Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Blue avait fini par laisser Nymeria et Loki. Il fallait qu'elle satisfasse seule sa curiosité. Et sa mélancolie il fallait bien l'avouer. Ces humains qu'elle ne pouvait toucher étaient bien différents de ceux avec lesquels elle avait pu vivre. Cependant ils lui rappelaient ceux qu'elle voyait dessinés dans les livres de contes de l'Enfant. Ce devait être des humains du temps qu'Il appelait « autrefois ». Si elle avait bien saisi ça voulait dire que c'était des êtres qui avaient existé il y avait bien longtemps. Tant et si bien qu'on ne se souvenait d'eux qu'à travers les histoires. La bâtarde guettait les visages, en cherchant un qui aurait ressemblé à Maman ou une qui aurait été semblable à l'Enfant. Ou même un qui aurait été comme l'Homme. Celui qu'elle avait le plus fréquenté... Celui qu'elle avait aimé et haï tout à la fois. Il était bon avec elle mais avait tant semé la mort. La tristesse s'était abattue sur l'âme de la solitaire. Elle qui tentait de rester forte en toutes circonstances se sentait maintenant lentement glisser vers le fond. Comme en ce soir d'hiver où l'Enfant était descendu pour lui dire de vivre. Sauf qu'elle avait dans l'idée que si elle recommençait à vouloir se laisser mourir il ne viendrait pas. Il avait eu le droit une fois, il ne l'aurait pas deux. On ne le lui avait pas dit. Ce n'était qu'une intuition, comme une sorte de savoir qu'elle avait acquis par un miracle quelconque.
La nuit commençait à tomber. La musique se faisait plus rythmée, plus festives, tandis que des odeurs alléchantes montaient des cuisines. Il allait être temps pour ces étranges humains de manger. Mais, avant cela, ils continuaient de parler entre eux dans leur étrange langage où les mots et les corps n'étaient pas toujours d'accord. Ça Blue ne l'avait jamais compris. D'autant plus qu'ils ne semblaient pas même en avoir conscience. Enfin, ce n'était pas son problème. Elle laissa ses pas la guider à travers un immense couloir au bout duquel elle trouva un balcon. La vue était impressionnante et beaucoup de bipèdes étaient attroupés ici. Ils regardaient le ciel. L'un d'eux faisait même quelque chose de bizarre. Assis sur un tabouret, des couleurs sur les genoux, il capturait le ciel. La solitaire le regarda, aussi émerveillée qu'une enfant. Elle avait déjà vu des tableaux mais jamais comment cela sa faisait. Un léger sourire vint étirer ses babines et chasser un tant soit peu les ombres de son cœur. Ces humains n'étaient peut-être pas si bêtes. Ils savaient au moins apprécier la beauté d'un couché de soleil. La louve se blottit aux pieds du peintre. Il était le seul à être assis et c'était ce qu'elle faisait lorsque Maman voulait regarder le ciel le soir mais que l'Homme ne voulait pas qu'elle sorte seule. Même alors qu'elle était encore petite elle était plus grande que la plupart des chiens. Normal pour une bâtarde. Mi louve mi chienne. Cela lui avait attiré bien des ennuis mais, quand elle accompagnait Maman pour la protéger, c'était une bonne chose. La louve couleur nuit finit même par clore les yeux, rêvant d'une main douce caressant doucement son pelage. Son cœur se serra à cette pensée et elle rouvrit les yeux. D'autant plus qu'une odeur de loup se portait maintenant à son museau. Elle redressa la tête, les oreilles dressées et les narines frémissantes. Elle connaissait cette odeur. Une printanière. Lorsqu'elle aperçut le pelage gris d'Aoi elle se détendit quelque peu. Elles s'étaient déjà rencontrées à plusieurs reprises. Tout irait pour le mieux. Il n'y avait pas de raisons de s'affoler. Blue l'appela par son nom, souhaitant attirer son attention sur elle sans qu'elle n'eut à bouger. Elle n'alla tout de même pas jusqu'à reposer sa tête sur ses pattes. De toute manière c'eut été impoli.

Hors-Rp x'):

La printanière ne semblait pas réellement prêter attention aux humains se trouvant autour d'elle. Elle regardait quelque chose si se trouvait par terre et, apparemment, c'était fort intriguant. D'ailleurs elle ne tarda pas à rejoindre la solitaire, toujours installée aux pieds du peintre telle un chien un peu trop imposant. La Tueuse déposa un petit objet doré à ses pattes en lui demandant ce que cela pouvait bien représenter. La bâtarde eut un léger sourire. Ce visage n'était pas celui qu'elle avait chéri mais, de par son aspect étrange, il était quelque peu semblable à celui de l'Enfant.

- Ce n'est qu'un enfant. Un jeune humain si tu veux ils ne font jamais bien de m...

La phrase mourut sur ses babines tandis qu'une odeur qu'elle ne connaissait que trop bien parvint à son museau. Une odeur qu'elle pensait ne plus jamais avoir à sentir et qui venait gâcher le plaisir de ce début de soirée. Elle avait aimé l'Homme mais jamais lorsque la boisson prenait possession de son corps. Whisky qu'il appelait ça. Il la laissait dehors tandis qu'il restait des heures dans les pub. Et elle l'attendait, patiente. Elle ne lui en voulait pas parce qu'elle savait pourquoi il faisait ça. Et elle l'aidait. Elle avait traqué les siens avec acharnement avant de les rencontrer. Les membres de son ancienne meute. Les yeux azur étaient maintenant emplis d'orage. Blue n'écoutait plus ce qu'Aoi pouvait lui raconter. Elle n'était plus là, happée par ses souvenirs elle sentait la réalité s'étioler autour d'elle. La louve grise n'avait pas pris conscience de son malaise. Ou alors n'en avait-elle cure. Tout comme l'Homme oubliait parfois de prendre soin d'elle lorsque la boisson prenait le pas sur sa conscience et que la tristesse noyait son âme. La louve couleur nuit tenta de revenir au présent. Elle ferma un instant les paupières, les muscles tremblants. Elle ne s'était pas même rendue compte qu'elle s'était relevée et avait adoptée une posture défensive. Ce n'était pas contre la printanière, vraiment pas. Ce n'était que de la faute de ce passé qu'elle croyait avoir enterré. Mais le passé n'était jamais bien loin. Toujours prêt à frapper à notre porte.

- Jamais je n'avalerai ça. Jamais.

Sa gorge était serrée et sa voix lui semblait étrange. Depuis combien d'années n'avait-elle pas ainsi perdu le contrôle de ses nerfs ? Agressive et désagréable elle l'était c'était certain. Mais, par dessus tout, elle était toujours maîtresse d'elle même. Mais, en cet instant, trop de choses venaient la troubler. Elle ne savait plus que faire, plus que dire. Le passé et le présent ne semblaient plus qu'étrangement faire qu'un tandis que les humains présents sur le balcon continuaient de s'agiter sans les voir. La bâtarde déglutit, tentant de reprendre contenance.

- Ce n'est pas bon pour nous et je pense que tu t'en rendras rapidement compte. Et si ce n'est pas maintenant ça sera demain matin.

Elle se souvenait parfaitement des grognements que poussait l'Homme lorsqu'il avait passé trop de temps au bar la veille. Elle ne savait pas exactement de quels maux il souffrait dans ces cas là mais, dans tous les cas, ça n'avait pas l'air agréable. Enfin, Aoi verrait bien.

- C'est la première fois que tu vois des êtres humains ?