Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Hmm depuis hier je me sens.... mal à l'aise. J'ai constamment des sortes de nausées qui, plus le temps passe, plus elles sont présentes avec une fréquence plus étroite. Enfin c'est l'impression que j'ai. Et en plus j'ai quelques vertiges quand je ne m'y attends pas, oh de très légers vertiges. Mais j'ai aussi des sortes de frémissements cardiaques à certains moments. Je n'ai pas l'impression d'avoir de la fièvre.... J'aurais chopé une sorte de rhume bizarre ?
Je m'ébrouai légèrement sur ma couchette, frissonnante en ce début de printemps. Je clignai des yeux et me calfeutrai un peu mieux pour tenter de grappiller un peu de chaleur en pensant que peut-être ces frémissements étranges cesseraient. N'empêche, au bout de quelques minutes, je dus me rendre à l'évidence que rester immobile ne servirait pas à grand chose et qu'il valait mieux que je me bouge le derrière. Ainsi, péniblement, assaillie de nouveau de nausées, je me relevai dans la fraîche matinée qui s'offrait à tous.
Il faisait beau, le ciel était d'une clarté azurée que seuls quelques dociles nuages blancs embellissent. Il devait être quelque chose comme neuf heures ou dix heures.

Avançant dans le camp, je jetai un œil à la réserve. Mon museau se renfrogna immédiatement. Je n'ai... pas faim ? Bizarre, en général, le matin j'ai toujours besoin d'un petit repas pour péter le feu la journée. Je me secouai un peu les pattes et fis quelques pas sans savoir où aller. Seule cette pensée me trottait en tête en boucle : « Je me sens bizarre ».
Je devrais peut-être aller voir le guérisseur ? Il saura certainement me renseigner et me filer des conseils voir des herbes pour me sentir mieux.
Ainsi mes pas me dirigèrent vers l'antre du fidèle soigneur. Je m'arrêtai à l'entrée, un peu hésitante.

-Hum... , toussotai-je avant de lancer Est-ce que je te dérange ?
-Non non, entre je t'en prie. , répondit la voix du grand toubib dans l'aménagement qui a été choisi pour sa fonction.

J'entrai donc dans le repère aux remèdes, une oreille baissée de gêne. J'ai du mal à demander quoi que ce soit aux autres, même au guérisseur, surtout quand il s'agit de dire que je me sens un peu faible. En plus, si ça se trouve c'est rien du tout. Mais j'aimerais éviter de tomber dans les pommes en pleine mission en territoire étranger, ça ne serait pas très pratique je pense et une chouille dangereux.

-Qu'est-ce que tu as ? , demanda le loup en me fixant attentivement pour guetter aussi des indices visuels sur la raison de ma venue.

Je m'assis et je lui expliquai pourquoi je suis là. Je me sentais un peu pâle sans que je sache pourquoi. Mon regard avait une lueur avide d'explications. Le loup hochait tranquillement et simplement de la tête au fur et à mesure que j'énonçais les symptômes que je ressentais.
Quand j'eus fini, il resta silencieux, semblant en pleine réflexion, et après un court instant il m'adressa un fin sourire. Il ne disait rien pour l'instant, et impatiente, je demandai :

-Est-ce que c'est grave ou je peux quand même aller remplir mes missions ?

Si ça ne m'empêche pas de remplir mon rôle envers mon Clan adoré, alors pas de souci.
Son sourire le quitta en laissant une expression calme mais un peu espiègle sur le visage. Il se dirigea vers l'endroit où il entrepose différentes herbes.

-Dis-moi... Sans vouloir être indiscret, est-ce que tu as un petit chéri ?

J'eus un bon moment où seul du bruit blanc roula dans ma tête.
Puis, je clignai des yeux, et je me mis à blêmir terriblement.

-Euh... gné ? , fut tout ce que j'arrivai à sortir, éberluée.

Mon esprit arrivait petit à petit à tracer là où voulait en venir le guérisseur, même si péniblement à cause des brumes causées par un petit vertige qui me prit légèrement avant de repartir immédiatement.
Il se tourna et déposa un petit paquet de feuilles que je reconnus presque immédiatement pour cause de les avoir étudiées quand j'étais apprentie guérisseuse. Je tressautai, recevant comme une sorte de coup au ventre.
Et je me rappelai de cette douce nuit, il y a environ cinq jours, avec Lathraios...
Mon cœur sursauta. Le coin des babines un peu tremblotant, j'émis faiblement, mon visage devenant de plus en plus paniqué et décomposé :

-Attend... tu... tu veux dire que.... ?....

Des herbes pour aider à une meilleure production lactaire pour.... les louves enceintes ?!

-Bienvenue dans le monde des parents, Faïryna. , souffla-t-il.

Je regardais le petit paquet d'herbes d'un air rempli d'incompréhension et surtout de stupeur, fronçant les sourcils.
Je rougis compulsivement et violemment.
...Je suis enceinte ?
Avisant certainement mon pelage hérissé, le guérisseur posa une patte rassurante sur mon épaule.

-Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer.

Je n'arrivais plus à réfléchir, à penser. Ce n'est même plus un bruit blanc, c'est un silence tout d'abord choqué qui hante mon esprit. Je clignai mes yeux écarquillés de surprise, le souffle coupé. Je relevai le regard vers le soigneur, terriblement perdue. Tout d'un coup, je n'arrivais plus à saisir le terme d' « enceinte », je n'arrivais plus à comprendre ce que c'était.
Le loup secoua délicatement mon épaule pour m'aider à immerger, tranquille et serein. Ses paroles se perdirent dans mon oreille.

-Tu en as pour environ soixante jours. Je vais dire à Daeron que tu es relevée de tes fonctions en attendant, alors repose-toi, et viens me voir régulièrement.

Il ajouta, pouffant :

-De toute façon si c'est pas toi qui viens me voir, c'est moi qui irai à toi. Non mais.

Un faible sourire étira mes babines stupéfaites. Je me sentais épuisée.

-Allez, va te reposer, t'as l'air assez secoué comme ça. , fit-il en me poussant doucement vers la sortie. Mange une feuille par jour de cette plante, d'accord ? C'est bon pour les petits.

Je baissai les oreilles, ne sachant que dire, que faire, me laissant pousser vers le camp en marchant avec des petits pas. Je n'en revenais toujours pas.
Je passais lentement et doucement le choc, et peu à peu je commençais à ressentir malgré la crainte de la joie. C'étaient les enfants de Lathraios et moi ? Je n'ai jamais pensé tomber enceinte un jour, mais je n'aurais souhaité personne d'autre comme leur père.
Une douce chaleur remplie de tendresse chatoya dans ma poitrine.
Comment je vais lui annoncer ça ? Car il faudra bien que je lui dise, et de toute façon si je ne lui dis pas il finira bien par deviner, les louves enceintes ça change un peu d'odeur et ça prend.... un peu de rondeur. Pas besoin de ne pas être aveugle pour le savoir.
Je battis doucement l'air de ma queue, confuse, et, sortant de la tanière du guérisseur, je me trouvai face à Galadriel.

Cette appréciable apparition eut le mérite de me sortir au moins un instant de l'intense sentiment de confusion qui m'entourait et m'envahissait. Je souris, contente de voir une bouille bien connue.

-Quelle surprise de te voir ici. Bonjour Faïryna !
-Bonjour Galadriel ! , répondis-je, la voix un peu incertaine même si elle se voulait dénuée de trouble, tranquillement énergique comme d'ordinaire, une lueur contente dans le fond de mes yeux. Je n'aurais pas voulu l'inquiéter outre mesure, et puis je ne sais pas si je suis prête à dire comme ça ma situation, arrivant à peine à y croire encore. Enceinte ? Je n'aurais jamais cru que cela m'arriverait un jour, ça me paraissait tellement vague et... abstrait ? J'en entendais parler sans savoir exactement ce que ça faisait, me détachant, tout en félicitant avec l'assemblée de loups les futures mères. Comment ça v...
-Félicitations pour les petits.

Euh
Mes yeux s'écarquillèrent et se firent tout ronds.
Ah
agh
que
dois
je
répondre
QNICMOSJCAUHIOAI.

Je rougis terriblement, complètement déstabilisée, et toussotai, gênée, ne sachant pas si ma réaction serait la bonne dans cette situation.

-A-ah, m-m-merci , balbutiai-je avec une maladresse témoignant d'une étrange timidité venant de ma part, le feu au visage, mon rythme cardiaque s'accélérant un peu sous l'embarras.

C'était décontenançant de recevoir justement les félicitations auxquelles je pensais à l'instant. A peine recevant la nouvelle, je les ai, je ne sais pas quoi faire. Mon esprit était sens dessus dessous, tout était à la fois si désordonné et pourtant si clair. Je me secouai légèrement la tête, et, soucieuse de me débarrasser de cette gêne due à ce sentiment d'être perdue qui siégeait dans mon allure et mon visage, j'émis un léger rire un peu nerveux, une expression espiègle et sincèrement amusée prenant place sur mes traits.

-Ca écoute aux portes maintenant ? , fis-je avec amusement.

Je lui adressai un léger coup de museau amical.

-Tu commences à me faire peur, à être aussi discrète. Tu ne voudrais pas me battre par hasard petite chipie ? , plaisantai-je avec légèreté, arrivant enfin à me détendre complètement, un sourire sincère étirant mes babines, le regard pétillant.

C'était en quelque sorte rassurant et chouette que ce soit l'adolescente qui le fit en premier, car je l'apprécie beaucoup.
Je remuai un peu la queue, et pris une inspiration avant de détourner légèrement le regard, l'air un peu coupable.

-Désolée si je dois te paraître un peu stressée ou autre, je.... je viens de l'apprendre, c'est tellement.... je... ne m'y attendais pas. Je me sens complètement perdue. , avouai-je, comme repentante.

Je me repassais en boucle les paroles du guérisseur, et je n'arrivais toujours pas à les saisir en leur mettant un sens. J'étais contente... très même ! Mais j'avais peur. Et si je faisais quelque chose qu'il ne fallait pas et qui les mettrait en danger ? Et si je me gamelle, est-ce qu'ils vont s'effriter comme des sculptures de sucre ? Ils n'ont même pas la forme de nourrissons que je m'inquiète. Et comment va réagir Lathraios ? Comment le prendrait-il ? Et puis si...
STOOOOP. Je réfléchirai à ça à un autre moment.
Je forçai les poils de mon échine qui s'étaient dressés à se replaquer sagement avec leurs patriotes, et tentai un léger sourire qui se voulait rassurant... pour Galadriel ou pour moi, je ne saurais dire.