Oxymore était venu faire un petit tour ici pendant la nuit. Cela faisait longtemps qu'il n'était pas revenu dans cet endroit qu'il considérait comme sa propriété. C'était sa propriété privée. De plus, depuis sa dernière victime aucun loup ne s'était risqué à venir le voir. Il ne pensait pas que d'autres viendraient d'ailleurs. Apparemment la rumeur s'était propagée qu'un Monstre trainait dans le château hanté. Il ne venait ici que certaines nuits, lorsqu'il sentait qu'il était sur le point de craquer. Qu'il pourrait pénétrer dans la tanière de sa belle et lui faire du mal. Du mal pour la posséder. Alors il venait ici. Son désir le taraudait et il s'acharnait contre les meubles et les murs, rendant la bâtisse encore plus délabrée qu'elle ne l'était avant sa venue. Il déambulait dans les escaliers, passant de pièce en pièce, torturés par ses sentiments et par le Monstre. Le Monstre voulait du sang. Toujours plus de sang. Son pouvoir fusa, faisant imploser une vitre.
Il entendit soudain un grincement. Le grincement caractéristique de la porte d'entrée. Il avait appris à le reconnaître depuis bien longtemps. Il était dans l'une des pièces adjacentes. Il se faufila, tel une ombre dans le vestibule. Il distingua une silhouette verte. Il huma son parfum. Une odeur de fleurs comme celle de Moune. Mais elle n'avait pas le même impact sur lui. Il ne sentait pas cette vague de désir monter en lui lorsqu'il voyait l'Alpha printanière.
Le Monstre en lui s'agitait. Une nouvelle proie venait d'apparaître. Allait-il se laisser aller à jouer avec ce loup vert ? Oui, sûrement. Il était las d'attendre et d'être sage. Il avait besoin de sang et de douleur. Il avait besoin de semer la mort et le désastre. Il était né pour ça. Il était le Prince des Ténèbres après tout. Il avança dans la douce lueur du soleil qui filtrait à travers les vitres crasseuses. Un sourire mauvais ourlait ses lèvres et toute son attitude clamait sa dangerosité. Il parla de sa voix mielleuse et si semblable à du poison liquide. Cette voix qui avaient fait hérisser les poils de nombre de ses ennemis. Une voix qui annonçait une mort aussi imminente que douloureuse.
- Qui es-tu pour t'introduire ainsi dans mon antre ?
Sa question n'était que pure rhétorique. Il n'attendait aucune réponse à sa question. Il huma de nouveau l'air. Une femelle. Cela ne faisait aucune différence. Il voulait sa mort. Il voulait se repaître de sa chaire et s'abreuver de son sang.