Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Je fixais la mer, le sourire aux babines. Mes oreilles frémissaient, tournaient à droite, à gauche, attentif aux cris des mouettes, à l'eau qui allait et venait sur le sable. Malgré les monstres, les catastrophes qui se produisaient en ce moment, j'étais heureux. Et puis j'adorais cet endroit. Ce phare mystérieux, les oiseaux, la mer, le sable... Un lieu calme, idéal et propice à une petite sieste au soleil.
Ce que je fis immédiatement, m'éloignant de l'eau, m'allongeant sur le sable sec au pied du phare. Je soupirais, me souvenant que par les temps qui couraient, mieux valait ne pas dormir sans se protéger, quelle que soit la protection ou le moyen de dissimulation utilisé. Je me concentrais alors, créant un petit vent qui emmenait mon odeur vers le large, et une bourrasque qui créa un monticule de sable qui me rendait discret et me dissimulait aux yeux d'intrus éventuels.
Puis je m'étirais, posait ma tête sur mes pattes, fermait les yeux, puis sombrait dans le sommeil.

Je sentais le soleil sur ma fourrure, le sable doux sous moi, le petit vent que j'avais créé m'ébouriffant le poil. En ouvrant les yeux, je ne vis d'abord rien. En effet, ma mèche blanche me cachait les yeux, et je secouais la tête pour la repousser sur le côté.
Je me levais, promenant mon regard alentour, histoire de m'assurer que j'étais bien seul. Ne repérant aucune empreinte sur le sol et aucun loup sur la plage, j'en conclus que j'étais bien seul.
Je fixais l'horizon, le soleil allait se coucher dans à peine une ou deux heures.
°J'ai bien le temps de chasser un peu!°
Je souris, donnais un coup de patte dans ma "protection" de sable, puis sautais par-dessus. Le nez au vent, j'essayais de repérer une proie quelconque, qui se serait caché à la bordure de la plage, à l'abri des joncs.
°Hourra!°
L'odeur d'une grive venait de me parvenir. Je courais discrètement vers les joncs, m'aplatissais au sol, avançant lentement vers ma proie. Je bondis, achevais ma proie, la prenais dans ma gueule. Je me tournais alors, des plumes pleins la gueule.
Et je me retrouvais nez à nez avec une louve, je bondissais en arrière, balbutiant milles excuses à l'intention de l'inconnue:

- Ho, pardon, excusez-moi, désolé, je ne vous avez pas vue.

Mes paroles étaient incompréhensibles, j'avaient des plumes sur la langue, et cela me chatouillait et m'empêchait d'articuler correctement.

Blue était venue sur le territoire estival pour se réchauffer un peu. L'hiver s'était bien installé dans les terres neutres et malgré son poil bleu nuit bien fourni elle avait envie d'avoir chaud. Elle alla donc pour une fois sur le territoire estival qu'elle connaissait peu. Elle n'y allait que rarement n'aimant pas particulièrement l'eau, et par conséquent la mer, ni les chaleurs trop intenses. Mais l'hiver l'avait obligée à venir jusque là. Elle ne voulait pas rester plus longtemps que nécessaire. Juste le temps qu'elle ait un peu plus chaud et qu'elle trouve quelque chose à se mettre sous les crocs. Parce que la couche de neige s'étant posée sur les terres neutres avaient repoussé les animaux dans leur terriers. Enfin, lorsqu'ils n'étaient pas morts de froid. Même la plaine abondante ne recelait plus cette multitude d'animaux comme à l'habitude. La solitaire commençait donc à avoir faim. Bien sûr, elle aurait encore pu tenir quelques temps mais autant profiter des bonnes conditions du territoire estival temps qu'elle y était. Comme ça elle n'aurait pas parcouru du chemin pour rien.
La louve bleue finit par parvenir sur une plage. Plage sur laquelle se tenait un phare. Les monuments humains faisaient toujours un drôle d'effet à la louve. Ils n'avaient rien à faire ici et lui serraient toujours le coeur. Il ne fallait pas qu'elle repense à son passé. C'était inutile. Elle ne vivait plus parmi les humains donc nul besoin de songer à eux. Elle était maintenant solitaire sur Four Seasons. C'était tout ce qui importait : le présent. Blue se désintéressa donc vite du phare pour s'enfoncer un peu plus dans les fourrés bordant la plage. Ici elle devrait pouvoir trouver quelque chose à manger. Un autre loup avait du se faire la même réflexion vu qu'il avançait plaqué au sol vers une grive. La solitaire manqua laisser échapper un grognement de mécontentement. Pourquoi fallait-il qu'elle tombe encore sur quelqu'un ? Elle n'avait vraiment pas de chance. Elle qui ne demandait rien qu'un peu de tranquillité, elle allait encore en avoir pour ses frais.
Tandis qu'elle tentait de contourner le loup aux étranges couleurs ce dernier se saisit de sa proie avant de partir à reculons. Avant de percuter Blue de plein fouet. Cette dernière, l'instant de surprise passée, sauta lestement en arrière. Trop près, il était trop près. Son poil se hérissa et elle se retint de découvrir ses crocs. Il ne l'avait peut-être pas fait exprès.
°Tu te ramollis ma vieille Blue avant tu n'aurai pas hésité à lui sauter à la gorge sans chercher où étaient ses motivations.°
Le loup, estival à en croire son odeur, tenta de dire quelque chose mais ce fut incompréhensible. La solitaire laissa ses prunelles azur courir le long du corps de son adversaire potentiel. Légèrement plus grand qu'elle il avait des muscles bien formés et devait être bon combattant. Mais cela ne faisait pas peur à Blue. Elle se targuait de n'avoir peur de rien et de personne. Sûrement une attitude due à son habitude d'être constamment seule et de devoir ne s'en référer qu'à elle même en cas de problème.

- On ne parle pas la bouche pleine. C'est impoli.

La voix de la solitaire était, comme à son habitude, glaciale. Elle ne savait pas se montrer aimable avec des étrangers. Elle ne faisait pas partie de ces loups toujours heureux de rencontrer du monde dans n'importe quelles conditions. Pour l'instant, elle se demandait simplement à qui elle avait à faire. Comme elle, le loup avait de jolis yeux bleus. Même s'ils ne renfermaient pas la même glaciale détermination. Ils étaient plus doux.

La louve sauta en arrière elle aussi, le poil hérissé.
J'humais l'air, l'odeur de l'inconnue était celle d'une solitaire, et je déposais ma proie au sol, à mes pattes.
J'éternuais alors, à cause des plumes qui s'étaient accrochée dans mes poils et qui me chatouillaient le museau. Je m'essuyais d'un coup de patte, enlevant d'un coup toutes les plumes. Puis je relevais la tête, regardant la solitaire dans les yeux, qu'elle avait bleus, glacials et distants, me mettant en garde, comme pour me dire de ne pas m'approcher, de rester à l'écart. Elle était jolie, avec son épais pelage bleu, son collier à clous qui la faisait garçon manqué. Malgré son attitude de défi et de méfiance, je n'étais pas mal à l'aise, sur mes gardes. J'étais au contraire détendue, quoique un peu gêné par mes balbutiements.
Je m'aperçus que la louve me détaillait du regard, s'arrêtant sur mes larges épaules, mes pattes musclées. Elle n'avait pas l'air de me craindre, bien au contraire. Pourtant, si elle s'attaquait à moi elle trouverait en face d'elle un Tueur en pleine forme. Bien sûr que je ne la tuerais pas, mais je lui prouverais que je n'étais pas qu'un estival incapable de résister face à un adversaire quel qu'il soit.
La louve dit, distante et glaciale:

- On ne parle pas la bouche pleine. C'est impoli.

Elle avait plongé ses yeux dans les miens, et je soutenais son regard bleuté sans fléchir. Je répondit alors, d'une voix douce et sereine:

- Oui, excusez-moi pour cette indélicatesse. Et excusez-moi également pour vous avoir poussé, je ne vous avais pas vue.

Je souris, essayant de détendre l'atmosphère et de briser le mur de glace qu'elle avait battit entre nous. Voyant qu'il n'en étais rien, je repris:

- Je m'appelle Colours, Tueur estival.

Contrairement à la plupart des Tueurs, qui craignaient la réaction des autres à l'annonce de leur grade, je n'en avais que faire. Les loups n'ont pas à me juger sur ce que je représente et mon rôle dans mon Clan. Je suis loyal et ne vais pas me laisser démonter par quelques remarques fumeuse de faibles qui n'ont rien de plus que les mots pour blesser. Je m'assis, puis demandais, détaché:

- Et vous, qui êtes-vous, si ce n'est pas indiscret?

J'eu un petit rire ironique, avant d'ajouter:

- Bien sûr que c'est indiscret, mais qu'importe. Je ne vais pas me priver de poser une question sous prétexte qu'on pourrait me croire fouineur, puisque ce n'est pas le cas. Alors, qui êtes-vous, sombre inconnue solitaire?

Je souris de plus belle, les yeux rieurs et la tête penchée sur le côté. Cette louve me paraissait du genre parano, et j'avais bien envie de la décoincer. Par ce côté charmeur que j'avais, je ressemblais un peu à mon demi-frère, Rody Night, qui était un dragueur né.

"- Oui, excusez-moi pour cette indélicatesse. Et excusez-moi également pour vous avoir poussé, je ne vous avais pas vue."

Ca elle avait remarqué. Cet espèce d'imbécile lui avait marché sur les pattes. La solitaire continuait de le fixer tandis qu'il la détaillait des pattes à la tête. Elle ne sourcilla pas sous cette inquisition. Sous son épais poil d'hiver il ne risquait pas de remarquer grand chose. Et s'il attaquait il ne serait sûrement pas le moins surpris des deux. Blue en fut certaine lorsque ce Colours lui annonça son rang de Tueur. Il se croyait invincible ? Elle pourrait tout à fait lui faire comprendre qu'il n'en était rien. Il pensait être le seul à avoir pris des vies ? C'était tout aussi faux. Sur Terre il lui avait fallu se montrer plus dure pour gagner le respect et sa dose de nourriture. La vie sur Four Seasons n'était jamais aussi dure qu'elle pouvait l'être sur Terre. Le loup multicolore était bien impertinent et il continua de parler à Blue comme s'il la connaissait de longue date. Ce qui n'était pas le cas bien évidemment.

"- Et vous, qui êtes-vous, si ce n'est pas indiscret?

La solitaire émit un léger grognement. Bien sûr que c'était indiscret. Et non, elle ne voulait pas en parler. Elle voulait simplement partir et oublier cette rencontre qui lui était bien désagréable. Cela lui faisait une raison de plus pour ne plus mettre les pattes en territoire estival. Ce loup n'avait aucun respect pour les loups de sa condition à en croire ses questions. N'avait-il jamais appris à tenir sa langue ? Le loup se rendit compte tout seul de l'absurdité de sa question à en croire le petit rire qu'il laissa échapper. Il répondit lui même à la question qu'il venait de poser, imperméable à l'air farouche et glacial de la louve bleue.

"- Bien sûr que c'est indiscret, mais qu'importe. Je ne vais pas me priver de poser une question sous prétexte qu'on pourrait me croire fouineur, puisque ce n'est pas le cas. Alors, qui êtes-vous, sombre inconnue solitaire?"

Colours pencha sa tête sur le côté, un éclair de malice dans ses yeux bleu ciel. Cette attitude fit hausser un sourcil amusé à la solitaire. Quel étrange loup. Cette tête penchée le faisait ressembler à un louveteau ayant trouvé une quelconque curiosité. A cette réflexion la solitaire retrouva son air glacial. Elle n'aimait pas qu'on la prenne pour une bête de foire et c'était l'impression qu'elle avait.

- Blue, solitaire.

Comme toujours elle s'était présentée de la manière la plus concise possible. Elle n'avait rien d'autre à ajouter. Cependant, elle se doutait que l'estival n'allait pas en rester là. Ce n'était pas possible autrement. Il lui avait déjà montré qu'il était curieux et n'hésitait pas à poser les questions lorsqu'elles lui venaient à l'esprit. La solitaire n'aimait pas ça. Elle avait ses secrets et tenait à les garder. Quoique, même si elle lui racontait sa vie il ne comprendrait sûrement pas. Elle eut un petit sourire sarcastique lorsqu'elle reprit la parole.

- Tu n'as pas besoin d'en savoir plus Monsieur le curieux maladroit. Ma vie ne regarde que moi. Et sûrement pas un loup des clans.

Blue ne les méprisait pas à proprement parler mais elle avait tendance à les trouver bien trop évaporés et pas assez méfiants. La méfiance était celle qui l'avait protégée pendant de trop nombreuses années. Au point qu'elle était devenue sa seule et unique compagne. Les liens sociaux ce n'était pas son point fort, il fallait aussi dire qu'elle s'en fichait éperdument. Quelle était l'utilité d'avoir des amis ? Aucun, elle pouvait parfaitement s'occuper d'elle sans avoir personne pour la chaperonner.

La solitaire me fixait, et haussa un sourcil, l'air amusée. Mais cela ne dura que quelques secondes, car elle reprit presque immédiatement son air glacial et distant. Décidément je m'y prenais mal avec elle. Certes, j'étais un peu trop curieux parfois, m'enfin elle pourrait être un peu plus aimable. Quoique, les solitaires sont souvent renfermés, méfiants, et il paraît que les femelles sont pires que les mâles. J'en avais la preuve sous les yeux.
Pourtant, je ne ressentais pas d'animosité à son égard, à peine de l'agacement à son rembarrement. C'est alors qu'elle se présenta, avec cette voix froide, si glaciale qu'elle aurait pu me transformer en glaçon si elle m'avait soufflé dessus, du moins c'était ce que j'imaginais.

- Blue, solitaire.

C'était court, efficace, rapide. Elle n'avait pas l'air d'aimer les loups, ou même la compagnie en général.
Ainsi elle se nommait Blue, c'était un prénom simple, qui lui convenais parfaitement, tant à cause deson pelage bleu nuit qu'à ses grands yeux bleus. Quant au fait que 'était une solitaire, je l'avais compris, merci. J'aurais espérais qu'elle m'en dirait un peu plus, mais elle avait bien le droit d'avoir sa petite vie à elle, et de ne pas vouloir en parler. Surtout aux inconnus dans mon genre.
Je m'aperçus qu'elle souriait, ironique et dédaigneuse. Juste après elle dit:

- Tu n'as pas besoin d'en savoir plus Monsieur le curieux maladroit. Ma vie ne regarde que moi. Et sûrement pas un loup des clans.

De toute évidence elle n'était pas douée pour les relations amicales. La solitude n'est pas la meilleure compagne dans la ie, mais elle convenait à certains.
Et apparemment, Blue était le genre de louve qui aime avoir son jardin secret, sa vie perso bien à elle dans son petit coin solitaire. Et moi, qui avait eu la malchance de faire preuve d'un peu trop de curiosité, elle ne pouvait de toute évidence pas m'encadrer, ainsi que les loups des clans en général. Je ne comprenais pas pourquoi, mais après ses paroles vicieuses, je n'allais pas m'aventurer à poser une question de curiosité polie, elle serait capable de me répondre d'un coup de patte bien senti. Je n'avais pas peur, mais je n'avais pas non plus envie de me faire un nouvel ennemi, en l'occurence une louve solitaire marginale qui devait sans doute être une redoutable combattante, d'après les muscles fins que je pouvais percevoir sous son épais pelage bleuté.
Je m'assis, et je me renfermais sur moi-même, montant mes barrières mentales pour me protéger de toute instrusion psychique au cas où, puis dis:

- En effet ta vie ne regarde que toi, mais si faire preuve de politesse et d'égard envers une belle louve est un signe de maladresse et de curiosité mal placé, nous n'avons pas les mêmes idées sur la politesse. Pardonne-moi, je vois bien que tu ne veux pas me parler et préfére être seule, mais je compte rester ici encore un moment. Je ne t'adresserais donc plus la parole, car je n'ai aucune envie de me faire encore rabrouer. Et au fait, Monsieur le curieux maladroit s'appelle Colours, alors souvient-en... Blue, solitaire...

Je soutenais son regard, montrant que même un loup des Clans pouvaient faire preuve de méfiance, et que je n'étais pas un fouineur mal élevé, incapable de prouver sa volonté et sa détermination. Un sourire neutre étira mes babines, et j'agitais négligemment la queue en signe d'agacement.
Puis je saisis ma proie, en signe d'au revoir j'inclinais la tête dans un gracieux et élégant mouvement de courtoisie, me levait vivement, puis passait à côté de la louve sans trop m'approcher, j'avais bien vu qu'elle aimait avoir son petit espace vital personnel.
C'était dommage que cela ai viré à la mini-dispute, j'avais immédiatement apprécié cette louve, bien que sa réserve, son air glacial et ses paroles virulentes ne soient pas les meilleurs atouts d'une louve, quelle qu'elle soit, pensais-je en retournant au bord de l'eau, elle n'était pas pour me déplaire. Mais elle semblait ne pas souvent avoir de compagnie, ce qui la rendait irrascible, irritante et agaçante. Toutefois, je ne serais pas contre la voir une autre fois, et peut-être, que de l'amitié pourrait naître entre nous, qui sait.
Je me rendis compte que j'avais espéré qu'elle m'arrête, mais je m'étais fait des idées. Blue, solitaire, et apparemment décidée à le rester toute sa vie, sans compagnon, sans louveteaux, sans amis.

"- En effet ta vie ne regarde que toi, mais si faire preuve de politesse et d'égard envers une belle louve est un signe de maladresse et de curiosité mal placé, nous n'avons pas les mêmes idées sur la politesse."

Blue garda son air glacial même si, intérieurement, elle se demandait si elle ne s'était pas montrée un peu dure. Il fallait dire qu'elle avait été surprise. D'habitude elle était tout de même moins ... moins sur la défensive. Enfin, tout dépendait des circonstances. Il fallait aussi dire qu'elle était rarement venue sur les terres estivales et se sentait donc en danger. L'ignorance était sa pire ennemie et elle était omniprésente ici. Elle ne connaissait ni Colours ni le territoire qu'elle parcourait elle était donc sur les nerfs avant même de rencontré le loup au pelage bariolés. Qui continuait de parcourir son corps du regard. La jaugeait-elle ? Elle espérait en tout cas que ce n'était pas pour l'attaquer ensuite. Elle ne voulait pas se battre contre lui. D'une part parce que les Tueurs restaient des adversaires coriaces et, d'autre part, parce qu'elle s'en voulait encore un peu de s'être montrée si sèche.

"-Pardonne-moi, je vois bien que tu ne veux pas me parler et préfére être seule, mais je compte rester ici encore un moment. Je ne t'adresserais donc plus la parole, car je n'ai aucune envie de me faire encore rabrouer."

Oui, vraiment, elle s'était montrée un peu sèche. Le loup ne voulait apparemment vraiment pas la vexer en posant de telles questions. Si ce doute était maintenant bien en place dans son esprit on n'aurait jamais pu le deviner depuis l'extérieur. Elle restait aussi impassible qu'au début de la rencontre. Elle ne pouvait pas se permettre de montrer la moindre faiblesse et il n'était pas dans son caractère d'avouer ainsi ses erreurs. Du moins, pas à un étranger qu'elle venait de malmener. Peut-être que s'ils se revoyaient il en serait autrement. Ou peut-être pas. Peut-être aussi qu'elle ne reviendrait jamais sur les terres estivales. Elle ne pouvait pas dire ce que l'avenir lui réservait, elle avait bien le temps de voir. Elle ne pensait pas mourir avant un bon moment et avait donc le temps de revoir le loup aux multiples couleurs. Ce dernier finit son discours par quelques mots bien sentis.

"- Et au fait, Monsieur le curieux maladroit s'appelle Colours, alors souvient-en... Blue, solitaire..."

La solitaire ne répliqua même pas. Elle n'avait rien à dire. C'était de sa faute si la situation était si tendue et si l'air se faisait si pesant. Elle n'aurait vraiment pas du parler ainsi à l'estival. Elle le surveilla tandis qu'il la contournait, sa proie dans la gueule, sans passer trop près craignant sûrement sa réaction. Il fallait dire qu'elle avait été vive lorsqu'il lui était malencontreusement rentré dedans auparavant. Elle parla si bas qu'il ne dut pas l'entendre.

- Je ne risque pas de l'oublier. Colours ...

Et c'était tout à fait vrai. C'était bien la première fois qu'elle s'en voulait réellement d'avoir était rude avec quelqu'un. Elle l'était pourtant presque toujours sans éprouver le moindre remord. Elle ne voyait pas pourquoi aujourd'hui était différent. Elle n'avait pas de réponse et se contenta donc de reprendre elle aussi le chemin qu'elle avait quitté en tombant sur l'estival. Elle pensait bientôt oublier l'incident et repartir sans encombres sur ses terres. Enfin, les terres qu'elle disait siennes alors qu'elles n'étaient à personne en particulier, les terres neutres. Elle parvint à attraper une proie sans trop de difficulté. Cependant certaines paroles du tueur estival lui trottaient toujours dans la tête "une belle louve". Elle ne savait que penser de ces mots. Était-ce de l'ironie ou simplement une pique en réponse de ses sarcasmes ? Ou peut-être était-il sincère. Blue donna un coup de dent rageur dans sa proie. Elle n'aimait pas douter ainsi d'elle même et des paroles des autres. Vraiment, elle avait eu raison de dire qu'elle n'oublierai pas l'estival parce que, pour l'instant, c'était mal parti.
Elle ne s'attarda pas plus que nécessaire sur les terres estivales. Elle repartit, comme elle l'avait prévu, vers les territoires neutres évitant soigneusement de repasser aux alentours du phare. Elle ne voulait pas retomber sur le tueur maintenant. Il occupait déjà suffisamment son esprit sans qu'elle n'en rajoute sciemment une couche.

[On fait la suite où ? =3]

(On continue sur les terres neutres si ça te convient, à n'importe quel endroit là-bas, à toi de voir, moi j'ai une préférence pour le saule pleureur mais c'est toi qui vois ce qui te convient le plus.)

RP fini