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L'Ouragan Aveugle

ft.l'Aveugle

Bon sang, l’été enfin arrivé. Qu’est ce qu’elle l’avait attendu ! Ce soleil brûlant, cette chaleur agréable, enfin elle pouvait en profiter.  D’ailleurs, elle avait repris des couleurs. La jeune louve se souvenait de la terrible période  hivernale, ou l’haleine même ce qui semblait être Outa-Ranos l’avait frigorifiée. Elle n’avait pas aussi oublié le Vampire. Cette chose absolument immonde qu’elle avait combattue avec son Alpha et qui l’avait infectée sans qu’elle le sache. Puis un jour glacial, sur le territoire de l’automne, hors d’elle, elle avait attaqué un petit innocent. Enfin, c’est ce qu’elle avait pensé…Elle revoyait encore les yeux gris orageux du louveteau qui prenaient peu à peu une couleur ambre. Il s’était transformé en dragon sous ses yeux, et avait fait saigner Hurricane. Comme dans les anciens temps, ou lorsqu’on tombait malade, on évacuait la maladie en faisant perdre une énorme quantité de sang à la personne contaminée.  La louve aux papillons eut un frisson rien qu’en y repensant. Elle s’était sentie littéralement en train de mourir. Elle avait formée une grande tâche écarlate, d’un beau rouge rappelant celui d’une cerise. Tout autour d’elle, un paysage blanc et pur et la silhouette de Legolas penché au dessus d’elle. Puis le trou noir. Après cet incident, elle était restée très faible, incapable de se débrouiller. Et ainsi, le Printemps était arrivé et la jolie louve avait repris des couleurs..

Et maintenant, elle était complètement rétablie. Au meilleur de sa forme, en train de vagabonder sur les terres estivales. Il faisait un temps magnifique, aucun nuage à l’horizon. Elle avait d’ailleurs choisit ce jour pour aller rendre visite à la tombe de ses parents, enterrés tous les deux près de la Cascade de Nienor. Cela faisait si longtemps qu’elle ne les avait pas salués. Là dernière fois datait de son anniversaire…Elle avait encore grandie depuis.

Le clapotis de l’eau se fit bientôt entendre. Elle était vraiment pressée d’y arriver. Peut être que si elle avait assez de temps, elle pourrait aller faire un petit tour dans l’eau. Ce serait l’idéal…Son poil court supportait les grosses chaleurs, mais il ne fallait pas oublier qu’elle n’était pas estivale de pur souche à proprement parlé… Son grand père était un chien qu’on élevait dans le monde des humains, bien qu’il ait vu le jour sur Four Seasons. Donc elle était en quelque sorte composée de 75% de gênes pur estivaux et de 25% de gêne du berger allemand.  Donc, pour en revenir à la baignade, il était nécessaire pour l’Ouragan d’aller au moins tremper ses pattes dans l’eau, car sinon elle ne supporterait pas bien longtemps cette chaleur écrasante.

Elle n’était qu’a quelques mètres de la  cascade quand, brusquement,  une voix ennuyée la figea sur place.

- Si quelqu'un est ici, je lui conseille de partir sur le champ. Je ne suis pas d'humeur à supporter la présence d'un loup, et tuer est parfois plus facile que parler.

Elle resta interdite sur le coup. Déjà, il y avait quelque chose qui l’a choquait vraiment. Comment avait il pu la sentir alors qu’elle n’était même pas encore arrivée au lieu ?....L’estivale s’accorda quelques instants de réflexion avant de se mettre à rougir fortement. Mais oui, bien sûr. Les chaleurs. Comment avait-elle pu oublier ? Elle détestait ces périodes. Elle avait l’impression d’être un objet de convoitise, d’être  un aimant à mâle ambulant. De plus, elle perdait facilement ses moyens lorsqu’elle était face  d’un mâle de son âge au physique avantageux ( Akiro sent toi visé ! ) . Elle avait l’impression de devenir stupide et d’avoir le feu aux joues pour un rien. D’ailleurs, c’était exactement ce qui était en train de lui arriver, car rien à l’évocation du mot elle en était devenue cramoisie.

Elle secoua la tête pour se débarrasser de ses pensées gênantes.  La blondie s’avança  silencieusement comme Elijah lui avait appris et apparut dos au mâle qui venait de lui lancer la phrase. Il  était assez vieux, il avait un poil gris banal mais parfaitement lustré et pas une seule parcelle de peau ne semblait avoir été épargnée par les cicatrices. Apparemment, c’était quelqu’un qui aimait le combat «  Oh bravo, quelle perspicacité  Hurricane ! » . Elle soupira intérieurement. Bons sang, les chaleurs ça la rendait vraiment lente d’esprit.  Toujours silencieuse derrière le mâle, elle continuait de l’observer. Il lui rappelait vaguement quelqu’un…Lorsqu’elle était petite, n’y avait-il pas eu un bannissement ? Ouais, un loup gris qui était devenu reclus…Ça ne pouvait être que lui. La femelle fronça les sourcils. Quel culot il avait ! Elle était sur son territoire, elle avait tous les droits…et lui, le reclus aveugle qui  donnait des ordres ! C’est hôpital qui se fout de la charité, sans déconner !

- De quel droit te permets-tu donc de me donner des ordres ?  Oser proférer de telles menaces alors qu’ici tu es considéré comme plus bas qu’un Oméga, c’est courageux mais vraiment stupide.

L'Ouragan Aveugle

ft.l'Aveugle
A peine eut-elle terminé sa phrase que le mâle aveugle éclata de rire. La jeune louve plissa les yeux, bien consciente que son gloussement était tout sauf  naturel. Elle sentait déjà son esprit s’échauffer. Elle détestait ce genre d’individu qui se prenait au dessus de tout le monde.  En même tant, ne l’avait-elle pas prise elle aussi pour quelqu’un de misérable ?  Mais c’était différent, c’était un reclus…Une expression dédaigneuse, bien loin de son comportement habituel de petite sainte passa sur son visage.

- Plus bas qu'un oméga...? Répondit-il sur un ton mielleux qu’elle se mit à détester immédiatement.

Puis il repartit dans un rire. L’estivale ferma les yeux quelques instants en se concentrant. Elle avait une profonde envie de faire taire ce rire méprisant…Elle se mordit la lèvre face aux pensées sordides qui lui venait. Bon sang, là elle ne pouvait pas sortir l’excuse des chaleurs.  Ce grossier personnage lui faisait perdre son moyen juste en se moquant d’elle. Elle ne se reconnaissait pas…Elle soupira intérieurement  et un masque impénétrable se forma sur son visage. Elle savait très bien que l’autre ne pourrait  pas le savoir. Mais elle ne voulait pas laisser une quelconque émotion transparaitre dans sa voix.  Il fallait donc accorder l’expression faciale avec, si elle voulait que ça passe crème.  Alors qu’elle s’apprêtait à mettre terme à la discussion et a lui redemander plus poliment de partir, l’énorme mâle gris se retourna vers elle en la fixant de ses yeux bleus.  La louve sablée soutint son regard en sachant toujours qu’il ne pourrait pas le remarquer. Mais qu’importe qu’il ne puisse par le voir, le but était de lui faire ressentir le poids de son regard sur son corps décharné.  Depuis son plus jeune âge – après la mort de ses parents à vrai dire- elle n’avait cessé de prêter attention aux coups d’œil des autres sur son échine et aux émotions qui se dessinaient sur leurs visages lorsqu’ils l’observaient. Elle se souvint aussi de sa peur presque maladive qu’elle avait face à les réactions des autres. C’était presque de la paranoïa, elle s’excusait sans cesse, elle avait peur qu’on se moque d’elle, qu’on la regarde mal et… Elle sentit son sang se glacer.  C’était exactement ce que l’aveugle était en train de faire. Il se comportait comme elle l’avait toujours redoutée. Il se moquait d’elle ouvertement. Serait-ce la raison pour laquelle elle ne se reconnaissait plus ?

Quel enfoiré, il avait bien trouvé…Il avait bien trouvé la petite sainte Hurricane, celle qui voulait avoir une bonne image, celle qui voulait être aimée… C’était exactement  comme ça qu’elle agissait. Par peur de décevoir les autres, par peur d’être rejeter…Mon Dieu que c’était pathétique.

- Tu es quoi toi ? Un Veilleur ? Non, tu es bien trop peureuse, tu restes cachée dans la forêt comme derrière un bouclier.

Ses griffes crissèrent contre le sol. Elle s’était figée, perdue dans un tourbillon de pensées avant d’analyser les paroles du mâle. Son sang ne fit qu’un tour et sa respiration s’accéléra. Par tous les Dieux que cherchait-il, que cherchait-il avec elle ? A la déstabiliser, ça paraissait évident, et la femelle dût admettre qu’il avait réussit. Elle savait qu’il avait sentit qu’elle était soucieuse du regard qu’on lui portait. Il ne fallait pas qu’elle tombe dans son piège, il aurait tout gagné, ce serait absolument immature de sa part.

- Un Chasseur alors ? Je ne sens pas l'odeur du sang sur toi, mais en revanche, celle de femelles est bien présente. Bah ! Qu'importe pour moi une femelle en chaleur. Retourne enfanter, chérie. Quand on rencontre un mâle dont on ignore tout dans la forêt, on se tait. On ne sait jamais, on pourrait s'adresser à plus fort que soi...

Le regard d’Hurricane devient ardent, à ce moment là. Cette fois-ci elle avait tout compris, pas besoin d’analyser, elle avait réussi à s’extirper de ses pensées pour ce concentré sur les paroles de l’handicapé. «  Retourne enfanter, chérie.. » Cette phrase réveilla en elle un mépris des plus immondes vis-à-vis des mâles. Ils étaient tous comme ça, des profiteurs misogyne, ils pensaient que les louves n’étaient qu’un objet à utiliser puis à jeter… Ils ne pensaient tous qu’à ça pas vrai ? Akiro, Akiro, n’était pas pareil n’est-ce pas ? Elle imaginait son meilleur ami, en train de la regarder, en train de se pourlécher les babines en inspirant son odeur…Elle  sentit son estomac se retourner et du faire un effort monumental pour ne pas lâcher un grognement. Maintenant elle devait se calmer, ne plus en penser à cette phrase, ne plus penser au fait qu’il la traitait comme de….comme de la merde, oui on pouvait le dire. Il ne fallait pas quelle cède, surtout pas. Restons calme. Il ne méritait pas qu’elle lui accorde autant d’attention. Ce n’était qu’un reclus, après tout..Un être immonde qui avait été chassé pour avoir fait des choses immondes. Ils ne valent  rien, ils ne sont bons qu’à croupir avec les larves et les mouches. Des bas êtres, condamnés à être en dessous de tout.

Elle inspira profondément. Ses propres pensées la choquaient vraiment…

- Bon sang, tu radotes comme un petit vieux, il était temps que tu te stoppes, tu aurais finit par perdre ton dentier.

Elle n’avait jamais été aussi méchante et venimeuse avec quelqu’un. A vrai dire, c’était la première fois qu’elle parlait méchamment et quelle avait des pensées aussi horribles envers un loup. Ce mâle semblait avoir éveillé en elle tout son mauvais côté. Ce qui faisait de lui un être encore plus répugnant…

- Dois-je te rappeler d’où tu es sorti, en fait ? Si ta mère n’avait pas commis l’erreur d’aller « enfanter »  comme tu le dis, tu ne serais pas là en train de jouer au pépère grincheux. Elle marqua une pause.  Et peut importe le fait que j’ignore tout de toi. Cela ne va pas m’empêcher de réduire à néant ton orgueil et ton culot que tu craches à travers ton venin usé.  

Si elle avait été en face d’une autre personne, elle s’en serait immédiatement voulu pour la dureté de ses paroles. Mais elle savait très bien que si jamais par  miracle elles arrivaient  à atteindre le cœur de l’autre, il serait suffisamment intelligent pour en faire abstraction et reprendrait son rire moqueur. A travers ses mots, l’estivale n’avait pas cherché à le « clasher », mais inconsciemment, à faire avancer la conversation. Pour ainsi monter dans les tons et finir par un duel…  Oui, car elle avait beau refuser de vouloir l’admettre, mais son corps réclamait le combat, l’appel  du sang résonnait en elle et l’appelait de sa voix chantante depuis que l’aveugle avait commencé à l’humilier. Son bon esprit lui soufflait d’arrêter à ce petit jeu et d’aller cherches des loups plus compétant, mais elle était si obnubilée  par sa crainte maladive d’être jugée et par son corps de tueuse qui réclamait la bataille, qu’elle ne pouvait plus rien faire. Son esprit  et son bon sens n’étaient plus que spectateurs désormais.

L'Ouragan Aveugle

ft.l'Aveugle
Le visage même de la louve reflétait la colère. Expression si peu commune sur son joli minois… Tout chez cet individu lui inspirait la haine. En vérité, elle mourrait d’envie de l’attraper par le cou, de le balancer dans la flotte.  Ca n’avait rien de bien méchant, mais elle ne voyait pas autrement pour l’instant. La méchanceté…on ne s’était jamais montré aussi odieux avec elle. Elle ne connaissait pas vraiment la haine, c’était encore un fauve qu’elle devait tenter d’apprivoiser. Libre et violent, ce félin pouvait se retourner contre elle à tout moment…Elle savait qu’elle devait-y faire attention.  Pour l’instant, elle venait juste de découvrir sa cage. C’était une des premières étapes…Mais en quoi consistait donc la deuxième ? A le libérer, bien sûr.

Le mâle gris se leva avec une indifférence qui fit plisser les yeux de l’estivale. Il tentait de la cerner. « Mais n’avait-il pas déjà réussi ? » se disait-elle anxieusement. Le regard qu’il portait sur elle était loin d’être rassurant. Il semblait avoir immédiatement capté la vraie personnalité de l’Ouragan. Peut-être connaissait-il  ses peurs les plus enfouies, sa vie entière même ? Le cœur de la louve s’emballa, elle devenait paranoïaque, mais c’était ce mâle, c’était lui qui lui réveillait ses vieilles terreurs d’autrefois, celles qui la faisaient hurler… Elle se dandina sur ses pattes. Elle était tellement restée figée sur sa position que ses pattes semblaient avoir fusionnées avec la pierre. Elle ne lâchait plus du regard l’autre et ne le lâcherai pour rien au monde. Il créait en elle une angoisse qu’elle n’arrivait pas à gérer…

- Non non non très chère ! soupira-t-il soudain en secouant la tête d'un air faussement désolé. Tu t'y prends mal voyons !

Il se foutait de sa gueule. Ca la rendait malade. A quoi voulait-il jouer ? Pourquoi  al mettre sur les nerfs, comme cela….Ne pouvait-il pas juste décamper comme elle lui avait demandé des le début ? Elle ne pouvait s’empêcher de voir un peu de Darksky dans ce  mâle gris. Bien que celui-ci se soit montré beaucoup plus sympathique et aimable, ils recherchaient tout les deux ce qu’on appelait plus communément «  la merde. »  Oui, c’était exactement ça. Ils cherchaient le détail, la chose qui gêne et qui agace après des autres. Puis après ils humiliaient, ils te jugeaient. C’était la hantise de la femelle. Plus fort qu’un monstre, pour la rendre malade, il ne suffisait que des paroles…

-L'âge, tu sais, ce n'est pas une bonne insulte. On vieillit, tu sais ? Non, tu aurais pu t'en prendre à ma cécité en disant "Ta cécité t'aveugle ? Tu ne vois pas à qui tu te prends." Tu aurais pu t'en prendre à mes cicatrices également, en me traitant par exemple de "cadavre en sursis". Mais t'en prendre à mon âge ? Non chérie, ce n'est pas un bon argument. Frappe fort, ne donne pas de pichenettes.

Ses conseils puaient l’hypocrisie. Si il savait seulement ou il pouvait se les foutre…

-Bien trouvé cependant la pique sur mon "culot". Tu aurais pu continuer là-dessus. L'honneur, pour un guerrier, c'est important.

Lui, un guerrier ? On aura tout vu…Elle en connaissait un, de guerrier. Un vrai, un courageux, un qui avait de l’honneur et qui n’oserait jamais traiter les femmes de la sorte. Quelle vanité, de se considérer comme étant un homme d’honneur lorsqu’on traitait les gens comme du moins que rien.

-Enfin, pour savoir ce qu'est l'honneur, il faut en avoir probablement.

Il abusait. Il dépassait les limites. Il n’y avait pas d’insultes pour qualifier cet être. Elle avait envie de le faire souffrir. Sincèrement, ses pensée ne la choquaient plus.  Elle répliqua d’une voix glaciale, d’une voix qui ne lui était pas connue.

- Alors, comme ça tu voulais que je m’attaque à ta cécité ? Oh, n’est-ce pas ce que dirait un lâche ? Bravo, bravo…et après on vient me parler d’honneur. C’est ça, on se contredit sois même, allez, retourne siffler ailleurs.

Elle le fixait avec dédain tandis que lui, il se retournait en souriant pour lui désigner la cascade. Un sourire des plus immonde prit alors naissance sur ses lèvres. La louve haussa un sourcil. Tiens, le papi voulait lui annoncer ses bêtises ?

-D'ailleurs, te considères-tu comme une guerrière ? Ou ton statut de femelle prône-t-il au dessus de tout ? As-tu déjà tué chérie ? As-tu déjà senti les viscères de ton adversaire réchauffer tes pattes, as-tu déjà senti le sang encore brûlant couler le long de ta gorge et teindre tes babines d'une chaude couleur ?

Oh, si seulement il savait quel était son vrai rôle… Un petit sourire se forma sur les lèvres de la louve, mais il n’avait rien de chaleureux.

- Oh  non, mais ça ne serait tarder….vois-tu, comme tu te le demandais un peu plus tôt, je  suis effectivement une chasseuse…Mon rôle et le sien se ressemblent beaucoup à vrai dire. Sauf que mes proies à moi sont d’une tout autre espèce…

Le loup ne l’a prendrait surement pas au sérieux, en tout cas,  la surprise ne devrait pas tarder à se dessiner sur son visage. Une louve Tueuse ? Alors qu’elles ne sont bonne qu’à enfanter…Oh mon Dieu, it’s impossible .

- As-tu déjà entendu un loup t'implorer de l'épargner, puis écouté avec délectation son hurlement de désespoir alors que tu tues avec indifférence son compagnon devant ses yeux impuissants ?

Elle continuait de sourire, convaincue qu’elle venait de reprendre la partie, cependant, quelque chose dans les paroles de l’Aveugle l’intriguait fortement. Pourquoi parlait-il d’un couple ? Oh, il en avait peut être tués, cela n’étonnait pas la femelle. Mais ce qui la gênait, c’était le fait qu’il associe cette cascade avec ces canins…A sa connaissance, le seul couple étant retrouvé décédé ici même, c’était ses parents. Si on y réfléchissait bien, ce loup avait très bien pu les tuer il y a deux ans.  La louve laissa retomber son excitation pendant quelques instants.

-"Non pitié, laisse-le...Je t'en supplie, ne lui fais pas de mal...Pitié !" enchaina t-il tout en gloussant d’un air cruel.

Tout cela commençait à la titiller…Ces dernières paroles  la laissait en plan sur une piste macabre. En fait, lorsqu’on lui avait annoncé la mort de ses deux parents, elle n’avait jamais cru au fait qu’ils soient tombés par simple accident. Elle s’était d’abord énervée lorsqu’on lui avait donné ces stupides circonstances.  Prenaient-ils ses parents pour des cons ? Hop je me penche pour voir l’eau et puis mince, je tombe ! Elle était restée silencieuse durant toutes ces années, n’avait plus jamais osé aborder le sujet avec sa nourrice, cependant, depuis le tout début, elle avait toujours pensé que ses parents s’étaient fait assassinés. Elle avait bien vite mis de côté cette idée, mais l’avait toujours gardée dans un coin de la tête. Elle s’était demandée «  Qui aurait pu tuer mes parents, ils étaient si gentils... » Eh bien, elle avait la réponse sous les yeux… Peut être même était-elle la future victime, qui allait mourir accidentellement noyée, après tout pourquoi pas ? Elle était peut être devant celui qui avait foutu en l’air sa vie sociale pendant presque 1 an. Si c’était cela….Une expression de pure haine passa sur le visage de la louve. Mais elle a fit disparaitre immédiatement. Non, il fallait être maline, pour pouvoir être sûre.  Elle reprit tant bien que mal son sourire suffisant et sa voix neutre.

- Tiens donc, on a fait mumuse avec un pauvre couple… Je me demande bien quel intérêt tu avais a les tuer. Peut être que ça a excité tes pauvres nerfs de mâle pleins de testostérones quand tu as vu que la louve était en chaleur, non ? Ou alors, laisse moi deviner, l’autre était un hybride tout comme moi et t’a pas pu résister au combat ? Franchement, ça m’intrigue vraiment,  toute personne censée ne tue pas un couple comme ça, n’est-ce pas ?