J'aime me promener dans la forêt. En plein été, elle est luxuriante. Sa flore y est en pleine abondance, particulièrement les fleurs et les baies. Mais j'aime aussi les cris des animaux, le chant des oiseaux, le trottinement des petits rongeurs, le vrombissement des insectes volants. Rares sont les prédateurs ou animaux qui nous sont dangereux... Mais je me méfie des serpents : certains sont vicieux et leur venin très toxique... Mais pour l'instant, je ne me fais aucune peur à leur sujet : ils dorment, aux heures les plus chaudes de la journée, dans leur tanière. Je peux me promener tranquille.
Je hume l'odeur enivrante des différentes essences florales et boisées, quand soudain, une autre odeur, animale vient frapper mes naseaux. « Un loup ! » Telle est ma pensée consciente à cette seconde. Qu'un autre loup qu'un guérisseur se promène seul sans sa meute en pleine forêt est un peu inhabituel. Il ne se passe pas deux minutes avant que je n'aperçoive une fourrure claire, allongée dans la pénombre de la forêt. Le loup est une jeune louve en fait, et vue l'odeur âcre que dégage son corps, elle est mal en point. Elle semble assoupie sur le sol rafraîchi par l'ombre des arbres, à deux pas d'un point d'eau. Quel âge peut-elle bien avoir ?
Je m'approche d'elle et inspecte sa fourrure. Elle est fiévreuse, c'est incontestable. Mais cela ne ressemble pas à un empoisonnement : elle n'a aucun spasme, aucune salivation excessive... un gros rhume alors ? Après tout, elle a tout d'une hivernale. Si le froid l'a saisie profondément, il est possible qu'elle soit venue se réchauffer en été.
Pendant que je l'inspecte, je la vois ouvrir ses yeux clairs. Elle sursaute quand elle me voit, se dresse en prenant appuie sur ses pattes avant et me montrer les dents, alors que les présentations n'ont pas encore été faites... charmant caractère !
« Je ne vais pas te faire de mal ! Je suis la guérisseuse estivale Natsaka. Je peux t'aider !
Ses yeux brillent de fièvre, je sais qu'elle n'est pas en état d'attaquer qui que ce soit. D'ailleurs ses pattes avant ne la portent plus : je la vois se rallonger, tremblante et furieuse d'être si faible. Je me promet en mon fort intérieur de ne la quitter que lorsqu'elle pourra à nouveau tenir sur ses pattes.
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