Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Les nuits printanières étaient encore un peu fraîches. Le territoire automnal n’y échappait pas, bien que les vestiges du temple Bandï avait quelque chose d’étrangement chaleureux. Un léger soupir s’échappa de la gueule de Daenerys. Cela faisait un moment qu’elle n’était pas revenue ici, pourtant nul regret ne l’assaillait. Sa disparition du clan automnal ne lui avait ni chaud, ni froid et depuis son retour sur Four Seasons, l’idée de revenir sous la coupe de Daeron ne lui avait même pas traversé l’esprit. La solitaire appréciait sa nouvelle liberté, savourant chaque instant. Se retrouver une nouvelle fois soumise aux règles du clans lui déplaisait fortement. De plus, elle était camouflée par son identité de solitaire, cela l’aidait grandement dans ses assassinats. La preuve, visiblement personne n’avait encore eu vent de la mort d’un membre du conseil, à savoir Legolas. Agacée, elle remua sa queue nattée. Rien que d’imaginer le mâle, Daenerys ne pouvait s’empêcher de le haïr un peu plus. Cette humiliation qu’il lui avait obligé à ressentir, la louve s’était sentie tellement trahie. Par chance, Legolas l’avait payé de sa vie. Néanmoins, cela ne suffisait toujours pas. La mercenaire voulait détruire tout ce en quoi avait un jour aspiré son père, la guilde des LibresLunes en faisait partie. Dire qu’il avait préféré abandonner sa famille pour devenir un foutu gardien de la lune ! La patte de Daenerys frappa avec force dans un caillou qui alla ricocher contre une ruine. Elle se ferait un devoir de réduire cette guilde à néant ! C’était devenu son objectif principal, éliminer quiconque se disait enfant de la lune.

Cependant, elle n’était pas la seule qui aspirait à cette tâche. Nachtgewalt a essayé et il échoué, ses soldats étaient trop couards! Mais elle n’était pas Sir Corbeau, les pariâts, Daenerys les éliminerait, ceux qui serviront la guilde goûteront ses griffes. Il n’y avait de place pour les laquais ! C’était à son tour désormais de bouger les pièces de l’échiquier en sa faveur, éliminer les tours et manipuler les fous. Elle pouvait le faire, quelque chose au plus profond d’elle lui transmettait cette conviction. La louve releva le museau du loup décédé il y a peu.

« — Ce n’est pas toi qui dira le contraire, n’est-ce pas petit pion ?  » Ses longues griffes caressèrent la joue de sa victime. «  Tu ne seras pas mort en vain, ton sang inondera les terres automnales et ils comprendront alors mon humiliation, ainsi que cette rage qui m’habite.  »

Les prunelles vitreuses du loup reflétaient une profonde terreur. Daenerys avait eu pour mission d’exécuter ce solitaire, la tâche était désormais accomplie. Celui ou celle qui avait passé ce marché, la récompenserait grandement. Dommage que tu ne sois pas un petit LibreLune, j’y aurais pris sûrement plus de plaisir… N’importe qui aurait fait l’affaire, du moment que Legolas s’y était intéressé de près ou de loin. J’ose espérer, père, que de votre tombe, vous maudissez votre faiblesse. Les prunelles mauves que la louve avait hérité de sa grand-mère, observèrent de longues secondes sa dague encore plantée dans le cœur de sa victime. Il était tant pour elle de partir et d’emmener toute trace du crime, comme à son habitude. Néanmoins, la femelle ne comptait pas dissimuler le corps, la tâche aurait été trop complexe et Daenerys n’avait clairement pas envie de s’embêter avec ça. Ce qu’elle désirait désormais c’était sa récompense ainsi que d’un sommeil bien mérité. Cependant les choses n’allaient pas se passer comme prévu, elle le comprit à l’instant où Ashlor resserra son étreinte autour de sa patte et qu’une odeur se mettait à flotter dans l’air.

Les muscles de la louve se contractèrent. Cette odeur. Elle l’aurait reconnu entre milles. La mercenaire faisait dos au nouvel arrivant, il était de toute les manières trop tard pour fuir. Daenerys bougea légèrement la tête, permettant ainsi de l’avoir dans son champ de vision. Dardant ses prunelles mauves glaciales sur le loup, la mercenaire observait avec neutralité Daeron, l’alpha automnal.

Leur dernière rencontre remontait à longtemps et pourtant, Daenerys ne ressentait rien à l’idée de le voir. Jadis, il avait représenté ce qui se rapprochait le plus d’un père, mais ça c’était bien avant qu’elle apprenne toute la vérité, qu’elle sache à quel point il l’avait lui aussi bernée. Dans le plus grand des silences, la fille de Legolas observa son oncle, ne se préoccupant plus du cadavre qui gisait à ses pattes.