Surveiller des bébé louveteaux, c'était beaucoup plus ennuyeux que ce que je pensais. J'avais tenu quelques heures à peine, puis, fatiguée de les voir dormir, j'étais retourner voler.
Je volais tous les jours, je faisais plusieurs fois le tour du territoire hivernal et j'étais devenue plus forte. Mes ailes me portaient mieux, je sentais mieux le vent et je commençais à comprendre comment le prendre pour ne pas me fatiguer tout en allant dans la direction de mon choix. Je me rendais bien compte que si papa avait été là, je n'aurais jamais put progresser si vite.
De temps en temps, je suivais à distance un loup ailé comme moi, hivernal ou automnal, pour observer comment il faisait.
J'avais très vite perdu mon poil d'hiver, plus vite que les autres hivernaux, surement parce que eux ne connaissaient que cette saison. Mais maintenant que je redécouvrais l'automne, les autres saisons me manquaient. Je n'arrivais pas à me souvenir depuis combien de temps j'étais arrivée sur Four Seasons, depuis combien de temps je n'avais pas eu le droit à du printemps ou de l'été. Papa disait que des monstres habitaient là bas, mais je ne le croyais plus. Il avait mentit pour les automnaux, mentit pour les neutres, alors pourquoi il aurait dit la vérité pour les printaniers et les estivaux ?
Mais je ne comprenais pas pourquoi il avait mentit. J'étais triste de plus le voir, triste qu'il m'ai mentit si longtemps. Mais aussi en colère, un peu. Juste un peu, parce qu'il restait une chose qui était sûrement vrai, des monstres avaient bien arraché l'aile de papa. Et peut-être que papa pensait vraiment que les autres loups des autres meutes étaient des méchants. C'était bien ça, un monstre, non ?
Réfléchir à tout ça m'avait donné plein de questions dans ma tête, et j'avais compris une chose importante : les choses ne sont pas aussi simples que je le pensais. Je croyais que j'arrivais enfin à comprendre un tout petit peu combien la vie des grands était dure. Et c'était peut-être pour ça que papa avait mentit. Ou pas tout dit sur la vérité vraie.
J'osais pas demander aux grands comment allait papa. Ils savaient peut-être pas, parce que, ça aussi j'avais compris, les grands ne savaient pas toujours tout sur tout. Et j'avais pas envie de déranger les grands qui étaient tous très occupés. Alors j'étais sage, je rentrais à l'heure pour manger et dormir, j'obéissais aux nourrices en espérant qu'on rentrerait bientôt. De temps en temps, quand j'avais le droit, j'allais voir mes petits cousins. Et ils grandissaient super vite ! Je savais pas que les bébés grossissaient tellement si vite. Est-ce que j'avais grandis, moi aussi ? Je me rendais pas trop compte.
En tous cas, mes petits cousins couraient et parlaient déjà un peu, même que je pouvais jouer avec eux, à condition de faire attention, et toujours surveillée par Opium ou quelqu'un d'autre.
A cet instant, j'étais en train de voler, comme d'habitude. Je passais au dessus du champ de feuille colorées, comme d'habitude, je descendit entre les arbres en faisant attention de pas me cogner, j'étais déjà tombée une fois d'assez haut et j'avais eu de la chance que les feuilles et la mousse amortisse ma chute. Je faisais plus attention aux branches, même petite, pour voler en rase-motte au dessus des feuilles mortes, en donnant des coups de pattes dedans pour les faire voler. Je tournais ainsi en rond pour former un gros tas sur lequel je me laissais tomber sans crainte. Je m'enfouis en partie dedans, c'était tout mouillé et plein d'odeurs fortes, mais j'aimais bien.
Un petit bruit attira mon attention, je n'avais vu personne, mais ce n'avait rien de bien étonnant, cette zone était très fréquentée et peu éloignée de l'endroit où on vivait [HRP : j'espère que c'est bien le cas, j'ai pas vérifié ><]. Le bruit que j'avais fait avait put attirer la venue de quelqu'un, mais je n'avais pas à avoir peur, ici, tout le monde était des gentils.
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