Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Le loup eut l'air de trouver parfaitement normal que la femelle démente goûte son sang. Il accompagna même son cri strident, preuve de sa chute progressive dans la démence, par un nouveau ricanement tout aussi strident, bien qu'il fit cette fois-ci attention à ne pas avaler son sang.

Il faut croire que Carnival avait gagné le jeu de la provocation qui durait depuis un moment déjà entre les deux loups. Il est aussi vrai que son idée de balancer son sang à la figure de la femelle n'avait pas forcément eut l'effet escompté. En effet, l'estival devait avouer qu'il ne s'attendait pas à ce que la louve apprécie son sang au point de tenter de lui bondir dessus. Au début, il ne l'avait pas vu venir, il ne pensait même pas qu'elle aurait pu se déplacer dans un tel état, mais il faut croire que nulle blessure ne pouvait arrêter la folie. L'estival entendit la louve articuler, sa gueule écumante et dégoulinante de bave et de sang :

"mais c'est que j'vais te bouffer le taré !"

Heureusement, Carnival eût un élan de lucidité à temps afin d'esquiver de justesse l'assaut de la femelle. Il sentit presque ses crocs reptiliens frôler ses oreilles qu'il rabattit presque immédiatement. Son premier réflexe, primitif mais vital, fut de faire monter la température de son corps comme pour se protéger...Carnival fut forcé de se reprendre du mieux qu'il le pouvait pour faire baisser la température de son corps. Même si elle tentait de le dévorer, l'estival appréciait bien cette femelle dont il partageait la démence.. Il s'était donc promit de ne pas lui faire de mal, à moins qu'il n'y soit obligé. Le jeu semblait toucher à sa fin, au grand désespoir du mâle, et il fallait reprendre de son sérieux. Ou bien cette louve le boufferait tout cru avant qu'il ait pu réagir.

Bien que son corps frémissait encore de son hilarité, il parvint à redevenir assez lucide pour faire claquer violemment sa mâchoire face à la femelle, restant sur la défensive en vue du prochain assaut. Malgré tout il ne put s'empêcher de répliquer, de son ton provocateur, un sourire toujours collé au lèvres malgré son agressivité marquée :

- Eh, j't'apprendrais que j'suis pas comestible, La Cinglé!

Il ravala un gloussement moqueur, ce n'est pas qu'il avait peur de la femelle, cependant il craignait qu'en la provoquant trop, il ne soit forcé de la tuer...Ou alors, plus ridicule encore, qu'elle ne se tue elle même.

Son éclair de lucidité disparut alors.
Rigolant de plus belle, l'estival se décida à ne pas rester immobile, et de répliquer. Après tout, il avait bien envie de s'amuser encore avec la femelle..Et comme elle semblait avoir perdu à leur jeu, alors il aller torturer sa pauvre âme encore un peu. L'estival s'élança alors en avant pour venir tenter de donner un grand coup d'épaule à la louve, trop enivré par sa démence pour retenir ses coups. Peut être était-il masochiste, ou peut être avait-il fait cela inconsciemment...Mais il attaqua la femelle du côté de son épaule blessé, celle d'où dégoulinait le sang dont semblait raffoler la louve.

D'abord, l'incrédulité,comme si le mâle ne s'était absolument pas rendu compte qu'en tendant ainsi son épaule ensanglantée à la louve, c'était comme esquiver une gifle pour tendre l'autre joue. Ensuite, la douleur, qui ramena de nouveau Carnival à la réalité aussi violemment qu'un coup de poing dans l'estomac. Sans qu'il puisse le contrôler, un hurlement de douleur et de surprise s'échappa de la gorge de l'estival tandis que la dentition d'aligator de la louve s'enfonçait dans son épaule.

Se débattant sans vraiment arranger son cas, Carnival se défit de l'emprise de la louve, fit quelques pas en arrière en titubant, pis laissa brusquement son arrière train retomber sur le sol. La douleur, étrangement bien plus intense que celle ressentie lors d'une morsure normale, vrillait le grand mâle de manière quasi-insupportable. Ses yeux roulèrent dans ses orbites comme ceux d'un animal paniqué avant de venir regarder la plaie ouverte dans les cicatrices de son épaule... Bien qu'il ne fut pas assez lucide pour pouvoir réfléchir correctement, le soldat s'aperçut tout de même que quelque chose clochait avec cette blessure. En effet, cela ne faisait que quelques instants de passés depuis la morsure et déjà, la blessure était chaude et purulente, autant qu'une plaie importante qu'on aurait oublié de soigner. Et sa forme, nulle morsure ne laissait pareille marque sur le corps, à mi-chemin entre une griffe et une ronce, même quand vous aviez les crocs d'un crocodile. Le sang perlait doucement de la plaie infectée, mélangé au pus de la blessure et venait couler le long des pattes du mâle, teintant son pelage déjà rouge d'une nouvelle teinte pourpre.

L'odeur métallique du sang envahit de plus en plus les narines du loup qui semblait aussi enivré que dégoûté par cette senteur particulière.. Doucement, Carnival se remettait de ses émotions, passant sa longue langue de serpent sur sa blessure dans l'espoir que celle-ci le fasse un peu moins souffrir... Ma foi sans grand succès. Redressant sa tête pour regarder de nouveau cette louve qui semblait vouloir le dévorer vivant. Ses prunelles brillantes de démence et de colère, Carnival se leva de nouveau, les pattes tremblotantes comme des filles. Il s'approcha de nouveau de l'albinos clopin-clopan tout en gardant une distance de sécurité entre elle et lui.

Faisant claquer de nouveau sa mâchoire de manière si désordonnée qu'il croqua sa propre langue et que le goût du sang envahit pour de bon sa gueule et ses narines. Grognant de nouveau de douleur, Carnival cracha le sang dans sa gueule et tenta d'articuler du mieux qu'il le pouvait :

- Eh! Cinglé! Ca va pas non? Ca te dirait que je te mange moi?

Boitillant lamentablement et à peine capable de tenir sur ses pattes, Carnival se mit à tourner autour de la petite louve blanche en passant sa langue pleine de sang sur sur ses babines. Sa marche était désordonnée et il semblait sur le point de se faire un croche-patte à lui même à chacun de ses pas, c'est à se demander si il aurait été même capable de faire un bond en avant tant il avait mal. Sa queue s'agitait ainsi que ses yeux rouges. Il gloussa de nouveau, visiblement, cette morsure ne l'avait en rien refroidit et il n'avait pas encore envie de quitter la petite femelle avec qui il s'amusait tant. Il ne semblait visiblement pas au courant que l'état de la femelle était bien pire que le sien et avait sans doute besoin d'être examiné par un guérisseur. Elle même semblait si atteinte qu'il se demandait presque si elle allait être capable de lui répondre. Après tout, elle avait perdu à leur jeu dangereux et en payait les conséquences. Mais la folie se soucie t-elle réellement de votre état physique pour prendre possession de vous? Après tout, elle, ce n'est que ronger votre âme qui l'intéresse.

Il faut croire que la louve eut brusquement changé d'avis, car au visage qu'elle afficha après s'être remplie la gueule de son sang, le goût n'avait pas du lui plaire énormément. Un rictus se dessina sur le visage de l'estival tandis qu'il regardait d'un air étrangement amusé et méprisant la femelle rendre presque immédiatement tout le sang qu'elle avait avalé. ° Eh bah alors, le sang de dépravé te plait pas?°,pensa t-il en gloussant, moqueur. Carnival n'était animé d'aucune compassion envers la souffrance de la blanche. Déjà que de base, il avait rarement pitié de qui que ce soit, se faire mordre n'arrangeait rien, bien au contraire. Lorsqu'elle s'écroula, alors que ses pattes éreintées ne pouvaient plus la supporter, Carnival ne fit aucun mouvement pour lui venir en aide et se contenta de continuer à la toiser, hautain, mauvais. C'était dans ce genre de moments, lorsque l'astre en place le frappait de côté et faisait ressortir la couleur sanguine de ses iris, brillants autant sinon plus que des joyaux, que tout être même le plus crédule de cette planète pouvait entrevoir son horrible personnalité ainsi mise à nue.

Un hurlement de douleur déchira à nouveau le silence sans même que Carnival ne bouge d'un poil. Insensible ou complètement pété, il aurait été dur de dire ce qui paraissait le mieux. Il ne pipa mot, se contentant d'observer avec curiosité la petite louve qui semblait faire face à une désillusion des plus comiques.

La lucidité est toujours seule à prendre la décision d'apparaître, elle ne dépend de personne, à l'instar de la folie. Et souvent, animé du même esprit fourbe que la démence, elle ne choisit pas le meilleur moment pour refaire surface. Coup qu'elle fit visiblement à la femelle automnale, qui sembla revenir brutalement à la réalité. Si brutalement qu'elle semblait ne pas même se souvenir la démence dont elle venait de faire preuve et, prenant certainement Carnival pour son bourreau, tenta de fuir de l'emprise imaginaire de ses griffes..Et échoua lamentablement.

Un ricanement mauvais voulu s'échapper de la gorge de l'estival au pelage coloré, mais vint mourir dans un gargouillis ridicule, étouffé par un hoquet de douleur. L'étrange et profonde morsure dans son épaule, d'où suintait toujours son sang, le brûlait de manière peu supportable. Ses oreilles se couchèrent contre sa nuque et il serra ses crocs pour ne rien laisser paraître de la douleur qui envahissait son être. Il haïssait cette douleur qui le rendait victime d’ascenseurs émotionnels aussi détraqués que violents. Sa lucidité à lui n'avait pas encore décidé de se montrer, bien qu'elle n'aie pas encore totalement disparue. Ne bougeant toujours pas pour aller prêter patte forte à la malade, il se contenta de lancer une nouvelle pique, un large sourire dessiné sur ses babines ensanglantées :

- Eh bien, dit moi, on ne tiens plus sur ses papattes ma jolie?

Ricanant légèrement, il continua d'observer l'attitude lamentable de la femelle  en se moquant ouvertement d'elle. Cruel. Etait-il seulement conscient de l'être, le contrôlait-il seulement? Ne pouvait-il donc pas voir l'état dans lequel se trouvait la pauvre louve? Comment en être sûr?
Pour cela, il aurait fallu pouvoir lire en lui, pour cela il aurait fallu pouvoir percer ce regard rempli de vide.

La louve blanche sursauta autant que si elle venait d'apercevoir le Démon en personne. Oh? Aurait-elle carrément oublié la présence de Carnival? Il ne put s'empêcher de ricaner à nouveau tant la louve lui semblait désormais ridicule. Finalement, peut être était-elle aussi, sinon plus, atteinte que lui l'était.
Ne la quittant pas des yeux, il put l'observer bégayer à plusieurs reprises, incapable d'articuler le moindre mot, puis finir par lui lancer, avec autant de finesse et de douceur qu'un rocher :

" mais t'es qui putain ?!"

Ah? Etait-ce donc seulement maintenant que l'on s'adonnait aux présentations? Le sourire de Carnival s'étira un peu plus pendant qu'il secouait la tête d'un air teinté d'un faux désespoir cachant en vérité du mépris. En même temps, qui n'aurait pas trouvé plus que pitoyable une louve, au moins 2 fois plus petite que vous, blessée, complètement pété, incapable presque de tenir sur ses frêles pattes... Et qui vous grognait dessus d'un air "menaçant". Tss, décidément, il ne s'amusait plus. Et leur démonstration de folie ayant cessée, le loup avait, peu à peu, recouvré la lucidité.

Bah, dans un sens, c'était plutôt rassurant. Ce n'était pas aujourd'hui qu'il péterait un plomb. Dans l'autre,cela l'ennuyait profondément d'être ainsi ramené au calme, si l'on oubliait la douleur qui le lançait affreusement dans son épaule. Soupirant et rabaissant légèrement les oreilles, Carnival vint à nouveau poser son regard pourpre sur cette petite louve amnésique. Il poussa un petit juron entre ses crocs, puis décida enfin de répondre, l'air agacé mais toujours hautain, moqueur :

- Moi? Bah tu te souviens pas, ma pauvre? Je suis le Taré, et tu es la Cinglé! Aurait-tu oublié?

L'induire en erreur, c'était exactement ce que Carnival était en train de faire. Son regard restait imperturbable, bien qu'il avait envie d'éclater de rire rien qu'en pensant au fait que la femelle, blessée et tourmentée, croirait ses paroles. Après tout, elle avait dit ne plus se souvenir de son nom, pourquoi l'estival devrait-il lui donner le sien? A vrai dire, ses dires était plutôt un test, pour voir si elle était de nouveau "normale" ou si au contraire, elle était encore plus pétée. Ah! Mais plus Carnival recouvrait son calme, plus il se rendait compte de l'état désastreux de l'albinos aux prunelles écarlates...  Voilà qui allait peut être l'empêcher de tourmenter un peu plus la petite femelle...A son grand désespoir.

Torment

Carnival ft. Plague

La nervosité le gagna tandis que la douleur l'enrageait plus encore, et Carnival se mit alors à tourner de nouveau comme un lion en cage, les oreilles se levant et s'abaissant à chacun de ses pas et sa queue fouettant l'air avec agacement. Il détestait ne rien comprendre, surtout quand il y mettait du sien pour essayer. Pourtant, lui aussi faisait des crises de folies, mais ces dernières n'avaient rien à voir avec celles de la louve... Se comportait-il ainsi lorsqu'il devenait fou..? A la réflexion, il devait être bien pire, vu l'état dans lequel il en sortait à chaque fois. Comparant ainsi leurs folies, il ne put s'empêcher d'éprouver une certaine compassion envers cette louve blanche, comprenant son désarroi. Mais ce n'était pas pour autant qu'il allait l'épargner.

Il l'observait d'un oeil dont on voyait parfaitement le blanc, rabattre ses oreilles en arrière et montrer les crocs, visiblement bien moins terrorisé qu'il y a quelques instants. Il montra à son tour les crocs tout en continuant de faire des rondes sur lui même, se croyait- elle puissante, tout à coup? Il allait bien lui prouver que non. Et pourtant si persuadé de cela, Carnival manqua tout de même un pas et trébucha lorsque l'automnale gueula, grondant plus fort :

"mais vous allez...vous allez la fermez !"

Vous? Qui ça donc, vous? Mais il n'eut pas le temps d'y réfléchir que la folle enchaîna, lui donnant la réponse à sa question :

"vous et toute ces maudites voix..."

Automatiquement, il s'arrêta de tourner en rond pour planter son regard dans celui de la femelle avec un air de défi. Il ne pouvait pas dire qu'il n'aurait jamais imaginé que cette femelle puisse lui ordonner ainsi de se taire, il l'avait vu capable de choses bien pire, c'est sûrement pour cela qu'il ne s'offusqua pas et ne sembla pas du tout irrité par ses actions, il resta parfaitement impassible et, chose extraordinaire, se tut.


Il se tut, certes, mais c'était en vérité pour mieux observer avec délice la louve blanche et couverte de sang écarquiller les yeux avec incrédulité au fur et à mesure que Carnival lui contait ce qu'il c'était passé pendant le merveilleux moment où elle avait pété un plomb. Cependant, à la fin du récit de l'estival, la femelle ne semblait plus si nerveuse..Elle était toujours déboussolée, mais elle semblait avoir recouvré un certain calme..Ou du moins, assez pour pouvoir lui répondre sans plus d'agressivité :

" écoute....la personne qui t'as fais ça... c'est pas moi ! Enfin si, c'est bien moi...mais plutôt mon autre moi si tu vois ce que je veux dire.. Cela mît à part, la "cinglée" s'appelle Plague et vient du clan de l'automne, le reste est encore un peu flou..."

Alors finalement, elle se souvenait de qui elle était..? Carnival ne sut dire, sur le moment, s'il trouvait cela dommage ou pas qu'elle se souvienne de son identité. Il fallait croire que ce ne serait pas aujourd'hui qu'il manipulerait l'esprit de quelqu'un, il s'en trouvait bien incapable, à peine encore lucide et la douleur lui vrillant tous le corps.. C'est la façon qu'elle eût de mettre la culpabilité de ses crimes sur son "autre moi" qui fit sourire Carnival et le conforta dans l'idée qu'elle était finalement peut être aussi malade qu'il l'était. Une deuxième personnalité, incontrôlable et destructrice..Comme cela devait être peu facile à vivre, et qui pouvait croire que c'était cette deuxième personnalité qui avait tant plu au grand mâle?

Il ne dit d'abord rien, se contentant comme à son habitude d'observer en silence.. Le sourire narquois que Plague servit à l'estival fit plisser les yeux de celui-ci comme s'il avait désormais un doute sur les intentions de l'automnale. Ses sourcils se froncèrent lorsqu'elle se mit à tourner autour de lui à la façon d'un prédateur prêt à achever sa proie. Son visage redevint alors impassible et le loup se mit alors à suivre les mouvements de la femelle du regard, ne laissant plus aucune émotion transparaître sur son visage. Il se prépara néanmoins intérieurement à riposter à la première attaque, seules ses griffes labourant dangereusement le sol laissaient entrevoir sa méfiance. Ainsi, il laissa la femelle continuer sa tirade :

" En ce qui concerne ta blessure, ce serait méchant de te cacher qu'elle est maudite...il existe bien un moyen de la réduire"

Carnival se retint de dresser les oreilles face à cette révélation mais il mit du sien pour rester de marbre, tandis que la louve ajoutait, plissant les yeux d'un air malsain que l'estival ne lui connaissait pas :

"ou encore de l'aggraver..."

Oh..Tentait-elle de le tourmenter en ne lui révélant que ce dont elle avait envie? Carnival ne put nier que, désormais qu'il avait pris connaissance de cela, il lui semblait impératif de savoir quels étaient les moyens de la réduire ou de l'aggraver. Et qu'étaient les effets de cette malédiction qu'il portait en travers de l'épaule et dont la brûlure faisait trembler malgré lui tous ses membres?

Il prit une grande inspiration pour se calmer, car en effet, si Plague avait retrouvé sa lucidité, ce n'était pas le cas de Carnival dont les membres brûlaient d'envie de sauter sur cette insolente petite femelle et de lui trancher la gorge. Mais si il faisait cela, il n'aurait alors plus aucune information à propos de cette blessure maudite, et il fallait avouer qu'il en avait fortement besoin. Se raclant la gorge, l'estival vint poser son regard sanguin dans celui de la femelle et se décida enfin à parler :

- Ton autre toi, hum? Et bien, il faut croire que c'est une personne bien sympathique que ton "autre toi". Si seulement elle avait la politesse de ne pas disparaître dès que les choses se compliquent, hum... Plague?

Ne lâchant pas d'un poil le regard de la femelle, il se fit plus insistant, plus pesant. Son ton à son tour se fit plus sombre, plus mauvais, tandis qu'il reprenait la parole :

- Je serais bien malpoli à mon tour de te soutirer de force les informations que tu tiens..Qui t'aurais cru si manipulatrice, n'est-ce pas? Néanmoins... Je te demanderais de m'apprendre tout ce que tu sais sur cette blessure que tu m'as toi même infligée.

Carnival prit soudainement un air tout sourire, cachant au plus profond de lui sa colère grandissante et la frustration de son impuissance face à la femelle qui, grâce à ces informations, le tenait fermement entre ses griffes sans qu'il n'ait pu rien faire à cela. Son sourire s'élargissant sur son visage, il ferma les yeux avant de demander, d'un ton étrange..Presque mélodieux, contrastant avec les propos qu'il s'apprêtait alors à tenir :

- Il serait fâcheux qu'il y ait usage de la force pour de simples informations..N'es tu pas de mon avis?

Dreamy

Torment

Carnival ft. Plague

Dreamy

Torment

feat Carnival.

Ne le quittant pas des yeux, sourire malsains aux babines et murmure imaginaire aux oreilles, Plague regardait l'estival pensif et, sans le quitter de ses prunelles ensanglantés, elle attendit sa réponse d'un air presque serein malgré l'enfers qui se déroulait à ses côtés.

- Nous sommes tous deux de fiers trompeurs, alors, au point de leurrer l'autre, sans savoir que lui même vous leurre aussi. Nous sommes tous deux coupables, alors.

Un rire léger et lent s'échappa une nouvelle fois de sa gorge alors qu'elle sentait le goût ferreux du sang emplir cette dernière.
Il avait raison, mais sur quel point ? Plague haussa les épaule avant de faire entendre  à son tour son propre murmure:

"Il semblerait en effet..Bien que, quelque soit le crime, mon esprit comme le votre n'en tiendra ni culpabilité, ni souvenir"

Un sourire satisfait s'afficha sur son visage alors qu'elle ferma les yeux d'un air de détachement. Seul un soupir bruyant que venait de lâcher  l'estival réveilla son intérêt.

"- Bien. Je te propose un ultime deal : Je te fais ta promesse, que je tiendrais pour sûr, sois-en assurée, tu me donnes ces informations, et je te raccompagne jusqu'à la frontière. Je doute que tu puisse faire tout le chemin du retour dans...Hmm..Ton état. "

À peine eut il finit qu'elle éclata de rire. Plissant les yeux d'un sourire de malice quoiqu'un peu moqueur selon certains point de vu. Elle s'amusa tout d'abord à lui lancer une pique. Après tout, il venait de lui sortir une grosse gosse connerie, ou en tout cas, une chose que l'automnale considérait comme tel, mais ça l'arrangeait.

"Et ben. Même le chapelier fou serait un gentleman maintenant ? Cependant j'imagine que ça pourra toujours m'être utile."

Son sourire ne la quittant toujours pas, elle reprit donc.

"Marché conclu dans ce cas ?"

Levant le museau afin de jeter un œil à la blessure qu'elle venait elle même de lui infliger d'un certain air de détachement. Elle y observait la ronce grimpante s'étendre le long de la fourrure coloré du loup. Cela était plutôt une blessure grave à vrai dire, bien plus qu'avec le guérisseur. De sales nuits étaient en perspectives pour l'estival mais ça, c'était pas son problème. Elle connaissait ou plutôt supposait le remède de sa malédiction.
Ayant finit son léger diagnostic, elle reporta son regard incarnat aux yeux de l'estival, répliquant simplement.

" dites moi,Carnival. Quel est donc votre pouvoir ?"

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Torment

Carnival ft. Plague

 

Sans plus se soucier de leur potentielle signification, Carnival observa de nouveau la louve blanche maculée de sang rire à gorge déployée pour la énième fois depuis le début de cette insolite rencontre... Dans l'état second et pourtant lucide qui les habitait tous deux, l'estival au pelage coloré se contentait d'étirer ses babines en un sourire mesquin, moqueur ou tout simplement dément, pour accompagner le rire strident de la femelle qui, quand elle se fut "calmée", lui lança :

"Et ben. Même le chapelier fou serait un gentleman maintenant ? Cependant j'imagine que ça pourra toujours m'être utile."

Il haussa les épaules et gloussa à son tour. Indifférent et pas vexé pour si peu, il se contenta d'hocher la tête d'un air volontairement exagéré, appuyant la pique de l'autre. Il ne prit pas la parole. Où du moins, il n'en eut pas le temps : Plague continua sans se soucier de laisser l'estival répondre :

"Marché conclu dans ce cas ?"

A ces paroles, ses oreilles se dressèrent, son attention rappelée alors. Enfin, elle se montrait raisonnable! Son marché ne présentait que des avantages...Et le refuser n'aurait pas mener bien loin ni l'un ni l'autre des deux lupins tourmentés. Un air satisfait s'installa sur son visage et il plissa doucement les yeux tandis qu'il répondait, de sa voix mauvaise, rythmée, presque mélodieuse.. :

- Absolument, ma très chère, marché conclu.

Elle n'avait pas tellement le choix, de toute manière..Mais Carnival se retint bien de le souligner. Dans cette atmosphère de crise, chaotique, d'une démence partagée par deux êtres, s'était déjà installé l'idée qu'en ce lieu, il y avait deux bourreaux..Et deux victimes. ° Le bourreau, c'est chacun de nous pour l'autre.° pensa t-il en étirant plus encore son sourire carnassier, retenant sa jubilation dans cette scène au suspense insoutenable..Si imprévisible que tout pouvait basculer d'un moment à l'autre du bon ou du mauvais côté de la balance...A supposer qu'il y en ai seulement un. Le mâle brun avait l'impression de danser vivement sur des charbons ardents avec la petite louve albinos.

Demeurant sur ses gardes, donc, il la regarda attentivement observer la blessure qu'elle lui avait elle même infligée avec autant d'intérêt qu'un écureuil en a pour l'astronomie. Il la laissa ,sans broncher à un seul moment, terminer son diagnostic et planta son regard pourpre dans le sien tandis qu'elle prenait de nouveau la parole, dominant désormais cet échange de paroles inutiles :

" dites moi,Carnival. Quel est donc votre pouvoir ?"

Alors là. Il était déçu. Il s'attendait à quelque chose d'un peu plus pertinent..Quel rapport pouvait-il y avoir entre cette blessure et son pouvoir..? Ou plutôt SES pouvoirs. Mais dans cette conversation, elle était désormais reine et il ne pouvait que se conformer à ses dires, exécuter ses désirs. Désormais, elle faisait les questions. Et lui faisait les réponses...Alors il n'avait d'autre choix que de lui dire ce qu'elle voulait entendre, sa démence excitée à l'idée d'évoquer le pouvoir qui faisait sa fierté..Celui qui définissait sa personne toute entière. Se léchant les babines et jubilant à nouveau, Carnival parla enfin pour dire quelque chose :

- Mon pouvoir ? Et bien, si tu le demandes... Je suis capable de créer de puissantes illusions...Si proche de la réalité qu'on s'en trouve forcément désorienté...Néanmoins, je ne peux en user à ma guise..Sinon..

Il étouffa un ricanement sinistre, tandis que la spirale de son oeil gauche se mettait à tournoyer vivement, à peine visible alors car cachée par la chevelure abondante de l'estival...
Quelque chose l'avait frappé, dans les paroles de Plague : elle s'était mise à la vouvoyer. Subitement. Comme ça. Hop. Elle était passé de l'extrême familiarité à la courtoisie décente. Trépignant d'impatience et ayant l'impression de perdre son temps, Carnival montra brusquement les crocs, son moral vacillant dangereusement. Fouettant vivement l'air de sa queue, il cracha, passant du calme malsain à l'agressivité belliqueuse en un clin d'oeil :

- Où veux tu en venir?!
 

Dreamy