Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Contexte : Temps ensoleillé, début de journée, promenade à la recherche des ingrédients.

Après avoir réalisé un rapide inventaire de mes ressources, j'enfile ma sacoche et soupire longuement, désespéré et désemparé à l'idée de devoir sortir à ce moment de la journée. Voilà plusieurs jours qu'il fait sombre, et c'est aujourd'hui que je me rends compte qu'il me manque d'importants ingrédients pour mes réalisations. Je m'assois lourdement sur le sol terreux de mon antre. De grandes bâches en tissu recouvrent les ouvertures creusées dans la roche et faisant office de fenêtres. Dehors on peut entendre les oiseaux gazouiller, mais aussi rires et discussions. Bien sûr tout le monde est heureux du retour du beau temps, mais pas moi. Déjà par rapport à toute cette lumière, mais aussi parce que le bruit de la pluie et l'odeur de la terre mouillée m'apaisent. Je soupire à nouveau, et pendant quelques secondes je me dis que finalement ces préparations pourront attendre ce soir. Cependant la commande est très importante, un petit souffrant si j'ai bien compris, et ça ne peut donc pas attendre plus longtemps.

Mécaniquement, je tire mon capuchon jusqu'à mon museau. Prenant une grande inspiration, je sors de la grotte d'un pas rapide et me dirige tant bien que mal vers l'ouest, en quête du premier ingrédient sur ma liste. A force je connais le chemin par cœur, mais comme bien souvent il n'est pas exclu que je rentre dans quelqu'un.

J’atteins rapidement une zone à l'ombre. La luminosité ambiante ne me permet pas de retirer ma capuche mais je peux cependant lever un peu plus la tête afin de me situer. Le point d'eau se trouve juste devant moi. Deux grandes cascades au nord alimentent l'alimentent, et il se vide par un ruisseau un peu plus en aval. La grande plage recouverte en partie par du sable et par de gros galets reflète le soleil dans ma direction, je m'enfonce davantage dans l'ombre, pris par l'envie de faire demi-tour, mais l'image d'un jeune souffrant me pousse à continuer. Mais comment faire ? Je ne peux ni regarder le sol, ni fermer les yeux au risque de paraitre idiot ou pire, de trébucher.

Pensif, je ne remarque pas directement Jahed le lycaon prenant un bain de soleil sur la plage. Pas jusqu'à son interpellation.
Surpris de croiser quelqu'un - n'étant pas tellement habitué à la compagnie et à autant d'entrain envers ma personne, je me retourne avec une petite moue ennuyée vers le bariolé.

« Qu'est-ce que tu viens chercher par ici ? Des plantes ? Tu veux que je t'aide à ramener de l'eau ? »

Dérangé dans un premier temps et prêt à envoyer voir ailleurs le chien sauvage, je commence à ouvrir la bouche afin de lui signifier que sa présence n’importune.  
Mais un éclair de génie me traverse et je me rends rapidement compte de ma chance. Voilà un bon moyen de récupérer ce dont j'ai besoin sans difficultés.

J'adresse un sourire forcé à l'intéressé. Toute cette énergie m'épuise et je ferme les yeux, pris d'une migraine soudaine.

- Oh bonjour Jahed ! Belle journée... En effet tu tombes plutôt bien. J'ai quelques plantes à récupérer urgemment... Et toute cette lumière m'est insoutenable.

Je maintiens mon sourire, mal à l'aise car pas habitué, mais c'est comme ça que les relations et les échanges cordiaux entre camarades fonctionnent je suppose...

- Notre île est riche en ressources diverses et utiles, et les premières dont j'ai besoin sont des fleurs de nénuphar. Il y en a beaucoup en cette période sur la surface de l'eau et il m'en faudrait une dizaine.

J'indique du bout du museau un côté de la rive où s'accumule ces fameuses fleurs, s'il est suffisamment habile, il n'aura même pas besoin de se mouiller.  

- Toute cette lumière... Il faut que je repose un peu mes yeux, dis moi quand tu as terminé !

Je m'allonge et pose mes pattes par dessus mon visage. Je ne tarde pas à voir scintiller de petites étoiles et des images étranges et psychédéliques défilent. Le mal de crâne persiste et j'ai l'impression que ma tête va exploser. Je sors de ma pochette un genre de bonbon réalisé à partir de romarin, de partenelle et de menthe, voilà qui devrait faire l'affaire.

Contexte : Temps ensoleillé, début de journée, promenade à la recherche des ingrédients.

Au loin, j'entends les pataugements de Jahed. La cueillette dure quelques minutes, mais cette pause est néanmoins nécessaire et suffisante pour que mon mal de crâne s’apaise. J'espère avoir été suffisamment clair dans mes explications... N'enlevant pas de suite mes pattes de ma figure, je profite de cet instant qui, je dois l'avouer, est plutôt agréable. Les quelques rayons de soleil passant outre le feuillage réchauffent doucement le bout de mon museau. Je pourrais presque me laisser aller et faire une sieste ici, allongé sur le bout d'herbe où je me trouve, et bercé par les remous des deux cascades. C'est cependant sans compter sur le retour du lycaon, qui la bouche pleine me signifie qu'il a terminé sa récolte.

J'ouvre lentement les yeux afin que ceux-ci puissent se réadapter progressivement à la lumière. Un voile persiste cependant, et j'ai du mal à distinguer correctement les formes, mais les couleurs restent plus ou moins nettes. Je suis dans un premier temps surpris de voir dans la bouche du jeune Jahed un bouquet de fleurs roses et jaunes. N'ayant en tête que les fleurs roses au départ, je me rappelle soudainement qu'on trouve par ici en plus des vrais, de "faux" nénuphars. Malheureusement et si je me souviens bien, ces fleurs n'ont aucune vertus particulières.

« Hemm... comme je n'étais pas sûr de laquelle des deux était la fleur de nénuphar, j'ai tout ramené..! »

Il dépose le bouquet au sol, je me relève, m'empresse alors de le récupérer et de le ranger délicatement dans mon sac. Les fleurs jaunes ne me seront d'aucune utilité, je n'aurai qu'à les jeter plus tard ou en faire une poudre pour de la peinture.

Quoi qu'il en soit, voilà une bonne chose de faite. Il ne reste plus à trouver que quelques pousses d'orties, de l'armoise, des bleuets et quelques baies. En principe nous avons à quelques kilomètres d'ici une petite clairière où ces plantes poussent en grande quantité. Et puis comme ce sont des adventices, on a en général aucun mal à en trouver un peu partout.

« As-tu besoin d'autre chose ?? »

Je hoche la tête en signe de remerciement, je ne suis pas tellement friand de compagnie, mais un peu d'aide de temps en temps ça ne fait de mal à personne en fin de compte. Avec son aide précieuse, je serai de retour dans mon obscurité si sécurisante d'ici peu de temps.

- Je te remercie pour les fleurs, les roses proviennent du fameux nénuphar et sont donc celles que je t'ai demandé de me ramener, et les jaunes sont celles du "faux" nénuphar. On fait souvent l'erreur car les deux plantes se ressemblent beaucoup visuellement. Je n'ai pas été suffisamment précis dans ma description, et je ne tirerai malheureusement pas grand chose de la seconde variété... Il s'agit même d'une plante invasive qui peut rapidement couvrir toute une étendue d'eau, et une fois installée, il est très dur de s'en débarrasser...

Je marque une pause et soupire, voilà que je m'emporte sur mon discours. Je serais capable de parler des heures des plantes, mais Jahed pourrait penser que j’apprécie sa présence, et je n'aimerai certainement pas le voir débarquer à tout bout de champ dans l'antre...

- Pour le reste, je pense que je devrais pouvoir me débrouiller seul...

Je fais demi tour, cette fameuse zone riche en plantes se trouve un peu plus bas au Sud-Est. Là bas la forêt y est beaucoup plus dense et j'aurai moins de difficultés à voir. Laissant le bariolé sur place, je ne lui adresse pas de dernier regard, par peur qu'il le prenne pour une invitation. Cependant après quelques minutes de marche hasardeuse, je ne tarde pas à entendre quelqu'un arriver dans mon dos. Soupirant à nouveau, je me vois malheureusement dans l'obligation d'accepter encore un peu la compagnie du Lycaon, qui sera pour ce bout de route mes yeux.

- Je suppose que c'est toi? Et bien si tu souhaite vraiment te rendre utile, aide moi à atteindre la forêt à l'Est, ensuite nous nous séparerons pour de bon

Contexte : Temps ensoleillé, début de journée, promenade à la recherche des ingrédients.

N
ous marchons tout deux pendant encore quelques minutes, aucun de nous ne dit un mot, et le pas silencieux de Jahed me fait parfois presque oublier sa présence.
Je renifle lentement, le pollen massivement présent dans l'air me rend nauséeux et je me mets à éternuer à répétition. Le printemps n'est clairement pas ma saison favorite, et même s'il s'agit de l'arrivée de nombreuses plantes, je préfère de loin les bonnes odeurs de l'automne et le début du raccourcissement des jours...

Bientôt, l'ensoleillement du campement laissa place à l'obscurité plus agréable de la forêt. Ici il m'est possible de relever un peu mon capuchon. Doucement je relève la tête et contemple la forêt qui s'étend -presque, à perte de vue. Droit devant on peut néamoins apercevoir une tâche de lumière, annonçant la présence de ce petit bout de clairière ensoleillée.

« Clairière droit devant ! »

Le lycaon me double en sautillant, se dirigeant rapidement vers ce voile de lumière. Plus j'approche et plus je sens mes yeux me picoter. A nouveau, je rabaisse mon capuchon et descends mon regard au sol.

« Alors, quel trésor doit être ramassé par ici ? »


Il reste quelques plantes à trouver, ainsi que des baies et champignons. Jahed se chargera des plantes poussant au niveau de la clairière, et je m'occuperai de la partie forêt.
Je rassemble mes pensées, préparant la liste et les descriptions dans ma tête, afin d'être clair cette fois-ci, et de ne pas perdre de temps.

- Alors cette fois-ci la tâche se complique un peu. Il va me falloir trois plantes différentes ! Des fleurs de pensée sauvage, du plantain et de la sauge. Ecoute moi bien ! Je me pose un instant, attendant quelques secondes et laissant le temps à Jahed pour se concentrer. - Pour la pensée, il ne me faut que les fleurs, elles peuvent être de plusieurs couleurs, mais par ici on retrouve surtout des variétés violettes et jaunes. Les pétales ressemblent à des ailes de papillon. Pour le plantain, ce sont les feuilles qui m'intéresse. Elles sont plates et en longueur, avec des nervures droites. Aides toi de l'appareil reproducteur pour les reconnaitre si besoin, il s'agit d'une petite boule marron sur une longue tige dure. Enfin pour la sauge, il ne me faut que les fleurs mais arrache toute la plante sinon ce sera impossible à transporter. A nouveau, il s'agit d'une plante avec une longue hampe florale et de nombreux bouquets de petites fleurs. Les pétales sont violet-gris, et l'odeur est assez forte.

J'espère avoir était suffisamment clair dans ma description. Pour moi tout ça semble logique, mais je ne me rends sûrement pas compte de la difficulté pour quelqu'un n'ayant aucune connaissance dans ce domaine.

-... Si tu as le moindre doute tu n'as qu'à venir me voir... Et pour ta récolte, tu n'as qu'à faire trois tas ici... Moi je dois m'occuper d'autres choses, mais je ne serai pas très loin.

Je me retourne et me dirige vers la partie plus profonde des sous bois, là où il fait plus sombre et plus humide. Là bas je devrais trouver tout ce dont j'ai besoin.

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M’enfonçant un peu plus profondément dans le bois, je retire avec aisance mon capuchon. Au loin, on entend le clapotis de l’eau et le ruissellement apaisant et régulier d’une rivière. L’air ici est beaucoup plus humide et cela se ressent de par la végétation qui pousse à cet endroit, en comparaison à la flore de la clairière. Mousse, champignons et lianes, autant de plantes fascinantes, mais une seule m’intéresse. Je balade donc le regard un peu partout, farfouillant dans les buissons, derrière les pierres et les troncs d’arbres. Rien…

Bon mon petit Méto, visiblement ce n’est pas ton jour de chance aujourd’hui… A moins que quelqu’un soit passé avant toi.

Je fais demi tour, prêt à remonter bredouille, quand soudain une couleur familière attire mon regard un peu plus en contrebas. Je m’y déplace doucement car la pente est mouillée et que la terre se décroche très facilement. En arrivant sur place, je constate avec beaucoup de satisfaction qu’il s’agit bien des champignons que je recherchais et qui plus est en grande quantité. Avec tout ça, je ne devrais pas avoir besoin de revenir avant la prochaine pleine lune.
Je transfère les bolets un par un dans ma sacoche et avec délicatesse. Une fois terminé, je referme la boucle et hoche la tête de satisfaction.

Au loin, je crois entendre la voix de Jahed. Je soupire, je l’avais complètement oublié celui là… Pourtant malgré mon désarroi, je me dois d’avouer qu’il m’a beaucoup aidé aujourd’hui, et je devrais être un peu plus agréable avec lui.
Une fois de plus, je m’apprête à remonter vers la clairière, quand quelque chose attire à nouveau mon regard, un peu plus en aval, derrière la rivière.

Je m’approche de l’eau, quelque chose que je n’apprécie guère. Me baigner ce n’est clairement pas mon truc. Pourquoi Jahed n’est pas là quand on a besoin lui…

- Jahhhhhhedddddd !!

Il semble me répondre, mais la voix vient de loin. Et puis ma curiosité est plus forte. Je touche du bout de la patte la surface limpide. L’eau est glaciale, et mes poils se hérisse sous ma cape. Hors de question que je mette ne serait-ce qu’un poil là dedans.
Déplaçant mon regard de chaque côté du cours, je devine au loin un pont de fortune. Voilà qui devrait faire l’affaire. Je me hisse sur le tronc glissant et recouvert de mousse. Avançant très lentement, je manque à plusieurs reprises de finir la tête la première dans l’eau… Un dernier mètre… Et hop, je saute sur la rive, indemne.

L’étrangeté ayant attiré mon attention se trouve à quelques pas d’ici. Je m’approche, intrigué. Voilà une plante, ou devrais-je dire un arbre, que je n’ai jamais vu de prêt comme de loin. De petite taille, il possède de grandes et longues feuilles vertes. Une multitude de fruits durs et allongés aux teintes rouge et orange poussent sur les branches mais aussi sur le tronc. Quelle plante bizarre. Je hume les feuilles, l’écorce et les fruits, mais aucune odeur particulière ne s’en dégage. Je cueille un fruit au hasard et le secoue, l’intérieur semble plein, et coque a l’air très épaisse.

J’en ramasse quelques unes et les ajoute à mon butin du jour, quand j’entends soudain quelqu’un chahuter dans l’eau.

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Jahed, après avoir traversé avec plus d’aisance que moi le cours d’eau, s’approche de moi et de ma « trouvaille ».

« Eh bien eh bien, qu'as-tu trouvé de beau ?? De mon côté, il ne me reste qu'à récupérer le plantain ! »

Il s’approche un peu plus et inspecte le végétal inconnu. Je ne suis pas certain qu’il en sache plus que moi… Mais qui sait, peut être que d’où il vient, cet arbre est plus répandu.

« Wow ! Je ne suis pas un expert en flore, mais un spécimen comme ça, j'en avais encore jamais vu ! Une idée de ce que c'est ?? »

Bon il faut croire que non, et en même temps je m’attendais à ce que ce soit le cas… Je ballade mon regard, cherchant à voir si d’autres spécimen du genre ont établi domicile dans les environs… Mais visiblement non.

- Non pas plus que toi… Je n’ai jamais vu d’espèce pareille… Les fruits sont durs… Peut être est-ce un cousin éloigné de la noix de coco… Bien que le cocotier est une herbe géante, tandis que là, nous avons bien affaire à un arbre… Quoi qu’il en soit, j’ai récupéré des échantillons, je ferai mes recherches plus tard. Je marque une pause, reprenant ma respiration. Le chien sauvage me regarde, les yeux un peu vide… Soit il boit mes paroles avec grand intérêt, soit il ne comprend pas un mot de ce que je raconte… Remontons terminer nos affaires, la journée se termine et en ces moments étranges, peut être vaut il mieux ne pas trainer si loin du campement la nuit.

Ayant fais le tour, je hoche la tête et indique d’un rapide mouvement à mon compagnon que nous pouvons retourner en direction de la clairière. À nouveau, je traverse non sans peines la petite rivière via le rondin de bois en amont. Nous remontons tranquillement la pente terreuse sans échanger le moindre mot. Arrivant au niveau des petits tas réalisés par Jahed, je constate qu’il manque effectivement le plantain.
J’enfile mécaniquement mon capuchon jusqu’au bout de mon nez et entre dans la lumière. Malgré l’épaisseur du tissus et la luminosité faiblissante de la fin de journée, il me faut un petit temps d’adaptation. Les yeux plissés, j’avance lentement mais sûrement vers les hautes herbes, regardant me pieds.

J’appelle Jahed qui n’est pas très loin et me rejoint en quelques bonds, et lui montre ce qu’est le plantain. Il y en a à profusion et récolter la bonne quantité ne devrait prendre que quelques minutes.

- Ramasses en une dizaine de pieds avec la racine, moi je vais ranger ta récolte pendant ce temps.

Je retourne auprès des tas, sort un sac en tissus – en mauvais état - de ma sacoche et le rempli avec les plantes amassées par Jahed. Ce petit a fait du bon boulot. Il revient cinq minutes plus tard la bouche pleine et dépose sa récolte dans mon sac.

- Bien. Nous pouvons rentrer à présent.

Nous faisons demi tour, direction le campement. La nuit tombe doucement et on entend au loin une chouette entamer son champ du soir.

- Jahed… merci pour ton aide. Elle m’a été précieuse… Peut être pourrons nous remettre ça la prochaine fois. Maintenant tu es plutôt calé en bota !

Contexte : Temps ensoleillé, début de journée, promenade à la recherche des ingrédients.

Nous arrivons au campement, alors que les derniers rayons du soleil disparaissent et que les veilleurs de nuit allument quelques feux à des points stratégiques.