Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Assis à l'ombre des palmiers, le loup-ours profitait de cette magnifique fin de journée pour observer le soleil qui se couchait. Les nuances rosées qui parsemait le ciel faisait sourire tristement Elendë. Il repensait parfois à Maeya et se dit que si tout c'était bien passé, il aurait sûrement était en sa compagnie, à l'heure qu'il est. Il maudissait ses émotions trop fortes et incontrôlable. Surtout, ce qu'il maudissait par dessus tout, c'était la froideur dont il avait fait preuve à l'égard du chaton. Il n'était encore qu'un bébé, il aurait du se faire plus rassurant et doux... Mais sur le coup, il n'y avait pas pensé. Il soupira alors et ferma les yeux le temps de quelques minutes.

Encore doré, le ciel commençait à prendre de plus en plus de teintes rosées, puis violettes. Elendë rouvrit les yeux quand il sentit une présence. Il leva les oreilles et regarda aux alentours, mais aucun loup à l'horizon. Puis il entendit des gémissements, tels ceux de louveteaux. Il se redressa d'un bond, cette fois. Si un bébé c'était perdu dans les parages, il était de son devoir de l'aider. Le loup doré leva le nez et renifla l'air. Quelques effluves de la plage, non loin de là lui arriva, mais il n'arriva pas à déceler cette odeur typique du louveteau. C'est alors qu'il les aperçut, plus minuscules qu'il ne l'avait imaginé, mais entourer d'un grand loup baraqué avec des oreilles tombantes.

Prudent, car un loup accompagné d'enfants n'étaient jamais vraiment tranquille, Elendë laissa son regard tomber sur les deux petits, puis sur le loup. Il l'observa attentivement, puis s'approcha lentement, pour pouvoir s'arrêter à temps si il voyait un signe de réticence chez l'autre. Il s'arrêta à une distance raisonnable et s'assit posément pour montrer qu'il ne leurs sauterait pas dessus. Il inclina poliment la tête et demanda :

« Êtes-vous perdue ou avez-vous besoin d'aide ? »

Il était polie et il voulait en aucun cas offensé le loup devant lui. Aussi baissa-t-il la tête et observa les deux petits d'un air attendrit. Un ressemblait étrangement à son père, les oreilles tout aussi pendantes que lui et l'autre étaient foncés, certaines parties de son corps semblant se mouvoir sans qu'il ne bouge. Il leur sourit pour ne pas leurs faire peur, puis son regard croisa celui qui, il lui semblait, devait être le père.

Le loup en face de lui était tout aussi impressionnant que lui. Elendë ne put réprimer un sourire amusé. C'était donc à cela qu'il ressemblait ? Enfin, en taille et en muscle. Il ne s'était vraiment pas rendu compte qu'il était si gros et si imposant. Le regard perdu du loup lui fit prendre conscience que celui-ci était sûrement aveugle. Fronçant les sourcils, il se mordit une lèvre. C'était bien la première fois qu'il rencontrait un de son espèce dans ce cas là. Il baissa doucement les oreilles, peiné. La masse grise, elle, ne le semblait pas. Elendë fit donc abstraction de cela et se concentra sur le petit mâle, bleu foncé. Il admirait son pelage, qu'il trouvait tout simplement magnifique. La petite aussi, était vraiment jolie. Il eut un doux sourire en découvrant le quartier de... citron dans sa gueule. Il hocha la tête au parole de loup gris, se baissant à la hauteur de la petite. Il lui lécha le bout de son petit museau, puis l'aida à enlever ce quartier de citron, le souriant avec tendresse. Elle semblait vraiment adorable.

J'ai pris des fruits pour les nourrir, faute d'avoir du lait à disposition. Ils aiment ça et ça leur donnera au moins l'énergie de continuer.

L'estival releva son regard, puis sa tête. Le loup semblait totalement paisible, calme et posé. Il s'était d'ailleurs assit, ce qui rassura quelque peu Elen : il ne voulait donc rien d'autre que nourrir ses enfants. Il fit une moue, puis réfléchit. Il y avait bien Belladone, qui venait d'avoir des petits et qui pourrait, sans aucun doute, nourrir les deux louveteaux. Mais accepterait-elle seulement ? Le loup-ours n'en était pas sûr du tout, sachant que très peu de louve accepter d'allaiter les enfants des autres. Peut-être avait-il une chance quand même ; la jeune maman semblait tout aussi douce que lui et si il lui promettait de ne pas lui faire de mal, peut être qu'elle accepterait de donner du lait. Il regarda dans le vide, réfléchissant à comment aborder la jeune louve au pelage bleu. Cela semblait possible.

Le soupir de fatigue sur grand loup gris lui fit relever les yeux. Elendë comprit alors qu'il n'avait pas d'autre choix que de convaincre la maman. Elle se trouvait sûrement à la tanière des nourrices, il l'y trouvait souvent, ces derniers temps. C'est alors qu'un drôle de bruit lui parvint aux oreilles et il sourit en voyant la petite mordre dans un morceau d'orange. Appréciait-elle les fruits de l'été ? Le loup-ours pencha la tête sur le côté pour l'observer avec un petit sourire amusé. Décidément, elle faisait plus de bruit que son frère, qui semblait comme son père, bien plus calme et posé. Ou alors était-il tout simplement intimidé ?

Je dois t'avouer que je suis assez fatigué et que si tu as l'intention de nous faire partir, j'aimerai que tu le dises maintenant. Je ne veux pas me battre et encore moins risquer la vie de mes enfants.

Elendë fronça les sourcils. Non, ce n'était aucunement son intention. En tant que nourrice, son devoir était de protéger et d'aimer les enfants, de les nourrir et les choyer. Et ces deux là ne faisait pas exception ! Il resta assit pour montrer qu'il ne ferait rien de mal. La voix du père s'était faite presque douce, à la limite de la tendresse. Le loup-ours ne put s'empêcher de sourire.

« Je suis Elendë, nourrice du clan. » il marqua une courte pause : « je ne ferais aucun mal à tes enfants, mon devoir étant de les protéger et de les aimer comme les miens, qu'ils soient de ton sang ou du mien. »

Puis il se releva, observant les petits entamé un mangue bien juteuse. Avec l'âge qu'ils avaient, si ils continuaient de manger de ces fruits, ils attraperaient la diarrhée, aucun doute là dessus. Il poussa un petit soupir avant de se pencher sur les enfants pour leurs lécher le bout du museau, puis leurs demanda si ils souhaitaient du lait. Seule la petite sembla réagit avec enthousiasme. Il lui sourit tendrement et lui lécha le haut du crâne. Il lui demanda de ne plus manger de ce fruit, que cela la rendrait malade et qu'il allait lui trouver du lait chaud. Elle hocha la tête et repoussa la mangue, à moitié entamé. Celle-ci roula dans le sable et sa course se termina au pied d'un palmier. Elendë releva la tête.

« Si tu es d'accord, je connais une louve qui nourrirait peut-être tes enfants. Elle est un peu plus loin, dans une grotte en bas des tropiques. Si j'arrive à négocier, tes enfants seront remplis pour un bon moment et ne risqueront pas d'attraper la diarrhée. »

Il marqua la fin de sa phrase avec un petit sourire, puis remua la queue. Il était complètement gaga de ces enfants.