Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Devant leurs yeux intéressés, s'était dévoilée une trappe ouverte, menant à l'intérieur d'une étrange construction. L'odeur de bois vermoulus, de métal rouillé et de sable chaud fit immédiatement remonter à Viehrs d'étranges souvenirs, presque oniriques, d'une époque qui lui semblait si lointaine et pourtant...Il n'eut pas besoin de voir l'édifice en entier pour comprendre de quoi il s'agissait là : un morceau d'épave enfoui. Il était placé juste derrière les deux louves, certainement toutes aussi essoufflées que lui de cette ascension qui fut, sinon longue, au moins difficile. De par le passif qu'une telle construction éveillait en lui, l'albinos n'était pas le plus heureux des loups que de devoir s'aventurer à l'intérieur. Bien sûr, il y avait la curiosité et le mystère de découvrir ce qu'y s'y cachait à l'intérieur, mais Viehrs demeurait réticent, alors que les 3 loups entraient dans la cale sans même s'être concertés auparavant. L'avantage premier était qu'au moins, il seraient à l'abri du vent démentiel qui s'abattait sur eux et avait même manqué de soulever la jeune Keridwen. Rendu à l'intérieur, Viehrs marcha les quelques pas qui le séparait de là où les deux femelles se tenaient devant lui. Le bel hermaphrodite leur fit part de ses pensées, sa voix légèrement moins enjouée et énergique qu'avant :



Feignant le courage, l'albinos passa devant elle, ses yeux s'habituant peu à peu à l'obscurité de la cale et lui permettant de scruter un peu mieux ce qui les entouraient. De nombreux objets étaient disséminés, ça et là. On voyait que l'endroit n'était pas intact, d'autres passés avant eux avaient déplacés des choses, soulevant la poussière et laissant leur odeur dans la cale enfouie. Viehrs n'aurait su toutes les reconnaître, mais il était certain que plusieurs loups avaient utilisé cet abri avant eux. Intéressé par les reliques que l'épave aurait pu contenir, l'albinos avait jeté son dévolu sur un coffre de bois abîmé, rempli de tissus colorés qu'il caressait de sa patte, les observant. Il ignorait comment tout cela avait pu arriver ici. L'endroit avait été si peu dérangé avant l'expédition de tous les loups, que la plupart des objets, bien qu'éprouvés par la force du temps, étaient pour la plupart dans un relativement bon état. L'érudit, qui aimait ce qu'il ne comprenait pas d'emblée, étudiait les objets du regard, sans trop toucher à tout. Finalement, sa réticence s'était vite envolée.

Appuyé sur le coffre en bois qui grinçait sous le poids de ses pattes blanches, Viehrs se tourna élégamment vers les deux femelles, soudainement preneur d'initiative lorsqu'il y voyait son intérêt :

Tandis que, dans son dos, il entendait les deux femelles s'atteler à l'exploration de la mystérieuse cale, remplie de bibelots plus ou moins intéressants, le regard de Viehrs fut subitement attiré par un objet brillant,posé sur une longue table de bois vermoulu. Ayant son attention bien ailleurs que dans la conversation se déroulant derrière ses oreilles, Viehrs n'écoutait que brièvement les paroles des deux louves; juste assez pour comprendre qu'Asmodia ne trouvait pas l'endroit particulièrement à son goût et que Keridwen souhaitait toujours en savoir plus sur le passif de ses deux acolytes. Le ton taquin d'Asmodia ne lui échappa pas et, un instant, l'albinos se retourna vers elle, avec un air tout aussi railleur et feignant la confusion. L'automnal, bien que superficiel dans toutes ses relations, se souvenait parfaitement de leur première rencontre qui n'avait effectivement eut rien de glorieux au point qu'on eut pût avoir envie de le ressasser. Dégageant une mèche rebelle de son visage d'un élégant mouvement de la tête, l'albinos lança à son tour, du même ton taquin mais qui ne se voulait ni mauvais, ni méprisant :



Puis, son regard carmin coula vers la petite Keridwen, qui semblait avide de connaître toutes leurs aventures qui n'avaient pourtant rien de palpitantes. Il raconta simplement, laissant planer un mystère loin d'être aussi intéressant que celui de la cale :



La situation amusait l'albinos plus qu'elle ne l'agaçait, et cela faisait longtemps qu'il n'avait eu l'occasion d'interagir autant avec d'autres loups. Jouant toujours la comédie, il feint le ton de la confidence lorsqu'il ajouta plus bas, à l'attention de Keridwen :



Viehrs tourna alors le dos aux deux louves, pour aller attraper entre ses crocs, l'étrange objet circulaire qu'il avait aperçut un peu plus tôt. Dans son monde, il avait vu bien des instruments normalement inconnus aux loups, mais jamais un comme celui-ci n'avait croisé sa route. Il s'agissait là d'une sorte de petite boîte ronde en métal doré, surmontée d'un cadran sous lequel dansait sans s'arrêter une grande tige rouge. L'intellectuel voyait son attention piquée au vif, mais il ne pouvait là que s'avouer dépassé par l'objet mystérieux. Il aurait probablement voulut démontrer son érudisme en décelant tout seul le sens de cet étrange instrument, mais il en était incapable et préférait s'avouer sot que borné. L'albinos revint alors auprès des deux louves et déposa à leurs pattes la petite boîte.



Et il serait peut-être judicieux qu'ils en trouvent l'utilité avant que d'autres loups ne pénètrent dans la cale car, lorsqu'il dressait ses longues oreilles, le bel hermaphrodite pouvait entendre d'étranges grattements provenant d'autres endroits de la cale.