Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
Four seasons
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Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
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Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
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Le Corbeau, la Brute, et l'Ouragan [PV Plague et Hurricane]
L'Aveugle
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Dim 3 Avr 2016 - 14:36



Le Corbeau, la Brute et l'Ouragan en balade dans les ténèbres
Avec Hurri et Plague
L'Aveugle avait erré sur les terres sombres, cherchant en vain une issue. Têtu, il refusait d'admettre qu'il était piégé, même si au fond il le savait. De toute manière, il ne supportait pas d'attendre immobile que Peur vienne le tuer, cela le rendait nerveux : il avait besoin de bouger.

En se déplaçant au hasard dans l'immense cimetière, le chien-loup avait croisé un grand nombre de loups, égarés comme lui. Aucun ne lui avait été familier, même si il y avait surement eu quelques estivaux dans le lot. En vérité, l'Aveugle ne s'y était pas vraiment intéressé. Le seul loup dont il se souciait, à la rigueur, était Aydahven, et pourquoi pas Arwen, qu'il avait rencontré récemment. Imaginer ces deux louveteaux, livrés à eux-mêmes dans ce monde hostile, le rendait davantage furieux. Sa queue touffue battait l'air nerveusement.

L'Aveugle se sentait observé depuis quelques temps. Cette impression ne semblait pas disparaitre, mais il ne sentait aucune odeur de loups ni de bruits d'êtres vivants. Parfois, il se retournait brusquement, les crocs découverts, mais à chaque fois il ne voyait personne.

Il était seul.

"Maudit soit ce Peur..." songea-t-il. "Si je le croise, je l'égorge !"

Penser cela fit naitre un sourire cruel sur ses babines, même si l'estival ignorait si le soi-disant dieu pouvait être tué. Son regard voilé se tourna vers le ciel, pensif.

Alors il entendit un ricanement derrière lui.

Le chien-loup fit volte face, stupéfait. Il huma l'air, sans succès, et son cœur se serra avant que la colère ne l'envahisse.

Etait-ce...Peur ?

-Où es-tu, félon ? hurla-t-il de sa voix puissante. Viens à moi ! Je n'ai pas peur de toi !

"Tu devrais..." chuchota une voix spectrale.

Cette voix n'était pas celle de Peur, mais était familière à l'Aveugle : elle venait tout droit de son passé.

"Ce n'est pas réel..." se dit-il.

"Et si ça l'était...?" répliqua une voix mauvaise en lui.

Alors que la paranoia commençait à guetter le chien-loup, une odeur d'automne, et une autre d'été, se firent sentir, plus proche.

L'Aveugle comprit que d'autres que lui venaient le rejoindre dans sa misère.
Et il connaissait leurs odeurs.


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Hurricane
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Dim 3 Avr 2016 - 18:50


Le Corbeau, La Brute, et L'Ouragan.
ft. Avy & Tata


Les yeux bicolores de la louve s’ouvrirent brutalement.  Une mélodie sinistre, résultat du fameux  orchestre de l’angoisse  sifflait dans les oreilles d’Hurricane, massacrant impitoyablement le peu de lucidité qu’il  lui restait.  Son dos était collé à une tige noire et effritée, que l’on devait sûrement appeler  « arbre » à une époque qui semblait bien lointaine. La fourrure  taupe de l’estivale s’était mêlée à cette écorce  sale, parsemant son poil de quelques grains couleur charbon. Elle avait les yeux écarquillés et cernés d’un noir profond, son visage était humide, recouvert d’une sueur anormale. Celle-ci était visqueuse, sombre et collante, elle emplissait les narines de l’estivale avec force, si bien qu’elle en avait des hauts le cœur.  Elle recracha quelque chose, sûrement de la bile ? Ses pensées étaient envahies d’un noir profond, apportant sans vergogne  terreur et désolation  dans l’esprit de la louve. Chaque pore sa peau respirait  la terreur, son être  ne cessait de hurler ; sa voix égosillée ne s’éteignait jamais, comme la longue plainte d’un damné. Une craie crissant indéfiniment sur le tableau noir, sans que l’on puisse se boucher les oreilles.

   Elle se courba, le visage  au dessus de l’herbe de charbon qui lui caressait le museau.  Son regard vidé de toute émotion fixait une présence invisible. Elle avait la gueule entrouverte, mais aucun son ne daignait à sortir. Elle était incapable d’émettre un bruit, si ce n’était que celui de la régurgitation que son estomac produisait.  Une odeur emplie de chaleur et d’humidité  vint alourdir l’atmosphère, tandis qu’il faisait grimper avec sadisme, la fièvre qui rongeait la Reine des Papillons. Quelques brins se mouvaient  avec lenteur sans qu’aucun vent n’en soit le responsable, et un long frisson parcourut l’échine de la femelle. Voilà bien la seule réaction, autre que celle de cracher, elle avait eu depuis son arrivée dans cet Enfer. Puisant dans ses maigres ressources, dans un accès à une infime lucidité, elle tentait tant bien que mal de se souvenir ce qui avait pu la conduire dans cet état.

Elle s’était endormie dans la tanière d’Akiro, le sourire aux lèvres, lorsque Elea lui avait annoncé une bonne nouvelle…quelle était cette chose dont elle devait se réjouir ? Elle cligna doucement des yeux ; persuadée que c’était important, puis oublia rapidement. Elle tenta de focaliser le reste de ses pensées sur la suite.  Elle se souvenait de cet endroit…la terre noire sur laquelle elle reposait…Ses prunelles se tournèrent avec lenteur sur un morceau de terre craquelé, épargné par les pousses d’onyx. Puis brusquement, elle sursauta, se relevant de toute sa hauteur, l’échine hérissée.  A la vue de cette terre, elle s’était prise comme une claque ; en un éclair elle avait vu sa propre stèle se dessiner devant ses yeux.  Comment cela était-il possible ?

Haletante, elle resta immobile quelques instants, sonnée par cette révélation. Mais désormais,  elle voyait un peu plus clair. Cette information,  cette minuscule pierre qui faisait tenir tout le barrage, s’était retirée. Laissant place à un flot de souvenir qui déferlait dans sa mémoire. Celle-ci, quelque peu endommagée par les récents événements laissait entrevoir des images floues et incertaines, néanmoins, elle revoyait parfaitement le déroulement de la dernière scène de l’acte, celle qui l’avait conduite à l’inconscience.

Cet être qui répondait au délicieux  nom de « Peur », avait trouvé en elle un esprit fragile et paranoïaque,  un met de choix entre tous les loups de Four Seasons.  Après avoir découvert sa tombe, la louve s’était éloignée, humant l’odeur de ses camardes, plus particulièrement celle de son compagnon.  Puis la voix du monstre avait résonné dans tous leurs esprits. Elle s’était d’abord crue folle, malgré les autres voix qui semblaient lui répondre. Peur avait donc saisie cette occasion, voyant cette louve dont le cœur était plus fragile que n’importe quel verre. Il n’avait pas hésité une seconde  et s’était élancé à sa poursuite.

Malheureusement pour lui, il avait échoué, d’une certaine manière.

Faisant apparaitre les pires démons d’Hurricane, il l’avait fait percuter, par mégarde, un Akiro plus vrai que nature, à la surface semblable à celle du béton.  Peur l’avait poussée à bout, faisant apparaitre la personne qui comptait le plus à son cœur, dans le but de lui faire dire des choses atroces. Au départ, il avait réussi, il avait mis cette pauvre estivale hors d’elle-même,  traumatisée, à quelques griffes de s’arracher les cheveux. Puis elle avait cédé à la rage, désirant une fois pour toute détruite ce qu’elle pensait être au plus profond d’elle-même, être un songe. Elle n’avait pas eu tort, néanmoins, elle était rentrée  en collision avec une telle force, qu’elle en fut sonnée. Elle était retombée au sol, inconsciente, le visage contre terre. L’herbe noire,  se nourrissant des tourments et de la mort s’était alors mis à suinter sous  le corps d’Hurricane, montrant alors qu’ici, Peur était passée.

Et Hurricane avait trépassé.  

Du moins, il avait cru. Elle s’était réveillée, plus  mal en point que jamais, mais elle n’avait pas perdu sa raison. Elle s’était presque échappée, mais l’inconscience et l’oubli l’avait ramenée, à la manière d’un ballon s’échappant dans les airs, puis ramené vers son maître grâce à la clémence dont avait fait preuve vent.  Hurricane avait reçu de l’aide, venant d’une force supérieure, ou bien tout simplement du  hasard. Néanmoins, elle le comptait pas  en redemander à cette charitable personne. Cette fois-ci, elle allait gagner.


Mais en était-elle certaine ? Pour sûr, sa victoire seule contre la Peur était tout à fait possible. Mais qu’en était-il, lorsque justement, d’autres décidaient de s’inviter à ce combat ? Et qu’en était-il, lorsque l’une de ces personnes, faisait parti ses terreurs les plus profondes ?  

Le visage livide, elle s’avança, puis accéléra le pas, dans une démarche des plus dérangeantes. Elle n’avait pas mangé. Elle avait soif. Plus que tout, elle portait la vie, mais ça, elle l’ignorait encore. Les yeux plissés, les babines retroussées, elle s’avança vers les odeurs et s’immobilisa en croisant le regard aveugle familier. Elle l’avait toujours redouté, quelque part. Cet être qui alimentait sa haine, il était revenu et il  était en proie à cette même terreur qui les habitait tous. Ils étaient au même pied d'égalité cette fois-ci, tous les deux soumis à ce sentiment détestable. Dans  d’autres circonstances, si un combat entre les deux avait eu lieu, elle aurait eu toute ses chances de le vaincre. Sauf que pour son plus grand malheur,  ils n’étaient encore une fois pas égaux.

Car elle savait qu’elle n’apparaissait pas dans les peurs de l’Aveugle.



© AnimaDaph
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Plague
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Mar 5 Avr 2016 - 21:34





Le Corbeau, la Brute, et l'Ouragan

feat L'aveugle & Hurricane



Son nom était "Peur", c'était ce mot, ce nom qui poussa la blanche à rouvrir difficilement les yeux. Un goût âcre dans la gorge, les formes floues qui s'étendaient sous son regard reprirent peu à peu leurs formes, et c'est alors qu'elle vu une masse grise s'étendre sous sa truffe. Se relevant brutalement comme si elle venait de s'éveiller d'un mauvais rêve, Plague sursauta.
Le côté où elle avait été allongée était encore parsemé d'un brun presque noir de terre humide, et sa tête était brûlante.
Reprenant peu à peu ses esprits, elle se mit aussitôt à trembler. Sans vraiment en connaître la cause, ses membres avançait difficilement et une certaine paranoïa commença à lui prendre à la gorge.
Le paysage qui s'étendait sous ses prunelles lui était inconnu, un ciel voilé, une odeur de pourriture et des tombes à perte de vu. En parlant de ces dernières, une attira d'ailleurs particulièrement son attention. Son corbeau s'y tenait perché, la regardant de son habituel sourire décadent. Elle s'avança vers lui, lisant difficilement les écritures de la stèle sous la mousse, elle plissa les yeux. "Hi...Hiji ?".
Un frisson lui parcouru alors l'échine tandis qu'elle releva la tête vers le sombre oiseau qui venait de disparaître. C'était vraiment son nom ? Sa tombe ? Elle secoua la tête. Non, c'était pas possible, elle rêvait encore.

"Ce n'est en rien un rêve, folle démente."

Une voix inconnue résonna avec froideur dans sa tête. Sans un mot ni même une pensée la louve resta de immobile quelques secondes avant de sentir un vertige progressif lui hérisser les poils. Elle se retourna brutalement en grognant, bien que ce dernier sonna plus comme un jappement.
L'ombre disparu aussitôt ...
Une sensation visqueuse lui effleura la patte, elle se retourna de nouveau, sans succès.
Quelque chose se jouait d'elle. Et dans cette angoisse progressive, elle décida de détaler.
Courant sans même regarder ce qui se passait devant elle. Ce qui devait arriver arriva et elle heurta une autre masse grise.
Elle reconnu aussitôt l'odeur que sa truffe venait de percuter bien que le recul la poussa à retomber sur les fesses.

"toi ?!"

Elle secoua la tête frottant sa truffe douloureuse de ses membres encore tremblotant.

"Qu'est ce qu'on fait là ? Aveugle..."

Elle plissa ses prunelles rouges, retournant immédiatement la tête vers l'arrière dans un mouvement de paranoïa.
Ce loup gris n'avait rien d'un saint mais à ce moment précis, elle en était presque heureuse de voir un visage familier.



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L'Aveugle
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Mer 6 Avr 2016 - 14:41



Le Corbeau, la Brute, l'Ouragan et autres souvenirs plus ou moins agréables
Avec Hurri et Plague
L'odeur de l'Eté domina celle de l'Automne dans les pensées de l'Aveugle. Ce dernier reconnut la première bien avant la seconde. Son regard voilé balaya le cimetière et se posa négligemment sur la tueuse estivale qui lui faisait face. Il la toisa de ses yeux morts, puis renifla à nouveau.

Oui, c'était bien elle : l'hybride qu'il avait rencontré quelques années plus tôt à la cascade. Elle semblait avoir grandi, son odeur était celle d'une femme, mais cela ne l'empêchait pas de conserver une flagrance emplie d'énergie et de tension. Tout son être exhalait la nervosité et la peur - ce qui était compréhensible vu la situation, mais le chien-loup ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était la cause de ces sentiments néfastes, et une pointe de satisfaction l'envahit.

En d'autres circonstances, l'Aveugle aurait été ravi de retrouver l'estivale, de la torturer psychologiquement comme il l'avait fait autrefois. Après tout, n'avait-il pas tué ses parents ?
Mais voilà. En ces circonstances, l'Aveugle était surtout préoccupé par Peur et par l'idée de protéger les êtres qui lui étaient chers...Ils étaient si peu nombreux à occuper une place importante dans le cœur de l'Aveugle, alors il ne voulait pas perdre son temps avec une ridicule gamine estivale.
Le chien-loup se contenta alors de toiser froidement la femelle de son regard aveugle. Elle ne représentait rien d'autre pour lui qu'une source d'amusement passée. Et il voulait qu'elle le sache :

-Tiens tiens...Ne serait-ce pas mon hybride orpheline préférée...? lâcha-t-il alors nonchalamment.

Il jura intérieurement. Lui qui ne voulait pas démarrer un nouveau conflit, voilà qui était raté.

-Passe ton chemin, gamine...continua-t-il en se détournant avec mépris, sa voix plus tendue. Je...

"Toi ?" s'écria alors une voix.

Quelqu'un à la forte odeur d'automne rentra droit dans l'Aveugle. Celui-ci fit volte face, surpris, trébuchant légèrement et il se rappela qu'il n'y avait pas que l'estivale en ce lieu. L'automnale qui venait de lui rentrer dedans, à présent assise, il la connaissait également. Et son odeur lui fit remonter en mémoire un souvenir aigre-doux.

-Plague...? balbutia-t-il en se souvenant de son nom. C'est toi ?

Plague s'était assise, semblant s'être fait mal durant l'impact.

-Qu'est-ce qu'on fait là...dit-elle d'un ton douloureux. Aveugle...

Le chien-loup la fixa quelques instants, abasourdi, puis son regard dériva à nouveau vers la tueuse estivale.

"Voilà deux personnes que je ne pensais pas revoir aujourd'hui !" songea-t-il.

"La Peur rassemble tout le monde, surtout les spectres du passé...!" répliqua une voix mauvaise en lui.

L'Aveugle secoua la tête. Il s'écarta des deux femelles et haussa les épaules.

-Vous deux, je ne sais pas. Moi, je cherche certaines personnes.

Son visage était figé dans une expression indescriptible, mélange de questionnements, d'agacement et de soulagement. L'odeur malade de l'automnale lui était si familière et si douloureuse à la fois qu'il ignorait s'il devait être ravi de la revoir, mais il était secrètement content. A leur dernière rencontre, il s'était senti proche d'elle en partageant sa maladie, mais tant de temps avait passé...Etait-elle toujours sa "sœur de démence" ? L'Aveugle ignorait même quel place il avait dans les souvenirs de l'automnal, même s'il n'avait pas oublié, lui, son étrange pouvoir et son mystérieux masque.

Le chien-loup se sentait nauséeux. Tournant le dos aux deux femelles, il s'écarta légèrement pour aller s'asseoir. Sa tête lui tournait.

"La maladie revient te hanter, très cher !" ricana la voix mauvaise en lui. "Plague ne sort jamais sans elle !"

Mais ce n'était pas cela. L'Aveugle se sentait oppressé, sans qu'il ne sache pourquoi. Il voulut se relever, mais quelque chose à son cou le retint. Le chien-loup se secoua, sans comprendre, et il sentit que quelque chose enserrait son cou.

Ses yeux s'écarquillèrent.

-Non...dit-il. Non !

Autour de son cou, un collier de métal était enserré. L'étau était accroché à une chaine tendue qui l'empêchait de se relever.

Pris de panique, l'Aveugle commença à se débattre, allant jusqu'à se tordre le cou douloureusement pour se libérer de ses chaines. La sensation de déjà-vu lui était insoutenable, des souvenirs noirs lui revenaient en surface, l'oppressant.

-Non !! répéta-t-il, désespéré.

L'humiliation et la peur commencèrent à le rendre fou. Alors une présence se fit sentir, face à lui, et ses chaines furent violemment tirées en avant. L'Aveugle trébucha et s'écroula. Il releva la tête et sentit une main se poser sur son front. Une voix ancienne, une voix qu'il haïssait et craignait à la fois, résonna alors :

-Eh bien eh bien, 634...On ne reconnaît plus son maitre ?

Les oreilles de l'Aveugle se rabattirent en arrière tandis que sa gueule devenait extrêmement sèche. Une odeur d'humains flottait dans l'air, en même temps que les cliquètements affreusement familiers des chaines.
L'Aveugle comprit alors que Peur venait d'arriver.
Et que le passé accompagnait ses pas.




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Mer 6 Avr 2016 - 20:34


La peur n'est pas seulement un sentiment, 'est aussi un instinct.
Ft. L'Aveugle, Plague et Hurricane
Peur était immobile. Il observait ces spectres qu'il avait libérés afin de torturer mentalement ces loups. Un mouvement étira ses babines noires, étais-ce ce que ces êtres appelés sourire ? Probablement, cependant ce n'était nullement un sourire chaleureux, plutôt cruel voir même sadique. Oui car Peur prenait beaucoup de plaisir à faire apparaître les pires terreurs des loups, voir toute cette terreur habitée les visage l'excité, il voulait en voir plus, toujours plus sans que jamais cela s'arrête. D'ailleurs, trois autres proies attirèrent l'attention du faux loup. Il les observa tout les trois. Deux femelles et un mâle. En parlant du mâle, ce dernier avait des yeux vitreux, il était visiblement aveugle mais cela ne gênait nullement Peur, il avait tout prévu bien avant de faire venir les loups ici et de toute les façons il n'était pas sans ignorer que la peur n'était pas que visuelle.

« -Venez jouer avec moi mes chères victimes ! Amusez moi !»

Peur poussa ce qui ressemblait à un rire tandis que trois spectres s'échappèrent de lui et foncèrent sur les loups. Il avança sur le sol cendreux sans qu'aucun son ne s'échappe. Il approcha son museau de l'oreille de la louve aux teintes chocolat et lui murmura quelques mots tout en parlant assez fort pour que les deux autres entendent ses paroles.

« -Dit moi Hurricane....de quoi as tu si peur ? Je veux ressentir ta peur, ressent là car je la connais mais toi la connais tu ? » Il s'interrompit et observa les deux autres. « Eh vous mes chers amis, connaissez-vous votre peur ? Montrez moi comment vous y résister ! »
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Hurricane
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Ven 8 Avr 2016 - 11:31


Le Corbeau, La Brute, et L'Ouragan.
ft. Avy & Tata


Un souffle rauque s’échappait de sa gueule entrouverte, tandis qu’elle papillonnait des yeux, tentant tant bien que mal de rester consciente. Mais comment le pouvait-elle ? Comment ? L’origine d’une peur enfouie, qu’elle s’était obstinée à appeler «  Colère », dans le but de dissimuler aux yeux du monde, l’hideuse vérité. Elle ferma les yeux, en proie à une myriade de sentiments teintés du noir des plus obscurs. Ses pattes brunes s’enfonçaient  avec force dans la terre d’ébène, remuant quelques pousses  mortes et effritées. Elle était tendue, incapable de bouger, n’esquissant aucun geste face aux crampes qui l’assaillaient. La douleur, à ce moment là, n’était  qu’une lointaine sensation dans l’esprit tourmenté de la louve. Ses pensées n’étaient plus qu’un champ de bataille, jonchées de cadavres que l’on nommait Lucidité. Sans aucun remords, les forces ennemies clamaient leur victoire haut et fort, chuchotant pour certain, quelques phrases assassines, dans le but d’achever les derniers survivants. Dans le but d’achever Hurricane.

Dans ce fracas assourdissant, néanmoins, une seule expression se répétait, plus forte, plus haute que les autres. Elle perçait bien au de-là de la Tristesse, elle touchait un sentiment bien plus sensible chez l’estivale.  C’était quelque chose que peu de personnes ne pouvaient comprendre, d’ailleurs, personne ne le pouvait. Ce qui  pouvait n’être qu’un mauvais souvenir aux yeux des autres mortels, était pour l’Ouragan, bien plus que cela.

C’était l’Humiliation.

La peur d’être humiliée, la peur d’être jugée, la peur d’engendrer des sentiments négatifs à son égard, la peur d’être moquée, détestée, la peur d’être souillée, jusqu’au plus profond de son âme. C’était bien plus qu’une simple  phobie, cela allait au dessus de tout, elle en était malade, elle ne l’avait jamais voulu, mais elle avait emprunté une voie ou le retour en arrière était impossible. Elle s’était engouffrée  dans un minuscule chemin sombre, irrégulier et dénué de logique. Et à force de marcher sur la même route, elle en avait fini par adopter ses caractéristiques.

Pathétique, n’es-ce pas ? Et dire que l’origine de ce mal, de cette chose immonde qui  contribuait à nourrir l’Humiliation, n’était qu’une simple petite question rhétorique, quelque chose de minuscule, ridicule, mais terriblement tranchant aux yeux de la louve.

«  Une meurtrière qui avait peur de l’assassin, tellement ironique, n’est-ce pas ? »

Elle ouvrit les yeux, entrouvrit la gueule en poussant un hurlement muet. C’était une souffrance intérieure, qu’aucun guérisseur ne pouvait soigner. C’était un Mal  engendré par un autre Mal, et pour mettre fin à ce cycle, il fallait un Bien. Mais le problème, c’est que la vie de l’estivale n’était qu’un enchainement de sentiments noirs et négatifs, désormais décuplés par la présence de Peur. La seule note claire  qui apparaissait dans la partition défaillante de son existence, c’était Lui.


   Akiro. Il ne fallait pas qu’elle l’oublie, il fallait qu’elle s’en souvienne. Pour lui, il fallait qu’elle se relève, qu’elle chasse ses démons, juste le temps de survivre à ce cauchemar. Pour faire honneur à tout l’amour qu’il lui avait apporté et qu’il lui donnait toujours. Pour sa patience, pour avoir fait d’Hurricane son pilier sur qui laisser reposer son futur. Pour lui avoir fait confiance, car un rien, un rien pouvait la fissurer, la mettre en miette. Un rien et leur avenir explosait. Alors, au nom de son amour, de son esprit, de sa capacité à supporter la chose fragile qu’elle était, elle allait s’en sortir, avec de multiples blessures, certes, mais elle allait revenir sur Four Seasons, vivante, avec un amour toujours aussi grand, envers celui à qui elle devait son bonheur. Envers celui à qui elle allait dévouer toute sa vie.

Elle releva son visage blême, posant ses iris dépareillés sur la nouvelle arrivante. Maintenant ils étaient trois à s’être joint à cette fête macabre, désormais il n’y avait plus qu’à ouvrir les paris ; lequel d’entre eux  allait tomber en premier ?  A peine s’était elle posée la question qu’elle eut le droit  presque à une réponse immédiate.

Elle écoutait d’un air absent les dires de ce « crevard » d’Aveugle, qui d’après les bribes qu’elle retenait, devait surement faire référence  à l’assassinat de ses parents. Néanmoins, elle n’avait beau de pas vraiment l’écouter, ses dires lui arrachèrent tout de même un frisson. Quoi qu’il en soit, au point ou elle se trouvait, il lui était difficile de tomber encore plus bas…De toute façon, elle ne souhaitait pour rien au monde accélérer sa chute aux Enfers. S’il y avait bel et bien un fond, heureusement pour elle, elle ne l’avait pas encore atteint…

« Mais cela ne saurait tarder, très chère… », Avait chuchoté une voix vagabonde, subsistant encore dans le champ de bataille de ses pensées. Ses oreilles remuèrent doucement, tandis qu’avec empressement elle tournait ses prunelles dans tous les sens, tentant de localiser une éventuelle arrivée…

« Vous deux, je ne sais pas. Moi, je cherche certaines personnes.»

Elle venait d’entendre clairement la phrase de l’Aveugle. Brusquement, elle reprit conscience qu’elle n’était pas seule, du moins, il y avait cette louve au pelage immaculé et aux yeux écarlates, qui semblait  accorder disons…un peu plus d’importance à la situation de…de son ami ? Une expression dé dégout passa sur le visage d’Hurricane. Comment pouvait-elle entretenir, ne serait-ce que des rapports pacifiques avec cet individu ? Était-elle sa compagne ? Sa fille ? Un autre amuse-gueule ? L’Ouragan la fixa quelques instants avec un regard chargé d’incompréhension ainsi qu’une pointe de mépris.  Ce monstre…ne méritait même pas leur compagnie. Elle détourna le visage et passa un rapide cout de patte sur celui-ci, dans le but de faire partir le liquide collant, qui était ma foi, très désagréable. Puis elle secoua ses cheveux courts dans le but de dégager sa vue.

Désormais elle voyait tout et tenait sur ses pattes. L’effroi, la haine et  ce sentiment d’humiliation  étaient toujours aussi présents, néanmoins, elle avait réussi à les calmer pendant un laps de temps. Car elle-même savait, qu’il n’allait lui suffire d’un rien pour la faire replonger. C’était une triste vérité qu’elle avait appris encaisser –pour une fois- . Bien sûr, elle n’abandonnait jamais le combat, mais bien rare étaient les moments  ou elle arrivait à se sortir définitivement d’état comme celui-ci.

Et pour son plus grand malheur, ils n’allaient pas tarder à revenir toquer à la porte.

L’Aveugle venait de subitement se tordre de douleur et Hurricane n’avait rien réalisé. Enchainé à une chaîne métallique, son cou était enserré et visiblement, il peinait à respirer. Les poils de l’estivale se hérissèrent. Quelle était cette chose ? Elle resta figée de stupeur, les yeux grands ouverts  et les babines retroussées. La méfiance  et la stupéfaction hantaient ses prunelles bicolores mais elle ne bougeait pas d’un pouce. Après tout, toutes ces étranges choses ne tournaient qu’autour du chien gris et ne semblaient porter attention aux deux autres louves.
Le rythme cardiaque d’Hurricane ralentissait mais son poil restait dressé. Les cris de terreurs mêlés d’humiliation firent frémir les oreilles de l’estivale et un long frisson secoua son corps fatigué. Tandis qu’elle observait le spectacle, suivant avec une certaine curiosité l’étrange bipède qui s’approchait de l’Aveugle, elle se surprit à ressentir quelque chose qu’elle n’aurait jamais pensé être capable d’avoir.

Un sentiment de satisfaction envahissait la poitrine de l’Ouragan, sans qu’elle ne sache pourquoi. Étrangement, voir un monstre en agresser un autre lui réchauffait le cœur de manière inattendue. Ce n’était que justice après tout,  pour tout le mal qu’il lui avait fait, le voilà qui croulait face à sa peur et l’humiliation. Une lueur de contentement brillait dans les prunelles bleues et vertes de la Reine des papillons, se délectant avec un certain plaisir de la souffrance de son pire ennemi.  Elle décida de s’asseoir, oubliant le danger qui n’allait pas tarder à la menacer à son tour, profitant de chaque secondes ou elle voyait son ennemi à terre. Elle n’oublierait pas, elle n’oublierait jamais cette scène. Qu’il la fasse hurler avec ses moqueries, elle  pourra désormais en faire autant, avec ces Hommes  et ces chaînes.  Un sourire des plus cruels et des plus déments vint tordre ses babines, tandis qu’elle restait immobile, en silencieuse spectatrice  de la manifestation d’Hadès, sur cette pauvre petite âme qu’elle haïssait de tout son cœur. Un gloussement menaçait de sortir de sa gueule, heureusement, elle n’eut pas le temps d’émettre un seul son.  L’atmosphère venait de brusquement s’alourdir, le sourire d’Hurricane s’effaça aussitôt, laissant place à un visage surpris et paniqué.

L’air lourd peinait à s’engouffrer dans ses narines, elle commençait à suffoquer. Elle tourna ses yeux dépareillés sur l’Aveugle, dont les démons ne semblaient avoir été affectés, puis elle jeta un coup d’œil à la louve blanche, toute aussi surprise qu’elle. Du moins, il lui était difficile de déchiffrer son expression derrière son masque, alors ce n’était qu’une supposition.  La louve taupe se mit à cracher, elle n’arrivait plus à respirer…quelle était donc cette diablerie ?  Elle tentait tant bien que mal de se redresser, elle avait chaud, elle avait la nausée…elle avait l’impression de se retrouver dans le même état qu’elle était à son réveil.  Son sang se glaça. Cela ne voulait donc dire qu’une seule chose…..Peur était revenue.

« Venez jouer avec moi mes chères victimes ! Amusez moi !  » Tonna une voix venue d’outre-tombe.

Les yeux de la louve s’écarquillèrent si fort qu’en en voyait le blanc de ses yeux. Elle déglutissait difficilement, tandis qu’elle  entendait le combat refaire rage dans son esprit. Non, non, non ! Il ne fallait pas que cela recommence ! La paix, elle ne voulait que la paix ! La  Crainte reprenait les rênes de la bataille, ordonnant à ses sbires le massacre des derniers survivants de l’Espoir. Hurricane poussa un gémissement mêlé à un hurlement de terreur.  Elle s’écroula au sol, les crocs serrés, les pattes posées sur ses yeux, dans une position étrangement familière…Celle qu’elle avait toujours adoptée, face à la peur des gens, face à leurs regards…

« Dit moi Hurricane....de quoi as tu si peur ? Je veux ressentir ta peur, ressent là car je la connais mais toi la connais tu ? » Siffla une voix à ses oreilles. Mais il était si proche, si proche à ce moment là que s’en fut insoutenable pour Hurricane, qui se releva d’un bond, prête à fuir. Puis au moment ou elle ouvrit les yeux, elle se stoppa net.

La voix de Peur se perdant  dans les hurlements des deux autres lupins, Hurricane restait immobile, paralysée, traumatisée, brisée en deux face à la scène qui se déroulait devant ses yeux.

Une copie fidèle de l’Aveugle, remuant ses pattes dans les cadavres ouverts et percés de ses parents. Lorsqu’il vit Hurricane, il éclat d’un rire qui fit l’effet d’un poignard dans le corps de la louve. Ses yeux bleus vitreux la fixaient avec une méchanceté qui la fit tituber. Jamais, jamais elle n’avait connu pire que cela. Jamais. Tout comme ses géniteurs, elle allait finir trouée, mais pas par des pierres, mais par les Autres. Par ces ombres canines qui tournaient autour de  cette scène de crime, par ces silhouettes qui la fixaient avec mépris, qui la haïssaient, qui la détestaient, qui la jugeaient. Parce que c’était bien connu, l’Enfer, c’était Eux.

C’était les autres.



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L'Aveugle
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L'Aveugle
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Mar 10 Mai 2016 - 20:33



Le Corbeau, la Brute et l'Ouragan en balade dans les ténèbres
Avec Hurri et Plague
L'Aveugle était crispé au point d'entendre ses propres muscles grincer sous son pelage. Un rictus de haine retroussait ses babines et ses yeux brillaient d'une lueur terrifiante, mélange de fureur et de terreur - et seuls les dieux savent à quel point ce mélange est dangereux. L'odeur d'humain qui flottait dans l'air le faisait inconsciemment frémir, comme si son être tout entier lui ordonnait de fuir ce rappel brutal de son passé. Mais la chaine de fer qui lui enserrait le cou lui disait le contraire, et le contact de ce maudit collier l'empêchait de raisonner convenablement. L'angoisse que lui insufflait Peur se ressentait jusque dans ses pupilles dilatées.

-Tu es mort...souffla-t-il d'une voix étranglé. Je t'ai tué.

L'Aveugle haït immédiatement son ton geignard et le sentiment d'humiliation qui en découlait. Il se sentait jugé, et même si sa vie n'avait été qu'un jugement, il n'aimait pas cela.

Pas du tout.

-Je ne t'ai jamais quitté, 634 ! répliqua l'humain d'un ton satisfait. J'ai toujours été là, dans un coin de ta tête. Tu es toujours sous mes ordres, tu n'as jamais cessé de l'être.

-J'ai senti ton sang dans ma gueule ! persiffla l'Aveugle, cédant à ses sentiments. Je t'ai écouté lâcher ton dernier soupir en me suppliant de t'épargner ! Tu es mort ! Tu...

Le coup de botte qu'il se prit dans le museau l'envoya valser, étourdi. Même si le coup ne le blessa pas, il ressentit concrètement la douleur.

-Rappelle toi ta place, 634 ! lâcha froidement le scientifique. Je suis ton maitre, pas un de tes vulgaires semblables !

Le chien-loup frémit. Il détestait ce nombre, il détestait ce qu'il représentait.

Il détestait cet homme.

L'alpha en blanc s'approcha de lui et s'accroupit à ses côtés. La chaine qu'il tenait dans sa main tintait doucement mais douloureusement à l'oreille de l'estival.

-Regarde-toi. Tu aurais pu être le combattant parfait. Tu aurais pu faire plier les chiens les plus féroces, les loups les plus sournois. Mais tu n'es rien d'autre qu'un vieil hybride couvert de cicatrices. Tu es un échec.

Chaque mot frappait le cœur de l'Aveugle avec une violence inouïe. Ces paroles étaient celles que prononçaient sans cesse la voix mauvaise au creux de son esprit, celle qu'il ne parvenait pas à faire taire, celle qui le faisait tuer, détruire et torturer.

L'humain attrapa son museau de sa main empestant l'odeur des hommes et serrant d'une poigne puissante il le contraignit à regarder quelque chose que l'Aveugle ne pouvait pas voir. Le chien-loup se sentait comme un louveteau d'autrefois, faible et soumis, sans espoirs de liberté, et son esprit s'embrumait sous le désespoir, voilant sa raison, appelant sa démence.

La voix de l'homme lui parvint presqu'étouffée devant cet amas de sentiments négatifs :

-Tiens ! Même Peur se moque de toi. Il préfère s'occuper de cette ridicule hybride qui se moque de toi plutôt que de te parler. C'est pathétique. Tu es un rebus, l'Aveugle. C'est ainsi que l'on t'appelle désormais, n'est-ce pas ? Pauvre petite chose, tu n'as même pas droit à un prénom.

L'Aveugle n'y tint plus et remua brutalement la tête pour se libérer de la poigne de l'humain. Ses crocs se refermèrent dans le vide, tentant de faire souffrir son agresseur autant que celui-ci l'avait fait souffrir.

"Je t'ai tué une fois...Je me ferais une joie de recommencer..." gronda-t-il intérieurement.

Il ignorait ce que Peur disait à l'hybride, mais il entendit un prénom. Hurricane. Ainsi s'appelait celle dont l'Aveugle avait tué les parents. Il ne lui avait jamais demandé, il ne s'en était jamais soucié. Mais comme les autres, elle méritait de mourir pour avoir assisté au spectacle de sa déchéance.
Comme l'humain avant elle.

L'Aveugle savait qu'Hurricane le haïssait, et il le méritait. Il n'était que le poignard acéré de la haine, il n'était que son instrument. Toute sa vie, il n'avait fait qu'haïr et être haï, et en ce sombre jour, ce sentiment le rattrapait et l'emprisonnait dans un étau meurtrier. Prisonnier de sa chaine qui lui meurtrissait le cou, il secoua la tête à nouveau, entre rage et désespoir, et lâcha d'une voix mille fois plus jeune :

-Tu as tort. Je ne suis pas un échec. Je suis craint.

L'Aveugle put sentir le poids du regard de son bourreau sur son poil, il put sentir la brûlure de son mépris et la glace de sa colère, et ses mâchoires se contractèrent malgré lui.

-C'est facile d'être craint. Cela l'est moins de le rester.


Il lui attrapa violemment l'oreille et l'approcha de sa bouche pour chuchoter :

-Regarde-moi par exemple. Tu m'as déjà tué, et pourtant, tu me crains comme au premier jour.

Devant le frisson parcourant l'estival, l'humain eut un rire mauvais, et une nouvelle fois l'Aveugle reconnut son propre rire. L'humain se releva et le chien-loup put sentir la satisfaction dans sa voix :

-Mais peut-être as-tu raison finalement. Peut-être es-tu toujours craint. Apparemment, l'hybride là-bas a peur de toi.

Interloqué, l'Aveugle tendit ses sens dans la direction d'Hurricane et il entendit une voix qui lui était familière.

C'était sa propre voix.

Ainsi, Hurricane le craignait au point que Peur fasse apparaître une copie conforme de l'Aveugle pour la terrifier ? L'estival ignorait quoi ressentir. Il aurait peut-être dû être satisfait, ou attristé, mais sa propre peur balayait ces sentiments.

-Tue-la.

Stupéfait, l'Aveugle releva la tête vers son maitre et le fixa avec incompréhension. Il entendit un sifflement tandis que quelque chose fouettait l'air pour aller claquer à son museau. Immédiatement, une sensation de brûlure se répandit sur sa peau et l'Aveugle grogna de douleur. Il connaissait cette sensation. Il eut un mouvement de recul mais la chaine le retint.

-Qu'attends-tu ? Va la tuer, c'est un ordre. Prouve-moi que tu n'es pas juste la loque que j'ai face à moi.

Et avec un sourire dans la voix, l'humain ajouta :

-Sois un bon chien, 634.

L'Aveugle sentit quelque chose au creux de sa poitrine. Surpris, il sentit sa peur se dissiper d'un coup et quelque chose d'ardent envahit son cœur. Il se releva, fixant de son regard aveugle Hurricane, puis passa sur ses babines sa langue d'un geste rapide, cherchant à identifier ce sentiment.
Quelque chose saignait en lui, et il ne comprenait pas quoi.

La peur rend fou.

Mais l'Aveugle l'était déjà, et son regard soudain voilé par la démence que la peur avait engendrée semblait souligner ce point.

Sans se rendre compte que sa chaine avait disparu, il s'avança d'un pas prédateur vers Hurricane. Elle avait peur de lui ? Elle allait être servie. En son for intérieur, l'estival s'hurlait de ne pas obéir, de ne pas céder à ses propres sentiments, de se retourner et de faire face à son bourreau, comme il l'avait fait autrefois.

Mais le cauchemar de Peur était d'autant subtil qu'il n'était pas qu'un spectre d'angoisse...

...Mais également un espoir passé : l'espoir de ne pas décevoir.

Et comme il était plus facile de jeter au visage des autres leurs peurs plutôt que d'affronter les siennes, alors l'Aveugle se jeta droit dans le piège de Peur.

Et ce piège s'appelait Hurricane.




© codé par Michouille


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