Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

C’était l’une des rares fois que la petite était seule lors de sa tournée. À vrai dire, elle était toujours accompagnée, qu’elle soit dans son rôle d’apprentie ou non. Partout où elle allait, on la surveillait tout le temps, comme si elle était une perle rare que l’on veut garder précieusement. Ses cristaux avaient une certaine valeur, oui, mais pas au point d’avoir une surveillance en tout temps. Elea tolérait la plupart du temps la surveillance, à un moment donné un s’y habitue, mais ne la comprenait pas toujours. Ce n’est pas comme si elle était la fille d’Akisa ou quelque chose du genre. Elle était une simple louve dont les parents avaient abandonné à la naissance. Une simple apprentie. Bref, ce moment de liberté lui plaisait bien.

Elea avait récolté sur son passage, quelques racines d’arbustes se situant près de la limite des territoires estivaux qui avaient une particularité bien spéciale en guérison. Faciles à identifier par leur teinte rosée, les racines permettaient de soulager les douleurs musculaires. Elle les avait emballés dans une grande feuille qu’elle tenu de ses crocs. C’est en prenant un détour pour explorer davantage son territoire, qu’elle arriva à la plage, un lieu splendide autant en été qu’en hiver qu’elle n’avait jamais vu avant. Après plusieurs mois sur les terres, l’apprentie n’avait pas eu la chance d’explorer cet endroit magnifique.

Une odeur salée flottait dans l’air et le son des vagues la berçait doucement. En regardant ce paysage sublime, Elea ne put s’empêcher de sourire et fermer les yeux. Elle se laissa bercer doucement.

- Tu veux te battre c’est ça hein?! Je te préviens je me laisserai pas faire !!!

La louve violète ouvrit les yeux et détourna le regard vers la voix. Non loin d’elle se trouvait un loup. Enfin, il semblait bien être un loup. La petite s’approcha lentement du mâle en reniflant l’air, il n’était pas estival ce canidé. Il s’attaquait au sable comme il le pouvait : un coup de patte par-ci, un coup de patte par là. Il créait un nuage de sable autour de lui à force de faire virevolter les minuscules grains dans les airs. Un sourire apparu au visage de l’estivale, c’était la première fois qu’elle voyait quelqu’un d’aussi fâché contre le sol. Lentement, mais doucement, elle se glissa proche du mâle pour l’observer de plus près.

Son pelage brun était constitué de certaines rayures plus foncées tandis que son corps était assez long et fin. Une longue queue, probablement la plus longue qu’Elea n’avait jamais vue de son existence. Quant à sa tête, elle était décorée d’une paire de cornes blanches ainsi que de longues oreilles. Il y en avait beaucoup plus de spéciaux chez ce mâle comme les piques sur son dos et des écailles sur certaines parties de son corps. La petite l’observa s’énerver durant quelques secondes jusqu’au moment où il se retourna d’un vif mouvement vers Elea et tomba nez à nez avec celui-ci. Assez surprise, l’estivale se recula en trébuchant tandis que le mâle bascula au sol. Elle resta dans cette position, immobile.

- Je… Heu…. Heu… Bonjour…

L’apprentie guérisseuse avait échappé son petit balluchon et ses racines colorées contre le sol. Son regard ne cessait de quitter des yeux le mâle dont l’allure physique l’intriguait. C’était la toute première fois qu’elle voyait un être ainsi. Elle ne fut pas craintive face à cela et contrairement à d’autres, elle en était assez fascinée. Travaillant dans la santé, toutes ses anormalités chez certains canidés l’intriguaient énormément.

– Heu… Bonjour…

Laissa s’échapper la petite. Elea n’avait aucune connaissance en combat. Même si elle avait eu l’intention de chasser l’inconnu, elle n’y serait pas parvenue du tout. Elle se serait probablement même autoblessée au final. Ne sachant pas trop comment réagir, elle laissa échapper quelques mots qui lui passaient par la tête.

- Le sable te fait mal?

À voir comment il s’était débattu auparavant, il devait avoir quelques techniques de combat. Elea ne le quitta pas des yeux et resta contre le sol à quelques pats de lui.

Toujours sans réponse, Elea ne cessait de fixer le drôle de canidé des yeux. Ses caractéristiques physiques étaient assez impressionnantes et uniques. Celui secoua la tête en faisant aller ses longues oreilles. Comme la plupart des loups qu’elle rencontrait, ils avaient tendance à porter un intérêt aux pierres d’Elea en s’y approchant. Au même moment, la jeune estivale fit quelques pas dans sa direction pour prendre le temps de découvrir les écailles sur les pattes de l’inconnu. Pendant un instant, les deux êtres prirent le temps de s’analyser jusqu’à ce que le mâle pose sa patte contre les cristaux d’Elea.

- C’est beauuu…

Rapidement, la jeune femelle se dégagea rapidement, c’était instinctif de garder ses pierres en sécurité. Le canidé sursauta face à sa réaction, puis baissa les oreilles. Il venait probablement de se rendre compte de ses actes. Se faire approcher n’était pas quelque chose qui dérangeait Elea à l’habitude. Or, lorsqu’il s’agissait de ses cristaux, elle leur portait une attention particulière et ce, peu importe en présence de qui. La petite ne souhaitait pas se les faire voler. Après tout, leur croissance était assez lente et elle n’en porte que quelques-uns à la fois.

- Pardon ! J’voulais pas…. enfin c’est que… c’est attirant vos truc lumineux là.

Un léger sourire se dessina sur ses lèvres tandis que sa queue s’agita tranquillement. L’apprentie le regardait sans comprendre ce changement de réaction soudain. Il ne semblait pas avoir été marqué face à la réaction d’Elea qui elle, préféra rester silencieuse le temps qu’il prenne parole.

- Tu parles !!! Il a voulu m’étouffer !!! Et puis ce n’est pas bon! Ça tu peux me croire ! Il a mérité les coups que je lui ai donnés ! Attends ! T’es sur que c’est du sable il est si blanc pourtant ! Et puis cette eau-là fit il en tendant la patte chui sûre elle est contaminée aussi !

Ses oreilles se dressèrent suite à ses remarques. Elle ne put s’empêcher de sourire bêtement en lui donnant son avis.

- Ah oui, oui! Je suis presque certaine qu’il s’agit de sable. On m’en a parlé assez souvent et en plus, il y en a un peu à la cascade, près de chez moi!

Elle prit une courte pause en ravalant sa salive. Et quant à cette eau.. Il était vrai qu’elle portait une odeur étrange qui donnait à Elea, un petit haut de cœur.

- Et pour cette eau? Ah bah ça oui, je te crois! Tu as reniflé son odeur? Ça empeste dans mes narines!! C’est la première fois que je sens quelque chose d’aussi bizarre! Je me demande bien d’où elle vient, cette odeur dérangeante..

L’estivale plissa des yeux et tenta de faire fuir l’odeur de son nez en expirant de l’air, mais résulta à éternuer. L’odeur des débris marins s’était imprégnée dans se parois nasales, pas moyens de s’en débarrasser. D’un grand souffle, le mal continua en ricanant.

- Mais moi je connais quelque chose de meilleur ! Tu veux voir ?

La petite estivale s’empressa d’agiter la tête en signe d’approbation. Ce mâle piquait la curiosité d’Elea. Il était rigolo de se battre avec du sable et en plus, il partageait les mêmes avis.

- Quoi, quoi?

S’empressa-t-elle d’ajouter, les prunelles scintillantes.