Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

C'était une journée comme une autre pour Perséphone, on pouvait même dire que c'était une journée on ne peut plus banale. La chasseuse automnale n'avait pas de mission particulière à accomplir ces derniers temps, car le garde-manger des automnaux était plutôt bien remplit en cette saison estivale. La crise qui avait touché l'hiver lors de l'épidémie et le partage des ressources de son clan n'étaient plus que de lointains souvenirs et les chasseurs pouvaient à présent se reposer. Cependant, la louve rouge n'aimait pas rester à rien faire ! Elle était donc partie vadrouiller, telle une soldate qu'elle n'était pas.

Malgré l'absence de sa vue, Perséphone connaissait bien son territoire et était capable de s'y repérer sans aucune aide extérieure, seulement grâce à son ouïe qui était sans nul doute l'une des meilleures du clan. Bien sûr, son odorat lui indiquait les changements de territoires et l'aidait beaucoup aussi. C'est pourquoi, lorsqu'elle sentit une odeur étrangère, l'ancienne déesse décida de la suivre afin de découvrir ce qui pouvait se passer.

Les bruits et les odeurs présents autour d'elle lui indiquaient qu'elle se trouvait près de la frontière. Ne sachant pas à quoi s'attendre, la louve se tapit dans l'ombre telle une espionne. Elle ne pouvait pas prendre de risque et ne savait pas encore d'où provenait l'odeur florale qui venait lui chatouiller les narines, bien qu'elle en eut une vague idée.

- Ben alors, vous pouvez pas aller plus loin qu'ça ?? entendit-elle un peu plus loin.

La rouge prit une position défensive, oreille dressée afin de mieux entendre les protagonistes qui s'amusaient non loin de là. En faisant plus attention, elle entendit des bruits de pas, des rires de louveteaux et une petite particulièrement téméraire ! Elle n'avait plus aucun doute, elle avait à faire à des louveteaux printaniers qui jouaient aux plus courageux.

Perséphone ne jugea pas la situation inquiétante, des louveteaux ne pouvaient rien faire contre un adulte automnale et il y avait peu de chance que quelqu'un d'autre passe par là à ce moment. Elle décida donc de simplement rester tranquille, en attendant qu'ils rentrent chez eux.

Un : - LES AUTOMNAUX SONT RIEN QUE DES POULES MOUILLEEEEEES  !!! retentit sur les terres automnales.

L'automnale ne pouvait pas laisser passer une telle insulte venant d'une petite printanière insolente ! Bondissant sur ses pattes, la louve avança jusqu'à être bien proche du petit être au parfum fleurit. Les autres détallèrent sans demander leurs restes, dommage pour Perséphone qui se faisait un plaisir à l'idée de recadrer toute cette marmaille.

- Alors comme ça nous sommes de poules mouillées ? lança la louve rouge sur un mauvais ton.

Elle ne souriait jamais, tout ses congénères lui avaient dit que son sourire était bien trop effrayant. Alors, pour voir si cette affirmation était vraie, la louve rouge parât son visage de son plus grand sourire. Laissant ainsi apparaître de longues canines pointues et menaçantes.

Elle reprit sur un ton sérieux :

- Qui es-tu pour oser pénétrer sur nos terres en nous insultant ?!

Pour la première fois dans sa nouvelle vie - et même en comptant son ancienne vie d'ailleurs - Perséphone se trouvait être menaçante, méchante même. Elle n'avait pas l'habitude de faire cela mais elle devait protéger son clan et personne n'avait le droit de faire un tel affront, pas même un louveteau.

La louve rouge pouvait sentir la petite chose poilue trembler face à elle. Perséphone n'avait rien d''imposant mais pour une loupiotte, la vue n'était pas la même que pour un loup adulte. De plus, lorsqu'on connaissait les tensions entre les automnaux et les printaniers, on n'avait pas envie de les voir se croiser.

- Ce... C'tait juste une blague. Une p'tite blague de rien du tout. J'en pensais rien.

Une blague ?! Perséphone laissa échapper un grondement à ces paroles. Non pas qu'elle n'aimat pas les blagues. En fait, elle aimait même plutôt bien ça, mais pas lorsqu'il s'agissait d'insulter les autres. Et encore moins son clan et les loups qui y vivent, et par conséquent elle-même.

- D'ailleurs l'automne c'cool comme saison, aussi. Moins qu'le printemps bien sûr mais c'pas si différent au final.

Ces paroles ressemblaient presque à des excuses. En tout cas, l'automnale ne comptait pas laisser cette petite s'en tirer à si bon compte ! Il fallait qu'elle paie son erreur. Rien de bien méchant, mais une petite discussion sur le respect s'imposait, d'après l'ancienne déesse en tout cas.

- J'retire même c'que j'ai dit si ça vous fait plaisir, m'dame. Maint'nant j'vois bien que c'est pas du tout vrai de toute façon...

La rouge se radoucit un peu devant cette petite printanière qui se pliait en quatre pour qu'il ne lui arrive rien. Elle retira son masque et reprit une expression neutre comme elle en avait l'habitude, puis elle s'assit, le regard toujours dirigé vers la printanière sans pour autant pouvoir la fixer.

La petite louve n'avait pas tord lorsqu'elle disait que leurs deux clans étaient semblables. D'ailleurs, Perséphone aurait pu être printanière aussi, si elle n'avait pas été directement transportée en automne à son étrange arrivée. Bien sûr, la perte de sa vue et de sa mémoire l'avait poussée à rester sur les terres sur lesquelles elle était arrivée mais elle n'avait jamais essayé d'aller voir ailleurs. De toute façon c'était trop tard à présent, elle avait juré fidélité au clan.

- Tu sais petite, mon clan et le tien pourrait s'entendre. Nos Alphas ne sont plus les mêmes qu''autrefois, une nouvelle ère va commencer et nous en seront les spectateurs, mais aussi les acteurs.

La belle automnale aux marques ressemblant à des os sortant de son corps baissa la tête, les pattes avant ancrée dans le sol, elle commença à faire pousser quelques plantes et fleurs autour d'elle. D'après elle, les plantes avaient le pouvoirs d'apaiser les esprits.

- Je ne t'en veux pas, ou plus en tout cas. Tu es jeune et tu feras des erreurs bien plus grave que celle-ci. Tu as eu de la chance de tomber sur moi, tous mes congénères ne sont pas aussi « gentils » que moi.

Perséphone releva la tête, ses plantes et fleurs l'accompagnant en sortant de terre. Elle ne fixait plus la direction de la petite louve grise dont elle ignorait la couleur, son regard s'était porté derrière elle, mais elle n'en savait rien. Il lui était difficile de pouvoir diriger son regard au bon endroit, afin que le moins de loups possible soient au courant de sa cécité

L'adulte appréciait les louveteaux, et cette enfant aurait été l'une de ses préférées si elles avaient été du même clan. Bien que les louveteaux avaient tendance à avoir peur d'elle...