Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

La traversée du pont s’était faite dans une bonne entente globale, un soutient mutuel qui avait en quelque sorte ragaillardi le cœur trop souvent malmené du corbeau. Le temps des au revoir était toutefois arrivé rapidement pour le petit groupe de l’hiver, alors que la première des îles du voyage s’offrait à eux. Ils avaient en effet décidé, dans un soucis de discrétion et afin de parcourir la plus grande distance possible, de diviser le groupe en deux, Glycenne partant d’un côté avec Drakan et Saoirse tandis que Mahuna et Sullivan traçaient leur propre route.

Le repos fut bref pour les explorateurs. Le pont ne leur ayant pas causé de soucis particulier, ils reprirent immédiatement leur route après les explorations. La meneuse serra les dents en examinant ce qui s’offrait à eux. Une île abrupte et rocheuse dont les vents incessants n’avaient rien à envier à ceux de l’hiver. La mystérieuse chimère ne semblait pas vouloir leur faciliter la tâche, déposant sur leur chemin des épreuves qui feraient de merveilleuses histoires une fois rentrés.
Glycenne ne s’attarda pas sur ces détails et, à la suite de Drakan qui ne semblait vouloir perdre aucune précieuse seconde, entama l’escalade périlleuse et ardue des rochers de l’île. Ces derniers ne manqueraient pas d’abîmer leurs pattes habituées au matelas protecteur de la neige, elle en était certaine, mais peu lui importait en cet instant. Drakan cependant ne semblait pas de cet avis, au vu du profond soupir forcé qu’il fini par pousser. Détournant la tête vers lui après qu’il eut ouvert la gueule, la noireaude compris rapidement ce qu’il voulait dire. Il était vrai que les ronces et les épines étaient nombreuses, mais elles semblaient se multiplier à mesure que l’altitude augmentait. Le vent froid de la meneuse aurait sans doute suffis à les rendre inoffensive, les rendant si cassantes qu’un simple contact les aurait rompu. Mais sa tempête était bien trop repérable, et elle supposait le petit groupe de ne pas être le seul à avoir atteint l’île. L’idée de Saoirse semblait plus judicieuse à suivre. Élevant la voix, elle donna donc les indications à ses compagnons, tout en reprenant la route.

« Saoirse a raison, trouvons un endroit où la barrière sera fragilisée ou percée, je ne souhaite pas vous voir blessés lors de cette mission. Prenez garde aussi à ne pas trop vous éloigner les uns des autres si vous pensez repérer quelque chose, il ne faudrait pas qu’un groupe ennemi tombe sur un membre isolé. »

Ce faisant elle continuait son chemin, observant avec attention la barrière végétale dans le but d’y trouver une brèche.