Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
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Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
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Dawning of a new day ༄ ft. Herrade
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༻ Dawning of a new day ༺

ft. Herrade

Laissant le sable glisser entre les doigts de ses pattes, se coincer entre ses poils et grincer entre ses griffes, V'hallys ne se laissait pas de jouer ainsi comme un louveteau. D'aussi loin qu'il se souvienne, c'était à la fois la première fois de sa vie qu'il voyait le sable et l'océan. Les terres printanières n'avaient pas d'accès à la mer, et quand bien même c’eût été le cas, il ne se souvenait presque pas des quelques semaines qu'il avait passé auprès du clan avant que sa mère ne l'emporte, avec son frère et sa sœur, dans un endroit isolé, en autarcie presque totale. Il connaissait cet endroit sans le connaître : le Plage aux coquillages avait été évoquée à plusieurs reprises dans les récits de sa mère, et il avait retenu avec avidité tous les rares détails qu'elle avait livrés sur sa vie d'avant. Il savait donc que cet endroit était en territoire estival, et que sa mère y avait maintes fois rencontré l'ancienne Alpha de l'Été, Akisa. À l'évocation de cette louve, sa mère semblait toujours prise d'une émotion particulière, comme si c'était à la fois une amitié forte mais qui n'avait pas été l'amitié épique qu'elle aurait pu être, confrontée à des frontières géographiques et sociales. Ç'avait toujours été quelque chose de difficile à saisir, pour le petit V'hallys, les antagonismes entre les clans : pourquoi sa mère n'aurait-elle pu être la sœur de cœur d'Akisa, si toutes deux s'appréciaient ? Qu'est-ce que leurs rangs et leurs clans respectifs avaient à faire dans cette histoire ? Sa vision en tant qu'adulte avait évolué, il avait appris à nuancer ses prises de position, mais il ressentait à la place de sa mère cette forme d'amertume face à tout ce qui aurait pu être mais n'avait pas été.

Sa gorge était nouée depuis qu'il était arrivé ici. Il avait cherché cet endroit, spécifiquement, loin de se laisser porter par ses pas. Lorsqu'il y était parvenu, il avait cru s'être trompé : après avoir traversé une forêt d'arbres — des... palmiers ? — calcinés, il n'était sorti de l'orée que pour tomber sur une étendue noire de cendres. Désarmé, presque trahi dans l'idée qu'il s'était faite du lieu, fondée uniquement sur des souvenirs qui n'étaient pas les siens, il avait longuement contemplé ce qui demeurait de la Plage aux coquillages. Le bruit de l'océan berçait les questions qui tournaient dans sa tête. Les larmes qui avaient commencé à couler sur ses joues étaient un mélange de tout ce qu'il retenait depuis qu'il était parti : l'insondable peine d'avoir quitté sa mère et tout ce qu'il avait connu, l'excitation et la peur associés à son retour sur Four Seasons, l'émotion qui le prenait aux tripes face à l'étendue calme de l'océan, l'engourdissement face aux odeurs salées de la mer qu'il découvrait, l'incompréhension face à ce lieu qui avait visiblement connu un bouleversement sans précédent. Jamais Myosotis ne lui avait parlé d'une catastrophe qui aurait engendré la ruine de tout un territoire ; d'ailleurs, il n'avait croisé strictement personne en route, et aucune odeur lupine marquante ne l'avait inquiété. C'était comme si cet endroit était mort. Qu'était-il advenu de ses occupants ?

V'hallys se sentait comme un idiot face à toutes ces questions sans réponse ; à qui aurait-il pu les poser ? Il n'avait personne qui l'attendait au coin d'un feu chaleureux, dans une grotte ; pas de clan sur qui se reposer ni de maître pour le guider. Sa propre mère ignorait probablement la tragédie qui avait frappé les terres de son ancienne amie, et elle en aurait été chamboulée, dût-t-elle l'apprendre un jour. Une fois la déception et l'amertume dépassés, V'hallys s'était avancé sur la plage ; la douceur du sol à chacun de ses pas l'avait rasséréné. Après avoir goûté à la sensation de l'océan, pas sûr d'apprécier ce laisser-aller et cette confiance qu'un bain en plein océan demandait, il était retourné sur la plage noire. Ayant échoué à attraper les quelques crabes qui le narguaient, dernier signe de vie à l'horizon, il s'était allongé et avait vu le jour tomber. La lune s'était levée et son reflet dans l'océan était un spectacle magnifique qui avait amené un peu de sérénité dans l'âme de V'hallys. Une agréable surprise avait achevé de le calmer : en grattant un peu la surface de la plage, il avait découvert du sable. En dessous des quelques centimètres de cendres noires qui s'étaient déposé à la suite d'Outa-Ranos seul savait quelle catastrophe, un sable fin, blanc et froid se cachait.

Un bruit dans les buissons qui bordaient la plage le détourna de son émerveillement devant cette texture nouvelle. C'était l'un des seuls bruits qu'il entendait depuis plusieurs heures, si l'on omettait le son régulier et apaisant des vagues qui venaient se briser sur la plage. Les oreilles tendues en avant, aux aguets, V'hallys fixait les fourrés, tentant de distinguer malgré l'obscurité de la nuit ce qui était à l'origine du bruit. Préférant se signaler et ouvrir la discussion que rester passif, il énonça de sa voix grave et claire :

« Je me nomme V'hallys, je n'appartiens à aucun clan. Je ne suis pas hostile. »

Il n'était pas sûr de la tournure de sa phrase. Ce n'était pas exactement dans ses habitudes de devoir annoncer sa présence à un étranger, mais après tout, il y avait un début à tout. Il allait clairement devoir s'y habituer, du moins tant qu'il demeurerait sans appartenance fixe à une meute.

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Lun 12 Nov 2018 - 14:25

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Dawning of a new day
ft. V'hallys
Herrade ne savait pas trop ce qu'elle venait chercher sur les anciennes terres estivales. Après l'effervescence de son moral ces derniers temps, et ses agréables escapades dans les terres d'Halloween, son humeur venait de retomber comme une lourde pierre au fond d'un puits. Elle se sentait inutile, incapable de mener à bien ses missions, frustrée de ne pouvoir mettre la patte sur ceux qu'elle cherchait, honteuse de les traquer et vouloir les détruire pour sa propre satisfaction plutôt que pour appliquer la sentence de son clan. Bref, une bonne vieille crise existentielle.

Elle n'était pas prête pour ça ; elle n'était même pas faite pour ce genre de questionnements, qui avaient tendance à l'embrouiller et lui donner la migraine. Elle aimait les choses simples et l'action, alors pourquoi ne pouvait-elle se défaire de cette vilaine humeur, de ces mots qui lui blessaient le cerveau de leur rengaine et des idées qu'ils véhiculaient ?

Lasse de tourner en rond au Printemps, elle était partie vers les terres déchues, anciennes terres estivales, où elle savait qu'elle ne croiserait pas grand monde - pile ce qu'elle voulait. Il n'y a qu'une personne qu'elle aurait aimé y voir, un certain corbeau à l'âme aussi noire que les cendres qui recouvraient les lieux, au cœur aussi calciné que les végétaux ; elle aurait aimé lui faire face et l'affronter, le labourer de ses griffes et cracher sur son cadavre. Ne même pas lui faire la grâce d'être prisonnier, l'achever ici et maintenant... Et cette rancœur la rendait encore plus sombre qu'elle n'était en partant, la faisant soupirer.

Marchant au hasard vers l'ancienne plage estivale, elle se laissait guider par le bruit du ressac. Elle avait toujours aimé cet endroit étant gosse ; elle venait s'y baigner, s'y entraîner, ou y jouer tout simplement. L'époque était plutôt tranquille et insouciante, alors ; ça lui manquait. Rage lui manquait. Elle avait envie de s'enfouir quelques instants dans ses souvenirs du passé, oublier qui elle était et se ressourcer. Peut-être que dans le sable, à la seule vue de la lune, elle pourrait trouver un peu de paix...

« Je me nomme V'hallys, je n'appartiens à aucun clan. Je ne suis pas hostile. »

La paix s'envola bien loin de son esprit lorsqu'une voix surgit de l'obscurité pour la mettre en garde. Herrade resta clouée sur place, interloquée. Elle ne s'attendait pas à rencontrer quelqu'un ; et surtout, elle n'attendait pas à entendre ce nom. Elle qui voulait retourner dans le passé, elle y fut projetée violemment, se revoyant mioche, trottinant avec son sourire habituel vers la tanière des Alphas. Rage avait rendez-vous avec Myosotis, et elle aimait l'accompagner pour rendre visite aux enfants de la meneuse. Elle les voyait souvent, et aimait venir leur parler ou jouer avec eux, mais surtout... Surtout, elle venait voir V'hallys. Le feu monta aux joues du bourreau lorsqu'elle se rappela avec précision les sentiments qui l'habitaient lorsque l'aîné surgissait devant elle ; depuis la première fois qu'elle l'avait vu, elle avait eu un sacré béguin pour lui. Un béguin secret, bien évidemment, sinon Rage et Vice se seraient continuellement moqués d'elle ; mais immanquablement, chaque fois qu'elle le croisait, qu'elle l'apercevait, son cœur battait plus vite, plus fort, et ce grand sourire niais s'étalait sur son visage...

Herrade secoua la tête, tâchant de retrouver ses esprits. Combien de temps était-elle restée muette de stupeur, à moitié engagée dans les buissons bordant la plage ?? Elle se sentait le visage chaud, le pouls accéléré, et des papillons au ventre. Comment pouvait-elle réagir comme ça, alors qu'elle ne l'avait pas vu depuis tant de temps ?? Était-ce seulement lui ?? Le même ? Elle pensait l'avoir oublié, avoir fait une croix sur son amour naissant et la douleur de sa disparition, pourquoi tout ressurgissait en un instant, par la grâce d'une voix envoûtante et d'une assurance à tomber ?

La printanière secoua la tête, plus fort. Elle devait retrouver son sang-froid. Son self-control. Elle était bourreau printanier, crénom de nom, elle devait représenter son clan dignement, qui que soit le fantôme du passé auquel elle allait faire face ! Émergeant enfin sur la cendre de la plage, Herrade fit quelques pas, et ses yeux bicolores rencontrèrent immédiatement la silhouette de V'hallys. Il avait... grandi. Changé. Mûri. Mais c'était bien lui, et il était encore plus époustouflant que dans ses-

« Es-tu V'hallys, le fils de Myosotis ? L'ancienne alpha printanière ? »

Babines serrées et regard intense dans la faible lumière de la lune, elle attendait sa réponse. Droite et immobile, rigide, elle retenait son souffle, cherchant à se persuader que s'il s'agissait bien du même V'hallys, ça ne changerait rien à sa vie. Rien de rien.

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V'hallys
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Mer 14 Nov 2018 - 16:55

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ft. Herrade

La réponse mettait du temps à venir. Tendu et aux aguets, V'hallys s'inquiétait du silence qui avait suivi sa question. Il se mit même à douter d'avoir réellement entendu un bruit ; le non-bruit avait de nouveau enrobé toute la plage, silence assourdissant. Il n'aurait su dire combien de temps il était resté debout, raide comme un piquet, à guetter les fourrés ; lorsqu'une silhouette en émergea, elle aussi bien droite, V'hallys se sentit immédiatement happé dans une connexion qu'il ne désirait pas. Il était l'aimant qui attirait le regard de la louve et il ne comprenait pas pourquoi.

« Es-tu V'hallys, le fils de Myosotis ? L'ancienne alpha printanière ? »

Son souffle, qu'il avait retenu sans même s'en rendre compte, se relâcha d'un coup. Entrouvrant la bouche et tendant légèrement le cou en direction de la louve couleur vert pâle aux dreads si semblables aux siens, ses yeux violets plissés ancrés dans les yeux jaunes qui ne le lâchaient pas du regard, les rouages de son cerveau se mirent à tourner à toute vitesse. Le temps s'était suspendu et il ne se sentait plus réfléchir, tout ce dont il était capable, c'était de fixer celle qui savait qui il était, sans que lui-même ne sache comment. Elle attendait, bien droite et les pattes fixées dans le sable comme si c'était là son dernier socle avant de basculer, brave petit soldat qui tentait de résister à une tempête dont il n'avait aucune idée être la source. Ses sourcils se froncèrent dans une expression presque compatissante, et il fit quelques pas en avant, un sourcil au coin de ses lèvres.

« C'est bien moi. Ma réputation semble m'avoir précédé, mais je suis ravi de faire ta connaissance. »

Son sourire s'élargit, laissant entrevoir ses canines. N'ayant lui-même aucun souvenir de sa tendre enfance passée au sein du clan du Printemps, il était surpris que son nom soit resté dans les mémoires. Il était sans nul doute de notoriété publique que sa mère, l'Alpha qui avait longtemps mené le Printemps, avait eu des enfants ; mais le temps avait passé et Myosotis avait toujours estimé que très peu se souviendraient précisément de leurs noms ou de leurs traits, d'autant qu'elle les avait presque surprotégés, comptant sur les doigts d'une patte le nombre de loups qui avaient eu l'honneur de les voir en face à face. Qui pouvait bien être cette louve, qui semblait avoir son âge — ou à peine plus — pour l'avoir identifié en une fraction de secondes ? Il était plus que probable qu'elle soit Printanière, d'ailleurs son odeur allait en ce sens, mais Myosotis l'avait bien prévenu que les Printaniers seraient sans doute assez circonspects à l'idée de son retour. L'attitude étrange de la louve était-elle due à une certaine hostilité ?

« Je ne sais pas ce qui se raconte aujourd'hui sur ma mère et moi, mais je ne demande qu'une chance de prouver mon honnêteté au clan printanier. Je n'ai peut-être aucun souvenir des semaines où j'y ai grandi, mais c'est là qu'est ma place. »

Les oreilles tendues en avant, un sourire apaisant — l'attitude de V'hallys était celle de celui qui se veut d'un calme presque artificiel, comme s'il cherchait à déminer une situation explosive. Il n'était pas certain de l'inimitié de son vis-à-vis, mais il craignait que celle-ci ne lui en veuille d'être le fils de sa mère. C'était sans doute la raison, d'ailleurs, de son silence mordant et de son air revêche — rien que V'hallys ne saurait désamorcer avec quelques sourires charmeurs, n'est-ce pas ?

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Lun 19 Nov 2018 - 16:16

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En face du bourreau pantelant, le jeune loup sembla surpris de se voir reconnaître, mais retrouva très rapidement son assurance. Avant même qu'il ne lui confirme son identité, Herrade savait bien que c'était lui, qu'il n'y en avait qu'un et qu'elle avait été bien bête d'avoir espéré qu'il s'agisse de quelqu'un d'autre. Son enthousiasme face à leur rencontre et le sourire en coin qu'il lui décocha lancèrent une pulsation dans les entrailles de la verte, qui en eut le souffle coupé ; elle était heureusement assez ahurie pour n'en rien laisser paraître à l'extérieur, si ce n'est que sa fixité finirait forcément par être suspecte. Eh bien, il... il n'avait pas vraiment changé, alors.

Elle ne trouvait rien à répondre, rien à dire, même ses pensées semblèrent disparaître lorsque le sourire de V'hallys s'élargit. Grands dieux, pourquoi était-il de retour, pourquoi maintenant ?? Elle était déjà empêtrée dans tant de questions... Jamais elle ne se serait attendue à retrouver l'usage de son cœur, de ses sentiments, aussi vite et dans un tel désordre. Elle n'aimait pas perdre le contrôle et devait reprendre la patte sur ses émotions immédiatement !

Respirer était devenu une priorité pour ça, et lentement, la louve inspira de l'air, clignant brièvement des yeux. D'accord, ce n'était pas un rêve, maintenant il lui fallait remettre les pattes sur terre avant que l'autre ne la prenne pour une vraie cinglée. Cinglée, et muette.

« Je ne sais pas ce qui se raconte aujourd'hui sur ma mère et moi, mais je ne demande qu'une chance de prouver mon honnêteté au clan printanier. Je n'ai peut-être aucun souvenir des semaines où j'y ai grandi, mais c'est là qu'est ma place. »

Un nouveau coup dans l'estomac, plus douloureux celui-ci, et le bourreau eut du mal à accuser le choc sans ciller. Écarquillant légèrement les yeux, elle fit un pas en arrière, remettant de la distance entre elle et ce dandy a l'air si calme et avenant. Aucun souvenir... Le Printemps, sa place... Il voulait réintégrer le clan ?? Revenir parmi eux ? Mais pourquoi ? Non, non, au final elle ne voulait rien savoir, ni de son histoire ni de ce qui l'avait poussé à revenir. Il était déjà assez douloureux d'avoir été effacée de sa vie, elle n'avait pas envie de s'y creuser une nouvelle place ; ce ne serait qu'aller au-devant de nouvelles déceptions, certainement. Une donzelle masculine et renfrognée comme elle n'avait rien à faire aux côtés d'un prince, déchu certes, mais un prince tout de même, qui irradiait de lumière par son sourire et son regard irrésistible. Beaucoup de printanières se feraient une joie de constituer son cercle d'admiratrices.

« Ce sera à la nouvelle Alpha d'en décider. »

Son ton s'était fait plus sec qu'elle ne le souhaitait, et elle se mordit l'intérieur de la joue. Quelle serait la réaction de Seira ? Face au retour inattendu mais bref de R'hllor, la petite louve ne s'était pas montrée enchantée, mais le frère semblait faire preuve de moins d'ambition... Et elle, que devait-elle faire ? Le ramener à sa Reine, faire les présentations, œuvrer pour son retour ? Une part d'elle-même souhaitait voir le jeune loup les rejoindre, et espérait que la blonde approuverait le renfort de ses troupes, mais l'autre... L'autre était égoïste et fière, vexée d'avoir été oubliée, et ne voulait pas de ce jeune freluquet dans son clan. Ne voulait pas le côtoyer, réapprendre à le connaître, se faire avoir à nouveau, puis souffrir... Le bourreau, au milieu de tout ça, était indécis, babines pincées, et se dandinait d'une patte sur l'autre dans le sable.

« Tu n'ignores pas que nous primons la loyauté et la volonté... si tu fais montre de ces qualités devant Seira, peut-être te laissera-t-elle intégrer nos rangs. »

Ou peut-être pas... dans un sens, Herrade était soulagée de ne pas avoir à trancher la question. Cette situation sortait du cadre ordinaire de ses attributions, et elle se sentait désemparée face à ses interrogations ; le pire serait que sa Reine lui demande conseil. Que pourrait-elle dire ? Vers quoi pencher ? Elle l'ignorait, le saurait peut-être au moment venu, si ce dernier arrivait. Pour l'heure, elle se trouvait incapable de prononcer quoi que ce soit d'autre, de bouger, ni même de décrocher son regard de V'hallys. Intérieurement, elle souhaitait fuir, disparaître dans le sable, dans la mer, dans les buissons, disparaître tout simplement, et fulminait de se trouver coincée dans cet envoûtement grotesque.

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Mer 16 Jan 2019 - 22:12

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ft. Herrade

La louve solidement campée devant lui maintenait son air revêche, elle n'en démordait pas avec ses lèvres pincées, donnant un air renfrogné à son visage qui devait pourtant en temps normal arborer des traits assez doux, du moins quand elle se donnait la peine de sourire. Un peu vexé que son charme pourtant légendaire semble ne pas trouver prise sur cette Printanière, V'hallys n'en montrait rien, conservant un sourire serein et charmeur, le sourcil droit à peine haussé dans une mimique à moitié moqueuse. Elle était sèche, presque hostile, mais si elle espérait lui faire renoncer à son projet avec ses yeux revolver, c'était peine perdue — au contraire, un peu de challenge ne ferait qu'augmenter l'excitation du prince déchu. Il n'adorait rien tant que conquérir, toujours conquérir, que ce soit une personne ou une terre. Elle n'était pas sortie d'affaire.

Sa sécheresse dissimulait mal une certaine indécision dont V'hallys entrevoyait les raisons. Elle se balançait d'une patte sur l'autre, en proie à un dilemme intérieur ; toujours raide comme un piquet, il se régalait à offrir une posture nonchalante mais dont tous les détails étaient travaillés : la patte avant sur laquelle il s'appuyait principalement qui faisait ressortir l'articulation de son épaule, l'autre patte traçant des petits cercles dans le sable noir du bout de l'ongle, son sourcil droit toujours un peu arqué et ses crocs à peine dévoilés par son sourire.

« Tu n'ignores pas que nous primons la loyauté et la volonté... si tu fais montre de ces qualités devant Seira, peut-être te laissera-t-elle intégrer nos rangs. »

Son sourcil se leva un peu plus haut, ses babines offrant un sourire à peine plus large que précédemment. Elle le fixait de ses yeux si particuliers, il n'aurait su dire si elle ne parvenait pas à s'en empêcher ou si c'était à dessein, dans un but d'intimidation. Si c'était à ceci qu'elle jouait, il allait s'assurer qu'elle échoue. Rééquilibrant son poids sur ses deux pattes avant et se penchant lentement en avant, s'arrêtant à la frontière de l'espace personnel de la louve, il entrouvrit la bouche en souriant, comme s'il s'apprêtait à parler. Il franchit la limite lorsqu'il se pencha un peu plus comme s'il avait voulu murmurer des mots doux à l'oreille de la Printanière. C'était loin d'être son intention — il comptait bien gagner ce duel non-verbal, mais il n'était pas suffisamment borné pour faire fi de la dangerosité qui transparaissait de tous les pores de son vis-à-vis.

« Tu vas vite te rendre compte que je ne manque pas de qualités, et que la loyauté et la volonté en font certainement partie. Je suis certaine que ton Alpha y sera... sensible. »

Reculant prudemment afin d'éviter d'irriter plus longuement celle qui osait résister à son charme, V'hallys se rassit bien droit, affichant l'air content de celui qui a terminé son petit numéro. Penchant la tête sur son côté droit — c'était un tic dont il ne se débarrassait pas, de même que le sourcil arqué —, il examina plus amplement la fière femelle. Il ne se sentait pas particulièrement attiré par les femelles en général, mais il avait été au final assez peu confronté à des congénères en dehors de sa famille. Mais la Printanière dérogeait aux codes de ce qu'il avait connu jusqu'à présent. Ne cherchant pas à cacher son regard qui scrutait son corps, il ne put s'empêcher d'admirer sa musculature sèche. Un poil court mettait en valeur les muscles bien dessinés qui roulaient sous sa peau marquée de noir ; elle avait l'allure d'une guerrière. Lorsqu'il eut fini d'examiner son adversaire, une nouvelle lueur d'admiration brillait dans le regard de V'hallys.

« Une fois que j'aurai conquis Seira, il faudra que je lui dise qui remercier pour ma venue. À quel nom répond la veilleuse qui m'aura mené jusqu'à elle ? »

Il savait pertinemment qu'elle n'était certainement pas veilleuse. Elle n'avait pas l'allure svelte et athlétique qu'on attribuait généralement aux veilleurs, ou du moins tels que V'hallys se les imaginait. Elle était une machine de combat, taillée pour détruire la chair. Mais la pique était trop tentante, il comptait bien parvenir à la pousser à bout. C'était de bonne guerre, après tout, elle aussi cherchait à le décourager...

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Dim 20 Jan 2019 - 18:03

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C'était pathétique de sa part de penser avoir retrouvé le contrôle de la situation, juste parce que son cycle de respiration était à nouveau normal et posé. Son sang-froid n'avait jamais été aussi proche de la limite de non-retour, et elle faisait comme si elle ne voyait rien, comme si ce n'était pas grave ; mais ça l'était, et l'autre goujat en face avait très bien cerné son trouble. Pire, il s'en amusait, se délectait sûrement de la mettre en pareil état... Voilà qui alimentait quelque peu sa colère, et c'en était rassurant ! Tant qu'elle était énervée, elle n'était pas sous le charme de cet idiot.

Il approchait, trop près, bien trop près, et son visage était encore plus beau de près - quelle dinde dieux tout-puissant, quelle dinde - et en réponse à cette intrusion, Herrade fronça les sourcils, ne bougeant pas d'un poil, comme si ce petit jeu ne l'amusait pas. D'ailleurs, il ne l'amusait pas le moins du monde, mais il était dur de rester totalement indifférente et hermétique aux assauts de V'hallys. Quoi qu'il faisait preuve d'une telle suffisance qu'elle en fut choquée, et arqua à son tour un sourcil, le jaugeant d'un œil neuf. Quoi, son amour de jeunesse était devenu un jeune fat, bouffi d'orgueil ? Et elle allait continuer à baver devant lui ? Certainement pas. Ressaisie immédiate et irrévocable - malheureusement plus facile à dire qu'à faire.

« Eh bien... J'espère qu'elle a de meilleurs yeux que moi. Ou une plus grande... sensibilité. »

En réalité, s'il osait parler de cette façon à Seira, il risquait de finir décapité dans la seconde, et cette idée amusa le bourreau autant qu'elle le glaça. Au moins s'était-il reculé, ce qui permettait à la printanière de grappiller quelques instants de self-control. Alors qu'il penchait la tête dans une nouvelle moue enjôleuse - volontaire ou inconsciente ? Elle n'aurait même pas su le dire - la verte laissa échapper un bref soupir, et perdit un instant son regard dans la mer. Elle espérait y puiser un certain réconfort, tracassée des suites de cet entretien - que dirait Seira ? Le clan ? V'hallys allait-il réellement les rejoindre ? En tant que quoi ? De mesquines idées se glissèrent dans son occiput, mais la belle les chassa d'un mouvement de tête agacé, reportant son attention sur le jeune loup. Elle remarqua au passage ses yeux d'améthyste fumée posés sur sa personne, et le trouble retrouva sa place au creux de son estomac comme s'il n'était jamais parti. Herrade dut réprimer l'envie de se recroqueviller sur elle-même pour échapper à ce regard inquisiteur qui semblait la dénuder, et se contenta de froncer encore un peu plus les sourcils, relevant le menton. Bon sang, elle ressemblait à l'une de ces mégères coincées du derrière dont elle se moquait tant dans sa jeunesse... Comment en était-elle arrivée là ??

« Une fois que j'aurai conquis Seira, il faudra que je lui dise qui remercier pour ma venue. À quel nom répond la veilleuse qui m'aura mené jusqu'à elle ? »

Soufflée par l'audace du maraud, l'apparence calme du bourreau se fissura. Son visage laissa entrevoir sa surprise, mais elle ne sut comment réagir une fois l'information intégrée ; devait-elle rire ou se chauffer tout rouge d'un tel toupet ? Envisager de conquérir Seira relevait déjà du suicide, et la printanière détestait qu'on osât parler ainsi de sa reine, et pour couronner le tout, il la rétrogradait simple veilleuse... C'était plus qu'elle n'en pouvait supporter sous sa feinte civilité. Un rire bref trouva son chemin à travers ses babines contractées, et elle baissa la tête, rassemblant ses esprits. Exit les souvenirs du louveteau espiègle qu'elle avait chéri toute sa vie ; si elle prenait ombrage personnellement de ces paroles, c'est qu'elle avait oublié qui elle était, et le visage de sa reine.

« Je vais te donner un petit conseil, V'hallys. Tu viens d'arriver, c'est normal que tu ne sois pas au courant. » Il était plus simple de laisser la colère la posséder, rendre son ton doucereux, et embraser ses prunelles qu'elle relevait vers son interlocuteur. Un fin sourire sur les babines, comme pour afficher un reflet moqueur du tableau qu'il lui présentait, elle le regarda quelques instants, puis en deux pas francs et rapides, elle vint se poster sous son museau, juste devant lui. Le sourire avait laissé la place à un visage fermé à la patience très limitée - sûrement ce qu'il souhaitait, mais tant pis pour lui, s'il continuait à jouer, elle finirait par le croquer. « Tu peux te jouer de moi si ça te chante ; je m'en moque. Mais si tu projettes de venir fanfaronner chez nous et te jouer de Seira, je te jure que tu n'y trouveras aucun avenir. Aucun, si tu vois ce que je veux dire. »

Bien sûr, il devait sûrement savoir jouer de ces muscles qu'il mettait en avant dans sa position de lover de plage, mais contre la détermination et la ténacité du bourreau, il risquait de vite casser ses jolies dents blanches. Dans un rapide mouvement, la verte fit volte-face et commençait à s'éloigner, quand elle sembla soudain se rappeler d'un détail, et se tourna à demi vers lui, sa sérénité a priori retrouvée.

« Saches que tu n'es plus rien ici ; ton nom, ton passé, ton ascendance ne valent pas un clou. Il faudra faire bien plus que sourire et minauder pour trouver une place au Printemps. »

Voilà une tirade qui la satisfaisait grandement ; elle n'était pas sûre que la leçon ferait mouche - c'est qu'il avait l'air obstiné le garçon, et plein de ressources - mais au moins, ça l'avait soulagée. Les commissures à peine relevées, le bourreau reprit sa route, curieux de voir si des pas allaient suivre les siens ou non. Qu'il la suive et lui lance de nouvelles piques, elle s'en moquait bien, et se ferait même un plaisir d'y répondre - mais elle espérait qu'il ne chercherait pas à nouveau à connaître son nom. Au final, c'était peut-être mieux qu'elle reste une anonyme emmerdeuse à ses yeux.

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V'hallys
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Ses piques à répétition semblaient avoir enfin fait mouche. Son léger et toujours aussi insupportable sourire laissant entrevoir ses canines, ses sourcils à peine haussés, il examina avec intérêt le visage de la boule de nerf passer par différentes émotions. C'était presque anthropologique, comme observation — c'était une fascination presque perverse qu'il éprouvait à susciter ainsi ce chamboulement. C'était un jeu, juste un jeu, comme il en avait joué des tas durant son enfance avec ses frère et sœurs — il n'y avait rien d'autre en jeu que leur orgueil et la superficialité de leur échange, n'est-ce pas ?

« Je vais te donner un petit conseil, V'hallys. Tu viens d'arriver, c'est normal que tu ne sois pas au courant. »

Il fronça très brièvement les sourcils. Une impression de déjà-vu venait de le frapper de plein fouet ; il n'aurait su dire d'où il tenait cette sensation, par quel hasard ce ton méprisant et doucereux lui était si familier. C'était une phrase comme les enfants aiment en dire, pour se pavaner et clouer le bec de leur adversaire. Circonspect, il recula légèrement la tête tandis que la Printanière venait se planter sous son museau. Il la dépassait suffisamment pour la regarder de haut mais cette sensation coup de fouet lui avait fait perdre de sa superbe et il ne parvenait plus à garder un regard aussi charmeur et insupportable. Il ne souriait plus, observant, presque avec méfiance, les traits de la demoiselle, tentant de raccrocher son odeur si particulière à des souvenirs. Dans la fraction de secondes où elle fut au plus proche de lui, il se sentit presque parvenir à replacer cette sensation de déjà-vu dans le tableau d'origine, mais elle fit volte-face trop vite, une fois sa diatribe terminée ; et le souvenir repartit, aussi fugace qu'il était arrivé.

Décontenancé et troublé par ce qui n'avait duré que quelques instants mais qu'il avait vécus au ralenti, il ne put que demeurer planté comme un idiot à regarder la seule personne qui pouvait le guider au Printemps s'en aller avec sa fierté blessée. V'hallys n'était pas habitué à être ainsi mis en échec, et encore moins par une femelle, car — il ne savait ni comment, ni pourquoi — elles semblaient toujours enclines à succomber à son art oratoire. Celle-ci semblait immunisée, et pis encore, ne pas apprécier le jeu.

Lorsqu'elle s'arrêta soudain et se retourna vers lui, il sentit un soulagement faire fourmiller de chaleur tout son corps et cela l'insupporta. Comment, en un battement de cils, la situation avait-elle pu basculer en faveur d'une détestable louve sans intérêt ? Ce qu'il prenait pour un échange presque cordial de piques changea du tout au tout lorsque la guerrière osa des mots qui le touchèrent au-delà de tout ce qu'elle aurait sans doute pu espérer :

« Saches que tu n'es plus rien ici ; ton nom, ton passé, ton ascendance ne valent pas un clou. Il faudra faire bien plus que sourire et minauder pour trouver une place au Printemps. »

Un frisson parcourut son échine, ses poils se hérissant et ses babines se retroussant sur ses crocs. Eût-il été plus honnête avec lui-même, eût-il été plus conscient de ses faiblesses et de ses blessures d'enfance, il aurait été en mesure de résister aux attaques de la Printanière. Mais il se sentait inexplicablement blessé par l'attaque faite à son nom ; il se sentait en outre attaqué dans son intégrité lorsqu'elle osait lui dire qu'il n'avait pas sa place au Printemps. C'était là qu'il était chez lui — qu'il serait chez lui —, il se raccrochait à cette idée comme un matelot désespéré et perdu en mer se raccroche à un rocher. S'il n'avait plus cette certitude, absolue et inébranlable, de pouvoir retrouver le foyer dont il avait si souvent rêvé — plus qu'il ne l'avait réellement connu —, que lui restait-il ?

« Je t'interdis de faire de telles assomptions à mon égard, si tu crois me connaître avec notre brève conversation, tu es bien superficielle. À tout miser sur la force physique et à te réconforter dans l'illusion de ta loyauté envers une Alpha qui croit détenir les clés de la vérité, tu crois être légitime pour me juger ? Il est si facile de se réclamer d'un clan lorsqu'on a grandi en son sein et que tout nous est acquis, telle une petite Printanière parfaite ! »

Il crachait les mots comme du venin, savourant chacune des syllabes prononcées, espérant la blesser comme elle l'avait blessé. Il n'avait même pas bougé, s'adressant au dos de son adversaire, l'adrénaline courant dans ses veines mais le tétanisant totalement ; son cœur pesait dans sa poitrine et semblait irrésistiblement l'attirer vers le sol mais il demeurait bien droit, les oreilles en avant, ses traits si beaux déformés par une colère qui ressortait pour la première fois mais qui prenait ancrage dans un passé bien lointain.

V'hallys respirait rapidement et était incapable de reprendre le contrôle de son rythme cardiaque. Lui qui était normalement si habile avec les mots était maintenant débordé par le flot de ses propres émotions, dont il ne comprenait ni l'origine ni la nature ; il se devait de se reprendre, de redevenir le charmeur bravache qu'il était en toute circonstance. Céder à la colère, c'était révéler ses faiblesses, il le savait mieux que personne, que s'était-il passé ? Comment était-ce arrivé ?

Le prince déchu se força à détendre ses muscles tendus à l'extrême, comme si reprendre possession de son attitude physique pouvait l'aider à se ressaisir mentalement. Il attendait de voir si la louve allait faire demi-tour pour défendre son intégrité attaquée ; il s'était suffisamment ridiculisé pour ne pas courir derrière elle implorer son pardon. Il n'était pas certain de vouloir qu'elle revienne. La Printanière venait de voir une parcelle de lui que personne n'avait jamais vue auparavant, et elle allait sans doute maintenant le prendre pour un loup dangereux et colérique, lui qui était habituellement imperturbable dans son attitude charmeuse. Et il n'était finalement plus sûr de vouloir raccrocher l'impression de déjà-vu à des souvenirs depuis longtemps oubliés, craignant d'y découvrir des failles qu'il croyait ne pas exister.

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Dire qu'elle devait se concentrer pour adopter une démarche naturelle, s'éloigner ni trop vite, ni trop lentement, laisser le passé ruminer derrière et bon débarras ! Mais en réalité, Herrade mourait d'envie de se retourner, de voir l'effet de ses paroles sur lui, de voir si elle l'avait atteint - c'était mesquin et cruel, elle ne se savait d'ailleurs pas basse à ce point, mais après son petit discours fumeux, elle estimait que c'était mérité.

Mais elle était presque déçue de ne pas entendre ses pas dans son dos, de ne pas l'entendre réclamer le respect, de la retenir pour prolonger leur échange... Non mais quelle idiote, à quoi pensait-elle après tout ?? Elle n'avait pas envie de lui parler plus longtemps ! Il s'était montré odieux envers elle, envers Seira... pas question de lui laisser une autre chance.

Et finalement, il y eut l'éclat...

« Je t'interdis de faire de telles assomptions à mon égard, si tu crois me connaître avec notre brève conversation, tu es bien superficielle. À tout miser sur la force physique et à te réconforter dans l'illusion de ta loyauté envers une Alpha qui croit détenir les clés de la vérité, tu crois être légitime pour me juger ? Il est si facile de se réclamer d'un clan lorsqu'on a grandi en son sein et que tout nous est acquis, telle une petite Printanière parfaite ! »

D'abord dédaigneuse de sa maigre tentative pour l'énerver - si quelqu'un était superficiel, c'était bien lui ! - le bourreau marqua un temps d'arrêt, puis finit par se stopper en entendant le reste, sourcils froncés et masque sérieux à nouveau en place. Eh bien, il devait se sentir soulagé après avoir craché tout ça ; un petit coup d’œil ne la tuerait pas, et elle avait bien envie de lui clouer le bec encore une fois. Mais alors qu'elle s'apprêtait à assener une réplique cinglante en lui accordant un dernier regard, le changement d'expression de V'hallys la percuta de plein fouet, et elle eut un mouvement de surprise involontaire.

Où donc était passé le dandy bien léché qui se pavanait un instant auparavant ?? La virulence de ses propos était surprenante pour quelqu'un qui semblait les manier comme du poison, mais à voir sa tête, il était clair qu'il avait perdu les pédales. Immobile, Herrade se sentit mortifiée un instant d'avoir dépassé la limite, et se détesta ensuite d'éprouver un tel sentiment. Il avait cherché tout seul les ennuis, et c'était son problème s'il ne savait pas en gérer les conséquences. Elle allait lui montrer qu'elle, au moins, pouvait braver les affronts la tête haute, et sans hausser le ton.

Dans le petit silence qu'elle laissa planer entre eux, elle l'entendit respirer, le vit reprendre l'ascendant sur sa tension musculaire, et toute colère la quitta. C'était ridicule d'avoir pitié de lui, et ce serait certainement l'insulte ultime qu'elle pouvait lui adresser... Mais en réalité, elle était surtout déçue que sa rencontre avec un beau souvenir d'enfance ait tourné au vinaigre.

« Je me demande qui d'entre nous tire des conclusions hâtives, hm ? A tenir de tels propos, tu n'es pas prêt à nous rejoindre. Je suis désolée. »

D'un mouvement rapide, la printanière détourna la tête, sans faire mine de se remettre en marche. Argh, c'était bien, c'était très bien comme conclusion, mais pourquoi s'était-elle excusée ?? Quelle bouffonne ! Elle n'aurait plus aucune crédibilité face à lui à présent ! Se maudissant intérieurement, Herrade esquissa une grimace en secouant la tête, puis reprit sa route. Il ne fallait plus qu'elle se retourne, à présent. Il n'avait qu'à décompresser tout seul et faire le ménage dans sa tête, elle avait d'autres chats à fouetter.

Sans parler du baume sacrément puissant qu'elle allait devoir passer sur son cœur.

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V'hallys
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Le silence était plus terrible encore que l'éclat de colère qui l'avait mû quelques instants plus tôt. V'hallys détestait l'étrangère pour ce silence ; si encore elle avait parlé, si elle avait renchéri sur le même ton, là seulement son honneur eût été sauf. Mais ce qu'elle choisissait de faire était bien pire encore : elle le regardait, et le mâle ne lisait que de la déception et du mépris dans ces yeux jaunes, reflet de ce qu'il ressentait de son propre comportement. Il se sentait misérable et la détestait encore plus pour cela.

« Je me demande qui d'entre nous tire des conclusions hâtives, hm ? A tenir de tels propos, tu n'es pas prêt à nous rejoindre. Je suis désolée. »

Relevant la tête dans un mouvement de fierté mal placée, V'hallys pinça les lèvres. Elle avait brisé le silence et sa colère aussi facilement qu'elle aurait tranché la gorge d'un lièvre ; il n'en demeurait pas moins extrêmement vexé de la tournure qu'avaient pris les évènements. Ce n'était définitivement pas ainsi qu'il s'était imaginé son retour en grandes pompes sur Four Seasons ; il eût une pensée furtive pour sa chère maman qui n'aurait certainement pas été fière de son fils en cet instant. Fermant brièvement les yeux et exhalant un léger soupir, conscient qu'il avait sans doute perdu toute chance avec la Printanière, il ne chercha pas à la suivre lorsqu'elle se détourna de lui. Il ne le voulait même pas, de toutes façons ; elle ne lui était pas sympathique et il avait un mauvais pressentiment à son égard.

Néanmoins, il ne pouvait pas se permettre de la laisser ainsi repartir au Printemps en laissant pour dernière impression une tirade pleine de venin lancée sous le coup de la colère. Tremblotant encore après le pic d'adrénaline qui l'avait animé, V'hallys s'ébroua et lança à voix haute, dans le dos de la guerrière :

« Ton jugement t'appartient, louve. Mais ton honneur devrait te commander de me laisser tenter ma chance, et de laisser les plus hauts gradés décider de mon avenir. »

Il s'élança en avant, dans un bond fluide et continua sur quelques foulées. Une fois qu'il eut rejoint les côtés de la louve, il s'avança légèrement de manière à lui barrer en partie la route, le temps de lui poser une question. Il ne tenait pas à la retenir — elle ne se laisserait de toutes façons jamais faire — mais il en avait assez de s'adresser à un dos. Il ne cherchait même plus à surjouer son apparence charmeuse, ses défenses ayant été mises à nu dans les minutes précédentes. Il n'était plus qu'un loup fatigué qui n'avait rien à cacher, ni à gagner, de celle qui ne le connaissait que depuis quelques minutes — du moins le croyait-il — et qui devait déjà le prendre pour un dangereux renégat.

« Je suis désolé également. Tu ne me dois rien, c'est vrai — mais Myosotis fut ton Alpha, même si tu devais être une enfant à cette époque. » Il fit une courte pause, plongeant ses yeux améthyste dans ceux de la louve, sans aucun jeu de regard, avec simplicité : « Voudrais-tu m'indiquer où trouver les Bêtas du clan ? Ma mère m'a toujours dit que j'aurais un allié en la personne de Rage. »

Ses grands yeux toujours fixés intensément dans ceux de la louve solidement campée sur ses appuis, il attendit sa réponse sans trop d'anxiété. Rage, malgré un âge sans doute avancé aujourd'hui, devait être une figure éminemment respectée au sein du clan — en tout cas d'après les récits de sa mère, qui n'avait jamais tari d'éloge à son sujet. Il n'avait aucun souvenir de ce vieux loup qu'il s'imaginait musclé mais rabougri par les années, mais le lien qui avait uni Myosotis et Rage était de ceux qui durent une vie et plus encore, aussi ne doutait-il pas de trouver du soutien auprès de celui qui aurait pu être comme une figure paternelle pour lui dans une autre vie.

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Il y eut d'abord un silence, de ceux, épais et compacts, qui vous étouffent et vous suffoquent. Herrade marchait comme un automate, amère, vidée de tout entrain. Elle ne savait pas ce qui l'agaçait le plus dans cette rencontre, mais le tout formait une lourde pierre qui coulait directement au fond de son estomac, la rendant presque nauséeuse. Rien ne s'était passé comme elle le souhaitait, à dire vrai, il aurait mieux valu qu'elle ne le revoit pas, jamais. Peut-être lâcherait-il l'affaire après sa dernière tirade, écœuré de l'accueil que lui réserverait ce clan, qui a priori avait tant changé depuis sa jeunesse... Mais le coup semblait bien bas au bourreau, et s'ajouterait très certainement à la longue liste des choses qu'elle ne digèrerait pas avant dix ans.

Un mouvement dans son dos rompit la quiétude de son départ, presque immédiatement suivi par des paroles, encore empreintes d'émotion. Quelle théâtralité... Parler d'honneur ainsi, à tort et à travers ! Après tout, elle ne lui refusait en rien l'accès au clan, elle le mettait seulement en garde que son immaturité ne saurait être tolérée s'il s'aventurait à vouloir charmer Seira. Au contraire, elle lui avait peut-être sauvé la vie... Mais malgré ces belles paroles avec lesquelles elle tâchait de se réconforter, la verte se sentait piquée au vif, insultée qu'on remette en question son attitude. Surtout que V'hallys avait en partie raison ; en tant que bourreau, cet éclat n'était pas du plus bel effet. Comme pour se convaincre du contraire, elle accéléra le pas, souhaitant mettre le plus de distance possible entre elle et le jeune dandy, tâchant de fuir sa mauvaise conscience.

Il fut malheureusement plus rapide que la printanière ; elle était con aussi, persuadée qu'ils en finiraient sur cette stupide histoire d'honneur, et qu'elle pourrait rentrer fulminer à son aise chez elle. Raté. Le voilà qui lui barrait la route avec ça, s'attirant les foudres de son regard bicolore, et une moue pincée digne des plus vieilles peaux de Four Seasons. Pour couronner le tout, sans son air de dindon suffisant, il lui apparaissait dans toute sa splendeur de mâle contrarié, fragile sur les bords mais déterminé à en découdre jusqu'au bout. Encore un peu et elle allait rester bloquée avec la gueule entrouverte, à papillonner pour ses beaux yeux - révulsant.

Elle était prête à vociférer, lui sommer de s'écarter de son chemin, et déjà ses joues se gonflaient de sa colère qui flamboyait de plus belle - mais il s'excusa à son tour. Et il avait l'air sincère, authentique devant elle, et aussi rapidement qu'un battement de cœur, la colère retomba. Herrade se sentit soudain creuse, fausse, ne sachant plus comment réagir ; il lui volait donc sa réplique, et elle endossait le rôle de grand méchant ? De cruelle et injuste mégère ? C'était trop simple, et elle allait lui faire comprendre, durcissant son regard, soutenant sans peine le sien, mais...

« Voudrais-tu m'indiquer où trouver les Bêtas du clan ? Ma mère m'a toujours dit que j'aurais un allié en la personne de Rage. »

Elle eut un hoquet de surprise et ouvrit grand les yeux, immédiatement statufiée en entendant ce nom. Le vide l'emplit entièrement, dévorant toutes ses émotions, la laissant comme une coquille sèche et malmenée par les intempéries, aussi laide dehors que dedans. C'était trop d'émotions pour elle, et bien qu'Herrade se maudit de sa faiblesse ou de sa sensibilité excessive, elle ne pouvait supporter ce nouveau revirement avec un visage de marbre.

Le bourreau réalisa que les larmes dévalaient déjà ses joues, mais qu'aucun de ses muscles ne réagissait à ses appels, ne serait-ce que pour essuyer son museau ou cacher sa honte en s'écroulant dans le sable. La fière printanière se tenait bêtement debout, le regard vers l'horizon au-delà de V'hallys, au bout du rouleau de ses émotions. Et dire que pendant un moment, un court instant d'un égoïsme dévastateur, elle s'était sentit blessée qu'il se rappelle de son père et non pas d'elle... Quelle honte, vraiment. Il n'y avait donc personne qu'elle n'avait pas déçu aujourd'hui, en particulier elle-même.

« Il est mort. Navrée. » furent les seuls mots qu'elle put articuler d'une voix blanche.

Elle envisagea de baisser enfin le museau, et sa tête s'effondra sur son poitrail ; exhalant un long soupir tremblant, elle verrouilla paupières et babines, désirant plus que tout se couper du monde, de cet instant présent, de l'avenir. Seul le passé valait vraiment la peine qu'on y vive, a priori. Mais malgré les efforts colossaux qu'elle devait fournir pour s'en détourner, il lui fallait penser au futur, notamment son futur en tant que bourreau du Printemps. Comme elle détestait à présent ce voir dans ce rôle ; une vraie bouffonne. Voilà ce qu'elle devrait faire dans son clan, encore que même ça, elle n'était pas sûr d'y arriver.

« Rien ne t'empêche de tenter ta chance ; surtout pas moi. » Son ton était grave, bas, essoufflé ; elle en avait assez de passer pour une folle, et d'un pas lourd se remit en marche, tête basse. « Il aurait sûrement été heureux de ton retour, de toute façon. »

Son dernier filet de voix lui échappa comme à regret tandis qu'elle s'éloignait. Elle était incapable de se mouvoir rapidement, mais à son rythme d'automate défectueux, comme un bélier en fin de vie, elle entreprit de partir, entraînant avec elle les mauvais souvenirs et les regrets, comme autant de poids morts accrochés à ses pattes.

Ne fais jamais souffrir un cœur. Blessé,
Il se refuse à tout nouvel amour
Et déçu dans son rêve,
Il sera pour toujours
Un cristal à jamais brisé.

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V'hallys
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Le semblant de sérénité que V'hallys était parvenu, à grand peine, à reconstituer, vola en éclat au moment où la louve eut un hoquet. Son cœur semblant tomber au fin fond de ses tripes, V'hallys la regarda, paralysé, se décomposer. Les larmes coulaient sur le visage fin et sec de celle dont les sentiments semblaient être figés dans la roche, les larmes coulaient sans s'arrêter, en silence, et V'hallys était démuni — son cerveau avait arrêté de fonctionner, il n'était plus qu'une enveloppe corporelle dont le cœur fendillé se tendait vers l'autre cœur brisé.

« Il est mort. Navrée. »

Quatre mots qui sonnèrent comme un glas et tétanisèrent plus encore V'hallys. Il osait à peine respirer, incertain de la manière de réagir. Rien de ceci n'avait de sens ; Rage était un roc au milieu des tempêtes, Myosotis le lui avait assuré, ils avaient surmonté bien des épreuves côte à côte, il ne pouvait pas être mort, même sa mère avait survécu à la folie dans laquelle elle avait failli sombrer, alors quels que soient les démons de Rage, il ne pouvait que leur survivre. Lui et Myosotis étaient faits de la même trempe, de la trempe des gagnants, de ceux qui survivent à ceux qui veulent les mettre à bas. Il ne pouvait pas mourir, n'est-ce pas ?

Elle avait baissé le museau, il ne s'en était même pas rendu compte, assommé qu'il était ; elle portait le deuil de Rage avec une douleur et une majesté équivalentes. V'hallys la fixait, toujours immobile, le souffle coupé, le cœur battant très vite — ou peut-être très lentement, il ne savait plus.

Elle s'était remise en marche, délaissant sans scrupules celui dont elle venait d'anéantir les derniers espoirs. Il ne se laisserait pas faire, pas cette fois-ci ; la marche régulière de la femelle avait comme réveillé V'hallys, l'électrochoc qu'il venait de subir ne le paralysait plus. Il était en colère, mais d'une colère différente de celle qui l'avait animé plus tôt ; il voulait comprendre. Qui était-elle pour ainsi porter des cicatrices qui paraissaient si semblables aux siennes ?

« Tu dis qu'il aurait été heureux de mon retour ? Tu l'as donc connu ? »

N'attendant pas sa réponse, il se mit à la suivre, comme précédemment, mais animé d'une flamme nouvelle. Le verrou qui s'était levé lorsqu'il avait prononcé le nom de Rage semblait ne pas avoir ôté que les barrières qui retenaient la douleur de la louve ; il avait également évaporé pendant un instant la peur inavouée que ressentait V'hallys, lorsqu'il observait la louve, cette peur des souvenirs oubliés. Aussi têtu que sa mère, aurait sans doute dit un vieux loup vert.

« Qui es-tu ? »

Ce n'était ni un ordre ni une supplique. C'était plutôt une demande un peu effrayée, la demande de mettre enfin en mots une vérité qu'il avait tenté de noyer lorsqu'il était parti, dans la tendresse de ses jeunes jours ; la vérité de la douleur d'un enfant arraché à ceux qu'il avait pu aimer.

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Si au moins ses larmes pouvaient arrêter de couler, elle pourrait tenter de se draper dans ce qui lui restait de dignité ; mais impossible de tarir leur écoulement, elles ne répondaient même plus à ses pensées ou ses sentiments. Elle qui croyait avoir fait le deuil de son père, peut-être avait-elle cherché à se remettre un peu trop vite, sans s'écouter vraiment. A la voir en si piteux état, Rage en aurait certainement ri, de son timbre de stentor éraillé, posant ensuite une grosse patte affectueuse sur sa tête. Si seulement il était encore là...

Bon sang, elle était vraiment en train de régresser, voilà qu'elle chouinait sur la mort de son papounet ! Bien sûr, la blessure restait vive, mais ne s'était-elle pas promis pour lui de rester forte, un roc sur lequel le Printemps pourrait s'appuyer sans jamais craindre de s'effondrer ?? Elle était en train de manquer à toutes ses promesses. Et à force de se fustiger intérieurement, à souffler sur les braises de sa volonté, elle retrouva peu à peu de quoi forcir le pas, redresser les épaules, puis la tête.

A moins que ce ne soit dû aux questions de V'hallys, qui la suivait comme son ombre, et ne la lâcherait certainement pas avant d'avoir eu ses réponses. Comme il pouvait être têtu ! Un peu comme elle, c'est vrai, mais en pire. Bien pire. Son acharnement à tout vouloir comprendre la titillait, l'agaçait, jusqu'à ce qu'elle craque, excédée.

« Par tous les dieux !! »

Stoppant net sa marche, elle fit volte-face vers l'irrespectueux intrus, dardant sur lui des yeux encore humides, mais déjà plus vivants. Herrade renifla, poussa un soupir agacé, puis contracta les mâchoires.

« Bien sûr que je l'ai connu ! Je suis sa fille ! Herrade !! »

Il s'en fallut de peu pour que cette déclaration ne soit suivie par un chapelet de jurons destinés au dandy. Le bourreau se mordit la babine au dernier moment, puis baissant la tête, poussa un nouveau râle colérique, comme si elle devait faire preuve de beaucoup de patience pour apprendre la vie à ce benêt en face d'elle - et de la patience, elle en avait si peu...

« Tu m'as oubliée ! Soit. Je m'en moque. Pour ce que ça vaut, les jeux d'enfance, de toute façon. Hein ? » Elle renifla à nouveau sans le regarder, tâchant d'oublier la blessure qui s'agrandissait en elle à mesure qu'elle prononçait ces mots. Puis son regard incandescent se darda à nouveau sur V'hallys, et elle fronça sévèrement les sourcils. « Mais puisque tu sembles tenir mon père en haute estime, j'espère que tu te rendras compte de l'injustice de tes paroles. Personne ne m'a jamais mieux fait aimer le Printemps que Rage ; j'ai rarement vu des loups aussi dévoués que lui, aussi loyaux envers leur Alpha, et ce malgré les aléas du temps et la situation du clan ! Il m'a transmis tout ça, cet amour, ce respect, et je fais de mon mieux pour l'appliquer chaque jour, parce que c'est aussi important pour moi que ça l'était pour lui ! Alors ne vient pas me parler d'honneur mal placé quand celui de mon clan est ma plus grande fierté ! »

Elle s'était mise à hurler, mais ne s'en rendit compte qu'une fois le silence revenu, à la douleur de sa gorge. Bon. Elle s'était laissée entraîner une fois de plus, et son discours manquait sûrement de cohérence pour un habitué des belles paroles, mais elle s'en moquait. Haletante, elle essuya ses larmes d'une patte tremblante en laissant tomber son arrière-train dans le sable. Maintenant que le sac était ouvert, autant le vider entièrement.

« Je n'ai pas voulu te faire renoncer à venir au Printemps. Mais Seira n'est pas Myosotis ; avec les derniers événements, elle ne sera pas prompte à t'accueillir juste en entendant ton nom. Le retour de ton frère avait déjà été mal perçu... »

Son ton s'était adouci, et elle n'osait pas le regarder en parlant. Affaissée, elle triturait le sable devant ses pattes pour penser à tout et à rien, cherchant à noyer le poisson de la révélation de son identité. Elle était terrifiée d'observer la réaction de V'hallys, ne sachant trop si elle voulait vraiment qu'il se remémore la gamine bruyante et immature qu'il avait croisé dans sa jeunesse. Remarque, ce n'était pas pire que le triste spectacle qu'elle lui offrait à présent.

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Elle avait fait volte-face d'un coup, avec nerfs et énergie, comme sans doute chaque décision qu'elle prenait dans sa vie — c'était du moins l'impression qu'il en avait. Elle avait fait volte-face et s'était mise à hurler, et V'hallys en était presque satisfait ; enfin il obtenait une réponse, enfin la brèche s'ouvrait. Il tremblait encore un peu, mais c'était plus un résidu des vagues d'émotions dignes d'un tsunami qu'il venait de ressentir qu'une véritable marque de peur ou de colère. Son esprit s'était vidé, son cœur s'était apaisé, il accueillait presque avec bienveillance l'avalanche de ressentiment qu'elle lançait vers lui. Sa fille, donc ? Il accusa le coup, mais en fut moins surpris qu'il l'aurait cru — ce n'était qu'une nouvelle pièce du puzzle qui se mettait en place, ou alors une petite partie de lui s'en était toujours souvenu. Et puis ce caractère de cochon était bien typique du Rage dépeint par sa mère dans les épiques récits qu'elle avait faits de leurs aventures.

« Tu m'as oubliée ! Soit. Je m'en moque. Pour ce que ça vaut, les jeux d'enfance, de toute façon. Hein ? »

V'hallys la fixait toujours avec bienveillance, mais ces dernières paroles lui firent inspirer profondément en même temps qu'un petit sourire de connivence s'étirait sur ses lèvres. Il l'avait donc connue ? Et oubliée, de toute évidence — d'où les mauvais sentiments à son égard, sans doute motivés par l'humiliation d'avoir été effacée de ses souvenirs. Quelle avait pu être la nature de leur relation ? Il ne se rappelait pas avoir eu d'intérêt pour les louves dans son enfance, sauf si elles avaient la trempe des garçons. Cela aurait très bien pu être le cas d'Herrade, vu la louve qu'elle était aujourd'hui — mais il avait beau fouiller dans les recoins de sa mémoire, toute la courte vie qu'il avait menée au Printemps était voilée de noir, obstruée par des années d'éloignement. Penchant la tête sur son côté droit, une fossette au coin de la bouche, il s'assit sur le sol sableux, attendant la suite qui n'allait certainement pas tarder, son regard observant la finesse du profil de la louve têtue comme une mule. Elle ne daignait pas le regarder, mais la vue était agréable néanmoins ; son museau fier pointant vers le ciel, elle tourna soudain la tête vers lui, son regard vissé dans le sien.

Elle lui parla de loyauté, d'amour du clan ; il se reconnut dans ses mots plus qu'il n'eût aimé l'admettre et cela lui fit autant de bien que de mal de voir qu'une louve dont il avait grandi totalement éloigné ressentait une telle dévotion pour son clan. Il n'était peut-être pas si unique que ça, alors, si d'autres que Myosotis étaient parvenus à transmettre à des générations de loups une abnégation totale envers le Printemps. Pire, n'était-il pas un véritable imposteur, à s'attribuer ainsi une loyauté à un clan qui ne voulait peut-être pas de lui ? Qui était-il pour oser ainsi réclamer l'amour d'une meute qui ne l'avait jamais connu ? S'il y avait du vrai dans les paroles de la louve, il allait droit dans le mur.

Mais le Printemps était tout ce qu'il avait, c'était sa vocation, ce pour quoi il avait toujours agi ; ce qu'il avait toujours pourchassé, ce dont il avait toujours rêvé. Autant mourir foudroyé sur place s'il ne pouvait être avec le clan auquel son cœur était lié ; c'était pire que de l'amour, c'était une obsession, saine ou malsaine, mais bien présente et irrémédiablement ancrée dans ses os. Rien ne semblait pouvoir lui faire détourner le regard de cet objectif qui avait toujours semblé si lointain, dont il avait cru se rapprocher en revenant sur Four Seasons, mais qui, alors qu'il n'en avait jamais été aussi proche physiquement, semblait plus éloigné que jamais.

« Je n'ai pas voulu te faire renoncer à venir au Printemps. Mais Seira n'est pas Myosotis ; avec les derniers événements, elle ne sera pas prompte à t'accueillir juste en entendant ton nom. Le retour de ton frère avait déjà été mal perçu... »

Après la tempête était revenu le calme, un calme brodé de larmes et de souffrance en filigrane. V'hallys senti son estomac se nouer à l'évocation de son frère. R'hllor avait donc lui aussi tenté de revenir au Printemps ? Parmi toutes les émotions qui le traversèrent d'un coup, V'hallys ressentit presque une pointe de vexation à ce qu'il n'ait pas été le premier fils à tenter de revenir. Ainsi R'hllor l'avait devancé, et V'hallys ne pouvait que très bien s'imaginer ce qu'il avait réclamé au clan : un trône. Pinçant les lèvres, le jeune loup violet en voulu à son frère d'avoir probablement saboté sa future arrivée avec une approche radicale et dangereuse. Il n'était pas R'hllor, jamais il ne ferait pareille manœuvre politique, même si la finalité recherchée était plus ou moins similaire : lui aussi voulait, au plus profond de son être, reprendre les rênes du Printemps, même si ses motivations étaient bien différentes de celles de son frère. Mais cette tête brulée de R'hllor avait sans nul doute ruiné sa réputation avant même qu'il ne soit revenu, ancrant un peu plus profondément la lignée de Myosotis dans la disgrâce. Respirant profondément, tentant d'évacuer toute vaine colère contre ce frère qui s'était probablement encore une fois évaporé dans la nature, V'hallys darda ses prunelles améthystes dans les yeux d'Herrade :

« Ces valeurs que Rage t'a transmises... Il les partageait avec Myosotis. Et elle me les a transmises, elle aussi. Cette loyauté qui fait pulser le sang de tes veines, je la ressens également, avec une intensité que moi-même j'ai du mal à comprendre. » Il détourna le regard, une pointe de tristesse dans les yeux. « Je sais à quel point mon nom est synonyme de disgrâce ; il serait tellement plus aisé pour moi de construire une nouvelle vie ailleurs, loin de ce monde et de ce clan en particulier. Mais j'y suis lié, par le sang et par quelque chose de bien plus fort qu'une simple lignée. J'aime le Printemps viscéralement. »

Il n'y avait plus une once de mensonge ou de mise en forme dans ses mots, il ne cherchait même plus à la convaincre ou à la duper ; c'était un constat de vérité qu'il offrait aussi bien à Herrade qu'à lui-même, comme un bilan de ces derniers mois d'errance, qu'il avait vécus dans le voile réconfortant de l'illusion qu'il trouverait indubitablement un refuge accueillant en terres printanières. Pris d'un élan d'audace un brin suicidaire, il s'avança vers la louve dont les sanglots s'étaient peu à peu apaisés. Il s'assit en face d'elle, si proche qu'il aurait pu l'enlacer, mais se contenta de poser sa patte sur la sienne, dans un geste nouveau qui résonnait pourtant dans sa mémoire psychomotrice comme un geste maintes fois effectué autrefois.

« Ma mère est partie car elle se savait être devenue un danger pour le clan. Il n'est pas question de défection ou de trahison dans la tragédie de son départ, c'était un sacrifice qui a troué bien des cœurs, dont le sien — et le mien. » Sa voix était nouée, il regardait le visage d'Herrade par intermittences, incapable de la fixer trop longuement au risque de voir des larmes se former dans ses yeux. « J'aime le Printemps autant que toi, tu sais donc que jamais je ne voudrais autre chose que le bien du clan. Mon frère était là pour occuper le trône, je ne suis là que pour le servir. »

Fondamentalement, V'hallys était persuadé de ses mots. Son subconscient conquérant, à la recherche d'une reconnaissance que seule l'accession au trône printanier pourrait lui offrir, n'avait aucune raison de s'exprimer ; il était convaincu d'être honnête envers lui-même en s'avouant qu'une simple place au Printemps le comblerait déjà. À l'extrême limite était-il prêt à confesser un désir de monter en grade et de faire ses preuves, mais il excuserait cette ambition par le poids de l'ombre de sa mère, dont il devait s'émanciper.

« Tu connais Seira mieux que moi. Serais-tu prête à plaider ma cause à mes côtés, Herrade ? » lâcha-t-il dans un souffle.

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Herrade n'osait plus relever le museau. Le dernier rapide coup d’œil qu'elle avait jeté vers V'hallys lui avait révélé son petit sourire en coin, et elle l'avait immédiatement détesté à nouveau, et s'en était voulu de lui avoir tout raconté. Il ne méritait pas qu'elle s'enflamme pour lui, quelle idiote d'avoir ployé sous la pression ! Agacée, elle inspira profondément et vissa son regard au sol, essayant d'oublier la présence du loup à côté d'elle. Pitié, si au moins il pouvait ne rien dire, et juste partir...

Herrade maintint ses prunelles basses bien moins longtemps que ce qu'elle aurait souhaité, mais autant elle détestait sa faiblesse, autant la tentation était trop forte ; au court d'un instant fugace, elle releva les yeux, et ils furent immédiatement accrochés par les améthystes de V'hallys, comme soudés.

Il lui apparut sincère encore une fois, rapprochant leurs expériences, leurs ressentis... Ce n'est qu'une fois qu'il eut baissé son regard qu'elle put détourner le sien d'un mouvement vif, puis soupirer. Quelle force d'attraction, bon sang... Une fois le visage du jeune loup disparu, l'enchantement s'envolait aussi, et elle doutait à nouveau de ce qu'il lui livrait. Une bien belle déclaration, mais sur quoi pouvait-elle le croire ? Après tout, il semblait avoir bien peu de souvenirs de ce clan qu'il chérissait tant, alors pourquoi un tel attachement, une telle obstination... Et pourtant, sa voix semblait honnête, franche, et une part de la verte souhaitait y croire, désabusée.

Elle avait tourné la tête pour échapper à l'envie de le regarder à nouveau, et tenait plutôt bon, du moins jusqu'à ce qu'il s'approche et tente un contact... Le bourreau sursauta, puis ramassa la tête dans ses épaules, sans la dévier de l'horizon. Le sang afflua dans ses joues, les papillons reprirent leur folle danse dans ses intestins, et la donzelle se sentit stupide comme une louvette, même si cette attention la touchait, quelque part loin sous son armure. Une scène similaire lui revint à l'esprit, un jour qu'elle s'était fâchée assez fort avec Rage, et que le prince lui-même était venu tenter d'apaiser ses sanglots... mais il avait sûrement oublié cet épisode.

Elle ne tournait toujours pas les yeux vers lui, se contentant de sentir sa patte sur la sienne, et d'écouter sa voix. Celle-ci était chargée d'émotions, bien plus honnête que son visage, bien plus vraie que tous ces beaux mots qu'il enfilait comme des perles. C'est sa voix qui finit par la convaincre qu'il devait y avoir aussi du vrai dans ce qu'il racontait, même s'il s'embarrassait de formules ampoulées et de déclarations chevaleresques. Après tout, il avait toujours aimer pérorer de la sorte, il n'avait pas tant changé...

Ainsi, il ne venait pas briguer le trône printanier... eh bien, c'était toujours ça de pris. Qui était-elle pour lui refuser une place où il pourrait faire honneur au clan et à sa famille, après tout ? Peut-être même pourrait-elle argumenter en sa faveur auprès de sa Reine, en le recommandant, se portant garant de sa volonté...

« Tu connais Seira mieux que moi. Serais-tu prête à plaider ma cause à mes côtés, Herrade ? »

Voilà qu'il lisait dans son esprit maintenant ; la concernée avait toujours la tête tournée vers le lointain, mais une ombre de sourire releva tristement ses babines. Elle n'était pas sûre d'être digne de le recommander, surtout après la discussion quelle projetait de mener avec Seira. Mais elle n'avait pas envie de le décevoir ; c'est comme s'il avait gagné cette petite joute verbale, et la verte ne savait pas s'il elle devait s'en réjouir ou s'en agacer. Pour le moment, elle était juste lourdement mélancolique.

« Moi aussi j'ai été triste quand ta mère est partie en vous emmenant tous avec elle. Au-delà de l'incompréhension, j'avais perdu une Alpha admirée et des... » elle faillit dire "amis", puis se rappela qu'il n'avait aucune trace d'elle dans sa cervelle de piaf, « ... camarades de jeux. Je crois que Rage a compris son geste, mais ne l'a jamais totalement accepté. »

Elle referma la bouche et resta un moment contemplative, fatiguée. Les larmes ayant séché sur ses joues, elle finit par prendre une grande inspiration, puis se remit debout. La printanière dégagea sa patte sans animosité, mais fermement, puis regarda enfin V'hallys - cet amour de jeunesse qu'elle n'avait jamais voulu reconnaître, et sur lequel elle devait définitivement faire une croix. Ses yeux reflétaient enfin sa peine, sa souffrance d'être confronté à la difficulté de se trouver au seuil de sa maison, et pourtant de ne pas pouvoir y entrer.

« Je lui parlerai de toi, et je t'introduirai en audience. Je compte sur toi pour assurer le reste. »

Enfant, elle avait pu compter sur son amitié avec Seira pour se construire, et elle savait que le lien qui les unissait était profond et indéfectible, quelles que soient les protestations de ses émois de gamine face au blanc-bec. Elle servait son Alpha, et c'était aussi la servir que de lui proposer une nouvelle recrue avec un potentiel exploitable, mais malgré ces pensées, elle ne se sentait motivée ni pour l'une, ni pour l'autre. Elle était juste amère d'avoir été trop insipide pour marquer l'esprit de son premier amour, et amère d'être assez niaise pour lui donner un accès au clan, parce qu'après tout il le méritait quand même. Et si Seira l'envoyait paître pour avoir eu l'affront d'une telle proposition, elle mériterait son sermon aussi.

Bien, tout était dit, et Herrade n'ayant pas envie de s'enfoncer encore un peu plus, elle choisit de mettre fin à leur entrevue. Sa langue était collée à son palais, sa gorge douloureuse, aussi elle accorda un bref signe de tête à V'hallys et se détourna, reprenant sa route dans le sable. Il lui faudrait sûrement quelques jours avant de se sentir suffisamment ferme pour en parler à la noiraude... puis, son destin serait scellée, comme celui du fils de Myosotis.

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Lorsqu'elle évoqua Rage et le fait qu'il avait compris le geste de sa mère, V'hallys se sentit apaisé. Fils favori de sa mère, il avait été une oreille attentive pour tous les récits qu'elle avait à conter, et Rage était devenu une figure mythique du paysage des légendes four seasoniennes qu'il avait entendues chaque soir avant de s'endormir. Savoir que le mentor de sa mère avait accepté la décision de sa presque fille avait quelque chose de réconfortant ; il ne savait s'il reverrait Myosotis un jour, mais devoir lui porter la nouvelle de la mort de Rage serait une épreuve que cette acceptation permettrait de surmonter plus aisément.

Il avait gardé les yeux baissés, après lui avoir demandé son aide, comme dans un signe de respect et de soumission — une première depuis le début de leur entrevue. Mais lorsqu'Herrade dégagea sa patte, avec fermeté mais sans animosité, il releva les yeux. Il y avait quelque chose de définitif dans ce geste, et il craint un rejet de sa part ; mais la réponse le rasséréna :

« Je lui parlerai de toi, et je t'introduirai en audience. Je compte sur toi pour assurer le reste. »

Un sourire à la fois contrit et reconnaissant s'étala immédiatement sur les lèvres du prince, qui la vit alors se relever et détourner sa silhouette. Elle lui offrit un dernier signe de tête avant de partir, comme on salue un adversaire valeureux. Leur rencontre n'avait pas eu grand chose d'héroïque, elle avait surtout était faite de larmes et de sentiments des moins chevaleresques, mais V'hallys avait vu en elle une louve forte et d'une trempe encore inconnue pour lui. Il ne savait toujours pas exactement ce qu'il était pour elle, mais leur passé commun était sans nul doute porteur d'une douleur pour celle qui l'avait immédiatement accueilli avec animosité. Il respectait ces sentiments sans pour autant parvenir à se sentir coupable d'avoir oublié leur enfance partagée.

Il était serein, apaisé, vidé d'une colère qu'il nourrissait depuis longtemps sans le savoir. Elle reviendrait probablement, mais cette préoccupation était loin d'occuper son esprit. Pour l'instant, il se contentait d'observer Herrade fouler la plage, à quelques mètres de lui ; à la faveur d'un relief dans le sable, elle dû gravir une légère pente qui permis à V'hallys d'apprécier pleinement le motif arachnéen qui était gravé dans le pelage vert pâle du dos la louve.

Le souvenir qui refit alors surface, comme une puissante vague prenant par surprise le baigneur distrait, fit presque sursauter V'hallys. Allez, reviens, petite araignée ! Les voix enfantines tintinnabulaient dans l'esprit de V'hallys, lointaines et pourtant porteuses d'une chaleur, et envahissaient son cœur d'une nostalgie agréable. Dégage, espèce de morveux, dans la grotte de l'Alpha les enfants s'amusaient à se perdre dans les galeries, sous les injonctions fâchées de leurs parents inquiets. V'hallys la génisse et ses mille échos résonnaient contre les parois, un petit prince violet courroucé cherchant à tout prix à attraper celle qui avait l'audace de salir ainsi le nom de son futur Alpha. Spidy, t'es morte ! et des roulades à n'en plus finir, les touffes de poils arrachés tapissant le sol rocheux de la grotte.

Les yeux perdus dans le vague, un grand sourire aux lèvres, V'hallys se redressa. Il ne pouvait décemment pas laisser le dernier mot à la petite araignée, après tout elle avait toujours été de petite taille lorsqu'elle était enfant — c'était bien elle, n'est-ce pas ? Il ne lui ferait pas le plaisir de courir à ses trousses comme il l'avait fait maintes fois — elle lui échappait toujours, de toutes façons, lui glissant entre les griffes comme de l'eau. Elle était insupportable, c'était pour ça qu'il l'avait adorée.

« Tu me connais, j'assure toujours. On se recroisera, Spidy ! »

Il avait lancé cette réplique avec sa bravache habituelle, de retour tel qu'il avait toujours été, insupportable charmeur qui ne supportait pas qu'on lui résiste — encore moins lorsque "on" était une petite effrontée verte. Si elle était aussi têtue que dans leur enfance, elle ne risquait pas de faire demi-tour, mais si elle se retournait, il lui ferait assurément un clin d'œil. Il avait beau avoir grandi, il n'adorait toujours rien tant que narguer ses adversaires, et encore plus les petites araignées obstinées.

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Mar 29 Jan 2019 - 11:07

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Le pas lent et douloureux, Herrade mettait de la distance entre elle et son passé, tête basse et accablée. Il ne voyait plus que son dos, alors ce n'était pas la peine de prouver quoi que ce soit en affichant un air sûr et maîtrisé. De toute façon, ils en resteraient sûrement là, à cette petite conclusion brève et insipide - jusqu'à ce que leurs routes se croisent à nouveau, pour le meilleur et pour le pire.

Le bourreau marchait en maintenant ses babines serrées, se retenant de mordre dedans, contrariée. Tout aurait pu être différent dans cette rencontre, mais il l'avait si bien énervée, et elle avait foncé dans tous les panneaux... Dire qu'elle avait une sacrée répartie étant gosse ! Mieux valait-il qu'il ne s'en souvienne pas au final, il risquerait d'être déçu.

« Tu me connais, j'assure toujours. On se recroisera, Spidy ! »

Ben tiens, il avait vite regagné la confiance, et- La verte stoppa net, redressant la tête, sourcils arqués et gueule entrouverte. Il l'avait appelée... "Spidy" ? Ce vieux surnom d'un autre âge dont il l'affublait quand elle lui mettait la pâtée ? Ou à la moindre contrariété ? Tout le temps en fait... Une grande vague de joie enfantine vint réchauffer le cœur de la printanière, qui baissa le museau en secouant la tête, un fin sourire aux babines. Il avait donc fini par se rappeler... A moins qu'il l'ait menée en bateau depuis le début ? Ça devenait difficile de savoir, et elle était tellement aveugle et bête face à lui... Mais pas de panique, ça ne durerait pas. Puisqu'il acclamait le retour de Spidy, elle lui en ferait voir dans les grandes largeurs !

« Tu perds rien pour attendre, la génisse. »

Elle l'avait murmuré pour elle même, mutine, et se remit en marche la tête haute, fortifiée. Il se rappelait d'elle ; de leurs jeux, sûrement ; de leurs bêtises, surtout... Mais il les revoyait ensemble, sous l’œil acéré de Rage et Myosotis. Elle faisait donc à nouveau partie de sa vie, et cette idée la réconfortait bien plus qu'il n'aurait fallu.

Pour le meilleur et pour le pire !

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