Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Ok mec tu sais me dire l'heure mais tu ne sais pas pourquoi tu sais la lire. Eh bah dis donc, on est bien parti.

Le soleil emportait ses rayons derrière une masse de nuages gris orageux. Le vent se levait doucement tandis que le ciel abandonnait sa couleur bleu terne pour virer au gris anthracite. Dans cette atmosphère chargée d’ozone, une masse rousse progressait comme si de rien était. Ses larges pattes aux extrémités noires le faisaient avancer d’une démarche puissante. On lui avait dit qu’ici, il y a bien longtemps avant sa naissance, s’était produit un combat d’une rare violence. Mais il n’avait pas été poussé par une curiosité malsaine ni quoi que ce soit.  Il n’était pas venu pour chercher les dernières vestiges que la guerre aurait pu laisser, non, le canin se fichait bien de cela.  Il était venu car en vérité, il avait soif d’aventure et de nouveaux lieux à découvrir. Non, je plaisantais. En vrai, c’est parce que Daeron se faisait royalement chier. L’hyperactif  s’était occupé de toute ses tâches en un temps record, si bien qu’il se retrouvait désormais avec un temps libre si long qu’il n’en savait que faire. Il s’était bien évidemment proposé pour remplacer ses camardes qui seraient éventuellement trop fatigués pour exécuter telle ou telle tâche, mais bien sûr, ils avaient refusés.  Puis les enfants, n‘en parlons pas !  Avec la séance qu’il leur avait fait subir hier, il n’était pas prêt de les revoir avant la soirée, tant i les avait fait travailler.

Daeron  lâcha un long soupire qui trahissait une solitude profonde. S’il avait des amis…il ne serait pas là en train de ratisser tout Four Seasons. C’était si pathétique ! Il n’avait pas de vie sociale. Cela faisait déjà une traite qu’il n’avait pas utilisé ses flammes. Il se consacrait plus à son premier pouvoir, celui qu’il avait hérité de la branche paternel.  Tous les jours, il s’entrainait, inventant toujours plus de fusions d’animaux. Mais sa vie était si monotone…Certes, il était devenu Bêta, il conseillait son Alpha, il en était très content, mais il lui manquait des présences qu’il peinait  à trouver.  Autrefois, il était toujours entouré d’une bande de copains et de filles qui le suivait aveuglement. Mais depuis qu’il avait arrêté de faire les quatre cent coups et s’était montré plus sérieux, tout le monde l’avait lâché. D’ailleurs, même sa propre famille semblait avoir laissé tomber l’affaire avec lui. Daeron eut un petit sourire amer. Mystics et Nennvial devaient penser dans leur tombe «  Ah mais quel cas désespéré on a pondu là !  » .Finalement, le mâle roux commençait à comprendre le choix de son frère. Le loup beige n’a peut être pas eu la vie rose vers les premiers mois de sa vie, mais désormais, il devait être surement loin de Four Seasons, entouré de gens qui l’ont accepté lui et son dragon. Raaaah, quel imbécile il était ! Finalement, il n’aurait jamais du engueuler son frère comme du poisson pourri. Il aurait peut être dû même le suivre. Ou du moins, l’encourager dans sa décision. Peut être qu’alors ils ne se seraient pas perdus de vue.

Daeron se mordit la lèvre. De toute façon, c’était trop tard. Ce qui était dit était dit, il ne pouvait pas retourner en arrière. Il devrait vivre avec. Il lui restait encore ses sœurs…Bien qu’il entretenait toujours de bons rapports avec Meldy, il voyait bien que celle-ci commençait doucement à l’exclure de sa vie. Et ça lui faisait mal, mais il n’avait d’autres choix que de l’accepter. La mort de leurs parents avait provoqué une énorme explosion, séparant un peu plus chaque membre de la fratrie. Diane et lui ne se parlaient même plus  depuis qu’ils avaient découvert le cadavre de Nennvial.  En se voyant, ils se rappelaient douloureusement à l’un et à l’autre l’horrible découverte qu’ils avaient faite lors de leur dernière escapade.

Le Bêta souffla un bon coup lorsque ses pattes foulèrent le sol rocheux. Il fallait qu’il tourne la page et ce, définitivement…Il ne pouvait pas passer le reste de son existence à regretter ses actes. Il inspira un bon coup, prêt à commencer son exploration lorsque quelque chose lui titilla le museau. L’automnal sentit son poil se hérisser. Il n’arrivait pas à identifier l’odeur, c’était un mélange des quatre Clans, probablement un Solitaire…. Bien qu’ils fussent tous deux en lieu neutre, on lui avait toujours conseillé de chasser ce genre de lupin lorsqu’on en avait la possibilité. Aujourd’hui, ils étaient deux et seuls sur le territoire. Daeron sentait l’odeur de mâle qui émanait de l’individu. Mais ça ne l’inquiétait pas. Les Solitaires ont généralement du mal à se nourrir, l’automnal savait qu’il était indéniablement plus fort que lui physiquement. Il était en meilleur santé, il mangeait à sa faim….Il n’aura pas de mal à le chasser.

Le rouquin hérissa le poil pour se montrer imposant. Il  ne voulait pas blesser l’autre mâle. Il voulait juste lui faire comprendre qu’il devait partir. Et pour cela, il fallait qu’il adopte une attitude qui puisse forcer le respect. Il se ramassa sur lui-même, énorme boule rousse qu’il était il se faufilait avec l’agilité d’un serpent  entre les rochers. Il aperçut alors l’individu, caché dans l’ombre du ciel qui s’obscurcissait. Ni une, ni deux, il se propulsa avec force avant de retomber lourdement sur le mâle. D’un coup de reins, il le fit basculer sur le dos et lui appuya fortement les épaules contre le sol. Daeron  le retenait comme un lapin entre les filets d’un chasseur, cependant il restait silencieux, comme il l’avait dit,  il ne cherchait pas le combat.
L’autre avait sa tête enfoncée dans l’épaisse fourrure rousse du Bêta. On apercevait quelques mèches de cheveux beiges aux pointes brunes qui ressortaient. Le jeune automnal fronça les sourcils….Ces cheveux lui étaient familiers…. Se pourrait-il que… ?

- Da....Daeron c'est toi ?

Non, c’est le Père Noël.  Il écarquilla les yeux. Comment ce solitaire connaissait-il son nom ? C’était quoi ce bordel ? Le rouquin resserra sa prise sur les épaules du mâle. Il était troublé. Ce ne pouvait pas être lui….Ce fut lorsque son regard croisa celui du mâle qu’il sut de suite à qui il avait à faire. Il n’en croyait pas ses yeux et visiblement, l’autre non plus. Le solitaire avait enfin pu libérer son visage de l’amas de poils roux de son frère. Il fixait d’un air incrédule le visage de Daeron.

Le rouquin relâcha toute la tension dans ses muscles et laissa le mâle beige se relever. C’était Legolas. Par tous les Dieux…. Le destin aimait vraiment se foutre de sa gueule en ce moment .Il se mit à détailler son frangin. Il voulait se souvenir de lui, de chaque détail. Cela faisait si longtemps…beaucoup trop longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus.  Il avait encore du mal à croire que c’était son frère qu’il avait en face. Daeron secoua la tête en essayant de reprendre ses esprits. Il s’avança près de Legolas, tirant sur ses cheveux, examinant son collier pour vérifier que c’était bien lui. Il sentit son cœur se gonfler d’une joie qu’il refusait d’admettre, mais ses yeux parlaient pour lui. Il retrouvait enfin son frangin. Il se mordit la lèvre pour l’empêcher de trembler, c’était l’émotion qui lui serrait la gorge. Malgré cela, il réussit à articuler difficilement :

- Oui, c’est moi.

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