☨ Pouvoir :Les génitrices de Damoclès avaient toutes deux des pouvoirs en lien avec les feuilles, il est donc évident que leur fille en hérite. En quelques mots, le fil de ses émotions peut manipuler le feuillage se trouvant à proximité d'elle (les feuilles mortes, mais aussi celles qui sont toujours sur leurs branches), le modulant à sa guise : lorsqu'elle est en colère où souhaite se défendre, elle le rend aiguisé, coupant, piquant. Sa bonne humeur le fait doucement bruisser, presque danser lorsqu'elle est euphorique (ça n'arrive jamais). En revanche, sa tristesse sera susceptible d'accélérer la chute des feuilles qui s’agrippaient encore à la sève, et flétrir leurs couleurs.
Ce don est plutôt pratique pour ralentir la course d'un adversaire, qu'il se blesse dans les buissons ou en courant sur un tapis de feuilles ; mais il y a en réalité peu de situations où la demoiselle lui trouve une grande utilité, et la plupart du temps, elle ne s'en sert pas. Il faut savoir que si elle peut agir sur l'« état » des feuilles, elle ne peut pas leur insuffler un mouvement pour faire une attaque directe.
Le côté amusant, c'est qu'elle n'y fait pas toujours attention, donc parfois elle fait rougir les feuilles quand elle est embarrassée, ou elle les fait s'agiter quand elle est impatiente, sans qu'elle réussisse trop à garder le contrôle. Il est parfois même plus facile de la cerner quand elle est entourée de feuilles qu'en regardant son faciès.
Cependant, si elle en fait usage trop longtemps, de vilaines migraines font leur apparition, amenant avec elles des petites voix qui n'ont de cesse de chuchoter et n'arrangent rien.
☨ Physique :Une grande louve s'avance dans les herbes hautes. Sans être squelettique, sa silhouette est plus émaciée que fuselée, du fait du long voyage en solitaire qu'elle a entrepris depuis maintenant plusieurs lunes. Pour son âge et son sexe, elle est tout de même bien grande, ce qui pourrait en surprendre plus d'un. Ses longues pattes fines ne manquent pas non plus de force ni d'endurance, et la portent où qu'elle veuille sans rechigner.
Dans ce clair temps d'hiver, le pelage beige de Damoclès semble bien pâle, subtil mélange de ses génitrices sur lequel ses autres marques tranchent merveilleusement. Un marron chocolat foncé lui recouvre les oreilles et descend de son dos jusqu'à la base de sa queue. Il s'étale en marques crochues sur sa nuque, et en motifs de racines sur sa croupe et sa queue. Il vient aussi orner ses pattes, à différents niveaux et avec des motifs variés. Il est souligné par endroits par un bleu profond, que l'on retrouve à l'intérieur de ses oreilles. Un rouge clair dessine des pointes sur son dos et une petit dessin s'approchant d'une tête de mort, sur sa patte avant gauche. Il souligne aussi son regard en deux pointes aux coins internes et externes des yeux. Enfin, une touche de rouge sombre décore son menton.
Quand elle était petite, Daphné disait de sa fille qu'elle avait des yeux dignes d'un dragon. On ne sait si ça a pu forger son caractère par la suite, mais il est vrai que les iris de Damoclès ont de quoi surprendre : d'un rouge flamboyant sur le pourtour, on passe ensuite au vermillon puis à un orange vif, rehaussé par un jaune éclatant qui encercle la pupille. Autant vous dire qu'un regard méchant de ces yeux-là peut vous refiler des cauchemars, surtout que la sclère qui les encadre est aussi sombre que l'humeur générale de notre héroïne.
La louve arbore fièrement ces marquages, héritage chéri de ses mamans, mais elle garde aussi deux accessoires qui lui rappellent Artemisia : une boucle d'oreille en or, à l'oreille, et un bracelet en perles que Daphné lui a fait, à la patte arrière, tous deux du côté droit. Ainsi, elle emporte toujours un bout de sa famille avec elle (et les mamans en question ne l'auraient jamais laissée partir sans).
Une brise remue les poils de l'intéressée, et nous permet de nous pencher sur une dernière chose, qui ne passe pas inaperçue... La louve arbore une chevelure apocalyptique d'un rouge vibrant, en une masse hétéroclite dressée sur sa tête. Si déjà la couleur n'est pas particulièrement discrète, on ne peut clairement pas passer à côté de la coupe. Il en va de même pour quelques longues mèches de sa queue, qui ont subi le même sort que sa crinière. En réalité, si la nature reprenait ses droits sur la capillarité de la solitaire, elle se retrouverait dotée d'une longueur phénoménale de cheveux et de queue (les gènes, comme c'est charmant). Le problème, c'est qu'elle n'apprécie pas du tout ce style, pour l'avoir supporté une bonne partie de son enfance. Il ne colle pas vraiment à son caractère (qui n'est pas du tout celui d'une demoiselle) et en plus, toute cette masse est très encombrante et contraignante au quotidien. Du coup, elle coupe, elle taille, avec ce qu'elle trouve, d'où le résultat complètement hasardeux - et plutôt raté la plupart du temps.
- Référence de la demoiselle :
☨ Caractère :Damoclès est du genre garçon manqué ; elle n'est pas de celles qui prennent grand soin de leur apparence (on a déjà traité ce point-là) et n'a pas non plus une fibre maternelle développée (vade retro les louveteaux). En fait, la facette la plus marquante, c'est son côté « tête-brûlée-bornée » : une fois qu'elle a une idée en tête, elle a tendance à foncer sans prendre de précautions. Elle ne recule devant rien, et semble parfois sans peurs. Pour une bonne cause, elle peut faire preuve d'un courage exemplaire, qui peut virer à la mission suicide si elle ne prend pas assez le temps d'analyser la situation avant de se lancer.
C'est d'ailleurs la même chose en conversation, d'aucuns auront fait les frais de sa franchise nullement atténuée de tact, sans qu'elle ait de mauvaises intentions derrière... Elle dit juste les choses telles qu'elles sont ou telles qu'elle les voit, sans filtre. Bien qu'en réalité, la conversation ne soit pas vraiment son fort, la demoiselle étant d'une nature solitaire, elle apprécie la compagnie en petite quantité, et de préférence des personnes triées sur le volet. En groupe, elle se contente d'observer sans rien dire - voire elle rêvasse sans écouter.
La jeune louve peut sembler difficile à approcher, puisqu'à la voir, on pourrait la croire toujours blasée. Elle affiche de ce fait très souvent la même tête, moue inexpressive - tirant sur le dédaigneux - et paupières légèrement tombantes, donnant l'impression que tout ce qu'on lui dit ne l'intéresse absolument pas. Bon, la plupart du temps c'est vrai, parce qu'elle ne s'intéresse pas vraiment aux petits malheurs de ses pairs, mais elle sait faire la différence et se montrer attentive pour ceux qui le méritent. Mais là où certains afficheront un sourire au naturel, elle a une tête de blasée, voilà. Ça ne l'empêche pas de ressentir des choses, mais elle ne les montrera pas, ou pas de la même manière (cf : les feuilles). Il lui arrive d'ailleurs aussi de ressentir des émotions vives, qui transformeront son visage et lui donneront vie, mais c'est plutôt rare, et il faut bien la connaître pour les débloquer.
Quand on apprend à l'amadouer ou à décrypter son mutisme/son faciès inexpressif, on peut découvrir en Damoclès une personnalité intéressante, qui ne manque pas de piquant et qui est prompte à utiliser le sarcasme (comme quoi elle a quand même un peu d'humour... même s'il est plutôt noir). Bien qu'elle n'ait pas le sourire facile, elle se montre un peu plus communicante, de mauvaise fois ou ronchon, et ça la rend plus vivante et plus abordable.
Ceux qui sauront se faire d'elle une amie découvriront qu'on peut toujours compter sur elle ; une fois qu'elle s'engage à faire quelque chose, elle va jusqu'au bout, et ne recule devant rien pour ça. Ce n'est pas une flemmarde, elle met du cœur à la tâche et se révèle une coéquipière efficace pour la chasse, la traque, le combat...
Et ultime privilège pour les très proches, vous découvrirez peut-être son point faible : elle ne peut pas résister à ce qui est tout petit, vulnérable et mignon (louveteaux non compris). Elle aime aussi énormément ses mamans et peut démarrer au quart de tour si on leur manque de respect.
☨ Histoire :On se rappelle encore d'elles en Automne : l'une d'elle était fuyante, timide, mais dotée d'un caractère assez mauvais quand on essayait de l'approcher. L'autre était clairement démoniaque, et nombreux sont ceux qui frissonnent en mentionnant son nom ou son souvenir. Elles n'avaient presque rien en commun, mais le destin les a rapprochées, les a unies. Seulement chargées de leur amour, elles fuirent Four Seasons, leurs chaînes, leurs doutes, vers une existence où elles pourraient vivre en paix, ensemble.
À la vie de clan a succédé une vie de nomade, de balades en escapades dans des paysages plus somptueux les uns que les autres. Certaines terres étaient plus inhospitalières que d'autres, certains autochtones très peu accueillants, mais rien ne pouvait les arrêter. L'entraide était leur force, et ensemble elles parcoururent le monde au gré de leurs envies. Et une de leur plus folle envie, c'était d'agrandir leur famille...
De cette union hors des sentiers battus naquit un jour un miracle, fruit de maintes prières et de la visite à une sorcière plutôt douée dans son art. Damoclès vit le jour, entourée de deux mamans qui firent de cette famille un nid d'amour et de tranquillité. Bien sûr, l'existence n'était pas aussi paisible que le cours paresseux d'un fleuve en plein été ; il y avait des éclats de rire, des piques d'humour, des rougissements violents, quelques embrassades, quelques tempêtes. Mais la vie était belle ; une fois leur progéniture assez grande, elles reprirent la route, avides de retrouver les sensations du voyage et de l'exploration. L'existence devint un peu plus compliquée, mais fort heureusement, la belle saison ne manquait ni de gibiers, ni d'herbe fraîche pour dormir à la belle étoile. Mais le froid venant, il fallut trouver un abri.
Ce fut au milieu de l'automne, lors d'une belle journée ensoleillée qui sentait bon les feuilles sèches, qu'elles trouvèrent ce qu'elles avaient toujours cherché. Un petit coin de paradis, rien que pour elles... A l'écart de tout, caché, protégé, ne manquant de rien... L'endroit parfait ! C'est donc en ce lieu qu'elles passèrent l'hiver à trois, heureuses même dans les moments les plus durs.
Et la vie était toujours belle... Mais un peu moins, du point de vue de Damoclès. Son enfance avait été bercé de voyages, de lieux magnifiques, de rencontres parfois (assez peu et de loin pour tout dire), mais aussi de dangers, d'aventures !! Et bien qu'elle fut heureuse de voir ses mamans épanouies dans leur nouvelle installation, l'envie de repartir la démangeait. Elle avait besoin de plus. Cet endroit n'était pas tout à fait son chez-elle...
Adolescente, la jeune louve finit par ouvrir son cœur à ses génitrices, et bien qu'au début, elles furent totalement contre l'idée de la laisser partir - l'une en particulier -, elles finirent par accepter, Damoclès ayant bien grandi et prouvé qu'elle pouvait s'en sortir seule. Elle choisit de partir au printemps, qui lui laissait plus de chances de survivre en solitaire grâce au renouveau de la nature. Les adieux ne se firent pas sans quelques larmes - certaines discrètes, d'autres plus abondantes - et enfin, la route lui appartenait à nouveau ! A l'idée de prendre sa vie enfin en pattes, le cœur de la jeune explosait presque de joie !
Les débuts furent difficiles et plein de doutes : avait-elle fait le bon choix ? Était-elle capable de vivre seule dans cet immense monde dont elle connaissait si peu ? Pourquoi avait-elle mangé autant de baies alors que Daphné lui avait toujours dit qu'elle en aurait des maux de ventre ? Mais il en fallait bien plus pour l'abattre. Les mois passèrent, et elle visita des places superbes, des lieux charmants, et des endroits très peu fréquentables car déjà occupés. Elle se débrouillait bien pour se nourrir et ne pas s'attirer d'ennuis, même si il lui fallut plusieurs fois piquer des sprints phénoménaux pour sauver sa peau...
Une nuit, alors qu'elle épiait le lapin qui constituerait son dîner du soir - dans ses plans initiaux en tout cas -, elle ressentit comme une secousse sous ses pattes, et cette perturbation suffit à lui faire rater l'occasion de manger de la viande fraîche. Irritée par cet échec, la louve reprit sa route, parvenant à une plaine où la vue était dégagée. Les herbes hautes lui fourniraient une cachette sympathique pour piquer un petit roupillon en attendant l'aube, et pour oublier que son ventre sonnait un peu creux. C'est la luminosité du ciel qui l'éveilla, quelques heures plus tard. Tout semblait si calme... Intriguée, Damoclès se redressa, laissant échapper un bâillement, mais s'immobilisa bouche bée lorsqu'elle regarda vers l'est. Au loin, un immense nuage sombre masquait les premiers rayons du soleil, menaçant. Frissonnant, la jeune louve se remit sur pattes, hésitant sur la marche à suivre. C'était la direction qu'elle avait choisi la veille pour poursuivre son voyage, mais elle n'était plus si sûre de vouloir continuer par là... Quelques minutes s'écoulèrent avant qu'elle ne se décide et parte d'un bon pas. Tant pis, pas vers l'est. Rien ne l'empêchait de dévier un peu vers le nord-est cependant, comme ça elle pourrait contourner le problème... et obtenir quelques informations, qui sait. Ce nuage était tout de même impressionnant !
Le destin qui avait réuni Daphné et Artemisia portait maintenant les pas de leur fille, après de multiples pérégrinations hasardeuses, vers ces mêmes terres qu'elles avaient arpentées il y a de ça quelques temps. Elle n'en avait aucune idée, mais pour elle débutait un retour aux sources et à ses origines. Il lui fallut encore quelques mois pour entrer sur le monde de Four Seasons, mais elle sentit immédiatement que cet endroit pourrait bien lui correspondre pour un temps...
☨ RP d'exemple :Elle savait qu'elle était dans un endroit spécial. Les terres sur lesquelles elle se trouvait présentement ne portaient pas la marque ni l'odeur d'un clan, mais elles semblaient tout de même faire partie d'un tout, de quelque chose de plus grand... Étrange. En tout cas, il n'y avait personne à l'horizon pour la renseigner sur ce point. Non pas qu'elle ait particulièrement envie d'entamer une conversation, sa dernière tentative s'était soldée par un cruel échec, et le loup qu'elle avait interpellé avait manqué de peu lui arracher un œil... Quel besoin avaient donc les gens d'être si belliqueux ?? Heureusement pour elle, ses réflexes lui avaient sauvé la mise, mais pendant un moment, elle avait bien pensé que sa dernière heure avait sonné.
Damoclès poussa un soupir et reprit sa route dans la neige. Mine de rien, ses pattes s'y enfonçaient jusqu'au tiers, c'était pas une petite couche de blanc ! Elle ne se rappelait pas d'en avoir vu autant de toute sa courte vie (ce n'était que son deuxième hiver après tout), et bien que rien ne le laisse supposer de l'extérieur, elle était plutôt émerveillée. Le paysage en était magnifique ! Un frisson lui passa sur l'échine lorsqu'un courant d'air lui souleva les poils, et elle ferma un instant les yeux. Pour une fois, elle aurait mieux fait de conserver ses cheveux et sa queue, elle aurait pu s'enrouler dedans pour avoir plus chaud... Mais s'enrouler dans de la filasse pleine de boue, de brindilles et feuilles... Mouais, finalement c'était peut-être mieux comme ça.
Le grondement de son estomac la ramena à l'instant présent. Oui, il valait mieux commencer par se sustenter, elle se sentirait mieux après ! Rouvrant les paupières, la jeune louve se décida à piquer une petite course, histoire de réchauffer ses muscles engourdis. Il lui faudrait aussi trouver un endroit où nicher, si elle envisageait d'explorer plus en détail la région. Une petite cavité pleine de feuilles mortes et sèches serait parfaite ! Mais ce n'est certainement pas dans cette plaine qu'elle trouverait son bonheur. Hardi, la journée serait courte et il fallait qu'elle se nourrisse et remplisse son ventre. Il n'y avait pas de temps à perdre !
☨ Codes du règlement : Validés par un Aveugle ravi !