Caractère

Le trait principal pouvant définir Jahed est certainement sa nonchalance ; le lycaon n'est jamais stressé, très peu pressé, toujours souriant et affable. Cette détente perpétuelle s'accompagne d'un brin de paresse, c'est vrai ; le bariolé est travailleur, mais il lui faut du temps pour s'y mettre. Il faudra être patient avant qu'il ait terminé sa tâche, mais au moins, elle sera bien faite.

Du fait de son espèce, et de ses premières années passées au sein de sa meute natale, Jahed est très sociable, ouvert à toute nouvelle rencontre, accueillant ses congénères avec quelque plaisanterie ou compliment pour égayer leur journée. Le second degré lui échappe totalement de manière générale, il est plutôt terre à terre et sans filtre, même s'il pense rarement à mal. En effet, il ne voit pas l'intérêt d'un conflit, chez lui toute tension a toujours été traitée avec beaucoup de diplomatie. Il ne se vexe quasiment jamais, n'étant pas très regardant sur son apparence, et s'amusant facilement des remarques qu'on peut lui faire.

Malgré son poil dans la patte, le lycaon a un instinct très solidaire ; s'il y a un petit rien qu'il peut faire pour soulager quelqu'un sur son passage, il le fera naturellement. D'ailleurs, il considère aussi son passe-temps musical comme un cadeau fait à son prochain, même s'il est sûrement le seul de cet avis vu ses compétences dans ce domaine. Il a ramené de ses pérégrinations antérieures un violon monocorde dont il vous régalera, accompagné de sa voix grave et pas désagréable (mais très fausse).

En somme, il n'est pas dur à vivre ; même si on aurait parfois envie de le secouer un peu, il reste efficace et disposé à se mettre au service des insulaires dès qu'il y en a besoin.

Pouvoirs

Non concerné, la quête de puissance ne l'intéresse absolument pas.

Physique

Le lycaon est dans la moyenne pour un individu de son espèce, en termes de taille et poids ; il n'y a pas grand-chose à ajouter là-dessus, si ce n'est qu'il ne souffre nullement de la faim sur l'île. Il est en outre très rare de le voir boire, puisque ses besoins en eau sont satisfaits par la viande et les baies dont il se nourrit régulièrement. En revanche, il adore prendre des bains et s'étendre au soleil ! Comment ça, ça n'a rien à voir ?

Le chien possède un pelage bariolé dans les tons bruns, roux et beiges, qui s'agencent de part et d'autres de son anatomie. Ne comptez pas sur moi pour vous décrire en détail où se situe chaque tache, on en aurait pour vingt minutes et ça n'intéresse personne. Au milieu de toutes ces couleurs se détachent ses yeux, joliment orangés et perçants, qui aiment beaucoup se poser sur les silhouettes de ses comparses pour les détailler. Avec tellement de physiques différents autour de lui, il lui faut bien s'arrêter régulièrement pour contempler !

En termes de capacités physiques, le lycaon ne fait pas partie des plus rapides, mais il est très endurant, et particulièrement efficace en chasse groupée. Son corps souple lui permet de participer à plusieurs tâches pour le clan, et il s'y plie avec plaisir, aimant varier ses activités (sa préférée restant malgré tout composer une nouvelle ballade à l'ombre d'un arbre).

Il existe deux moyens très efficaces pour repérer le lycaon quand il ne se trouve pas au camp ; soit au son, s'il lui prend de chanter (faux) de sa voix de stentor. Soit il faut humer, et suivre l'odeur assez persistante et désagréable qu'il secrète naturellement. Je vous rassure, à la longue on s'y fait, et ça n'a rien à voir avec l'hygiène ! C'est un mode de contact et d'identification tout ce qu'il y a de naturel.

Spoiler:

Histoire

Il y a quelques années de ça, notre Jahed est né dans la savane subsaharienne, au sein d'une meute d'une vingtaine de lycaons. Il a grandi dans les valeur de solidarité et de diplomatie de ses pairs, se plaisant à travailler pour le groupe dès qu'il eut l'âge de le faire. Ce n'était pas un chien difficile, mais il avait parfois tendance à rêver et paresser dans son coin...

Ses premières années ne connurent aucun traumatisme, et il peut même parler de bonheur tant qu'il foula le sol de ses ancêtres. En réalité, l'élément perturbateur était pernicieux, ils ne remarquèrent pas tout de suite que les choses évoluaient et que leur situation se dégradait. Bientôt, le territoire de la meute fut cisaillé de parts et d'autres par des clôtures ; le gibier devint plus difficile à trouver, car il fuyait la proximité des hommes, qui grignotaient de plus en plus d'espace, abîmant tous les écosystèmes se trouvant là. Les virus se répandirent et achevèrent les derniers espoirs de connaître une paix sereine sur leur terre ; les lycaons furent obligés de se déplacer de plus en plus souvent, et le couple alpha ne laissa plus de progéniture en vie pendant quelques années, se sachant incapable de les élever correctement.

Jahed souffrait de ce monde qui périclitait ; une part de lui était désolée de devoir dire adieu à l’insouciance et la prospérité de son enfance, tandis que l'autre avait soif de renouer avec des terres sauvages et de nouvelles découvertes. La meute, déjà émaciée par la traque de ses membres et quelques départs, était sur le déclin ; mais les derniers ne voulaient pas garder le jeune aventurier enfermé dans un avenir sombre, et ils l'encouragèrent à voguer vers de nouveaux horizons, lui assurant que tant qu'ils le pourraient, ils continueraient à vivre et à veiller sur chacun d'entre eux.

Portés par leurs meilleurs vœux de réussite et de bonheur, Jahed s'élança vers l'inconnu, l'esprit pétillant mais le cœur lourd de quitter les siens. Il espérait vivement trouver un nouveau groupe auquel se lier dans son futur, et perpétrer les valeurs qu'il avait toujours connues et grandement respectées.

Le destin lui joua un drôle de tour ; alors qu'il vagabondait seul depuis plusieurs mois, côtoyant dangereusement les régions habitées pour pouvoir se sustenter de déchets, il fut prit en chasse par un groupe d'humains un brin éméchés, décidés à récupérer sa fourrure bariolée. Leur meneur était d'ailleurs persuadé qu'il s'agissait d'un spécimen unique, puisqu'il ne cessait de bassiner ses congénères qu'il l'avait vu jouer d'un vieil instrument cassé, provoquant des cascades de rires gras. En effet, l'endurant lycaon trimbalait avec lui un violon monocorde qu'il refusait d'abandonner derrière lui, pour le plus grand bonheur des chasseurs du dimanche qui n'avaient aucun mal à le rattraper au volant de leur jeep, malgré toutes les feintes qu'il put tenter.

Jahed était persuadé que sa fin arrivait, et il en était mortifié ; lui qui s'était découvert une passion pour la musique, en épiant les sons des diverses habitations croisées sur sa route, voilà que son rêve scintillant allait prendre fin dans le sang et la douleur ! Jetant ses dernières forces dans d'amples foulées désespérées, le lycaon ferma les yeux et adressa une pensée émue aux siens.

Il se sentit tout à coup aspiré et emporté - dans les airs ? sous terre ?? il perdit la notion de spatialité - et crut s'être fait fauché par le véhicule maudit. Pourtant, il ne ressentait aucune douleur... la mort était-elle aussi paisible ? S'il rouvrait les yeux, il verrait son cadavre, comme s'il flottait au-dessus ?

Curieux, le chien sauvage entrouvrit une paupière, puis les deux. Un paysage nouveau se dressait sous sa truffe, qui ne ressemblait à rien à la savane qu'il venait de quitter. Mince alors, la légende était vraie ? Y avait-il une vie après la mort ? Des piqûres d'insectes le convainquirent pourtant qu'il était encore bien vivant, et il passa le reste de la nuit à se gratter. Au matin, il n'était pas au bout de ses surprises, lorsqu'une équipe improbable vint à sa rencontre...

Cela fait maintenant quelques années que Jahed a été déposé sur l'île de la chimère par la magie facétieuse des portails dimensionnels. Il ne regrette aucunement d'avoir atterri ici, même s'il regrette que les siens n'aient pas eu la chance de découvrir cet endroit pour finir leurs jours en paix. Habitué à participer aux tâches communes, le lycaon fait sa part du boulot, même si on a plutôt l'impression de le voir tout le temps affalé quelque part, à chanter et jouer quelques notes sur des instruments toujours plus bizarres, qu'il essaie de construire d'après ses souvenirs. Il ne rechigne pas à se mettre à l'ouvrage quand on le lui demande, et le fera même de sa propre initiative, mais ça prendra toujours un peu de temps.

Toujours curieux de voir ce que l'avenir lui réserve, il apprécie la compagnie variée de ses nouveaux copains, et espère toujours voir surgir un ou deux mystères pour pimenter son existence.