Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
Four seasons
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Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
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Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
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Reflection [feat. Kiel]
Akasan
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Akasan
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Lun 3 Juil 2017 - 18:11


L’Exilé et le Damné


Le ricanement léger des gouttes ricochant sur l’antique roche. Le léger gémissement du vent dans les murailles, le soupir des nuages dans l’air chargé d’électricité.
Il tendait l’oreille, inaudible auditeur. Enfant du silence et des songes, contemplateur d’un monde dont les trésors le captivaient, il observait, savourant le plaisir des gouttelettes ruisselant sur sa toison indigo.
Il lui avait semblé ne jamais reconnaître, à nouveau, ce sentiment de paix infinie. Ces possibilités qui s’offraient à son regard comme une évidence, défiant tout ce qu’il avait alors refusé de voir. Tandis que les paroles dansantes de la pluie ricochaient sur son visage, il lui parut qu’un ultime instant, il avait su délaisser ses vieux démons, acceptant la lueur du jour comme il n’avait jamais cru le faire. Ses prunelles, étincelants de givre, toisaient l’avenir, délaissant leurs empreintes. Il ne dépendait plus de ces erreurs passées. Il était ce qu’il était désormais, non plus ce qu’il avait été.
Ce fut l’insaisissable chuchotement de la bruine qui le rappela. Ses oreilles d’ardoise frémirent un instant, avant qu’il n’inspire profondément. Ses prunelles, auréolées de leur glaciale chaleur, se dévoilèrent, scrutant à peine le monde qui l’entourait. Le solitaire patienta un instant, puis se releva lentement, savourant la torpeur qui avait envahi ses muscles. Jamais la pluie ne lui avait paru si bénéfique, effaçant en lui les mémoires qu’il se blessait à oublier. Ses cicatrices lui semblaient pansées, lavées du sang qui les couronnaient. Simulant un pas, le lupin indigo leva les yeux au ciel, savourant les gouttelettes qui ruisselaient sur son visage, marquant son corps d’un linceul d’argent. Une ardeur nouvelle parcourait son corps, étincelles frémissantes. Dépassant ses souvenirs, reniant ses erreurs, il désirait effacer les traces de son sang en dansant là où il était tombé. Valser sous la pluie, s’élancer jusqu’à ce que son corps s’effondre tandis que son coeur battait encore.
Il fit un pas, effleurant à peine la pierre glaciale de pluie. Cette nouvelle avancée lui parut futile, infime pour l’importance de son geste. Mais il ne désirait pas plus.
Akasan ne défiait pas le temps, à l’instar de l’être fougueux qu’il avait été jadis. Il ne luttait pas contre le courant, conscient que le destin jouait ses dés comme bon lui semblait, sans se soucier de leur impact. Il vagabondait avec l’avenir, suivant sans l’ombre d’une hésitation le chemin qu’il avait autrefois perdu. Il avait cru se savoir retenu par les chaînes de l’avenir. Sans jamais réaliser que son passé l’assaillait encore et encore, entravant ses membres tandis que le futur l’appelait en vain, irrésistible clameur de la vie.
Le solitaire ne brava pas les gouttes qui ricochèrent sur ses griffes d’ébène. Avançant, à pas lents, dans la bruine légère, il semblait se confondre avec les rideaux de pluie. Il ne brisait pas les frontières de la nature, devenant l’un de ses membres, comprenant sa force et l’intégrant en son corps. Il était son enfant, le fruit de sa chair universelle. Son sang coulait dans ses veines, le liant à ses milliers de descendants. Il était un être parmis tant d’autres. Et pourtant, si unique, si dissociable de la masse dans laquelle il se fondait.
Frôlant la pierre, Akasan progressait lentement, contemplant chaque détail dans la roche, se souciant à peine des ronces qui s’entremêlaient dans son pelage.
La pluie ricocha sur ses prunelles, effaçant toute trace de regret dans l’abysse de ses saphirs. Libéré de ses tourments, le loup bleu inspira profondément.
Il bondit brutalement, projetant des étincelles d’argent dans son sillage. Traîne d’un seigneur en lequel il ne se reconnaissait pas, des milliers de paillettes, héritage de son passage, bravaient les vents, luisant un ultime instant, avant de s’éteindre pour l’éternité.
Adoptant une allure régulière, les foulées du neutre se firent plus rythmées, laissant paraître son digne titre d’enfant des fjords. Saillant sous sa fourrure légère, en ces temps estivaux, ses muscles paraissaient, nouveaux héritages de la saison précédente. Rien n’avait su subsister du glacial vagabond qu’il avait été. Sa maigreur horrifiante l’avait quitté, laissant place à une minceur, quoiqu’importante, voilant ses muscles pourtant largement développés. Son apparence entière dévoilait, partiellement cependant, l’évolution de son âme. Il n’était plus ce qu’il était, demeurant simplement ce qu’il serait.
Akasan dérapa légèrement, s’arrêtant au centre même du sanctuaire de ronces et de roche. S’accordant à peine un souffle, il libéra la cruelle morsure qui dévorait son coeur, lançant dans l’air teinté de larmes d’acier un chant puissant, féroce mélopée du guerrier redressé. Il hurlait sa renaissance, dévoilant au monde ce que tous ne l’avait jamais laissé être. Il défiait les frontières qui l’avaient oppressées jusque là, repoussant les limites de son propre corps. Couronné d’une cascade d’étincelles, il paraissait, libre visage de la nature qu’il défendait. Chevalier déchu, relevé dans sa gloire, conscient de ses blessures et refusant de véritablement les panser, fort de ses cicatrices, le vagabond lança une ultime note vers le ciel courroucé.
Reprenant son souffle à grande bouffées d’air, il laissa la pluie laver les larmes qui germaient sous ses prunelles de givre. Sa poitrine le brûlait, comme elle n’avait jamais su le faire. Il percevait l’ardeur du sang qui courait dans ses veines, renforçant, en chaque instant, la solidité de son âme.
Akasan ne chercha pas à masquer le sourire qui étira ses lèvres. Peu lui importait, face au regard du monde, les frontières de son corps. Là où tous s’étaient acharnés à blesser sa chair, son esprit avait gagné en puissance, parant les coups sans même se soucier de leur porteur. Il ne luttait pas, se contentant simplement de renvoyer les assauts de ses adversaires, les brisant par leurs propres crocs.
Le neutre inspira profondément, avant de laisser vagabonder son regard, sondant chaque détail, sur son environnement. Laissant taire l’éclat de ses prunelles, il mena ses sens sur les ricochets légers de la pluie. Chaque goutte, qui, se brisant en milles éclats de verre, se fracassait sur le sol, attirait son attention. Il jugeait, avec respect et admiration, chaque élément de son environnement, voyant la vie là où tous la repoussait.
Il connaissait la vie, tantôt bercé par ses rêves légers, tantôt torturé, rongé jusqu’au coeur, par ses cauchemars horrifiques.
Ce fut le murmure d’une ombre qui assailli ses sens attentifs. Brisant la mélopée des larmes célestes, il percevait la silhouette indiscrète qui se mouvait dans les ténèbres.
Se recentrant sur le monde, laissant à nouveau ses prunelles se poser sur son environnement, le loup indigo se redressa, affichant quelques pas. Il n’eut pas à laisser vagabonder son regard autour de lui pour démasquer l’auteur des chuchots.
Un jeune lupin se tenait face à lui, semblant fantôme des ombres aux prunelles de braise. Immobile, sous la tourmente, il le scrutait comme lui l’observait. Demeurant impassible, le lupin bleu le détailla méticuleusement. Il était automnal, portant sur son pelage les parfums de sa saison. Sous son masque impénétrable, Akasan percevait sa tension.
Relevant la tête, et affichant un sourire discret, le solitaire prit la parole, tentant de conserver la torpeur tranquille dans laquelle la pluie les avait plongés.
- Le lieu est, je suppose, mal choisi, mais il n’est pas justifié de me craindre. Je connais trop les ténèbres pour vouloir y replonger, alors peut-être vaudrait-il mieux me considérer comme un pacifiste, n’est-ce pas ?
Il eut un léger gloussement.
- Je ne te demanderais pas ton nom. Je suis trop mal placé pour le faire, et me permettre ainsi de te réclamer ton identité ne m’est pas permis. Libre à toi de te présenter, si cette conversation t’intéresses ne serait-ce qu’un instant.
Le solitaire s’ébroua délicatement.
- Mon nom est Akasan. Je doute que ma personne t’intrigues véritablement, après tout, qui suis-je pour que le monde se soucie de moi ? Mais si tu daignes converser avec un vagabond tel que moi, j’en serais ravi. Les rencontres me manquaient, et les dernières ne furent pas vraiment réjouissantes. Peut-être sauras-tu te révéler plus bavard que tu ne l’es actuellement, qui sait ?


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Kiel
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Jeu 6 Juil 2017 - 0:05


Reflection
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La lune commençait à décliner, laissant la place à quelques rayon orangés à travers l'horizon. C'est le moment qui Kiel avait choisi pour partir à l'aventure, enfin plus ou moins... Il y a quelques temps de ça il s'était aventuré, de nuit dans le labyrinthe criant, qui depuis hantait ses cauchemars. Dans ce lieu maudit, était tapis une bête, un monstre terrifiant que Kiel avait eu le malheur de rencontrer. Depuis il s'était fixer un objectif, retourner dans ce labyrinthe pour vaincre ses peurs, et puis de toutes façon peut être que le monstre n'apparaissait que la nuit ? C'est pourquoi l'oméga était parti à la fin du règne de l'astre nocturne. Évidement, l'aventure n'était pas la seule cause de son départ. Leik, il était là dans le camps automnal, rodant derrière chaque arbre, rappelant chaque jour à l'oméga qu'il n'était qu'une ombre une pâle et ridicule copie d'un vrai loup. (Kiel est Leik discount 8D). Ainsi, le lupin noir avait purement et simplement prit la fuite, sachant pertinemment que temps qu'il vivrait dans ce clan il ne pourrait pas être heureux.

Les gouttes de pluies ruisselaient sur son pelage trempé, dévoilant ainsi sa maigreur et son absence de muscle, lui donnant une allure encore plus pitoyable qu'à l'accoutumée. Marchant d'un pas lent et traînant l'automnal pénétra à l'intérieur du labyrinthe, suivit de Vaati qui était étonnement silencieux. La brume entourant le labyrinthe était épaisse et dense. A chacun de ses pas Kiel écoutait le doux murmure de l'eau sous ses pattes, ruisselant sur la pierre fendue. Un léger couinement vint perturber la quiétude du lieu, le loup des ombres sursauta, prêt à affronter un monstre terrifiant. Mais il ne s'agissait que du petit dragon don la queue s'était prise dans les ronces. Le loup soupira, essayant vainement de faire redescendre la pression. Depuis son entrée dans le labyrinthe aucune ombre n'était venu le tourmenter, mais il ne s'en réjouissait pas, au contraire cela l'inquiétait. Assis au milieu des sombres allées jonchées de ronces et de fissures, l'ombre observait la pluie, chaque éclat de pluie frappant là sol brisait quelque chose en lui, la pluie faisait remonter tout ses mauvais souvenir, chaque pensée négatives.

Il fut tiré de sa torpeur par un hurlement déchirant le ciel, il sursauta une nouvelle fois, hésitant à faire demi tour. Mais la curiosité l'emporta, ce hurlement n'avait rien des rugissements monstrueux de la bête, il s'agissait de la voix d'un loup qui s'élevait à travers les allées. L'automnal s'avança discrètement dans la direction du bruit, et il se trouva face à un imposant solitaire au pelage indigo :

- Le lieu est, je suppose, mal choisi, mais il n’est pas justifié de me craindre. Je connais trop les ténèbres pour vouloir y replonger, alors peut-être vaudrait-il mieux me considérer comme un pacifiste, n’est-ce pas ?

L'oméga commença le rituel de soumission, il s'interrompit brutalement en se rendant compte qu'il s'agissait d'un solitaire et non d'un loup des clans. L'étrange loup bleu portait sur son pelage une vague odeur d'hiver, mais Kiel ne s'y attarda pas. Ce loup bleu lui paraissait étrange, il portait une épée ainsi que quelques cicatrices. Le lupin semblait pacifiste cependant ses paroles sonnait faux aux oreilles de le automnal, un poil paranoïaque... L'inconnu poursuivit :

- Je ne te demanderais pas ton nom. Je suis trop mal placé pour le faire, et me permettre ainsi de te réclamer ton identité ne m’est pas permis. Libre à toi de te présenter, si cette conversation t’intéresses ne serait-ce qu’un instant. Mon nom est Akasan. Je doute que ma personne t’intrigues véritablement, après tout, qui suis-je pour que le monde se soucie de moi ? Mais si tu daignes converser avec un vagabond tel que moi, j’en serais ravi. Les rencontres me manquaient, et les dernières ne furent pas vraiment réjouissantes. Peut-être sauras-tu te révéler plus bavard que tu ne l’es actuellement, qui sait ?


Le loup des ombre intimidé s'aplatit un peu plus sur le sol, ses craintes cependant légèrement emportées par la curiosité. Ce solitaire avait l'aire tellement différent des loups des clans. Et puis à y réfléchir il n'était pas si effrayant que ça. Vaati, dont l'humeur était bien souvent opposé à celle du loup noir répondit d'un ton dédaigneux :

- Salut, moi c'est Vaati et toi ... Je te demanderai pas parce que je m'en fiche.

Kiel s'écrasa complètement contre le sol dure et trempé du dédale. Sa curiosité dévorante venait d'être violemment contrebalancé par la remarque désintéressé du petit dragon. S'il était heureux d'avoir un ami aussi fidèle que Vaati, et de savoir que même s'il venait à mourir il pourrait le faire revenir grâce à son don, l'automnal serait également ravi de pouvoir le faire disparaître dans certaines situations. Le loup des ombre pris la parole, la voix tremblante :

- Je vous en prie excusez mon ami... Il est parfois.. Insolent. Je suis Kiel, Oméga, loup automnal.... Ou presque...

Sa voix mourut dans sa gorge, il était tellement seul, si seul. Ombre parmi les ombres.
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Sam 8 Juil 2017 - 23:00


… And what if I told You ?


Ses pattes immaculées se crispèrent tandis que l’autre s’aplatissait contre le sol, se soumettant devant son impassible silhouette. La pluie lui parut dominer un instant ses sens, tandis que ses prunelles de givre se rivaient sur l’automnal à ses pattes. Un atroce sentiment de désarroi le déstabilisa un instant, l’ébranlant d’une émotion qui ne l’avait effleuré depuis des années, des siècles, peut-être.
Il ne valait pas mieux que lui, pas mieux que tout autre. Nul ne devait s’incliner à ses pattes lavées des erreurs qu’elles avaient jadis abandonnées dans leurs empreintes. La soumission le dévastait, incapable d’accepter qu’une quelconque infériorité règne entre les membres de son espèce. Ils étaient égaux, unis par le coeur et cette identique nature sauvage et libre de ses actions. Il ne le dominait pas, et rien n’aurait jamais su inciter l’inconnu à s’aplatir sous son ombre.
C’était, pourtant, le cas.
Tandis que solitaire se penchait doucement, l’air affligé, vers l’automnal, une créature inconnue surgit brutalement à ses côtés, menaçant le lupin indigo de ses mots acérés.
 - Salut, moi c'est Vaati et toi ... Je te demanderai pas parce que je m'en fiche. 
Alors que le petit dragon lui tenait tête, tentant, malgré sa taille, de l’impressionner, le neutre afficha un sourire amusé. Si le lupin sombre se révélait terriblement soumis et effrayé, son compagnon se dévoilait plus brutal et vif, compensant sa carrure minuscule par l’agressivité de ses mots. Les maniant, tel une lame acéré, la bestiole s’imaginait pouvoir les manipuler à son avantage, blessant plus que nul ne l’aurait souhaité.
Akasan se pencha vers l’animal, un mince sourire étirant ses lèvres.
- Et bien, Vaati - il s’agit là, je me dois de le remarquer, d’un bien joli nom -… Si le monde t’importe si peu, pourquoi te soucier alors de ta propre existence ? Joues avec les mots si cela t’enchantes, mais saches qu’ils possèdent tous leur revers. Et il est facile de se blesser sur ses propres épines.
Affichant un regard malicieux, le solitaire se redressa, et, ramenant sa queue contre ses pattes, envoya une légère pichenette de celle-ci sur le visage du petit draconien. Se souciant à peine de sa réaction, le loup bleu redressa imperceptiblement ses oreilles ardoises tandis que l’automnal murmurait lentement.
- Je vous en prie excusez mon ami... Il est parfois.. Insolent. Je suis Kiel, Oméga, loup automnal.... Ou presque…
Les mots lui parurent teintés de regrets, amers tandis qu’ils franchissaient les frontières du corps automnal. L’écoutant patiemment, Akasan s’accorda quelques infimes secondes de réflexion.
Détaillant, sans le dévoiler véritablement, l’apparence de son interlocuteur, le solitaire fut frappé par ses os saillants, et sa fragilité physique apparente.
Tandis que ses prunelles se faisaient plus sombres à mesure qu’il observait l’automnal, un sentiment de connaissance le parcourait alors.
Incertain de ses propres certitudes, convaincu que le monde l’avait abandonné à ses uniques tourments, le jeune lupin errait dans son ombre même, tentant, malgré lui, d’effacer ses traces, tel le criminel qu’il n’était pas. Seigneur déchu de son propre être, il s’était laissé choir dans la facilité de l’obscurité, redoutant désormais la lumière pour la douceur des ténèbres. Piégé dans l’obscur univers qui l’avait enserré, chaque mouvement se révélait retenu par son propre chef, incapable d’agir face au malheureux assaut de son passé retrouvé. Il avait fui pour le futur en ommettant de conserver le souvenir, si cruel soit-il, de sa vie passée.
Comme lui autrefois. Comme le glacial solitaire, le cruel mercenaire qu’il avait été. Luttant pour sa propre vie contre ses vieux démons, incertain de sa propre force tandis que son passé détruisait lentement son avenir.
Osant alors, dans les murmures légers de la pluie sur l’antique roche, pénétrer dans le secret royaume de son opposant, ses prunelles plongèrent dans l’abysse tapissée d’or de son regard.
La peine, la sourde terreur de l’obscurité qui l’oppressait. La perte de son identité même, de ce qu’il était et avait été. Des innombrables ennemis qui surgissait dans les profondeurs ténébreuses de son esprit terrifié. De son ombre, de son coeur malmené. La crainte de ce qu’il serait, des impossibles issues qui lui échappait, tandis qu’il se débattait dans la pénombre.
La solitude.
Plus que tout autre sentiment, elle l’envahissait, plongeant chacune de ses utopies dans un désespoir destructeur, le dérobant à tout espoir d’un avenir possible. Il était prisonnier de ce qu’il avait fait et n’avait jamais envisagé. Piégé par ses actes, et par l’obscurité dans laquelle il s’était vainement blotti pour échapper à la brûlure de la lumière, il errait, en quête de l’âme charitable qui saurait recevoir ses plus affreux tourments.
Comme lui, jadis.
- « Kiel…
Son nom lui échappa sans qu’il ne puisse véritablement le retenir. Il avait franchi les limites de ses lèvres pour déposer dans l’air la caresse légère d’une sonorité douce à la prononciation. Ses prunelles se posèrent alors, tremblantes de chaleur et d’attention, sur la silhouette de l’automnal.
- Je ne sais, et ne saurais probablement jamais qui tu es. Ni ne sera. Cependant…
Il peinait à trouver les mots, tant les similitudes que lui apportait le dénommé Kiel le troublait.
- Jadis, un être fut celui que tu es aujourd’hui. Redoutant son propre coeur comme ses propres actes, errant sans but dans un monde dénué de lumière. Piégé par les ombres, se confondant dans sa propre noirceur, jamais il n’avait su être ce qu’il avait tant admiré dans le regard de ses semblables.
Etouffant un soupir, il reprit.
- La vie ne nous attendra pas. J’ai appris à vivre avec cette obscurité, cette solitude, qui m’oppressait irrémédiablement. Jamais les cicatrices ne disparaissent complètement, jamais nos vieux démons ne nous abandonnent finalement à l’étreinte chaleureuse de la lumière. J’ai appris à vivre avec eux, à vivre d’eux. Ce qui avait été mon plus ignoble faiblesse est devenue ma force. Sois fort de cette connaissance des ombres, de cette sûreté que l’obscurité peut t’apporter. Nul n’est plus fort que celui qui se relève dans sa chute.
Affichant un sourire léger, il contempla longuement le jeune lupin.
       - Personne n’a su me sauver de cet océan de ténébreux, tandis que je sombrais lentement. J’ai du me frayer un chemin dans la pénombre, me convaincant, inlassablement, des vérités qui hantaient mon coeur. J’ai suivi ma propre voix dans l’obscurité, conscient que si personne ne se révélait apte à être là pour moi, je serais là pour quelqu’un d’autre. Peu furent ceux qui reçurent ma confiance. Mais jamais elle ne fut trahie.
La pluie lui sembla s’apaiser.
   - Peut-être divague-je. Qu’est-ce qu’un damné tel que moi pourrait-il savoir, après tout ? Mais je connais la route des ténèbres, la terreur de l’obscurité. Peu m’importe les erreurs que tu as commise, les fautes que tu traînes, chaînes de ton passé. J’ai lutté trop longtemps, trop seul dans la pénombre pour délaisser un si parfait reflet de l’être que je fus jadis.
Ses prunelles luisirent brièvement tandis qu’il fixait, impassible, le visage opposé.
- Ne laisses pas le monde te convaincre de ce que tu n’es pas. Tu ne me connais pas, et je t’ignore autant que toi. Mais saches que les ténèbres ne sont pas ton adversaire. Les démons seront ceux qui refuseront ta lumière. Oublies-les, chasses-les. Je n’ai su guider ceux qui luttaient jusqu’à présent, alors peut-être l’heure est-elle venue ? Je ne sais pas qui tu es; ton nom seul me laisse prétendre à ton identité. Alors, Kiel, si ton geste se révèle trop bref pour tenir la lanterne, si ton esprit se refuse à voir ce que tu vaux, je le ferais. Je serais celui qui soutiendra la chandelle; celui qui observera en toi ce que tu es, et non pas ce que le monde souhaite voir. »


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Dim 9 Juil 2017 - 16:50


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Le loup bleu parut amusé par la réaction du petit dragon, ce qui soulagea Kiel :

- Et bien, Vaati - il s’agit là, je me dois de le remarquer, d’un bien joli nom -… Si le monde t’importe si peu, pourquoi te soucier alors de ta propre existence ? Joues avec les mots si cela t’enchantes, mais saches qu’ils possèdent tous leur revers. Et il est facile de se blesser sur ses propres épines.

Le solitaire envoya une pichenette qui projeta quelques gouttes de pluie sur Vaati qui parut vexé. L'oméga fut intrigué par ces étranges paroles, ce qui ne dit qu'augmenter sa curiosité à l'égards du solitaire bleu qui l'observait avec intensité de ses prunelles de glaces. L'inconnu parut troublé et se lança dans un long monologue philosophie :

Monologue d'aka x). :
 
L'automnal ne comprit pas vraiment les paroles du loup bleu, il retint seulement qu'autrefois celui qui se tenait face à lui s'était trouvé dans une situation similaire à la sienne. Et maintenant ce solitaire, cet inconnue souhaitait lui venir en aider à l'aide de parole philosophique. A ce moment là Kiel ressenti un sentiment qui lui était jusqu'alors inconnu, de la colère. Toute cette rage qu'il avait contenu tout ce temps, les humiliations et injustices qu'il avait subit sans broncher resurgirent, le loup noir n'avait même pas conscience d'avoir autant de haine en lui. Ce solitaire aux yeux glacial n'y était pour rien, au contraire, il était certainement la personne qui s'était jusqu'à présent montré la plus gentille avec l'oméga. Kiel était furieux et triste à la fois, comment ce loup inconnu pouvait prétendre pouvoir l'aider, ou même connaître ses tourments. Ou même quoi que ce soit de ses démons, la "sûreté de l’obscurité " que savait il de l'obscurité, de ses ténèbres ? De la douleur qu'il éprouvait chaque vois qu'il apercevait Leik, chaque fois qu'il se souvenait qu'il n'était pas un vrai loup, qu'il ne devait pas exister.
Et puis  "les ténèbres ne sont pas ton adversaire" à oui ? Ce solitaire devait il endurer à longueur de journée les murmures, les menaces d'ennemis intouchables qui lui rappelait un peu plus chaque jour qu'il ne méritait pas la vie.  

Furieux, les yeux brillant et le pelage trempé Le loup des ombre se redressa face au solitaire, déversant tout ça colère sur le loup indigo :

- Que savez vous des ombres !? Et de leur tourments ! Rien, pourquoi voudriez vous m'aider ? Et comment pourriez vous m'aider, êtes vous capable de donner un sens à ma vie ? Je suis un Oméga, une ombre ma vie ne vaut rien.

Kiel ne se rendit pas compte qu'il venait de rejeter toute sa haine et sa colère sur le loup qui s'était montré si gentil avec lui.

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Jeu 14 Sep 2017 - 7:49

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Une Ombre pour Reflet
feat. Kiel
Un Reflet pour Ombre

Les gouttelettes d’argent ricochèrent sur les dalles écorchées par le temps.
Mélopée acérée de lames entrechoquées, de murmures étouffés par la lente agonie des vents nocturnes, le ciel déversait sur les ruines d’un monde ses larmes de fer, l’héritage d’acier de son enveloppe immatérielle. Un insaisissable écho à la réalité qui les opposait désormais; une infâme symphonie de soupirs distordus pour qui se contentait d’observer, une délicate composition de la déesse nature pour qui savait écouter.
Il ne tenta un pas. Il n’osa un regard, tandis que son assaillant empoisonnait férocement chacune de ses paroles d’un venin qu’il s’était acharné à combattre. Dardant ses prunelles sur un horizon lointain qui jamais ne viendrait, il avait espéré une aube, une utopie qui aurait su le convaincre qu’il n’était désormais plus impuissant. Un appel, un signal qui aurait su lui donner les mots; qui aurait su lui donner la force. L’énergie de combattre les démons d’un autre. La puissance d’apaiser les brûlures d’un corps étranger, de panser les plaies béantes d’une âme inconnue.
Mais aucune de ses entités qu’il espérait secrètement, aucune de ses informes utopies, ne daigna se manifester. Il demeura seul face à l’erreur qu’il avait commise. Face aux promesses qu’il n’avait su tenir; face aux ignominies qu’il avait proféré, face aux absurdités qu’il avait modelé. Le solitaire n’ignorait cela. Sa vie n’avait été qu’une succession de réalités rarement déchirées par un souvenir trop doux pour être sien. Ce qui aurait tenu lieu de mémoire chaleureuse, de pensées délicates et empreintes d’une beauté que la vie ne lui avait pas destiné n’était qu’un mensonge, une grossière illusion de l’existence pour le convaincre de son absence de perversité. Il aurait tant donné, pour une seule conviction, une unique constatation, un espoir concret et bâti sur de solides fondations. Mais il s’était contenté de reposer sur des fragiles utopies, sur des étoiles qu’il persistait à raviver tandis que la lumière mourrait déjà. Il avait poursuivi des chimères insensées, des comètes agonisantes dans un ciel voué au cauchemar. Il avait suivi des sentiers d’espérance, ignorant les appels des damnés qui jonchait déjà le chemin. Il avait dénigré les râles d’agonies qui s’élevaient dans l’horizon qu’il désirait. Il avait espéré, jusqu’à ce qu’aube s’estompe, et que nuit ne retombe.
Mais là encore, dans les immondes ténèbres de l’immortelle angoisse qui rongeait ses veines, il avait surpris la lumière.
Inconcevable, imperceptible. Elle n’existait plus que pour lui, puisant son unique existence dans celui qui avait osé lui accorder une vie minime. Le déchu l’avait poursuivie, dans les entrailles de sa terre, dans les abysses de son coeur. Il s’était élancé à sa suite, ignorant des démons qui lacéraient sa chair de leurs crocs immatériels, déchiraient son âme de leurs imperceptibles mâchoires. Il n’avait hésité, refusant le concept même de l’obstacle tant sa course s’était faite primordiale, vitale à sa personne.
Plus rien n’avait existé. Plus d’univers où son corps aurait su trouver un but, plus de terre où déposer son empreinte. Juste ce vide inébranlable, cette certitude de l’inconcevable, qui avait bercé ses sens, dévasté son être pour l’opposer à l’inébranlable pureté d’une étoile mourante. Il avait vécu sa déchéance, et son coeur s’était lié à cette entité agonisant en son unique âme. Il était mort en elle; elle s’était éteinte en lui. Ils avaient lutté, ils étaient tombés. Dans une simultanéité désespérée. Dans un élan d’agonie que le temps n’avait pu surprendre. Ils s’étaient effondrés, coeurs similaires ne formant plus qu’une unique corps. Et dans l’andrinople du sang d’Akasan s’était déversé celui de l’étoile, de l’inconcevable comète qui l’avait guidé. La mélopée de leurs âmes s’était tue dans un silence semblable, et leur vie avait cessé d’être dans un parfait orchestre d’espoirs insensés.
Etait-il mort, ce jour là ? Avait-il cessé de vivre pour une étoile dont il ignorait tout ? Avait-il adopté un reflet factice pour abandonner l’idée de renoncer à jamais aux ténèbres de l’espoir ?
Combien de temps avait-il ainsi progressé, dénué de toute conscience, vivant pour s’opposer à la mort et ignorant du fardeau du destin ? Le jeune lupin qu’il était alors n’avait été qu’une ombre rampante dans masses informes de cette terre dénuée de pitié. Il avait évolué dans un lieu inconnu de tous. Dans un semblant de vie qui ne l’était plus. Il avait saigné là où tous avaient pansé leurs plaies. Il était tombé là où tous progressaient fièrement. Il avait rampé là où tous s’élançaient avec fougue de la jeunesse. Il avait été un autre là où tous avaient été ce qu’ils seraient toujours.
Un immonde entité factice, un être simulant la vie pour contrer la Faucheuse. Un abject reflet inconscient de ses actes et incertains de ses bassesses. Une ombre au contrôle d’un corps qui n’était plus le sien. Un esprit désemparé dans un corps à jamais détruit.
Il avait oublié le goût des mots, la saveur des émotions.
Le châtiment et la bénédiction de l’existence.
Et, écho à ses identités précédentes, un reflet dénué d’imperfections se dressait désormais face à lui. Le dévorant de ses hurlements courroucés, le dévastant de ses vociférations désespérées. Un être isolé, à son image, de la réalité. Un être abandonné par la vie, renié par ses semblables comme du monde.
Un vivant que la Mort avait refusé; un mort que la Vie ne désirait pas.
Le regard qu’Akasan porta sur son interlocuteur fut celui d’un individu que jamais personne ne saurait comprendre.
Mais que lui seul connaissait.
Un océan glacial de sentiments refoulés, d’émotions oubliées et d’utopies balayées. Un passé entaché du vif amarante de ses erreurs, un sillage de roses dans la neige hivernale sur les paysages de son enfance. Un espoir, secret, anodin et pourtant fou de son invraisemblabilité. Une clé, dénuée de serrure, qu’il avait su conserver du regard étranger de ce monde pervers qui était sien.
Un miroir de silence. Un miroir de compréhension, de similitudes maintes fois camouflées, de non-dits affirmés. Et de compassion, d’une tristesse semblable, d’un désespoir commun.
L’image parfaite d’un coeur affublé de mutilations identiques, de cicatrices béantes d’un passé similaire. Une étoile mourante, une comète agonisante. Une lueur incertaine dans la nuit d’un autre. Une lumière surprise dans l’immortelle angoisse des ténèbres.
Kiel.
Akasan.
Akasan.
Kiel.
Deux mots qui n’en formaient qu’un. Trois syllabes pour l’union parfaite d’un terme significatif de leur proximité.
Ressemblance. Réfection parfaite de deux êtres aux passés divergents. D’un servant de la pluie et d’un chevalier du vent. Murmures identiques de deux âmes déchues par la réalité. Mélopée harmonieuses de deux voix distordues par la vie. Lien inébranlable de deux corps mutilé par un même esprit.
La réalité.
La vie.
La vie.
La réalité.
Deux entités affublées d’un même sens. Lourdes d’une signification qui les dénigrerait à jamais. Porteuses d’un ignoble destin dont elles avaient affublé leurs enfants.
Akasan osa un pas, imperceptible, tant par la délicatesse de son geste que par le silence qui les berçait tout deux. Jusque lors détournées des ambres de son comparse, ses prunelles de givre se longèrent dans son regard tapissé d’or. Tremblantes d’une rage longuement contenue, elles brûlaient de cette inébranlable flamme de sourde colère, témoignage d’un héritage probablement trop lourd à porter.
Le lupin indigo avança un nouveau mouvement, et, dans le silence de la pluie, se campa face au jeune lupin, s’abaissant suffisamment pour tâcher de ne le dominer en aucun cas.
Fut-ce véritablement sa voix qui s’éleva alors ? Emprunte d’une douceur qu’il ignorait, ses paroles ne se révélèrent destinées à un quelconque interlocuteur, mais à un coeur déchiré inconscient de sa présence. A une âme dévorée par l’attrait de la vengeance, et non plus à ce corps insensé qui lui faisait face.
Les mots qui laissèrent éclater la frontière de ses lèvres ne provinrent pas de son corps. De cette enveloppe de chair et de sang, qui ne témoignait que d’une image factice de ce qu’affichait véritablement son âme. Il s’exprimait avec son coeur, ses sens désormais voués à la seule écoute de son interlocuteur. Il s’exprimait pour l’autre, et non plus pour lui.
-Je ne sais rien.
La gouttelette s’écrasa en une explosion de secrets contenus, de murmures étouffés, et de râles lentement dévoilés à l’univers qui les avait provoqués.
-J’ai chanté avec le vent, soufflé avec la nuit, couru avec les étoiles. Mais jamais je n’ai su.
Juste le silence.
-Seuls les fous prétendent connaître les ombres; et probablement ont-ils tort. Nul n’a conscience des ténèbres, et ceux qui auraient étés en mesure d’en témoigner n’en sont capables. Je sais l’assaut du doute, le poids de l’oubli.
Mais plus encore, je n’ignore la terreur de l’angoisse. L’éternelle nuit d’une abysse que dessine finalement l’existence. Quand rien n’existe hormis les insondables sonorités d’un mot que nous nous efforçons de dénigrer. Mort, inconscience, désespoir. Mort. Je sais, mais j’ignore. Je suis fort de mon héritage, conscient de mes empreintes, mais jamais je ne prétendrai savoir qui tu es. Jamais je ne prétendrai à tes ténèbres. Jamais je ne prétendrai à tes démons.

Un nouveau souffle.
-Mais laisses moi prétendre à tes chimères.
Akasan eut un sourire léger, imperceptible dans sa douceur, sa lueur dans cet univers de pierres et de pluie. Une étoile dans un ciel de ténèbres et d’orage. Une lumière.
-Mais dis-moi, Kiel, pourquoi donner un sens à ce qui en a déjà ? La vie est un argument suffisant pour ne pas mourir. Qui que tu sois, quoi que tu ai fait, quoi que tu ai pensé, et quoi que tu es été.
Juste la pluie.
-Je veux t’aider pour l’étoile que je n’ai pas été. Je veux t’aider pour que tu saches; que tu saches que jamais lumière ne meurs, qu’importe les âges. Certains diront que je suis là parce que je connais ta peur. Que je ne désire que tu la partages. Et ceux là auront probablement tort.
Je ne suis pas un guide. Pas cet être abject qui prétendrait connaître le chemin. Je n’ai rien à t’apprendre, aucun précepte qui ne puisse t’enseigner ce que tu ne sais déjà. Mais laisses-moi t’enseigner ce que je suis, et ce que tu es peut-être. Je ne reconnais pas de démons qui ne soit pas mien. J’ai vécu en ombre de mon propre coeur, en écho à mes pensées abyssales. Je n’ai été qu’un être factice qui tachait de simuler la vie pour n’avoir à reconnaître la mort. J’ai été ce qu’un autre aurait pu faire de moi. J’ai forgé les monstres de mes pas, les cauchemars de mes rêves. C’est par ma faute que tout est né, et seul mon propre être pourra tâcher de taire à jamais les démons de mon coeur.
Je t’ignore, et probablement sera-ce-t’il toujours le cas. Mais je sais ce reflet que tu représentes désormais. Je ne peux t’épargner de ce destin qui est sien, mais simplement envisager une promesse qu’il te sera libre de tolérer. De considérer si ta personne la juge digne. Si ta personne me permet ainsi de prétendre ne jamais la briser.

Juste le vent.
-Je ne m’avancerais à cette inutile gestuelle de serments incompris. Laisses-moi simplement parer mes mots inutiles de ce nouveau visage.
Mon nom est Akasan, chevalier déchu de l’hiver, vagabond des glaces et porteurs de titre significatifs autant qu’inutile. Je te connais, Kiel, sans pour autant savoir qui tu es. Je connais ce que tu as été, peut-être ce que tu seras, mais je ne sais pas. Mon rôle prochain ne me permettra qu’un bref amas de paroles inutiles qui, en revanche, je l’espère, sauront t’accorder ce que tu as perdu depuis, il me semble, bien longtemps.

Juste un regard.
-Peu importe ce que tu penses être, ou du moins, ce que l’humanité pense voir en toi. Tu n’existes que pour toi, et jamais les autres ne sauront modeler ce que tu désires être. Peut-être ton corps dépend-t’il des préceptes d’individus qui t’ignorent. Peut-être ton esprit se laissera-t’il duper par les perversités de ce monde. Mais ton coeur est ce qu’il est. Immortel de sa liberté, de son individualité. Oublies le monde si le monde t’a oublié. Vis pour vivre, meurs pour mourir, et jamais ne cesses d’exister pour prouver aux autres que leur poids n’est que minime. Tout comme les ténèbres, l’espoir ne se limite pas aux apparences. Peu importe qui tu es, jamais il ne meurs et jamais il ne vit. Tu peux lui offrir une chance d’exister, peu importe ce que tu seras, et ce que tu as été. Tu peux lui permettre de te relever, de t’apporter le coeur qui a cessé de battre lorsque l’obscurité t’a tué. Tu peux être ce que tu désires être. Tu peux vivre hors du temps, évoluer dans une dimension qui t’appartient sans que jamais âme n’ose l’effleurer. Qu’importe ces regards qui t’ont modelé, ces paroles qui t’ont taillé à l’être que tu incarnes aujourd’hui ? Le monde ne peut rien faire de toi. Tu ne lui appartiens pas. Tu n’es pas lui; il ne sera jamais toi. Vis pour être. Espères pour vivre. Sois pour espérer. Et jamais l’angoisse ne te volera tes ailes. Tu es ce que tu es, tu voles parce que tu voles, et la réalité même ne peut s’y opposer. Sois pour être, Espère pour espérer, vis pour vivre.
Toujours.

Juste le silence.
Et un contact direct, inattendu, imperceptible.
Akasan déposa délicatement l’étreinte de son menton sur le crâne de son opposant, et dans un souffle, acheva l’oeuvre de ses mots.
Juste le silence.



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