Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !
A très bientôt !
Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !
Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
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Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !
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Dim 31 Déc 2017 - 17:54
Piégés dans le temps et la roche
PV Viehrs
A
sha n'avait jamais visité les terres du Solstice jusqu'à présent, mais elle devait bien leur reconnaitre un certain charme. Tous ces monts cotoyaient fièrement les cieux, aux couleurs chatoyant sous le soleil froid des terres glacées. La nature était foisonnante par endroit et dépérissante par d'autres, escaladant la roche avec une dextérité qui lui était propre. Mais de tous les lieux qu'elle avait entraperçue, Asha devait bien avouer être tombée sous le charme d'un vieux fort abandonné.
C'était une de ces ruines datant d'avant les loups, d'avant les dieux mêmes : une énorme bâtisse de pierre, perdue dans la végétation, mais qui se dressait toujours au sommet d'un des versants de la montagne, observant le reste de la vallée d'un oeil vigilant. Une de ses tours étaient écroulée depuis bien longtemps, mais le reste tenait debout avec une étrange hargne, un ultime cri de vie. Le Monde Rouge infestait les lieux, mais d'une manière étrangement protectrice : seules quelques fleurs rouges et épineuses s'élevaient ici et là, pimentant la roche de leurs sombres pétales. Quelques chimères vagabondaient d'un pas égaré, vacillant sous la brise venue du nord, faibles par leur âge avancé. Il n'y avait pas de monstres ici, ni de spectres défigurés, seulement les affres du temps qui teintaient les lieux d'une lueur écarlate.
Entre ces pierres écroulées, la dame blanche s'était doucement aventurée, écoutant les quelques oiseaux ayant établis leurs nids dans quelques ébrasements des murs. Le soleil perçait à travers un immense arbre qui avait poussé dans l'une des salles, repoussant murs et plafonds et étendant son imposant feuillage tout autour de lui. Asha renifla l'air prudemment, observant les quelques rayons du soleil venant relever quelques vestiges présents au sol. Une odeur de mousse, d'humidité, et de fraîcheur emplissait l'air, ainsi que le fumet plus appétissant d'un gibier venu paître quelques temps plus tôt. La belle Libre-Lune eut un mince sourire, puis se décida à pénétrer l'une des salles, quittant la cour intérieure. L'obscurité y était plus dense, mais les meurtrières sur les côtés laissaient pénétrer quelques rayons, lesquels éclairaient le pelage immaculé de la dame avec une prudence certaine. C'était une grande salle carrée et spacieuse, close dans son ensemble à l'exception d'un couloir imposant, plus loin, où une trappe entrouverte se distinguait. D'anciens dessins sur les murs se perdaient parmi les racines enchevêtrées. S'ils étaient écaillés pour la plupart, ils permettaient toutefois de reconnaitre des formes anciennes qu'Asha avait déjà vu au sommet de la Tour de garde d'Amon Hen. Néanmoins, indisposée par la poussière qui scintillait sous les éclats de lumière, la dame blanche n'eut pas tout le loisir de les détailler. Elle fit demi tour en toussant légèrement, s'écartant devant d'anciens meubles depuis longtemps perdus sous la mousse.
Retournant dans la cour intérieure, Asha prit une bouffée d'air frais. Si le fort était des plus incroyables par son architecture et son histoire qu'il semblait hurler chaque seconde, il dégageait une atmosphère étouffante, presque inquiétante, par son abandon et par son obscurité. Il y avait presque de la nostalgie à observer ces ruines d'un ancien temps et à imaginer ceux qui autrefois arpentaient les fortifications, guettant un ennemi approchant.
Mais l'odeur et la poussière devaient aussi jouer dans ce sentiment de malaise.
-Qui va là ? s'exclama soudain une voix agressive.
L'élégante dame blanche sursauta et se raidit, sur la défensive. Levant la tête, elle distingua derrière son voile une silhouette sur l'un des chemins de garde : un grand loup, très légèrement tatoué au niveau des antérieurs, au regard mauvais et vindicatif. Par son allure trapue et les inscriptions sur son pelage, Asha déduisit qu'il s'agissait d'un Solstien. C'était le premier qu'elle rencontrait, mais elle devinait que ses intentions n'étaient pas pacifiques.
-Bien le bonjour, Solstien ! s'exclama-t-elle de sa voix douce et profonde. Veuillez excuser mon intrusion, j'ignorais ce lieu sous la protection de votre tribu.
Elle s'était exprimée d'un ton doux et diplomate, espérant apaiser son interlocuteur. Mais ce dernier semblait déterminé à chercher la bagarre, car d'un bond il sauta dans la cour intérieure, soulevant un nuage de poussière autour de lui. Asha remarqua alors les nombreux spectres déformés qui fermaient sa marche, et elle comprit avec inquiétude qu'elle faisait face à un tueur. Elle retint un mouvement de recul, gardant son port de tête haut et fier, comme à l'accoutumée. Cela ne sembla pas émouvoir son interlocuteur, qui fixait son chapeau avec un mélange de mépris et de colère.
-Tu es quoi toi ? Une hivernale ? grinça-t-il sans retourner la politesse. Le Terrible ne vous aime pas, vous autres de l'Hiver, et moi non plus. Je vais te montrer ce que la Montagne réserve aux intrus.
Ses griffes de métal raclaient contre le sol tandis qu'il s'aplatissait en retroussant les babines. La dame blanche comprit avec effroi que le temps n'était pas à la discussion. Elle plissa ses yeux vairons, une moue offensée sur son jolis minois, puis s'écria en reculant légèrement :
-Je suis navrée de cette confusion, messire, mais je ne suis point hivernale. Je ne suis...
Mais avant qu'elle ne puisse dire quoique ce soit, le Solstien, insensible à ses charmes ou à sa diplomatie, s'élança vers elle en grondant sourdement. Asha fit volte face avec promptitude, gracieuse malgré sa précipitation, et retourna dans la grande salle au galop. Elle avisa alors la trappe entrouverte à l'extrémité de la salle et y accourut avec vélocité. Le Solstien était leste mais bien plus lourd que la dame blanche, qui profitait de l'avantage de sa taille et de son allure élancée. En quelques secondes, elle atteignit la trappe et s'y engouffra, manquant de perdre son chapeau au passage. Relevant la tête, elle utilisa sa queue bien plus longue que la moyenne pour rabattre la trappe sur elle, et dans un grincement elle se retrouva plongée dans l'obscurité, mais à l'abri. Le Solstien frappa la trappe avec fureur, griffant sa surface boisée en aboyant bruyamment. Mais la trappe tint bon.
Asha reprit son souffle, sa longue chevelure blanche ébouriffée. Elle ne distinguait pas grand chose dans l'obscurité, si ce n'est qu'elle se trouvait près d'escaliers de pierre.
Et qu'une odeur de loups emplissait l'air.
Malgré le boucan du Solstien, qui semblait infatigable, elle s'exclama d'une voix circonspecte.
Ta localisation réelle : Dans le Saladier Saint. ( ͡° ͜ʖ ͡°)
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Mer 3 Jan 2018 - 2:13
Viehrs ft. Asha
PIÉGÉS DANS LE TEMPS ET LA ROCHE
PIÉGÉS DANS LE TEMPS ET LA ROCHE
Les terres du Solstice étaient devenues comme une sorte de seconde maison pour Viehrs. Depuis qu'il avait été promu au rang de Conseiller, le cas des Solstiens le concernait au plus haut point et il passait la moitié de son temps à faire des allers-retours entre leur territoire et celui du Printemps. Il y avait cela d'ironique, dans son cas, qu'étant avant Ambassadeur, il passait son temps sur les territoires des autres clans; et désormais monté en grade cela n'avait pas changé sa situation. Enfin, l'albinos trouvait consolation dans la beauté des terres Solstiennes qui recelaient de secrets n'attendant que d'être découverts ! D'autre part, du moins au sens du printanier, il faisait moins froid sur les terres Solstiennes qui n'étaient pas touchées par le jeu des saisons autant que les autres terres fourseasoniennes. Il prenait ainsi un plaisir tout particulier à en explorer les moindres recoins tout en effectuant ses missions quotidiennes auprès de la tribu du Solstice. L'élégant hermaphrodite du printemps avait apprit à ne plus mépriser les grands loups trapus du Solstice, malgré une première impression en tout point houleuse, et il n'était pas rare qu'il resta plusieurs jours sur leurs terres sans regagner son territoire sans éprouver de trop grand malaise. Ah! N'allez cependant pas croire qu'il avait sympathisé avec eux au point d'intégrer leur camp comme s'il faisait partie de leurs membres ! Bien que Viehrs se fut cru capable d'être l'ami et apprécié de tous; il n'avait jamais tenté de tisser de véritables liens avec les membres du Solstice. Par conséquent, malgré les propositions des dirigeants du Solstice ( simples politesses dont l'absence d'insistance dévoilait l'insincérité ); Viehrs ne séjournait jamais parmi les rangs des loups de la montagne. Non, l'albinos, préférant manifestement la vie de château, avait préféré s'installer dans le Fort Abandonné, véritable vestige de temps immémoriaux. Il en admirait l'ancienneté et la puissance malgré qu'il fut abîmé par endroits. Il y avait quelque chose dans cette bâtisse abandonnée par le temps qui forçait le respect.
Pourtant, si on l'inspectait bien, il s'y trouvait quelque chose de lugubre et de profondément angoissant. Cependant, pas assez terrifiant pour rebuter le bel hermaphrodite qui, avant d'y passer la nuit, avait prit soin de faire le tour du propriétaire sans aucune gêne, comme s'il y était chez lui. Mais le seul endroit qu'il n'avait encore jamais exploré étaient les souterrains du fort, dédale secret auquel on accédait par une lourde trappe par laquelle n'aurait pas pu passer n'importe qui. Il avait longtemps hésité à y rentrer; simplement parce que la perspective de potentiellement rester coincé seul dans cet endroit ne l'excitait pas mais alors pas du tout. Viehrs s'était insufflé du courage en nouant nerveusement quelques tresses dans sa magnifique chevelure immaculée, qu'il avait rabattue en arrière à cause de sa longueur qui commençait à devenir problématique. Une fois qu'il eut sagement fini de peser le pour et le contre; c'est-à-dire le temps qu'un de ses nombreux bâtons d'encens ait achevé de se consumer, l'albinos se décida enfin à s'aventurer derrière la trappe qui donnait sur le dédale sombre du fort. Au fond de son coeur, il espérait y trouver un trésor qui vaille l'effort qu'il lui avait fallu pour s'aventurer dans ces couloirs encore plus poussiéreux et sombre que le reste du fort.
Ses pas délicats l'amenèrent jusqu'à une salle où étaient empilés des livres ( et autres affaires sans importances à ses yeux) rongés par le temps mais dont la reliure dorée avait attiré les prunelles écarlates du printanier. Il s'en approcha et pendant un instant où il observait avec attention les ouvrages, son coeur s'envola vers des contrées lointaines et son regard s'assombrit d'une nostalgie mauvaise. La plupart des couvertures lui étaient parfaitement impossibles à déchiffrer mais une seule, ornée d'un vert sombre, avait attiré son attention. C'était insensé. Il crût même qu'il avait rêvé mais à moins que ses lunettes disent des mensonges, ce qui n'était pas possible, il pouvait déchiffrer le titre doré de ce dernier ouvrage. Ou du moins, il reconnaissait les runes, qui étaient les mêmes que celles qu'il fallait utiliser pour écrire correctement son nom de famille : Logarius. Ce nom là avait été tellement renié par sa conscience qu'il doutait même que ce fut jamais le sien. Ah! Comme Viehrs détestait se rappeler des détails futiles de son passé tout aussi futile dans ce lieu antique. Son regard avait prit une noirceur qui se rapprochait de celui de sa sclère et l'hermaphrodite s'apprêtait à saisir ce maudit livre entre ses crocs acérés lorsqu'un vacarme l'arracha brutalement à sa contemplation.
Il se redressa d'un bon et tendit les oreilles. Il n'aimait pas que de tels éclats de bruits parviennent dans des lieux aussi sombres...Cela avait le don de lui rappeler sa petite visite au Château Hanté du printemps dont il ne gardait véritablement aucun souvenir positif. Incapable de localiser la source du bruit, l'hermaphrodite décida de faire demi-tour et de retourner jusqu'à la trappe. Seulement, alors qu'il s'en approchait, une voix lui parvint avant qu'il aperçut à qui elle appartenait :
« Y a-t-il quelqu'un ? »
Viehrs s'arrêta net et monta très doucement les escaliers, aucune menace dans son attitude. Une louve se tenait devant lui, bloquant la sortie par la trappe. Son pelage était parfaitement immaculé, exactement comme celui de notre albinos printanier. Son visage était entouré de longues boucles blanches qui lui donnait des airs de poupées de porcelaine. Elle était coiffée d'un chapeau dont la couleur reflétait les iris de l'albinos et dont un voile transparent protégeait la douce. Une véritable beauté pure et immaculée qui donnait presque l'impression à Viehrs de se regarder dans un miroir. L'hermaphrodite resta un long moment sans piper mot. Derrière elle, lui parvenait le son de violents coups de griffes contre la trappe de manière incessante et insupportable. Etait-ce un autre loup ? Hostile ? Un Solstien avec qui il aurait pu négocier ? Il n'en avait aucune idée et étrangement, cela lui était parfaitement égal, à cet instant précis.
Malgré le boucan contre la trappe, l'élégant printanier s'exprima avec charisme et maîtrise, ainsi qu'il en avait l'usage :
« N'aie crainte ! Je dois bien avoir l'air d'un fantôme, au moins tout autant que toi, et je sais cela ne servant guère ma cause. » Il pointa du museau la trappe contre laquelle elle était. « Je cherchais simplement à revenir sur mes pas...Mais je crois que ni toi ni moi ne pouvons sortir par là désormais. »
Il détailla un instant encore la louve, dont l'odeur lui était étrangement inconnue. Elle était trop svelte, trop fine, trop bien taillée pour appartenir au Solstice. Pourtant, lui qui connaissait tant de chose ne connaissait pas la provenance d'une telle odeur. Au fur et à mesure, un sourire empreint de sympathie et de charme avait regagné son visage. Le blanc dessina une petite révérence polie à la blanche et s'exclama :
« Aie la bonté de pardonner mon impolitesse, Dame Blanche, c'est que je ne croise que très rarement d'autres véritables enfants de la Lune! Ni ton odeur ni ton visage ne me sont familiers et je peine véritablement à comprendre les raisons qui amèneraient un être tel que toi dans de pareils recoins... »
Un coup beaucoup plus violent que les autres fit trembler la paroi toute entière. Serrant un peu les crocs, Viehrs désigna l'escalier dans lequel il était toujours et en descendit quelques marches en arrière comme pour donner l'exemple. Il ajouta :
« Il serait, je crois, plus judicieux que nous disparaissions d'ici, avant que notre vigoureux hôte n'ait entamé de détruire cette trappe! Si un fantôme veut bien accorder assez de confiance à l'autre pour le suivre. »
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Ven 23 Fév 2018 - 12:07
Deux Spectres et un Monstre
PV Viehrs
A
sha mit quelques instants à s'habituer à la pénombre. Cillant derrière son voile, elle entendit quelques bruits de pas lui parvenir malgré le vacarme de son "ami" solstien. Alors que les parois finissaient par lui apparaître, sombres et luisantes d'humidité, elle vit alors une tâche blanche s'approcher d'elle d'un pas calme et élégant qui n'était pas sans lui rappeler sa propre manière de se déplacer. La dame blanche se redressa, hésitante, puis son interlocuteur lui apparut enfin, portant avec lui une douce odeur de printemps.
C'était un mâle aux courbes légèrement féminines, doté d'un pelage d'un blanc pur et soyeux, et orné d'une longue chevelure blanche rabattue en arrière par quelques tresses qui lui donnaient un air plus jeune. Son port altier contrastait avec son regard plus malicieux, à la limite du moqueur, quoique dénué d'une réelle animosité. Ses prunelles rouges vives évoquaient à Asha le cœur brulant d'un brasier, mais surtout les lueurs éternelles du Monde Rouge. La LibreLune eut du mal à s'en détacher tant elle avait l'impression d'observer son propre reflet. Elle avait la nette impression d'être tombée face à un de ses semblables, un aristocrate, un maudit. Le Monde Rouge s'enroulait autour de son corps svelte et mince, prenant des allures de spectres étranges, de corbeaux rougeâtres.
Le tout donnait une impression étrange à la dame blanche qui resta immobile malgré le vacarme, stupéfaite. Elle se reprit malgré elle, reprenant son habituel sourire de façade, repoussant son trouble au fond de son cœur et restant méfiante jusqu'au bout. Le mâle lui ressemblait peut-être physiquement, mais elle ne se sentait pas le droit de juger plus loin...Pour le moment.
Le printanier, l'ayant lui-même détaillé de derrière ses fines lunettes, s'écria soudain d'une voix douce et contrôlée :
-N'aie crainte ! Je dois bien avoir l'air d'un fantôme, au moins tout autant que toi, et je sais cela ne servant guère ma cause. Je cherchais simplement à revenir sur mes pas...Mais je crois que ni toi ni moi ne pouvons sortir par là désormais.
Il marqua un temps, son regard croisant presque celui d'Asha derrière son voile, puis un sourire amical vint décorer son museau avant qu'il ne s'incline avec politesse.
-Aie la bonté de pardonner mon impolitesse, Dame Blanche, c'est que je ne croise que très rarement d'autres véritables enfants de la Lune! Ni ton odeur ni ton visage ne me sont familiers et je peine véritablement à comprendre les raisons qui amèneraient un être tel que toi dans de pareils recoins...
Asha tressaillit intérieurement à appellation d'"enfant de la Lune". Ayant été légèrement apaisée par la courtoisie de l'albinos, fortunée malgré elle d'être tombée sur un être usant si bien des mots dont elle était maitresse dans un lieu si sombre - bien que son tutoiement soit déplorable -, la dame blanche ne pouvait qu'être surprise de la justesse de ces paroles. Était-il lui aussi un LibreLune ? Elle ne l'avait jamais vu, et les spectres autour de lui démontraient son absence du pur altruisme caractéristique de nombreux LibreLunes. Quoiqu'Asha elle-même n'était pas du genre altruiste.
En y songeant davantage, Asha en vint à se demander s'il ne parlait pas plutôt de leur pâleur commune, ce qui était déjà plus cohérent. A moins qu'il ne soit voyant. Dans tous les cas, elle le jaugea de ses yeux vairons, inclinant légèrement la tête sur le côté devant cette appellation on-ne-peut-plus véritable.
-Votre courtoisie vous honore, sire fantôme, répondit-elle alors, usant du vouvoiement comme à son habitude, de sa coutumière voix suave et aristocratique avec une pointe de malice. Veuillez pardonner quant à moi mon irruption, je n'avais guère prévu une telle agression de la part d'un Solstien alors que je visitais ces lieux chargés d'histoires. Je me prénomme Asha, je suis une sorte de solitaire, dirons nous. Et à qui ai-je...
Le Solstien grogna de plus belle devant ces inepties de politesse et frappa plus violemment la dalle, le boucan se répercutant contre les parois des escaliers et faisant trembler la structure entière. Asha sursauta, se décalant pour empêcher la poussière de venir tâcher son pelage ou son chapeau. Le printanier immaculé eut une moue de mécontentement et désigna le bas des escaliers d'un mouvement.
- Il serait, je crois, plus judicieux que nous disparaissions d'ici, avant que notre vigoureux hôte n'ait entamé de détruire cette trappe! déclara-t-il. Si un fantôme veut bien accorder assez de confiance à l'autre pour le suivre.
Asha acquiesça avec un mince sourire, sa méfiance naturelle n'étant pas prioritaire sur le danger immédiat qu'était le Soltien, et le suivit d'un pas rapide, ses longs cheveux blancs s'emmêlant presque dans ceux de l'étranger tandis qu'elle le rejoignait.
L'escalier les mena vers une petite salle aussi sombre que les couloirs, à l'odeur de renfermé et de rats. Une grande table de bois rongé par l'humidité et couverte de poussière emplissait le centre des lieux, tandis que des piles de livres décoraient chaque coins de la salle et ornaient la surface de la table. Asha s'éloigna légèrement de son interlocuteur, curieuse malgré elle. Elle jeta un coup d'oeil dans un des livres entrouverts, mais fut incapable de déchiffrer la langue dans laquelle l'ouvrage était rédigé. L'odeur d'encre et de papier emplit ses narines et elle respira profondément avec l'impression d'être revenue à son château natal. Elle ignorait si cela lui faisait plaisir ou pas.
Son regard vagabonda sur le reste du mobilier, détaillant les bougies consumées et les plumes effritées. Rien ne semblait avoir bougé depuis des années, ce qui étonna la dame blanche. Elle aurait pensé que certains loups aventureux seraient venus et auraient déplacé certains objets, mais cela ne semblait pas être le cas. D'un autre côté, elle ne pouvait pas leur en vouloir : l'ambiance était pesante. Asha avait l'impression d'être observée par des dizaines de paires d'yeux, toisée par la roche elle-même.
-Quel est cet endroit...? souffla-t-elle, tenant son attitude calme malgré le malaise des lieux.
Elle recula, plissant les yeux derrière son voile, et heurta un livre qui était négligemment tombé par terre. Se retournant, la dame blanche avisa un gros livre d'un vert profond qui semblait avoir été déplacé depuis peu. Alors qu'elle en approchait son museau, son grand chapeau partant légèrement vers l'avant, un énorme craquement retentit.
Cela provenait des escaliers.
La dame blanche se raidit brutalement et dressa les oreilles. Des escaliers lui parvint un bruit de chute et un grognement étouffé, tandis que le vacarme s'était éteint.
-Très cher fantôme, je suis navrée de vous avoir embarqué là-dedans, murmura-t-elle en se rapprochant de l'albinos. Mais je ne pense pas que ce Solstien soit dans l'état d'esprit d'être raisonné.
Elle lui glissa un regard intense et lui désigna discrètement un couloir à leur droite. Maintenant qu'ils étaient si proches, leur ressemblance était indéniable. Deux spectres pourchassés par un monstre, voilà ce qu'ils étaient.
-Par ici, messire...glissa-t-elle à nouveau en s'engageant discrètement vers le couloir.
Avec un dernier regard, elle s'enfonça dans l'obscurité du couloir, son corps fin se mouvant avec élégance, notant avec une pointe d'inquiétude une tâche de sang séchée depuis très longtemps sur le sol. Le couloir s'agrandissait de plus en plus, dallé de motifs étranges qui n'étaient pas sans rappeler les motifs des inscriptions à l'étage supérieur. Une immense salle circulaire se distinguait en aval.
Et derrière elle, un rugissement furieux se fit entendre.
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Dim 18 Mar 2018 - 1:50
Viehrs ft. Asha
PIÉGÉS DANS LE TEMPS ET LA ROCHE
PIÉGÉS DANS LE TEMPS ET LA ROCHE
Sans trop de réticence, quoique les circonstances expliquaient sûrement plus sa réaction que la confiance qu'elle pouvait avoir en l'inconnu qu'il était; la louve blanche emboîta le pas à Viehrs et tous deux déguerpirent, en se hâtant quelque peu. Tandis qu'ils revenaient à la salle que Viehrs avait quitté un peu plus tôt, l'albinos ne put s'empêcher de poser à nouveau son regard indiscret sur Asha. Le voile qui couvrait son visage empêchait le printanier d'observer tous ses traits, ce qui ajoutait à la louve une aura de mystère supplémentaire, dissimulant ses émotions au monde extérieur.
Quand ils furent parvenu à la salle où étaient entreposés les livres rongés par le temps, Viehrs jeta un coup d'oeil prudent en arrière, s'assurant que le solstien ne les tenaient pas en embuscade. Il pouvait l'entendre entamer de détruire la trappe, qui ne résisterait jamais éternellement à sa force; nonobstant ce fait, il avait l'impression désagréable que d'autres créatures peu avenantes étaient tapies dans la pénombre. L'hermaphrodite resta un moment ainsi, aux aguets, ses yeux fixés sur l'obscurité du couloir, avant de se retourner et de découvrir que la louve au chapeau rouge n'était plus à ses côtés.
Cela lui laissa le loisir de constater à nouveau leurs similitudes, tandis que la femelle détaillait les livres que lui-même avait découvert un peu plus tôt. Il aurait été erroné d'affirmer qu'ils étaient identiques, loin de là. Elle était grande et svelte, avec un allure noble et aristocratique comme lui, mais ses courbes féminines étaient bien plus prononcées. Sa chevelure ondulait le long de son dos, se mêlant à son pelage de la même couleur, mais étaient plus bouclés que ceux du printanier. Son museau avait quelque chose de plus fin et de doux, qu'il manquait à Viehrs. Enfin, leurs regards n'avaient rien de semblable : les yeux de Viehrs étaient bordés de cils blancs et ses iris étaient comme deux planètes flottant dans la noirceur de l'espace, tandis que ceux en amande d'Asha, en plus d'être vairon, étaient habités d'une sorte de bienveillance noble. Ils étaient donc différentiables, mais chacun aurait été forcé de reconnaître que si on enlevait totalement leurs ornements et accessoires, il aurait été admis qu'on puisse les confondre. Viehrs n'aurait su décider si cette ressemblance qu'ils partageaient l'amusait ou le dérangeait; en tout cas il n'y était pas indifférent. Il s'était un peu perdu dans sa contemplation, de sorte qu'il entendit à peine la louve blanche lui demander :
« Quel est cet endroit...? »
Son attention se porta sur les murs, recouverts par endroits de mousse et de champignons, et s'empreint de l'ambiance hors du temps et hors de cette dimension qu'avait le lieu tout entier. Ses voilèrent un peu son regard qui, discrètement, fixait de nouveau le livre vert, dont la louve s'était approché. Il répondit, avec détachement mais toujours courtois :
« Je l'ignore, Dame Asha et ne saurais t'éclairer sur ce lieu qui semble ma foi, ne plus avoir été utilisé depuis des lustres...»
Et remue des souvenirs passablement désagréables...Ajouta t-il intérieurement. Ses yeux se plissèrent un peu plus, quand il la vit s'approcher du fameux livre vert, comme s'il eut craint qu'elle l'interroge aussi à son sujet, bien qu'elle n'aurait pu voir le lien qui existait entre cet ouvrage et Viehrs. Il n'eut guère le temps d'intervenir, car un vacarme assourdissant le fit sursauter et attira en même temps l'attention d'Asha et la sienne. Le solstien avait dû réussir à détruire la trappe, à force de s'acharner dessus.
Viehrs sentit ses crocs se resserrer et il fit quelque pas supplémentaires vers l'intérieur de la pièce, se sentant bien trop près du couloir dans lequel devait désormais se trouver le solstien. Ses longues oreilles percevait le raclement des griffes du loup contre les marches en pierre de l'escalier. La queue du printanier fouettait l'air, manifestant son agitation. Il contempla sérieusement la possibilité de laisser le solstien venir jusqu'à eux et de tenter de s'expliquer avec lui quant à ce malentendu plus qu'embarrassant. Néanmoins, sa première expérience avec les membres des hauteurs le gardait vigilant à leur égard. La voix basse d'Asha surgit, beaucoup plus proche de ses oreilles, manquant de le faire sursauter à nouveau mais l'albinos se contenta de poser ses yeux sur elle, masquant parfaitement sa surprise :
« Très cher fantôme, je suis navrée de vous avoir embarqué là-dedans. Mais je ne pense pas que ce Solstien soit dans l'état d'esprit d'être raisonné. »
Sur cela, il ne pouvait que lui donner raison. Un petit soupir s'échappa d'entre ses babines serrées, puis il gloussa doucement en haussant les épaules, il se dit qu'effectivement, il était à nouveau embarqué malgré-lui dans une affaire qui n'était pas sûre de se terminer sans accrocs. Viehrs suivit le regard vairon d'Asha en direction du couloir qui semblait être leur seul chance de salut. Il hocha silencieusement la tête en signe d'accord et suivit l'autre spectre, disparaissant à nouveau dans l'obscurité des corridors.
Les deux fantômes débouchèrent sur une pièce bien plus large que celle qu'ils venaient de quitter et bordé de petits balcons aux colonnes travaillées. Le plafond était haut, ce qui était troublant pour une pièce souterrain. L'endroit étai orné d'alcôves dans lesquelles étaient placées des statues, représentant toutes des créatures chimériques. Le son d'un lent écoulement d'eau résonnait contre les parois. Aucune fenêtre ne laissait pénétrer la lumière. Pour autant, ils n'étaient pas plongés dans le noir : tout proche des deux loups, se dressait un autel sur lequel semblait brûler une flamme éternelle, certainement créée par une magie obscure. Comme dans le couloir, les murs étaient ornés d'écritures dorées, dans différents alphabets dont celui que Viehrs pouvait déchiffrer instinctivement, même sans se concentrer dessus. Le mystère du lieu le laissait quelque peu sans voix et il fallut un moment avant qu'il ne parvienne à murmurer :
« C'est...Surprenant. »
Se tournant vers Asha, il ajouta, en parlant plus normalement et avec son habituelle solennité excessive :
« Je suis confus, je n'ai pas eut le temps de me présenter : je suis Viehrs, du printemps et -...»
Il fut à nouveau interrompu - ce qui l'agaça - par un rugissement qui le fit se retourner promptement pour découvrir devant eux le Solstien qui les avait rattrapés. Viehrs ne put s'empêcher de sourire en voyant le désarroi de l'énorme mâle couper court à sa colère, qui devait se demander s'il voyait double ou si ce deuxième intrus aux allures de fantôme avait surgi de nulle part. Cela ne dura que quelques instant avant qu'il se remette à grogner, menaçant et hostile. L'hermaphrodite se serait bien lancé dans des discours de négociations, teintés de menace, expliquant que le solstien s'attaquait à la mauvaise personne et qu'il était dans son intérêt de mettre fin immédiatement à ce comportement de sauvage; mais il doutait que cela soit même un peu efficace. D'autre part, il était certain que même à eux-deux, Viehrs et Asha avec leurs corps frêles ne viendraient jamais à bout de ce monstrueux loup. Prudent, Viehrs fit quelque pas en arrière, toujours aux côtés d'Asha, cherchant du regard une nouvelle voie d'issue. Le lieu ne lui inspire guère confiance et il n'a pas tellement envie d'être forcé à s'enfoncer plus profondément dans ce lieu lugubre à cause d'un tel énergumène !
Les iris rouges se mirent à briller d'une lueur nouvelle de mépris et d'agacement. D'un mouvement extrêmement rapide et vicieux, Viehrs ramassa avec une de ses pattes avant une des braises du feu éternel qui brûlait près d'eux et l'envoya directement se déposer sur la truffe du solstien. Au passage, le feu empreint de magie lui brûla quelque peu ses coussinets, mais la diva y survivrait. Le solstien couvert de tatouages poussa un rugissement de douleur qui fit trembler les murs. Le sourire de l'hermaphrodite se para d'amusement, mais il ne s'attarda guère sur sa réussite et planta de nouveau son attention sur Asha. Le solstien finirait par se remettre et reviendrait sûrement à la charge, plus enragé encore, mais pour le moment il leur ficherait un peu la paix. Au moins un peu. Malgré l'agitation, l'hermaphrodite arborait toujours un air parfaitement calme et mesuré. D'un signe de tête entendu, il désigna le couloir par lequel les deux loups blancs étaient venus. Il lança, un sourire amusé toujours aux lèvres, comme si le danger de la situation le touchait à peine :
« Je suis navré de te presser ainsi, Dame Asha, mais je suis d'avis que nous faussions définitivement compagnie à ce Solstien, ma foi fort désagréable et mal gracieux. »
Inclinant sa tête et son bâton d'encens, toujours présent à ses côtés pour emplir la pièce de fumée odorante, il ajouta sans masquer sa curiosité, détaillant la frêle femelle, ignorant les grondements du solstien toujours occupé avec sa brûlure :
« Qu'est-ce qui a bien pu t'amener ici, si tu dis n'appartenir à aucun clan ? Je ne savais guère les solitaires audacieux au point de se rendre sur les terres du Solstice. Bien que, je suppose qu'il ne faut pas se fier aux apparences... »
Dit-il en poussant un de ses habituels gloussements ironiques.