Histoire

/!\ L'HISTOIRE DE VIEHRS N'A PAS CHANGÉE MAIS A SEULEMENT ÉTÉ RÉÉCRITE ET DÉTAILLÉE - ATTENTION : ELLE EST EXTRÊMEMENT LONGUE. ( vous pouvez probablement sauter directement au chapitre 2 ou 3 )

PROLOGUE.- LE SANG MAUDIT DES LOGARIUS.

Sur d’immenses terres montagneuses,  entouré par d’interminables forêts de conifères déplumés , se dessine le domaine du clan Logarius. Cette terre majestueuse, marquée par la trace des humains qui l’ont désertée, cache dans ses sombres recoins sa corruption la plus noire. Il a suscité bien des envieux, ce territoire interminable parcourue de mystérieuses créatures, aux ressources permettant d’y abriter de nombreux membres…Seulement, ces jaloux avaient-ils sitôt mis les patte sur ces terres  imprégnées de magie, qu’ils comprenaient à quel point ils s’étaient mépris sur sa beauté. Sous la neige qui ne fond que rarement, apparaissent les pierres tâchées de sangs noir que foulent les membres du clan Logarius. Ils ne connaissent pas de rivaux et très peu d’alliés. Depuis des temps immémoriaux, ils règnent sur leur clan d’une patte experte et rien ne saurait les diviser.

A l’époque qui nous intéresse, c’était Solomon Syagrius Logarius qui occupait le trône. Un immense mâle gris aux toutes aussi immenses cornes dorées à cause desquelles chacun le craignait, de peur de finir embroché dessus. Il imposait le respect et se faisait obéir de la simple puissance de son regard émeraude. Impitoyable et froid, l’Alpha ne connaissait aucun rival, aucun opposant (ou alors ceux-ci complotaient dans l’ombre contre lui sans jamais être capables d’organiser un soulèvement.). Solomon, s’il avait été le seul aux commandes du clan Logarius, aurait sûrement mené des campagnes contre les clans voisins afin d’établir plus encore la suprématie de sa meute. Cependant, la coutume des Logarius voulait qu’un roi ne régna jamais seul. A ses côtés, était un autre loup dont le rang était intitulé « Juge », mais qui était à la fois un conseiller, un tacticien et un potentiel régent. A côté du trône en or duquel régnait le loup argenté, était un autre mâle au pelage brun et au regard de glace, qui répondait au nom de Vincent. Enfin, dire qu’il était un mâle est une erreur : Vincent était hermaphrodite, et cela était connu du clan tout entier. Le juge était un membre éminent, à la fois apprécié et respecté par tous les Logarius : d’une part, parce qu’il était particulièrement réfléchi et juste ; d’autre part, parce qu’il possédait une magie extrêmement puissante, qu’aucun de sa famille n’avait encore réussi à égaler. Sa force combinée à celle de Solomon aboutissait à un couple d’une force telle que le clan avait rarement connu une situation aussi stable.

Il était juste de parler de couple, les concernant, car du résultat d’une alliance conclue par leurs parents afin de réconcilier les deux branches héritières de la famille Logarius, les deux loups étaient promis l’un à l’autre. Seulement, si leur règne était stable, leur couple lui l’était beaucoup moins : là où Solomon vouait un amour inconditionnel à son juge et conseiller, ce dernier lui, ne manifestait aucune affection expresse à son égard et sa docilité apparente ne parvenait guère à masquer son indifférence. Vincent, en effet, était un loup particulièrement hypocrite. D’une gentillesse et d’une droiture sans faille avec les loups sous sa gouverne, il n’éprouvait en réalité aucune affection pour personne et détestait ses congénères avec passion. Le loup brun se réfugiait dans l’étendue infinie de sa magie, de ses pouvoirs, pour échapper à toute interaction avec les autres. Il n’était pas rare, en cette époque, que Solomon croyant s’entretenir avec son compagnon, se rendit compte qu’il ne s’agissait que d’une illusion de lui et que le véritable loup était cloîtré sagement dans une salle reculée du palais royal. Solomon, malgré son amour, n’était pas doux et peu patient, de sorte qu’ils construisirent une relation passive-agressive et les affaires du clan en pâtirent peu à peu.
Vincent, du miracle de son hermaphrodisme, mit au monde, par une froide nuit de l’impitoyable hiver des terres Logarius, à une première portée composée d’un unique louveteau. Parfait mélange de ses parents, ce petit mâle brun aux yeux émeraudes était destiné à hériter du trône. Bien des lunes plus tard, suivit une seconde portée composée cette fois-ci de trois louveteaux, plus robuste que leur grand frère. Eux, malheureusement, n’hériteraient jamais de rien, mais étaient destinés à toujours soutenir leur frère dans ses choix, composant un Conseil de famille destiné à calmer toutes querelles pour le rang d’Alpha.
Si Solomon traitait chacun de ses enfants comme ses trésors absolus, c’est sans surprise que Vincent, bien qu’étant leur « mère », ne leur prêta que peu d’attention. Le premier né, grandissant, devenait particulièrement avide de pouvoir. Il craignait que ses frères et sa sœur ne tentent de succéder à sa place, qu’ils cherchent à le faire éliminer ( ce qui avait cela de paranoïaque que ses frères et sa sœur n’étaient que des louveteaux pas plus hauts que trois pommes, à l’époque.). Si Vincent n’aimait particulièrement aucun de ses enfants, il éprouvait un véritable mépris envers son premier né, qu’il voyait comme un danger. L’enfant, lorsqu’il serait assez âgé, n’hésiterait sûrement pas à tenter de le faire assassiner lui, en premier, afin d’obtenir le rang de Juge aux côtés de son père. Vincent, qui était fortement placide, se fichait pas mal de son rôle, en soi, mais il tenait à la vie. Ses craintes n’échappèrent pas au regard omniscient d’un autre loup, dans l’ombre, qui ruminait de n’avoir jamais réussi à usurper le rang d’Alpha : Karup. Karup n’était autre que le frère de Solomon. Un loup tout aussi avide de pouvoir que le premier fils de Vincent, et sans aucuns scrupules, qui haïssait ce dernier profondément et convoitait aussi le rang de Juge de ce mâle si méprisant et si hypocrite envers les siens. Karup fit alors en sorte de se rapprocher du fils de Vincent et, ensembles, ils complotèrent afin d’obtenir une unique chose : le bannissement de Vincent.

« Ensembles », c’est mal le formuler : Karup, prétendant être digne de confiance, se rapprocha en réalité du futur héritier pour lui faire baisser sa garde et le rendre moins méfiant à son égard. Karup, une fois qu’il fut sûr de réussir son coup, trancha lui-même la gorge de l’héritier et convainc son frère, Solomon, que c’était Vincent qui l’avait assassiné afin de protéger son rang. Le roi, qui aimait ses enfants encore plus qu’il n’aimait Vincent, vit son sang bouillir. Tout sens de la justice disparut derrière sa colère et sa rage l’aveugla. Sans aucune forme de procès et sans laisser au Juge le temps de s’expliquer, il musela ce dernier et le jeta au fond d’un ravin, le laissant à une mort certaine.


CHAPITRE 1.- AVANT SON AVÈNEMENT.

Cependant, Vincent n’était pas mort. Usant de toutes les ressources de magie dont il disposait, l’impassible ex-juge était parvenu à survivre à la chute, tombant simplement inconscient. Lorsqu’il se réveilla, le loup brun était blotti dans des couvertures. Dans les vapes, il tenta de reconnaître où il se trouvait, sans succès. Tout aurait pu sembler n’avoir été qu’un cauchemar, si ne sentait pas la douleur lancinante de l’affreuse blessure infligée par Solomon, qui s’étendait sur tout son torse et remontait le long de sa gorge jusqu’à son visage. Il fallut un long moment à Vincent pour se rendre compte qu’il se trouvait dans une caverne, dont les parois noires étaient illuminées par un feu qui maintenait une température supportable. Et il ne paniqua absolument pas, toujours sonné, jusqu’à ce que ses prunelles bleu glace se posent sur la silhouette d’un loup, blanc comme un fantôme. Un mâle blanc se trouvait là, près du feu, ne prêtant absolument pas attention à Vincent. Ce dernier, dans un élan incohérent de survie, se débattit et voulut gronder, mais il était incapable de produire le moindre son. Frustré, il voulut se dresser sur ses pattes mais n’en fut pas plus capable. L’autre, près du feu, sembla enfin se rendre compte que celui qu’il avait sauvé s’était réveillé et se tourna vers lui pour murmurer « Pas très efficace » avant d’éclater d’un rire guttural. C’est ainsi que Vincent fit la connaissance de Belgarath.

Belgarath était un loup à la fois sage et cynique. Il était presque complètement blanc, à l’exception de nuances de roux au niveau de chacune des extrémités de son corps. Il n’était guère altruiste, mais avait sauvé la vie de Vincent car lui aussi, avant, était un Logarius. Tout ce qu’il savait de ce clan, c’était que ses ancêtres avaient fait parti héritiers du trône pendant une longue partie de l’histoire du clan, jusqu’à ce que les deux autres branches de la famille royale, jaloux de leur succès et de leur intelligence, ne se liguent contre eux pour les écarter définitivement du pouvoir et les faire bannir à jamais, eux et leurs descendants. Vincent, s’il ne l’avait pas dit directement, s’était douté que ce loup était de la famille bannie : tous les loups de cette branche étaient blancs, à la limite de l’albinisme mais Belgarath, en plus, avait enroulé autour d’une de ses pattes un collier au bout duquel était un pendentif représentant une croix noire surplombée d’une ramure de cerf.

Ce fut le seul et unique loup que Vincent aima jamais et qu’il jugea jamais digne de recevoir son amour ( manifestement limité). Les deux loups formèrent un véritable couple, flottant dans un bonheur qu’aucun des deux n’avaient connu depuis une éternité, voire jamais. Et ce bonheur aurait pu durer sûrement jusqu’à leurs vieux jours, si Belgarath, une nuit, n’avait pas disparu sans laisser de traces, abandonnant Vincent à son sort de loup solitaire.

Par un jour d’été, alors que la chaleur pesait de manière insupportable, Vincent donna naissance aux derniers petits qu’il aurait jamais : Olivier et Victor.


CHAPITRE 2.- L'ENFANT DE LA PROPHETIE.

Un rêve était parvenu à une louve au pelage plus noir que la nuit qui l’entourait alors qu’elle se réveillait en sursaut. Ses yeux verts écarquillés luisaient dans l’obscurité, témoignant de la terreur dont elle était prise. Elle avait dû hurler, en s’arrachant à son cauchemar, car elle entendit un de ses frères l’appeler dans l’obscurité, la voix nouée par l’inquiétude : «  Eileen.. ? ». La louve ignora son appel, cherchant à se remémorer ce rêve qui lui paraissait de plus en plus lointain au fur et à mesure que la conscience lui revenait. Seules quelques paroles étaient gravées dans sa mémoire, aux allures de prophétie lugubre : « L’enfant viendra, sous son innocence, sceller votre destin. Et quand vous serez tous mort, seul lui demeurera ; et il dansera sur vos cadavres en prétendant vous pleurer. ».

Olivier ne passa que son enfance en compagnie de Vincent. Il n'a pas de souvenir de sa mère biologique ( vous aurez compris, je pense, que Vincent était sa mère, mais ne l’a jamais révélé à ses louveteaux.) : aussi loin qu'il puisse s'en souvenir, ce fut son père, Vincent, qui s'occupa de lui et de son frère né de la même portée, Victor. Il vécut une enfance heureuse, son père fut une figure parentale exemplaire qui appris tout tout seul à ses deux louveteaux. Ce dernier n’ayant élevé aucun de ses enfants faisait en réalité un piètre parent, mais Olivier ne disposait d’aucune comparaison en la matière et ne voyait déjà en son père que l’immense érudit qu’il était. Son père était parfois peu disposé à accepter les démonstrations d’affection de ses louveteaux. Il regardait toujours le louveteau albinos avec une tristesse indéchiffrable dans le regard, qui l’avait empêchée de l’abandonner lui et son frère, à la naissance.
Son enfance fut emplie de paix, de joie et de découverte. Il était maintenu à l'écart du danger du véritable monde. Pour une raison qu'il ne comprenait pas encore, personne ne venait troubler le petit monde pacifique qu'avait établi son père solitaire avec ses deux louveteaux. Vincent refusait catégoriquement d'évoquer son passé, ses origines, sa famille. Il évitait les questions de ses enfants ou les réprimandait avec violence, lorsque ceux-ci avaient l'insolence d'insister.

Il n’avait pas encore conscience du danger, lorsqu’une louve noire dotée de longues cornes sombres, prénommée Eileen se présenta à lui comme l’héritière d’un clan nommé « Logarius ». Toutes ces notions étaient inconnues à Olivier mais suscitaient sa curiosité insatiable de louveteau. Tout ce qu’il savait, dans sa petite tête déjà bien remplie, c’est que « Logarius » était le nom de famille de son géniteur. Cachant à celui-ci sa rencontre avec la louve noire, Olivier se noua d’amitié avec elle et la revit régulièrement, toujours un peu plus loin de la tanière où Vincent s’était établi. Eileen, un jour, emmena le louveteau albinos à travers la forêt jusqu’à l’entrée d’une forteresse derrière laquelle s’élevait un immense édifice orné de tours dorées. L’enfant, malgré son admiration, se dit soudainement qu’il était peut-être un peu trop loin de chez lui et que son parent finirait par s’inquiéter de son absence. Il eut à peine le temps de se retourner vers la louve noire pour lui suggérer de faire demi-tour, que surgirent pour l’encercler une petite meute de loups, portant tous autour du cou une croix ornée de bois de cerfs ; identique à celle que portait Eileen, et à celle que portait son géniteur, Vincent.

CHAPITRE 3.-  UN GOÛT DE NOBLESSE.

Les membres du clan Logarius n’approuvèrent guère la venue d’Olivier dans leurs rangs. Non seulement il ressemblait beaucoup trop aux Cainhurst, la branche bannie des Logarius, avec son pelage albinos ; mais en plus il était le fils de ceux qu’ils considéraient comme un traître, meurtrier de son propre enfant. Il se mêla très peu aux membres de son clan. Heureusement pour lui, le louveteau blanc ne s’en trouva pas dérangé. En grandissant, il devenait de plus en plus opportuniste et intelligent, et s’il avait d’abord voulu fuir les Logarius, il fit rapidement la balance entre la vie de solitaire auprès de Vincent et la vie de privilégié au sein du palais royal des Logarius. Son choix fut vite fait. Il apprit vite l’identité réelle de son géniteur et, celui-ci n’ayant jamais voulu expliquer à ses fils qui il était, fut amené comme les autres à le considérer comme un assassin qui avait mieux fait d’être banni. Il fut douloureux, pour Olivier, de devoir admettre que le loup qu’il admirait avec tant de passion n’était autre qu’un traître. Au fond de de son cœur, il conserva pour lui une part de son respect.

Eileen, qui l’avait enlevé pour des raisons connues d’elle seule, s’appliqua à élever Olivier, qui n’était autre que son petit frère. La louve noire avait hérité de la magie puissante de Vincent et, persuadée qu’Olivier en avait hérité aussi, l’avait pris sous son aile protectrice et s’évertuait à lui inculquer toutes les connaissances qu’elle avait elle-même appris, en tant que future reine des Logarius.

Olivier grandit et devint plus noble, plus fort. Les Logarius restaient méfiant quant à son existence même, mais ne cherchaient plus à l’éliminer et concevaient même qu’il puisse hériter d’un haut-rang, en tant qu’ayant du sang du clan qui coulait dans ses veines. Le jeune loup albinos avait apprit à aimer la puissance, la noblesse du clan et ne se voyait en rien retourner à une vie solitaire. Il était clair qu’il possédait les capacités pour devenir lui aussi un membre éminent du clan.


CHAPITRE 4.- TEL PÈRE, TEL FILS.

Seul un loup conservait une hostilité totale à son égard : un certain Karup, dont Olivier se méfiait comme de la peste. Olivier était calculateur, mais Karup était le plus manipulateur de tous les loups qu’il connut jamais. Ce dernier, voyant que l’enfant de celui qu’il s’était appliqué à faire bannir, revenait pour réclamer un rang important ; se mit immédiatement en tête de le faire tomber. Tout gêneur, pour Karup, n’était voué qu’à l’élimination. Il ne parvint pas à se rapprocher de l’albinos, qui n’était pas dupe et savait se protéger. Si cela compliqua les plans de Karup, ça ne l’empêcha guère de laisser porter à ses oreilles attentives des informations qui lui permettraient d’éliminer ce gêneur particulièrement résistant.

Il révéla au clan, lors d’une assemblée, que le jeune Olivier n’était guère un mâle mais en réalité, un hermaphrodite. L’information semble futile, aux premiers abords. Elle ne l’était guère pour les Logarius, qui n’avaient connu qu’un seul hermaphrodite depuis des générations et des générations ( de sorte qu’il apparaissait comme le seul à l’avoir jamais été ) : Vincent, le traître, l’assassin. Alors, toute confiance qu’ils avaient envers l’albinos mourut. Les Logarius étaient superstitieux, si bien qu’ils se dirent qu’Olivier n’était autre que Vincent, qui usait de sa magie pour se déguiser. Cette allégation faite par Karup se confirma lorsque les premières chaleurs de l’hermaphrodite arrivèrent, confirmant les accusations envers lui. Soudainement, son statut changeait du tout au tout. Il fut réprimé violemment, si bien qu'il s'échappa avant de ne plus pouvoir fuir ce clan qui refusait d'un seul coup d'être sa famille, simplement parce qu'il n'était pas le mâle qu'il prétendait être et n’était plus vu que comme un traître et un usurpateur.

Il disparut alors, mais n'osa pas retourner chez son père. Il n'en était pas capable. Il fuit alors et laissa son coeur le porter sans but réel. Il lui fallait retrouver un clan, car il n'était pas fait pour la solitude. Peu de temps après son départ, les manigances de Karup furent dévoilées aux yeux du clan tout entier qui, honteux de s’être ainsi laissé berné depuis le début, bannit le véritable traître en lui infligeant une peine pire qu’à Vincent : arrachant un de ses yeux qui lui conférait son pouvoir et sciant ses cornes. Les Logarius, se repentant dans leur erreur, cherchèrent à la fois Vincent et Olivier, mais ne les trouvèrent jamais, les deux étant déjà trop loin des ces terres maudites. Le loup albinos voyagea si longtemps qu’il se rendit à peine compte qu’il avait quitté son monde, jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour faire machine arrière.


CHAPITRE 5.- PRINTEMPS EST SYNONYME DE RENAISSANCE.

Le clan du printemps se tint au bout du chemin d'Olivier. En arrivant il avait choisi d'abandonner son prénom qui marquait pour lui un passé un peu trouble et pleins de mensonges, de non-dits, d'obligations. Il a fini de mûrir dans ce nouveau clan, sans rien y cacher de sa nature. Face au clan du printemps, il a d'abord eu peur que son Hermaphrodisme soit le prétexte de le réduire au rang de reclus ou d'oméga. Sa loyauté à son clan s'est construite progressivement.

Encore jeune et vulnérable, il s'est tenu à l'écart des autres membres du clan du printemps pendant un certain temps. Pourtant, jamais aucun membre ne lui porta atteinte par rapport à cela…Tout simplement parce qu'ils le voyaient comme un mâle et ne faisaient rien de son "anomalie". Ainsi qu'il finissait de grandir, il s'est épanoui dans le clan du printemps et a appris à vouer une loyauté solide à ce clan dont il voulait faire sa nouvelle et véritable famille.

Olivier, devenu connu sous le nom de Viehrs par tout le monde, se hissa peu à peu pour devenir un membre important du clan du printemps. Cela lui semblait tout naturel, car après tout il était plus doué pour diriger que pour exécuter ses propres ordres. Il profita du coup d’Etat lancé par Seira, bêta du printemps considérant Myosotis comme une traîtresse, pour se rapprocher de la nouvelle reine et s’en faire une alliée de choix. Lorsque les clans découvrirent l’existence du Solstice, il la joignit dans sa conquête de nouvelles terres et la soutint dans sa construction ( un peu complexe) de liens solide avec les loups des montagnes. Viehrs était connu pour ne nouer que des relations superficielles avec les autres, qu’il s’agisse d’amour ou non, mais avec Seira,il semblait s’entendre à merveille. Tous deux avides de réussite et de stabilité pour le Printemps, Viehrs s’attira les bonnes grâces de la reine, qui lui était redevable de l’avoir soutenu lors d’une altercation contre le Solstice ; et parvint à se hisser au rang de Conseiller du Printemps. Sa réussite était totale, il menait la vie qui lui semblait la plus parfaite : il possédait du pouvoir sans y voir attaché aucune responsabilité réelle. Il ne s’était pas fait que des amis, bien sûr, car tous ne supportaient pas forcément son attitude hautaine et suffisante, cachée derrière ses grands sourire et son attitude expressément sympathique, voire tendancieuse. Cependant, Viehrs ne se souciait pas d’eux : il était alors quasiment intouchable.  

CHAPITRE 6.- DANS L'OMBRE DU CORBEAU, L'ENFANT DE LA LUNE.

Sûrement aurait-il continué sur sa lancée de la réussite, s’il n’avait pas été attiré par la perspective d’un pouvoir plus grand, par l’appel du gain ; et s’il n’avait pas rencontré Nachtgewalt.

Viehrs était encore au rang d’ambassadeur lorsque par une nuit de pleine lune, le corbeau vint à sa rencontre. Le solitaire et sa réputation lui étaient parfaitement inconnus alors. Sous des allures de danses macabres et d’avances mêlées à la violence, s’établit entre les deux loups une compréhension mutuelle, silencieuse et profondément dangereuse.

L'hermaphrodite du printemps croyait ce monde parfaitement détaché de ses terres natales; il avait raison, en soi, mais par un sale coup du destin ( qui n'avait jamais été de son côté), son passé le rattrapa. Alors qu'il était en mission au Solstice, la route de Viehrs croisa celle d'Asha, une louve blanche qui dissimulait son regard sous un chapeau rouge. Les deux loups furent frappés par leur ressemblance tant dans l'attitude que dans le physique ( mais pas dans le coeur.). Cela aurait pu n'être qu'un hasard : des loups blancs et nobles, il doit y en avoir des masses. Ils durent s'en persuader, tous les deux, jusqu'à ce qu'ils tombent tous deux sur des écritures dans un alphabet que seul les Logarius savent lire. Viehrs, naturellement, connaissait la langue de sa famille; cependant il ne pouvait s'attendre à ce qu'Asha, elle aussi, en soit capable. La Librelune et le Printanier étaient désemparés, ne s'étant jamais rencontrés auparavant.Elle n'était pas une soeur cachée, mais était issue des Cainhurst, la branche bannie des Logarius ( en témoignait son pelage clair.), ce qui en faisait sa cousine, plus ou moins proche.  Viehrs crut d'abord qu'il s'agissait d'un membre de sa famille venue le troubler dans son exil, avant de se rendre compte qu'Asha ne savait rien de lui et de son passé, de la même manière que lui ne savait rien de son histoire. Ils ne partageaient qu'une chose : le sang qui coulait dans leur veines.

CHAPITRE 7.- GAUNER.


L’albinos se mit alors au service du corbeau, devenant un de ses Nuiternes ( et se considérant, humblement, comme le plus important d’entre eux.). Il avait connu le mal et avait déjà été traité comme un traître, de sorte que sa morale était complètement entachée par son passé. Se croyant plus malin qu’il ne l’était, Viehrs était persuadé de pouvoir conserver son rang au sein du printemps, tout en obtenant les fruits de la promesse que Nachtgewalt lui avait faite, en échange de sa servitude. Sous ses ordres, Viehrs se rendit en hiver, déguisé aisément en femelle grâce à son hermaphrodisme, et y tua un veilleur qui avait-eu le malheur de croiser sa route et celle de ses lames. A cette occasion, il avait rencontré Damoclès, une jeune louve solitaire qui ne connaissait rien des règles et usages de Four Seasons et à qui il avait révélé l’existence des Librelunes, dans le but qu’elle aille répandre la rumeur sans savoir la gravité de sa révélation. La jeune louve à la crinière flamboyante lui tient tête une bonne partie de la nuit, mais parvint à se tirer de cette rencontre sans que Viehrs, qui devenait de moins en moins dérangé par la mort, ne lui plante un de ses poignards dans la chair. Toujours sous l’anonymat de son masque rouge, Viehrs alla déclencher un incendie sur les nouvelles terres estivales, peu après la naissance des héritières du clan de l’Eté, les filles d’Elijah et de Sahondra. Si la reine de l’été ne laissa pas sa colère prendre le dessus, son compagnon, lui chercha à se venger de cet acte.

Entre temps, alors que Viehrs était toujours un traître caché par l’anonymat, Seira donna naissance à ses trois filles : Hékate, Titania et Amaryllis. Avant même qu’elles naissent, lui et l’Alpha s’étaient résolus à ne pas reconnaître ces enfants et à les abandonner aux bons soins de leur grand-mère maternelle, Saika. Viehrs ne les aperçut qu’une fois après leur naissance, pour leur conférer leurs seconds prénoms et leur nom de famille : Logarius. Implicitement, il était incapable d’écarter totalement sa progéniture de tout lien avec lui.

Une fois que les Nuiternes eurent répandu le chaos sur les terres de Four Seasons, Nachtgewalt les lança dans l’acte final : la destruction de l’antre des Librelunes. Appelant à la guerre, il fut empêché de mener à bien son dessein par les quatre clans réunis, réussissant tout de même à réduire l’antre à un tas de ruine inexploitable.

Dans cette bataille, Viehrs dut faire face à la colère de Seira, qui, ayant eu vent de sa traîtrise, ne pourrait jamais pardonner à son Conseiller un tel écart. Elle lança à ses trousses le bourreau du printemps : Herrade, qui cherche encore aujourd’hui à le débusquer. Au début, Viehrs resta avec Nachtgewalt, n’ayant d’autre porte de sortie que le corbeau. Cependant, déjà mentalement remis des évènements, il cherchait déjà un moyen de regagner un autre clan, ne pouvant pas, au fond, survivre seul et sans personne.

CHAPITRE 8.-  UNE QUESTION DE SURVIE AUTANT QU'UNE PREUVE DE FAIBLESSE.

Quand Nachtgewalt fut capturé et gardé en otage par le Printemps, Viehrs, abattu par la solitude, profita du champ libre laissé par l'attention de son ancien clan envers le bourreau des Librelunes, pour s'éclipser. Bien des jours avant, il avait rencontré une louve de l'automne, Faïryna, qui lui avait proposé de conclure un marché avec lui. L'hermaphrodite, n'ayant aucun honneur à protéger, se laissa acheter, en échange d'une place en Automne. Il se trouvait que ce clan là était celui envers lequel il n'avait commis aucun méfait, et auquel il pouvait être le plus utile. Il était loin d'obtenir une place au sommet, mais il n'était plus seul. Son coeur était peut être loin d'être repenti mais il espérait au fond ne plus jamais avoir à quitter un clan.

CHAPITRE 9.-  AND THEN, THE WAVE CAME AND TOOK IT ALL AWAY

Lui qui ne voulait à l'origine que très peu participer aux expéditions folles qui prirent place lors de la découverte de l'Archipel mystérieux, le calculateur Viehrs n'aurait jamais pu se douter que cela finirait par lui sauver la vie. Lorsqu'il vu l'ampleur de la catastrophe, il sentit une peur primale et viscérale s'emparer de lui. Bien vite il se rendit compte que les cartes venaient d'être totalement et chaotiquement redistribuées, et que rien de ce qu'il avait connu ne serait jamais plus comme avant. Les survivants qui finirent, par petits groupes, par se retrouver, chacun venant de clans et d'horizons différentes, se regardaient tous avec des airs si ahuris et apeurés que Viehrs comprit bien vite qu'il n'était pas le seul : chacun venait de perdre définitivement et irrémédiablement tous ses repères.

Par égoïsme et par instinct de survie, Viehrs pensa d'abord à trouver un moyen de retourner dans son monde, parmi les siens. Il savait qu'il n'y était pas le bienvenu, mais quand il partit, le bon et le preux Sullivan proposa tout de même à son oncle banni de rentrer avec lui. Nul ne saura jamais expliquer quel attachement pour Four Seasons, ou quelle peur de retrouver son clan d'origine, dicta à Viehrs de refuser cette proposition pourtant bénie de bonté. Pour une raison ou pour une autre, Viehrs choisit de rester et de s'impliquer dans la reconstruction d'un clan "bancalement harmonieux" du côté des survivants. Peut-être était-il devenu un peu gâteux...Ou peut-être que la mort de Seira, autant qu'elle eu pu le frapper en plein coeur, lui avait donné de nouvelles perspectives d'avenir. Malgré les querelles et les difficultés liées à leur survie et à leur regroupement forcé, Viehrs eut l'impression que dans ce chaos, il pouvait retrouver un but et un rang digne de sa personne.

Relations

Asha - Cousine
Sullivan - Neveu
Hékate - Descendante
Titania - Descendante
Amaryllis - Descendante
Lysandre - Petit cousin éloigné
Dyani - Petit cousin éloigné
Andracée - Petite cousine éloignée