Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

La louve fut surprise, quand Henneke bondit devant elle pour la protéger.
Ce qui mit Léynéa hors d'elle, c'est que ce fut la louve quui répondit en premier :
"- Et tu crois que le coeur obéit à ses régles?"
Léynéa, déjà en rage, accentua ce sentiment avec cette réponse.
Le coeur vaudrait plus que son clan?
Que sa vie?
Que ses amis?
...Que son honneur?
Léynéa sentit une grande forme de colère chez Sheyla, et ses larmes n'étaient là que pour calmer sa rage.
Oui, elle devait les séparer.
Coûte que coûte.
Pour eux.
Pour leur survie dans les clans.
-Je vous laisse le choix.
Soit vous partez en exil, seuls, loin de tout, ayant interdiction de revenir, mais au moins votre amour vous nourrira...dit la Bêta Automnale en regardant Sheyla, qui eu un grognement et transperça Léynéa du regard.
Soit vous vous quittez.
Henneke sembla anéanti de la dernière proposition.
Sheyla, voyant son âme-soeur s'auto-détruire, grogna vers Léynéa, qui elle, ne laissait passer aucune émotion.
S'ils ne se décidaient pas, Léynéa devrait demander un Conseil auprès d'Ypso et de Moune, afin de les avertir de la situation.

Dans les ruines, camouflée par la brume m'entourant, j'observais la scène.
Je souriais en regardant les deux tourteraux s'embrasser, puis le moment n'appartenant qu'à eux, je me mis en retrait. Toutefois, peu souhaiteuse que quelqu'un vienne les interrompre dans un moment si intime, je restais sur mes gardes. J'allais m'allonger plus loin, m'allongea et disparut, inodorante.
Mon oreille perçante, plusieurs dizaines de minutes plus tard, avertie par l'instinct, je m'éloignais. Je sentie une présence autre que celles deux deux jeunes loups.
Je reconnu l'odeur d'une Automnale. Cette odeur ressemblait à celle du jeune loup.
M'approchant, je m'entoura de brume.
Indétectable, je restais à côté de la louve qui avait surgit quelques instants plus tôt. Je vis sa colère, sa honte pour son clan et pour la trahison du jeune loup ainsi que de la Printanière nommée... nommée...Sheyla.
Mon cœur rata un battement.
Ce n'était pas possible.
En tout cas, je préférais ne pas y penser.
Je préférais me concentrer sur Léynéa. Je m'approchais d'elle, toujours invisible. Puis je lui murmurait quelques mots avant de partir :

– Te venger sur eux ne sert à rien. Ils ont droit à l'amour comme tout le monde y a droit...

Je m'éclipsait.

Un frisson parcoura l'échine de Léynéa.
Une voix prudente et comme défunte sortie du silence.
"-Te venger sur eux ne sert à rien. Ils ont droit à l'amour comme tout le monde y a droit... "
Léyna se campa sur ses pattes.
-C'est une raison pour tout laisser tomber ?
Cet amour est ravageur, il tue la fierté, l'honneur, et même les amitiés.
Je ne pense pas que tous soient d'accord avec ce raisonnement, ils ont le droit à l'amour, c'est évident, mais pourquoi ne pas être partis dans le clan d'à côté, si les loups de ledit clan sont si attirants ?
La Bêta d'Automne était si renfrognée, désormais...
Qu'elle avait envie de crier.
Oublier, oublier...
Revenir louveteau...
Elle était impliquée dans trop d'affaires louches, elle voulait comme, arrêter, recommencer, faire que la scène soit du mieux possible...
Que Sheyla ne connaisse pas Henneke, qu'elle n'ai pas de frère et soeurs, pas de passé, qu'elle soit née de nulle part, qu'elle n'ai aucun passé, que tout aille bien, comme à l'époque que Snéyie lui avait contée...
Comme cette époque où les Clans n'existaient pas, où les loups allaient tous bien, pouvaient aimer n'importe qui, quiconque qui leur plaisait...

Les différences n'existaient pas, on était loup, c'était tout ce qui importait...
Tu nais loup, tu meurs loup.
Tu n'es pas "automnale", "estivale", ou encore...

Le monde a changé, trop changé, beaucoup trop changé...

Il fallait être des robots.
Nés pour combattre.
Avant, on naissait pour combattre le mal, les pumas, les aigles, les animaux dont les loups étaient simples proies.
Aujourd'hui, nés pour combattre quoi ..?
D'autres loups, juste parce qu'il dépasse une "ligne de territoire"...

Peu importe, si on veut survivre, il faut jouer les robots.
Inconsciemment, involontairement, juste par éducation et habitude.

Léynéa allait les dénoncer.
Que ça plaise à des voix, ou non.
Que ça plaise aux "traîtres" ou pas.

-Très bien, puisque vous avez apparemment choisis votre destinée...

Léynéa tourna les talons, et après avoir contemplé le couple dérobotisé, détourna le regard et s'éloigna.
Ils ne lui avaient même pas répondu.
Pas défendu, pas clamé leur innocence.
Léynéa devait demander un Conseil auprès des deux alphas printanniers et Automnaux.

J'étais restée en retrait.
J'avais surveillé la louve Léynéa.
Mais j'étais restée uniquement pour Sheyla. Pour elle et son Loup. Pour honorer son père. Et pour offrir une belle vie à sa fille. Avec de l'amour. Comme son père l'avait voulu...
Je la regardais. Elle avait grandit en beauté, entourée d'une famille d'accueil l'aimant. Quand je l'avait revue, avec que son père ne meure, elle était beaucoup plus jeune...
Mais aujourd'hui, elle était plus resplendissante encore de son héritage Hivernal. J'étais si heureuse de la revoir... enfin... depuis tant d'années...
En cadeau, c'était sa vie et son amour que je lui offrirais.
Je lui offrirais, c'était décidé. Oui, elle aurait l'amour qu'elle voulait... au risque de ma vie.
Quand j'avais juré à mon oncle de veiller sur Sheyla, même de loin, je n'avais pas bien jugé ce que cela nécessitait. Aujourd'hui, je comprenais. Et j'étais décidée à suivre mon engagement.
Au risque de ma vie.
Alors, je revenais près de Léynéa et, grâce au chant LibreLune, je l'immobilisais. Je me rapprochait d'elle, invisible par la brume, je lui soufflais es mots à l'oreille d'une voie glaciale :

– Je crois que je ne me suis pas assez fait bien comprendre. Sheyla possède une place particulière dans mon cœur. Et sa vie m'est précieuse. Alors si tu touches à ces loups, tu sautes.

Léynéa écarquilla des yeux, elle ouvrit la bouche, la referma. Je repris :

– Alors maintenant, tu t'en vas et tu les laisses tranquilles. Et que je ne te revoies pas sur mon chemin...et encore moins sur celui de Sheyla.

Puis, je desserrais les liens du chant qui la tenaient immobile pour qu'elle choisisse ce qu'elle devait faire.

La louve était Léynéa, je la conaissais, elle était comme moi une Bêta Automnale. Malgré ceci, je me méfiais de sa présence. Et j'avais vu juste :

-Bravo.
Vraiment, bravo.
Chacun de vous deux aviez le choix.
1/ Rester seul(e)
2/ Etre avec des loups de vos clans
3/ Etre coupable de trahison, et risquer l'exil.
Vous avez fait fort.
Bravo.

Je couchais les oreilles et fronçais les sourcils. Elle avait raison, elle pouvait nous dénoncer comme des traitres aux deux Alphas de nos clans.

- Et tu crois que le coeur obéit à ses régles ? demanda ma douce. J'admirais son courage; je ne pouvais rien faire ou dire.

-Je vous laisse le choix.
Soit vous partez en exil, seuls, loin de tout, ayant interdiction de revenir, mais au moins votre amour vous nourrira...
Soit vous vous quittez, a continué Léynéa.

-Très bien, puisque vous avez apparemment choisis votre destinée...

Je regardais la louve disparaitre, ne savant que faire. Je restais immobile, je me sentais petit, comme si Tigbarein m'avait battu et encore pire. Tout était sombre et triste de nouveau, la nuit était retombée à mes yeux. Je savais que Léynéa nous dénoncerait et qu'on était des traitres.

Sheyla se blottissa sur mon cou, mais je détournais mon regard, ne voulant croiser ses yeux en larmes. Je restais muet pendant des minutes où des heures, je ne savais plus, elles paraissaient être des éternités. J'ai fini par murmurer d'une voix si basse, que je me demandais si je l'avais dit réellement :

- C'est fini.

Henneke n'avait toujours rien dit.
Léynéa s'éloignait lorsqu'elle fut comme stoppée dans ses mouvements.
La voix, encore.

"– Je crois que je ne me suis pas assez fait bien comprendre. Sheyla possède une place particulière dans mon cœur. Et sa vie m'est précieuse. Alors si tu touches à ces loups, tu sautes. "

Léynéa ouvrit des yeux ronds. Mais qui était cette voix pour la menacer ?

"– Alors maintenant, tu t'en vas et tu les laisses tranquilles. Et que je ne te revoies pas sur mon chemin...et encore moins sur celui de Sheyla."

Puis Léynéa redevint libre de ses mouvements.
Cette voix menaçante ne lui faisait pas peur.
Elle allait tuer Léynéa à coups de mots...?
La Bêta Automnale eu un sourire mauvais avant de retourner à sa mission.
Henneke avait parlé, chuchoté, murmuré, tellement imperceptiblement que Léynéa se demanda si il n'avait pas juste pensé.
Elle n'avait pas entendu ce qu'il disait.
Elle s'en contre-fichait.
Elle allait le dire aux Alphas.

Un conseil se préparait.

Non, à ce moment, rien n'indiquait que l'Automne et le Printemps allaient connaitre une des plus grandes guerre jamais connue.

Seule, Léynéa, le savait.

Et tout partirai de ce savoir.

Henneke resta de marbre, évitant de croiser mon regard. un lourd silence s'imposa entre nous. Je regardais la louve Automnale qui s'en allait. Henneke murmura, très bas, j'aurais aimé ne pas entendre.

- C'est fini

Comme pouvait-il oser penser que je laisserais des Alphas décider de mon sort, je ne l'avias jamais fait. Je me décollais d'Henneke, pleurant de plus belle, je n'arrivais pas à croire qu'il avait dit cela. La louve Automnale fut arrêta soudainement, comme prise au piège, une étrange brume l'entourant. La brume se dissipa aussi soudainement qu'elle était apparu et la louve repris son chemin comme s'il ne s'était rien produit. Je la regardais partir et quand je la perdis de vue je me retournais vers Henneke, le forcant à me regarder dans les yeux, mes yeux remplis de larmes.

Je pouvais voir sa détresse et sa colère. Je finis par détourner le regard, c'était trop dur à supporter après ce qu'il venait de dire. J'avais tellement peur, j'étais en colère, les émotions se mélant dans mon esprit.

- Ma mère avait raison de dire que les Automnals sont sans coeur... comment peux-tu laisser tomber si facilement, sans te battre. Il n'y a rien de terminé tant que nous ne le voudrons pas.

Sheyla m'a forcé de la regarder, mes yeux mouillés plongèrent dans es siens, mais elle détourna le regard, et je baissais le mien. Moi, le fier guerrier, j'avais perdu, j'avais baissé la tête, j'avais déçu ma douce. Cette dernière dit d'une voix tremblante :

- Ma mère avait raison de dire que les Automnals sont sans coeur... comment peux-tu laisser tomber si facilement, sans te battre. Il n'y a rien de terminé tant que nous ne le voudrons pas.

Ses paroles m'ont cassé le coeur.... Si j'en avais, selon elle.
Je levais lentement le regard, mes larmes avait seché un peu, je regardais la louve de mes yeux peints en sang.

- ...Ca ne servirait à rien...

Je me levais et ajoutais :

- Mais tu as raison : se battre n'est pas toujours la meilleure solution..

~ Du moins j'espère... ai-je pensé