Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Aujourd'hui, Elendë avait eu le droit d'une journée complète de repos. Heureux de cette occasion, il avait décidé d'aller bronzer tranquillement dans le désert. La dernière fois qu'il y été allé, il avait rencontré Noah, le guérisseur, qu'il ne portait pas dans son cœur, il fallait l'avouer. Ainsi, il espérait que ce dernier avait suivit ses conseils et n'était pas revenu mettre les pattes ici. Quel malheur si il tombait à nouveau sur lui ! Une si belle journée, en plus de cela. Il préféra l'enlever de ses pensées et se mettre en route pour le désert. Et puis, le nom de cet endroit désignait assez bien ce qu'il était. Par conséquence, il ne trouverait sûrement personne là-bas.

Arrivé à destination, il se trouva un endroit prêt d'une immense dune, qui le cachait du soleil. Il poussa un petit soupir, creusa un trou pour trouver un peu de fraîcheur et s'allongea de tout son long, profitant de la chaleur de l'été. Il ferma les yeux et un sourire se dessina sur ses babines. Ah, qu'il allait être bien, ici. Il entendit alors des pas, puis des bruits. Il releva les oreilles sans ouvrir les yeux. Tien, tien... quelqu'un chantait, pas trop loin de lui. Il sourit de plus belle. C'était assez agréable à entendre. Il releva la tête, sans se lever et chercha des yeux un loup de son clan, mais ne vit rien. Il se leva, s'ébroua pour enlever le sable de son poil doré, puis s'avança pour se mettre en hauteur, sur la dune. C'est là qu'il perçut une ombre rousse. Un renard ? Intrigué, Elendë décida d'aller voir de plus prêt.

Plus il s'avançait, plus il voyait la forme se former et s'agiter. Non, ce n'était pas un renard. Il secoua la tête : il s'était relevé pour rien. Sa curiosité l'avait mené sur une fausse piste. Le loup au pelage de renard le salua poliment. Il bougea les oreilles en signe de réponse et lui offrit un petit sourire. Comment s'appelait ce petit, déjà ? Aku ? Akira ? Akiro ? C'était quelque chose dans le genre, il en était persuadé. Tentant de ne pas se rendre trop ridicule, Elendë s'assit posément dans le sable chaud et demanda :

« Que fais-tu ici, jeune estival ? Le temps est plus favorable à la baignade, aujourd'hui. »

Il lui souriait toujours et leva la tête pour observer le soleil qui semblait à son zénith. Il plissa les yeux et observa les environs. Ils étaient seuls au monde, perdu dans cet immense désert. Ils pourraient mourir de chaud, si ils se perdaient vraiment... Cette pensée fit frissonner Elendë d'effroi et son cœur s'accéléra. Il n'était pas amateur de sensation forte, cette chose était sûr. Il ramena son regard sur l'estival roux et cligna des yeux.

Elendë observait attentivement le canidé roux, se demandant si il ne l'avait pas déjà vu avant. Creusant dans ses souvenirs, il se rappela alors le rassemblement fait par Akisa pour annoncer le nouveau rang d'Akiro. C'était un bêta. Le loup doré se sentit impressionner. Il était sûrement plus jeune et plus fringuant que lui, et il portait pourtant une plus lourde responsabilité que lui. L'estival avait préféré prendre un rang plus tranquille car il était quelqu'un de bien trop anxieu pour un rang tel que sous-chef ou même bêta. Lui souriant toujours pour le mettre à l'aise, il se dit que tout rang était important pour le clan, de toute les manières, de l'oméga jusqu'au chasseur, en passant bien évidemment par les nourrices. Si elles n'existaient pas, personne ne pourrait s'occuper des petits et le clan perdrait en effectif, c'était sûr.

"Oh certes, il fait une température idéale, mais en ce moment je préfère éviter les endroits trop fréquentés."

Le soleil commençait à vraiment taper sur les épaules du géant et il se demanda pourquoi le roux préférait les endroit peu fréquenter. Il haussa un sourcil mais n'osa pas poser la question. Après tout, peut-être que ça ne le regardait pas. Le bêta s'étira de tout son long et Elendë en profita pour admirer les reflets dorés et roux qui ornait le pelage de son compatriote. Il ne pouvait pas tant les envier que ça, puis qu'il avait presque les même, le roux en moins.

"Puis pour se vider la tête, quoi de mieux qu'un endroit...désert. Tu as l'air soucieux, quelque chose ne va pas ?"

Le loup doré haussa un sourcil. Ho, ça. Il baissa les oreilles et fit la moue. On ne pouvait pas dire qu'il avait un gros problèmes, mais c'était certain qu'il n'était pas au meilleur de sa forme et de sa force physique. C'est certainement les cernes sous ses yeux qui l'avait trahis. Il poussa un petit soupir et observa l'horizon. Il secoua la tête en murmurant :

"Ce n'est rien de grave, problème de famille, je dirais."

Le vent souffla et fit voler ses longs poils dorés. Il inspira en même temps qu'Akiro et lui sourit sincérement, un sourire plus triste que ceux du début. Puis il poussa un second soupir et planta ses prunelles turquoises dans celles d'Akiro. Poliment, il tenta de changer de sujet. Ce n'était pas le moment de se montrer faible, lui, force douce et tranquille de la nature. Pour qui passera-t-il devant son bêta, plus jeune que lui, si il se mettait à devenir triste ?

"Et toi, comment te porte-tu ? Malgré mon rang de nourrice, je suis très soucieux des grands aussi, haha."

Il lui redressa les oreilles et son sourire fit plisser ses yeux bleus. Il se sentait mieux dans la peau du soucieux plutôt de celui qui faisait se soucier.

Fuir les femelles ? Les oreilles d'Elendë se relevèrent à cette annonce et il ne put s'empêcher de ricaner. Il observa Akiro de haut en bas avant de finalement hocher la tête. Bon, c'est vrai que le bêta était bien battis et que sa couleur rousse contrasté réellement bien avec le bleu turquoise qu'il avait sur les joues. Le loup doré se surprit à le regarder un peu plus longtemps que prévu. Gêné, il secoua la tête et lui offrit un petit sourire malicieux. Qui veillait sur lui ? C'était une bonne question. Personne, aurait-il aimer dire, mais cela se serait avérer être faux : il avait bien Samarithin, même sinon ami demeurait à des kilomètres de lui. Soudain moins sûr de lui, ses oreilles se baissèrent et il poussa un petit soupir. D'accord, peut-être que dans son clan, il était un peu seul au monde, mais cela ne le dérangeait pas plus que cela...

"Tout le monde a ses moments de faiblesse. La famille est le socle sur lequel reposent beaucoup de loups. J'espère que ce problème ne te fera pas vaciller et qu'il se réglera vite."

Akiro enfonçait de plus en plus de le couteau dans la plaie. Inspirant profondément, Elendë avait envie de l'envoyer bouler, mais il résista. Il devinait que l'estival ne faisait que son travail, mais parler de sa famille avec un inconnu (enfin, presque), le dérangeait un peu. Il n'avait pas l'habitude de confier ses sentiments, ni même ses problèmes. Les oreilles de plus en plus basses, il poussa un énième soupir avant d'observer le ciel bleu. Son corps tout entier venait de baisser la garde. Ses muscles venaient de se détendre et son dos était maintenant recourbé vers l'avant. Ses traits venaient de se durcir et les cernes qu'il avait sous les yeux venait de lui faire prendre dix ans d'âge, si ce n'est plus. Le petit sourire d'Akiro finit de l'achever et il essaya tant bien que mal de lui rendre. Il se sentait tellement fatigué, ses derniers jours. Jamais il n'avait fait autant de mauvais rêve qu'en ce moment. Il rêvait particulièrement de la mort de Maeya, ou alors de sa disparition. Cela reflétait sûrement sa plus grande peur : perdre le dernier membre de sa famille.

- Oui, mais une nourrice comme moi de devrait en aucun cas montrer sa faiblesse. Mon devoir étant de m'occuper des autres, qu'ils soient petits ou grands, je ne devrais pas me montrer si fatigué...

Il fit une pose et transperça Akiro de son regard presque aussi turquoise que le sien. La fatigue se faisait de plus en plus sentir, ces derniers temps, il perdait facilement patience avec les enfants. La dernière fois, alors qu'il venait de s'endormir aux côtés des petits, un de ses collègues lui avait demander de se réveiller car un petit avait échapper à sa surveillance. Presque furieux, il avait traiter son amie d'incapable et il s'était mit à la recherche du bébé. En revenant, il avait sentit ses nerfs lâcher brusquement et il avait froidement demander au petit de ne plus jamais refaire ça, et que la prochaine fois, il serait sévèrement punie. Ne se rendant pas compte du degré de fatigue, c'est une des nourrices qui lui avait demandé de quitter la tanière avant qu'il ne fasse du mal à quelqu'un. Depuis, il était là, marchant, tournant en rond. Il aurait bien aimer partir à la recherche de son oncle, mais il ne se sentait pas encore d'attaque avant de l'affronter de nouveau.

- On m'a ordonné de me reposer car ma fatigue agissait sur mon état d'esprit, résultat, je n'ai plus le droit de mettre les pieds dans la tanière des nourrices tant que je ne suis pas reposé. J'étais venu ici faire une sieste pour en suite partir à la recherche de fruits pour les enfants.

Sa voix se brisa sur les derniers mots et il sentit sa gorge se nouer. Il lui fallait du sommeil, et surtout, du calme avant que ses nerfs ne le lâche pour de bon et qu'il se mette à pleurer. Il détourna la tête et demanda pardon à Akiro.