Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Daeron s’était assis sur la terre brûlante. Sous son postérieur, il sentait couler la lave, elle ondulait doucement .Les endroits ou la couche de roche était la moins épaisse, on pouvait voir quelques reflets dorés passer, semblable à un ciel d’étoile filante. Un vent doux soufflait entre les poils du jeune canin et il leva les yeux  vers voute céleste. Ses yeux dorés scrutèrent les étoiles quelques instants tandis qu’il restait immobile. Pourquoi ce calme si soudain ? Il n’en avait aucune idée. Pour une fois il prenait le temps d’observer le paysage, il s’arrêtait deux secondes et laissait son petit cerveau de mioche se reposer.  Il se fichait bien des bouffées de chaleur qui commençait à le prendre. En ce moment Daeron se sentait faible, si faible depuis qu’il s’était évanoui le soir ou il avait vu Legolas et Diane..Ah ce souvenir qui n’avait rien de plaisant le louveteau brun fit crisser ses griffes sur la terre dure.  

Qu’est ce qu’ils avaient pu le décevoir ! Qu’est ce qu’ils lui avaient fait de la peine ! Penser à eux le mettait dans un état de colère insupportable. Il n’avait qu’une envie c’était de les gifler, de les secouer, de tuer le Dragon et la Bête. Pour avoir une famille normale.  L’automnal souffla un grand coup. En plus, depuis l’arrivée des hivernaux et de l’Alpha il n’avait plus le droit de se défouler, de se moquer des filles, de faire des pièges aux adultes..Non bien sur, non, il fallait faire bonne impression face à l’ennemi, et bien s’occuper des enfants de la Reine…D’ailleurs, en parlant d’eux Daeron était dégouté. Depuis qu’ils étaient nés il n’avait pas eu l’occasion de parler avec au moins un des quatre. Il aurait aimé les initier à la connerie, juste rigoler un peu avec des copains, car en ce moment les autres louveteaux étaient trop occupés à faire leur lèche-cul  avec les louvettes hivernales !

Le gamin eut une exclamation de dédain. «  Ouais on est amis, t’inquiète on restera avec toi… » Gnigniagnia, c’est ça, mon œil oui ! Quand il s’approchait d’eux pour raconter une petite blague,  ils faisaient comme si il n’existait pas, parce qu’il avait mauvaise réputation auprès des nourrices... Pourtant quand ils se tapaient des énormes fous-rires avec lui,  ils n’étaient pas si distants que cela ! Finalement, l’arrivée  des hivernaux  avait permis de révéler au grand jour les vrais et les faux amis…Le seul qui lui restait à présent c’était Baltimore. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas pu l’invoquer, faute d’énergie.

Bon, cette fois-ci il se sentait mieux, il y avait des feuilles d’automnes à proximité, ce serait parfait..Le petit Dae’ se concentra et fit apparaitre sa flamme préférée qui   semblait avoir attendu toute sa vie qu’on le fasse apparaitre contre son  grés. En effet, généralement c’était le feu follet qui venait tout seul à l’automnal et cette fois-ci, c’était son petit maitre qui avait sollicité sa compagnie. Plus que heureux, il se mit à tourner autour du louveteau.

- Alors Ronron, depuis la dispute je commençais à croire qu’on n’allait plus jamais revoir ta face de beau gosse.

Le louveteau esquissa un sourire face à ce compliment.

«  Ouais, j’étais trop fatigué, ils m’ont gavé mais d’une force….Il roula les yeux au ciel.Bref, j’en ai marre Balti’, les copains y veulent plus jouer avec moi, ils font comme si j’étais invisible. Je les vois, ils font leur coincé des fesses avec les loupiotes et les adolescentes hivernales, je te jure j’ai envie de ressortir tous les trucs dégueu qu’ils ont fait avec moi, rien que pour briser leur petite toile de mensonges…Ils tissent, Baltimore, ils tissent autour de la louve et puis le copain avec qui ils rigolaient il devient la mouche, la victime et impuissante. Ils engluent les louves…ah je te jure, qu’est ce qu’ils ne feraient pas pour  juste se la jouer..

«  Ma parole tu t’es mis aux métaphores ! » Daeron se mit à secouer les pattes, le louveteau qu’il était se mit à se plaindre en faisant de grands gestes.

«  Maiheuuu t’es nul, tout ce qui t’intéresse c’est mes tournures de phrases, t’es pas  marraaaant ! » Alors qu’il affichait un air vexé, ni lui ni sa flamme ne remarquèrent l’approche d’un louveteau…



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Il  faisait sa petite crise, tel un enfant. En même tant, n’était-ce pas ce qu’il était ? Son seul ami ne l’écoutait même pas, il se contait juste d’être ironique, ce n’était vraiment pas sympa du tout ! Le rouquin découcha un regard noir aux yeux sombres du feu follet avant de lui tourner volontairement le dos. Puis brusquement, à travers cette odeur d’œuf pourri une senteur plus familière vint lui chatouiller les narines. Surpris, le rouquin se retourna en observant avec incrédulité un mâle de son âge au pelage des plus…surprenants. Un fourrure à dominance noire avec plusieurs marques bleues, pastel, rouges et jaunes…Quel étrange mélange de couleurs. Puis aussi il n’avait pas de mèche mais comme un début de crête. En huit mois il n’avait connu que les bonnes vielles touffes de cheveux que portaient la plupart des loups mais alors une crête mon gars….C’était la chose la plus surprenante qu’il avait rencontré dans toute sa vie. Un loup bicolore avec une drôle de coupe de cheveux puis une odeur bizarre…Il rappelait quelqu’un à Daeron. Il se souvenait de l’avoir vu. Allez, un peu de concentration. BINGO ! C’était le fils de Meneldil ! Il l’avait vu pour la première fois à la Rivière de Beauté. Ouch, il était avec un bébé hivernal, un bébé mouais…un bébé qui pèse, un bébé qu’il faut respecter ! Lui qui s’attendait à se recevoir des ordres de la part de celui-ci du genre «  Mhm, toi, petit automnal, en tant que fils de la Reine je veux que tu te prosternes devant moi. »  il fut surpris d’entendre une voix qui semblait amicale :

- Hey! Qui est-ce qui s'intéresse à tes tournures de phrases ?

Dérouté, il resta quelques instants  en fixant le Prince avant de commencer à s’éclaircir la voix. Sa surprise était tellement grande qu’il en avait oublié Batimore, qui n’était absolument pas prévenu  de l’identité du louveteau. Pour le plus grand malheur de Daeron, le feu follet doré se mit à tourner autour  de l’hivernal en l’observant curieusement.

- C’est moi qui m’intéresse à ses phrases, il fait de jolies métaphores ? Tu aimes bien toi, les métaphores ?  Et puis….T’aime bien les flammes ? Paske si tu m’aimes pas moi j’peux être méchant…grrr..

Il se mit à crépiter brusquement devant le noiraud  pour lui faire peur tout en continuant de tourner autour de lui. Les yeux noirs de a flamme étaient devenus rieurs, comme s’il se préparait à faire un mauvais coup. Mais non, le petit automnal ne laisserait pas faire Baltimore ! Il avait beau faire parti des moins stupides, cela ne l’empêchait pas de se comporter grossièrement autour des plus jeunes que son Maitre. Affolé, le louveteau roux s’approcha de Yaël tout en tentant d’attraper Baltimore entre les pattes.

- Heu salut, je m’appelle Daeron ! ..Dit-il entre deux sauts pour attraper son compagnon. Ne l’écoute pas, c’est ma flamme…elle dit n’importe quoi, c’est pas très intelligent….en plus on voit même par leur cerveau….

Et la Baltimore se mit à grogner.

- Dit que j’suis un attardé pendant que tu y es, je n’arrive pas à croire comment tu m’insultes ! Moi que t’ai été fidèle pendant tous ces mois et blablabla….

Son feu-follet commençait à partir dans un long discours  visant à engueuler le pauvre métamorphe.  Perdu, il tenait toujours de faire disparaitre son camarde par la force de sa pensée mais il y avait trop de feuilles d’automnes qui alimentait sa flamme à proximité.  Silencieux, il se dirigea vers le pauvre mâle noir qui n’avait rien demandé avant de lui glisser à l’oreille tandis que Baltimore continuait toujours son discours.

-  Ça te dit qu’on s’éloigne loin..très loin de lui ?

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Heureusement, le Prince avait approuvé ses paroles en souriant. Maintenant ils allaient pouvoir détaler  loin de sa flamme qui commençait sérieusement à l’agacer.  Alors qu’ils commençaient tous les deux à tourner  le dos à Baltimore, celle-ci sembla s’énerver encore plus  en s’acharnant à hurler de sa petite voix de peluche synthétique.  Mais Daeron pouvait remercier  la Terre Mère super géniale qui fit exploser un de ses cratères pile au moment ou le feu follet se préparait à leurs bousiller les oreilles.  Les deux louveteaux marchaient d’un pas rapide et il sentait le regard bleu pâle du canin qui l’observait avec intérêt. Il finit par poser sa question qui semblait lui brûler les lèvres :

- Enchanté, je m'appelle Yaël. Dis-moi, comment est-ce que tu fais pour animer cette flamme? tu es ventriloque?

Daeron éclata de rire. Ce n’était pas un rire moqueur, c’était juste quand le loup avait prononcé le mot « ventriloque » qu’il s’était imaginé  en train de faire les voix de ses flammes comme un marionnettiste. Il essuyait ses yeux légèrement humides tandis qu’il se calmait. Il avait le sourire aux lèvres. Le petit automnal était visiblement ravi que quelqu’un s’intéresse à son pouvoir !  En plus c’était le premier qui lui demandait..Même pas ses parents ne s’étaient posés la question.

- Ah non je ne suis pas ventriloque, hihi, mes flammes ne sont pas inanimées. Certes elles ne sont pas très intelligentes mais elles sont des êtres différents, possédant chacune leur propre personnalité. Je ne sais pas pourquoi elles parlent en particulier. Parce qu’on m’avait dit que généralement, le feu ça ne parle pas. Mais moi je suis né avec elles donc tu vois, je ne pouvais pas savoir que ce n’était pas normal. Bref, ce sont des personnes comme toi et moi  qui apparaissent volontairement quand elles veulent et qui font ce qu’elles veulent. Elles sont censées m’obéir sauf que….j’ai pas trop d’autorité. Quand elles disparaissent, elles ne vont pas dans le Néant mais elles vont dans un endroit appelé Enfer. Là ou les esprits morts viennent et tout…Elles m’ont dit que leur père c’était Habaisse…Hagès…ouais un truc comme ça. Heuu….en tout cas je suis enchanté de te connaitre aussi ! Et toi, tu as découvert tes pouvoirs ?


Ils continuaient de marcher en zigzagant autour des cratères. Quelque fois, certains explosaient près d’eux et le rouquin lâchait une grimace. Plus on s’aventurait loin, plus il y avait de cratères. Il avait eu l’habitude de jouer avec le feu dans les deux sens du terme lorsqu’il était gamin, mais la perspective de finir fondu telle une raclette ne l’enchantait pas spécialement. Il espérait que Baltimore se calme vite, pour qu’ils puissent  revenir un peu vers le Camp .


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Il commençait à faire vraiment chaud . De plus, l’automnal se sentait transpirer comme un porc. C’était assez désagréable, il avait l’impression qu’il s’ était fait pipi dessus alors qu’il faisait juste une chaleur étouffante.  Le poil roux de Daeron paraissait s’enflammer à la lueur de la lave qui explosait et le louveteau pensa à son pauvre ami noir qui devait être à ses limites maintenant. Mais dans quoi l’avait-il embarqué ? Il espérait  que Yael ne se transformerait pas en gelée fondue. Il n’avait pas envie de le ramasser à la petite culière puis de déposer le Prince dans cet état devant Opium. Sinon il pouvait dire adieu à sa vie.  Donc il fallait trouver un moyen de faire demi-tour et vite. Bien sûr, il ne devait absolument pas montrer qu’il était en train de paniquer. Quel honte ce serait pour lui ! Un automnal qui ne connait même pas ses propres terres. Il entendait déjà les huées de ses camarades dans sa tête.

- Juste un, quand j'éternue, j'éternue de la neige.

Il en avait presque oublié leur sujet de conversation. Ils parlaient de pouvoir donc….Il regarda l’hivernal avec incrédulité. Attend…le mec éternuait de la neige ? Oh putain mais ça devait être l’avalanche quand il avait un rhume !  Il se retient de rire en imaginant la scène. Il ne voulait pas vexer Yael.  Et puis, son pouvoir comportait beaucoup plus d’avantages que le sien avec ses flammes. Au moins, ça ne vit pas, ça ne râle pas, ça n’obéit qu’à toi ( enfin, qu'à ton nez ) et ça gueule pas. Et rien qu’avec ses avantages, Daeron aurait volontiers échangé sa place avec le Prince.

- Je sais, c'est pas si chouette que les flammèches qui parlent.

Il avait tourné la tête d’un air gêné. C’est sûr que dans un combat, c’était pas en ayant de la neige à la place de la morve qu’il allait gagner…Daeron se sentait aussi gêné pour l’hivernal . Il cherchait à le réconforter.

- Bah tu sais, c’est super cool d’éternuer de la neige, au moins…au moins tu ne passes pas pour un gars sale et tu suscites l’intérêt des filles ! Bah ouais, voir un gars qui fait de la neige avec son museau, c’est pas tous les jours qu’on en voit !  Puis alors, je te dit pas comment tu as de la chance que ta neige elle soit pas vivante. Regarde, avec mes flammes ont se chamaille beaucoup, elles ne veulent pas tout le temps m’écouter. Elles seraient capables de me laisser crever au combat ! Puis surtout, elles sortent des trucs vachement débiles des fois, et vu que je suis leur maitre, on me tient pour responsable de leur blague minable et de leur comportement immonde.  Au moins ton pouvoir ne dépend que de toi-même.

Il sourit au petit hivernal.

- Puis rassure-toi, on a tous un second pouvoir. Le mien c’est d’être un métamorphe. Je peux m’approprier des attributs de certains animaux. Ca se trouve, ton don à  toi il sera super badass. Généralement Mère Nature compense. Tu as un pouvoir pas très impressionnant ? Bah le deuxième il enverra du pâté. Ne t’inquiète pas !

Il lui fit un clin d’œil puis se retourna pour voir ou Baltimore en était. Apparemment il avait disparu, ce n’était pas plus mal. Les feuilles d’automnes étaient assez loin et il commençait vraiment à lui pomper toute son énergie, déjà qu’il était fatigué….



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