Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
Four seasons
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Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
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Tenter de nouvelles expériences n'est pas toujours sans risque [Mercury]
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Mer 1 Juil 2015 - 14:22



Tenter de nouvelles expériences n'est pas toujours sans risque



Mon museau poussa les restes du lièvre qui avait été mon repas dans le trou que j’avais creusé, puis je le recouvris de terre. Ensuite, je trottai jusqu’au bassin afin de me désaltérer et de me nettoyer un peu. L’endroit était calme. Je savais que parfois les instructeurs ou les nourrices amenaient les louveteaux ici, mais en ce moment il n’y avait personne. Le jour allait sûrement bientôt faire place à la nuit et je devrais me trouver un endroit où dormir, mais en attendant je pouvais bien me prélasser un peu. Après tout, si mon handicap avait un avantage, c’était que la nuit je pouvais me déplacer aussi bien que le jour. Même si je ne pourrais jamais me déplacer aussi bien qu’avec des yeux… au moins ce que les autres appelaient la noirceur ne me dérangeait pas. Je m’assis près de l’eau et fermai mes paupières. Pendant quelques secondes, j’eus même l’impression d’être normal. Étais-je réellement différent? Ou plutôt, n’était-ce pas normal d’être différent? N’était-ce pas ces différences qui permettaient à tous les loups de la meute d’avoir leur rôle à jouer pour en maintenir l’harmonie? Il devait bien y avoir des choses que je sois capable de faire même si je n’avais pas d’yeux… Shaman m’avait montré que je pouvais comprendre sans mes yeux.


Sur le coup j’eu soudain envie de me prêter à l’exercice. Il fallait bien que je m’entraîne un peu non? Prenant une bonne inspiration, je la relâchai doucement en me concentrant sur les sons qui m’entouraient. Tout d’abord le son de l’eau qui tombait en trombes dans le bassin. Un son qui détendait légèrement les muscles de mon corps. J’aimais bien ce son, c’était comme un massage auditif. Ensuite les insectes en tout genre qui émettaient des petits grattements et des bourdonnements. Il y avait aussi l’eau qui clapotait en contournant les pierres du bassin, et les buissons qui parfois bruissaient au passage de petits animaux que je laissai tranquille : j’avais déjà mangé. Enfin, il y eut le vent qui se leva lentement, en une brise, qui caressait mon pelage tout en faisant chanter les arbres à proximité. Et il y avait… une étrange résonnance… comme si les sons se répercutaient dans quelque creux avant d’en ressortir pour revenir en un écho étrangement déformé à mes oreilles. Un écho étouffé par… par les sons de la chute. Il y avait donc vraiment une grotte derrière cette eau. Je l’avais entendu dire, mais jamais avec certitude. Eh bien ce soir je dormirais là.


Content d’avoir trouvé ma résidence pour la nuit, et ayant encore du temps, je me relevai. Je n’avais que très rarement immergé mon corps dans l’eau, et je ne savais pas nager… mais ce n’était pas pour rien qu’on emmenait les louveteaux ici, le bassin n’était pas très creux. Lentement, et aussi silencieusement que possible, je me glissai dans l’onde. Le contact de l’eau sur ma fourrure me faisait un peu étrange. C’était comme de l’air mais plus consistant. Et on ne peut pas respirer l’eau. Mais je n’étais pas angoissé. Je m’éloignai un peu du mort et me penchai pour immerger mon corps au complet. Ce que ça pouvait faire du bien! C’était légèrement étourdissant, cependant, l’eau brouillait tous mes sens et déformait tous les sons qui entraient dans mes oreilles. Je secouai ma tête pour essayer de la déloger de mon crâne, et m’ébrouai en sentant mon ouï recouvrer un peu de sa capacité. C’était désagréable, cette sensation. Je me sentais privé de d’autres sens. Je comprenais mieux pourquoi je ne faisais jamais cela. Dans cet état, un loup pouvait m’approcher sans que je ne le remarque.


Ce qui fut d’ailleurs le cas. Ma truffe me prévint avant mes oreilles. Une odeur très étrange. Une odeur très agressive et désagréable. Une odeur métallique… de danger… Mes yeux ne s’ouvrirent pas mais mon museau s’orienta vers le nouveau venu. Légèrement méfiant, je fis un pas vers l’arrière. Dans l’eau, je ne pourrais pas me sauver s’il me bondissait dessus. Et je ne pouvais me concentrer sur l’Esprit du Vent avec cette eau dans mes oreilles. Lentement, j’ouvris mes paupières, après quelques secondes de silence qui m’indiquaient que ce loup m’observait, pour l’instant, et je laissai mon regard inutile se perdre vers l’endroit où il se trouvait, et au-delà. Ce loup n’était pas de mon clan, j’en étais certain, même si l’odeur de métal m’empêchait de déterminer de quel clan il était. J’espérais que ce ne soit pas un automnal, ou un hivernal. Je tentai de me concentrer sur les sons, encore, mais le seul son réellement audible qui me parvenait était celui de la cascade. Le loup, ou la louve, ne parlait pas. Pourquoi? Attendait-il que je parle en premier? Je me risquai à prononcer des paroles. Me souvenant des mots de Shaman, je n’utilisai pas ma formulation habituelle. Je tentai d’agir plus normalement. De traiter ce loup comme un égal… Cette seule idée me déchirait le cœur de peur. Ce loup se sentirait certainement insulté! Mais je ne voulais plus me soumettre. Je devais le faire.


« Bonsoir, étranger. Malgré moi, je ne pus m’empêcher de rajouter : Si tu es venu pour boire, tu n’as pas à te soucier de ma présence. Je ne te ferai aucun mal, tu peux te désaltérer. »


Au moins je l’avais tutoyé. Cela me semblait une erreur, et pourtant en même cela me semblait juste. Je retins un soupir. Shaman m’avait prévenu que ce serait dur, et je n’en avais jamais douté. Je devais continuer de faire des efforts. Je fis donc mon possible pour ne pas trahir mon angoisse. Malgré le changement que je m’imposais, la peur qu’il ne s’en prenne à moi restait très forte, et m’empêcher de trembler était très difficile. Je fis un autre pas vers l’arrière, et donc involontairement vers le fond du bassin. Ma patte dérapa et je faillis tomber dans l’eau, me rattrapant de justesse. Bon, eh bien je ne pouvais pas aller plus loin… Ayant trop peur qu’il prenne ça comme une tentative de le piéger près de l’eau pour ensuite l’attaquer, je ne me risquai pas à me déplacer sur le côté pour sortir de l’eau qui me mettait mal à l’aise. Après tout il ne semblait pas vraiment me vouloir de mal jusque là…


© Maeya Fleur de Neige
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Mar 7 Juil 2015 - 17:21

Tenter de nouvelles expériences n'est pas toujours sans risque... - Sasayaki


 

 
Le soleil commençait doucement à se coucher sur les terres de Four-Seasons, embrassant délicatement de sa délicate chaleur les étendues sauvages de cette terre où les loups étaient rois... Un léger vent frais soufflait entre les branches épaisses des arbres et les feuilles bruissaient telles des souffles s'apparentant à un écho des plus doux à ses oreilles, et apaisant un tant soit peu la fièvre qui avait commencé à le gangréner depuis une heure ou deux.... Bien que pour l'instant, celle-ci ne ce soit pas encore trop insupportable, la migraine ne lui titillant à peine le crâne et les vertiges n'étant que très légers contrairement à certains qu'il avait l'habitude de ressentir, ce qui apparaissait comme jouissif aux yeux du loup solitaire.
Mercury était donc plutôt en forme, trouvant même la force après quelques heures de marche de trottiner plutôt souplement pour ses conditions physiques et la maladie qui l'enchainait depuis sa naissance, même si quelques quintes de toux assez dérangeantes venaient l'agacer, il profitait allégrement de sa bonne condition physique sachant que celle-ci risquait de se détériorer d'un instant ou à un autre... Et il se surprenait à prier un quelconque dieu auquel il ne croyait pas de ne pas lui refaire subir les monstrueuses souffrances qu'impliquait son poison personnel que lui seul semblait capable de porter.
Ceci dit, la faim commençait sérieusement à lui tenailler le ventre, le loup gris avait à peine le souvenir du maigre pigeon qu'il avait dévoré goulument en fin de mâtinée, il avait besoin d'un petit remontant, quelque chose qui lui tienne un peu plus au corps pour reprendre des forces afin de lutter au mieux contre le mercure...
Se concentrant un peu, Merucy huma l'air chaud de Four-Seasons dans l'espoir d'y sentir une quelconque proie, mais les différents parfums de la forêt doublés par la fraicheur de l'eau qu'il entendait ruisseler à quelques pas de lui le déconcentrait quelque peu... Il ne parvenait pas à sentir autre chose que l'odeur caractéristique du Territoire du Printemps qui ne visitait soit-dit en passant que pour la seconde fois, la première étant lors de sa rencontre avec Cyanure, ce qui ne lui avait pas vraiment permit de visiter pleinement tout les endroits qui le constituait.
Le bruissement de l'eau lui semblait aussi loin que proche de lui et avec la chaleur, le loup gris avait constamment soif, d'autant plus avec le mercure qui avait tendance à lui laisser la gorge sèche et irritée, ainsi décida-t-il de d'abord se rendre près de la cascade pour se désaltérer avant de continuer sa route pour satisfaire son appétit.
Arrivé devant la clairière, Mercury prit quelques secondes pour admirer les lieux, les doux reflets orangés tirant sur le rougeâtre du soleil couchant se reflétait sur l'eau dans un paysage magnifique et lui mettant des étoiles dans les yeux, harmonisant toutes les couleurs de la forêt, de l'eau et du ciel en une divine symphonie visuelle... Ce qu'il pouvait aimer ces endroits isolés et uniquement bercés par la beauté et les différentes textures de la nature!
Mais au-delà de ce sublime coucher de soleil, Mercury distingua également dans l'eau une silhouette lupine, venant immédiatement titiller son esprit très sociable et friand de nouvelles rencontres.
S'approchant un peu, il vit que le loup semblant plus barboter que nager était d'une couleur verdâtre en accord avec celle du printemps qui était semble-t-il le sien en vu de l'endroit et de la légère odeur caractéristique de cette tribu qu'il percevait sur l'inconnu malgré le trouble sensoriel provoqué par l'eau qui lui brouillait l'odorat... Son pelage au couleur de la verdure était relevé par de subtiles notes de jaune, presque dorées, qui parsemaient sa robe en différents motifs un peu tribaux et plutôt originaux et bienvenus, cela semblait lui donner un plus de personnalité.
Mais au delà de cela, le solitaire vit également sur le visage de ce loup qui avait soit-dit en passant une assez bonne bouille des yeux vitreux, gris et presque transparent, et sans réfléchir bien longtemps sur la question, Mercury comprit d'emblée que ce dernier était aveugle et sans doute de naissance puisqu'il ne portait apparemment aucune cicatrice à ces endroits si précieux.
Il ne savait pas comment il réagirait si jamais il en venait à perdre la vue, lui qui aimait tant admirer les couchers ou levers de soleil, découvrir de nouveaux paysages ou simplement de nouvelles tête... Jamais il ne se ferait à l'idée qu'un jour il ne percevrait plus ces merveilles que la nature avait eu la bonté de leur offrir, car autant le mercure était présent depuis toujours et ne l'empêchait pas d'utiliser ses sens, autant la perte ce don magnifique et particulier qu'était la vision constituait une de ses angoisses d'explorateur, il admirait beaucoup ces loups qui voyaient le monde dans un noir complet, sans aucune idée de comment celui-ci était en réalité conçu.
Mais dans un certain sens... N'était-ce pas mieux comme cela? Car sans cette vue qui nous faisait perdre toute imagination, ces loups ne voyaient-ils pas mieux le monde finalement? Sans aucun prisme ni déficit d'objectivité?
Mercury n'avait jamais su répondre à cette question.
Le loup vert avait du sentir sa présence depuis longtemps évidemment, mais il n'avait pas l'air agressif ou dangereux, il lui apparaissait même plutôt craintif aux premiers abords, et cette impression de soumission se confirma dans son timbre de voix très hésitant et presque fluet, alors qu'il ne devait pas être bien plus jeune que lui pour autant:

« Bonsoir, étranger. Commença-t-il en toute politesse avant d'enchainer : Si tu es venu pour boire, tu n’as pas à te soucier de ma présence. Je ne te ferai aucun mal, tu peux te désaltérer. »

Mercury sourit sans pouvoir se retenir devant le ton tant dépourvu d'assurance de ce jeune loup, il était mignon à le craindre à ce point... D'ailleurs s'il avait réellement été pourvu de mauvaises intentions, il n'était pas sûr de savoir si ce pauvre loup aurait eu une maigre chance de s'en sortir, tant il lui semblait totalement faiblard et peu enclin à l'attaque... Mais il ne le jugeait pas pour autant, car de son point de vue, ce loup était de ceux qui donnaient envie de les prendre et de les serrer fort contre soit pour les protéger d'un monde extérieur trop cruel et intolérant envers eux.
Lui s'était toujours senti de taille à affronter la cruauté de la nature et que la vie lui imposait, même si sa rage de vaincre contre le mercure faiblissait de plus en plus au fil du temps, celle contre les autres imbéciles ne comprenant rien aux souffrances et ressentis des autres n'était que grandissante, il ne comprenait pas et ne comprendrait sans doute jamais comment on pouvait s'en prendre à un autre congénère simplement parce qu'il était différent... Cela relevait selon lui d'une totale lâcheté et d'un manque de réflexion ahurissant, d'autant plus si la victime était plus faible, comme l'impression que ce loup aveugle lui laissait au premier regard.
Tout tremblant, le jeune loup tenta semble-t-il de se redresser mais sa patte dérapa sur la roche et il glissa dans l'eau qui devait semble-t-il être plutôt fraiche, et son mine toute timide et honteuse le fit rire, il était attachant rien qu'avec quelques coups d'oeil, le genre de loup qui donnait envie de se faire connaitre sans même qu'il n'en ai conscience.
Riant gentiment, Mercury s'avança du bassin formé par la cascade pour se désaltérer comme il souhaitait au départ, lapant de grandes gorgées d'eau et profitant de la fraicheur que cela apportait à sa gorge sèche et son corps toujours plus ou moins bouillant, mais le soleil bien que couchant était encore chaud en ce soir d'été et les nuits étaient pour l'instant plutôt brûlantes et difficilement supportables, surtout pour un malade comme lui qui avait souvent de la fièvre à haute température.
Ne résistant pas à la tentation, le loup gris s'étira souplement et plongea dans l'eau glacé en sautant comme un loupiot découvrant la baignade pour la première fois, mais il aimait tant se baigner! C'était une des activités qu'il avait toujours aimé et ce, depuis toujours... Et certes bien plus accessibles parfois qu'accomplir un voyage à l'autre bout du monde en effet.
Les petits remous de l'eau caressaient sa fourrure grise dans un mouvement harmonieux et délicieusement frais, lui détendant presque immédiatement ses membres engourdis et plutôt grêles qui se voyaient rongés par le poison plus que toxique lui parcourant les veines... Et comme pour souligner d'autant plus l'apaisement provoqué par cette baignade, Mercury s'allongea sur le dos, se laissant flotter en toute tranquillité tout en admirant le magnifique coucher de soleil se dessinant devant ses yeux, il souffla une grosse fumée violette caractéristique de son agent neurotoxique, bien cruel et malheureusement fidèle accompagnateur de sa vie et ce, depuis toujours et semble-t-il jusqu'à jamais.
Il était tellement détendu qu'il en avait presque oublié le loup vert, qu'il avisa toujours accroché à la paroi de la roche, comme s'il hésitait à l'approcher de trop près et à s'immerger totalement dans l'eau, mais il ne lui voulait aucun mal et ce serait peut-être même l'occasion de faire connaissance...

-Tu ne viens pas? On pourrait un peu discuter ensembles à la fraicheur de l'eau et avec la délicate caresse du soleil couchant... Qu'en dit-tu?

Il sentait l'inconnu très craintif et Mercury souhaitait lui faire comprendre qu'il ne lui ferait absolument rien si ce n'était lui poser des questions dans le but de sympathiser un peu et de passer une bonne soirée et en, peut-être, bonne compagnie.




 




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Mar 14 Juil 2015 - 17:15



Tenter de nouvelles expériences n'est pas toujours sans risque



En pénétrant dans mes oreilles, le son cristallin que produisit ce loup provoqua mon réflexe d’abaisser les paupières sur mes yeux qui ne voyaient pas, de toute façon. Mes oreilles, comme si elles anticipaient une attaque, ou qu’elles me maudissaient de honte peut-être, vinrent se coller à mon crâne. Mon dos s’arquait déjà légèrement, par réflexe, au même moment, avant que la véritable nature des notes qui semaient l’effroi dans mon cœur ne se révèle à mon cerveau. Ce son léger et flottant avec délicatesse jusqu’à moi respirait le bonheur, le plaisir franc, et non le plaisir malsain et le mépris. Ce loup me trouvait donc drôle. Pas par désir de me faire du mal, d’en profiter pour me dominer. Non, ma réaction lui semblait tout bonnement incongrue. Et si je m’accordais la permission de pousser un peu plus loin mon analyse, l’idée qui me traversait l’esprit se présentait comme celle qu’une pointe d’attendrissement parsemait les sommets de ces pics de bien-être. La curiosité me redressa, ainsi que mes oreilles. Je savais que mon corps n’apparaissait pas comme celui d’un adulte, qu’il me rajeunissait même de quelques années, bien que mon esprit considère erroné cette allure. Ce loup me prenait-il donc pour un louveteau à peine entré dans l’adolescence et empreint de timidité à la rencontre d’un étranger? En tout cas, peu m’importait la raison. Visiblement, il ne nourrissait pas l’idée de me faire du mal, mais plutôt celle de se montrer amical. Mes muscles se détendirent instantanément alors que j’écoutais le son de sa langue lapant l’eau revigorante.


Pendant qu’il se rafraichissait, je donnai la permission à mes sens d’analyser les informations qu’envoyait ce canidé. L’odeur de métal agressait toujours ma truffe en quête d’identifier la provenance de cet inconnu, mais après un moment, m’habituant à ce désagréable parfum, je pus reconnaître en dessous une autre odeur beaucoup moins caractéristique. Elle ne me rappelait rien, sinon peut-être la terre, bien ordinaire, qui devait envahir la fourrure de ce loup. Un solitaire, donc. Tenter de percevoir sa taille, environ, fut difficile, et je dus me résoudre à attendre plus tard pour cela. L’eau brouillait sans doute l’information, que m’auraient dévoilée mes coussinets par l’intensité des vibrations produites par les pattes de mon interlocuteur à chacun de ses pas. En plus, aucun mouvement autre que celui de sa langue n’animait son corps en ce moment, ce qui compliquait l’exercice d’autant plus. Il ne restait donc que mes oreilles qui détenaient encore la possibilité de m’apprendre une chose nouvelle. Ce qu’elles s’empressèrent d’exécuter, mais pas avec la méthode conventionnelle. *Le poison coule dans ses veines.* Je savais déjà cela. L’odeur me l’avait indiqué depuis un moment déjà, éveillant mon instinct de survie qui m’intimait de me tenir éloigné de cet être dangereux. Dangereux, oui, mais aussi amical. Cependant, l’Esprit du Vent m’apportait une information de plus, dans ce message. Une émotion de plus. Je comprenais à l’intonation, à la façon dont la certitude s’était gravée dans mon esprit. Le poison contre lequel on me mettait en garde affectait aussi son porteur : le loup. Cette idée m’attristait, et je fis l’effort d’empêcher mon visage de trahir ma peine. Je venais tout juste de le rencontrer, je ne le considérais même pas comme un ami. Mais j’accordais de l’importance à chaque vie, même celle d’un étranger déjà condamné qui prenait la peine de se montrer amical envers moi.


Quand j’entendis le son lourd de quelque chose entrant en contact avec l’eau, et que je reçus une petite vague accompagnée de gouttelettes sur mon flanc, un frison de peur parcourut mon corps, lequel bondit sur le côté, m’éloignant de la source de la frayeur instantanée qui ne prit possession de mes esprits qu’une fraction de seconde à peine. N’ayant pu voir l’autre canidé s’élancer, j’avais cru, l’espace d’un instant, qu’il tentait de bondir sur moi, et non dans l’eau. Mais en constatant qu’il se baignait un peu, tout simplement, je me calmai de nouveau. L’air se rafraichissait, et bientôt la nuit tomberait, je le sentais au calme qui peu à peu s’installait avant de faire place à la vie nocturne. Ce loup resterait certainement un moment ici, et ensuite il dormirait dans la grotte où j'envisageais moi-même de passer la nuit, un petit peu plus tôt. Il devenait donc impératif que je trouve un nouvel abri pour la nuit, car l’idée de réclamer ma propriété temporaire non établie à ce loup dangereux ne me plaisait pas du tout. Je devais apprendre à m’affirmer, bien entendu, mais cela ne voulait pas non plus dire que je doive me montrer méchant et hautain. Je bénéficiais d’encore beaucoup de temps pour m’installer quelque part pour cette nuit qui de toute façon s’annonçait douce. Dormir dehors ne me causait pas beaucoup de problèmes, j’appréciais même l’expérience la plupart du temps. Je m’apprêtais d’ailleurs à m’éloigner discrètement, le laissant seul dans ses pensées, quand sa voix s’accrocha à mon oreille telle une patte à la mienne, pour me retenir.


« Tu ne viens pas? On pourrait un peu discuter ensemble à la fraicheur de l’eau et avec la délicate caresse du soleil couchant… Qu’en dis-tu? »


Cette voix sonnait de façon très douce à mon oreille, dénuée d’intention cachée, de fourberie. Ce loup me traitait en ami, alors qu’il ne me connaissait même pas. Il m’invitait à profiter de l’eau avec lui et à discuter, à faire connaissance en somme. Ma cécité ne le dérangeait donc pas. En même temps, pour un loup solitaire, que ce genre de détail ne fasse aucune différence ne me surprenait pas. Le seul autre solitaire qui avait croisé mon chemin, cependant… avait tenté de me dévorer vivant… la différence entre lui et ce loup amical me frappait étrangement. Au sein d’une meute, les loups diffèrent les uns des autres, mais ils conservent une sorte de mentalité commune, des valeurs globalement similaires sur certains sujets. Mais lui et ce monstre qui avait profité de ma faiblesse étaient à l’opposé l’un de l’autre. Ce qui créait mon malaise, cependant, ne concernait en rien ce détail. Profiter de l’eau… Une action qui se refusait catégoriquement à moi. Tout comme celle de profiter de ce soleil couchant. Comment pouvait-on ressentir le soleil? À quoi ressemblait-il? Pour quoi lorsqu’il se couchait devenait-il autrement? Ce qu’avait offert le loup différait. Il offrait de profiter de sa caresse. Une sensation physique. Une sensation physique que je ne ressentais pas. La cécité ne suffisait-elle pas à mon tourment? La réponse la plus vraisemblable, bien entendu, ne pouvait qu’être : non. Gêné, je m’assurai de bien formuler ma réponse pour ne pas vexer le loup, tout en incluant la totalité des émotions et informations que je désirais transmettre, ce qui demanda un petit moment, avant de laisser ma voix s’élever à son tour dans l’air, vers les appendices auditifs de mon interlocuteur.


« Je suis désolé, mais je ne peux pas accepter la proposition que tu me fais. En plus de ne pouvoir user de mes yeux, je suis aussi incapable de différencier le chaud et le froid. Il m’est donc impossible d’apprécier la fraîcheur de l’eau, ou la caresse du soleil. De plus, bien que j’aimerais discuter avec toi, je ferais mieux de me trouver un endroit où passer la nuit. Et puis… Une légère hésitation suspendit la phrase qui souhaitait franchir mes lèvres. De peur du ridicule, surtout. Mais après quelques courtes secondes, ma voix se teintant de honte, je déclarai : Je ne sais pas nager… »


Embarrassé, je me détournai et parcourus les quelques petits pas qui me séparaient de la berge, comme si l’eau elle-même, par son refus de me laisser y nager, me dégoûtait soudainement. La vérité, en fait, affirmait que la honte qui s’emparait de moi ne supportait pas de me garder près de la source qui l’inspirait. Restant debout sur mes pattes, prêt à partir et à laisser seul ce loup inconnu s’il préférait les choses ainsi, je tournai tout de même la tête en tendant l’oreille, pour lui montrer que j’attendais attentivement sa réponse avant de décider de ma prochaine action. Si le désir de parler importait plus que tout le reste pour lui, alors je resterais, m’allongeant sur la berge pour discuter avec lui. Il pourrait même rester dans l’eau s’il le voulait, et discuter tout en nageant, ou alors me rejoindre et s’allonger plus près de moi. Cette idée-là me mettait un peu mal à l’aise. Poison, danger, ces deux mots résonnaient dans mon esprit, mais il s’acharnait à se montrer amical, et cela non plus je ne l’oubliais pas. À l’intérieur de moi, je sentais naître le désir qu’il me demande de rester. Qu’il me parle. L’envie d’entendre sa douce voix et de ressentir son bonheur, même si cela impliquait que je sois maladroit ou que je perde le contrôle sur la timidité, inspirait en moi une étrange harmonie et un bien-être complexe relié à celui de l’autre, tous deux se contentant de simplement refléter une possibilité, un potentiel dont j’anticipais le développement avec convoitise. Ce loup me voulait du bien, et pour le peu de fois que ça m’arrivait, je désirais qu’il m’en fasse.


© Maeya Fleur de Neige
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Dim 2 Aoû 2015 - 22:07

Tenter de nouvelles expériences n'est pas toujours sans risque... - Sasayaki



Profitant de la fraicheur plus que jouissive de l’eau qui l’éclaboussait légèrement à cause des remous de la cascade, Mercury avait concentré son regard vers le coucher de soleil qui se profilait devant ses yeux, appréciant toutes les nuances de jaunes, d’orange, de rouge et même parfois de rose pale qui se mariaient à la perfection dans le ciel comme une délicate peinture colorée, parfois, il venait ternir ce magnifique tableau en soufflant sa malheureusement éternelle fumée violette par la gueule et les naseaux, observant la couleur violacée de son poison s’évaporer délicatement dans les airs, se fondant petit à petit à travers les étouffantes et chaleureuses couleurs du soleil qui, petit à petit, sombrait dans cet endroit mystérieux que tout explorateur avait eu un jour envie de découvrir sans même y croire vraiment.
Le solitaire eut pendant un instant envie de fermer les yeux et de profiter allégrement de toute la multitude de sensation qu’il ressentait sur son corps grêle, mais il se rappela de la présence du loup inconnu à ses côtés et se souvint qu’il ne lui avait toujours pas répondu malgré sa proposition que selon lui était pourtant plus qu’alléchante…
Se tournant vers le printaniers, il le vit en train de réfléchir, il avait l’air un peu nerveux, mais semblait surtout horrifié, comme s’il venait de prendre conscience de quelque chose de monstrueux, et une peine infinie semblait noyer ses yeux vitreux… Au départ, Mercury ne comprit pas et voulu lui demander les raisons de ce chagrin, avant de prendre conscience qu’il était certainement la cause de ce désordre émotionnel, il était vrai que pour les personnalités facilement impressionnables comme cela avait l’air d’être son cas, découvrir qu’il était atteint d’un tel poison destructeur constituait un véritable choc… Mais il ne les jugeait aucunement pour cette réaction, même s’il aurait préféré qu’on ne lui en tienne pas rigueur, le loup solitaire avait très vite compris que cela était impossible… Car il constituait non seulement un danger pour lui-même et offrait le bien piètre spectacle d’un être qui se laissait mourir à petit feu sans rien pouvoir faire, mais aussi et surtout, il représentait un danger pour ces personnes extérieures, d’autant plus si celles-ci se trouvaient incapables de l’identifier, comme cela était le cas pour ce loup au pelage si original et d’ailleurs c’était sans doute pour cela qu’il était remonté sur la berge, s’écartant un peu plus de lui… Car étant privé de sa vue, ce loup devait ressentir deux fois plus l’épouvantable odeur du poison qui constituait son propre parfum, et même si lui ne parvenait plus à s’en dégouter tant il était habitué, il ne pouvait que comprendre cette réaction.

Mais la proposition de Mercury avait semble-t-il réussi à le mettre encore plus mal à l’aise, sans qu’il ne comprenne pourquoi, il le trouvait quand même particulièrement craintif envers lui, quand bien même ils ne se connaissent pas et possèdent tous deux des déficiences physiques… Mais il ne comprenait pas, avait-il si peur de s’approcher de lui ? Ou y avait-il autre chose que le dérangeait ?
En observant cette réaction de gêne et de timidité apparente, Mercury se fit la réflexion que s’il le souhaitait, il pourrait le dominer et faire ce qu’il voulait de lui comme il l’entendait et cela lui fit peur… Il ne put empêcher la cruelle pensée que cette mésaventure avait déjà du lui arriver un paquet de fois, il suffisait que ce loup tombe sur un autre emplit de mauvaises intentions pour que ce dernier en fasse ce qu’il voulait, et il devina aisément que ce printanier devait certainement être un Oméga… Quelle fonction pourrait-il remplir d’autre avec un caractère aussi craintif ?
Mais au lieu de l’agacer, cela lui fit beaucoup de peine et Mercury prit soudainement conscience de la chance qu’il avait d’être aussi débrouillard et indépendant, sans pour autant être un combattant hors pair, il se savait capable de se défendre face à une éventuelle menace… Mais lui ? Avec une telle attitude, comment se défendrait-il en situation dangereuse ? Peut-être grâce à son pouvoir… Après tout les apparences ne faisaient pas les dons (ou les malédictions comme la sienne…) alors pourquoi pas ?

Mais il balaya ce minuscule doute de puissance lorsqu’il balbutia d’une voix qu’il tenta vainement de rendre assurée mais qui résonna à ses oreilles comme une excuse complètement absurde tant elle n’avait rien à faire dans leur discussion :  

-Je suis désolé mais je ne peux pas accepter la proposition que tu me fais. En plus de ne pouvoir user de mes yeux, je suis aussi incapable de différencier le chaud et le froid. Il m’est donc impossible d’apprécier la fraicheur de l’eau ou la caresse du soleil. De plus, bien que j’aimerais discuter avec toi, je ferais mieux de me trouver un endroit où passer la nuit. Et puis…

Incapable de discerner le chaud et le froid ? Pauvre de lui dans un certain sens, mais tant mieux dans un autre, il ne sut vers quelle option se tourner, mais quoi qu’il en soit, Mercury percevait dans son simple ton de voix une infinie tristesse ainsi qu’un profond tourment dont il ne parvenait pas à définir la cause… Même si sa faiblesse psychologique et physique apparente ne devait pas y être étrangère, il percevait autre chose… Un profond mal-être, doublée d’une incontrôlable timidité…
Lorsque celui-ci évoqua l’idée de partir se trouver un endroit pour la nuit, le solitaire ne put s’empêcher d’être déçu, tant ce dernier l’intriguait, il constituait un mystère qui lui apparaissait comme extrêmement difficile à résoudre, comme si derrière cette coquille timide et craintive se cachait un pur trésor… Un trésor que tout explorateur comme lui se devait de découvrir.
Le loup vert se dandina sur ses pattes, mal à l’aise et semblant terriblement gêné, puis déclara d’une petite voix :

-Je ne sais pas nager…

Après ce qui avait l’air d’être à ses yeux une terrible révélation, le loup vert se tourna et marcha un peu loin encore de l’étant avant de s’arrêter d’un coup, restant malgré tout debout sur ses pattes tremblantes de honte, comme s’il attendait quelque chose, peut-être de se part ? Peut-être qu’il souhaitait entendre quelque chose de réconfortant et de gentil… Et bon, il pouvait bien lui témoigner un peu de réconfort, et cela leur permettrait peut-être de faire un peu mieux connaissance.
Sans qu’il ne sache pourquoi, Mercury trouvait que son incapacité à nager était touchante et contribuait à l’affection très rapide que l’on pouvait lui porter, il faisait parti de ses loups qu’on avait envie de serrer contre nous dans une étreinte réconfortante tout en leur murmurant des paroles rassurantes… Il avait l’air à la fois d’un enfant égaré et d’un adulte accablé par le poids de sa douloureuse existence, un bien triste mélange qui ne devrait pas être éprouvé, surtout chez un loup aussi jeune.
Nageant jusqu’à la berge, Mercury sortit de l’eau et, ne prenant même pas le temps de s’ébrouer pour enlever l’eau de son pelage gris dégoulinant, il trottina vers le loup vers et s’arrêta juste à côté de lui, posant sa queue sur son épaule dans un signe de réconfort, il chuchota :

-Tu n’as pas à avoir honte tu sais… Tout s’apprends, même la nage, je peux t’aider à te familiariser avec l’eau si tu veux ? Tu vas voir comme on se sent léger lorsqu’on se laisser porter par le courant, c’est comme si tous nos fardeaux se noyaient.

Il avait volontairement choisi de prendre une voix douce et compréhensive, pour lui témoigner qu’il ne le jugeait aucunement sur cette lacune qui ne devrait même pas constituer une honte, il ne savait pas nager et alors ? Il pouvait très bien apprendre, surtout en compagnie de quelqu’un…
Lui se souvenait que c’était sa mère qui lui avait apprit à nager, s’assurant comme depuis toujours que lorsqu’elle le quitterait, il serait en mesure de se débrouiller tout seul dans n’importe quelle situation, néanmoins, penser à sa génitrice lui tira un pincement au cœur… Même si elle lui avait tout apprit quant à la survie en pleine nature, même la plus cruelle, et s’était assuré qu’il n’ait jamais à manquer de rien, il lui avait manqué quelque chose d’essentiel qu’elle n’avait jamais été en mesure de lui donner : L’amour maternel, ce sentiment si doux et tellement essentiel aux yeux d’un enfant dont Mercury avait malheureusement manqué durant toute son enfance, ne lui offrant absolument aucune conception de vie familiale…
Repenser à sa mère lui tira une grimace et pour évacuer sa frustration, il souffla une autre bouffée empoisonnée, tournant la tête à l’opposée du loup vert pour ne pas lui faire respirer l’air toxique qu’il dégageait, il se concentra à nouveau sur lui et continua :
-Au fait, tu voudrais bien me dire ton nom ? Ce serait mieux pour nous comprendre tu ne pense pas ?

Même s’il savait qu’il ne le percevrait pas, Mercury laissa un sourire avenant lui tordre le visage.









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Lun 10 Aoû 2015 - 15:29



Tenter de nouvelles expériences n'est pas toujours sans risque



Du soulagement, de la crainte, de l’envie, de l’espoir, tout ça et bien d’autres émotions se mêlèrent en une tornade qui souleva mon cœur quand les clapotis se rapprochèrent de la berge, et que le son mat du tambour de ses pattes sur le sol s’extirpait lentement de l’eau pour venir dans ma direction. La masse de ce loup devint soudainement perceptible. Même avec le poids de l’eau, imposant ne le décrivait pas. Sans être petit, moyen s’avérait le seul qualificatif que je puisse lui donner. Taille moyenne, poids moyen, rien d’extraordinaire n’acceptait de donner le moindre indice sur lui. Ce constat me troubla, tant l’habitude de l’anormalité de mes rencontres m’habitait : Ash’Naï et Shaman, imposants, si grands ; Tsume et Shaman, trop légers pour leurs carrures ; Kronos, avec sa grande crête de poils. Rien dans les sons, rien dans les mouvements du vent que je percevais par les bruissements alors qu’il s’enfonçait dans la fourrure, ne trahissait une quelconque particularité. Ce loup était tout simplement normal, si l’on mettait de côté le poison qui le rongeait.


Un soubresaut secoua mon corps quand les poils humides de sa queue se posèrent contre mon épaule. Un malaise me gagna sur le coup et mon instinct me cria que cette proximité menaçait de me faire du mal, mais tout se tut d’un coup pour écouter la voix douce, rassurante et compréhensive du solitaire. Cette dernière balaya tous mes ressentiments et toutes mes craintes. Il désirait réellement m’ajouter à la liste de ses amis, malgré ma gêne et ma bêtise récurrentes depuis le début de cet entretien. Peut-être même que ces deux sœurs de mon cœur causaient ce besoin de se rapprocher? Certains ont le besoin d’être protégé. D’autres ressentent le besoin d’être le protecteur. Son attitude me rappelait celle qu’un père aurait à l’égard d’un enfant qu’il aime. Jamais mon père n’avait témoigné ce genre de comportement à mon égard, et je devais certainement faire penser à un enfant en manque d’affection, ce qui se révélait juste. Peut-être pouvais-je me permettre d’abaisser ma garde et de réclamer cette affection auprès de lui? Il en débordait visiblement, il cherchait à m’en donner…


Le son du vent que l’on produit avec la gueule parvint à mes oreilles. Il soufflait. Il avait soufflé plusieurs fois, dans l’eau, pendant que je réfléchissais. Cette fois, il s’était même assuré de souffler dans la direction opposée à moi. Était-ce le poison qu’il expirait, expulsant l’excédent de son corps? Cette réponse me paraissait la plus logique et, au cas où il n’avait pas terminé de parler, j’attendis donc un peu de voir s’il reprendrait la parole. Ce qu’il fit. Mon nom? L’idée de le mentionné ne m’avait même pas effleuré l’esprit! En même temps, en règle générale, les loups ne se souciaient pas du tout du nom d’un Oméga. Mais les choses changeaient, pour moi. La rencontre avec Shaman bouleversait mon univers entier. Pourquoi n’en changerait-elle pas les règles aussi? Un sourire timide éclaira mon visage, pâle reflet de celui que j’avais ressenti dans la voix qui me demandait tout simplement de me présenter.


« Je te demande pardon d’avoir oublié de me présenter. Je me nomme Sasayaki, et je suis un Oméga au sein de ma meute. Comme tu as certainement pu le constater, je suis atteint de cécité… Mais cela ne m’empêchera pas d’essayer d’apprendre à nager, si tu souhaites réellement être mon instructeur. Je n’ai pas souvent l’occasion de croiser un loup aussi amical. Cependant, il n’y a qu’une seule grotte ici… Cela te dérangerait-il de la partager avec moi ce soir? Je ne veux pas en demander trop, de m’apprendre à nager est déjà beaucoup, mais je ne crois pas avoir le temps de me trouver un abris d’ici la tombé du jour si je reste ici avec toi pour apprendre… »



Je ne désirais pas m’imposer. Je ne lui en voudrais pas de refuser. Étrangement, cependant, j’espérais avec force qu’il accepte. Par réflexe, ma patte avant alla caresser le bracelet de cuir autour de mon autre patte. « Je souhaite pouvoir un jour me blottir entre tes pattes »… J’avais fait ce vœu étrange. En ce moment, il me taquinait l’esprit. Peut-être à cause de ma comparaison à un enfant en manque d’affection d’un peu plus tôt? En tous cas, l’idée de sentir les pattes de ce loup empoisonner se refermer tendrement autour de moi ne mis pas longtemps à venir tirailler mon esprit aussi.


© Maeya Fleur de Neige

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Sam 17 Oct 2015 - 11:42



Tenter de nouvelles expériences...

Avec Sasayaki

Qui que soit ce loup printannier, quel que soit son passé et même son mode de vie, Mercury sentait une bouffée d'affection pointer en lui en regardant ce jeune Oméga rougir et lui répondre d'une voix tremblante de gêne qu'il devait certainement combattre chaque jour:

-Je te demande pardon d’avoir oublié de me présenter. Je me nomme Sasayaki, et je suis un Oméga au sein de ma meute. Comme tu as certainement pu le constater, je suis atteint de cécité… Mais cela ne m’empêchera pas d’essayer d’apprendre à nager, si tu souhaites réellement être mon instructeur. Je n’ai pas souvent l’occasion de croiser un loup aussi amical.

Mercury le vit reprendre son souffle, comme s'il déclamait une tirade qu'il contenait en lui depuis des années... Alors qu'il était si jeune! Plus jeune que lui-même mais il semblait se dégager de ses prunelles aveugles et vitreuses une incroyable maturité, de la tristesse et bien peu de confiance en lui certes, mais il voyait en ses yeux si clairs de tels sentiments... Tellement d'émotion... Qu'il en perdait les mots.
Ne devant certainement pas percevoir son trouble, le printannier continua:

-Cependant, il n’y a qu’une seule grotte ici… Cela te dérangerait-il de la partager avec moi ce soir? Je ne veux pas en demander trop, de m’apprendre à nager est déjà beaucoup, mais je ne crois pas avoir le temps de me trouver un abris d’ici la tombé du jour si je reste ici avec toi pour apprendre…

Mercury sentit une autre bouffée d'affection gonfler son coeur malade, aucunement affecté par son cher compagnon empoisonné cette fois-ci, Mercury n'avait jamais été particulièrement protecteur envers d'autres de ses congénères et il ne s'était jamais senti dans le besoin d'aider à tout vas les autres mais pourtant, en regardant ce loup à la fourrure verte et dorée, en plongeant ses yeux violets dans ceux vitreux de l'Oméga, il sentait pointer en lui une énorme tendresse qu'il ne se connaissait pas, ou n'avait que très rarement ressenti.
Mercury se souvenait avoir un jour croisé la route d'un petit loupiot orphelin, il était amnésique et ne se souvenait que d'une seule chose: Son nom.
Tobo qu'il s'appelait ce petit... Mercury l'avait trouvé sur des terres arides et dans lesquelles il était très difficile de survivre, son pelage doré aux étranges motifs rouges crasseux à cause du sable et de quelques tâches noirâtres que le loup solitaire avait pu identifier comme du pétrole... Malgré lui, il s'était prit d'affection pour l'enfant et s'était senti obligé de l'aider à s'en sortir, bien que n'ayant aucun sens parental et n'ayant jamais envisagé ne serait-ce qu'une seule seconde de l'adopter... Il avait tout de même considéré que cet enfant était en droit de grandir dans une famille... Souhait éxaucé puisqu'après des jours de marche, une petite tribue de loups très pacifique avaient acceptés de reccueillir l'enfant.
Mercury ne voulait pas être père et n'avait jamais réellement aimé Tobo comme s'il était son enfant mais il s'était senti fier de pouvoir l'aider et lui offrir une vie des plus confortable.

Secouant la tête pour sortir de ses pensées, Mercury porta à nouveau son regard sur la cascade, l'envie de plonger dedans et de raffraichir son corps fiévreux pointa à nouveau dans son esprit et il déclara donc posément à Sasayaki:

-Il n'y a aucun problème... Je peux tout à fait t'apprendre à nager et rester avec toi! Viens, suis-moi...

Se dirigeant d'un pas posé et calme vers l'étendue d'eau, Mercury attendit que l'Oméga soit à ses côtés pour plonger dedans, appréciant la fraicheur du liquide le plus pur et naturel de l'existence sur son corps bouillant, il resta proche de l'Oméga et prit sa patte avant dans la sienne tout en soufflant d'une voix rassurante:

-Viens... Fais-moi confiance, je vais y aller doucement c'est promis.

Tout en murmurant ces paroles rassurantes, Mercury amena délicatement la patte avant toute tremblante de Sasayaki pour qu'il touche l'eau, créant une légère onde à ce fin contact, avant de la plonger délicatement dedans, continuant de lui susurer des mots qui se voulaient rassurants afin que l'Oméga, qu'il devinait très angoissé de nature, afin qu'il ne panique pas à son contact ou à celui de l'eau.
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HRP:
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Jeu 22 Oct 2015 - 14:15

[HRP :] C'est pas grave, 'Cury. L'important c'est que ça avance, on va pas passer 2 ans à attendre non plus juste parce que les reps sont pas nos meilleures. Moi aussi je peux pas faire des reps au top en ce moment, alors on est 2 ;) [/HRP]



Tenter de nouvelles expériences n'est pas toujours sans risques



Le temps s’écoulait, lentement, et seul le silence me répondait. Légèrement mal à l’aise, l’angoisse ne vint pourtant pas profiter de cette occasion pour s’en prendre à moi. J’attendis, patient, et légèrement nerveux. Puis je l’entendis se secouer avant d’enfin livrer la conclusion de ses pensées.


« Il n’y a aucun problème… Je peux très bien t’apprendre à nager et rester avec toi! Viens, suis-moi… »


Mon cœur s’emballa et mes joues se tintèrent légèrement de rouge. Il n’avait pas seulement exprimé son manque de gêne ou d’offense à m’avoir près de lui, mais de la façon qu’il l’avait dit, c’était presque que si il désirait que je reste. Me retiendrait-il si j’essayais de partir? J’oubliai cette idée ridicule. Je n’avais pas envie de partir. Docile, comme à mon habitude, mais cette fois par choix, je suivis le son de ses pas vers l’eau. Chaque fois que l’une de mes pattes se posait, approchant mon corps du bassin, ma crainte augmentait un peu plus. Pas la crainte que ce loup me tende un piège et me noie, cette idée ne m’effleurait même pas l’esprit. Juste la crainte de l’eau. Une eau qui ne m’avait pas faite peur avant que ce solitaire me demande de le rejoindre, et qui pourtant maintenant me donnait l’impression que son seul contact me serait mortel.


« Viens… Fais-moi confiance, je vais y aller doucement c’est promis. »


Encore une fois, la voix fit son effet. Bien sûr que je lui faisais confiance! Même si je ne connaissais rien de lui, même pas son nom, je lui faisais confiance. J’avais tellement l’habitude qu’on me piège, qu’on me mente, qu’on me manipule… je savais reconnaître l’absence de sincérité ou même la sincérité feinte. Et lui était sincère pour de vrai, ou le meilleur menteur que j’aie jamais croisé. Je préférais nettement la première option, aussi je tentai de ne pas penser à la deuxième. Me calmant, prenant une grande inspiration, je le laissai me tirer dans l’eau, près de lui, jusqu’à ce que j’aie de l’eau jusqu’à la poitrine. Incertain et malaisé, la crainte transpirant dans ma voix, je lui demandai dans un murmure un peu trop nerveux à mon goût :


« Et maintenant…? Je… je dois faire quoi? »


S’en vraiment m’en rendre compte, je me pressai un peu plus contre son flanc. Je me sentais très insécure, mais je ne voulais pas arrêter. C’était ridicule, je n’avais même pas cette peur avant quelques minutes plus tôt! Il fallait que j’apprenne à la surmonter. De toute façon, nager était le seul moyen sûr de se rendre jusqu’à la grotte derrière la cascade, alors il faudrait bien que je sache si je voulais y passer la nuit! L’idée me traversa l’esprit qu’après tout cet effort physique et moral que me demanderait d’apprendre à nager, ce serait une bonne chose d’avoir de la compagnie contre laquelle me blottir pour la nuit. *Doucement, Sasayaki. Il a accepté de partager la grotte, pas de te chouchouter comme une nourrice chouchouterait un louveteau. Tu n’es plus un louveteau, et tu ne penses à cela qu’à cause de l’effet étrange et… non, pas contre nature… Shaman a raison… mais en tous cas, c’est juste à cause de cette réaction tout à fait bizarre que te font les mâles, et tu peux pas juste demander à un parfait inconnu de te laisser envahir son espace personnel.*


Trop occupé à me sermonner moi-même, je me rendis compte que je n’avais pas entendu ce qu’il avait dit, ou du moins pas compris. Sortant de mon intérieur qui s’écartait un peu trop du sujet, je baissai les oreilles et murmurai d’un ton à la fois honteux et embarrassé :


« Je… je suis désolé… Pourrais-tu répéter, s’il-te-plait? Je me suis perdu dans mes pensées… »


©️ Maeya Fleur de Neige
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Jeu 12 Nov 2015 - 9:05



Tenter de nouvelles expériences...

Avec Sasayaki

Mercury avait tenté au mieux de mettre l'Oméga à l'aise en sa compagnie pour que, progressivement, il le soit également dans l'eau, mais vu la timidité et la peur qu'il devinait extrêmement poussée chez ce jeune loup du Printemps, cela allait être difficile et il espérait être capable de lui apporter un semblant de confiance, que ce soit pour les autres ou lui-même.
Le solitaire ignorait d'où lui venait ce besoin de prendre soin de ce loup qu'il connaissait à peine, mais lorsqu'il le regardait, avec sa silhouette tremblante, ses yeux vitreux qui semblaient à chaque instant près à laisser couler une marre de larme... Il se sentait poussé par cet instinct de protection excessif qu'il ne connaissait pas.
Il eut un hoquet de peur lorsqu'il l'entraina un peu plus loin dans l'eau, lui faisant en avoir jusqu'à la poitrine, il le regarda de ses yeux blancs nuancés de gris pour lui déclarer timidement, d'une voix tremblante d'insécurité:

-Et maintenant…? Je… je dois faire quoi?

Mercury sentit un sourire attendrit prendre place sur son visage, ne pouvant s'empêcher d'éprouver une bouffée de tendresse pour ce loup qui n'avait certainement jamais connu de bonnes surprise, qui devait certainement ne pas avoir l'habitude d'être conseillé, suivi et aidé par un autre congénère... Il devait être seul...
Le solitaire ne comprit pas... Comment ne pas éprouver de la compassion et de la tendresse à l'égard de cet Oméga timide et maladroit? Il l'ignorait...
Peut-être aussi que lui ressentait plus d'affection que nécessaire envers ce loup... Sans qu'il n'en comprenne les raisons.
Soudain, Sasayaki vint se presser contre son flanc, comme si sa vie en dépendait, il s'accrochait à lui comme s'il était un rocher en pleine mer, une bouée de sauvetage, quelque chose qui l'empêcherait de sombrer.
Il ne put s'empêcher d'en être touché.
Sans qu'il ne sache pourquoi, le solitaire vit l'Oméga rougir, comme perdu dans des pensées qu'il devai juger honteuse, mais face à ses yeux vitreux, Mercury se sentait désarmé, incapable de lire en lui malgré sa certaine transparence émotionnelle.

-A quoi tu penses? Tu veux qu'on continue jusqu'à la caverne?

Mercury n'avait aucune idée de ce à quoi il pouvait penser, mais en même temps il n'allait pas le laisser ruminer de sombres pensées non? S'il l'avait entrainé dans l'eau c'était pour lui faire passer un bon moment et lui faire oublier ses angoisses ne serait-ce qu'un temps.
L'oméga releva soudain ses yeux blancs vers lui et murmura d'un ton embarassé, rouge de honte:

-Je...Je suis désolé... Pourrais-tu répéter s'il-te-plait? Je me suis perdu dans mes pensées...

Un instant, Mercury eut envie e lui dire de l'écouter, mais il se ravisa en voyant son visage incertain, il était tellement touchant...
S'éclaircissant la gorge, le malade cracha une bouffée de poison plus imposante de l'autre côté de loup pour ne pas lui faire trop sentir son poison et répéta sa demande:

-Je te demandais si tu voulais qu'on aille jusqu'à la caverne... Je serais avec toi tout le temps.

Puis il enchaina:

-A moins que tu ne préfère arrêter, on retourne sur la berge quand tu veux.

Il voulait lui laisser une porte de sortie, lui faire comprendre qu'il ne le forcerait à rien et ne l'obligerait jamais à faire quelque chose dont il n'avait pas envie...
Le double sens de ses pensées lui arracha un sourire goguenard, heureusement qu'il ne pouvait pas le voir finalement... Il aurait perdu quelques degrès de confiance envers lui de la part de Sasayaki rien qu'avec cette grimace.
Secouant la tête pour chasser son ironie pas très adaptée à la situation, Mercury laissa sa queue passer sur le dos de l'Oméga en signe rassurant, comme pour le prouver qu'il était là et qu'il ne le laisserait pas se noyer.

-Je suis sûr que tu vas y arriver... Lui murmura-t-il sans s'approcher pour autant pour ne pas qu'il sente son haleine toxique, tu es plus fort que tu ne le penses.

Il le pensait sincèrement, Mercury était persuadé que chaque loup avait ue force intérieurement enfouie au fond du coeur, et que cette dernière mettait plus ou moins longtemps à s'exprimer selon les individus.
Peut-être que pour Sasayaki, il serait celui qui l'y aiderait.
Il prit plaisir à y croire.

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Jeu 12 Nov 2015 - 15:29



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Quand sa réponse me parvint, je restai un peu perplexe. Est-ce que c’était vraiment tout ce qu’il avait dit? Avait-il compris ma question? Bien entendu que je voulais atteindre cette caverne, n’était-ce pas ce que j’avais dit plus tôt? Mais il devait m’apprendre à nager… et… et apprendre à nager ne pouvait quand même pas se faire qu’en se lançant dans l’eau comme ça! Il devait bien pouvoir m’expliquer un peu ce que je devais faire pour ne pas couler! Confus et me demandant si c’était moi qui n’avait pas été clair, je secouai la tête négativement à sa question. Non… je ne voulais pas retourner sur la berge…


Je réfléchis un peu. J’avais pourtant dit : Et maintenant, que dois-je faire? Cela me semblait tout à fait clair… bon, alors comment reformuler ma question…? Directement, ou non? J’y réfléchissais quand il me dit que j’étais plus fort que je ne le semblais. Les mêmes mots qu’Ash’Naï avait utilisés. Je le comprenais, maintenant, et j’en avais la certitude : le solitaire n’avait pas du tout compris ce que je lui demandais. Un petit soupire s’échappa de ma gorge. Je devais le lui faire remarquer mais pas trop durement non plus… et je savais comment le faire.


« Je te remercie pour ces mots… euh… monsieur le solitaire… Mais même si je suis rassuré… je ne sais toujours pas comment faire… ne… ne peux-tu pas m’expliquer ce je dois faire pour ne pas couler, avant de me pousser dans l’eau…? Je… je ne sais pas nager… ni en pratique, ni en théorie… je voulais juste des explications… »


L’idée qu’il puisse se sentir stupide en m’écoutant parler m’effleura, et je me mordis la lèvre. Ce n’était pas du tout ce que j’avais voulu dire, et j’espérais vraiment que ce n’était pas comme ça qu’il le prendrait. Après tout, je lui demandais de l’aide, donc c’était que j’avais foi en son intelligence et sa compétence, non? Mêlé à ça il y avait aussi de la honte… de la honte d’avoir dû répéter que je ne savais pas, d’avoir dû demander pour la troisième fois de l’aide… et d’avoir l’impression que tout ça en était de ma faute, que je n’étais pas assez clair. Parce qu’il ne le faisait pas exprès, ça j’en étais certain. Il n’était pas méchant à ce point.


Pour ne pas encore une fois manquer ses paroles, et pensant que cette fois il aurait compris et me dirait ce que j’avais besoin de savoir, je me forçai à me concentrer sur lui, sur sa respiration et sur les paroles qui sortiraient de sa gueule, mon corps tendu dans un état d’attente et d’une légère angoisse que la situation ne tourne au vinaigre. J’avais pour la première fois depuis longtemps l’occasion de ne pas me méfier, et j’avais l’impression en tout temps que ça allait prendre fin, que les choses allaient prendre une mauvaise tournure.


Je me rendis aussi compte d’une autre chose : je ne savais pas son nom! J’avais été forcé de l’appeler « monsieur le solitaire », pare que je n’avais pas su comment l’appeler. Mais ça pouvait attendre… je lui demanderais son nom plus tard. L’important pour l’instant c’était qu’il m’apprenne à nager pour aller à grotte et y passer la nuit. Là, dans la grotte, quand nous nous reposerions, je pourrais lui demander son nom…


© Maeya Fleur de Neige

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Jeu 19 Nov 2015 - 9:15



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Avec Sasayaki

Sans qu'il ne comprenne pourquoi, Mercury vit le visage angélique du loup printannier afficher une mimique d'incompréhension, comme s'il ne comprenait pas sa réponse... D'ailleurs, il ne tarda pas à le lui faire comprendre d'une voix hésitante, comme s'il avait peur de sa réaction:

-Je te remercie pour ces mots… euh… monsieur le solitaire… Mais même si je suis rassuré… je ne sais toujours pas comment faire… ne… ne peux-tu pas m’expliquer ce je dois faire pour ne pas couler, avant de me pousser dans l’eau…? Je… je ne sais pas nager… ni en pratique, ni en théorie… je voulais juste des explications…

Mercury n'avait put retenir un rire lorsqu'il l'avait entendu l'appeler "monsieur solitaire", avec une telle mention et cette dernière étant couplée à l'hésitation dans sa voix, on aurait pu croire qu'il avait tout d'un tyran ou d'un loup extrêmement imposant et autoritaitre... Or, il n'en était rien et Sasayaki ne devait pas penser une chose pareille sinon il allait s'enfuir à toutes pattes, déjà qu'il avait l'air plutôt craintif naturellement, autant ne pas en rajouter une couche.
Puis, la réalité des propos de l'Oméga lui parvinrent: Il n'avait pas répondu à sa question... Pourtant il était sûr et certain de l'avoir fait! Mais Mercury dû se rendre à l'évidence: Il avait oublié la demande de son nouveau compagnon de soirée quelques secondes après l'avoir prononcée... Le Mercure, bien qu'il soit parfaitement capable d'y résister et même d'y survivre, commençait malgré cela à lui grignoter le cerveau avec de plus en plus de violence... Il n'était pas inquiet, simplement... Résigné.
Il savait de toute manière qu'il ne finirait pas sa vie avec de vieux os, le poison ne lui en laisserait pas le temps de toute manière, voilà pourquoi il avait toujours cherché à accomplir sa vie avec passion et fougue, surmontant malgré sa santé fragile de nombreux périples pour ses voyages et rencontrant le plus de loups possibles... Il avait choisi de ne pas se morfondre en attendant que la mort ne vienne le chercher, mais plutôt de la provoquer en duel: "Viens me chercher quand tu veux" se disait-il, au moins, il n'aurait aucun regret.

Son silence dû faire peur à Sasayaki car il commença à s'agiter dans l'eau, chose à ne surtut pas faire... Il devait certainement craindre de l'avoir vexé par ses propos, mais il ne fallait pas, au contraire il avait bien fait!
S'approchant gentiment de lui, il lui passa la queue sur l'épaule et répondit avec calme:

-Ne t'en fais pas, tu as bien fait de me le dire, mon cerveau a un peu de mal à suivre à cause du poison, ne t'etonne donc pas si je met parfois quelques instants à réagir...

Il fit une pause pour crapoter légèrement, pour reprit:
-En revanche, nager, ça ne s'oublie pas, c'est instinctif... Tous les enfants savent nager à la naissance, ils perdent simplement cet instinct inné en grandissant... Mais ce n'est pas grave! Je vais t'apprendre.

Se décalant légèrement de lui pour avoir plus de place, il s'enfonça un peu plus dans l'eau pour que cette dernière lui arrive en dessous du poitrail (il était bien plus grand que l'Oméga) et commença ses explications:

-Ce n'est pas difficile, écoute bien ma voix et tout se passera bien.

D'un mouvement de la queue, il l'intima de descendre encore un petit peu dans l'eau, pour qu'ils le fassent en même temps:

-Maintenant tu quittes le sol et tu fais comme si tu donnais un coup de griffe avec une de tes pattes avant, pas trop fort ça ne sert à rien, il faut simplement que tu fasse comme si tu... Il chercha ses mots, essayant d'être le plus clair possible, faute de pouvoir le lui montrer directement, tu "râclais" l'eau en quelque sorte.

Il espérait que l'Oméga ait compris ses explications, puisqu'il commença doucement à l'entrainer dans l'eau... Enlevant se spattes du sol.
Soudain, il s'arrêta, se remémorant qu'il ne lui avait toujours pas dit son nom... Peut-être que l'ironie de la chose l'aiderait à se détendre:

-Au fait, appelle-moi Mercury, monsieur le solitaire c'est peut-être un peu trop tu ne crois pas?

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Sam 21 Nov 2015 - 1:33



Tenter de nouvelles expériences n'est pas toujours sans risque



Le rire me mis mal à l’aise. Je ne comprenais tout simplement pas pourquoi il riait ainsi. Je ne savais pas son nom! Je ne pouvais pas en inventer un! Se moquait-il de ma politesse? Parce que maintenant c’était mal en plus d’être poli? Mais je me calmai. Je savais qu’il était possible que j’en fasse trop. Mieux valait trop que pas assez. Il devait juste rire parce que de se faire appeler ainsi « monsieur » était étrange à ses oreilles. Et puis, je devais me l’admettre, moi aussi je trouvais ça étrange... ça lui allait juste pas. D’ailleurs j’avais voulu l’appeler par son nom, au même titre que je le tutoyais naturellement depuis le début de cette rencontre, mais je ne le savais pas…


Mon malaise augmenta cependant avec les secondes. Les longues secondes, qui s’écoulaient sans que rien ne vienne me répondre. Cherchait-il comme m’expliquer? On aurait dit qu’il… qu’il était absent, en fait. Je remuai un peu pour tenter de détendre mes muscles, en faisant de mon mieux pour ne pas perdre patience. Pourtant j’étais patient, en général, mais là… était-ce ce rire? Le fait qu’il avait semblé éviter ma question? L’avais-je blessé? Un vieux réflexe s’empara de moi et j’allais m’excuser, mais sa voix retentit la première.


« Ne t'en fais pas, tu as bien fait de me le dire, mon cerveau a un peu de mal à suivre à cause du poison, ne t'étonne donc pas si je mets parfois quelques instants à réagir... »


Mon malaise disparu, mais je me senti désolé, attristé de ce que j’entendais. Le poison… il affectait son cerveau? Ses réactions, et sa compréhension en plus? Ce devait être si pénible… Mais malgré le fait que je me sentais désolé pour lui, je pris note de ce qu’il disait. La prochaine fois, je ne me gênerais pas et lui dirait, s’il ne comprenait pas la bonne chose, tout simplement. Quand même… je me trouvais chanceux de n’avoir que mes yeux en moins… à côté de lui, je me sentais stupide… j’avais tant fait un drame de tout ça! Et si ce n’avait été de Shaman, ce serait encore le cas!


« En revanche, nager, ça ne s'oublie pas, c'est instinctif... Tous les enfants savent nager à la naissance, ils perdent simplement cet instinct inné en grandissant... Mais ce n'est pas grave! Je vais t'apprendre. »


Ce qu’il venait de dire était contradictoire. Il disait d’une part qu’on ne peut pas oublier comment nager, et de l’autre que les enfants l’oubliaient en grandissant! En tous cas, j’étais pas mal certain de n’avoir jamais su. Et ça me faisait peur… J’essayai de ne pas le laisser paraître, et j’attendis patiemment la suite.


« Ce n'est pas difficile, écoute bien ma voix et tout se passera bien. Ça, je le faisais déjà… malgré la légère angoisse qu’il se soit éloigné de moi. Il avait promis de ne pas le faire! Mais je comprenais qu’il le fallait. Maintenant tu quittes le sol et tu fais comme si tu donnais un coup de griffe avec une de tes pattes avant, pas trop fort ça ne sert à rien, il faut simplement que tu fasses comme si tu... tu « raclais » l’eau en quelque sorte. »


Euh… je n’étais pas du tout certain de comprendre… mais j’avais une petite idée. Je suivis donc le mouvement de sa queue, malgré mes tremblements, et… et ma patte quitta le sol. D’abord les pattes avant, puis les pattes arrière. Et ce fut horrible. Toutes mes perceptions se brouillèrent. L’eau le faisait déjà, oui, mais au moins je touchais le sol, je savais où je me trouvais, vers où je faisais face. Là, non. C’était atroce. Je ne savais pas où je regardais, je ne savais même pas à quelle hauteur je me trouvais du « plancher », j’avais l’impression de flotter et je ne pouvais plus me fier qu’à mes oreilles pour capter des informations. C’était paniquant, et je paniquais. De l’eau entra dans mes naseaux, je toussai, et je fis ce que je pouvais pour me maintenir à flots


Je ne sais pas si ça avait été vraiment pathétique à regarder. Incapable de me situer, je ne savais même pas ce qu’avait bien pu voir le solitaire. Mais il poussa doucement jusqu’à ce que j’aie pieds à nouveau, et je toussai le peu d’eau qui était entré dans mes poumons. Je me sentais ridicule, et stupide, j’avais honte et je voulais me cacher. Miracle : je ne pleurais pas. J’en avais envie en tous cas.


« Au fait, appelle-moi Mercury, monsieur le solitaire c'est peut-être un peu trop tu ne crois pas? »


Je ne savais pas s’il avait dit ça pour me calmer, mais en tous cas ça marcha. Respirant un peu plus calmement, l’envie de pleurer passant elle aussi, je me pressai un peu contre lui pour le remercier.


« Je te demandes pardon, Mercury… mais je ne savais pas ton nom… et… et c’est la première chose qui me soit venue à l’esprit… En tous cas… merci de m’avoir dit ton nom… et merci aussi de… euh… de m’avoir ramener dans le peu profond… »


L’envie de pleurer revint. Je me sentais mal… il disait que c’était facile de nager et voilà que moi j’étais assez stupide pour ne pas comprendre comment. Je n’avais pas ressenti ce qu’il avait fait, je ne pouvais pas le voir, je ne pouvais pas prendre exemple sur lui, et c’était si angoissant de ne plus toucher le sol! J’arrivais à peine à m’en sortir sur la terre, et ce depuis peu, alors si je perdais en plus ce contact! Mais je voulais apprendre…


« C’était… c’était pas trop pathétique…? Je… je suis désolé d’avoir paniqué… je ne comprends pas… je sais pas ce que tu veux dire par racler et je suis même pas capable de voir comment toi tu le fais… »


Je passai la patte sur mon visage pour essuyer ma larme, et je ne fis que de me mouiller encore plus le museau… cependant, le contact du cuir me calma, aussi. Shaman… il m’avait fait écouter, m’avait appris à écouter. Il m’avait aussi appris à réfléchir plus sur comment je pouvais m’aider moi-même, et à lui confier ma réflexion… Et bien qu’il me fallut faire un effort, je refis l’expérience avec le solitaire, Mercury…


« Je… je crois que ce serait mieux si je pouvais d’abord vivre le mouvement en one sécuritaire avant de… de passer au profond… tu… tu veux bien prendre ma patte et me le faire faire pour que je puisse comprendre? »


C’était tellement con… pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt? Mercury… tient, Mercury… mercure… cette ressemblance me frappa si fort qu’un rire nerveux m’échappa. Est-ce que c’était voulu? Parce que sinon... la vie elle avait un humour débile… nah mais ce serait comme si un aveugle s’appelait Aveugly, ou un truc du genre… tu ne peux pas vraiment oublier son « problème » avec un nom pareille! Après, c’était peut-être voulu. Un sujet qui était mieux de ne pas aborder maintenant. Je décidai cependant de justifier mon éclat de rire totalement hors sujet, et de ne pas mentir là-dessus.


« Pardon… je viens de remarquer la ressemblance entre ton nom et… et ton poison… j’aurais pas dû rire, je le sais bien, je suis désolé. »


© Maeya Fleur de Neige
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Jeu 17 Déc 2015 - 9:08



Tenter de nouvelles expériences...

Avec Sasayaki

Mercury avait essayé de rester le plus clair possible mais il ne se faisait pas d'illusion: Il était un bien piètre professeur... Pour lui qui n'avait jamais eu d'enseignement et qui avait tout apprit sur le tas, dans les situations elles-mêmes, enseigner à un jeune loup des choses qui lui avaient toujours semblés instinctive relevait véritablement du défi, d'autant plus avec un loup aveugle et naturellement angoissé! Si encore ce dernier n'était pas craintif ça passerait, mais là il y avait un tout autre boulot concernant cette crainte permantente et ce soucis ne se règlerait certainement pas en une soirée et une simple baignade, au contraire même.
Mercury eut un peu de peine pour lui lorsqu'il le vit paniquer tout seul dans l'eau, en buvant même accidentellement, le solitaire l'aida à retoucher terre et le laissa cracher le surplu d'eau qu'il avait dans les poumons... A sa manière de papillonner des yeux, Mercury comprit qu'il avait envie de pleurer.
De honte sans doute...

« Je te demandes pardon, Mercury… mais je ne savais pas ton nom… et… et c’est la première chose qui me soit venue à l’esprit… En tous cas… merci de m’avoir dit ton nom… et merci aussi de… euh… de m’avoir ramener dans le peu profond… »


Le loup empoisonné soupira, il s'était (comme toujours) révélé un peu trop optimiste sur ce coup-là et visiblement, il y avait bien plus de travail à effectuer pour Sasayaki avant de devenir ne serait-ce qu'à l'aise avec l'eau... Le soucis était maintenant de lui expliquer comment faire et de manière claire et efficace... Mais entre les craintes excessives de l'Oméga et ses propres troubles mentaux, Mercury se demanda comment ils allaient bien pouvoir s'en sortir...
Il prit une grande inspiration pour tenter de lui expliquer plus clairement les choses mais Sasayaki le devança:


« C’était… c’était pas trop pathétique…? Je… je suis désolé d’avoir paniqué… je ne comprends pas… je sais pas ce que tu veux dire par racler et je suis même pas capable de voir comment toi tu le fais… »


Mercury eu une mimique peinée, ce jeune loup lui faisait tant de peine... Il avait l'air de renfermer tellement de souffrance depuis son plus jeune âge... Aucun loup ne devrait avoir une aussi basse opinion de lui-même, non, jamais.
Il le vit se passer la patte sur le visage pour essuyer une larme traitresse commençant à couler sur sa joue, puis, toujours très timidement, il tenta de lui demander:

« Je… je crois que ce serait mieux si je pouvais d’abord vivre le mouvement en one sécuritaire avant de… de passer au profond… tu… tu veux bien prendre ma patte et me le faire faire pour que je puisse comprendre? »

Mercury eut instanténément envie de s'en coller une, tant cette solution lui paraissait évidente, pourtant il était persuadé de l'avoir déjà expliqué... Mais visiblement il n'avait pas été très bien compris, ou alors c'était tout simplement lui qui s'était mal exprimé, s'embrouilant dans ses propres paroles toxiques, oui ça devait certainement être ça...
Il allait lui prendre la patte lorsqu'il eut l'idée de le regarder, même inutilement, dans les yeux, et c'est là qu'il le vit comme en état de choc, une gêne intense passa dans ses yeux vitreux et il se mit à rire nerveusement, Mercury haussa un sourcil, lunatique en plus de cela?

« Pardon… je viens de remarquer la ressemblance entre ton nom et… et ton poison… j’aurais pas dû rire, je le sais bien, je suis désolé. »

Ce fut au tour du loup solitaire de ricaner, ce n'était que ça? Il n'y avait pas de raison à en être honteux puisque lui-même avait choisit d'accepter entièrement son poison et de ne pas se morfondre là-dessus, ne se gênant pas pour se tourner en autodérision... A ses yeux, pleurer sur son sort ne servait à rien et s'il n'avait que peu de temps à vivre (ce qui était bien évidemment son cas) autant en profiter sans pleurer sur la possible mort qui arrive... Non?
Alors doucement, Mercury lui prit la patte et souffla:

-Ne t'excuse pas, ma mère a toujours eu un humour plutôt douteux... Ceci dit je le prends très bien et puis après tout c'est ce que je suis non? Pourquoi devrait-je me morfondre là-dessus? Je suis comme je suis et j'ai appris à vivre avec ce poison, tout comme je me suis fait à l'idée que je serais jamais vieux.

Quelque part ça l'arrangeais... Non mais sérieusement, le solitaire avait beau faire tous les efforts du monde, il était incapable de s'imaginer faire de vieux os... Oh non, jamais! Il préférait largement mourir jeune en vivant des expériences merveilleuses plutôt que comme un vieux croûtons qui se plaignait des articulations.
Et puis de toute façon la vieillesse et le mercure ne pouvaient pas cohabiter, les douleurs en deviendraient trop fortes.
Soufflant un bon coup, Mercury se reconcentra sur son objectif et caresser doucement la patte de Sasayaki pour le détendre.

-Regarde, lorsque je parlais de racler, c'est faire ça...

Lui soulevant doucement la patte, il le fit gratter la terre humide comme s'il donnait un coup de griffe au ralenti, essayant de le laisser sur ses appuis pour ne pas qu'il panique, il réitéra le mouvement plusieurs fois puis crut bon de préciser:

-Et ce mouvement est le même mais dans l'eau! Tu sais, celle-ci n'est pas très profonde ni très agitée, tu ne crains absolument rien et puis si tu fais exactement ce que je viens de te montrer mais avec toutes tes pattes et bien tout ira mieux...

Il se rappela un instant qu'il lui avait dit que la nage ne s'oubliait pas, aussi il s'empressa de continuer son enseignement improvisé:

-Je t'ai dit que la nage ne s'oubliait pas... Mais on croit l'avoir oublié parce qu'en grandissant, nous gagnons la peur et c'est elle qui nous empêche de nous souvenir... Une fois que tu dépasse cette peur, plus rien ne t'empêchera d'accomplir tes souhaits.


Il espérait avoir rassuré l'Oméga au maximum, malgré ses explications toujours aussi boiteuses...

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Mer 30 Déc 2015 - 19:15



Tenter de nouvelles expériences n'est pas toujours sans risque



« Ne t'excuse pas, ma mère a toujours eu un humour plutôt douteux... Ceci dit je le prends très bien et puis après tout c'est ce que je suis non? Pourquoi devrait-je me morfondre là-dessus? Je suis comme je suis et j'ai appris à vivre avec ce poison, tout comme je me suis fait à l'idée que je serais jamais vieux. »


C’était triste… cette résignation à mourir… mais vieux valait ça que se torturer, non? Et rien ne me servait à moi d’être triste pour lui alors que lui-même ne l’était pas, ce serait ridicule. Je me forçai donc à repousser mes émotions négatives autant que possible, pour pouvoir me concentrer sur son enseignement. Si nous voulions tout deux pouvoir nous installer avant que la nuit ne tombe, alors mieux valait que j’apprenne. Il ne restait plus grand temps au jour. C’était tout de même étrange. Alors que je ne ressentais ni le chaud, ni le froid, et que je ne pouvais même pas voir le soleil se coucher, je savais pourtant que c’était le cas. Mais cette curiosité, loin de me faire me questionner davantage, m’incita plutôt à me concentrer davantage.


« Regarde, lorsque je parlais de racler, c'est faire ça... »


Je retins mon souffle pour porter absolument toute mon attention à la sensation de ma patte qui bougeait, qui donnait comme un coup au ralenti et qui raclait le sol. C’était donc ça, le mouvement? Je ne l’avais pas du tout, en fait! Pas étonnant que je n’aie pas réussis à me maintenir à flots!



« Et ce mouvement est le même mais dans l'eau! Tu sais, celle-ci n'est pas très profonde ni très agitée, tu ne crains absolument rien et puis si tu fais exactement ce que je viens de te montrer mais avec toutes tes pattes et bien tout ira mieux... »



Avec les quatre pattes, d’accord. Les quatre en même temps, deux à la fois ou alors une après l’autre? Je le testerais. Je n’avais pas envie de le lui demander. Je pris donc une grande inspiration en me rapprochant à nouveau de l’eau profonde. J’avais beau savoir comment, j’avais besoin d’un peu de courage.



« Je t'ai dit que la nage ne s'oubliait pas... Mais on croit l'avoir oublié parce qu'en grandissant, nous gagnons la peur et c'est elle qui nous empêche de nous souvenir... Une fois que tu dépasse cette peur, plus rien ne t'empêchera d'accomplir tes souhaits. »



Oui eh bien… ça ne m’aidait pas vraiment. Mais je lui étais quand même reconnaissant d’essayer de m’aider à rassembler mon courage. Il me fallut quelques secondes pour me préparer mentalement, puis je fis une nouvelle tentative. Je ne sais pas pourquoi, mais j’essayai d’abord d’y aller une patte à la fois. C’était la solution qui m’avait semblée tout simplement la plus efficace, qui s’était imposée à mon esprit la première. Et ça semblait marcher. J’avais beaucoup plus de facilité à nager maintenant que je savais vraiment comment faire, même si ça devait avoir l’air un peu brouillon. Mais en ce moment ça ne m’inquiétait pas. Il savait que j’étais un débutant, alors…


Je fis un peu de surplace avant de me permettre d’essayer d’avancer, et avant même de m’en rendre compte l’eau me tombait sur la tête, puis le dos, et mes pattes touchaient terre de nouveau. Surpris, je m’extirpai de l’eau et fis quelques pas avant de m’ébrouer. Le son de la chute ici se répercutait partout et j’avais vraiment beaucoup de mal à situer les choses autour de moi, tant il y avait d’échos. Je devais être dans la petite grotte, sous la cascade. Je me retournai en remuant la queue doucement quand j’entendis un bruit d’éclaboussures puis celui d’un loup qui se secoue pour chasser l’eau de sa fourrure.


« J’y suis arrivé… »


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Dim 7 Fév 2016 - 12:19



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Avec Sasayaki

Mercury avait essayé de rester le plus clair possible mais il ne se faisait pas Attendri, le loup solitaire ne put contenir son sourire lorsqu'il vit Sasayaki essayer maladroitement la technique qu'il lui avait donné... Certes le jeune Oméga n'avait pas l'air à son aise, néanmoins, son petit sourire trahissait sa fierté à l'idée de réussir à nager pour la première fois... Et Mercury était heureux de pouvoir l'aider à s'accomplir ne serait-ce qu'un peu.
Maladroitement, l'Oméga battit nerveusement des pattes une fois celles-ci mises à la merci de l'eau, mais finalement, il parvint au prix de quelques mouvements peu gracieux à se maintenir en surface.
Voyant qu'il se débrouillait très bien tout seul, Mercury le laissa faire et le suivit dans son progressement vers la petite grotte, certes il mettait du temps et Mercury aurait pu s'y rendre en quelques secondes, mais voir ce jeune loup aveugle réussir à nager seul lui mettait du baume au coeur.
Et voir son sourire réjouit valait tout l'or du monde.
Finalement et ce, au prix de quelques éclaboussures en plein museau, ils parvinrent à se hisser jusqu'à la grosse, sa fourrure était imbibée d'eau glacée, le solitaire s'empressa de s'ébrouer, barbouillant l'Oméga de quelques gouttes pbien dérisoires en comparaison de son pelage verdâtre trempé.
Ragaillardi, Mercury prit un peu de temps pour explorer les lieux: La caverne était petite et sombre, l'humidité était omniprésente et semblait presque luire sur les murs rocheux, le loup empoisonné se fit la réflexion bien inutile qu'il ne pourrait certainement pas supporter de vivre là-dedans tous les jours, ce qui confortait son hypothèse à l'idée que personne ne logeait ici.
Et que donc, personne ne viendrait les importuner...

« J’y suis arrivé… »

Une fois encore, un sourire attendrit vint franchir la barrière des lèvres du solitaire, cet oméga était si touchant... Une âme si candide et en même temps déjà tellement souillée par les horreurs de la vie.
Il méritait tant d'amour et d'attention, plus que ce qu'on avait jamais du lui offrir.
Sans qu'il n'en connaisse véritablement la raison, Mercury se sentit parcouru de l'idée folle et complètement insensée de remplir ce rôle.
S'approchant lentement, Mercury vint s'allonger à côté de l'Oméga et dans un geste affectueux et taquin, lui lécha l'oreille... Pour le féliciter aussi, parce qu'il ressentait en lui une immense fierté.

« Tu vois... Ce n'était pas si difficile que ça non? J'étais sûr que tu pouvais y arriver! »

Ce n'était pas un compliment pour le flatter, Mercury était vraiment heureux et avait dès le départ su qu'il pourrait y arriver, car à ses yeux, un handicap ne signifiait pas être incapable de faire quoi que ce soit, il était bien plac" pour le savoir: Malgré sa maladie il avait parcouru des terres intières et ce, très jeune... Bien que ses motifs soient également teintés d'une part de provocation à l'égard de son poison et de la mort elle-même.

Viens me chercher si tu l'ose... Mais moi je vais pas t'attendre.

Jetant un oeil derrière lui, le loup solitaire vit avec surprise les derniers rayons du soleil disparaitre pour laisser place à l'obscurité glacée mais néanmoins fascinante de la nuit.
Une atmosphère propice à un agréable moment de complicité entre eux... Il ne manquait plus qu'une bonne collation mais pour ça, il était peut-être un peu trop exigeant...

Se penchant à nouveau vers Sasayaki, Mercury murmura:
« Dis... Tu penses qu'on peux s'installer là nuit? A moins que tu n'ais trop froid... Tu sais, moi j'ai quasiment tout le temps chaud alors je ne peux pas trop comprendre.»

D'ordinaire si assuré, le solitaire se sentir soudain troublé lorsque son regard fiévreux croisa celui vitreux de l'Oméga...
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Lun 2 Mai 2016 - 22:59



Tenter de nouvelles expériences n'est pas toujours sans risques



Je me sentais bien, pourtant, tout avait si bien commencé, tout allait à merveille. Fier de moi, heureux et ne me sentant pas le moins du monde menacé en présence de cet être pourtant si dangereux, je me plaisais à la seule idée de passer la nuit blottit contre lui, de passer pour la première fois de ma vie entière une nuit en sachant qu’on veillait sur moi, en sentant la chaleur corporelle de ce loup solitaire, gentil et protecteur qui se souciait de moi. Cette idée m’était bien entendu plusieurs fois venue en pensant à Shaman… Mais là, ce ne serait pas qu’une idée! Je me demandais justement qu’est-ce que ça pourrait bien faire quand une sensation, une sensation si étrange et si surprenante, me plongea dans la confusion la plus totale : celle de la langue qui caressait mon oreille.


Qu’est-ce que c’était, qu’est-ce que ça voulait dire? D’une part mon cœur le ressentait comme de l’affection. Moi si jamais j’osais ne serait-ce que tenter de lécher l’oreille de quelqu’un, ce serait parce qu’il avait une certaine importance pour moi et que je voulais le rassurer. Shaman, le grand solitaire à l’odeur étrangement familière, m’avait rassuré par des gestes similaires. Mais alors dans ce cas, pourquoi est-ce que ce contact avait provoqué de la douleur ainsi que le réflexe de m’écarter, imperceptiblement, de lui? Le poison… ce devait certainement être ça, car les gestes et les paroles de Mercury ne démontrait aucune hostilité, il n’avait peut-être même pas pensé que ça me ferait ça. Ce n’était pas une douleur insupportable, mais ça m’avait surpris, autant par la brûlure que par le geste en lui-même. Même Shaman n’avait jamais agi aussi… affectueusement… si c’était bien de l’affection… qu’en savais-je, après tout, de ces choses-là?


Mitigé, je m’allongeai contre le solitaire, en sachant très bien qu’il avait remarqué mon malaise, et sûrement avait-il compris pourquoi… Mais malgré cela je ne désirais pas le repousser. Il m’apportait du réconfort et je ne voulais surtout pas qu’il s’éloigne de moi. Si nous faisions attention, il ne pouvait pas me faire de mal, et j’étais prêt à parier qu’il ne le ferait jamais volontairement. Une étrange intuition qui me fit poser ma tête contre son épaule tandis que je laissais mon poids me porter contre son flanc. Je devais avouer que, si en temps normal j’aurais mal réagit à son compliment, là il avait été placé au bon moment, me rassurant sur son intention, et je ne pouvais pas lui en vouloir. Trop bouleversé, sur le coup, je ne fis cependant aucun commentaire en réponse, jusqu’à entendre sa voix de nouveau.


« Dis... Tu penses qu'on peut s'installer là nuit? A moins que tu n'aies trop froid... Tu sais, moi j'ai quasiment tout le temps chaud alors je ne peux pas trop comprendre. »



Trop froid… l’envie de lui révéler tout sur moi se fit forte : il m’ouvrait la porte, je voulais l’ouvrir, lui faire confiance. En même temps, j’avais peur, je ne voulais pas aller trop vite, je ne voulais pas regretter. Un frisson me parcourut quand je senti que ses yeux étaient plantés dans les miens, et je fis l’effort de ne pas détourner le regard, de ne pas fermer les yeux, de le laisser regarder, et voir. Répondant un peu en retard à son geste posé plus tôt, je fis une léchouille, doucement, sur son museau.



« Je te remercie d’avoir cru en moi, Mercury. Je te demande pardon pour mon silence, j’ai été… surpris… Personne ne m’a léché avant… et puis, c’était… douloureux… un peu, pas beaucoup, ça ne fait déjà plus mal. Merci pour cela aussi… ça me fait du bien qu’on… qu’on me traite enfin comme un ami, et pas seulement… »



Mes paupières s’abaissèrent quelques secondes avant que je ne rouvre mes yeux, mettant de côté la honte. Je n’avais pas à avoir honte avec lui.



« Je n’ai pas froid. Je n’ai jamais eu froid. Ni chaud, d’ailleurs. En réalité… on m’a expliqué ces concepts, mais je ne sais pas du tout ce que ça fait, sinon en mots. Mais pour moi, c’est toujours pareil, aucune variation. Je me suis déjà brûlé, je sais ce que ça fait, ta langue, elle… elle m’a brûlé un peu, je crois, mais je me souviens que… le feu… il m’a fait mal, mais comme s’il m’avait mordu. Je n’ai pas ressenti l’avertissement que les autres appellent chaleur… »


Mon cœur battait fort. Je n’avais pas bégayé, presque tout dit d’un coup, a un rythme normal, et ça m’avait demandé beaucoup d’effort. Je savais que je pouvais lui faire confiance et que je le devais, pour changer, pour m’améliorer, mais ça restait dur.


« Personne… personne ne le sait… tu es… tu es le premier à qui j’en parle… Je… je ne veux pas que les autres le sache… je t’en prie, gardes-le pour toi… »


Même Shaman ne le savait pas… mais le grand aveugle solitaire connaissait mon autre secret… le plus grand de mes secrets… que je n’allais certainement pas révéler maintenant de but en blanc comme ça hors contexte à Mercury, aussi gentil puisse-t-il être. Il me fallait changer de sujet avant qu’il ne pose trop de question. C’était déjà trop pour moi, et même mes yeux se fermèrent, incapable de supporter le regard scrutateur qui ne les avait pas quittés.


« Quant à… au lieu… personne ne viendra ici, je crois… en réalité, beaucoup ignorent que cet endroit existe, et nombre de ceux qui le connaissent s’en tiennent éloignés… je ne sais pas pourquoi, car je ne perçois aucun danger émanant de cet endroit, nous aurons une nuit tranquille, et si la cascade nous force à rester ainsi collés pour pouvoir nous comprendre, au moins personne n’entendra ce que nous nous disons… »


Me calmer ne prit pas beaucoup de temps. Ainsi blottit contre son corps chaud, avec le son de la chute qui, après s’être habitué, était plutôt relaxant, mes émotions se stabilisèrent avant même que j’aie fini de parler. Je n’avais pas vraiment envie de dormir, cependant… je voulais profiter de la présence d’un ami, qui me traitait comme son égal et qui s’occupait de moi. Je voulais parler, librement, poser des questions, en apprendre plus sur lui. Je voulais être normal un peu plus longtemps…


© Maeya Fleur de Neige

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Dim 24 Juil 2016 - 14:09



Tenter de nouvelles expériences...

Avec Sasayaki

Mercury se sentait étonnement bien, malgré la légère fatigue qui avait parcouru ses membres quelques instants plus tôt, il avait le doux sentiment d'être en paix avec lui-même et son environnement aux côtés de Sasayaki, le jeune printanier aveugle aux motifs jaunes hypnotisant.
Son regard était resté fixé sur la fine silhouette de l'Oméga, qui semblait visiblement gêné par cette attention, pourtant, le solitaire ne voyait pas où était le problème... Le perturbait-il à ce point?
Finalement, le loup vert sembla trouver le courage de lui répondre car il finit par parler, tout en li offrant une léchouille sur son museau.

« Je te remercie d’avoir cru en moi, Mercury. Je te demande pardon pour mon silence, j’ai été… surpris… Personne ne m’a léché avant… et puis, c’était… douloureux… un peu, pas beaucoup, ça ne fait déjà plus mal. Merci pour cela aussi… ça me fait du bien qu’on… qu’on me traite enfin comme un ami, et pas seulement… »

Le loup gris haussa un sourcil, légèrement intrigué par le sous-entendu à la fin de la phrase de son interlocuteur: Le percevait-il depuis le départ d'une façon légèrement plus ambiguë que ce à quoi il s'attendait? L'idée lui tira un frisson, non pas par gêne ou même honte car Mercury se savait non dépourvu d'un certain charisme et l'homosexualité n'était aucunement un problème à ses yeux bien au contraire, mais le fait qu'il ne s'en soit possiblement pas rendu compte le rendait légèrement inconfortable.
Mais au-delà de cela, Mercury se sentit un peu stupide d'avoir osé le lécher malgré le poison présent sur sa langue, bien entendu il savait que cela n'avait pas réellement du lui faire mal et que la brûlure avait été plus que superficielle, mais c'était plus là une question de principe: Il n'aimait pas faire sentir à quelqu'un d'autre le poison qui lui entravaient les veines, à fortiori lorsque cet individu était aussi timide et attachant que Sasayaki.
L'Oméga sembla plutôt honteux de ses propos car il baissa les oreilles et afficha une mine gênée, rougissant légèrement (ce que, au passage, Mercury trouva absolument trop mignon) avant de poursuivre sur sa lancée:

« Je n’ai pas froid. Je n’ai jamais eu froid. Ni chaud, d’ailleurs. En réalité… il marqua une pause d'une demi seconde avant de reprendre d'un ton clair et net, presque sec: on m’a expliqué ces concepts, mais je ne sais pas du tout ce que ça fait, sinon en mots. Mais pour moi, c’est toujours pareil, aucune variation. Je me suis déjà brûlé, je sais ce que ça fait, ta langue, elle… elle m’a brûlé un peu, je crois, mais je me souviens que… le feu… il m’a fait mal, mais comme s’il m’avait mordu.

Il ne bégayait pas, pourtant Mercury le sentait tendu, semblant véritablement gêné de poursuivre son récit, le solitaire eut du mal à cerner pourquoi: La notion de honte lui ayant été généralement assez abstraite tant son tempérament et sa façon de voir et d'aborder la vie s'en opposait.

Je n’ai pas ressenti l’avertissement que les autres appellent chaleur…»

Les premiers mots qui vinrent à l'esprit du solitaire furent "et alors?".
Passé cette réaction, il se pencha un peu plus sur le cas de son nouveau camarade pour tenter de comprendre son mal-être qui semblait bien trop intense pour être limité à cet état d'esprit.
Sasayaki avait débité son récit d'une traite, sans s'arrêter malgré les trémolos dans sa voix, presque d'une manière scientifique comme pour contenir au mieux ses émotions malgré la fragilité de son âme et la puissance de ses émotions qui le rendaient, à coup sûr, à fleur de peau.

Même s'il ne percevait pas véritablement où était le problème, Mercury sentait qu'il était un spectateur privilégié des émotions de Sasayaki et qu'il ne fallait pas gâcher cela en minimisant ce que cela pouvait représenter pour lui, une chose que Mercury avait toujours mis un point d'honneur à respecter de part son immense ouverture d'esprit.
De ce fait, il ne put que sourire d'un air bienveillant lorsque l'Oméga lui confia d'une voix moins assurée, plus timide:

« Personne… personne ne le sait… tu es… tu es le premier à qui j’en parle… Je… je ne veux pas que les autres le sache… je t’en prie, gardes-le pour toi… »

Le solitaire haussa les épaules et posa sa patte sur celle du printanier pour lui signaler qu'il ne le jugeait pas et que son secret était bien gardé en sa présence, car bien qu'étant un véritable moulin à parole et n'appréciant pas énormément les secrets ou autres mensonges, il savait reconnaître lorsque cela était nécessaire auprès de quelqu'un d'autre.
Plutôt curieux de nature, Mercury tourna plusieurs fois sa langue toxique dans sa bouche pour chercher une formulation à toutes ses questions: Depuis quand ressentait-il ça, de quelle manière le percevait-il? Avait-il du mal à vivre avec, comment percevait-il le monde dans ce cas?
Tant de questionnements auxquels Sasayaki n'était pour le moment pas décidé à lui offrir de réponse, car il s'empressa de changer de sujet tout en fermant presque douloureusement les yeux:

« Quant à… au lieu… personne ne viendra ici, je crois… en réalité, beaucoup ignorent que cet endroit existe, et nombre de ceux qui le connaissent s’en tiennent éloignés…

Immédiatement, Mercury se sentit intrigué par cet endroit et les raisons qui poussaient les autres lupins à s'en tenir éloignés, y'avait-il une légende, un mythe accompagnant cet endroit? Mercury l'espérait!

...Je ne sais pas pourquoi, car je ne perçois aucun danger émanant de cet endroit, nous aurons une nuit tranquille, et si la cascade nous force à rester ainsi collés pour pouvoir nous comprendre, au moins personne n’entendra ce que nous nous disons… »

Mercury le trouva adorable, et il était désormais réellement enchanté de passer sa nuit ici, avec cet Oméga décidément très attachant et mignon, entourés des parois humides de la grotte où la seule lumière de la lune se reflétait, par expérience avec cette source naturelle de lumière, Mercury savait que son pelage avait du prendre une teinte légèrement argentée.
Il se savait beau, ou non moins dépourvu de charme et il en avait vu pas mal remuer timidement les oreilles lorsqu'il laissait un sourire fendre ses babines toxiques... Pour autant, ce soir, il se trouva étrangement apaisé de savoir que Sasayaki ne pouvait le voir à travers le prisme de ses yeux, comme si cela était désormais totalement superficiel.
Car ne lui en déplaise, Mercury avait le sentiment étrange qu'à travers ses prunelles vitreuses, l'Oméga puisse voir en lui.
Le corps du lupin vert était chaud contre lui, et lui donnait l'impression de réchauffer instantanément ses os fragiles.
Cette sensation, le solitaire la trouva presque jouissive, il aurait aimé rester comme cela toute sa vie.

-Tu sais Sasayaki... Commença-t-il d'un ton qu'il trouva étonnement doux, de toutes les nuit que j'ai pu passer auprès de quelqu'un durant mes voyages, je peux t'assurer que celle qui se profile pour nous semble pleine de promesse...

Lentement, Mercury se pencha pour frotter son museau contre le haut du crâne de l'Oméga, retenant un ronronnement affectueux.

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Ven 29 Juil 2016 - 16:38

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Sam 20 Aoû 2016 - 19:40



Tenter de nouvelles expériences n'est pas toujours sans risque



Le calme me revint presque instantanément. Je pouvais ressentir la tendresse du regard que le solitaire posait sur mon corps. Et cela me rendait timide. Shaman avait eu une attitude protectrice avec moi, comme… un peu comme le père qui n’avait jamais su m’aimer aurait dû se comporter à mon égard. Le grand lupin partageait mon mal et ne supportait pas de me voir souffrir. Mais l’attitude de Mercury était… si différente… Il semblait lui aussi vouloir me protéger, mais… pas de la même façon. Il semblait voir en moi plus qu’un loup qui souffre. J’avais l’impression qu’il comprenait ce que j’étais et que ça lui faisait réellement plaisir d’être avec moi, simplement parce qu’il s’agissait de moi. Il m’appréciait, tout simplement… malgré mes défauts… malgré mes problèmes… malgré mon statut social…


Kronos m’avait sauvé la vie et depuis je m’entendais bien avec lui. Le Bêta me considérait comme un membre à part entière de la meute et comme un ami. Cependant… jamais il n’avait fait quelque chose de semblable à ce que Mercury faisait. Le loup empoisonné se souciait de moi sans même considérer mes déficiences et il aimait ce que j’étais… Aimer… était-ce réellement cela? Non, apprécier. L’amour, c’était autre chose. Cette pensée me ramena à une question que m’avait posée Shaman. Qu’y avait-il de mal à l’amour entre deux mâles? Je ne lui avais pas répondu, finalement… Apprendre que Shaman avait eu un compagnon… ça m’avait fait une sorte de choc. Ce qu’il y avait de mal? Rien… du moins je le croyais… mais le problème c’était que… je n’avais jamais ressenti le besoin d’être proche d’une femelle. Alors que les mâles… Kronos… Shaman… et Maintenant Mercury… j’Avais ressenti ce besoin de me blottir contre eux. D’être près d’eux.


« Tu sais Sasayaki... de toutes les nuit que j'ai pu passer auprès de quelqu'un durant mes voyages, je peux t'assurer que celle qui se profile pour nous semble pleine de promesse... »


Ces paroles, si douces à mon oreille, murmuré sur un ton tendre et affectueux, firent battre mon cœur fort et vite. Qu’est-ce qu’il voulait dire exactement? Ce ne serait qu’une nuit normale, non? Étais-je si différent des autres, si spécial? D’un côté, je me sentais un peu jaloux de savoir que je n’étais pas le seul. Mais pourquoi? C’était si stupide… je le connaissais à peine et il n’y avait rien entre nous. Mais d’un autre côté, je me sentais si touché par ce qu’il disait… Mon souffle se fit un peu plus rapide et mes joues devinrent plus rouges que jamais alors que je laissais mon regard vide dériver vers son visage, plein de confusion, d’embarras et d’espoir.



« V-vraiment…? T-tu me trouves… s-spécial à ce point? »



Mon souffle se fit haletant tandis qu’une sensation étrange me chatouillait le bas du ventre. Une odeur musquée s’immisça progressivement dans l’air et une tension inhabituelle me fit remuer un peu, tentant de cacher cette réaction en repliant mes pattes arrières contre mon corps. Mes yeux se fermèrent et un léger tremblement s’empara de mon corps. Un doux gémissement timide s’échappa de ma gorge tandis que la honte me faisait enfouir le visage contre l’épaule de mon ami. J’avais eu une réaction similaire avec Kronos… la fois que je l’avais remercié, que nous nous étions caché dans un terrier… Je ne pouvais pas m’empêcher d’en avoir honte. Pourquoi rien ne pouvait-il être normal chez moi? J’éprouvais le besoin de me justifier, de peur peut-être qu’il ne le prenne mal. Aussi ma voix fut-il sincèrement et profondément navrée quand je parlai.



« Je suis désolé, Mercury… C’est… Je n’ai jamais… Tu… C’est la première fois qu’on est si doux et tendre avec moi et… que je suis si prêt de quelqu’un pour si longtemps et… Je ne sais pas ce qui m’arrive… pardonne-moi… Je… je me sens si honteux… Je… »



Je me sentais ridicule. Bien entendu je savais en théorie ce qui se passait. Mes pensées étaient claires aussi, bien que totalement confuses. J’avais envie d’être encore plus près de lui. J’avais envie qu’il me témoigne encore plus d’affection. Ce que je ne comprenais pas c’était pourquoi mon corps réagissait-il comme ça? Cela indiquait l’envie de se reproduire, normalement! Mercury n’était pas une femelle et même si c’était le cas jamais je n’oserais tenter de faire ça! Je n’avais même pas envie de le faire! J’avais envie qu’on s’occupe de moi… que Mercury prenne soin de moi et me rende heureux… Il me faisait du bien, mais… Totalement confus, ne comprenant pas ce qui m’arrivait et me sentant de nouveau terriblement mal, je ne pus que rester figer et attendre dans l’angoisse la réaction de mon ami…


© Maeya Fleur de Neige
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Dim 11 Déc 2016 - 14:56

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