Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !
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Four seasons
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"Les Monstres véritables ne ressemblent pas à des monstres." [PV Rage]
L'Aveugle
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Sam 16 Jan 2016 - 18:08
Les monstres véritables ne ressemblent pas à des monstres.
PV Rage
Un vent humide soufflait ici. Les innombrables ronces s'agitaient sous son souffle violent, et leur son rêche semblait être un sifflement de colère.
L'Aveugle renifla l'entrée du labyrinthe sans même savoir que s'en était un. Ou plutôt, si, il le savait, mais il ne s'en préoccupait pas. Pour lui, il ne sentait qu'un amas de ronce et d'herbes folles, rien de bien terrible. Après tout, il faut avoir un sens de l'orientation pour le perdre, ou bien des repères, et l'Aveugle n'avait ni l'un ni l'autre. S'égarer ne l'l'inquiétait guère, lui, il était venu pour le combat. On racontait en Eté qu'un monstre vivait ici et terrifiait les égarés, et que ses hurlements pouvaient parfois être entendus. L'Aveugle se demandait si c'était vrai, et mieux encore, s'il pouvait l'affronter. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas livré un vrai combat. "S'il n'y a pas de monstres, peut-être quelques veilleurs de l'Automne auront la bonté de se montrer. Ca sera moins excitant, mais baste ! Tous les sangs se valent."
L'Aveugle eut un sourire froid. Ses yeux voilés brillèrent d'une lueur belliqueuse qui s'éteignit tandis qu'il jurait en son for intérieur. "Je suis trop imprudent, je vais finir par y laisser des plumes. Maudits soient ma démence et mon goût pour la violence, mais je meurs d'envie de tuer. Un jour, c'est cette envie qui à son tour me prendre la vie."
L'Aveugle se redressa et s'ébroua pour chasser de ses pensées ces bribes de regrets. Il se faisait vieux. Quel âge avait-il présent ? Il se donnait 50 ans humains, mais cette manière de réfléchir appartenait aux bipèdes. Quand il était jeune, jamais il n'avait eu de remords ou de songes à l'égard de ses meurtres. A l'époque, il ne jurait que sur les entrailles de ses adversaires réchauffant son âme glacée, mais à présent, il perdait la fougue d'antan. Il n'aimait pas ça.
Il avait besoin de combattre.
Le vent passa sur son pelage, murmurant d'incompréhensibles paroles. L'Aveugle, retrouvant sa détermination, s'engouffra dans le labyrinthe. Une plainte lointaine lui parvint, hésitant entre le hululement du vent ou le hurlement d'un loup. Le chien-loup releva la tête et huma l'air. Une flagrance étrange remonta jusqu'à lui tandis qu'il circulait entre les buissons épineux : une odeur de pourriture.
L'Aveugle s'applatit au sol, prenant une position de chasse. D'un pas léger et silencieux, il se dirigea vers la source de l'odeur. La pourriture...Etait-ce l'odeur du monstre ? L'excitation fit reprendre à l'Aveugle sa soif de combat. Il s'avança, silencieux comme une ombre...
...Puis une odeur de loup se distingua à travers celle de pourriture. L'odeur d'un printanier, pour être exact.
L'Aveugle se figea, et la déception laissa progressivement place à l'agacement dans ses yeux. Il montra les dents et se redressa.
"Quelle chance y avait-il qu'un printanier et un estival se retrouvent dans le même labyrinthe, en même temps, en Automne...?" siffla-t-il entre ses dents.
Le loup à l'odeur de pourriture était tout proche, aussi l'Aveugle lâcha d'une voix glaciale.
-Un printanier ici ? Eh bien, moi qui chassais le monstre, peut-être suis-je tombé sur une autre proie finalement...
Il ignorait s'il cherchait à provoquer son interlocuteur, ou juste à le faire fuir, mais il était sûr d'une chose :
Il avait attiré son attention.
Rage
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Dim 17 Jan 2016 - 20:52
Les Monstres véritables ne ressemblent pas à des monstres
Rage & L'Aveugle
L'Automne. Revenir en ces lieux fit remonter une foule de souvenirs chez Rage, dont il savait pas trop quoi faire. C'était comme... une espèce de nostalgie bizarre, mêlée à... des regrets ? Regrettait-il vraiment de pas avoir filé en automne ? Avec le recul, nan, pas vraiment. C'est vrai qu'il avait un p'tit coup d'cœur pour cette saison, mais au final, contre toutes attentes, y s'plaisait bien au printemps. Pire ! Il commençait même à s'y sentir comme chez lui. Signe qu'il devenait vraiment un vieux gâteaux, songea le soldat retraité en secouant la tête. Un léger soupir, et il leva son postérieur, agitant sa longue queue aux poils emmêlés et couverts de boue. On y trouvait sûrement quelques feuilles au passage, vu qu'ici c'tait pas c'qu'y manquait... mais bon, le vert se souciait de son apparence comme d'une fleur, il était pas fait pour faire joli. En revanche, il maudissait régulièrement le ciel de l'avoir doté d'une queue aussi énorme et touffue, des fois ça lui pesait - au sens propre et figuré - vraiment de la trimballer partout dans son sillage, en particulier quand elle était tremp' et remplie de merdes.
Bon, qu'il passe dix minutes à tergiverser sur sa queue, c'est qu'il était vraiment gâteux là, non ? Bordel. Histoire de se remettre les idées en place, le printanier reprit sa route dans le labyrinthe. Il aimait bien cet endroit, abandonné, plein de ronces et d'herbes sauvages, l'ambiance était sympathique ! C'était l'idéal pour une promenade de santé, à moins qu'il ne tombe à nouveau sur cette tapette d'automnal qu'il avait croisé la dernière fois ; dans ce cas, ça deviendrait un calvaire. Plus jamais le Bêta n'aurait la patience de soutenir un regard si dégoulinant d'amour, s'il revoyait ce morveux, il lui crèverait les yeux dès le départ. Puis il le ferait pourrir lentement, jusqu'à ce que sa chair et ses muscles tombent en lambeaux, laissant son squelette à nu. Perspective ô combien charmante !
Tout le temps que le printanier prit pour errer à droite à gauche entre les haies, il ne croisa personne. C'était vraiment tranquille comme promenade... Limite trop. Depuis combien de temps ne s'était-il pas bougé ? Mais genre, vraiment bougé ? C'était bien mignon d'entraîner les pioupious et d'accompagner son Alpha de chef, mais au final, il avait la très désagréable sensation de s'encroûter... Les poils blancs - plus blancs que la normale - qui apparaissaient au dessus de ses yeux et autour de ses babines ne lui plaisaient pas du tout. En étant plus soldat, c'était comme s'il avait perdu une part de lui-même, de son identité... Merde, le combat ç'avait été sa vie quand même !! Le changement, la routine, ça avait ses bons côtés, mais il sentait un manque persistant depuis quelques temps. Il fallait qu'il bouge.
V'là p'tête la raison profonde de sa venue en automne. En hiver, on se pelait, en été, y'avait trop d'sable... Alors qu'ici, il se sentait un peu en harmonie avec la nature pourrissante et l'humus. C'était un lieu idéal pour rencontrer des gens et leur taper dessus. Avec un nouveau soupir, Rage posa ses fesses dans un coin, à un embranchement en croix. Si ça continuait comme ça, il serait bientôt sénile et plus bon qu'à baver et s'pisser dessus. Il devait reprendre les choses en pattes. Trouver un nouveau piment à son existence. Des gosses, peut-être ? C'est bien chiant et remuant, mais au moins ça bouge. Ou bien...
« Un printanier ici ? Eh bien, moi qui chassais le monstre, peut-être suis-je tombé sur une autre proie finalement... »
En un instant, les sens endormis du soldat reprirent du service, et ses yeux dorés se plissèrent. Eh quoi, il était tellement dans l'pâté qu'il avait même pas perçu l'arrivée d'un intrus ? Pitoyable, y'avait pas d'autre mot. Une colère sourde d'être ainsi raillé monta dans les entrailles du vert, mais ce fut un sourire âpre qui vint tirailler ses babines balafrées. Chouette, il venait peut-être de tomber sur quelqu'un qui allait lui redonner le pep's. Il allait pouvoir se défouler... Sa voix d'outre-tombe, rauque à souhait, vint couper le silence qui s'était installé pendant quelques secondes, tandis qu'il se redressait en position debout, s'ébrouant au passage.
« Tiens donc, c'plutôt amusant, jamais d'ma vie on m'avait considéré comme une proie... »
Fallait d'ailleurs être sacrément couillu pour le considérer comme tel en face de lui - même s'il pouvait pas encore voir la bobine de son adversaire. Il n'avait aucune idée de son appartenance, et il s'en foutait royalement. Il en fallait pas plus que ces quelques mots pour engager un duel, et pour lui c'tait tout c'qui comptait. Dressé sur ses immenses pattes, Rage se déplaça de quelques pas, histoire de voir à quoi ressemblait sa future cible. Il dut se décaler pour être en face d'un des couloirs de végétaux avant de discerner la silhouette du malotru. Un éclat d'excitation passa dans ses prunelles dorées. Oh, il avait pas affaire à une crevette, voilà qui était intéressant... Si le loup en face était à vue d'nez un peu plus petit que lui, il compensait avec sa carrure assez large. Ce qui rappela au vert que lui avait dû perdre pas mal en masse musculaire et en réflexes, avec tout ce temps passé à jouer les nounous. Tant pis, un bon moment de lutte valait bien quelques nouvelles cicatrices, il était pas à ça près...
« Mais si t'es motivé, surtout te gêne pas, j'vais t'apprendre comment on chasse le printanier. »
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Lun 18 Jan 2016 - 17:19
Les monstres véritables ne ressemblent pas à des monstres.
PV Rage
Alors que l'Aveugle se demandait si l'autre était sourd, une voix très rauque, très profonde, lui répondit d'un ton si froid qu'on aurait pu le confondre avec du mépris :
-Tiens donc, c'plutôt amusant, jamais d'ma vie on m'avait considéré comme une proie...
L'Aveugle arqua un sourcil à cette voix. Il entendit l'autre se redresser puis avancer, mais n'eut aucune réaction apparente. Il détecta une démarche lourde mais assurée, commun à un grand loup habitué à sa propre force. Un guerrier ? Probablement un vétéran dans ce cas, vu l'intonation de sa voix qui confirmait un âge avancé. L'Aveugle trouvait sa façon de s'exprimer peu gracieuse, voire désagréable, mais il appréciait cette franchise discrète dans ses paroles. On sentait là un loup plus habitué à user de la force que des mots, et ça lui plaisait. II avait devant lui un adversaire, quelqu'un qui ne rechignerait pas au combat.
L'autre, inconscient de l'examen silencieux de l'Aveugle, continua d'une voix empreinte d'un défis menaçant :
-Mais si t'es motivé, surtout te gêne pas, j'vais t'apprendre comment on chasse le printanier.
L'Aveugle eut cette fois une réaction. A son tour il s'avança afin de se dresser face au printanier. Celui-ci lui semblait bien bâti, tout en muscles et en tendons, légèrement plus grand que le chien-loup, mais pour ce dernier point, rien n'était moins sûr pour un aveugle.
L'estival eut un sourire carnassier.
-Il est vrai que je suis un piètre chasseur, et je ne refuse jamais une leçon en la matière. Néanmoins, je doute que tu sois un bon professeur : ton odeur détournerait toutes proies des environs.
L'Aveugle plissa les yeux et se lécha nonchalamment les babines. Il se demanda si le printanier faisait partie de ces loups-là dont le sang était empoisonné. Ce serait alors un problème, mais le chien-loup possédait quelques connaissances utiles en la matière. Il se souvenait de cette louve affreusement enfiévrée, ou de ce jeune au sang de mercure. Si dans le deuxième cas il avait usé de prudence, ce n'était pas le cas du premier, et il avait failli y laisser la peau. Cela-dit, il se souvenait s'être bien diverti, et ce grand loup devant lui risquait de s'avérer bien plus divertissant.
Et dangereux, évidemment. Mais sans danger, il n'aurait pas été question d'un adversaire mais d'une proie, et même si l'Aveugle avait insinué le contraire, i savait pertinemment qu'il n'avait pas affaire à un simple loup errant.
Songeant que cogiter sur un problème encore inconnu n'avait pas encore grand intérêt, il ajouta d'un ton ironique :
-On raconte qu'un monstre rôde dans les environs. J'ose espérer que ce n'est pas toi. Je n'ai encore jamais goûté à la chair d'un monstre, alors que celle de loup m'est commune. Enfin ! Tous les sangs se valent, je pense que je ne t'apprend rien.
Il sourit plus grandement.
-Cela dit, je ne supporte plus de croiser de jeunes freluquets âgé de quelques lunes. Cela faisait longtemps que je n'avais pas croisé un apparent vétéran, comme toi, et je me dis que tu vaudras bien un monstre ou deux, qu'en penses-tu ?
Si l'Aveugle avait bien un défaut, c'est qu'il était joueur. Il aimait se jouer de ses proies, de ses victimes, de ses adversaires, aussi bien verbalement que sanguinairement. En vérité, il n'aimait même pas tuer, et lorsqu'il achevait un être, ce n'était que par une incompréhensible miséricorde, ou par un curieux ennui.
Enfin, ça c'était avant. Quand il était plus jeune, et qu'il n'avait pas ces furieux remords qui l'assaillaient parfois. Mais maintenant qu'un véritable adversaire s'offrait à lui, l'air aussi belliqueux que l'Aveugle l'était, la fougue d'antan semblait bien être réapparue.
Et l'Aveugle pouvait même entendre une voix mauvaise ricaner au fond de sa tête.
Ses pensées n'avaient durées que quelques secondes, mais déjà l'Aveugle avait pris une position plus apte à réagir en cas d'attaque.
Belliqueux, insolent, certes.
Mais pas imprudent.
Kuma
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Mer 2 Mar 2016 - 10:56
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Rage
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Sam 5 Mar 2016 - 23:14
Les Monstres véritables ne ressemblent pas à des monstres
Rage & L'Aveugle
Le loup d'en face fit quelques pas, et s'avança à la vue du printanier, qui s'gêna guère pour le détailler de haut en bas. Ouais, c'est bien c'qui lui avait semblé à première vue, l'autre devait être plus petit, mais sans doute plus costaud. Eh bien, dans un sens, c'était alléchant ! Pas autant qu'une belle croupe de femelle, mais alléchant aussi, dans un autre sens... Au moins, les intentions étaient claires, ils n'allaient pas se taper une causette pendant des lustres. Vu le sourire qu'affichait l'autre, c'tait même certain.
« Il est vrai que je suis un piètre chasseur, et je ne refuse jamais une leçon en la matière. Néanmoins, je doute que tu sois un bon professeur : ton odeur détournerait toutes proies des environs. »
Rage laissa éclater un long rire caverneux, qui se répercuta entre les hautes parois végétales qui les entourait. Merde alors, il manquait pas de répartie le couillon ! Pour sûr qu'il allait s'amuser avec çui-ci, et à cette idée la langue râpeuse du Bêta vint humecter ses babines, savourant par avance les sensations à venir. Des muscles et de la répartie, ils étaient faits pour s'entendre on dirait !
« Bien parlé ! Mais c'est justement là qu'réside tout l'art d'la chasse, mon ami, si on parvient à composer avec certaines p'tites difficultés, la capture n'en s'ra que plus jouissive. »
Plissant ses prunelles dorées, le printanier porta toute son attention sur l'adversaire. Y'avait un truc louche dans son regard, quequ'chose qui clochait, sans qu'il réussisse à mettre la patte dessus... Il pencha la tête sur le côté, poussant un petit grognement. Il allait bien finir par trouver !
« On raconte qu'un monstre rôde dans les environs. J'ose espérer que ce n'est pas toi. Je n'ai encore jamais goûté à la chair d'un monstre, alors que celle de loup m'est commune. Enfin ! Tous les sangs se valent, je pense que je ne t'apprend rien. »
Ouais, décidément, il avait pas affaire à n'importe qui, et les yeux du vert se mirent à briller d'excitation à l'idée d'avoir un vrai combat sous la dent. V'là un bail qu'il avait pas eu à se démener pour sa survie, et un frisson de plaisir parcourut son échine, répandant la délicieuse sensation de l'adrénaline dans tout son corps. Son sourire s'élargit, son regard se fit plus acéré, ses muscles se tendirent lentement ; il serait bientôt prêt à se jeter sur l'ennemi - et y devait bien le remercier de causer autant, ça lui laissait assez de temps pour s'mettre en condition.
« Cela dit, je ne supporte plus de croiser de jeunes freluquets âgé de quelques lunes. Cela faisait longtemps que je n'avais pas croisé un apparent vétéran, comme toi, et je me dis que tu vaudras bien un monstre ou deux, qu'en penses-tu ? »
A nouveau le printanier échappa un rire sec. Y'a pas à dire, l'autre avait les mots pour le motiver, à croire qu'il le connaissait depuis des lustres ! Quoi d'mieux que flatter et taquiner le Bêta pour l'amener à faire étal d'ses prouesses ? D'autant qu'il se préparait au combat, le bougre, et il avait bien raison ! C'est en notant son mouvement vif que Rage, lui-même à moitié aplati en prévision d'un saut, comprit ce qui l'dérangeait dans le regard du gris. Il en avait pas vraiment en fait, c'qui laissait présager une cécité. Admiratif, le vert haussa les sourcils. Aveugle et un caquet pareil, mazette ! En v'là un qu'a peur de rien ! Il était de plus en plus ravi de ce combat qui approchait, il avait jamais eu l'occasion de s'battre contre un aveugle, et avait hâte de voir de quoi çui-ci était capable. Après un ricanement bref, le printanier récupéra toute sa concentration, ses prunelles dorées dardées sur l'adversaire.
« J'en pense qu't'as un sacré culot, mais y s'trouve que t'es tombé sur le candidat idéal. J'suis également en manque de bons vieux combats à l'ancienne, d'autant qu'si t'as jamais goûté au monstre, j'ai pour ma part jamais testé les handicapés. »
Bien ! On en avait donc fini avec la causette, c'est ça ?
Rage aurait jamais pu se ret'nir plus longtemps, de toute façon. Il était bien trop impatient de voir la réaction du gris et de tester ses capacités, ainsi qu'son niveau. Quitte à se prendre une raclée. C'pour ça qu'il devait prendre garde à pas le sous-estimer, ses autres sens devaient être de redoutables radars, et il était pas vraiment aidé niveau odeur en c'qui le concernait... Un délicat parfum de bouc en décomposition, très facilement détectable.
C'est avec toutes ces idées en tête qu'il se lança. Ses griffes dorées crissèrent contre les dalles de pierre qui émergeaient de la terre, tandis qu'il s'élançait vers l'aveugle. Ouais, pour une première attaque, il avait envie de la jouer frontal, parce qu'il voulait voir comment l'autre réagirait à ça : une riposte ou une esquive ? Rage devait rester sur ses gardes pour pas se r'trouver trop vite avec une cicatrice, son charmant compagnon de lutte étant sûr'ment pas du genre à ménager ses p'tits camarades, donc y devait être paré à toute éventualité. Mais il avait aussi la couenne épaisse et une curiosité dévorante des techniques et pouvoirs de l'handicapé, alors tant pis, il assumerait les conséquences de son attaque boulet de canon.
Au moins, il fut assez satisfait de sa vitesse, il n'avait pas trop perdu de ce côté-là, et si l'autre tardait à réagir, il lui ferait même cadeau d'un petit coup de crocs, histoire de parachever son attaque de bourrin. C'qui serait en r'vanche sûr'ment moins drôle dans les minutes à venir, ce s'rait de constater la sombre dégradation de son endurance...
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Jeu 17 Mar 2016 - 19:27
"Les Monstres véritables ne ressemblent pas à des monstres."
Avec RAGE
Le rire du printanier était grave et rauque, très franc. L'Aveugle pouvait sentir en ce loup une confiance en soi très grande, une expérience de la vie très ancienne. Le chien-loup eut un sourire en coin, ravalant sa satisfaction. Le vétéran ne semblait pas vexé par ses paroles, mais en revanche, il sentait l'excitation et la soif de combat bouillir en lui comme le feu d'un volcan. En un sens, c'était exactement ce que recherchait l'Aveugle, et rien de mieux qu'un loup aussi belliqueux que le chien-loup ne l'était pour un bon combat.
Le printanier s'était alors aplati en une position plus apte à réagir en cas d'attaque - ou pour attaquer. Ses muscles étaient tendus et l'Aveugle pouvait sentir l'intensité de son regard sur son museau. Lorsqu'il prit la parole, l'estival pouvait sentir un léger sourire dans sa voix :
-J'en pense qu't'as un sacré culot, mais y s'trouve que t'es tombé sur le candidat idéal. J'suis également en manque de bons vieux combats à l'ancienne, d'autant qu'si t'as jamais goûté au monstre, j'ai pour ma part jamais testé les handicapés
L'Aveugle arqua un sourcil, son sourire se crispant. "Handicapé" ? Voilà une drôle de manière de se référer à sa cécité. Décidément, le printanier manquait de...
Sans lui laisser le temps de finir de s'indigner, le vétéran s'élançait vers le chien-loup, réduisant la distance les séparant à une vitesse folle. L'Aveugle pouvait entendre ses lourds pas se répercuter contre la pierre en un rythme régulier, ses griffes raclant le sol en un bruit désagréable. L'attaque du printanier était brutale et complètement irréfléchie, c'était une charge pure et simple. Si l'attaque n'avait que peu surpris le chien-loup, déjà prêt à réagir, le choix de tactique le prit de court. L'Aveugle n'était pas habitué à ce genre de mouvement, il s'était plutôt attendu à ce que l'autre tente des tactiques vicieuses...Mais apparemment, ce n'était pas le genre du loup empoisonné. Comme son rire, son attaque était franche et rude.
Pris dans ses pensées et dans sa surprise, ce fut plus par instinct que par talent que l'Aveugle esquiva. Ses postérieurs se déplièrent d'un coup et le chien-loup se projeta sur le côté - juste au moment où le printanier était sur lui. L'Aveugle put sentir le poil de son adversaire le frôler, et son odeur putride remonta dans ses narines. Il grogna, puis un sourire rageur éclaira son visage.
-On commence déjà à jouer ? Soit. Voyons qui de nous deux finira handicapé dans ce jeu.
Les sens du chien-loup étaient décuplés. A peine réceptionné, il sentait l'odeur âcre du vétéran, les battements de son cœur et les sifflements de sa respiration. Il entendait également le léger froissement des ronces qui se pliaient tandis que le printanier achevait sa charge.
L'Aveugle sentait tout. Il était dans son élément.
Et à son tour, l'Aveugle s'élança, utilisant son élan pour se jeter sur le printanier. Son attaque était simple, mais précise : utilisant les vibrations du sol pour déterminer précisément la position de son adversaire, l'estival bondit sur le dos du loup, gueule grande ouverte et crocs dressés vers sa colonne vertébrale.
L'Aveugle oublia alors son insolence, son indignation factice ou même son caractère belliqueux, seule resta une puissante satisfaction en sa poitrine, sentiment qui s'épanouissait comme une fleur sous un soleil guerrier.
L'Aveugle était juste heureux de se battre.
Et il imaginait déjà le goût du sang sur sa langue.
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