Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
Four seasons
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Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
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A très bientôt !


Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
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Run, rabbit, run. [Pv Nachtgewalt]
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Lun 27 Aoû 2018 - 19:25

He took Sunshine… And broke it.

Pv Nachtgewalt.


Une silhouette légère filait avec le soleil. Longues pattes de biche à la foulée sûre qui déployaient toute leur souplesse pour progresser en ces terres qui se révélaient parfois bien peu accueillantes. Pourtant, Ils étaient sereins, et leur cœur léger se gonflait des senteurs de cet été qui avait connu son apogée et commençait à décliner doucement aux faveurs d’un Automne qui réclamait sa place. Bel n’était après tout qu’une âme errante de plus sur des territoires à la taille vertigineuse, mais dont les recoins n’avaient plus de secrets. Les couleurs du soleil couchant teintaient les herbes qu’Ils aplatissaient sous leur pas d’or et de vermeil, et le ballet enchanteur suffisait à leur donner la motivation d’avancer. La vie des marginaux, en somme, se constituait de déplacements constants, en attestaient les muscles farouches qui roulaient sous la fourrure sombre de leurs épaules. Et cela leur plaisait, de se sentir puissant ainsi pour quelques secondes alors que, courant, Ils décollaient du sol et voyaient se rapprocher leur objectif.

Le matin même, Ils avaient laissé traîner leur truffe, jolie truffe framboise du côté des feuilles orangées afin de rejoindre leur Père, leur faire part des récents évènements glanés de ça de là, au gré des courants de leurs souvenirs. Et Père avait été heureux, ça Ils l’avaient compris dans l’inclinaison de ses babines, et dans le museau affectueux qui s’était pressé contre leurs flancs, là, près du cœur qui battait alors comme un seul avec leur Seigneur. Bel avait alors dû s’éclipser le temps de quelques heures. C’était normal, Père était bien occupé dans son rôle, dans ce Clan qu’eux-mêmes ne supportaient guère qu’à cause de cette présence familière. Le point du jour avait commencé à décliner lorsqu’Ils étaient retournés à ses côtés, curieux, pour tout de suite se voir attribuer une nouvelle tâche. Cette dernière ne les avait alors pas surpris le moins du monde.
Ils se rendirent vite compte qu’Ils s’étaient figés, gueule entrouverte, perdus dans leurs pensées, et l’une de leurs pattes demeurait levée, comme suspendue entre deux temps. La bulle s’était refermée bien vite, et Ils clignèrent des yeux pour chasser la brume qui les voilait, perturbés. Ils se souvenaient, avec tout ça. Ils n’étaient pas là pour errer, ou se promener, mais pour accéder à ce puit si peu fréquenté, près du lac qu’Ils longeaient depuis plusieurs minutes. La construction ne les intéressait pas. Plutôt ce qu’elle cachait, ce secret bien gardé que peu connaissaient. C’était grisant pour eux de se dire qu’Ils étaient dans une confidence. Une si grande confidence ! Moins excitant que d’être porteur de la parole de leur Dieu, cela dit.

En cela, Ils se firent plus empressés, dédaigneux des arbres rares qui poussaient sur la rive, et chantant à tue-tête un hymne quelconque dont Ils inventaient bien la moitié des paroles. Ces éclats de voix basculèrent sur une toute autre chansonnette, tandis qu’Ils bondissaient au-dessus de la brume qui s’élevait, de plus en plus épaisse.

-You are my Sun-Shine ! My only Sun-Shine !
Chantonnaient-Ils avec un air guilleret placardé au visage. Sunshine… Joli Sunshine, laissé dans la clairière près des Anges. Ils iraient sûrement le retrouver plus tard, afin d’admirer un peu plus la beauté de ses ailes. Des ailes… Blanches et soyeuses. Ama… ? C’était Ama, l’Ange. Oui. C’était ça…

Ils ralentirent le pas, trottinant désormais, la langue pendant sur le côté de la gueule pour se rafraîchir. L’ambiance s’obscurcissait avec la disparition du soleil, mais plus Ils approchaient, plus l’endroit se faisait sombre de façon inexplicable. Ils ne s’en inquiétèrent pas. Ce n’était qu’un peu de noirceur, et Ils appréciaient cela, de se sentir visible et invisible à la fois. Une odeur piquante leur montait à la truffe, enivrante, perçue de façon différente et pourtant si semblable toutes ces autres fois… Le secret à portée de pattes !

Ils rabattirent le voile sur leur dos, secouant la tête pour remettre en place quelques boucles d’encre qui se logèrent délicatement sur leur visage. Les prunelles perçantes scrutaient les alentours, curieuses, tendres et luisantes, jusqu’à ce qu’elles perçussent un relief qu’Ils décidèrent être le puits. C’était cela. Des pierres empilées, bien étranges, suffisamment pour qu’Ils s’en approchassent et reniflassent les bords. Particulier. Ils n’avaient jamais rien vu de tel auparavant. Mais Père devait connaître cela, lui. Ils demanderaient en rentrant. Ils ne s’attardèrent pas davantage et se tournèrent vers la véritable venue de leur visite.

-You make me ha-ppy ! When skies are grey… ! Oh Père, vous aviez raison… Raison, comme toujours, même dans la brume…
Gloussèrent-Ils avec ravissement.

Toute une flopée de champignons odorants, colorés, s’étendait à leurs pattes. Oh, la senteur n’avait rien d’agréable, mais ils devaient sans doute être spéciaux si Père les avaient envoyés ici pour les ramasser. Bel s’en approcha, à petits pas veloutés, en effleura un du bout de la patte. Il leur suffisait désormais de trouver comment les ramener sans courir de risques. Ils ne souhaitaient pas s’intoxiquer par inadvertance. Leur voile risquait encore de servir à toute autre chose. Ils décidèrent de façon tout à fait aléatoire que les pattes ne craignaient pas grand-chose. C’étaient des pattes après tout ! De jolies pattes, douces, mais les champignons ne mordaient jamais ! Sauf dans les terres déchues, là-bas, ils mordaient, et c’était douloureux…
Ils s’attelèrent à la tâche. Cueillir, creuser, sans abîmer les racines. Ils continuèrent en revanche de chanter alors que la nuit s’imposait maîtresse, peu à peu, s’abattait sur leur dos comme un bien lourd présage.

-You’ll never know dear, how much I love you…


Ça non, il ne le savait pas ! Leur Père ne pourrait jamais savoir combien l’affection étouffait chaque parole qui voulait sortir de la gorge de Bel. Leur monde tournait autour de lui. Et si l’envoyer chercher des champignons le contentait, alors Ils s’y plieraient encore et encore, mille fois s’il le fallait. La brume rendait leur pelage humide et lourd, et Ils redressèrent la tête après quelques minutes de dur labeur pour pouvoir reprendre leur souffle. Et leur cœur s’emballa.

Plus de chants d’oiseaux, plus de son. Un silence pesant, plus lourd encore que leur épaisse fourrure. Ils relevèrent les oreilles, vite, cherchèrent à capter un son quelconque mais seul le tintement de leurs boucles de fer leur parvint. Le clapotis lointain des vagues, heurtant la berge comme un métronome, ne parvint même pas à les contenter. Ils tressaillirent, s’ébrouèrent de nouveau pour enlever la terre de leurs membres. C’était leur imagination. On le leur disait souvent, qu’Ils n’étaient « pas normaux ». Ils avaient l’habitude. Ils se rassurèrent ainsi, et lâchèrent un rire de cristal qui se brisa sur la fin. Les ombres dansaient autour d’eux. C’était leur impression due à un début de panique qui naissait dans leur poitrine et irradiait dans leur corps.

-Please… Et même la chansonnette ne voulut pas sortir de leur gorge.

Le monde parût se figer autour d’eux, et chaque poil de leur échine se hérissa. Ils sentirent leur corps se glacer, commençant par les membres, et cela remonta jusqu’à leur poitrail, broyant leur cœur qui parut s’arrêter d’horreur. Ils se rendirent compte qu’Ils tremblaient lorsque leur voix s’éleva, blanche, fébrile, empreinte de larmes :

-Don’t take my Sunshine away…


Ils comprirent soudainement ce qu’était le fait d’être tétanisé. Un lièvre prit dans les pattes d’un chasseur. Un autre loup n’aurait pas réagi ainsi. C’était évident. Mais eux… Eux, et leur cœur fragile, eux et leurs problèmes, Ils voyaient avancer vers eux une silhouette noire et massive dans la brume, fendre la brume blanche. Ils entendaient ce souffle étranger, et s’efforcèrent de se redresser sur leurs pattes, relever le menton, et déjà une partie de leur corps s’effaçait, laissait voir cœur et boyaux qui se tordaient d’angoisse. Il s’agissait là d’un instinct de proie que bien des loups semblaient avoir oublié. Cet instinct cruel qui surgissait lorsqu’ils se retrouvaient face à quelqu’un de plus fort qu’eux. Face à la Mort. Et là, face à eux, dans cette gueule acérée, et dans ceux yeux laiteux, Bel semblait reconnaître un visage de la Mort des plus évidents.

-Qui êtes-vous ? N’est-il pas… Un peu tard, pour se promener ainsi ? N-Ne vous approchez pas, c’est… Sunshine, ils sont à moi ces champignons…



©Luh

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Nachtgewalt
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Lun 27 Aoû 2018 - 20:47

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Quand le corps de Nachtgewalt apparut dans la clairière, il lui restait à peine assez d'énergie pour se maintenir debout, si bien qu'il trébucha et manqua de s'effondrer. Il saignait abondamment au flanc que les griffes épaisses d'Herrade avaient entaillées. Encore. Cette fichue peste...Nacht regarda la plaie d'un oeil mauvais, puis fixa les étoiles. Il haletait, son souffle s'élevant dans les airs pour aller rejoindre la lune qui le fixait indifféremment. Le noiraud eut un rictus de haine et de douleur mélangé, mais il ne se départit pas de son sourire maladif, ce sourire trop grand, trop hérissé de crocs mal agencés. Le mélange était encore plus affreux que d'ordinaire, mais Nacht était trop hésitant entre son plaisir pernicieux d'avoir trompé un clan tout entier avant de lui glisser entre les pattes, et sa fureur de s'être malgré tout vu blessé par la même enflure qui l'avait retenue prisonnier pendant des semaines. Il se sentait à la fois incroyablement puissant, et terriblement insatisfait, alors même que son délice de la situation lui donnait la chair de poule.

Pensif, Nacht passa sa langue rêche sur sa plaie pour en calmer le saignement. Les griffures étaient profondes et douloureuses, et risquaient possiblement de s'infecter. En revanche, elles ne gênaient pas ses mouvements, si bien que le noiraud hésitait à utiliser son dernier voeu pour les soigner. Il soupira, puis se décida enfin à regarder où son voeu d'échappatoire l'avait mené.

Il ne lui fallut pas longtemps pour reconnaitre le Lac des murmures. Sa surface miroitante n'était pas sans rappeler le regard lunaire de Nacht, on y retrouvait la même froideur polaire dont il avait le secret. Les arbres alentours étaient remués par une brise invisible dont les bruissements discrets résonnaient comme des murmures mystiques aux oreilles des plus imbéciles. L'obscurité était totale, seule la lune éclairait les ténèbres, mais sa pâleur était trop grande pour illuminer ce qui ne voulait pas l'être. Nachtgewalt plissa les yeux, délaissant sa blessure.

Parmi les arbres, il l'apercevait.

Etait-ce sa pensée ou l'ironie du sort qui l'avait conduit ici ? Nachtgewalt avait soigneusement évité cet endroit depuis...Bah. Il n'avait pas cherché à compter les années. Et pourtant, il avait fallu que ce soit en ce jour de liberté renouvelée pour que Nacht puisse revoir ces pierres couvertes de lichen, mal agencées, plongées dans l'obscurité. Liberté et obscurité. Nachtgewalt sentit son sourire s'agrandir et il gloussa. Oui, ce devait être le destin qui l'avait mené ici.

Là où tout avait commencé, et là où tout se terminerait un jour.

Même si Nachtgewalt n'était plus un Libre-Lune, il se sentait irrésistiblement attiré par le Puits de Lune. Peut-être parce qu'il n'avait jamais oublié la Guilde et qu'il se remémorait encore le jour où il avait reçu sa greffe ? Ah. Tous les imbéciles de Libres-Lunes qui étaient là ce jour là. Presque tous étaient morts. Même Shaman n'était pas encore présent dans la Guilde à l'époque. Morts...Nachtgewalt aurait aimé les tuer. Tous. Les uns après les autres. Voir leur sang se répandre sur les pierres de ce stupide puits...Oh, certains étaient bels et bien tombés entre ses griffes et il avait pu les entendre crier, même si le plaisir de leur ôter la vie n'avait jamais été le sien. Mais ils étaient peu. Trop peu. L'allégresse haineuse de Nacht se mua en une frustration douloureuse tandis qu'il claudiquait vers le puits. Ses yeux brillaient d'une lueur mauvaise, glaciale.

Nachtgewalt était soudain d'une humeur meurtrière.

Son regard était fixé sur les pierres, et des souvenirs anciens lui revenaient. Des douleurs et des crimes passés, se tordant ensemble en un cri muet dont personne jamais n'aurait l'idée. Le damné noir avait soudain le besoin malsain de retourner au printemps et de tous les massacrer, une pensée stupide et pourtant si tentante.

Il voulait se défouler.

Mais il ne pouvait pas : il ne lui restait qu'un souhait.

Et il ne pouvait pas tuer.

Inextricablement attiré par le puits, la chansonnette murmurée lui parvint seulement après quelques instants et Nacht s'ébroua pour chasser ses souvenirs. Il se tourna et aperçut une silhouette, en train de ramasser les énormes champignons bordant les lieux. Un mâle ? Une femelle ? Difficile à dire. Nacht ne parvenait même pas à sentir son odeur, mais il pouvait le voir et l'entendre : cette apparence étrange, maléfique, et pourtant cet air innocent, et cette voix joyeuse. Ce loup de rouge et de noir respirait un amour non-dit, une confiance aveugle, qui tranchaient tellement avec les pensées du démon noir que ce dernier resta pantois quelques instants. Puis son regard retourna vers le Puits, comme si c'était ce dernier qui fredonnait, l'appelant.

Et un sourire odieux vint tapisser l'excroissance qui servait de bec à Nachtgewalt.

"Il n'y a pas de Libres-Lunes ici, mais je n'ai pas besoin d'eux pour effacer ma frustration !" songea Nacht en retrouvant une joie mauvaise. "Si Herrade était là...Mais voilà. Elle ne l'est pas. Et j'ai quand même le droit de m'amuser, non ? Sous l'oeil de la lune. Prêt du puits. Comme la symbolique est belle, nicht wahr ?"

L'idée affreuse, si cruelle qui naissait dans son esprit, ne calma pas ses idées vengeresses, bien au contraire : elle les sublima. Mais si les intéressés n'étaient pas présents ou morts depuis longtemps, alors Nachtgewalt pouvait reporter son intérêt sur qui bon lui semblait.

Et se changer les idées à sa façon.

Lorsqu'il reporta enfin son regard vers le loup cornu, ce dernier l'observait également, portant sur lui un regard étrange même avec la distance. Son corps semblait incapable de garder sa consistance, et ses vicaires se distinguaient aussi nettement que si Nacht l'avait éventré. Cela n'était pas sans rappeler un fantôme du passé au noiraud, souvenir qui ne contribua pas à le rendre de meilleure humeur. Il s'approcha, souriant toujours.

-Qui êtes-vous ? s'écria l'individu d'une voix fébrile, se ramassant sur lui-même en une attitude d'angoisse. N’est-il pas… Un peu tard, pour se promener ainsi ? N-Ne vous approchez pas, c’est… Sunshine, ils sont à moi ces champignons…

Nachtgewalt ne répondit pas.

"Est-il courageux ou seulement imbécile ?" se dit-il. "Il a l'air jeune. Armer Teufeul... Je vais lui laisser une chance."

Ce n'était pas de l'altruisme. Les dés étaient pipés, mais Nacht était malicieux. Il était parieur, après tout.

Un gloussement lui échappa, comme un grincement des arbres sous la tempête. Ce simple son lui sembla déformé, comme s'il dissimulait la tourmente de sa pensée cruelle. Pourtant il était calme. Trop calme.

-Tu as peur ? lui demanda-t-il finalement en le contournant comme les loups encerclaient leurs proies depuis des temps immémoriaux, restant ainsi plongé dans les ténèbres. Je suis désolé. Ce n'est pas ta faute. Mauvais endroit, mauvais moment...

La question était rhétorique, évidemment. Sa voix était mielleuse, comme à son habitude. Rien à voir avec le ton qu'il avait abordé dans la cellule du Printemps : Nacht se sentait à nouveau lui-même.

Et c'était de mauvaise augure.

-Tu ne devrais pas être ici...reprit Nachtgewalt sans cesser de le fixer. Tu le sais, n'est-ce pas ? Qu'es-tu au juste ? Une pauvre ère ? Ou un esprit de ces bois. Regarde-toi. Tu as peur, alors que tu es tout aussi monstrueux que moi. Tout aussi laid. Alors, pourquoi de nous deux, es-tu celui qui a peur ?

Il souriait toujours. Continuant sur le même ton, il laissa lui échapper un nouveau gloussement sinistre, et continua, goguenard :

-Tu sais quoi ? Je vais te donner une raison d'avoir peur. Si tu ne t'enfuies pas dans les secondes qui suivent, je vais même te donner cette raison de mes serres mêmes.

Nachtgewalt s'arrêta. Le sang coulait toujours de sa plaie.

-Allez, Sunshine. Run, rabbit, run.

Dans son regard lunaire, ses intentions étaient soudainement claires, et son jeu cruel était dévoilé.

Il avait envie de répandre un sang neuf sur les pierres du Puits de Lune. Un caprice puéril, sadique.

Une pulsion désespérée d'un loup qui s'était retenu trop longtemps.

Nachtgewalt était peut-être le "armer Teufel", finalement.

BE BRAVE BEL



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He took Sunshine… And broke it.

Pv Nachtgewalt

Ce sourire. Ce maudit sourire qui allait sans doute le hanter des jours, des mois durant. Un rictus effroyable tendant une gueule de cauchemar, le monstre avançait vers eux d’une démarche qui les fit frémir au plus profond de leur être. Comme si la Bête était déséquilibrée, et Ils remarquèrent malgré leur peur combien ce loup, cet animal ou quoi qu’il fût, était morphologiquement hideux. Des antérieurs longs aux plumes hirsutes, une odeur de sang qui agressait leur truffe, et Ils se sentirent défaillir. C’était un fantôme qui hantait les rêves, un croque-mitaine bien trop réel, et leur corps fin se ramassa sur lui-même tandis qu’Ils entrouvraient les lèvres sur une pleine qui ne vit jamais le jour. Le silence, tout d’abord, leur parût déjà terrible. Ils entendaient le souffle rauque de leur bourreau, toujours plus proche, toujours plus visible, et les clapotis du lac ne parvinrent à les rassurer. Un véritable métronome. Clip. Clop. Clip. L’écoulement du temps qui paraissait pourtant avoir figé son emprise sur leurs pattes tremblantes. Et alors, Monstre se mit à glousser, et cela suffit à faire rouler deux grosses larmes sur le visage fin de Bel. Ils n’étaient pas particulièrement craintifs, pas même peureux, mais Ils ne parvenaient à déceler les intentions du Noir. Pourtant, leur instinct fragile hurlait dans leurs oreilles. Danger. Cela se répandit un peu plus encore, alors que le son grinçant, agressif, semblait se propager jusqu’à leur moelle, glaçant un cœur qui ne demandait plus qu’à s’arracher.

Ce n’était pas normal. Rien n’était normal et leur queue vint trouver refuge entre leurs postérieurs, tandis qu’oreilles couchées contre le crâne Ils observaient le rapace naviguer autour d’eux. Un cercle. Un nouveau cercle. Une forme si parfaite, si belle, et pourtant elle leur inspirait désormais la pire des angoisses. Ils leur semblaient que le Corbeau se rapprochait, chaque fois davantage, et cette danse hypnotique leur arracha un halètement de panique. Il est dit qu’un prédateur possède des pupilles destinées à juger de la distance séparant des proies ; celles de Bel possédaient, en plus de cet atout dû à leur positionnement, la fatalité d’une vision large, panoramique, qui faisait qu’Ils n’étaient que bien trop conscients de combien Ils étaient piégés. Malgré cela, Ils y voyaient mal. Les ténèbres s’épaississaient, et il leur semblait entendre leur cœur battre dans leur crâne. Deux yeux lunaires étaient tout ce qu’Ils pouvaient percevoir. Et cette voix. Douce, de miel, Ils s’y seraient presque laissés avoir s’Ils n’avaient pas été si imperméable aux humeurs et aux attitudes de tous. C’était, au contraire, une marche funèbre qui se jouait dans leur crâne, et la bulle manqua de les étouffer.

-Je ne suis… C’est… La lune, la lune est belle. Qui… Pourquoi faites-vous ça ? Je n’ai rien… Rien fait de mal, je ne suis que messager ! Oh Père…Vous me faites peur, peur comme… Sunshine ne fait pas peur, lui, vous devriez partir…
Couinèrent-Ils d’une voix étouffée, perdant le fil, les yeux écarquillés, rivés partout et nulle part à la fois, et Ils paraissaient même chanceler sous le poids qui compressait leur poitrine : Je ne suis pas un monstre.

Cette phrase les réveilla, les sortit de la noyade dans laquelle Ils s’engageaient. Ils relevèrent brusquement la tête, prirent une immense goulée d’air, et leurs poumons se gonflèrent par transparence, là, derrière leurs côtes de sang. Venaient à eux bien des images, et bien des peines. Des louveteaux, cruels, et laids, eux, qui le tourmentaient. Monstre, monstre, anormaux, laids et stupides ! Ce fût un véritable sanglot qui sortit de leur gorge, alors qu’Ils secouaient la gueule, rivant sur le Corbeau des yeux empreints d’une colère si pure, si violente, et pourtant si éphémère qu’elle aurait pu faire trembler quelqu’un de plus disposé à être intimidé.

-Je ne suis pas un monstre, pas laid ! Vous… Vous êtes… Laid, votre âme est laide, et moi je… Non, Bel, pas un monstre, normaux… Vous êtes trop cruel…
Laissèrent-Ils échapper à mi-voix, tremblants, à court de souffle et emplis de peine.

Pourtant, Nachtgewalt continuait à rire de leur détresse, alors même qu’Ils suffoquaient dans leur propre esprit, perdaient leurs repères et la lumière dans leurs prunelles tandis qu’Ils voyaient approcher l’inéluctabilité. Le sang coulait. C’était le leur, qui brouillait leur vision d’un voile rouge, coulait dans leurs veines incandescentes, noyait leurs oreilles de martèlements incessants. Boum. Boum. Run, Rabbit. Run.

Un électrochoc. La violence de la vague de froid qui se propagea dans leur dos n’était guère explicable. Une. Deux. Ils perdirent deux secondes, deux battements de cœur, tétanisés, les yeux plantés sur l’aîné cruel, et Ils affichaient un visage trahi quand bien même Ils n’aient jamais connu cet être. La bulle explosa, brutalement, et un son aigu, atroce, leur vrilla les tympans. Ils se rendirent vite compte que c’était eux. Ils criaient. Ils criaient, et les larmes teintaient leur voix d’un accent trempé qu’Ils ne se connaissaient pas. Leur corps prit l’ascendant sur leur esprit : Ils ne se rendirent pas compte qu’Ils couraient. Ils fuyaient, de façon frénétique, indisciplinée. Un bond en avant, leurs cuisses disparaissaient. Fémurs apparents, couleur de sang. Deuxième bond, leur visage s’effaçait. Au troisième, demeurait une traînée d’argent qui bien vite disparu. Mais Ils paniquaient. Ils ne cherchaient qu’à mettre le plus de distance possible entre le Monstre et eux. Leurs pattes, fines jambes de biche, foulaient le sol à une allure inquiétante. La brume rendait leur orientation chaotique. Ils faisaient du bruit. Énormément. Ils s’en rendaient bien compte mais leur poitrail serré ne parvenait à leur faire entendre raison.

Bien vite, leurs coussinets foulaient de la terre gorgée d’eau. Ils longeaient le lac. Peut-être avaient-Ils tourné en rond. Ils ne savaient plus. Ils firent alors l’erreur de toute proie acculée : Ils s’arrêtèrent. Menton relevé, tremblant bien qu’invisible, truffe frémissante, Ils gardaient une patte relevée, dans l’attente, dans la peur. Ils ne réalisèrent pas que leurs pas demeuraient, traîtres, peints dans la berge. De nouveau, le silence. Boum. Boum. Le seul son de leur sang. Leur souffle qui semblait si bruyant, et qui leur manquait. Leurs sanglots amers, qui, sans qu’Ils n’y prissent gare, tombaient dans l’eau et créaient des arabesques.

Cercles. Cercles, encore.

Parfaits. Au silence succéda le bruit.




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Outa-Ranos
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L'enfant paniquait. Un enfant, oui, ce n'était qu'un enfant que Nachtgewalt voyait sous ses yeux dénués d'empathie, ce regard que le temps avait privé de compassion au profit d'une noirceur que les ténèbres elles-mêmes lui enviaient. La peur du solitaire était celle de la proie cernée par le prédateur, celle du louveteau qui se lamente dans le noir.

Nachtgewalt exultait le danger primitif de la nuit immémoriale.

Juste un enfant. Il n'en avait certes pas l'apparence, mais il en avait le regard et les expressions. Sa voix était fébrile, ses réactions tressaillantes. Son corps, monstrueusement fascinant, se confondait avec les ombres pour laisser apercevoir la fine silhouette de ses organes frémissants avant de pudiquement dissimuler cette masse rougeâtre pour en dévoiler une autre, plus loin. Les mouvements de cette chair informe étaient hypnotiques, bien plus que les paroles sans sens que Nacht n'écouta même pas. Dans un coin de sa pensée, il se demandait si sa gorge avait eu ces palpitations quand Herrade en avait approché ses crocs chargés du fiel des menaces. Il savait d'expérience que le corps traduisait les troubles que l'esprit le plus entrainé réfrénait. Le noiraud lui-même savait résister à la torture, il avait enduré de telles souffrances que son corps s'était fermé à cette méthode. Pourtant, il détestait toujours autant l'emprise que la douleur avait sur lui, une emprise tyrannique, qui ne tolérait ni partage ni pitié.

Mais rien n'était plus fascinant qu'un corps dévoilant la faiblesse de l'esprit.

"Non, Bel, pas un monstre, normaux… Vous êtes trop cruel…"

Les dernières paroles de la créature effrayée percèrent les pensées du Corbeau alors qu'il apercevait sa proie s'enfuir. Il passa une langue décharnée sur ses babines, remontant jusqu'à l'excroissance qui lui servait de bec tandis que son affreux sourire venait libérer les crocs qui ornaient si bien son museau. Bel...Quel nom peu approprié ! Bel n'était pas beau. Mais qui était Nachtgewalt pour juger un loup sur son nom ? Lui-même avait longtemps maudit ce nom qui le rattachait à son père. A cette pensée, le damné noir se raidit, son regard se perdant nonchalamment vers le Puits de Lune comme s'il se désintéressait complètement de la fuite erratique du dénommé Bel.  Il songea à la Guilde, il songea à son père, il songea à la lune, et il réalisa qu'il était exactement tout ce que les gens lui reprochaient et lui avaient reproché. Non, il était pire.

Parce que Nachtgewalt n'avait plus honte d'être un monstre.

Il voulait être le monstre qui terrifiait la nuit de ses ennemis.

Et il voulait le leur montrer.

La silhouette du presque-enfant s'était perdue entre les arbres, en direction du lac. Nachtgewalt s'approcha du Puits et un frisson le parcourut. Ses serres caressèrent sans douceur la pierre glacée et ce simple contact raidit chacune de ses cicatrices, en commençant par les plaies encore sanguinolentes qui le maculaient. C'était un avertissement, un rappel peu amène de la Lune qu'il n'avait pas sa place ici. Nacht releva la tête et observa l'astre lunaire qui le contemplait avec indifférence, cette entité de laquelle il tirait son pouvoir et qui lui avait pourtant tellement pris.

Ses serres s'enfoncèrent dans la pierre quand le noiraud réalisa qu'il n'avait pas la force d'observer son immonde reflet dans les eaux sacrées de cette relique d'autrefois.

Et ses yeux brillèrent d'un éclat mauvais en réalisant qu'il avait besoin de se prouver qu'il était Bel et bien aussi fort qu'il souhaitait être.

Qu'il devait être.

Le plaisir de la traque le quitta : il avait laissé une longueur d'avance au solitaire, mais il ne pouvait de toute façon pas courir en vue de la plaie qui couvrait sa patte. Il n'avait jamais été un très grand sportif de toute façon. Alors, sans autres états d'âmes, il laissa le pouvoir qui coulait dans ses veines prendre possession de lui et de l'obscurité qui le cernait.

Un vœu plus tard, le démon noir se retrouvait près du lac.

La créature était là, courant encore. Ses pas produisant étonnamment peu de bruits sur les feuilles mortes malgré son rythme effréné. Il n'avait pas vu Nachtgewalt, car il se dirigeait droit dans sa direction quand il s'arrêta pour humer l'air comme tout bonne proie qui se respecte. Nacht esquissa un nouveau sourire, et se confondit dans l'obscurité pour se rapprocher en toute discrétion de l'enfant terrifié. Il y avait une certaine jouissance à se savoir la source de la frayeur d'un autre, de se savoir en position d'absolue supériorité. Pour le noiraud, ce n'était pas du sadisme : c'était une conscience fatidique de sa propre suprématie.  Il savait que deux moteurs à la domination : la peur et le respect. Mais si le second se perd, le premier s'acquiert et s'étend.

Il était normal, voir sensé, d'avoir peur de Nachtgewalt. Et cette simple constatation, devant la respiration haletante de sa victime, gonflait sa poitrine et restaurait son insatiable ego blessé par ces derniers mois.

-Tu es étrange, déclara-t-il d'un ton étonnamment doux, dégoulinant de son miel habituel, qui en d'autres circonstances aurait pu se révéler réconfortant mais qui n'en était que plus menaçant.

Le loup noir, s'étant suffisamment délecté de cette vue, sortit des ténèbres pour bondir dans le champs de vision de sa victime. Ses griffes pénétrèrent la terre humide alors qu'il se confrontait à l'autre avec un sourire dément, la contraignant à pénétrer l'eau pour fuir sa présence menaçante. Ses yeux lunaires pénétrèrent ceux de l'enfant, cet étrange regard de chèvre possédée, et avec une satisfaction teintée d'un curieux soulagement, Nachtgewalt constata qu'il ne trouvait plus de trace de pitié dans son cœur. Tout avait été dévoré par le sentiment de puissance dont l'instant le gorgeait, dans lequel son ego puisait toute sa noirceur.

-Je n'ai jamais rencontré d'être comme toi, petit, continua Nachtgewalt sur le même ton. Tu n'as que très peu d'odeur. Tu parles comme un gamin mais porte l'apparence d'un adulte en herbe. Je ne serais même pas capable de dire si tu es un mâle ou une femelle ! Tu es un mystère. Comme c'est amusant.

Il gloussa, un rire méprisant et absolument mauvais. D'un bond, il rejoignit Bel dans l'eau avant qu'il ne lui échappe et lui attrapa l'antérieur droit entre ses serres. Ses griffes pénétrèrent la chair du solitaire tandis que sa poigne toute entière se refermait sur le membre du jeune loup. Un mince filet de sang teinta l'eau d'une teinte plus sombre encore que les reflets nocturnes. Dans l'obscurité, les yeux du damné noir semblaient luire comme deux étoiles.

-...Mais arrête dont de courir et perçons ce mystère ensemble, veux-tu ?

Et sans l'once d'une hésitation, la poigne se renforça encore, rendue puissante par la frénésie perverse d'un esprit brisé.

Le résonnement de l'os qui se brise emplit la nuit.


BE BRAVE BEL



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Outa-Ranos
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Ven 6 Sep 2019 - 19:56

Up Bel !
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