Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

La destruction avait enfin achevé son œuvre. Les gerbes de feu, la lave destructrice et les cendres noires avaient apporté la désolation sur le territoire estival, et de ce dernier il ne restait rien. Rien d'autre qu'une terre noircie que les proies avaient déserté.  Le clan de l'été se retrouvait affaibli, perdu, sans territoire sur le quel régner et habiter. Il n'y avait pas que les guerres qui semaient le chaos, la nature implacable pouvait aussi s'en charger. C'est une leçon que tous devraient apprendre, même si les pauvres mortels qu'ils étaient ne pouvait rien contre une telle force.

Toutefois, comme on le disait souvent, la destruction pouvait apporter la vie. C'est ce qui arriva sous l'apparition de nouveaux territoires, dissimulés pendant des années derrière les pics du soleil. Personne ne s'était aperçu de leur existence jusqu'à aujourd'hui. Un espoir de survie pour les estivaux. Un élargissement de territoire indéniable pour les autres Clans. Tous comptaient certainement s'y rendre rapidement pour se les approprier. Les alphas hivernaux ne tardèrent pas à créer des groupes d'exploration pour aller examiner ces nouvelles terres de plus près. Drakan se porta volontaire. Sa curiosité était piquée de savoir ce qu'ils trouveraient là bas et si d'autres meutes y habitaient. Ils n'avaient pas d'ordres précis, simplement de tout leur rapporter de ce qu'ils verraient, et de rester prudents. Pour cette exploration, Drakan avait été mis en groupe avec Rubis, une apprentie nourrice du clan. Cela ne déplut pas au tueur qui exécrait la solitude et l'ennui plus que tout. Ils firent connaissance le temps du chemin jusqu'au territoire estival et traversèrent les ruines de ce lieu encore habité il y a peu. Drakan se demanda ce qu'il était advenu de la fameuse cascade de Nienor. Sûrement désolée, l'eau imbuvable ou disparue, comme tout le reste. Ses pensées s'envolèrent rapidement vers les loups morts ici. Non pas par pitié, simplement parce que de nombreux membres du clan avaient du être enterrés ici et que leurs descendants n'allaient plus jamais revenir ici.

Les deux hivernaux escaladèrent ce qu'il restait des pics du soleil. Drakan ne demandait qu'à voir ce qui les attendait derrière la désolation des terres de Sahondra. Une fois en haut, il s'accorda une courte pause pour retrouver sa respiration. Ce n'était pas le cas de Rubis semblerait il, puisque poussée par la curiosité ou l'impatience elle se rapprocha de l'autre côté pour admirer la vue de ce nouveau territoire qui s'offrait à eux. Sa voix fit se redresser le loup qui se rapprocha lui aussi.

- Oh ! Regarde Drakan ! C'est magnifique !

En effet. Drakan n'était pas du genre à s'émerveiller devant des arbres et des montagnes, mais l'endroit vallait le détour. Il semblait regorger de ressources diverses et variées, mais après tout, le seul moyen de le savoir était de s'y rendre. Le tueur afficha un sourire victorieux. Il espérait qu'ils étaient les premiers à se rendre là bas. Après quelques secondes à balayer les pics du regard, île se tourna vers sa compagne de voyage.

- Effectivement. Nous ne sommes pas venus pour rien ! il poursuivit. À présent, allons jeter un œil en bas.

Le loup aux yeux glacés commença à dévaler la pente avec prudence. Il serait dommage qu'il se blesse si près du but. Il jeta un œil en arrière pour vérifier que la jeune louve le suivait bien. Non pas qu'il s'inquiétait réellement de son sort, mais étant plus âgé qu'elle il en était responsable auprès du clan. Mieux valait il pour lui qu'il ne lui arrive rien. Tout en descendant, il jeta un regard vers les pics. Ils étaient couverts de nombreux arbres et semblaient abruptes. Le sol n'étant plus très loin, un bruit sourd attira l'attention du loup qui fronça les sourcils. Était ce l'eau qu'ils avaient rapidement aperçu d'en haut ? Quelques instants plus tard, il sauta au sol avec élégance et regarda alentours. Il y avait de nombreux arbres, à perte de vue, et surtout les parois des immenses pics de roche. On entendait les oiseaux chanter, ou peut etre s'avertir les uns les autres de la présence des hivernaux. Le fumet de différentes proies lui mit l'eau à la bouche.  Il s'efforça de s'en rappeler pour le rapporter aux alphas. Ils étaient deux à s'en souvenir après tout, il n'y avait pas de risque d'oubli. Drakan se tourna vers Rubis.

- Je suppose que c'est à partir de maintenant qu'il va falloir se montrer prudents.

Le mugissement de l'eau était toujours présent, et proche. Drakan s'approcha de la direction qu'il pensa être celle de la rive. Il ne fut pas déçu en voyant un grand torrent circuler entre deux pics et continuer sa course en se transformant en une immense cascade qui semblait sans fin. Drakan songea qu'il leur faudrait trouver un moyen sur de traverser.