Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Yoake, après quelques jours d'entrainement avec l'aide de Faelwen, pris enfin son premier tour de garde en tant que veilleuse. Elle était toute seule, mais un peu plus confiante. Elle savait qu'on pouvait la confondre avec un renard. Le goupil pouvait être mangé par des loups, mais c'était un carnivores à l'odeur et au gout moins appetissant. Les loups qui pourraient l'attaquer seraient rares, à moins qu'ils ne reconnaissent en elle une louve. Les terres de Four Seasons étaient fertiles, manger du renard n'était pas un comportement qui collait aux loups de ses terres.

C'était le matin. Le soleil était encore assez bas et l'odeur de l'humus se répendaient avec l'humidité de la rosée du matin. Yoake percevait des voix de l'interieur des terres automnales, celles des automnaux et des voix à l'exterieur de loups d'autres territoires. C'était ces dernières voix astrales qu'elle devait surveiller. Elle devait veiller à ce que ces voix qu'elle localisait à l'exterieur n'entre pas. Si elle l'entendait, elle devait prévenir des autmonaux.
Il n'y avait pas beaucoup de voix qu'elle entendait, vu qu'elle ne les percevait qu'à une distance de un kilomètre.

Yoake commençait à avoir faim et parti en quête de quoi se nourrir tout en restant sur les abords de la frontière. Elle s'interompit net en entendant une voix qu'elle n'avait pas perçue avant. C'était en se déplaçant qu'elle avait repéré cette voix qui était sur la frontière même. Etait-ce un automnal ou un étranger ? Il fallait qu'elle vérifie.
Prudemment, elle parcoura la distance qui la séparait de la voix astrale. Elle se tapit derrière un tronc d'arbre pour appercevoir le loup qui se trouvait là. Comment savoir si c'était un automnal ou pas ? Elle devait l'espionner pour le savoir.

Je colorais le paysage autour de moi au fur et à mesure que j'avançais sur le Territoire de l'Automne. Je parcourais le territoire depuis deux jours, après m'être réveillée en pleine nuit avec une irrésistible et irrépressible envie de chercher une trace de Kenjio. La frontière était non loin, et si je ne trouvais pas l'odeur de mon frère, je la traverserais.

Au bout de plusieurs heures de marches, colorant le paysage autour de moi tout en humant l'air avec empressement et concentration, je sentis mes pattes trembler. Je n'avais même plus la force de lever la tête. J'étais debout au mileu d'une petite clairière, dont l'un des côtés était bordé d'un tronc d'arbre.
Ce n'était plus mes pattes qui tremblaient maintenant, mais tout mon corps. Je sentis des larmes chaudes et au goût amère de la défaite glisser lentement sur mes joues beiges. Mes larmes s'écrasaient au sol, et je me retrouvais finalement les pattes toutes mouillées. Je gémis, criant le prénom de mon frère, désespérée.
Un tremblement me parcouru, j'hoquetais, mes pattes cédaient et je m'effondrais sur les feuilles d'automne qui recouvraient le sol. Je me repliais sur moi-même, et laissais la fatigue avoir raison de moi.

J'étais dans une grande clairière ensoleillée et herbeuse. Il y avait une ta,ière sur ma droite. Je discernais deux grande ombres. Soudain, quelque chose me percuta de plein fouet, et je me retrouvais plaquée au sol, un Kenjio adolescent au-dessus de moi. Pour le déstabiliser, j'étirais la tête et lui léchais le museau. Il éternua et fit un bond en arrière. Alors que je bandais mes muscles, me rassemblant sur moi-même, prête à lui bondir dessus, on me retint par la peau du coup. Une odeur fraîche, mêlée de menthe et de sauge, me parvint au museau, suivi d'une odeur sèche et langoureuse. Je me retournais, et vit une petite louve brune aux motifs bleus, rose et noirs, aux yeux vairons. Elle me sourit, puis m'emmena dans la tanière, me déposant sur une douce litière de fougère, en me conseillant de me reposer. En allant dans la tanière, je croisais le regard doré du mâle et me souvenais: ces deux loups étaient mes parents!! Le mâle, mon père donc, me sourit, et je détaillais son pelage court noir, blanc, bleu et jaune. Il était beau.
Ma litière était douce agréable, et ma mère revint, poussant Kenjio du museau. Celui se coucha contre moi en grognant, et nous nous endormions tous les deux. À mon réveil, il ne restait plus que mon frère et moi dans la tanière. La nuit était tombé, l'odeur de nos parents ancienne. Il y avait une autre odeur, horrible, boueuse et peu ragoutante. Je gémis, et hurlais à la lune, accompagné de Kenjio. Je criais au secours, et me débattais.

Soudain, je me réveillais. J'étais au milieu d'un trou, entouré d'une petite montagne de feuilles. Je soupirais, essuyais mes larmes avec ma patte, puis m'assit. Je regardais à droite, à gauche. C'était le petit matin, et le souvenir de mon songe était bien présent. Je devinais que ce n'était pas qu'un simple rêve, c'était ainsi que ça s'était passé.
Je grognais, les dents à découvert, et me relevais. Je tournais en rond en faisant les cent pas. Je finis par crier:

" Kenjio!!! Mon frère, si tu m'entend, je t'en prie, reviens!!!! Tu me manques!!"

Je m'assit, parlant tout bas, et pensant fortement dans l'espoir qu'il m'entende d'une manière ou d'une autre.

" Je t'en supplie grand frère, reviens-moi. Nous chercherons nos parents ensemble, mais reviens me chercher je t'en supplie."

Je sursautais. Une odeur automnale venait de me parvenir, elle provenait de derrière le tronc d'arbre. Je lançais avec défi:

" Qui que tu sois, sors de ta cachette et montre-toi!! Nous faisons partie du même clan, tu n'as rien à craindre. Je suis Kamilla, Tueuse automnale et soeur de Kenjio. Ainsi que la fille de deux illustres inconnus, marmonnais-je."

Je plantais mes pattes dans le sol, attendant que le loup, ou plutôt la louve, se montre.

Yoake remarqua que des feuilles mortes avaient été retournées, dégageant une forte odeur d'humus. La louve qui se trouvait là faisait les cents pas, tournant en rond. Son pelage melait brun et crème et ses yeux traduisait une douleur profonde. Elle ne tournait pas par colère, mais par tristesse. Sans doute était-elle perdue psychologiquement.
Yoake se força à ignorer sa compassion pour la louve et à retourner à sa tâche.

" Je t'en supplie grand frère, reviens-moi. Nous chercherons nos parents ensemble, mais reviens me chercher je t'en supplie."

Ainsi donc, elle cherchait son frère.
Mais vite, la louve perçut l'odeur de Yoake. Pas étonnant, il est difficile de cacher son odeur face à quelqu'un qui tourne en rond au milieu des arbres, la brise avait du faire parvenir l'odeur de Yoake. Mais cette dernière ne put s'empêcher de se recroqueviller de peur quand la louve aboya:

" Qui que tu sois, sors de ta cachette et montre-toi!! Nous faisons partie du même clan, tu n'as rien à craindre. Je suis Kamilla, Tueuse automnale et soeur de Kenjio."

Qu'elle se dévoile rassura Yoake, mais elle restait inquiète. Il s'agissait d'une tueuse tout de même et Yoake n'était qu'une petite veilleuse frêle et craintive.

De toute façon, elle n'avait pas le choix. Après quelques longues secondes d'hésitation, Yoake sortit doucement de sa cachette sous le regard inquisiteur de la tueuse. Elle essayait de paraitre naturelle, mais son allure n'avait rien de sur. Elle faisait un effort considérable pour ne pas ramper la queue entre les pattes ni baisser les oreilles. Elle se trouvait donc dans un stade intermédiaire. Les pattes légèrement fléchie, la queue raide et les oreilles bougeant sans cesse.

Yoake s'arrêta à deux bons mètres de la louve, prête à décamper au moindre geste agressif.
Tendue, elle se présenta:

- Je me nomme Yoake, nouvelle recrue automnale et veilleuse. Je t'ai entendue et comme nous sommes proches de la frontière, je devais m'assurer que tu n'étais pas d'un autre clan.

Yoake ne précisa pas que la voix qu'elle avait entendu provenait de l'esprit de la louve. Elle entendait toujours la voix, mi-triste, mi-méfiante et quelques mots lui parvenaient qu'elle essayait d'oublier. Yoake détestait ne pas pouvoir stopper son pouvoir et entendre sans cesse ce que les autres avaient dans la tête et dans le coeur. C'était une atteinte à la vie privée, involontaire, mais présente.

Une jeune louve rousse, au poitrail, au ventre, au museau et aux pattes beiges sortit de derrière le tronc d'arbre. Elle avait de grands yeux bleus étonnants. Son regard trahissait sa peur et son anxiété.
° Elle doit avoir peur de moi.°
Je la fixais, consciente que mon regard était inquisiteur, mais qu'on pouvait également y percevoir ma tristesse et mon désespoir.
Ses patte étaient légèrement fléchis, ses oreilles remuaient dans tous les sens, et sa longue queue avait l'air raide comme un bâton. En effet, elle avait peur de moi. Je détendis soudain mes muscles, je n'avais rien à craindre d'elle, et étant d'un naturel doux, je n'avais aucune envie de me disputer ou d'entamer les hostilité avec une camarade de l'Automne. D'autant qu'il était rare que l'un d'eux ne m'adressent la parole, gentiment ou pas. J'avais très peu d'amis, mais ils bénéficiaient de mon entière confiance et loyauté.
Je reportais mon attention sur la jeune louve, qui s'était arrêté non loin de moi, tous ses muscles tendus, prête à bondir à la moindre alerte. Je soupirais intérieurement.
° Pourquoi ont-ils tous la même réaction en apprenant que je suis Tueuse?!°
La rouquine dit alors:

- Je me nomme Yoake, nouvelle recrue automnale et veilleuse. Je t'ai entendue et comme nous sommes proches de la frontière, je devais m'assurer que tu n'étais pas d'un autre clan.

Elle avait l'air de ne pas avoir tout dit, et semblait un peu gênée. Je dit, d'une voix douce et rassurante:

- Bonjour Yoake. Excuse mon agressivité, mais je suis un peu sur les nerfs en ce moment. Et je comprend que tu sois venue voir ce qui se passait, c'est ton rôle après tout.

À peine avais-je fini ma phrase que je déclenchais sans le vouloir un tourbillon sur ma droite. Aussitôt, je le fis disparaître. Je m'excusais:

- Pardon, mais lorsque je ressens des émotions fortes, mes pouvoirs se manifeste involontairement. Alors comme tu es nouvelle recrue? demandais-je après une courte pause.

Je suris et m'asseyais, la tête penchée sur le côté.

La voix de la louve se fit plus douce:

"Bonjour Yoake. Excuse mon agressivité, mais je suis un peu sur les nerfs en ce moment. Et je comprend que tu sois venue voir ce qui se passait, c'est ton rôle après tout."

Yoake commencait à peine à se détendre qu'elle apperçut un tourbillon se déclencher, sortit de null part. Il était évident que c'était une manifestation du pouvoir de Kamilla, mais Yoake sursauta et se tassa un peu plus.

Le tourbillon disparu et Yoake se redressa.

"Pardon, mais lorsque je ressens des émotions fortes, mes pouvoirs se manifeste involontairement."

Yoake hocha de la tête. Elle connaissait les difficultés que pouvaient déclencher les pouvoirs.

"Alors comme tu es nouvelle recrue?"

Nouveau hochement. Yoake se rendit compte de son silence un peu trop timide et s'empressa d'ajouter:

- Oui, en fait, je suis arrivée il y a quelques semaines sur Four Seasons. Comme je ne suis pas assez forte pour vivre seule, j'avais besoin de rejoindre une meu ... un clan.

Yoake s'était rattrapée. Les loups de Four Seasons ne fonctionnaient pas comme ceux du monde des humains. Dans le monde des humais, les loups vivaient en meute, tous regroupés et se séparaient rarement. Mais ici, les loups vivaient dans des clans, sur de vastes territoire où chacun vivait un peu dans son coin en effectuant les tâches de son rang. Les pouvoirs permettaient aux loups de chasser en solitaire sans problème, alors que dans le monde des humains, chaque loup dépendait de la meute pour survivre.

Yoake décida de parler de son pouvoir. Elle connaissait celui de Kamilla et elle pensait que cela serait plus juste de lui confier le sien.

- Je peux entendre les voix astrales des loups, les voix de l'âme. Mais je ne le controle pas, il est toujours en action, sans que je puisse l'arrêter. Ma portée est de quelques kilomètre, d'où mon rôle de veilleuse. Je peux repérer les loups avant qu'ils ne flairent mon odeur. Il ne s'agit pas vraiment de lire les pensées, ajouta-t-elle précipitemment, mais plutôt d'entendre les échos des pensées, j'entend les voix, mais je ne distingue pas clairement ce qu'elles disent.

Au fur et à mesure qu'elle parlait, Yoake se détendait et finit par se montrer à l'aise.

La jeune louve hocha la tête. Je me demandais pourquoi elle ne parlait pas. Mais c'est alors qu'elle expliqua:

- Oui, en fait, je suis arrivée il y a quelques semaines sur Four Seasons. Comme je ne suis pas assez forte pour vivre seule, j'avais besoin de rejoindre une meu ... un clan.

Elle avait hésité avant de dire le mot clan. Je me demandais bien ce qu'elle avait voulu dire. Et aussi d'où elle venait.
Pour l'instant, elle avait l'air pensive. Alors que j'allais lui demander d'où elle venait, elle confia:

- Je peux entendre les voix astrales des loups, les voix de l'âme. Mais je ne le controle pas, il est toujours en action, sans que je puisse l'arrêter. Ma portée est de quelques kilomètre, d'où mon rôle de veilleuse. Je peux repérer les loups avant qu'ils ne flairent mon odeur.

Un pouvoir utile, qui correspondait parfaitement à son rang de veilleuse. Elle s'empressa d'ajouter:

- Il ne s'agit pas vraiment de lire les pensées, mais plutôt d'entendre les échos des pensées, j'entend les voix, mais je ne distingue pas clairement ce qu'elles disent.

Depuis quelques secondes, elle se détendait, à l'aise enfin.
Je reportais mon attention sur ce qu'elle venait de me dire, sur ses pouvoirs. Son pouvoir était intéressant,mais le fait qu'elle ne le contrôle pas devait être gênant. Je lui demandais d'ailleurs:

- Tu n'en a pas marre, quelques fois? Toutes ces... Voix, dans ta tête, tu dois avoir parfois envie de t'en débarrasser, d'être tranquille, seule dans ta tête, non?

Je me souvenais que mon frère avait un pouvoir de ce genre. Souvent, il s'isolait, essayant de faire abstraction de toutes ces voix dans sa tête. Son pouvoir lui venait de notre mère, qui arrivait à le contrôler, mais dépensait pour cela énormément d'énergie. Je demandais, sans attendre la réponse de la rouquine:

- Tu as essayé d'apprendre à le contrôler, ton pouvoir? Je me souviens que mon frère avait le même problème que toi. Ma mère avait elle aussi un pouvoir comme cela, mais arrivait à bloquer l'accès à son esprit, en utilisant une très grande quantité d'énergie, certes, mais elle y arrivait.

J'essayais de me souvenir si un Automnaux ou un autre loup de Four Seasons possédait un pouvoir de ce genre. Hélas, rien ne me venait à l'esprit pour le moment.

"Tu n'en a pas marre, quelques fois? Toutes ces... Voix, dans ta tête, tu dois avoir parfois envie de t'en débarrasser, d'être tranquille, seule dans ta tête, non?"

Yoake haucha de la tête, oui, elle s'en passerais bien parfois.

"Tu as essayé d'apprendre à le contrôler, ton pouvoir? Je me souviens que mon frère avait le même problème que toi. Ma mère avait elle aussi un pouvoir comme cela, mais arrivait à bloquer l'accès à son esprit, en utilisant une très grande quantité d'énergie, certes, mais elle y arrivait."

Un pouvoir semblable au sien, la surprise de Yoake était grande, mais avec elle naquit l'espoir de trouver des loups qui pourraient la conseiller et l'aider. Elle se reconcentra que les suggestions de la louve brune.

- En fait, si je ne peux pas l'arrêter, je parviens à ... l'ignorer. C'est une sorte d'entrainement de l'esprit ... Comme ceux atteint d'accouphènes doivent vivre avec un son permanent dans le cerveau. Au bout d'un moment, on arrive à vivre avec sans y preter attention et cela suffit pour dormir. Même si parfois, la fatigue et la lassitude font ressortir ses échos plus forts.

Yoake marqua une pause, pensive. Cet exercice demandait pas mal d'effort et parfois, elle craquait en fondant en larme ou faisait des crises d'angoisse comme celles qu'elle avait avant d'entrer dans le clan. Mais se savoir sécurisée par le clan affaiblissait ces crises et finissait par la rassurer. L'intensité de ces soucis changeait en fonction des tourments des autres loups. Les échos des voix astrales sont toujours plus fortes lors d'émotion forte et Yoake était particulièrement sensibles à celles qui étaient négative.

- Mais plus un loup est heureux et moins sa voix mentale me tourmente. Heureux dans le sens paisible, les accès de joie sont des cris à mes oreilles, de même que les colères ou les tristesses... Dis-moi. Tu cherches bien ton frère ?

Yoake entendait les tourments de la louve chocolat blanc et noir. Quelques part, son pouvoir lui ouvrait les portes du coeur des autres et cela lui donnait envie d'aider ceux de son clan à être en paix.

Yoake avait l'air surprise, mais dans ses yeux était apparue une lueur d'espoir. Elle dit, concentrée:

- En fait, si je ne peux pas l'arrêter, je parviens à ... l'ignorer. C'est une sorte d'entrainement de l'esprit ... Comme ceux atteint d'accouphènes doivent vivre avec un son permanent dans le cerveau. Au bout d'un moment, on arrive à vivre avec sans y preter attention et cela suffit pour dormir. Même si parfois, la fatigue et la lassitude font ressortir ses échos plus fort.

Elle fit une pause, pensive. Puis reprit:

- Mais plus un loup est heureux et moins sa voix mentale me tourmente. Heureux dans le sens paisible, les accès de joie sont des cris à mes oreilles, de même que les colères ou les tristesses... Dis-moi. Tu cherches bien ton frère ?

Je fis la grimace, je n'aimais pas beaucoup en parler aux inconnues. Mais bon, cette louve me semblait digne de confiance, et j'étais persuadé qu'elle percevait ma détresse. Cela me rassurait. Je répondais alors, essayant de dissimuler ma tristesse, sans grand résultat:

- Oui, je cherche bien mon frère. Il s'appelle Kenjio. Je ne l'ai pas vu depuis... Beaucoup de temps.

Je fis une pause, ravalant mes sanglots. Puis je relevais la tête et dis:

- Mais au fait, pourquoi me demandes-tu ça?

Silencieusement, j'espérais qu'elle l'avait rencontré un jour, et qu'il lui aurait parlé de moi.

Kamilla fit un peu la grimaçe avant de répondre. De toute évidence, c'était un sujet très sensible et Yoake s'en voulu un peu d'avoir été aussi brusque. La plainte qui atteignait les oreilles de Yoake retentit plus intense, comme un long cri déchirant et Yoake du faire un gros effort pour ne pas grimaçer à son tour.

"Oui, je cherche bien mon frère. Il s'appelle Kenjio. Je ne l'ai pas vu depuis... Beaucoup de temps."

Ils devaient être très proches pour que l'âme de Kamilla crie ainsi de douleur.

"Mais au fait, pourquoi me demandes-tu ça?"

Les cris de l'âme de la louve se calmèrent pour s'apaiser en un son plus mélodieux et plus agréable, mais qui gardaient une certaine tristesse. Yoake ne voulait pas la faire espérer inutilement, cela la ferait souffrir.

- Et bien, peut-être pourrais-je ... en dehors de mes heures de veille... t'aider à el chercher. Mon pouvoir est très utile pour trouver les loups et si lui aussi peut entendre les voix astrales des loups, alors peut-être qu'il sera plus receptif à mon pouvoir... J'ai très envie de t'aider, parce qu'il pourrait aussi m'aider, mais aussi parce que le cri de ton âme est si triste.

La voix de Yoake s'éteingnit, elle ne voulait pas laisser croire qu'elle avait pitié, car c'était faux. Elle était pleine de compassion pour cette louve, elle aussi avait été séparée de sa famille. Mais Yoake ne pourrait jamais retrouver les siens qui l'avaient rejetée à jamais de leur meute. Alors si elle pouvait aider cette louve qui avait la chance de pouvoir chercher son frère, si cela pouvait lui donner une toute petite chance de le trouver.

Elle eut à nouveau l'air pensive, et je compris que quand elle prenait cet air là elle se concentrais sur les voix qu'elle entendais. Au bout de quelques secondes, elle dit:

- Et bien, peut-être pourrais-je ... en dehors de mes heures de veille... t'aider à el chercher. Mon pouvoir est très utile pour trouver les loups et si lui aussi peut entendre les voix astrales des loups, alors peut-être qu'il sera plus receptif à mon pouvoir... J'ai très envie de t'aider, parce qu'il pourrait aussi m'aider, mais aussi parce que le cri de ton âme est si triste.

Elle finit sa phrase, mais elle donnait l'impression d'avoir voulu ajouter quelque chose, sans le faire. Je pensais à ce qu'elle venait de me dire. En effet, j'apprécierais vraiment qu'elle m'aide à chercher Kenjio. Je répondis:

- Ce serait vraiment gentil de ta part de m'aider dans mes recherches. Je te suis reconnaissante de ta proposition.

Je pensais aussi à ce qu'elle avait dit sur le cri de mon âme. Je l interrogeais machinalement:

- Qu'est-ce que tu entends par "le cri de mon âme est si triste"? Qu'est-ce que ça veut dire exactement?

J'essayais d'imaginer ça. Décidément, je ne me faisais pas à ce trop plein d'émotions. Pour me distraire un peu, je créais un tourbillon de vent colorés qui colorait les feuilles autours de lui, en attendant la réponse de Yoake.

"Ce serait vraiment gentil de ta part de m'aider dans mes recherches. Je te suis reconnaissante de ta proposition."

Yoake sourit. Kamilla avait bien interpreté ses mots et ne s'était pas vexée.

"Qu'est-ce que tu entends par "le cri de mon âme est si triste"? Qu'est-ce que ça veut dire exactement?"

Yoake réfléchit. Ce n'était pas facile d'expliquer quelque chose comme cela. Elle prit le temps de répondre, cherchant ses mots.

- Et bien, comme je te l'ai dit, je suis plus réceptive aux sentiments forts et je les entend comme des cris. Mais chaque sentiment emet un son différent facilement reconnaissable. La joie a beau faire du bruit, c'est un son mélodieux empli de chaleur. La colère est un cri de rage, rauque. La peur est très aigue, stridente, comme poussée à plein poumon. Et la tristesse, c'est comme un long cri profond, comme s'il sortait de la gorge. Plus le sentiment est fort et plus le cri retentit fortement dans ma tête. Et en même temps, les mots qui sont source de ta tristesse murmures tous ensemble. Le tout donne comme le bruit d'un cri derrière une cascade de mots inaudibles.

Yoake secoua la tête, comme pour chasser les sons qui la perturbaient.

- On dirait que plusieurs personnes parlent en même temps, mais avec la même voix. La tienne.

C'était pour cette raison que Yoake aimait rester à l'écart. Trop de loups pret d'elle donnerait une cacophonie assourdissante qui la rendrait folle.

Je vis Yoake réfléchir, avant de m'expliquer en choisissant avec soin chacun de ses mots, cherchant ce qu'elle pouvait dire et comment:

- Et bien, comme je te l'ai dit, je suis plus réceptive aux sentiments forts et je les entend comme des cris. Mais chaque sentiment emet un son différent facilement reconnaissable. La joie a beau faire du bruit, c'est un son mélodieux empli de chaleur. La colère est un cri de rage, rauque. La peur est très aigue, stridente, comme poussée à plein poumon. Et la tristesse, c'est comme un long cri profond, comme s'il sortait de la gorge. Plus le sentiment est fort et plus le cri retentit fortement dans ma tête. Et en même temps, les mots qui sont source de ta tristesse murmures tous ensemble. Le tout donne comme le bruit d'un cri derrière une cascade de mots inaudibles.

Elle m'avait très bien expliqué les choses, et ma compassion grandit encore. J'essayait d'atténuer ma douleur, ma tristesse, ma solitude, pour être comme une âme neutre, avec dans la tête l'image d'un immense lac calme. Du coin de l'oeil je la vis secouers le tête, comme pour essayer de passer à autre chose et de ne plus entendre ces voix et ces cris dans sa tête. Elle reprit ensuite son explication, avec plus d'assurance cette fois:

- On dirait que plusieurs personnes parlent en même temps, mais avec la même voix. La tienne.

J'étais surprise, pourquoi ces personnes parlaient-elles avec ma voix?
J'essayais à nouveau d'imaginer ce qu'elle devait ressentir, avant de me faire une promesse: quoi qu'il se passe, qu'elle que soit la situation, j'aiderais cette louve, Yoake, à contrôler son pouvoir, c'était promis. Je lui souris, puis dis:

- Tu explique bien. Je comprends mieux ce que tu ressens maintenant. Et je promets de t'aider à apprendre à le contrôler vraiment, tu peux compter sur moi.

Je penchais la tête sur le côté, tout en continuant à faire des efforts pour rester neutre et ne rien laisser transparaître par voix astrale. Je demandais:

- Est-ce que les voix sont moins fortes là? J'essaie de rester neutre, vide. Est-ce que tu entends quand même le cri de mon âme?

J'espérais vraiment qu'elle répondrais positivement, je désirais de tout coeur l'aider.

"Tu explique bien. Je comprends mieux ce que tu ressens maintenant. Et je promets de t'aider à apprendre à le contrôler vraiment, tu peux compter sur moi."

Yoake lui rendit son sourire, convaincue de s'être fait une bonne amie. Mais au fond d'elle, elle commençait à se sentir coupable. Elle n'avait pas révélé à Kamilla ce qui la tourmentait elle, alors qu'elle connaissait les soucis de la louve.

"Est-ce que les voix sont moins fortes là? J'essaie de rester neutre, vide. Est-ce que tu entends quand même le cri de mon âme?"

Yoake fit non de la tête.

- Enfouir nos sentiments ne les empechent pas d'exister, expliqua-t-elle.

Le mot sentiment lui serra la gorge. Allait-elle oser ? Pourquoi pas après tout ? Tous les loups de ce monde avaient acceptés sa différence sans problème.

- Je ne penses pas qu'il faille cacher nos sentiments, ils sont importants...

Yoake s'interrompit en entendant une autre voix dans sa tête, une voix qui n'était pas celle de Kamilla et qui se situait un peu plus loin. De l'autre côté de la frontière. Instinctivement, ses oreilles se tournèrent dans la direction du loup qui la produisait.
Yoake se focalisa sur la voix jusqu'à ce qu'elle disparaisse. Un loup venait de passer près de la frontière sans la franchir. Il devait être assez loin.
La louve rousse soupira.

- Quelqu'un est entré dans mon périmètre de reception. Mais il est repartit.

Elle changea de sujet.

- Peux-tu m'expliquer pourquoi ton frère est parti ?

Hélas, elle hocha la tête négativement. Elle expliqua:

- Enfouir nos sentiments ne les empechent pas d'exister.

Je suppose qu'elle avait raison, et ce n'étais pas pour me faire plaisir. Lorsqu'elle prononça le mot sentiment, elle eut une légère hésitation, et sa voix fut soudain un peu bizarre. Puis elle dit:

- Je ne penses pas qu'il faille cacher nos sentiments, ils sont importants...

Elle s'interrompit brusquement, regardant en direction de la frontière, ses oreilles pivotant dans la même direction. Vu que je n'entendais rien, je déduis qu'elle avait entendu ce bruit dans sa tête. Elle soupira, et dit, confirmant ce que je pensais:

- Quelqu'un est entré dans mon périmètre de reception. Mais il est repartit.

Yoake changea de sujet, l'air de rien. Puis elle me demanda:

- Peux-tu m'expliquer pourquoi ton frère est parti ?

J'hésitais, et soupirais intérieurement. Mais je décidais de lui faire confiance et de me confier à elle.

- Nos parents nous ont abandonnés, Kenjio et moi, quand nous étions petits. Nous les avons cherché pendant un petit moment, mais un jour, Kenjio a décidé de me confier au Clan de l'Automne et de partir tout seul pour continuer à les chercher. Il m'a laissé son bracelet, puis est partit. Je rassemble des informations sur nos parents depuis, mais je n'ai plus jamais eu de nouvelles de Kenjio. Donc je parcours les territoires à sa recherche en espérant le croiser, de retour de son voyage.

Je sentis des sanglots me briser la voix à la fin de ma phrase, mais les ravalais. Je ne voulais pas qu'elle me trouve faible. Je repensais à ses hésitations, à son air de vouloir ajouter quelque chose, mais sans se décider.

Dès la première phrase de Kamilla, Yoake sentit son coeur se serrer.

"Nos parents nous ont abandonnés, Kenjio et moi, quand nous étions petits. Nous les avons cherché pendant un petit moment, mais un jour, Kenjio a décidé de me confier au Clan de l'Automne et de partir tout seul pour continuer à les chercher. Il m'a laissé son bracelet, puis est partit. Je rassemble des informations sur nos parents depuis, mais je n'ai plus jamais eu de nouvelles de Kenjio. Donc je parcours les territoires à sa recherche en espérant le croiser, de retour de son voyage."

La louve rousse baissa les yeux et fixa le sol, hantée par des souvenirs douloureux.

- Je comprend ... dit-elle. Mais peut-être devriez-vous renoncer à retrouver vos parents.

Relevant les yeux, elle se rendit compte de son erreur en voyant le visage de Kamilla. Yoake s'empressa de se rattraper.

- Je veux dire ... Il faut envisager la possibilité, même si ce n'est pas très joyeux, que vos parents ne voulaient pas de vous.

S'emmelant dans ses explications, Yoake avait bien conscience qu'elle s'enfonçait encore plus. Elle finit par se décider à raconter le fond de sa pensée.

- En fait, j'ai moi même été chassée de la meute de loups dans laquelle je vivais. Mes parents ont été les premiers à me rejeter pour ma ... différence.

Yoake rentra la tête dans les épaules au souvenir des crocs de son père enfoncés dans la peau de son cou la trainant devant le chef de meute. Elle se souvint aussi des coups de griffes et des morsures qui l'avaient accompagnés jusqu'à ce qu'elle parvienne à sortir du territoire de la meute. Les violences ne s'étaient pas terminées pour autant, les autres meutes l'avaient traitée de la même manière. Ce sentiment de trahison, cette violence l'avait conduite à avoir peur des autres et à se rejeter elle-même.

Sans s'en rendre compte, la jeune louve s'était mise à trembler.

Yoake baissa la tête, le regard bas. Elle dit:

- Je comprend ... Mais peut-être devriez-vous renoncer à retrouver vos parents.

Mon visage se décomposa, jene voulais pas comprendre ce qu'elle insinuait, je ne le voulais pas. Je ne pouvais avouer que j'y pensais, et que je me rendais responsable de notre abandon à moi et Kenjio. Yoake releva les yeux, et essaya de se rattraper:

- Je veux dire ... Il faut envisager la possibilité, même si ce n'est pas très joyeux, que vos parents ne voulaient pas de vous.

Ma vision se brouilla, je voulais qu'elle se taise, je voulais ne pas avoir entendu ce qu'elle venait de dire. Elle poursuiva:

- En fait, j'ai moi même été chassée de la meute de loups dans laquelle je vivais. Mes parents ont été les premiers à me rejeter pour ma ... différence.

J'eu un soupir, et soudain, je ressentis de la compassion pour elle. Elle rentra la tête dans les épaules. Elle donnait l'impression d'avoir mal, de souffrir immensemment. Puis elle se mit à trembler. Ma haine s'évanouit, et je m'avançais vers elle pour la réconforter. Je me demandais qu'elle était sa différence, peut-être ses pouvoirs?
J'essayais tout d'abord de lui expliquer:

- Tu sais, j'y ai pensé. À la possibilité que nos parents nous aient abandonnés par-ce qu'ils ne voulaient pas de nous. Inconsciemment, du moins jusqu'à aujourd'hui, je m'en rendais responsable. Mais quoi qu'il en soit, tout ce que je veux, c'est que Kenjio revienne. Mon frère me manque terriblement.

Je fis une pause, ravalant mes sanglots, puis reprit:

- Quand tu dis que tu as été rejeté de ton ancienne meute à cause de ta différence, qu'est-ce que ça veut dire exactement? Si ça ne te dérange pas d'en parler.

Personnellement, je pensais que vu tout ce que je venais de lui raconter, j'avais bien le droit de poser des questions.

"Tu sais, j'y ai pensé. À la possibilité que nos parents nous aient abandonnés par-ce qu'ils ne voulaient pas de nous. Inconsciemment, du moins jusqu'à aujourd'hui, je m'en rendais responsable. Mais quoi qu'il en soit, tout ce que je veux, c'est que Kenjio revienne. Mon frère me manque terriblement."

Yoake n'avait ni frère ni soeur, elle ne pouvait pas savoir ce que cela représentait pour Kamilla. Elle ne pouvait qu'essayer d'imaginer.

"Quand tu dis que tu as été rejeté de ton ancienne meute à cause de ta différence, qu'est-ce que ça veut dire exactement? Si ça ne te dérange pas d'en parler."

Et voilà, elles y venaient. C'était inévitable de toute façon. Yoake faisait une fixation sur ce qui avait causé chez elle la souffrance d'être chassée et bannit. A tel point qu'elle finissait toujours par y faire plus ou moins allusion dans ses phrases, se rabaissant elle même comme on lui avait appris à le faire. Faelwen lui avait pourtant dit que ce n'était pas grâve, que les loups d'ici étaient plus tolérants, mais Yoake ne parvenait pas à éffacer tout ses souvenirs et gardait ses vieilles manies.

Elle essaya de prendre un ton détaché qui sonna faux aussitôt.

- Et bien, je suis juste une louve qui préfère les louves aux loups.

Yoake rentra un peu plus son cou dans ses épaules. Rien à faire, elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir peur de provoquer la colère des autres. Elle avait bien conscience qu'elle était ridicule à s'en faire pour cela, mais elle ne pouvait s'empêcher de se sentir mal. Et en parler à Kamilla qui, elle, avait de bonne raison d'être triste, la louve rousse se sentit vraiment stupide.

Yoake eut l'air honteuse. Je ne comprenais pas pourquoi, cela ne pouvait pas être si grave que cela? Si? Pourtant, son regard renvoyait de la douleur, de la honte.
Puis elle avoua, d'un ton qui se devait détaché, mais qui sonnait pourtant faux:

- Et bien, je suis juste une louve qui préfère les louves aux loups.

Elle se recroquevilla un peu plus. Certes, j'étais surprise, mais cela ne changeait rien. Pour moi, c'était une amie, un peu différente, mais c'était son droit, elle n'avait pas choisi d'être différente, et cela lui convenait comme cela. J'étais très ouverte d'esprit, et n'allait pas lui arracher la tête par-ce qu'elle avait des mœurs particulières. Je dis en souriant:

- Et alors? C'est ton droit non? Qu'est-ce que cela peut bien me faire que tu préfère les louves? Tu n'as pas à dire ça comme si c'était une honte, une erreur de la nature. Tu dois être fière de ce que tu es, les autres n'ont rien à te dire là-dessus, ce sont tes choix, ta vie.

Je posais ma patte sur la sienne en hochant la tête et en continuant à sourire. Je l'aimais bien moi, Yoake. Elle était gentille, même adorable. Je reprit:

- Alors tu as été chassé de ta meute pour ça? C'est honteux! Ce devrait être tes parents et tes anciens compagnons de meute qu devraient avoir honte, sûrement pas toi.

Je m'assis, la tête penchée de côté. J'avais beau préférer, moi, les loups, ce n'était pas une raison pour la rejeter. Les personnes ont vraiment des réactions débiles envers les gens qui sont différents.

A la grande surprise de la louve rousse, Kamilla sourit:

"Et alors? C'est ton droit non? Qu'est-ce que cela peut bien me faire que tu préfère les louves? Tu n'as pas à dire ça comme si c'était une honte, une erreur de la nature. Tu dois être fière de ce que tu es, les autres n'ont rien à te dire là-dessus, ce sont tes choix, ta vie."

Ses choix, oui. Qui lui avait couté cher. Mais aujourd'hui, ces mauvais souvenirs semblaient bien loin.
Kamilla posa sa patte sur celle de Yoake qui en frémit un peu.

"Alors tu as été chassé de ta meute pour ça? C'est honteux! Ce devrait être tes parents et tes anciens compagnons de meute qu devraient avoir honte, sûrement pas toi."

Yoake n'avait pas vu la situation sous cet angle. Elle n'avait jamais réussi à en vouloir aux loups qui l'avaient persécutée. Elle leur avait toujours donné raison.

- Parfois la situation devient telle que les victimens se croient coupables. Quand tout le monde te traite comme une criminelle, tu finis par le croire aussi...

Yoake secoua la tête.

- Mais je commence à me faire à l'idée que ce n'est pas vrai. Je ne suis pas une criminelle, ni une malade mentale. Le clan de l'automne m'a accepté telle que je suis, c'est la preuve que j'ai ma place ici.

La louve au pelage de renard sourit. Finalement, Faelwen avait raison, elle n'avait pas à s'en faire. Tout le monde l'accepterait au clan de l'automne, elle n'avait plus à rougir de sa différence, ni à se cacher.

- Je devrais reprendre ma ronde, réalisa Yoake. Je dois rester à mon poste pour prévenir en cas d'intrusion. Qui sait ? Peut-être que ton frère passera près de la frontière un jour et que je le détecterais. On se retrouvera quand j'aurais fini mon tour.

Yoake répondit, songeuse:

- Parfois la situation devient telle que les victimens se croient coupables. Quand tout le monde te traite comme une criminelle, tu finis par le croire aussi...

Elle avait parfaitement raison. Même si ce n'était pas une bonne chose, c'était véridique. La rouquine secoua la tête avant de dire:

- Mais je commence à me faire à l'idée que ce n'est pas vrai. Je ne suis pas une criminelle, ni une malade mentale. Le clan de l'automne m'a accepté telle que je suis, c'est la preuve que j'ai ma place ici.

Puis elle eut un sourire. J'étais contente, et espérais qu'à partir de maintenant elle verrais les choses diffèremments.

- Je devrais reprendre ma ronde. Je dois rester à mon poste pour prévenir en cas d'intrusion. Qui sait ? Peut-être que ton frère passera près de la frontière un jour et que je le détecterais. On se retrouvera quand j'aurais fini mon tour.

En effet, ce n'étais pas faux. Je soupirais, puis dit:

- D'accord, l'on se retrouve ici un peu plus tard alors, Je vais me reposer contre le tronc, là-bas, dis-je tout en désignant le tronc d'arbre derrière lequel Yoake s'était cachée auparavant.

Puis je m'y rendais, adressant un éclatant sourire à mon amie Automnale, avant de m'endormir sur les feuilles, calée contre le tronc d'arbre. Je sombrais dans les rêves, après avoir entendu les pas de Yoake s'éloigner de moi.


( Désolée, j'ai pas plus d'imagination que ça!)