Ses pas l’avaient mené de bon matin vers le territoire automnal et son tristement célèbre labyrinthe… Le labyrinthe Criant. Ce dernier avait la réputation de cacher de nombreux monstres et autres bêtes toutes plus dangereuses les unes que les autres. Le mâle gris voulait en avoir le cœur net, L’aveugle se savait très sceptique quand à l’existence de monstres. Il était désormais certain de se tromper lourdement.
Le lupin se ramassa sur lui même, en position défensive, comme pour montrer à la bête qu'il refusait de mourir ainsi. La créature, elle, semblait déterminée à se délecter sous peu du liquide rouge vif qui suintait de la plaie béante sur le flanc de grand mâle. L'aveugle sentait l'hémoglobine tiède dégouliner le long de son ventre, autrefois de teinte blanche. Celle-ci avait viré au rouge/ brun du sang coagulé. L'odeur atroce de son fluide vital brouillait son esprit et renforçait sa totale incapacité à se repérer entre ces murs aveugles. Son impossibilité de distinguer la forme de son adversaire.
Lathraios entendait la respiration haletante du monstre face à lui. Celui-ci, bien que fort et grand, avait se mouvait à grand peine. Le loup gris argenté profitait de cet atout en épuisant son adversaire. L’aveugle perçut un long râle venant de l’être en face de lui. C’était le signal pour le lupin argenté de bondir à la gorge de son assaillant, ce qu’il fit avec succès. Il calcula au millimètre près son saut et plongea ses crocs dans ce qui semblait être la nuque de la bête. Au bout de plusieurs instants de lutte, la créature abandonna le combat et s’affala au sol. Le lupin aux yeux orage quitta le cadavre de la bête d’un bond leste et atterrit dans une marre de liquide tiède et gluant… Du sang. Le gris supposa qu’il s’agissait de celui du monstre, même si il se doutait secrètement que le sien s’y trouvait aussi en partie.
Il s’éloigna quelque peu du lieu de son méfait en boitillant et s’assit à quelques dizaines de mètres d’un grand chêne qui le couvrait de son ombre majestueuse. L’ange gris s’intéressa alors à sa plaie. Celle-ci n’était pas bénigne, elle avait une profondeur d’un ou deux centimètres au moins. Cependant, elle ne l’empêcherait pas de se déplacer dans le labyrinthe végétal.
Alors qu’il lapait délicatement les alentours de la blessure, il détecta un léger bruit de pas, qui s’intensifiait doucement. Un autre lupin avait probablement senti son odeur et s’approchait à pas de loup. Il ne prêta pas attention à la louve qui déboucha d’un couloir aux parois vertes. Lorsqu’il eut fini de s’occuper de son corps meurtri, Il dressa la tête en direction de son interlocutrice et lança, sans méchanceté, mais avec une froideur certaine :
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« Drôle d’endroit n’est il pas très chère ? Comme vous le voyez, j’ai fais les frais des douces surprises que recèlent ce labyrinthe… »- Lean 2016
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