairement bordée d'immenses rochers abruptes, il fallait s'armer de patiences, de muscles et de quelques notions d'escalades pour réussir à s'enfoncer dans cette lande peu clémente. Néanmoins, si l'on osait braver les rochers qui vous glissent sous les griffes et entaillent vos coussinets à la moindre erreur, on parvenait à déboucher sur une plaine à mi-chemin entre la carrière de pierre et l'oasis. Une plaine légèrement plus verdoyante et au sol dur et sablonneux, se dévoilait au milieu du canyon minéral, avec en son centre un point d'eau claire, dont un ruisseau formait un bras qui se jetait jusque dans la mer, en contrebas, et où barbotaient parfois quelques poissons. Cet endroit était, pour les insulaires, un lieu de prédilection pour s'adonner à quelques stages d'entraînements pour les soldats. Ils pouvaient y passer plusieurs jours dans des conditions peu clémentes mais loin d'être les pires que l'Archipel pouvait offrir, profiter d'escalader les rochers pour se faire les muscles et avaient toute la place de s'écharper entre eux sans détruire la végétation et sans déranger l'entièreté de la faune par leurs grognements; le tout sous un ciel quasiment toujours dégagé.

Abasi avait un certain affect pour cet endroit. Il s'y était tant rendu étant jeune, pour se faire solidement lyncher au sol par ses mentors, lors de son apprentissage, qu'il connaissait l'arène par coeur et pouvait déambuler sur l'île les yeux fermés, sans s'abîmer sur aucun des rochers. Une ambiance particulière agitait le clan des Insulaires en ce moment et Abasi était frustré de ne pas être aux premières loges des discussions à ce sujet. Il avait bien essayé de tirer les vers du nez à sa mère, qui depuis la déchéance de son rang, continuait parfois à discuter avec les nouveaux membres du Parlement, lorsqu'ils venaient chercher un peu de sa sagesse; mais cette dernière était restée muette devant l'insistance de son fils. Il aurait beau grogner, s'agiter, rouler capricieusement au sol, elle ne lui délivrerait aucune information. Tout ce qu'il savait, c'était que le clan vouait une méfiance envers la communauté récemment établie sur l'île hypogéenne et que c'était de leur sort qu'ils débattaient avec tant de ferveur. Peu importe ce qu'ils préparaient, ou avaient décidé, le jeune Abasi avait été informé qu'il fallait entraîner les soldats et leur redonner un peu de vigueur. Habituellement, c'était son vieux père, Bes, qui se chargeait d'emmener avec lui quelques soldats pour les entraîner sur lîle du Châtiment; mais cette fois-ci, c'était le jeune et prometteur Abasi qui avait été choisi pour superviser cette tâche. S'il n'avait rien laissé paraître devant ses supérieurs, froid et strict face aux Ministres, le coeur du jeune mâle s'était gonflé de fierté vaniteuse et il avait accepté ce rôle avec joie et ferveur. Pour le plus grand malheur de l'escouade sous ses ordres.

Le voyage s'était fait dans l'ordre et les animaux qui l'accompagnaient avaient l'habitude de ses humeurs taciturnes et imprévisibles. Abasi trottait en tête et nul n'avait intérêt à tenter de marcher à ses côtés ou de détourner son chemin, même lorsqu'il se trompait, sous peine de se voir foudroyer du regard. Il ne rigolait presque jamais et lorsque c'était le cas, ça n'était jamais bon signe. Même si l'ambiance paraissait dure et morose, mieux valait escalader l'île dans le silence, que de supporter pendant des heures les aboiements de l'irascible soldat.

Cela faisait déjà plusieurs jours qu'ils étaient arrivés sur l'île du Châtiment, sans pour autant qu'Abasi ne s'inquiète du manque de nouvelles de son clan, qu'ils avaient quitté déjà depuis plus d'une semaine pour traverser presque tout l'Archipel. Il s'était originellement installé sur un rocher en hauteur, d'où il observait en contrebas les jeunes soldats, tous d'approximativement le même âge que lui, s'entraîner au combat depuis le petit matin. On ne l'entendait absolument pas, sauf lorsqu'il élevait sa grosse voix grave pour beugler des instructions sévères à ses pairs. Parmi les grognements des animaux qui se faisaient mutuellement rouler dans la poussière avec brutalité, le jeune mâle doré distingua dans son dos le bruit distinctif des pierres qui roulent et s'entrechoquent quand on marche dessus. Ses deux longues oreilles se dressèrent immédiatement, intrigué par ce bruit qui ne pouvait venir d'aucun de ses soldats. Silencieusement, il se dressa sur ses pattes et grimpa avec souplesse sur les rochers, ses griffes dorées crissant contre la roche sans qu'il ne réagisse au bruit désagréable. Il voulait s'offrir un point de vue plus vaste, afin de repérer l'animal qui s'approchait de l'escouade de soldats. Et autant dire qu'au beau milieu des rochers ambrés, son pelage immaculé se détachait comme la lune au milieu du ciel.

L'expression blasée et fermée du jeune mâle se changea en une moue légèrement intriguée. Il arqua un de ses sourcils et se redressa avec sérieux, sans pour autant prêter garde au sable qui maculait sa fourrure dorée. Il se racla la gorge pour attirer son attention et héla le loup, de son imposante voix grave, depuis son promontoire de fortune :

« ...Sire Arthur ?!»

Le jeune mâle ne savait jamais vraiment comment s'adresser à cet individu qui était presque du même âge que lui, de son espèce et pourtant, d'un rang supérieur au sien; et sa courtoisie à son égard penchait du plus au moins selon ses humeurs. Heureusement, de toute manière, il était un mâle de peu de mots. Il ajouta, d'un ton qui pouvait être interprété comme de l'altruisme autant que du défi :

« Vous avez besoin d'aide ? »

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Arthur
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Arthur
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Lun 4 Mai 2020 - 15:32




Se déroule avant "Des voies impénétrables" dans la timeline d'Arthur.


L'Île du Châtiment, on y était bien, on y bronzait et surtout on n'y était pas dérangé puisque personne n'avait envie de s'y rendre. Il n'y avait pas moins agréable et accueillant que cet endroit - quoique les catacombes détenaient aux yeux d'Arthur un certain palmarès -. Quoiqu'il en soit, s'il s'était rendu ici c'était bien pour y être seul; Ici pas de chasseurs, personne pour lui demander de faire face à ses responsabilité de ministre auxquels il n'avait parfois tout simplement pas l'envie de se plier et puis comme tout un chacun il avait son petit jardin secret...

En contrebas le semi-ailé avait bien entendu les beuglements d'une poignée de soldat, certainement ici pour s'entrainer mais de toute façon bien trop loin pour ne serait-ce que voir l'immaculé ou bien troubler sa toilette. Aussi rigoureux qu'un chat il passait sa langue rose sur chaque parcelle de son pelage et avait même donné une attention toutes particulières aux plumes délicates de son unique aile, puis s'était plié et même contorsionné pour passer sa langue à l'intérieur de ses cuisses terminant par le plus ingrat des travails. L'hygiène c'était important...

- ...Sire Arthur?! ... Tout autant que l'était l'intimité. Le dit Sire s'était redressé aussitôt, hérissé et aussi rouge que pouvait l'être une pivoine sous ses poils blancs. Mais d'où diable sortait-il celui là? Vous avez besoin d'aide? La paupière du blanc avait tiqué, ses oreilles s'était aplaties sur chaque coté de son crâne et son visage avait bientôt affiché une moue à peine descriptible entre le malaise et la colère.

- De ... De l'aide? Pour se lécher les couilles? C'était terminé, la conversation allait s'arrêter ici puisqu'Arthur avait fini de fonctionner. Il était là à lâcher des mots, des bribes de phrases, de couinements à peine audibles et sur son crâne ses oreilles s'affolaient. Lui, le divin Arthur avait été pris à se nettoyer comme un vulgaire chien, voilà qui brisait le mythe du pelage immaculé et qui l'avait découvert? Un Soldat. Et pas des moindre cependant: Abasi - car il l'avait tout de même reconnu - n'était autre qu'un guerrier de grande lignée, ses parents n'étaient pas n'importe qui et on le savait Arthur accordait une grande importance au Sang.
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Abasi
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Mar 5 Mai 2020 - 20:32


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Abasi & Arthur


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Le grand mâle doré eut un grand moment de solitude lorsqu'il réalisa dans quelle position était prostré le loup blanc qu'il venait de déranger. Le ministre canin de son clan, le digne et élégant Arthur s'était immédiatement sorti de sa position cocasse, pour fixer Abasi d'un air abasourdi et déconfit. Il était reconnaissable entre tous, avec sa grande et unique aile qui perçait son épaule, et son air hautain naturellement difficilement appréciable; Arthur avait l'avantage de ne ressembler à aucun autre insulaire. Impossible de savoir si Abasi l'admirait ou s'il en était secrètement jaloux. De toute façon, l'introspection n'était pas son talent.
Ledit loup blanc s'était redressé si vite qu'Abasi se demanda un instant s'il ne s'était pas déplacé un vertèbre tant il s'était hâté. Le jeune chien aurait aisément pu prétendre qu'il n'avait rien vu, et qu'il ne venait pas de surprendre son supérieur en train d'se refaire le maillot intégral à grand coups de langues, mais l'occasion était trop belle. L'expression d'Abasi resta presque entièrement neutre, impassible devant la panique du jeune Ministre qui balbutiait des morceaux de phrases inintelligibles, comme s'il cherchait à se justifier. Seules ses babines se déformèrent légèrement en un mince rictus amusé. Ça n'était pas comme si Abasi ne faisait pas sa toilette lui-même ou qu'il possédait ce genre de pudeur, mais surprendre ainsi le mâle blanc ailé le faisait légèrement chuter de son piédestal.

Abasi ravala bien vite son mince sourire et retrouva une moue totalement fermée. Il baissa légèrement les oreilles, cherchant à ne pas s'attirer le courroux d'Arthur qui n'avait visiblement pas fini de se perdre en couinements et morceaux de phrases que les grandes oreilles d'Abasi ne relevaient pas. Le jeune soldat lui coupa la parole, mettant fin au malaise, d'un ton qu'il voulait neutre mais qui était marqué d'un amusement nerveux :

« Au temps pour moi, vous ferez ça très bien tout seul. »Il ajouta, en haussant les épaules.
« J'ai cru que vous galériez à escalader les rochers. »


Abasi songea que ça n'était peut-être même pas Arthur qu'il avait réellement entendu faire rouler les rochers, auquel cas le quiproquo était encore pire. Il dressa un instant les oreilles, se redressant aussi droit qu'une statue, pour écouter les sons alentours, sans plus discerner autre chose que ses soldats, pas bien loin, qui continuaient à s'entraîner et profitaient de l'absence du grand chien antipathique pour rigoler fort entre eux et beugler comme des beaux diables en se fracassant mutuellement contre les rochers, créant un vacarme bien plus important que tout à l'heure. Les sourcils d'Abasi se froncèrent, tandis qu'il détournait son attention d'Arthur, s'assurant de loin qu'il n'entendait rien d'inquiétant. S'il n'était pas bientôt de retour, ces imbéciles seraient capables de se péter des membres entre eux, tout ça dans un esprit de grande camaraderie. Le jeune mâle zélé refusait de paraître un mauvais meneur de troupes devant son supérieur, même si celui-ci devait présentement n'en avoir strictement rien à faire.

Il se retourna vers Arthur, baissant sur lui son regard vairon, toussa nerveusement, puis prit de nouveau la parole, pour ne pas le torturer plus longtemps sur le délicat sujet de sa toilette. Après tout, Arthur était son supérieur et s'il lui demandait, Abasi n'aurait eu d'autre choix que de rouler devant lui et présenter son ventre en signe de soumission. Ce dont il n'avait strictement aucune envie. Toujours perché droit sur son promontoire rocheux, où il se tenait fermement agrippé pour ne pas glisser, il l'interrogea, ayant totalement retrouvé son sérieux :

« J'imagine donc que vous êtes pas venus pour vous joindre à nous ? »


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Arthur
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Mer 6 Mai 2020 - 23:19



- Au temps pour moi, vous ferez ça très bien tout seul. Il avait enfin stoppé les couinements d'Arthur, fort heureusement ça devenait très gênant, bien plus que la situation en elle même. J'ai cru que vous galériez à escalader les rochers. Comment avait-il pu croire une telle chose? Escaladait-on les rochers avec une jambe en l'air et le nez dans les cuisses? Pensait-il vraiment qu'Arthur était un si piètre grimpeur (il l'était certainement)? Ayant repris ses esprits et un peu de sa superbe, l'Immaculé était maintenant convaincu que le but d'Abasi avait été de le surprendre à ce moment précis. Après tout n'étaient-ils pas en compétition? N'était-ce pas le fils des Dieux contre le fils des Hauts dignitaires Insulaire, des Légendes? Tout deux avaient une réputation à tenir et chacun la gérait à sa façon mais cette fois-ci Abasi avait en sa possession de quoi entacher la carrière immaculée d'Arthur.

Si l'on y avait prêté attention, on avait pu remarquer une légère plissure sur le museau d'Arthur témoignant d'une douce colère qui montait en lui, celle qui suivait à la honte en général. Mais après avoir laissé un silence bien assez long pour qu'Arthur se fasse tout un monde d'un tout petit malentendu, le doré avait décidé de reprendre la conversation:

-  J'imagine donc que vous êtes pas venus pour vous joindre à nous ?
- Qu'est-ce qui vous fait dire ça? Le fait peut-être de l'avoir surpris à se lécher les testicules? L'immaculé avait dardé deux yeux inquisiteurs en direction de son désormais interlocuteur. Et bientôt c'était la fierté mal placé qui allait parler à la place de l'ailé: Si. Il regrettait déjà d'avoir fait le paon mais maintenant que les mots étaient dit... Il s'était penché en direction du vide pour observer plus bas les bousculades des gros bras. Non, il ne voulait pas se joindre à eux.

- ... Que sont-ils censés faire au juste? Finalement très intrigué par la passion - ou bien la bêtise - des soldats de Abasi. Lui qui était pourtant un espèce de prodige de la guerre avait à sa charge ce qui semblait être une bande d'adolescent en pleine cuite. Je ne suis pas certain que le soleil ait un bon effet sur eux.. Certains ne supportaient pas y être exposé très longtemps et finissait par perdre la tête ou simplement s'évanouir. Eux, ils étaient simplement dissipé et Arthur n'avait pas vraiment l'habitude de prendre part aux entrainements ni même de les entrevoir.
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Abasi
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Ven 8 Mai 2020 - 18:32


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Abasi & Arthur


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Abasi n'était pas vraiment un intellectuel calculateur, ou même un d'un charisme particulier; et il parvenait difficilement à déchiffrer le comportement d'Arthur. Là où le loup blanc s'était paré désormais d'une vanité teintée de supériorité pour lui indiquer qu'il était bel et bien venu pour retrouver les soldats ( alors qu'à l'évidence, il s'était apparenté que ce n'était pas le cas), Abasi soutenait son regard avec intrigue et confusion. Il ne pouvait pas contredire le Ministre et donc,  se contenta d'hausser vainement les épaules en approuvant ses paroles d'un hochement de tête. Après tout, peut-être que la mission d'Arthur avait bel et bien été de retrouver les soldats, mais qu'il s'était arrêter en chemin pour...Prendre un peu soin de lui, quoiqu'il n'y voyait aucun bon sens. Le jeune soldat se contenta de répondre, le ton machinal et marqué par sa confusion :

« Ah bon !....Et bien si c'était le cas, vous étiez pas exactement au bon endroit pour nous trouver.»

Abasi suivit du regard le mouvement d'Arthur pour regarder en contrebas l'endroit où les soldats se battaient. Les remarques du Ministre firent se redresser ses oreilles et les poils de sa nuque. Lui qui était si soucieux de l'image de sérieux et de zèle qu'il renvoyait à ses supérieurs, voilà que les incapables qui constituaient son escouade étaient surpris en train de jouer à la bagarre comme de vulgaires louveteaux. Et dire que c'était à eux de protéger le clan en cas d'assaut...Abasi se rapprocha du bord, voulant observer le point de vue d'Arthur; et effectivement, les soldats en bas étaient toujours en train de se soulever et de se fracasser mutuellement en poussant des grondements menaçants et intimidants, qui étaient aussitôt coupés par des rires gutturaux. Qu'ils veuillent se prouver mutuellement leur force était une chose, mais là, ils ressemblaient surtout à une belle bande de couillons. Et Abasi passait plus pour une nourrice entourée de louveteaux turbulent, que pour un chef d'escouade dirigeant ses soldats d'une patte experte. Et tout ça, devant non seulement un éminent Ministre de leur clan, mais en plus devant celui avec lequel Abasi avait la rivalité la plus évidente. L'hilarité qui venait d'en bas finit de rompre le semblant de calme d'Abasi.

Lui qui s'était tu jusque là, se préoccupa peu qu'Arthur ne fut qu'à quelques mètres de lui; il retroussa ses babines, dévoilant de longues rangées de crocs aigus et étincelants, ses pupilles étrécies dans ses yeux vairons, sa queue dressée et sa fourrure courte hérissée de la base de sa queue jusqu'en haut de sa nuque. Soudainement, comme un coup de tonnerre, sa voix grave s'éleva bien au dessus des rires des soldats, attirant immédiatement leur attention :

« BAISSEZ D'UN PUTAIN DE TON, BANDE D'ABRUTIS ! CALMEZ VOUS AVANT QUE CE SOIT MOI QUI VIENNE VOUS OUVRIR LE CRÂNE. »

Les soldats avaient fait silence, pris sur le fait, tous surpris par l'éclat de colère d'Abasi qu'ils pensaient trop loin pour les entendre ou même les voir. En bas, l'entraînement reprenait avec plus de sérieux et plus aucun éclat de rire ne se fit entendre. Abasi retrouva immédiatement après sa gueulante, un air totalement fermé, ses crocs rangés et les traits de son visage retournés à leur neutralité habituelle. Il se retourna vers Arthur, absolument déphasé par la situation, désormais satisfait d'avoir poussé sa gueulante. D'un air un peu plus agréable et plus courtois, il répondit enfin au Ministre, forçant même un sourire poli qui ressemblait plus à une grimace, tant il n'y était pas habitué :

« Pardonnez moi, ils se sont dissipés...Ils étaient sensés s'entraîner. Mais descendons les rejoindre, on pourra concrétiser tout ça plus facilement....Puisque vous êtes venus vous entraîner avec nous, c'est ça ? »

Il se lécha les babines, sentant sa gueule asséchée. Eh beh, on avait rarement entendu Abasi autant parler en une seule journée. Avec prudence, il s'apprêtait à descendre de la paroi rocheuse, mais s'arrêta brusquement avant d'entamer le chemin rocailleux et extrêmement pentu qui menait à l'arène d'entraînement et qu'Abasi avait escaladé pour trouver Arthur. Il ajouta, désignant de la patte ledit chemin et s'écartant poliment avec une mince révérence soumise à l'attention du Ministre :

« Après vous, Arthur. »


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