Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
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Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
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Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
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Il était une fois, au détour d'une forêt...[ft. Belou d'amour]
Lysandre
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Ven 12 Juil 2019 - 10:49



Il était une fois...LE LYSEL


Lysandre était assis près d'un immense arbre, profitant de son ombre avant que le soleil ne le dévore. Il n'avait jamais été un grand amateur de soleil, il n'aimait pas sentir son pelage chauffé à blanc par cette grosse boule lumineuse. Il préférait les brumes paisibles de l'automne, les cieux mélancoliques qui étreignaient toujours son territoire. Ca, c'était ce qu'il aimait. Mais en ce jour, Lysandre n'était pas en Automne. Maintenant qu'il était adolescent, le jeune prince se devait de partir à la découverte des terres qui bordaient les siennes, tout en évitant bien sûr de franchir les frontières d'un autre territoire. Le Solstice lui avait semblé être une bonne initiative, après tout l'Automne était un allié de cette tribu.

Las, le jeune prince balaya le paysage des yeux tandis qu'il s'allongeait indolemment. Il était suffisamment en hauteur pour pouvoir embrasser du regard l'immense forêt que les montagnes encadraient, mais suffisamment bas pour avoir l'impression d'être écrasé par les monts millénaires. Le spectacle était splendide, mais étouffant, comme l'impression qu'aurait un prisonnier tenant dans ses mains une magnifique peinture de grandes étendues sauvages. Lysandre, pourtant, n'était pas un prisonnier : il était le prince, celui que la couronne attendait, et si pour certains cela devait représenter une grande responsabilité, Lysandre ne s'en plaignait pas. Il aimait les responsabilités, il aimait la rigueur et l'autorité. Il serait un excellent alpha, il en était convaincu.
Une brise secoua sa queue de cheval, balayant ses mèches blanches et blondes, et portant à lui l'odeur du soldat qui avait accompagné le prince automnal dans son périple. Lysandre lui jeta un regard en coin : le soldat se tenait droit à ses côtés, observant d'un oeil méfiant les dangers qui guettaient potentiellement la vie de son futur souverain. Lysandre aurait préféré la présence douce mais forte d'Oncle Coatl, mais ce dernier était un peu trop collant.

-Vous pouvez aller vous dégourdir les pattes, fit alors gracieusement remarquer le prince. Je ne compte pas bouger d'ici.



C'était presque un ordre : Lysandre voulait profiter seul de l'étendue boisée que le soleil caressait tendrement. Le soldat hésita, mais la faim semblait le tirailler car il s'éloigna non sans un dernier regard vers son prince. Ce dernier remua calmement la queue avec satisfaction, puis poussa un soupir. Il avait besoin de se détendre, de se retrouver seul avec ses pensées. Son père n'était pas revenu des explorations des îles, et Lysandre pouvait sentir l'inquiétude montante de Mère, bien qu'elle ne montrât jamais ses émotions. Andracée, quant à elle, était de plus en plus aventureuse, ce qui pimentait leurs discussions d'éclats de reproches de la part de Lysandre, secrètement jaloux.

Un peu de solitude ne pouvait pas faire de mal. Et puis, même si le soleil tapait fort, l'air était frais, ébouriffant simplement la fourrure blanche lustrée. Ce n'était pas désagréable.


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Bel
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Ven 12 Juil 2019 - 20:03

The King

Pv Lys’


Clop. Clip. Clip. Clop.

C’était là le bruit de leurs pas soignés dans les rangées d’arbres interminables. Ce son les agaçait. Ce son les révulsait, et les effrayait. C’était la mélodie de la terreur irrégulière, le doux bruit de la souffrance et de la tristesse. Ce n’était pas leur rythme à eux. Ce n’était pas celui qu’Ils aimaient, celui qu’Ils connaissaient pour l’avoir adopté toute leur vie.

Clip. Clip. Clop.

C’était laid, et lourd, et Ils en ressentaient à chaque seconde un profond désarroi. Père avait dit qu’il fallait du temps, pour ces choses-là, qu’il fallait bien laisser s’écouler les secondes, les minutes, et les heures, une à une, pour parvenir enfin à retrouver la démarche qu’Ils souhaitaient de nouveau adopter. Sur leur patte élégante, la droite qu’Ils chérissaient tant, le poil était encore ras à l’endroit où il avait été arraché, mais Ils préféraient encore retrouver ce duvet clair, soyeux, plutôt que de contempler les traces du Monstre qui les avait tourmentés. Ils avaient eu mal, Ils avaient eu peur, mais Ils avaient survécu, et survivaient encore, alors Ils supportaient la douleur qui s’éveillait parfois, lorsqu’Ils chahutaient seuls dans les plaines, et que Père leur criait de n’user que de trois pattes. La quatrième n’était pas encore intacte, disaient-Ils, mais eux, Ils s’en fichaient. A quoi bon en avoir quatre, si ce n’était pas pour user de toutes ? Alors Ils marchaient. Ils arpentaient les territoires, bredouilles, avec sans doute moins d’enthousiasme, davantage de prudence, et des coussinets appliqués afin de ne pas chuter et empirer les séquelles de cette blessure immonde. En somme, Ils n’étaient guère d’humeur à rire, et ce depuis un moment, et davantage portés aux larmes à l’envol maladroit d’un papillon aux ailes brisées.

Mais Ils avaient des quêtes, des missions à accomplir, alors Ils continuaient, larmes à l’œil, de chercher sans cesse. Leurs pas les avaient menés droit vers le Solstice, qu’Ils n’avaient jamais vraiment visité, et dont Ils ne connaissaient que ce que leur Père daignait leur raconter, des histoires de Soldats aux serres de fer, et de terribles créatures trapues, mais en bons termes avec l’Automne. Ce n’était pas plus rassurant pour autant, aussi se contentaient-Ils de se taire et d’avancer, tout en s’efforçant de ne pas se laisser aller au charme du milieu. Ils étaient beaux, ces arbres. Il était beau, ce soleil. Soleil, joli Soleil, qui embrasait leurs prunelles, faisaient reluire leurs ornements, et brûlait leur fourrure. L’air était frais, empreint de parfums mystérieux, anciens, comme les troncs immenses, immenses, si grands qu’Ils leur en donnaient le vertige, au milieu de ruines qu’Ils foulaient d’une patte habile, malgré la boiterie qui rendait leurs gestes gauches. Ils balançaient la tête au rythme de leurs pas, le regard vague, gueule entrouverte sur leur rangée de crocs pourpres, et malgré leurs malheurs, malgré leur prudence, Ils se remirent à chantonner sur un timbre clair, enfantin.

Dès lors, Ils divaguèrent, oublièrent la raison de leur présence, qu’Ils récupèreraient plus tard sans doute, et se laissèrent porter par leur instinct seul, étrange, qui les poussait à renifler un tronc, ramasser une branche, danser autour d’une pierre en particulier, parce qu’elle était belle, cette pierre, après tout. Non ? Joliment ronde, joliment polie par les ans, nimbée d’une lumière verte. Là, et là, et là aussi, des creux emplis d’une eau stagnante, parfois menthe, parfois émeraude, avec des algues de ça de là, des têtards parfois, des cailloux divers, et une forte envie d’y tremper les pattes pour voir si c’était aussi visqueux que cela en avait l’air. Odeurs de proies, odeurs inconnues, et une autre, plus reconnaissable, en arrière-plan. La tête dans les nuages, le cœur lointain, Ils relevèrent le visage, yeux de biche dans leur minois fin, croisèrent ceux d’une autre créature. Frisson le long de l’échine, cœur en panique, et longues jambes tremblantes, parmi les arbres sans âge.

Clip. Clop. Le son du recul, le son de l’enseignement de Père : La prudence était la clef. Néanmoins, Ils demeurèrent vissés sur place. La fuite ne leur avait apporté qu’une grande vague de malheurs, autrefois. L’opposant avait l’air jeune. Davantage par crainte que par menace, Ils retroussèrent leurs babines sur leurs crocs, ne lâchèrent pas un son, retranchés derrière leurs boucles sombres, et le voile qui les retenait. Quelques secondes de plus d'écoulées avant leur guérison. Ils ouvrirent la bouche.

-Que faites-vous là, vous, odeur d'Automne...? Automne, Automne, et blanc comme l'Hiver, avec ce sang dans vos yeux,
lâchèrent-Ils avec un trémolo dans la voix.


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Lysandre
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Sam 13 Juil 2019 - 9:30



Il était une fois...LE LYSEL


Lysandre crut mourir de terreur quand une voix résonna près de lui :

-Que faites-vous là, vous, odeur d'Automne...? Automne, Automne, et blanc comme l'Hiver, avec ce sang dans vos yeux...



Il avait bien semblé au jeune prince avoir capté un mouvement du coin de l'oeil, mais il ne s'était pas attendu à entendre cette voix fluette et porteuse de si étranges paroles. Comment avait-il pu ne pas le sentir arrivé ? Même maintenant, Lysandre ne sentait toujours pas son odeur. Il plaqua les oreilles en arrière, s'étant redressé d'un bond en une posture défensive, et darda un regard furieux vers celui qui osait le déranger.

Il fit alors face à un loup des plus étranges.

Il était sombre, mais sa peau semblait s'effacer par endroit, laissant apparaitre ses organes frémissant en un terrifiant tableau. Deux ailes décharnées et cornes déchiquetées complétaient cette toile démoniaque, s'ajoutant au regard insondable du gand loup. Lysandre constata avec horreur que ses pupilles étaient horizontales, plongées dans le noir de son regard.

-Arrière ! s'écria le prince avec horreur.



Etait-ce un démon invoqué par ses ennemis ? Il semblait être le penchant maléfique d'Oncle Coatl. Lysandre le toisait du regard avec un mélange de méfiance et de colère, refusant de laisser la peur le submerger : il était de sang royal, après tout ! Père lui avait enseigné à faire face à toutes sortes d'ennemis, peu importe leur cauchemardesque apparence - et Lysandre savait qu'il pensait au félon Nachtgewalt dans ces moments là.

"Ils ont peur" fit remarquer la voix doucement pernicieuse de Nuere Sisoori. Lysandre pouvait sentir le sourire dans sa voix, et malgré le frisson qui parcourut son échine, le prince fut rassuré de sentir ce dieu à ses côtés.

Attends. "Ils" ? Ils étaient plusieurs ? Lysandre observa les bois en quête d'autres silhouettes démoniaques, mais il ne vit rien d'autre que ce loup aux étranges pupilles. Il plissa les yeux et montra les crocs.

-De quel droit troublez-vous le repos d'un prince ? gronda-t-il. Ne savez-vous pas qui je suis ? Je suis le prince de l'Automne Lysandre Cainhurst, fils de l'alpha Daeron et de la Libre-Lune Asha ! La raison de ma présence ici ne me concerne que moi, sachez simplement que je ne suis jamais seul.



Il s'était redressé en prononçant ces mots, gonflant la poitrine d'un air majestueux. Ayant retrouvé sa contenance, il se fit plus impassible, moins contrarié :

-Veuillez décliner votre identité. Je ne sais quels dieux sombres vous servez, mais mes propres divinités m'assurent que vous n'êtes pas seul. Sachez que vos alliés ne peuvent me surprendre !



Maintenant que Lysandre retrouvait sa confiance, son arrogance et son impériosité aristocratiques reprenant le dessus, il trouvait l'étranger un peu moins vilain : ses boucles sombres encadraient timidement son museau, dont les traits étaient doux et intimidés. Il n'empêchait que le reste de sa personne était des plus perturbantes, et...Lysandre constata avec surprise qu'il lui avait d'abord semblé qu'il s'agissait d'un mâle, mais qu'avec du recul il ne parvenait pas à identifier son sexe, et que l'absence d'odeur n'aidait nullement.


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Lun 15 Juil 2019 - 9:56

The King

Pv Lys’


L'animal face à eux était étrange, et craintif, peut-être même aussi effrayé qu'Ils ne pouvaient l'être. Un visage blanc et noble, et de l'or sur la pointe des oreilles qu'il venait de rabattre en arrière, l'inconnu se voulait menaçant, intimidant, mais rien ne pouvait masquer cette terrible jeunesse qui imprégnait ses traits. Ils penchèrent la tête, sans jamais laisser retomber leurs babines sur leurs crocs, tressaillirent lorsque la voix impérieuse claqua dans le silence tendu pour leur sommer de se reculer. Ils ne savaient guère quoi en penser. Était-il dangereux, celui-ci, avec ses pattes encore fines et douces, son pelage neigeux, et ses prunelles de sang? Ils ne parvenaient à déchiffrer l'expression de son visage, ne voyaient que son regard rivé sur eux, gênant. Il les mettait mal à l'aise, le blanchon, par son attitude et son maintien, mais Ils relevèrent la tête, le menton, gonflant leur poitrail d'air pour tenter de se ressaisir. Odeur d'Automne, toujours l'Automne, le sang neuf et frais, et les senteurs du Solstice tout autour d'eux. Ils ne grondèrent pas, ne reculèrent pas, semblèrent se perdre un instant dans des songes obscurs, lointains, qui rendirent leurs prunelles vagues et leur arrachèrent quelques notes claires, chantonnées à mi-voix. Le son de leur propre voix leur donna un peu de baume au coeur, ce qui leur fit reprendre conscience bien assez tôt pour voir leur interlocuteur sonder les bois.

Un danger? Quelque chose ailleurs? Perdus, Ils se redressèrent, le poil gonflé, scrutèrent eux aussi les environs, les oreilles droites sur leur crâne, en quête d'un son, d'un mouvement qui trahirait une présence malicieuse. Il leur venait soudain l'envie de disparaître, disparaître et ne plus se pointer avant des heures, quitter ces lieux qui semblaient inquiéter le plus jeune autant qu'eux. Ils ne réalisaient pas vraiment que c'était eux, et eux seuls, qui mettaient le jeune loup dans cette situation de méfiance et de crainte. Surpris, Ils plaquèrent à leurs tours leurs oreilles en arrière, face aux mots véhéments auxquels Ils eurent droit, et un grondement profond vibra dans leur poitrine, s'amplifia dans leur gorge. Encore une fois, pas un geste, si ce n'était l'agitation presque spasmodique de leurs ailes décharnées. Ils se mirent à se balancer d'une patte à l'autre, sur un rythme qu'eux seuls comprenaient, et, sans crier gare, Ils se mirent doucement à glousser, d'abord doucement, puis de façon de plus en plus distincte, avec une spontanéité infantile.

-Prince, prince, un prince au Solstice...? Oui... Cain, Lysandre, mais c'est un nom tellement long, tellement pompeux pour un si petit loup...! Lys, Lys c'est mieux, comme une fleur, la fleur des rois, connaissez-vous le Lys? Père vous voit assigné à de belles choses, belles comme la fleur que vous êtes, chantonnèrent-Ils entre deux saccades de rire, le regard détourné, le visage incliné sur un angle peu naturel dans une conversation: Cessez donc de bomber ainsi le torse, Lys, vous êtes seul, seul à l'instant, un jeune prince hors de chez lui, sans sœur, sans mère...

Ils ne l'avaient pas reconnu, bien sûr. Ils connaissaient ce nom, pour l'avoir entendu, encore et encore durant les dernières lunes, mais l'avaient désormais devant eux. Ils se dirent avec malice qu'il n'avait pas encore l'allure d'un vrai roi. Il leur semblait qu'Ils pouvaient le renverser d'un coup d'épaules, et cela les enchantait, mais sans doute ne comprenaient-Ils pas très bien qu'il n'était encore qu'un tout jeune loup. Ce dernier changez d'attitude, les déconcerta quelques peu, et Ils entrouvrirent la bouche sans un mot, tentèrent de comprendre ce à quoi il voulait en venir. Lysandre. Lys, et ses yeux de sang, Lys et ses propos incohérents.

-Alliés...? Alliés? Il n'y a personne, uniquement moi, personne dans ces arbres, Lys aux yeux de sang, joli Lys. Je ne sers qu'un dieu unique, un unique dessein. Je me nomme Bel, et relever le menton ainsi vous fait paraître tout au plus un peu ridicule,
lâchèrent-Ils cette fois-ci sur un ton plus distrait, avant d'ajouter par prudence: Sans vous offenser.

C'était Père qui leur avait dit d'agir ainsi, d'ajouter ces quelques phrases lorsqu'Ils n'étaient pas certains d'avoir prononcé des mots justes. "Sans vous offenser", et toutes ses variantes, était supposé sauver des situations, aussi guettaient-Ils quelque peu la réaction du prince. Ils ne sauraient la déchiffrer mais peut-être, pour une fois, parviendraient-Ils à avoir une quelconque idée de l'état d'esprit d'un autre qu'eux même. Ils s'avancèrent, sans réellement savoir pourquoi, pour mieux voir, mieux percevoir. C'était joli. Tout cet or sur la neige, ces ailes peintes sur le dos qu'Ils apercevaient à peine. Et, soudain, leurs yeux s'écarquillèrent, se fixèrent sur un point en particulier, à peine au-dessus de la tête de Lysandre. Leur mâchoire se décrocha, un sourire idiot étira leurs lèvres.

-Des pompons...! Des pompons d'or...!



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Lysandre
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Sam 20 Juil 2019 - 0:58



Il était une fois...LE LYSEL


Le démon ne semblait finalement que peu menaçant, mais Lysandre restait sur ses gardes : il n'aimait pas cette manière presque déconcertée qu'avait le grand loup de le regarder, ni ce dandinement rythmique qui l'avait saisi sans raison apparente, et encore moins ce gloussement vexant qui secouait ses épaules. Lysandre ne parvenait pas à comprendre le comportement et les pensées de son interlocuteur, et il détestait ne pas comprendre, cela le plaçait dans une position d'infériorité qui ne lui seyait guère. Il fronça donc les sourcils, toujours fièrement campé sur ses pattes, jaugeant l'autre d'un air froid et offensé.

-Prince, prince, un prince au Solstice...? s'exclama l'autre en penchant la tête. Oui... Cain, Lysandre, mais c'est un nom tellement long, tellement pompeux pour un si petit loup...! Lys, Lys c'est mieux, comme une fleur, la fleur des rois, connaissez-vous le Lys? Père vous voit assigné à de belles choses, belles comme la fleur que vous êtes. Cessez donc de bomber ainsi le torse, Lys, vous êtes seul, seul à l'instant, un jeune prince hors de chez lui, sans sœur, sans mère...



Décontenancé, Lysandre cilla et tenta de comprendre le sens des paroles erratiques de l'étranger. Par tous les Dieux Ecarlates, ne savait-il pas communiquer ? Mère aurait été outrée par ce genre de discours, elle qui communiquait d'une manière si raffinée que le jeune prince avait appris à s'approprier. Il arqua un sourcil avec un certain mépris, ses griffes plantées dans le sol. D'un regard scrutateur, il vérifia si son soldat n'était pas de retour pour le sauver de cet encombrant démon, mais évidemment le bougre ne pointait pas le bout du museau. Lysandre serra les dents avec irritation, écoutant à peine le ramassis d'imbécilités que baragouinait son interlocuteur. Il était anxieux, mais il ne l'aurait montré pour rien au monde.

-... -e nomme Bel, et relever le menton ainsi vous fait paraître tout au plus un peu ridicule, continuait l'inconnu quand Lysandre reporta son attention sur lui. Sans vous offenser.



Lysandre écarquilla les yeux, surpris, puis ses oreilles se rabattirent davantage vers l'arrière. Ses yeux se rétrécirent à l'état de deux fentes rouges et il rétorqua avec superbe :

-Tout d'abord, je ne vous permets pas de m'appeler "Lys". Vous pouvez m'appeler ""prince Lysandre" ou "messire", mais je préférerais que vous vous absteniez de m'appeler. Ensuite, je vous prierais de faire preuve de davantage de respect lorsque vous vous adressez à moi, surtout que vous n'avez rien à reprocher à mon attitude quand la votre infantilise chacune de vos paroles.



Son ton avait été sec, preuve de sa profonde irritation et offuscation. La seule qui était autorisée à donner un surnom à Lysandre était Andracée, mais comme le dénommé Bel l'avait fait remarqué, elle n'était pas là. Quel curieux nom, "Bel". Il n'était pas complètement dénué de vérité, car à bien y regarder, l'étranger n'était pas si abominable : ses yeux avaient des teintes bleutées des plus nobles et son pelage obscur avec une élégance certaine. Mais la manière qu'avaient ses organes de se découvrir dégoûtait le jeune prince.

"Le Bel oiseau avait un rêve,
Que la Nuit avait dérobé.
Sur sa branche il chantait sans trêve
Observant le jour se lever.
"

La voix grinçante de Oilef au creux de l'oreille de Lysandre le fit sursauter. Le jeune prince avait appris à se méfier de ce milum, c'était un dieu facétieux et énigmatique, mais la chansonnette attisait sa curiosité : en général Oilef ne s'exprimait pas si un mystère ne titillait pas son apparition. C'est pour cette raison que Lysandre s'efforça à reprendre patience, voyant que son interlocuteur ne représentait pas une menace immédiate - il semblait même un peu niais - et il contraignit ses muscles à se détendre. Un fin sourire vint même se placer sur ses babines, masquant les émotions de Lysandre avec une dextérité que l'entrainement lui avait donné.

-Je pense que nous sommes partis du mauvais pieds, très cher Bel. Je n-...



-Des pompons...! Des pompons d'or...!



L'exclamation joyeuse de Bel avait interrompue la tentative de réconciliation de Lysandre qui écarquilla les yeux devant le sourire béat de son interlocuteur. Le jeune prince avait la certitude naissante de faire face à l'idiot du village. Il leva les yeux, sans chercher à se demander pourquoi donc l'imbécile heureux se focalisait sur ses oreilles en plein milieu de la discussion - il n'était pas sûr de vouloir savoir.

-Il suffit ! tonna-t-il pour contraindre l'autre à l'écouter.



Sa frustration avait fait tendre sa voix dans les hauteurs. Lysandre retrouva son sourire et ajouta d'un ton qui se voulait plus doux, plus proche de sa nonchalance habituelle :

-Bel. Les terres dans lesquelles vous vous trouvez ont autrefois été conquises par l'Automne, allié du Solstice qui domine les montagnes. Vous n'avez aucune légitimité ici, vous feriez donc mieux de partir, à moins que vous ne soyez un Solstien bien entendu.



Il avait ajouté ces derniers mots d'un ton sarcastique, puis Lysandre songea qu'il n'avait rencontré que peu de membres du Solstice, alors peut-être se trompait-il. Il marqua une hésitation.

-...Vous n'êtes pas du Solstice, n'est-ce pas ?




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Mar 6 Aoû 2019 - 21:20

Il était bien étrange, ce prince qui leur faisait face, peut-être aussi étrange qu'eux-mêmes l'étaient à ses yeux. Avec ses expressions diverse, sa manière de gonfler le poitrail et se camper sur ses pattes, décidément, Lys n'avait rien de normal! Ils ne le trouvaient pas très engageant, ni très amusant, et donnait encore moins envie de lui parler considérant le fait qu'il semblait prendre très mal leurs parole. Pourtant, Ils ne disaient que la vérité! Ils n'appréciaient pas le mois du monde ce regard perçant, insistant, qu'il faisait pesait sur leur échine, et hérissait leur poil. Sa verve ne faisait que les décontenancer un peu, les surprendre tout au plus, mais Ils ne donnaient pas l'impression de s'en émerveiller, ni même d'y réagir plus que de raison. Après tout, Ils avaient l'habitude, Père parlait bien, Père avait les mots habiles, et puis, ce petit loup face à eux n'était guère impressionnant. Ils retroussèrent les babines, un instant, froncèrent leur jolie truffe écarlate, jolie, si jolie, Ils s'en émerveillaient à chaque fois. Qu'est-ce qu'il leur racontait, ce petit loup, avec ses histoires? Pompeux. Pompeux personnage, arrogant, étrange, avec des mots trop hauts pour un corps trop frêle. Ils battirent des cils avec une candeur désarmante, entrouvrirent la gueule, et se dandinèrent de plus belle d'une patte à l'autre tandis que leur regard fuyait d'un arbre à l'autre, caressait ce visage blanc par instant sans jamais s'y attarder plus que nécessaire.

-Mais comment puis-je vous parler sans vous appeler, Lys? C'est idiot, ne soyez pas idiot, tout le monde doit être appelé, sinon personne ne peut parler... Babillèrent-Ils avec un rire dans la voix, avant de prendre un ton plus détaché, distant: Messire, messire, c'est trop, beaucoup trop, vous n'êtes encore qu'un enfant... Enfant d'Automne, enfant de roi, votre sang réclame le respect, mais vos actions devront le gagner... Je ne respecte qu'un Dieu, qu'une âme, que mon Père et ceux qui le méritent! D'enfant je n'ai rien, mais vous, par votre arrogance, vous rapprochez du nourrisson qui tète encore sa mère... Oh Lys, l'Enfant du Roi qui se voyait déjà grand!

Et Ils gloussèrent, insensible à l'irritation qui perçait dans tout l'être de cet étrange adolescent, ce Lys, tout en ayant visiblement oublié tous les conseils appliqués qu'Ils avaient pu recevoir pour éviter de se faire de nouveau attaquer en chemin. Après tout, il voulait discuter, et discuter de façon animée, alors Bel se pliait à l'exercice. De nouveau, Ils agitèrent leurs ailes, les étendirent, os de sang dans la lumière de jade, secouèrent l'échine, et quelques éclats d'argent ponctuèrent le geste. Disparues, certaines parcelles de fourrure, l'espace d'un instant, pour revenir aussitôt recouvrir leurs flancs, leur doux visage. Cligner des yeux sur l'image d'un être de guerre pour les rouvrir sur l'archange qui se promenait dans ces bois.
L'Enfant d'Automne s'était repris, à première vue, dans un aspect calme, avec un sourire qui ne renvoyait pas de joie aux babines, et qui leur tira une moue des plus boudeuses. Ce n'était pas bien, ça. Ce n'était pas beau. De toute manière, c'était reparti aussi vite que c'était venu, puisqu'Ils avaient jugé utile de l'interrompre. Mais c'était vrai, cela aussi, ces pompons étaient si beaux! Plus beaux que son orgueil, ou sa manière de crier qui leur fit tinter les oreilles. Ils aboyèrent, en guise d'avertissement, pour leur part, geignirent, et Ils reculèrent de quelques pas, trouvèrent dans ce sourire qui revenait un certain poison qui leur déplaisait. C'était la même voix doucereuse que pouvait à l'époque employer leur génitrice pour leur expliquer quel désappointement Ils étaient. Ils n'aimaient pas ça, le regard torve, méfiant, planté cette fois-ci trop franchement sur leur interlocuteur, mais un peu trop haut de nouveau pour être dans les yeux. Les pompons. C'étaient les pompons qui valaient la peine, pas le reste, ces jolies pompons soyeux, Ils en étaient jaloux. S'Ils pouvaient en avoir de semblables...! Mais non, les jolies choses étaient toujours pour les autres.

-Conquêtes, conquêtes... En quoi cela m'importe, vos conquêtes, vos histoires? Je ne fais que passer, passer partout où j'en ai envie, l'Automne et le Solstice, et l'Hiver, le Printemps... Vous avez déjà vu le Printemps, Lys, joli Lys? Des fleurs, rouges comme vos yeux, et Sunshine, et des papillons qui volent jusqu'à mourir, se perdirent-Ils quelque peu face à ces interrogations, ces faits trop sérieux, trop politiques pour eux: Je n'irai nul part, j'ai des choses à faire, des choses à voir, et Père m'a envoyé ici. Vous n'êtes pas mon Père, je ne partirai pas, et vos pompons n'y changeront rien, même s'ils sont beaux, même si vous jetez toute votre fierté sur moi, vous n'êtes qu'un enfant qui grandit trop vite...!

Ils gémissaient les derniers mots, tourmentés, perdus, et reculèrent encore un peu jusqu'à s'assoir, les oreilles basses, la truffe obstinément froncée, bouche entrouverte sur une mélodie obscure qui leur permettait d'extérioriser le bouillon d'émotions qui commençait à naître dans leur poitrine. Et Ils disparurent, aussi subtilement qu'Ils étaient apparus, firent quelques pas pour changer de place, réapparaître plus loin. Et jeter ce qui ressemblait à une pomme de pin sur le jeune loup, car c'était là, bien sûr, la façon la plus simple de maîtriser la situation.

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Lysandre
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Jeu 29 Aoû 2019 - 19:41



Il était une fois...LE LYSEL


Lysandre n'arrivait décidemment pas à comprendre son interlocuteur et son irritation ne faisait que croitre. Voilà que ce diable refusait de l'appeler comme il le lui avait ordonné ! La queue du prince fouetta l'air avec agacement, mais son expression resta de marbre. Contrairement à ce que disait l'inconnu, il n'était pas un enfant, il était un prince.

Cela finirait bien par rentrer dans sa tête de linotte.

-Conquêtes, conquêtes...baratina Bel d'un ton ennuyé. En quoi cela m'importe, vos conquêtes, vos histoires? Je ne fais que passer, passer partout où j'en ai envie, l'Automne et le Solstice, et l'Hiver, le Printemps... Vous avez déjà vu le Printemps, Lys, joli Lys? Des fleurs, rouges comme vos yeux, et Sunshine, et des papillons qui volent jusqu'à mourir...Je n'irai nul part, j'ai des choses à faire, des choses à voir, et Père m'a envoyé ici. Vous n'êtes pas mon Père, je ne partirai pas, et vos pompons n'y changeront rien, même s'ils sont beaux, même si vous jetez toute votre fierté sur moi, vous n'êtes qu'un enfant qui grandit trop vite...!



Lysandre eut une moue méprisante qui se changea bientôt en un sourire sarcastique. Vraiment ? Son petit Pôpa l'envoyait en quête et c'était Lysandre l'enfant ? Comme c'était ironique ! Jamais le jeune automnal ne se référait à son propre père comme tel en public, il lui préférait d'autres appellations comme "alpha" ou "roi". Son cœur se serra légèrement en songeant qu'il n'avait plus de nouvelles depuis son départ pour les îles, mais le prince balaya ces pensées d'un geste royal de la tête qui fit voleter ses mèches blanches. Il n'avait pas à s'auto-apitoyer, Père allait forcément bien, Père était fort.

Distrait par ces pensées, Lysandre n'avait pas remarqué que l'attitude du démon s'était assombrie et qu'il semblait en peine.

-Avec un tel discours, commença-t-il à répondre avec sarcasme, J-...



A nouveau il fut interrompu, mais cette fois ce fut par un projectile qu'il reçut en pleine truffe. Ce n'était pas vraiment une attaque violence, mais cela lui brûla vivement le museau et lui coupa sa phrase. Stupéfait, Lysandre observa l'objet qu'il venait de recevoir : une pomme de pin. Il cilla et resta coi quelques instants, médusé par l'audace de son interlocuteur. Et puis la colère abattit ses murailles aristocratiques aussi brutalement qu'un raz-de-marée mental.

-NON MAIS CA VA PAS BIEN ??? hurla-t-il en un rugissement.



La voix de Oilef retentit à ses oreilles en un grand hurlement de rire moqueur, et cela l'humilia profondément. Il attrapa la pomme de pin et impulsivement la renvoya vers Bel, en pleine tête. Lysandre se rendit compte de son geste et se mordit la babine avec contrariété, puis fit volte face et commença à descendre la colline pour fuir cet odieux individu.

-Puisque vous n'écoutez rien, laissez moi en paix avec vos histoires de gamin ! siffla-t-il alors qu'il contournait un arbre, son pelage épais se prenant dans les herbes hautes. Et puisse vos...Papillons ou je-ne-sais quel Corbeau vous apporter bonheur !



Lysandre était furieux. Il aurait aimé gérer la discussion avec diplomatie, mais ce simplet n'écoutait simplement pas et devenait violent ! Mère lui avait enseigné que le dédain était la meilleure arme du dirigeant.

Il était temps qu'il en fasse preuve.



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