C'était une journée calme, un peu trop pour le mâle printanier. Il ne s'était en effet rien passé, aujourd'hui. Le loup était resté toute la journée au camp printanier, sans rien faire à part se reposer à l'ombre et garder un œil sur ce qu'il se passait. Et puisqu'il n'y avait que très peu d'agitation, il n'avait pas eu à surveiller grand chose. Mais maintenant que le soir approchait, le loup ressentait le besoin de se dégourdir les pattes et de chercher un peu d'animation.
Gardant l'attitude placide qu'il avait eu tout au long de la journée, le loup se rendit en territoire estivale. Il avait choisi le volcan de Nestariel comme destination, près du fameux Pic du Soleil. Il faisait toujours assez chaud, même à cette heure tardive. En ce lieu, on pouvait ressentir l'énergie géothermique venant du sol et c'était sûrement celle-ci qui participait à rendre la température un peu plus lourde et pesante. Mais l'air ne devrait pas tarder à se rafraîchir avec la nuit qui approchait même si on voyait encore quelques rayons de soleil.
Le mâle continua sa longue marche jusqu'au versant de montagne où se trouvaient de petits bassins, au pied du volcan. Le loup au pelage sombre était maintenant complètement réveillé grâce à son excursion en territoire ennemi. De nombreuses pensées animait son esprit et il commençait vraiment à avoir envie de se divertir... Mais Darksky commençait à se demander s'il avait bien fait de choisir ce lieu : tout était tellement silencieux ici, exactement comme en territoire printanier. En revanche, il préférait quand même être ici. En effet, le loup se plaisait plutôt bien en ce lieu volcanique, près des bassins d'eau chaude. Il y avait une ambiance qu'il appréciait, légèrement inquiétante à cette heure du soir. On croyait voir d'étranges ombres et silhouettes quand on regardait autour de soit, à cause de la faible lumière du crépuscule et on entendait aussi des bruits étranges, probablement des cris d'animaux, provenant de la forêt, un peu plus loin...
Puis, à sa grande surprise, les oreilles du mâle commençaient à distinguer des sons différents, des bruits de pas qui approchaient de l'endroit où il se trouvait. Puis, une odeur parvint jusqu'à lui, il pouvait maintenant identifier la personne qui arrivait : c'était une louve estivale. Un étrange sourire vint se dessiner sur le visage du mâle. Enfin ! Je n'aurais pas attendu pour rien songea-t-il. Ainsi, restant dans l'obscurité du soir, le chasseur attendit que la louve se montre...