Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

♦Techniquement je n'étais pas chez eux... Mais je n'étais pas chez moi non plus, cependant aller à la pêche aux infos en ces périodes d'épidémies de mes deux ovaires ne semblait pas non plus une si mauvaise idée au départ.
Au départ.
Là j' étais passée par les terres des Hivernaux mais ça à la limite ça ne m'avait pas trop impressionnée, mon charme fonctionnait pour les faire gobber que je n'étais qu'un pauvre guérisseuse s'étant perdue. Forcément quand on a un beau cul et un peu de magie ça suffisait amplement et au pire, il lui restait son deuxième don qui pouvait agir aussi. Et lui il marchait à tous les coups, car aussi bien qu'il avait servi sa mère Audrey, il le faisait avec elle.
Je fis un clin d'oeuil à son glowstick, symbole de mon don et de celui de ma mère, lui au moins il ne me pourrissait pas la vie. Contrairement à l'autre tâche au fond de ma tête. Mais elle était silencieuse, en même temps la veille, j'avais dut pister plusieurs heures une biche histoire que le tribut de sang soit suffisant. Un pacte était un pacte après tout.

Tandis que j'oscillais hésitante une patte de l'autre côté de la ligne imaginaire séparant les terres de l'Hiver et de l'Eté je me dis que ma décision n'était pas aussi présente que ce que je pensais.
Cette histoire d'épidémie m'avait rendue méfiante.
Je ne participais même pas à la recherche de remède, préférant me la couler douce. Si le printemps n'était pas atteint, pourquoi sans faire? La sélection naturelle entre les ratés et les plus proches des dieux se ferait vite. Et elle ferait partie de l'équipe gagnante bien évidemment.

M'enfin bon, si j' avais le malheur de tomber sur quelqu'un de pas très facile à manipuler la conversation risquait de ne pas être de tout repos. Et si il était malade... Je me barrerait sans demander mon rester.
Abandonnant quelques secondes mon masque de demoiselle un peu perdue, j' eus un rictus avant de traverser la frontière et de me mettre en trottiner cheveux aux vents et commençant déjà à haleter à cause de la chaleur.
Quelqu'un me tomberait dessus bientôt et nous aurions sans doute une conversation et dans le pire des cas, se perdre arriver à tout le monde. Et un de mes nombreux talents outre les attaques dans le dos et invisibles, restait ma capacité à mentir comme une arracheuse de crocs.
Bientôt un bruit se fit entendre et je repris un air timide et apeurée la queue entre les pattes arrières tandis qu'à l'intérieur de moi, la voix soupirée.

"- Il... Il... Il y a... Quelqu'un?"

Je maitrisais le rôle de la jolie demoiselle en détresse à la perfection sans me vanter.

♦ Et un gars barbouillé de couleurs vives arriva, grand, musculeux, en bref un colosse dont la menace était nettement diminuée par son étrange haut de forme.
Aux muscles, je me doutais que avait à faire à un garde, génial... Ce n'était pas les plus faciles à manipuler mais pas les plus compliqués non plus et puis... Merde quoi il sifflotait!
Ouais c'était con, mais ça avait cassé tout son aspect titanesque à mes yeux et puis j'étais prête à parier que je courrais plus vite que lui.

"Il n'est pas normal."

Jure... Je n'avais pas remarqué. Une voix teintée d'ironie qui était mienne résonna mentalement en réponse à celle dénuée d'émotion qui m'avait avertie.
N'importe qui ayant un minimum d'instinct de survie ce serait sans doute barré la queue entre les pattes à la vue d'un mastodonte pareil.
Sauf que je n'avais pas la moindre notion de ce qu'était l'instinct de survie... Trop ancrée dans la folie pour ça et pas assez pour m'en rendre compte avec une pointe de dépit certes mais en même temps... Avec ça je n'aurais sans doute jamais eu mon addiction à l'adrénaline.

Restant dans mon rôle de jeune et fragile louve intimidée soumise blablabla je me ratatinais sur place, réprimant un petit gémissement et couchant les oreilles tandis que mes boucles glissaient sur mon visage cachant mes yeux qui pouvaient être perçus par certains comme un indice de menace.
Valait mieux ne pas prendre de risque.
Soumise mais pas oméga, même moi Vyper je ne saurais imiter un oméga.
Bref, d'une voix rauque et grognante il s'adressa à moi et tout mon corps exprimait la peur, la crainte et la soumission. Tout ce que je ne ressentais absolument pas.

"- M...Monsieur excusez moi... Je ne voulais vraiment pas... Mais j'étais en quête de remède contre l'ép... L'épidémie. Et je me suis égarée et du coup... Je me suis dit qu'en étant au frontière je croiserais peut-être quelqu'un pour me ré-indiquer comment rentrer chez moi ou un malade à aider."

Je savais comment soigner et me faire passer pour une guérisseuse serait aisé de plus, j'avais veillé durant ma marche à planquer des plantes médicinales dans ma chaussette, certaines plantes qui ne poussaient que chez les hivernaux justifiant son passage.
Et sur ses propres terres je m'étais roulée dans le pavot une plante reconnue dans chaque clan comme une plante médicinale.
Mais je restais prudente tandis que depuis qu'il était arrivé mon don de saison se répandait de manière imperceptible, ce n'était qu'en voyant la réaction du loup à mes paroles que je pourrais envisager la suite.

♦J'avais toujours été confiante en ce pouvoir qui me garantissais presque toujours une protection des mâles, mais visiblement, à chaque règle il y avait des exceptions, mentalement je lâchais un juron gardant la tête blessé, mon petit manège de louve soumise marchait à merveille mais le loup qui s'adressait devant moi n'avait pas l'air du genre preux chevalier, ce qui aurait était parfait pour mon plan.
Et je commençais à courir un gros risque.
Enfin ce n'était pas comme si me prendre une tannée ou en mettre une me déranger mais je n'aimais quand même pas salir mon pelage.

De toute manière il n'y avait que peu de solution si il résistait au "charme" du printemps, soit il était gay, soit quand il draguait il faisait le psychopathe ce qui devait attirer un type très restreint d'individus.
Bref.
Plongée dans mes pensées et presque indifférente à mon instinct qui me soufflait que j' étais en danger (il le faisait tellement régulièrement que ce n'était pas différent d'ignorer un moucheron), ce fût sa remarque au creux de mon oreille qui me fit esquisser un large rictus tandis que je redressais mon échine et relevais la tête.
Je sentis un picotement bien connu qui m'indiqua que mes iris prirent soudain une teinte bien plus orangée tandis qu'un long frisson me parcourrait de la base de sa nuque descendant jusqu'au bout de ma queue et traversant aussi bien mes pattes, me donnant l'impression que je sortais d'une mue, Elle en avait eu marre de me laisser faire la soumise. Et puis que ce soit Elle ou moi, ce loup n'avait aucun droit de parler de sa mère.

Lorsque je parlais sa voix avait changé, enfin pas vraiment vu que pour la première fois de l'échange, j'utilisais sa vraie voix, calme, d'un alto mélodieux et presque sifflante.

"- Ne t'en fais donc pas, estival, elle a bien réussi mon éducation, mais la tienne à rater la sienne au niveau de la galanterie je pense."

Je me relevais et avançais de quelques pas vers là d'où je venais avant de me tourner vers le loup, d'une patte aux griffes soigneusement entretenues et assez longues, j'écartais les mèches dont je  m'étais servies pour cacher mon regard. Je savais à quoi ressemblaient mes yeux dans ces moments là, à deux fenêtres sur l'enfer.
Mais il n'était pas non plus en reste avec sa langue non plus.
Rien dans mon attitude n'indiquait de menace, si il y avait un éclatement de violence, ce serait uniquement de sa faute. Mine de rien je n'avais pas renoncé à obtenir des information, quant à Elle, elle s'amusait de toute façon.

"- Mon nom est Vyper et toi tu es...?"

Ce n'était qu'un pseudonyme que je lui avais donné, mais d'un autre côté il ne pourrait sentir le mensonge étant donné que ce nom me collait à la peau comme le vrai et il était très peu probable que ce loup à l'oeuil en spirale (je me demandais si il s'agissait d'une lentille?) me donne le sien.

♦Qu'il fasse une geste menaçant et je n'étais qu'à un pas de la frontière, en dehors de cette frontière si il m'attaquait cela revêtrait une toute autre dimension. Car me faire chopper en m'étant battue sur un territoire ennemi mettrait ma meute et moi dans la merde mais se contentait de bavasser de l'autre côté d'une frontière était autre chose.
De plus le fait que mon premier pouvoir revêtait de deux possibilités auxquelles j'avais déjà réfléchi, soit il était gay, soit il avait un pouvoir pour contrer le mien.
Et si cela avait été un pouvoir, menaçant comme il l'était, il m'aurait sans doute dit de cesser mon manège, car oui le don de ma saison était toujours actifs, je n'aurais donc aucun sérieux souci si un tiers se ramener. Sauf si c'était une femelle. En cas, j'avais toujours mon autre pouvoir contre lequel le loup devant moi ne pourrait pas vraiment lutter non plus.

De toute façon mon corps mince, presque maigre, était taillé entièrement pour la course. Merci aux gênes de mes parents, la course pour chasser et la course pour tuer, je savais que je n'y laisserais pas grand chose en cas de danger.
Mais je savais aussi qu'il ne me filerait aucune information, ce Carnival.
A mon étonnement et au Sien, il m'avait donné son nom, nom qui lui allait drôlement bien avec ses couleurs flashy et peinturlurées. J'étais debout et me contentait de lui rendre un regard neutre et cette fois dénué d'expression, j'attendais de voir, tout simplement.

"- Elle m'y a aidé un peu, je l'avoue humblement."

J'esquissais un sourire à la montée de souvenir, elle avait surtout copié les techniques à sa mère, notamment la manière dont celle-ci souriait à son père devant eux et se contentait d'une voix calme de rappeler quelques règles dans la tanière. C'était toujours impressionnant de voir l'effet de la voix de sa mère dénuée de tout ton et n'étant même pas enrobée du pouvoir que celle-ci possédée.
Ma longue queue se balançait légèrement tandis que doucement ma frange repoussée vers l'arrière retombait sur mon regard incendiaire, je n'entrerais pas dans un jeu de regard car lui, n'avait pas apprivoisé sa folie et cela pouvait s'avérer dangereux.
Il ne fallait pas qu'au plaisir du jeu, j'oublis la situation douteuse dans laquelle j'étais.

"- Allons bon, Carnival, si je suis ici c'est que j'ai forcément quelque chose à faire non?"

Ma voix mélodieuse avait prit un ton nonchalant, car je l'étais, bien que mon second pouvoir sommeillait à la surface et se tiendrait près à agir.

"N'oublis jamais que tu m'as pas apprivoisée."
"Oui je sais c'est un accord pour éviter notre destruction commune."
"J'appréciais ta mère"
"C'est pour cela que tu l'as détruite."

Car même si j'avais fait de la folie mon alliée, c'était elle qui avait brisée ma mère. Donc le loup devant moi avait des attirances pour les mecs, p'tain, ça me faisait une belle jambe ça. Je ne pouvais à présent que rester pour m'amuser un peu où me barrer à présent. Et m'amuser avec lui serait comme danser au bord d'un gouffre, riche en adrénaline.
C'est sans doute ce qui me fit rester, plus que le désir  que cette chose au fond de ma tête avait.